Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

fed

  • L’UDE concurrente ou partenaire de l’UDI?

    L’UDI (Union des démocrates indépendants) s’est fondée en 2012 pour réunir les centristes à la fibre écologique.

    L’UDE (Union des démocrates et des écologistes) vient, quant à elle, de tenir son congrès fondateur le 17 octobre dernier, afin de réunir les écologistes à la fibre centriste.

    Il devrait donc y avoir une entente plus que possible entre les deux entités.

    Et pourtant.

     

    Lire la suite

  • UDI: Que veut Hervé Morin et que peut-il faire?

    C’était prévisible, le battu aux élections de la présidence de l’UDI ne digère pas sa défaite qu’il affirme être une «victoire morale».

    Deux semaines après les résultats, le député de l’Eure et président du Nouveau centre continue à douter de la sincérité du scrutin affirmant même, sans en donner les preuves, qu’il est arrivé en tête dans tous les départements sauf en Seine-Saint-Denis qui est celui de Jean-Christophe Lagarde, le vainqueur et désormais président de l’UDI où il estime que des pratiques douteuses se sont déroulées avant et pendant des élections menées par son concurrent.

    Et d’appuyer ses dires en citant les enquêtes de la presse sur les comportements suspects de Lagarde, en oubliant de préciser que certaines ont pu avoir lieu grâce aux confidences de ses amis aux journalistes.

    Le portrait que consacre le quotidien Libération au nouveau président de l’UDI en est une preuve parmi d’autres.

    Toujours est-il qu’Hervé Morin déclare dans tous les médias qu’il est toujours dans l’UDI et qu’il a tourné la page.

    En revanche, quelle va être sa stratégie et son positionnement à l’intérieur de la confédération centriste et pour quel but?

    La première indication est qu’il sera un opposant déterminé à Jean-Christophe Lagarde – ce qui était hautement prévisible – en se parant d’une moralité politique que son adversaire ne possèderait pas et dont il a fait son porte-étendard avant même les résultats du second tour.

    La deuxième est venue de ses déclarations à Sud radio sur sa volonté de créer une «majorité d’idées larges» avec François Bayrou et Alain Juppé pour contrer Nicolas Sarkozy en 2017 mais aussi pour marginaliser Jean-Christophe Lagarde qui milite depuis longtemps pour une candidature indépendante de l’UDI au premier tour de la présidentielle.

    Quel est donc son but?

    Il est sans doute trop tôt, même pour Hervé Morin, pour savoir où le mènera exactement cette stratégie et ce positionnement mais ce qui est sûr c’est qu’il en va de sa survie politique.

    Dénier ainsi à Jean-Christophe Lagarde la légitimité au moins morale d’être le président incontesté de l’UDI est une manière de le fragiliser en instillant un doute afin de miner son assise et de l’empêcher de prendre une dimension politique nationale à son détriment.

    C’est, bien sûr, en conséquence, parier sur l’échec de la présidence Lagarde et de se mettre en réserve du parti, prêt à être le recours au cas où.

    En ayant obtenu près de 47% des suffrages, Hervé Morin n’a pas été écrasé, loin de là, et peut s’appuyer sur ce résultat pour être l’opposant légitime numéro un de l’intérieur à Jean-Christophe Lagarde.

    Pour autant, il prend un risque pour lui et, surtout, pour l’UDI.

    Le risque pour lui est d’apparaître comme le mauvais perdant qui ne conteste que la place prise par son adversaire sans donner un contenu politique suffisant à cette opposition.

    Ainsi, s’il continue ses accusations sur des actes douteux de Lagarde, il faudra bien qu’il apporte à un moment ou à un autre les preuves à ses dires afin de ne pas se décrédibiliser.

    Néanmoins, ses déclarations sur une alliance avec Bayrou et Juppé mais aussi ses propos durant la campagne pour la présidence du parti sur sa vision d’un libéralisme totalement assumé sont là pour donner du fond à son opposition.

    Le risque qu’il fait courir à l’UDI est, bien entendu, de fragiliser cette confédération en l’empêchant de devenir une force politique majeure.

    Si cela se produisait, Hervé Morin pourrait évidemment en pâtir par effet boomerang.

    Mais il faut se rappeler qu’il n’a pas intégré l’UDI de gaîté de cœur et qu’il lui reste la présidence du Nouveau centre pour peser et exister politiquement.

    Et il pourrait se servir de ce dernier pour se rapprocher de Bayrou et Juppé si l’occasion se présente.

    Sans aller jusque là, au moins pour l’instant, il lui faut apparaître unitaire – ne pas remettre en cause l’existence de l’UDI – et un homme libre – ne pas disparaître des écrans radars médiatiques – pour avoir un avenir politique à court terme.

    Le clash entre les deux personnalités pourraient avoir lieu en 2016 ou même plus tôt sur une candidature UDI à la présidentielle qu’Hervé Morin pourrait dénoncer comme de l’aventurisme irresponsable de la part de Jean-Christophe Lagarde si celui-ci se présentait comme il en a envie.

    Ironie de l’histoire, c’est justement en reprochant cet aventurisme irresponsable de Morin en 2012 lors de sa candidature à la présidentielle que Lagarde avait provoqué un clash et était parti créer sa Force européenne démocrate qui est ensuite devenue une des composantes fondatrices de l’UDI…

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • L’Année du Centrisme en France. 2012, naufrages électoraux et recomposition du Centre en cours

    2012 a été une «annus horribilis», véritablement une année terrible, pour le Centre qui a touché un de ses points les plus bas depuis bien longtemps tant en matière électorale que de force capable d’influencer le débat politique.

    Comme toute catastrophe de ce genre, un mouvement de reconstruction s’est mis en route dans la foulée dont il est trop tôt pour juger de son éventuel succès ou de son échec.

     

    - Naufrages électoraux

     

    S’il faut parler, évidemment, du nouvel et sévère échec de François Bayrou à la présidentielle où il n’est arrivé qu’en cinquième position derrière François Hollande et Nicolas Sarkozy mais, plus grave, également derrière Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, ne parvenant pas à dépasser la barre des 10%, il ne faudrait pas oublier que tout le Centre a sombré dans cette année électorale.

     

    Que dire ainsi de la défaite de ce même Bayrou aux élections législatives qui ont suivi la présidentielle et de tout son Mouvement démocrate (à peine deux élus) ainsi que de tous les autres partis centristes.

     

    Que dire du Nouveau centre, fort soi-disant de ses trente députés mais incapable de s’unir derrière la candidature présidentielle de son président, Hervé Morin, qui, crédité de 1% des intentions des vote, voire moins, n’est même pas parvenu à réunir les 500 parrainages nécessaires pour être présent à l’élection alors que le trublion Jacques Cheminade, lui, n’a pas eu ce problème…

     

    Un Nouveau centre qui a ensuite et sans surprise explosé en plein vol avec le départ d’une partie de ses élus et de ses cadres derrière son président délégué et ennemi féroce de Morin, Jean-Christophe Lagarde dans un parti, la FED (Fédération européenne et démocrate) dont la création n’apparaît pas clairement à l’heure actuelle comme indispensable et qui s’est d’ailleurs immédiatement ralliée à l’UDI de Jean-Louis Borloo.

     

    Il faut dire que Lagarde, sans doute par ambition personnelle (tout à fait respectable au demeurant), a été le principal fan de Jean-Louis Borloo dans son entreprise de récupération des centristes pour ses visées également personnelles.

     

    Que dire également de l’Alliance centriste qui n’a jamais réussi à sortir de l’anonymat depuis sa création et est demeurée un groupuscule sans militants (mais avec quelques notables élus essentiellement au Sénat) et sans projet.

     

    Voilà un parti qui justifiait son existence par la volonté de réunir les centristes et qui, lors du premier tour, se rallia derrière François Bayrou contre Hervé Morin (après avoir fait alliance avec celui-ci un temps) et après les législatives rejoignit immédiatement le camp centriste opposé de l’UDI (en critiquant vertement François Bayrou)…

     

    Il y avait là tout l’opportunisme qui fait tant de mal au Centre depuis longtemps.

     

    Quant au Mouvement démocrate, assommé par l’échec de son chef et unique ciment, François Bayrou, il est demeuré ce qu’il a toujours été, une création d’un homme pour un destin personnel, sans élus et avec, dorénavant, peu de militants.

     

    Un gâchis énorme alors que le MoDem est certainement la formation politique qui défend la position la plus proche de ce que devrait être un Centre indépendant s’appuyant sur une vision réellement Centriste.

     

    A tous ces échecs, il ne faudrait pas oublier d’adjoindre celui… de l’UMP (à la fois électoralement et politiquement avec la crise interne lors de la guerre entre François Fillon et Jean-François Copé).

     

    Rappelons que l’objectif de cette dernière lors de sa création était de réunir Droite et Centre dans une même formation.

     

    Pourtant, dès le départ, les centristes y ont toujours été marginalisés (même si Jean-Pierre Raffarin fut le premier ministre de Jacques Chirac) et l’UMP fut toujours considérée comme un parti de droite et non un parti de droite et du Centre, a fortiori, un parti de centre-droit.

     

    Le départ de Pierre Méhaignerie «centriste historique» de l’UMP pour l’UDI est assez anecdotique mais montre malgré tout le désarroi de ces centristes umpistes phagocytés et leur incapacité de pouvoir peser sur la ligne politique de l’UMP depuis 2002 et, surtout, 2007.

     

    - Bayrou et Borloo

     

    Au niveau des hommes, le Centre, à tort ou à raison, est désormais incarné par deux leaders, François Bayrou et Jean-Louis Borloo.

     

    Malgré la claque qu’il a prise à la présidentielle, François Bayrou (président du Mouvement démocrate) demeure l’une des figures centrales du Centre.

     

    Cela veut-il dire qu’il à l’étoffe d’un grand homme politique ou bien que le Centre est désespérément vide de toute personnalité de premier plan?!

     

    Une réponse peut-être donnée par l’extrême facilité avec laquelle Jean-Louis Borloo (président du Parti radical et de l’UDI), qui n’a rien d’un centriste et qui le revendique haut et fort, a pu, tels autrefois Edouard Balladur et même Valéry Giscard d’Estaing, récupérer les troupes éparpillées du centre-droit derrière sa bannière.

     

    Les hommes et femmes d’avenir du Centre sont encore à chercher avec une loupe, voire un microscope! On peut, tout de même, citer les deux Jean-Christophe, Lagarde (président de la FED) et Fromantin (député-maire de Neuilly-sur-Seine).

     

    Espérons que les années qui viennent apporteront quelques fournées salutaires dans ce domaine quasi-désertique pour l’instant…

     

    - Création de l’UDI

     

    Avec la déconfiture de François Bayrou et des centristes aux élections présidentielles et législatives, la création de l’UDI (Union des démocrates et indépendants) est le deuxième événement de l’année dans la galaxie centriste française.

     

    Grâce à cette déconfiture, au désarroi des centristes et à un bon timing, Jean-Louis Borloo a pu créer cette structure (d’abord sous la forme d’un groupe à l’Assemblée nationale puis d’un parti) encore fédérale pour ses ambitions personnelles en agrégeant autour de lui la très grande majorité des personnalités de centre-droit mais aussi nombre d’autres venues de la «droite modérée» ainsi que de la Droite tout court.

     

    Ce qui fait de l’UDI plutôt un parti de droite modérée que de centre-droit.

     

    D’autant que Borloo n’a pas réussi, pour l’instant, à vider, loin de là, l’UMP de tous les centristes ni à récupérer une grande partie du Mouvement démocrate.

     

    De même, le parti demeure encore un assemblage de bric et de broc où les leaders se contredisent à périodes répétées quand ils ne de détestent pas entre eux (Morin et Borloo se détestent, tout comme le premier nommé et Lagarde, par exemple).

     

    En outre, si l’UDI a une bonne image dans la population (ce qui est de bon augure pour son avenir), elle a complètement raté son premier rendez-vous électoral avec la défaite d’un de ses députés lors d’une partielle après son invalidation par le Conseil Constitutionnel.

     

    Pire, la défaite du maire de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), Henri Plagnol, n’est pas venue de la Gauche mais de l’UMP, pourtant présentée comme moribonde par Jean-Louis Borloo, sous la personne de son ancien adjoint à la marie. Sylvain Berrios.

     

    Une entrée en la matière qui fait quelque peu tâche d’autant que Berrios ne bénéficiait même pas de l’investiture de l’UMP qui avait été donnée à Plagnol!

     

    - Le projet centriste en panne

     

    Autant dire qu’avec toutes ces péripéties électorales et organisationnelles (sans parler des problèmes d’égos), le projet centriste de gouvernement n’a pas beaucoup progressé en 2012.

     

    La plateforme électorale de François Bayrou était peu claire et le programme de l’UDI encore largement à définir.

     

    Ce qui a d’ailleurs exclu les centristes de tous les grands débats nationaux et internationaux à part celui sur la nécessité de réindustrialiser la France et sur la nécessité de s’attaquer aux abyssaux déficits des finances publiques.

     

    Néanmoins, on attend toujours ce projet de société humaniste, équilibrée et européenne, qui est la marque de fabrique du Centre dont on a peine à discerner les contours exacts et les fondements dans les propos actuels des leaders centristes.

     

    - Centre, centre-droit et centre-gauche

     

    Un des débats de cette année a été, encore et toujours, la place du Centre sur l’échiquier politique français.

     

    Ainsi, le Centre est-il plutôt proche de la Droite ou de la Gauche ou se trouve-t-il à équidistance des deux, ou ailleurs?

     

    On sait que les centristes se mélangent souvent les pédales dans ce positionnement pourtant essentiel et qu’ils ne sont guère aidés en cela par les adversaires du Centre, en particulier ceux qui prétendent qu’il n’existe pas.

     

    C’est de bonne guerre évidemment de la part de ces derniers mais est une faiblesse politique évidente des centristes.

     

    Le Centre, faut-il le rappeler, d’abord, n’est pas l’allié préférentiel, ni de la Droite, ni de la Gauche. Durant son histoire, il a été allié avec la Droite et la Gauche sans pour autant renier ce qu’il était.

     

    Ensuite, le Centre n’est pas un «juste milieu» politique, c’est-à-dire qu’il n’est pas la moitié de la Gauche et la moitié de la Droite, qu’il ne se définit pas par rapport à la Droite et la Gauche mais qu’il est un «juste équilibre» et qu’en cela il a un positionnement politique particulier dont on peut même dire qu’il est la référence qui positionne les clientélismes de droite et de gauche.

     

    Mais ce juste équilibre n’est pas non plus assimilable à une union nationale comme s’est employé à le faire croire François Bayrou pendant la campagne présidentielle et qu’il continue à la prôner au nom du Centre.

     

    Si le Centre a un esprit consensuel et de compromis, cela n’a rien à voir avec une vision d’un grand rassemblement unitaire. Les centristes sont des démocrates et ils savent bien que la démocratie ne peut vivre que s’il y a des mouvements d’idées divergentes à partir, évidemment, de valeurs communes.

     

    Ce qui n’empêcherait pas, évidemment, le Centre de prendre toute sa part d’une union nationale si celle-ci s’avérait nécessaire ce qui n’a jamais été le cas ces dernières décennies.

     

    - Où est le renouveau?

     

    L’année 2012 n’a pas montré le moindre renouveau du Centre. Ce sera, s’il doit y en avoir un, pour 2013 ou, plus sûrement, pour 2014 avec les élections municipales et européennes. C’est ce que nous tenterons de déterminer dans une prochaine analyse.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme