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géorgie

  • Quand l’espoir européen est devenu le problème français

    Or donc l’Europe ne fait plus rêver.

    Elle est même un repoussoir pour de plus en plus de gens.

    Selon un dernier sondage, 65% des Français pourraient bouder les urnes le 25 mai prochain et un des partis par les plus antieuropéens du vieux continent, le Front national, est en tête avec 24% des voix, soit un électeur sur quatre…

    Voilà qui interpelle – et c’est un euphémisme – un centriste qui a toujours lutté pour l’union des peuples européens dans une grande fédération démocratique parce qu’il sait que c’est le seul avenir de l’Europe et le seul avenir de la France.

    Comment est-on passé de l’espoir d’une Europe unie au rejet de l’Union européenne?

    Tous les poncifs (et réalités) ont été dites ces dernières décennies: une Europe bouc émissaire fustigée constamment par des politiciens nationaux afin de masquer tous leurs manquements et leurs fausses promesses; une Europe bureaucratique où il est difficile sinon impossible d’y adhérer affectivement et d’y trouver un quelconque idéal transcendant; une Europe où l’idée démocratique est difficile à apprécier au niveau de l’Union européenne tant les règles sont opaques et alambiquées; une Europe incapable d’éviter les crises économiques et sociales; une Europe incapable de montrer sa cohésion et son unité tant à l’intérieur de l’espace commun, entre ses membres de plus en plus tentés de jouer leur propre partition, que dans ses rapports avec le monde extérieur; une Europe incapable de relever le défi de la mondialisation autrement qu’en ouvrant ses frontières pendant que les autres fermaient les leurs, incapable de demander la réciprocité et de se défendre intelligemment; la remontée à la surface des nationalismes et des replis sur soi, sans parler des nauséabondes idéologies de l’intolérance et de l’exclusion, si caractéristique du XX° siècle que l’effroyable tragédie de deux guerres mondiales était parvenue à modérer de 1945 à 1990 aboutissant à ce rêve européen qui se délite de plus en plus.

    Et l’on pourrait continuer cet inventaire cruel.

    Pas étonnant de l’on soit passé d’une espérance européenne où l’on allait bâtir un avenir radieux, de paix et de prospérité, de fraternité et de partage, pour soi et sa descendance à une Europe perçue comme une hydre tentaculaire, dévorant ses enfants sans pourtant être capable de proposer un rêve, pire, même pas une démarche commune vers un meilleur futur.

    Mais tout cela n’est pas venu tout seul.

    Tout cela n’est pas venu de l’idée européenne mais de la manière dont on a voulu construire l’Europe.

    Celle-ci était bien une aventure où l’objectif était d’unir les hommes et les femmes du Vieux continent dans la paix et la fraternité en bâtissant une maison commune.

    Mais la méthode n’a pas été la bonne.

    En tout cas, la première phase où ce sont les intérêts économiques qui étaient à la base de la fondation de l’Europe unie aurait du être rapidement dépassée pour s’orienter vers une deuxième phase, la plus essentielle, la construction d’une Europe politique, sociale et sociétale.

    Mais la frilosité coupable des politiques et la procrastination décevante des pionniers de l’Europe – qui ne voulaient pas heurter les nationalismes seulement endormis – n’ont pas permis de faire ce saut indispensable qui aurait à jamais scellé l’union des peuples européens et non celle des Etats-nation qui gardaient assez de souveraineté pour bloquer la construction européenne et plus assez pour avoir réellement les moyens d’en assumer les conséquences.

    Ne pas avoir donné l’Europe à ses citoyens a été l’erreur monumentale.

    Puisque l’Europe se faisait sans eux, pourquoi s’investir?

    Puisque l’Europe n’avait pas besoin d’eux pourquoi auraient-ils eu besoin d’elle?

    Puisque la compréhension de l’Europe était réservée aux technocrates pourquoi s’intéresser à elle?

    D’autant que les forces antieuropéennes n’ont jamais flanché, elles, dans leurs critiques caricaturales, leurs attaques mensongères et leurs volontés de destruction de l’édifice européen.

    Leurs agissements et leurs dires ont été crédibles auprès de populations qui ne comprenaient rien aux mécanismes et aux buts de l’Europe et dont les partisans étaient incapables d’expliquer clairement son fonctionnement.

    L’idée d’une Europe unie est-elle donc morte?

    Pas forcément mais la construction d’un nouvel idéal européen ne sera pas aisée d’autant que le fonctionnement de l’Union européenne est dorénavant peu en phase avec la modernité démocratique où les citoyens se méfient de plus en plus des bureaucraties hégémoniques et opaques.

    Pour autant, une réalité incontournable, elle n’a pas changé: l’Europe demeure indispensable.

    Tous les jours qui passent démontrent que sans l’Europe les vieilles nations du continent ne s’en sortiront pas chacune de leur côté malgré ce que prônent certains irresponsables et les déclarations intempestives de certains politiques.

    Pire, elles deviendront, à terme, des pays secondaires et s’appauvriront.

    Elles seront même incapables de pouvoir maîtriser leur présent et leur avenir. Un sacré retour en arrière.

    Pour que l’Europe-problème redevienne l’Europe-espoir, la tâche est ardue mais elle n’est pas désespérée.

    Elle nécessite courage et responsabilité de la part des politiques.

    Elle nécessite ouverture et dynamisme de la part de la société civile.

    Le Centre et le Centrisme ont, dans ce cadre, un rôle fondamental à jouer car les centristes sont – à quelques exceptions près – des partisans inconditionnels de la construction européenne.

    C’est pourquoi il faut qu’ils se saisissent non pas de l’idéal européen qui demeure un phare mais de la nouvelle construction de l’Europe en dépassant les vieilles idées et les vieilles recettes qui ne peuvent plus s’appliquer dans un monde qui a profondément changé depuis le 23 juillet 1952,, date de la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), et même depuis le 25 mars 1957, date de la signature du Traité de Rome instituant la Communauté économique européenne (CEE).

     

    Et à tous ceux, le plus souvent des souverainistes, qui ricanent devant ce nouveau challenge demandons-leur ce qu’aurait fait Vladimir Poutine en Ukraine (et en Syrie) aujourd’hui, en Géorgie hier et en Moldavie peut-être demain s’il avait eu, face à lui, une Union européenne fédérale.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

     

  • Le Centrisme dans le monde en 2013. Une année cruciale pour le rêve européen porté par le Centre

    - En 2013, plusieurs élections vont concerner les partis centristes et leur avenir.

    Des législatives auront lieu le 22 septembre en Allemagne où il est désormais difficile de trouver un vrai parti centriste depuis que les libéraux (FDP) se sont positionnés plus à droite que la démocratie-chrétienne (CDU–CSU) qui, elle, ressemble plus à un parti du style UMP que du Centre. Néanmoins, le courant modéré y existe et Angela Merkel, dernièrement, semble s’être positionnée sur sa ligne.

     

    En Italie, les législatives des 24 et 25 février, verront l’ensemble des petits partis centriste rangés derrière le président du conseil sortant, Mario Monti qui a démissionné, lâché par le parti de droite de Silvio Berlusconi. Ils pourraient ainsi être les arbitres du scrutin dont la victoire devrait, normalement, revenir au Parti démocrate de centre-gauche qui a préféré noué des alliances à sa gauche plutôt qu’au centre mais qui aura sans doute besoin des centristes au Sénat pour constituer une majorité.

     

    Les législatives du 22 janvier en Israël se dérouleront alors que les centristes désunis (avec, entre autres, Kadima en chute libre et Le Mouvement de Tzipi Livni peu crédible) ne devraient pas faire le poids face au Likoud de Netanyahu, de plus en plus à droite et jouant sur les peurs de la population mais qui parvient encore à trouver plus à droite que lui dans une surenchère qui est dangereuse pour le pays et son avenir.

     

    Une présidentielle importante aura lieu en république tchèque en janvier (11-12 et 25-26 janvier) car elle sera la première du genre à se dérouler au suffrage universel direct, ce que demandait 80% de la population. Neuf candidats sont en lice pour un scrutin qui s’annonce serré.

     

    Il y aura également une élection législative au Pakistan (février ou mars) et une présidentielle en Iran (juin) qui ne devraient pas permettre aux courants modérés de se faire réellement entendre alors que l’on sait qu’une grande partie des populations concernées sont proches de leurs thèses.

     

    Il sera intéressant de voir si les élections prévues sur le continent africain (Kenya en mars, Madagascar en mai; Togo, Guinée et Zimbabwe n’ont pas encore arrêté les dates de leurs élections respectives…) mettront en avant les partis centristes de plus en plus nombreux en Afrique.

     

    On suivra aussi les législatives en Jordanie (23 janvier) pour savoir où en est le courant centriste laïc dans les pays arabes après ses déconvenues en Tunisie et en Egypte.

     

    Enfin, des élections en Albanie (législatives au printemps), au Cambodge (législatives en juillet), en Géorgie (présidentielles en octobre) et au Népal (élection d’une assemblée constituante en avril ou mai) pourraient permettre l’émergence de personnalités et de courants centristes dans des pays au prise avec de graves difficultés politiques et/ou économiques.

     

    - Aux Etats-Unis, Barack Obama débutera son second mandat cette année. Les avis sont partagés sur sa capacité à gouverner de manière consensuelle et à parvenir à faire passer les mesures qu’il a promises aux Américains durant la campagne électorale.

     

    On a vu ainsi avec quelles difficultés le Congrès est parvenu à un accord minimum sur les hausses d’impôts fin décembre et début janvier afin d’éviter un blocage qui aurait conduit à des difficultés économiques et financières pour la pays (appelées «fiscal cliff»).

     

    Cet accord que l’on a qualifié de «victoire» pour Obama, est demeurée en travers de la gorge de nombreux républicains jusqu’au-boutistes qui veulent, d’après nombre de commentateurs, la lui faire payer très cher en bloquant toutes ses initiatives, quelles qu’elles soient, au mépris même de l’avenir du pays.

     

    Dans ce contexte, les réformes urgentes sur la fiscalité (priorité d’Obama), les finances publiques (priorité des républicains), la protection sociale (priorité des républicains et d’Obama), le port d’arme (priorité d’Obama et des démocrates) mais aussi les remises à plat du budget de la défense (priorité de tous) et des axes de la politique étrangère (priorité de tous) risquent de n’être que des prétextes à des affrontements idéologiques et des tribunes partisanes sans des décisions à la hauteur des enjeux.

     

    L’espoir de faire sauter le blocage viendrait alors des élections de mi-mandat, en 2014, qui sanctionneraient l’obstruction des républicains les plus radicaux afin de donner une vraie majorité consensuelle capable de prendre ses responsabilités dans la direction du pays.

     

    Rappelons tout de même que la volonté des Américains a été assez claire en novembre dernier puisque, non seulement Barack Obama a été réélu mais le Sénat est demeuré à majorité démocrate et que si les élections à la Chambre des représentants ont certes ramené une majorité de républicains, ce n’est que grâce aux charcutages des circonscriptions puisque les démocrates ont été, là aussi, majoritaires en voix.

     

    - Le vrai challenge international des partis centristes, en 2013, sera l’Europe et son union, ce combat inlassable où le Centre est en première ligne depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale mais également bien avant avec des précurseurs comme Aristide Briand.

     

    L’Union européenne est une nécessité incontournable pour tous les pays qui en sont membres même si certains (Royaume Uni, République Tchèque, Grèce, …) la critiquent tout en profitant de son existence et auraient bien du mal à surnager s’ils en sortaient.

     

    Mais elle est aussi une chance pour le monde et la mondialisation, que ce soit pour la globalisation économique ou le métissage culturel qui doit permettre de créer une communauté mondiale respectueuse et en paix.

     

    Les Européens ont donc, à la fois, une chance à saisir et un devoir au regard de l’humanité.

     

    Les partis centristes qui font de l’incantation sur le fédéralisme à longueur de temps doivent prendre en main, concrètement, le combat pour l’Europe, dans tous les pays de l’Union.

     

    Ils doivent faire progresser l’idée des Etats-Unis d’Europe, seuls capables de donner un grand avenir à tous les pays qui les composeront et une assise démocratique au monde (en duo avec les Etats-Unis d’Amérique).

     

    Le rêve européen doit ainsi prendre sa place dans les grandes représentations du monde au même titre que le rêve américain. Assis sur des valeurs fortes qui ont construit le continent au cours des siècles, il doit être un phare humaniste.

     

    Un échec de l’Europe (ou de la zone euro) serait une catastrophe pour les pays du vieux continent comme la France mais aussi pour l’espoir d’un monde de progrès et de paix qui fait que l’on s’engage politiquement en faveur du Centre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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