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  • La Grande-Bretagne dehors, la purge nécessaire de l’Europe commence

    Ceux qui, comme tous les centristes, croient en une Europe unie qui doit emprunter le chemin d’une construction fédérale ne peuvent qu’être satisfaits du vote des britanniques qui ont décidé de quitter l’Union européenne, eux qui bloquent toute avancée de cette dernière depuis des décennies.

    Mais, pour cela, il faut que dès maintenant, immédiatement, une refondation de cette Union européenne se mette en place sinon elle court le risque de disparaitre beaucoup plus rapidement qu’on ne le pense.

    Et ce serait une catastrophe ce que n’est pas le brexit.

     

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  • L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La démocratie du XXI° siècle au défi du populisme

    De Platon et Aristote aux Pères fondateurs des Etats-Unis (Jefferson, Adams, Hamilton) et au théoricien de la Révolution française, l’abbé Sieyès, en passant par Bodin et Hobbes, Locke et Montesquieu, les philosophes et penseurs politiques se méfient des passions populaires.

    C’est la raison pour laquelle ils se méfiaient corollairement de la démocratie, l’originale dont parle l’Antiquité grecque, celle où le peuple gouverne et décide directement, celui où il légifère et exécute en même temps.

    On pensait avoir trouvé la solution la plus sage avec la construction intellectuelle de la démocratie représentative, avec Sieyès, Kant et quelques autres dans une articulation où le vouloir et le pouvoir n’étaient pas interdépendants mais aussi, bien sûr, avec les débuts prometteurs de la république des Etats-Unis d’Amérique où les Pères fondateurs avaient imaginé un système où les pouvoirs se bloquaient entre eux afin d’éviter que la majorité ne devienne tyrannique afin de protéger la minorité, car la démocratie républicaine s’apprécie aussi et surtout à l’aune des droits de la minorité.

     

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  • L’Europe, oui, mais pas à n’importe quel prix

    Les centristes sont européens et l’Union européenne est une idée centriste.

    Réunir les hommes et les femmes du Vieux continent pour qu’ils construisent le présent et l’avenir ensemble dans la paix et le partage au lieu de s’entretuer et de se détruire mutuellement demeure leur idéal mais aussi une nécessité pour que les Européens demeurent libres et puissent bénéficier tous du progrès face aux défis de toute sorte auxquels ils doivent et devront faire face.

    Que les peuples européens comprennent de moins en moins ce qu’ils ont a gagné à vivre ensemble et à se rassembler est une bien triste constatation.

    Qu’ils aient oublié les leçons de l’Histoire, qu’ils tournent le dos à la réalité du monde, qu’ils pensent être plus forts chacun de leur côté, en écoutant les populistes démagogiques de tous bords leur vanter le divorce, ils paieront le prix fort de leur erreur si celui-ci survient.

    Pour autant, si le mot union a un sens, ce ne peut être à n’importe quel prix.

     

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  • La radicalisation de la Gauche menace son courant «centriste»

    Alors que Manuel Valls veut conduire une politique social-libérale en France, ce courant «centriste» de la gauche né dans les années 1990 sous la dénomination «Troisième voie» et mis en œuvre, entre autres, par Bill Clinton aux Etats-Unis, Tony Blair en Grande Bretagne ou Gerhard Schröder en Allemagne, est désormais attaqué de front par les tenants d’une gauche radicale, mais pas seulement, qui met son avenir en péril.

    Car, dans le même temps, les militants ainsi que les sympathisants des partis de gauche semblent de plus en plus séduits par les discours qui remettent à la mode les vielles antiennes de l’affrontement des classes et de la destruction du capitalisme avec le retour de la stigmatisation des riches et le vilipendage des banques ainsi que de cette fameuse «finance internationale», sorte de secte secrète qui gouvernerait le monde à son seul profit.

     

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  • Le tripartisme FN-PS-UMP annonce une «tricoalition» Droite-Centre-Gauche

    Le tripartisme qui se met en place lentement depuis 2002 et la présence improbable de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle n’est qu’une étape vers une recomposition plus profonde de l’échiquier politique qui devrait, à terme, se décliner en une «tricoalition» Droite (droite radicale et extrême-droite)-Centre (axe central avec sociaux-libéraux, libéraux sociaux et libéraux réformistes)-Gauche (gauche radicale et extrême-gauche).

    La France, ici, ne ferait que se fondre dans ce mouvement plus large qui touche la plupart des pays démocratiques, à des vitesses de changement variables.

    En Allemagne, sur les flancs de la coalition centriste CDU-SPD, il y a Die Linke, le parti de la gauche radicale et désormais l’afD (Alternative für Deutschland), parti de la droite radicale.

    Au Royaume Uni, la recomposition est moins visible même si face à la coalition conservateurs-libéraux, on trouve désormais l’UKIP, parti de droite radicale voire d’extrême-droite mais, de l’autre côté, le Parti travailliste est toujours scindé en deux avec un courant centre-gauche (souvent plus à droite que les libéraux!) et un autre gauche-gauche.

    Aux Etats-Unis, la droite radicale du Parti républicain fait pendant à la gauche du Parti démocrate alors qu’un espace central existe qui permet à Barack Obama d’avoir été élu à la Maison blanche et fait d’Hillary Clinton la favorite pour la présidentielle 2016, tous deux étant centristes.

    Et les excès des radicaux du Parti républicain, devraient, tôt ou tard, amener les plus modérés de cette formation à se rapprocher des modérés du Parti démocrate.

    En Espagne, on assiste à l’émergence d’une gauche radicale avec le parti Podemos mais aussi d’un Centre avec le parti Ciudadanos face aux conservateurs du Parti populaire et à la gauche traditionnelle du PSOE, tous deux en perte de vitesse.

    Et ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres.

    Mais ne nous y trompons pas, l’alternative gauche-droite qui a dominé la vie politique depuis le début de la V° République n’a jamais consisté en un bipartisme.

    Deux exemples.

    Ainsi, en 1978 et en 1986, la victoire de la «droite» face à la «gauche» est celle du RPR et de l’UDF face au PS et au PC.

    En 1981, la victoire de la «gauche» sur la «droite» est celle du PS et du PC sur le RPR et l’UDF.

    Ce que montre la montée actuelle du FN, c’est la possibilité d’un match à trois qui préfigure celui qui opposera les coalitions droite radicale-extrême-droite, gauche modérée-centre-droite modérée, gauche radicale-extrême-gauche.

    Bien entendu, des inconnues subsistent pour savoir comment le régime de la V° République peut s’adapter à cette recomposition du paysage politique.

    Prenons le cas où la coalition centrale occupe le siège de président de la république et possède le plus d’élus à l’Assemblée nationale sans avoir la majorité.

    Elle pourrait alors être en charge des affaires même avec un gouvernement minoritaire face à la coalition de droite et la coalition de gauche même si des alliances ponctuelles entre ces deux extrêmes pourraient avoir lieu sur certaines questions mais sans doute pas sur un contrat de gouvernement qui leur permettrait d’être une alternative.

    Reste que ce pourrait être les institutions qui seraient amenées à changer face à cette nouvelle donne politique avec l’établissement d’une proportionnelle intégrale ou d’une dose forte de celle-ci pour les législatives et une prime à la coalition arrivée en tête afin qu’elle puisse gouverner en disposant d’une majorité à l’Assemblée nationale comme cela se fait dans certains pays déjà.

    Quoi qu’il en soit, l’émergence de cette «tricoalition» en France et dans d’autres pays devrait avoir lieu mais, surtout, elle est hautement souhaitable.

    Elle permettrait enfin de clarifier le débat politique au moment où les pays démocratiques et républicains doivent faire face à des enjeux capitaux pour leur avenir.

    Et, sans doute, «débarrassées» de leurs alibis modérés et responsables, la droite et la gauche radicales ainsi que leurs alliés extrémistes montreraient finalement leurs irresponsabilités et leurs clientélismes qui conduisent, petit à petit, la France dans la pente si dangereuse d’un populisme qui n’a jamais donné rien de bon et qui se fracasse tôt ou tard contre le mur indestructible des réalités.

    Espérons que cette recomposition ne tardera pas trop.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Le Centrisme dans le monde en 2015. Des espoirs et des interrogations

    - Barack Obama peut-il tenir son agenda centriste?

    La fin de l’année 2014 a été pour le moins paradoxale pour Barack Obama.

    Premier acte, les démocrates perdent les élections de «midterm» (mi-mandat, c’est-à-dire entre deux élections présidentielles) et se retrouvent non seulement minoritaires à la Chambre des représentants, ce qu’ils étaient déjà, mais aussi au Sénat où ils étaient majoritaires depuis 2006.

    Et il semble bien que les électeurs aient voulu sanctionner un président qu’ils sentent trop éloigné d’eux en votant pour les républicains mais, beaucoup plus, en n’allant pas voter, la participation à ces élections étant une des plus faibles jamais enregistrées aux Etats-Unis.

    Deuxième acte, Barack Obama réagit immédiatement et décide une de mener une offensive politique, lui qui n’a plus rien à perdre puisqu’il n’est plus concerné par aucune élection avant la fin de son mandat en 2016.

    Il prend ainsi une décision pour régulariser temporairement des millions d’immigrants clandestins devant l’inertie du Congrès en la matière principalement due aux républicains, il fait confirmer par le Sénat encore démocrate des dizaines de hauts fonctionnaires dont les républicains bloquaient la nomination et il entame un processus de normalisation des relations avec Cuba après cinquante ans de brouille et d’embargo, à la grande fureur des républicains de la droite radicale comme Marco Rubio, sans oublier un accord sur la lutte contre la pollution avec la Chine qui énerve une grande partie des républicains qui nient la réalité que la pollution soit due au réchauffement climatique.

    Et il parle d’agir tous azimuts, là où il aura le pouvoir de le faire et il a cette capacité grâce aux pouvoirs qu’il tient de la Constitution, tout en indiquant qu’il appliquera son veto à nombre de décisions que pourraient prendre le Congrès dominé par les républicains (dont l’abrogation de la loi sur l’assurance santé ou l’interdiction de l’avortement, par exemple), ceux-ci n’ayant pas assez de voix pour contrer ce veto présidentiel.

    Le volontarisme d’Obama semble payer puisque le voilà en hausse dans les sondages d’opinion (48% des Américains approuvent son action selon Gallup à la fin décembre 2014 alors qu’au début du mois ils étaient 41%) et qu’il prend les républicains par surprise et surtout les met en porte-à-faux vis-à-vis des Américains en disant en substance, «je suis obligé d’agir parce que vous n’agissez pas, mais vous pouvez toujours prendre des décisions sur les sujets dont je me suis occupé».

    Dans le même temps, la croissance économique des Etats-Unis demeure forte et le taux de chômage est le plus bas de 1999 et le boom économique sous la présidence de Bill Clinton à 5,6% de la population active (même si les salaires stagnent, un des grands reproches fait à Obama par les Américains).

    Dès lors, on peut se demander si Barack Obama ne va pas être capable de réaliser un certain nombre de politiques qui lui tiennent à cœur et tenir son agenda centriste alors que la plupart des commentateurs l’avaient enterré définitivement après la défaite de novembre dernier, estimant que les deux dernières années de sa présidence serait un calvaire pour lui.

    Cet agenda contient la pérennisation de sa loi sur l’assurance santé, une revalorisation des bas revenus et une fiscalité plus juste en faveur des classes moyennes ainsi qu’une grande loi sur l’immigration, toutes choses qui sont à sa portée.

    En revanche, il lui sera sans doute difficile de faire passer une loi sur le contrôle des ventes d’armes à feu.

    En matière de politique étrangère, la lutte contre Isis (ou Daesh), l’organisation de l’état islamique risque d’être de longue haleine et ne pas donner des résultats probants avant que son successeur ne soit élu même si un large consensus existe dans la classe politique pour lutter avec tous les moyens possibles contre le terrorisme.

    D’autre part, Barack Obama sera peut-être capable de gouverner avec l’aile la moins à droite du Parti républicain (on n’ose pas dire la plus modérée…) et de passer ainsi un certain nombre de législations bipartisanes.

    En effet, majoritaires dans les deux assemblées du Congrès, les républicains ne peuvent plus avoir comme excuse que le parlement, coupé en deux jusqu’à présent, était bloqué à cause des démocrates.

    Il va leur falloir prouver aux Américains, deux ans avant la prochaine présidentielle, qu’ils ne sont pas le parti du non («no party») comme ils ont été baptisés par les médias et qu’ils peuvent être plus préoccupés par l’avenir du pays que par torpiller toutes les actions du président afin d’être réélus dans leurs circonscriptions grâce aux voix des extrémistes qui veulent bloquer Washington à perpétuité.

    En outre, la bonne tenue de l’économie américaine – que les républicains tentent actuellement de récupérer sans convaincre beaucoup de monde qu’elle doit être portée à leur crédit – va certainement permettre de crédibiliser l’action de Barack Obama, malheureusement trop tard pour lui et les démocrates en terme de résultat électoral, les élections de «midterm» étant venues un peu trop tôt.

    Mais la bonne conjoncture économique, si elle continue en 2015 comme cela est prévu, pourrait bénéficier au prochain candidat démocrate à la présidentielle qui pourrait être Hillary Clinton.

     

    - Hillary Clinton, candidate centriste?

    En 2015 on devrait enfin savoir si Hillary Clinton sera ou non candidate à la primaire démocrate pour les élections présidentielles de 2016, même si elle pourrait attendre le début 2016 pour se déclarer afin de n’être pas la cible trop tôt de toute la gauche du Parti démocrate et de tout le Parti républicain.

    Si peu de personnes doutent de la réalité de cette candidature, rien n’est pourtant sûr à 100%.

    Favorite des sondages, Hillary Clinton voudrait bien marquer l’histoire en étant la première femme à devenir président des Etats-Unis.

    Néanmoins, elle sait que la campagne sera rude et que les coups bas seront nombreux tant à droite avec les républicains radicaux qu’à gauche avec les démocrates radicaux, deux camps opposés qui se rejoignent actuellement dans les critiques de celle qui est depuis toujours une centriste.

    Elle a vécu cela en 2007lorsqu’elle a perdu les primaires démocrates face à Barack Obama.

    Reste qu’elle voudrait appliquer son programme centriste d’une Amérique juste à l’intérieur et forte à l’extérieur.

    Actuellement peu de démocrates seront capables de lui disputer sa candidature et elle battrait tous les républicains qui lui seraient opposés assez facilement.

    Mais l’élection est dans 22 mois…

     

    - Les républicains vont-ils se recentrer?

    Pour avoir une chance de remporter les élections présidentielles de 2016, les républicains doivent absolument se recentrer tout en ne perdant pas leur aile radicale, voire d’extrême-droite.

    Ils avaient commencé à le faire avant les élections de mi-mandat en mettant en sourdine toutes leurs attaques virulentes contre Obama et en adoptant profil bas sur toutes les législations controversées qu’ils souhaitent néanmoins toujours adopter.

    Mais les élections étant passées, les chefs républicains vont devoir tenir leurs troupes pour que les extrémistes n’aient pas la possibilité de faire adopter des mesures trop clivantes et qu’ils ne monopolisent pas la parole dans les médias.

    Cela ne va pas être aussi simple que cela puisque, dans le même temps, les candidats à la primaire républicaine vont se déclarer les uns après les autres et vont, sans doute, accaparer cette parole, notamment les candidats les plus radicaux.

    Dès lors, en cette année 2015, on devrait voir un étrange ballet entre modération et radicalité dans les rangs républicains où, sans doute, il sera difficile d’y voir clair, les choses devenant moins obscures en 2016 au moment où les principaux candidats à la candidature émergeront avant que le candidat à la présidentielle ne soit choisi.

     

    - Les centristes britanniques ont-ils un avenir?

    Ils avaient été la bonne surprise des dernières législatives avec un score surprenant (23% des voix), seront-ils la mauvaise surprise des prochaines où ils plafonnent à 6% des voix?!

    «Ils», ce sont les «LibDems», les centristes britanniques.

    Le parti libéral-démocrate (Liberal Democrats ou LibDems) est un parti résolument centriste, formé en 1988, issu de la fusion entre le Parti libéral de centre-droit et le Parti social-démocrate (SPD) de centre-gauche qui regroupait d’anciens travaillistes. Actuellement, les LibDems ont formé une coalition gouvernementale avec le Parti conservateur de David Cameron où leur leader, Nick Clegg, est vice-premier ministre.

    Mais, au fil des ans, la popularité de ce dernier s’est effondrée entraînant celle de son parti.

    Elus sur un programme de centre-gauche avec de nombreuses promesses de Clegg en faveur de la classe moyenne, les députés LibDems ont en effet apporté leur soutien à un gouvernement très conservateur.

    Du coup, leurs électeurs les ont quittés en masse.

    Crédités de 5% à 6% des intentions de vote, seront-ils capables d’exister après le scrutin qui devrait se dérouler avant mai prochain?

    Pour certains analystes, ils pourront sans doute continuer être le parti charnière lors d’une prochaine coalition avec les conservateurs ou les travaillistes du fait de leur fort ancrage local qui leur garantit un certain nombre d’élus même en cas de mauvais score.

    Reste que l’existence d’un Centre britannique fort qui avait été évoqué lors la campagne des législatives de 2010 et qui n’avait que partiellement réalisée avec des résultats en-dessous des espérances du Parti libéral-démocrate, semble bien loin.

    Ce sera plutôt une lutte pour la survie que les centristes mèneront dans les prochains mois.

     

    - Renouveau du Centre en Allemagne?

    En Allemagne, les centristes ont pratiquement disparu ou, plutôt, ils se trouvent majoritairement désormais au centre-droit à l’intérieur de la CDU, le parti démocrate-chrétien dirigé par Angela Merkel (on en trouve aussi au Parti social-démocrate rénové et plus situé au centre-gauche qu’auparavant) dont la ligne politique est plus à droite qu’au centre, même si la chancelière allemande gouverne plutôt de manière modérée.

    Mais il ne faut pas oublier qu’en Allemagne, c’est une coalition droite-gauche qui est au pouvoir suite aux résultats serrés des dernières législatives, même si c’est la CDU (et la CSU, sa branche bavaroise nettement plus à droite) qui est arrivée en tête.

    Cette grande coalition a eu paradoxalement un effet négatif sur l’espace centriste qui s’est nettement réduit ces dernières années après l’effondrement du Parti libéral qui était l’élément centriste des coalitions avec la CDU ou les sociaux-démocrates du SPD.

    De plus, le Parti libéral a opéré une véritable révolution idéologique en se positionnant à la droite de la CDU…

    Cependant, on pourrait voir dans les années qui viennent un repositionnement plus au centre de la CDU (comme cela a été le cas avec le SPD qui est dorénavant concurrencé par un parti à sa gauche, Die Linke) avec l’apparition d’un parti de droite radicale dans le paysage politique allemand, l’AfD qui a obtenu 7% des suffrages aux élections européennes et qui séduit de plus en plus de conservateurs.

    Ce recentrage de la CDU avec, à sa droite, un parti résolument de droite conservatrice serait une nouveauté dans le paysage politique du pays depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale au moment où monte cette vague anti-islam avec les manifestations organisée par l’organisation Pegida («Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident») qui est en train de se faire un espace dans ce même paysage.

     

    - Les centristes dans le monde face à des élections

    Dans plusieurs pays auront lieu des élections législatives où les centristes peuvent tout aussi bien tirer leur épingle du jeu que d’être mis hors de ce jeu politique.

    C’est le cas, par exemple, en Grèce, le 25 janvier prochain où un nouveau parti centriste La rivière (To potami) espère pouvoir être l’élément-clé d’une prochaine coalition même si les sondages ne le créditent qu’autour de 4% à 5% des voix.

    Dirigé par l'ancien journaliste de télévision Stavros Theodorakis, il espère pouvoir être l’élément modérateur et consensuel face à la montée en puissance du parti de la gauche radicale, Syriza, favori des sondages.

    Voulant appliquer une politique «modérée», Theodorakis a déclaré: «Nous dirons à Syriza qu'il faut une politique pro-européenne. Le maintien dans l'euro ne peut être remis en cause. Nous dirons à Nouvelle Démocratie de ne pas se laisser tenter par le populisme et par une politique d'extrême droite».

    En Espagne, le parti centriste Union progrès et démocratie tentera lors des législatives qui doivent se tenir cette année à une date encore indéfinie, de monter en puissance eux qui n’ont actuellement que 5 députés du 350 au parlement.

    Dominé jusqu’ici par deux grands partis (le Parti socialiste à gauche et le Parti populaire à droite et actuellement au pouvoir), le paysage politique pourrait évoluer avec le prochain scrutin national et donner plus de visibilité à un Centre espagnol qui en manque pour l’instant.

    Au Danemark, le Venstre, Danmarks Liberale Parti, le Parti libéral centriste – premier parti danois au parlement – tentera lors des prochaines législatives qui se tiendront au plus tard en septembre prochain de reconquérir le pouvoir qu’il a du laisser à une coalition de gauche lors du dernier scrutin de 2011.

    En Israël, les prochaines législatives du mois de mars pourraient voir une recomposition du paysage politique.

    Pas moins de trois formations se revendiquant centristes seront présentes.

    Il y a Hatnuah dirigée par Tzipi Livni, ancien présidente du parti centriste Kadima formé par Ariel Sharon et qui eut sont heure de gloire avec le gouvernement d’Ehoud Olmert après la victoire aux législatives de 2006 (il fut également le vainqueur des législatives de 2009 mais c’est le Likoud de Benjamin Netanyahou qui prit la tête d’une coalition gouvernementale de droite).

    Hatnuah fait liste commune avec le parti Avoda (ancien Parti travailliste) de Yitshak Herzog et cette alliance, baptisée «Camp sioniste» est créditée de 24 sièges à la Knesset (parlement) dans les sondages, soit un de plus que le Likoud.

    Il y a le parti Yesh Atid de Yaïr Lapid qui était dans la coalition gouvernementale formée par Netanyahou et qui était en nette perte de vitesse jusqu’à une remontée dans les sondages fin 2014, début 2015 dans lesquels il est crédité dorénavant de 12 sièges.

    Enfin, il y a le parti Koulanou créé en 2014 par Moshé Kahlon, ancien proche de Netanyahou, un nouveau venu qui se déclare de centre-droit et qui est crédité dans les récents sondages de 7 sièges.

    On devrait donc voir dans la prochaine coalition qui sera formée au moins un parti centriste que ce soit avec la Gauche ou la Droite même si Yesh Atid et Koulanou réfléchissent à former eux-mêmes leur propre coalition centriste face au Camp sioniste et à Netanyahou.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Le Centrisme dans le monde en 2014. Du renouveau américain à l’émergence arabe

    - Les Etats-Unis vont-ils trouver leur(s) centre(s)?

    2014 sera une année importante pour le Centre aux Etats-Unis.

    Le système politique américain a été bâti par les Pères fondateurs, à la fin du XVIII° siècle et au début du XIX° siècle, afin qu’aucune faction ne puisse prétendre gouverner seule et imposer ses choix clientélistes avec ce respect indispensable des droits de la minorité qui caractérise bien plus la démocratie que ceux de la majorité.

    Cette volonté se retrouve évidemment dans la Constitution qui a organisé un système de pouvoirs et contre-pouvoirs dont le but déclaré était qu'il valait mieux bloquer le système plutôt qu’un parti ne réussisse à le contrôler à son unique profit.

    Tout cela a parfaitement réussi avec des blocages à répétition mais aussi une culture du compromis qui s’est mis en place permettant aux modérés de gouverner la plupart du temps, permettant au pays de devenir ce qu’il est, de Washington à Lincoln, de Theodore Roosevelt à Bill Clinton.

    Mais, au milieu des années 1990, sous la présidence justement du démocrate Bill Clinton, le Parti républicain a fait sa mue sous l’impulsion de leaders radicaux comme Newt Gingrich, qui ont décidé, à l’opposé de ce que venait de faire le Parti démocrate en se recentrant après des années de radicalisme, de jouer la polarisation et plus du tout le consensus.

    Une nouvelle radicalisation des républicains a eu lieu après l’élection de Barack Obama en 2008 alors que celui-ci affichait clairement sa volonté de gouverner de manière bipartisane et au centre de l’échiquier politique.

    Cela a abouti à la création du mouvement du Tea Party, très à droite, très réactionnaire et parfois pas loin d’un racisme détestable.

    Le blocage est devenu, non plus une menace mais un moyen politique de détruire l’autre.

    Telle est globalement la situation en ce début de 2014, d’autant que les fameuses élections de mi-mandat le plus souvent mauvaises pour le président en place se profilent en novembre prochain.

    Sauf que les Américains semblent en avoir assez du jusqu’au-boutisme de l’aile extrême du parti républicain (comme le montre les sondages).

    Dès lors, une fenêtre s’ouvre pour les modérés et les centristes que ce soit au Parti démocrate (où ils sont encore nombreux) ou au Parti républicain (où ils sont en voie de disparition).

    Pour autant, rien ne permet de dire que le prochain Congrès, qu’il soit dominé par les républicains ou par les démocrates sera centriste car les radicaux n’ont pas dit leur dernier mot (ils relèvent d’ailleurs la tête chez les démocrates, réaction assez prévisible devant la guerre idéologique menée par l’extrême-droite républicaine).

    Si les signes vers un retour des centristes républicains et un renforcement des centristes démocrates existent, l’organisation actuelle de la politique américaine est un frein puissant.

    D’abord dans la désignation des candidats où, chez les républicains mais aussi chez les démocrates, ils sont désignés par les votes des militants et ceux qui votent effectivement sont souvent les plus radicaux.

    Ensuite par la pratique hallucinante du «gerrymandering» qui a consisté depuis des décennies à redessiner partout dans le pays des circonscriptions sûres pour les deux grands partis, celui qui a le mieux réussi à phagocyter le système étant le Parti républicain (il a ainsi pu demeurer majoritaire à la Chambre des représentants en 2012 alors que les candidats démocrates ont gagné plus d’un million de voix supplémentaires…).

    Du coup, dans certaines circonscriptions, ce ne sont pas les élections générales qui sont importantes mais les primaires d’un des deux partis, celui qui les gagnent étant assuré ensuite d’être élu.

    Un mouvement s’est fait jour dans certains Etats afin de lutter contre cette confiscation de la démocratie par un camp mais il n’est pas encore assez puissant pour défaire ce découpage électoral pourtant largement critiqué.

    En 2014, on devrait aussi savoir si Hillary Clinton (démocrate) et Chris Christie (républicain) vont se présenter à la présidentielle de 2016.

    On semble s’acheminer vers ce duel mais des rebondissements en la matière sont possibles ainsi que l’émergence de nouvelles têtes qui, inconnues du grand public, sont capables de s’imposer (que l’on se rappelle des hommes comme Carter, Clinton, George W Bush ou Obama).

    Il est à noter qu’un débat important se déroule depuis quelques mois dans les médias et la classe politique (et qui a continué depuis le nouvel an) sur ce qu’est un centriste aux Etats-Unis.

    Ainsi, pour les radicaux de droite, tous les centristes déclarés sont en fait des «liberals» et donc des gens de gauche.

    Pour les radicaux de gauche, ces mêmes «liberals» ne sont que des centristes, parfois leur concèdent-ils l’étiquette de centre-gauche.

    Mais pour la majorité des «pundits» (leaders d’opinion) ainsi que pour l’opinion publique en générale, le portrait-robot du centriste ressemble à celui que l’on fait en Europe, un politique responsable et modéré, adepte du consensus, du compromis et d’un juste équilibre.

    Et si l’on reconnait à celui-ci des qualités, on ne va pas, comme c’est le cas en Europe, forcément voter pour lui!

    On le voit, 2014 sera une année riche pour les centristes américains qui ont l’occasion de régénérer le débat politique mais qui risquent également de s’y perdre…

     

    - Des élections à hauts risques pour les centristes européens.

    Si les élections européennes seront un test important pour les centristes français réunis au sein de l’Alternative, il en sera de même dans la plupart des pays de l’Union européenne.

    Dans tous les pays de l’UE, les partis centristes sont les plus pro-européens et dans cette période de repli nationaliste, de déshérence de la solidarité européenne et de montée inquiétante des populismes, ils risquent de payer le prix fort de leur engagement, en particulier en Grande Bretagne avec les Lib-Dem déjà sur la sellette pour leur alliance avec les Conservateurs.

    Mais de l’Italie aux Pays bas en passant par l’Allemagne, la Pologne ou l’Espagne, la capacité des centristes à émerger ou à ne pas sombrer sera scrutée avec attention.

    Il ne faudrait pas, comme cela semble se dessiner, que ces élections favorables généralement aux centristes deviennent le pain béni des extrémismes, ce qui menacerait l’Union européenne d’une implosion à plus ou moins long terme.

     

    - Un Centre dans les pays arabes est-il possible?

    Le printemps arabe est désormais bien loin avec ses espoirs d’une démocratisation et la mise en place de régimes garantissant les libertés à tous.

    On savait que ce serait une tâche très compliquée car les adversaires de la démocratie étaient bien préparés et savaient comment utiliser l’appel d’air en leur faveur.

    Il ne que de se rappeler que les partis religieux à l’idéologie antidémocratique (et qui n’utilisent la démocratie que pour parvenir au pouvoir) se sont autoproclamés «centristes», se disant à équidistance de l’islam radical et de la démocratie…

    Le pire, c’est sans doute que beaucoup ont cru dans ce discours spécieux et nombre des formations obscurantistes ont réussi à gagner les élections.

    C’est ce qui s’est passé en Tunisie et surtout en Egypte où le régime militaire actuel est directement de la responsabilité des Frères musulmans qui ont tenté d’établir un régime islamique bien loin de la démocratie.

    Mais les événements en Syrie ou en Libye ont également montré que dès qu’une volonté de s’émanciper de régimes dictatoriaux se faisait jour dans la population, les terroristes extrémistes accouraient de partout afin de déstabiliser, avec la bénédiction des monarchies du Golfe, toute une région et en récolter les fruits sur le modèle de ce qui s’est passé en Afghanistan avec les Talibans puis avec Al Qeida de Ben Laden.

    Pour autant, il serait faux de dire que la démocratie est impossible dans les pays arabes.

    Dans ce cadre, il est intéressant de noter que les initiatives, réelles celles-ci, de constituer des partis centristes laïques n’ont pas disparues.

    C’est le cas en Tunisie, pays qui tente de se débarrasser des islamistes qui ont plongé le pays dans le chaos, mais aussi au Liban (menacé de plus en plus par le conflit syrien) ou au Maroc, même si le roi n’est pas le plus grand démocrate de la terre.

    2014 devrait être pour ces initiatives, une année importante que tous les démocrates et tous les centristes devraient supporter.

     

    Alexandre Vatimbella

     

  • L’année du Centrisme dans le monde. 2013, les centristes à la peine

    - Les Etats-Unis cherchent leurs centres

    Les mots centre, centriste, centrisme n’ont jamais été autant utilisés que cette année aux Etats-Unis face à des médias qui ont attaqué durement Barack Obama et face à la paralysie politique qui a touché une nouvelle fois le pays due en grande partie à l’attitude intransigeante de la droite du Parti républicain.

    Pourtant, paradoxalement, on semble trouver de moins en moins de personnalités politiques qui se réclament du Centre.

    Même Barack Obama, devant l’attitude extrémiste de la plupart des républicains (qui ont mis de l’eau dans leur vin, pour certains d’entre eux, en toute fin d’année) a «durci» son discours et parle plus de réduire les inégalités criantes du pays que de consensus et de gouvernement bipartisan.

    Cela dit, à l’inverse de ce que prétendent les médias conservateurs et les stars de droite des talk-shows, il n’a pas modifié profondément ni son positionnement politique, ni sa vision de la politique.

    Pragmatiquement, il a conclu qu’il se trouvait juste face à un mur du refus qu’il a essayé d’abord d’amadouer sans résultats, puis de contourner sans grandes réussites non plus et qu’il a décidé, désormais, d’affronter de face et d’essayer de le détruire, tout au moins de l’affaiblir au maximum.

    Ajoutons que si la grande majorité des centristes se trouvent désormais au sein du Parti démocrate, il semble qu’un renouveau centriste, très timide pour l’instant, se dessine chez les républicains dont beaucoup de membres éminents ont enfin compris que la droitisation du pays les menait dans une impasse et une incapacité pour longtemps de remporter l’élection présidentielles.

    On parle beaucoup de l’un d’entre eux, Chris Christie, le gouverneur républicain d’un Etat, le New Jersey, viscéralement démocrate qui vient d’être réélu triomphalement à son poste et qui serait une sorte de leader de ce renouveau ainsi que la chance la plus grande pour le Parti républicain de remporter la Maison blanche face au candidat démocrate qui devrait être, selon toutes probabilités, une candidate en la personne d’Hillary Clinton.

    Reste que du temps glorieux des centristes républicains de la côte est, dans les années 1950 à 1970, Christie aurait été plutôt catalogué comme un homme bien à droite.

    La cote de popularité de Barack Obama a nettement fléchie en cette année 2013, la première de son second mandat après avoir été réélu sans problème en novembre 2012 face au pâle Mitt Romney.

    Et pourtant l’économie va nettement mieux ainsi que l’emploi avec une baisse sensible du chômage et, surtout, la création de très nombreux emplois.

    Il faut dire que le climat politique n’a pas été très serein et les Américains le font payer à tous les politiques, le président y compris d’autant que celui-ci a connu quelques ratés dans la mise en place de sa réformer phare, celle de l’assurance santé qui est toujours vue négativement par une majorité de la population pour des motifs différents et qu’a éclaté l’affaire des écoutes de la NSA, l’agence de sécurité nationale, suite à la publication de documents secrets par Edward Snowden, la population étant partagée entre la nécessité d’être protégée efficacement contre les terroristes et celle de ne pas être surveillée et contrôlée par l’appareil étatique.

    Néanmoins, force est de constater que les centristes démocrates ont encore de beaux jours devant eux, en témoigne le traditionnel sondage sur les personnalités les plus admirées qui sont encore, cette année, Barack Obama pour les hommes et Hillary Clinton pour les femmes, loin devant leurs poursuivants.

    En outre, une étude très controversée publiée en fin d’année (et sur laquelle nous reviendrons) estime que 51% des Américains sont des centristes selon les critères retenus par l’institut de sondage Gallup. Même si ces résultats semblent mélanger un peu tout et n’importe quoi, ils démontrent, malgré tout, que l’espace central est de plus en plus une recherche et un positionnement, à la fois, des citoyens, des hommes politiques et des analystes, ce qui traduit une envie du corps social de sortir d’un affrontement idéologique malsain où les extrémistes de droite du Tea party sont les principaux meneurs.

    Dernière indication: les deux favoris de la prochaine présidentielle sont actuellement deux centristes, Chris Christie (républicain) et Hillary Clinton (démocrate).

     

    - L’Allemagne sans centristes mais avec une grande coalition

    La situation allemande est sans doute atypique. Voilà un pays qui n’a plus de centre politique réellement défini depuis que les Libéraux se sont transporté à la droite des Chrétiens démocrates (eux-mêmes ayant laissé largement vacant, depuis quelques années, l’espace du centre-droit dont ils sont pourtant issus) et que le SPD a glissé un peu plus à gauche suite à sa défaite électorale de 2009.

    Néanmoins, cela n’a pas empêché la mise en place d’une grande coalition droite-gauche après les dernières législatives du 22 septembre 2013 pourtant gagnées facilement par la chancelière CDU sortante Angela Merkel avec 41,55% des voix mais pas la majorité aboslue et ne pouvant plus compter sur les libéraux laminés.

    Celle-ci a voulu se montrer forte et droite dans ses bottes avec un discours ferme sur la politique économique et sociale à suivre qui fait la part belle aux entreprises et peu aux salariés.

    Néanmoins, ses déclarations de fin de campagne électorale ont été plutôt centristes afin de rassurer les Allemands qui ont été contraints de faire des efforts ces dernières années sans en voir des résultats positifs pour leur vie quotidienne.

    Cette attitude d’Angela Merkel s’est prolongée dans les négociations avec les sociaux-démocrates du SPD et elle a accepté ce que la droite allemande avait toujours refusé de faire, l’établissement d’un salaire minimum, condition sine qua non de la participation du SPD à la grande coalition, lui qui se rappelle douloureusement que cette alliance avec la CDU entre 2005 et 2009, déjà sous la direction de Merkel, ne lui a guère sourit.

     

    - La Grande Bretagne et son centre en péril

    Les Libéraux-démocrates (LibDem) qui occcupent l’espace centriste sont toujours en grand danger d’existence dans les années à venir mais ont obtenu un répit en 2013 faute d’élections nationales. Néanmoins, les européennes qui se dérouleront l’année prochaine risquent d’être périlleuses pour les troupes de Nick Clegg, le vice-premier ministre du pays et allié du conservateur David Cameron au sein de la coalition entre la Droite et le Centre actuellement aux affaires.

    Néanmoins, les bons résultats économiques du pays cette année pourraient peut-être jouer en faveur des LibDem lors des prochaines élections générales qui se dérouleront au plus tard en mai 2015.

     

    - Berlusconi out et le centre-gauche au pouvoir en Italie

    Après les élections législatives de février 2013, le pays s’est retrouvé dans un blocage politique très préoccupant. Car, même si le Parti démocrate (centre-gauche) avait remporté les élections, il ne pouvait gouverner seul et il avait promis de ne pas s’allier avec Berlusconi.

    La seule solution était de se tourner vers les nombreux élus populistes menés par l’ancien comique Beppe Grillo mais celui-ci refusait toute alliance avec un parti traditionnel.

    En fin de compte, c’est une grande coalition qui a été mise en place.

    Néanmoins, la situation s’est détériorée au moment où Silvio Berlusconi a été une nouvelle fois évincé du pouvoir en Italie, perdant son siège de sénateur suite à ses multiples condamnations judiciaires.

    Est-ce la fin du «Cavaliere»? Aucun analyste sérieux ne peut l’affirmer ce qui en dit long sur les problèmes au sein de la classe politique transalpine…

    Toujours est-il que Berlusconi a menacé de bloquer la coalition, ce qu’il n’est pas parvenu à faire in fine, perdant une grande partie de ses alliés.

    C’est donc le centre-gauche qui est actuellement au pouvoir avec aux commandes Enrico Letta du Parti démocrate qui dirige cette grande coalition.

    Un gouvernement qui a, désormais, les mains un peu plus libres que précédemment lorsque Berlusconi lui faisait continuellement du chantage.

    Reste qu’il est difficile de savoir ce qui va se passer dans les mois qui viennent, en Italie tout allant très vite, les gouvernements forts d’hier sont souvent les gouvernements renversés de demain.

     

    - Le Japon à droite toute

    L’échec de l’expérience centriste au Japon a ramené au pouvoir la droite dure d’autant plus que les Japonais sont très inquiets des menaces chinoises et du nationalisme agressif de Pékin à leur encontre.

    Shinzo Abe, le nouveau premier ministre a décidé de remettre le Japon sur les rails, ce qui en soi n’est pas mauvais au vu de la situation du pays, mais son discours est très équivoque notamment sur ses références au passé glorieux du pays.

    Ces dernières font-elles allusion au Japon démocratique des années d’après-guerre qui est devenu la deuxième puissance mondiale avant d’être détrônée récemment par la Chine ou aux années de l’entre-deux guerres où le Japon impérial, frustré de ne pas être reconnu par la communauté internationale et les Etats-Unis déclencha un conflit avec ces derniers?

    Les explications d’Abe ne sont pas très claires alors que ses paroles fortes, elles, font mouche auprès d’une population vieillissante et qui regarde la situation en Asie devenir explosive.

    Les centristes du Parti démocrate japonais (PDJ) sont en partie responsables de cette situation, eux qui ont géré le pays ces dernières années, accompagnant son déclin plutôt qu’en inversant le cours de l’histoire et faisant, au passage, de nombreuses bourdes, à la fois en matière de politique intérieure (après le passage du tsunami) et de politique extérieure (tension avec les Etats-Unis).

    Surtout, les dissensions internes, les scandales et les démissions ont miné le parti positionné plutôt au centre-gauche.

    Après s’être installé au pouvoir en 2009, le PDJ a gouverné pendant trois ans avec trois premiers ministres différents dont, le dernier, Yoshihiko Noda, a subi une défaite cinglante en novembre 2012 puisque son parti n’a remporté que 57 députés contre 294 au Parti libéral-démocrate d’Abe!

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Nous chérissons une histoire que nous ne connaissons pas!

    49% des Français (pourcentage le plus élevé), interrogés en novembre dernier par l’institut de sondage CSA, considèrent que son histoire est ce qui définit le mieux la France devant sa gastronomie (46%), ses paysages et ses terroirs (40%), son modèle de protection sociale (38%) et sa devise républicaine «Liberté, égalité, fraternité» (33%). A noter que le chauvinisme arrive dans les derniers avec 7% de citations…

    Tout cela serait parfait si les Français connaissaient leur histoire ce qui malheureusement est très loin d’être le cas!

    Ce qu’ils célèbrent dans ce sondage, c’est plutôt le fait que l’histoire de France est glorieuse parce qu’on le leur dit (et non parce qu’ils le considèrent comme tel) et que nous avons été, grâce à Charlemagne, Richelieu, Louis XIV, Napoléon et quelques autres personnages plus ou moins controversés, une des plus grandes puissances mondiales voire la plus grande.

    Tout cela a plus à voir avec de la légende nationaliste qu’avec l’histoire.

    Pourtant, savoir d’où nous venons et ce qui est survenu dans le passé est d’une grande importance pour qui veut être capable de conduire sa vie en toute connaissance de cause et pour qu’une communauté puisse faire des choix collectifs responsables.

    Sans discuter ce que veut dire raconter l’histoire d’un pays, d’une civilisation ou du monde avec tous les problèmes que cela pose, tant du point de vue de l’objectivité, de la véracité, de la manière dont on le raconte et d’où on se place pour le faire, la connaissance du passé nous permet de nous appuyer sur l’expérience afin d’explorer les possibles acceptables et refuser les aventures dont le passé nous montre tous les dangers.

    Comment apprécier à sa juste valeur le régime démocratique et rejeter un nouvel Hitler lorsque l’on se rend compte qu’à peine près de soixante-dix ans après sa mort, beaucoup de jeunes allemands ne savent pas ce que le dictateur nazi a fait quand ils ne connaissent même pas son nom?!

    Et l’on pourrait multiplier les exemples tout aussi édifiants.

    Les «grandes leçons» de l’histoire ont pour but de nous faire progresser vers une plus grande humanité.

     

    C’est la raison pour laquelle le Centre dans sa démarche humaniste estime que la réflexion historique la plus honnête doit être un outil pour construire le présent et imaginer le futur.

    Alexandre Vatimbella

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  • La non-Europe crée un chômage de masse

    La France, après l’Espagne, vient d’établir un nouveau record, très peu enviable, du nombre le plus important de chômeurs depuis des décennies. Et la situation risque de se détériorer encore au cours de cette année comme l’avait annoncé François Hollande en 2012.

    Le président de la république espère toutefois que la courbe du chômage s’inversera à la fin de 2013. Vœu pieux ou réalité, on le saura dans quelques mois…

    Ce que l’on sait avec certitude, en revanche, c’est que l’absence d’Europe est une des raisons principales qui nous a mis dans cette situation si difficile et que sans un renforcement de celle-ci, la France mais également tous les autres nations européennes (mais oui, même l’Allemagne) auront beaucoup de mal à s’en sortir.

    Le chacun pour soi n’est plus une option, si elle l’a jamais été.

    Si les Etats-Unis peuvent faire de la relance seuls de leur côté, c’est qu’ils sont la première puissance mondiale avec une monnaie qui est encore aujourd’hui la devise universelle et ils en jouent comme cela a toujours été le cas des plus forts dans les relations internationales (regardons ce que fait également la Chine qui ferme son marché et bénéficie de l’ouverture des marchés étrangers dont l’européen, ce qui lui permet d’avoir des taux de croissance si élevés).

    Et cela donne des résultats. Il y a moins d’Américains au chômage, ils se créent des emplois et la croissance outre-Atlantique pour le premier trimestre 2013 a été de 2,5%.

    Et si la France s’est cassée les dents en 1981 (et a du changer toute sa politique économique en 1983) en voulant faire de la relance toute seule, c’est qu’elle n’est plus qu’une puissance moyenne et que sa devise de l’époque, le franc, n’avait rien d’une monnaie forte et stable…

    Mais l’Europe, elle…

    En effet, rien n’empêcherait l’Europe unie, avec une politique économique, financière et monétaire commune de prendre des mesures, à la fois, de rigueur budgétaire indispensable dans certains domaines, de solidarités obligatoire entre les différents pays de l’Union et de relance essentielle de l’économie afin de créer cette croissance indispensable à la baisse du chômage, tout en imposant son point de vue et ses intérêts au reste de la planète, tout au moins en faisant que ceux-ci aient un réel poids.

    Cette politique européenne concertée et axée sur ces trois grands domaines est, en plus, demandée par la communauté internationale et les grandes organisations internationales comme le FMI (Fonds monétaire international) ou l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique).

    Le Centre sait cela depuis longtemps et c’est pourquoi sa bataille pour une Europe fédérale, loin d’être béatement romantique, est fondée sur une analyse sérieuse et responsable de la réalité économique et sociale des pays de l’Union.

    Il semble malheureusement que l’on ne prenne pas le chemin d’un renforcement fédéral de l’Union européenne actuellement. Demain, avec une situation encore plus détériorée, cela sera sans doute incontournable mais peut-être trop tard…

    Aujourd’hui, la grande majorité des hommes et femmes politiques européens, dans leur grande majorité, manquent de vision et de courage pour porter ce projet. Quant aux peuples européens, ils demeurent focalisés sur leurs petits intérêts à court terme, ne comprenant pas que s’ils veulent les sauvegarder à moyen et long terme et même les renforcer, cela ne pourra que se faire qu’avec plus d’Europe.

    Le grand dessein de l’Europe est le seul qui peut apporter une réponse au chômage de masse et à une croissance anémique.

    Imaginons ce qu’une Europe fédérale pourrait aujourd’hui décider et, grâce à sa puissance, comment elle pourrait agir.

    Les scénarios fictions sont actuellement la seule chose qui nous permette d’espérer dans des lendemains meilleurs. Jusqu’à ce que ces possibles lendemains s’évanouissent et ne reviennent pas avant longtemps ou jamais.

    A moins qu’une «bonne guerre» (qui permet, c’est vrai, de régler la question du chômage mais à quel prix!) vienne, comme en 1939, tout détruire, faute d’avoir su construire quand il en était encore temps.

    La solution par la guerre a été, pendant longtemps, une grande spécialité européenne. Si elle était une nouvelle fois mise en pratique, elle signifierait la faillite totale des Européens, de tous les Européens…

    Raison de plus pour agir ensemble.

    Alexandre Vatimbella

     

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