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grèce

  • L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La démocratie du XXI° siècle au défi du populisme

    De Platon et Aristote aux Pères fondateurs des Etats-Unis (Jefferson, Adams, Hamilton) et au théoricien de la Révolution française, l’abbé Sieyès, en passant par Bodin et Hobbes, Locke et Montesquieu, les philosophes et penseurs politiques se méfient des passions populaires.

    C’est la raison pour laquelle ils se méfiaient corollairement de la démocratie, l’originale dont parle l’Antiquité grecque, celle où le peuple gouverne et décide directement, celui où il légifère et exécute en même temps.

    On pensait avoir trouvé la solution la plus sage avec la construction intellectuelle de la démocratie représentative, avec Sieyès, Kant et quelques autres dans une articulation où le vouloir et le pouvoir n’étaient pas interdépendants mais aussi, bien sûr, avec les débuts prometteurs de la république des Etats-Unis d’Amérique où les Pères fondateurs avaient imaginé un système où les pouvoirs se bloquaient entre eux afin d’éviter que la majorité ne devienne tyrannique afin de protéger la minorité, car la démocratie républicaine s’apprécie aussi et surtout à l’aune des droits de la minorité.

     

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  • Le Centrisme dans le monde en 2016. Nouvelle présidence centriste aux Etats-Unis?

    Nombre d’événements qui se dérouleront dans le monde en 2016 concerneront les centristes directement (comme des élections présidentielles ou législatives) ou par ce qu’ils représentent dans leur combat (comme l’éventuel référendum organisé en Grande Bretagne pour ou contre l’union européenne).

     

     

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  • L’année du Centrisme dans le monde - Edition 2015. Centristes européens à la peine

    Les victoires électorales centristes ont été peu nombreuses cette année comme celle de Justin Trudeau au Canada.

    La situation est néanmoins meilleure si l’on compte les coalitions dont les formations du Centre faisaient partie tout en n’étant pas les leaders de celles-ci.

    Certaines ont permis de mettre fin à des années de régimes plus ou moins autoritaires comme en Argentine ou au Venezuela.

    Pendant ce temps, aux Etats-Unis, Hillary Clinton, une centriste, est bien placée pour remplacer un autre centriste, Barack Obama et de faire l’histoire en devenant la première femme présidente du pays.

    Mais il reste encore onze mois de campagne.

    En Europe, les centristes ont conquis des positions comme en Espagne.

    Mais ils ont aussi beaucoup perdu comme en Grande Bretagne et en Pologne.

    Au Portugal, ils ont remporté les élections mais se sont retrouvés dans l’opposition du fait d’une alliance inédite entre les socialistes et l’extrême-gauche.

     

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  • La radicalisation de la Gauche menace son courant «centriste»

    Alors que Manuel Valls veut conduire une politique social-libérale en France, ce courant «centriste» de la gauche né dans les années 1990 sous la dénomination «Troisième voie» et mis en œuvre, entre autres, par Bill Clinton aux Etats-Unis, Tony Blair en Grande Bretagne ou Gerhard Schröder en Allemagne, est désormais attaqué de front par les tenants d’une gauche radicale, mais pas seulement, qui met son avenir en péril.

    Car, dans le même temps, les militants ainsi que les sympathisants des partis de gauche semblent de plus en plus séduits par les discours qui remettent à la mode les vielles antiennes de l’affrontement des classes et de la destruction du capitalisme avec le retour de la stigmatisation des riches et le vilipendage des banques ainsi que de cette fameuse «finance internationale», sorte de secte secrète qui gouvernerait le monde à son seul profit.

     

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  • Le Centrisme et la «guerre de civilisation»

    Manuel Valls a raison, tout comme Nicolas Sarkozy et quelques autres: c’est bien à un problème culturel fondamental auquel nous sommes confrontés en matière de terrorisme islamique au-delà des terribles exactions faites par ces bandes de criminels qui tentent de mettre le monde à feu et à sang.

    Et le Centrisme avec ses valeurs de liberté et de respect, sa défense de la démocratie républicaine représentative et participative, sa vision d’une mondialisation humaniste ne peut qu’abonder dans ce sens.

    N’en déplaise à tous les bien-pensants qui refusent de parler de ce qui fâche depuis que la violence mais aussi toute une idéologie totalitaire venue du terrorisme en Algérie et au Liban mais aussi pratiquées par des Etats comme l’Iran des Mollahs, la Libye du fantasque Kadhafi ou l’Afghanistan des Talibans se sont structurées dans les années 1970-1990 et qu’elles ont trouvé un terrain favorable dans les communautés musulmanes à travers le monde et, notamment, dans les pays occidentaux.

     

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  • La crise grecque ou le dévoiement du rêve européen

    Quelle que soit l’issue de la crise grecque (sauvetage de l’économie du pays et son maintien dans la zone euro ou naufrage et sortie de cette même zone voire de l’Union européenne), c’est bien au dévoiement du rêve européen auquel on assiste impuissant, tant la dynamique destructrice semble forte dans les gouvernements et les peuples de l’Union européenne où celle-ci est de plus en plus considéré, faussement, comme une sorte de «machin» encombrant.

    Car cette crise n’est que la conséquence du délitement de l’espoir européen depuis une vingtaine d’années, sur fond d’une propagande négative incessante, où les intérêts de chaque membre de l’Union l’emportent toujours face à une construction en commun des Etats-Unis d’Europe.

     

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  • Le Centre doit contrer la montée des populistes et des démagogues irresponsables

    A entendre le Front national en France, Syriza en Grèce, Podemos en Espagne, Ukip en Grande Bretagne et quelques autres démagogues obscurantistes à travers l’Europe, il suffirait d’être contre le libéralisme, tant politique qu’économique, et contre l’Union européenne pour que demain soit le paradis sur terre.

    Ce populisme démagogique qui prétend sans ridicule et pudeur que l’on peut s’affranchir des règles de la bonne gouvernance pour qu’un avenir radieux utopique s’installe, a toujours existé et a toujours conduit à des catastrophes pour les peuples qui lui ont fait confiance, rappelons-nous du nazisme et du communisme et de leurs camps de concentration respectifs.

    Il n’est guère étonnant, par exemple, de voir que Marine Le Pen (Front national) et Alexis Tsipras (Syriza), l’une d’extrême-droite, l’autre d’extrême-gauche, avoir comme ami commun Vladimir Poutine, lui-même nostalgique que la grandeur de l’Union soviétique.

    Non pas que la vérité se trouve nécessairement à Bruxelles ou à Wall Street.

    En revanche, elle n’est certainement pas dans les rassemblements populistes des places Syntagma d’Athènes ou Puerta del Sol de Madrid, ni lors du défilé frontiste de Paris qui s’accapare Jeanne d’Arc.

    Que ce soit Marine Le Pen, Alexis Tsipras, Pablo Iglesias (Podémos), Nigel Farage (Ukip) et quelques autres, l’irresponsabilité est de mise ce qui n’est guère étonnant sachant que les solutions d’extrême-droite ou d’extrême-gauche ont toujours conduit dans le mur au cours de l’histoire humaine parce qu’elles tentent, au-delà de leurs relents nauséabonds, de faire entrer la réalité dans le moule d’une pensée inepte et intolérante.

    Cependant, elles parviennent à séduire une part importante des électeurs qui, devant les épreuves et les nécessaires décisions difficiles et responsables, préfèrent la fuite en avant dans l’espoir puéril et immature que les choses s’arrangeront d’elles-mêmes.

    Il faut dire, malheureusement, que ces électeurs sont souvent trompés par les dirigeants des différents pays en question – qui n’osent pas prendre leurs responsabilités en expliquant la réalité de la situation – avant de se réfugier dans le vote contestataire et irrationnel.

    Toujours est-il, par quel miracle les recettes éculées auxquelles se réfèrent ces leaders populistes qui ont toujours échoué par le passé, marcheraient aujourd’hui et demain?

    Et ce même si les situations politiques, économiques et sociales sont difficiles.

    Ce n’est pas parce qu’il y a des problèmes que l’on doit se tourner vers de fausses solutions qui donneront des résultats encore pires.

    Ayant dit cela, ce que demande également une grande partie des électeurs du Front national, de Syriza ou de Podemos qui sont dans un désarroi compréhensible face à la crise, c’est que les politiques s’intéressent à eux, qu’ils aient droit à ce respect que le Centrisme reconnait comme une valeur fondamentale du vivre ensemble, à cette dignité qui est due à toute personne et que l’on travaille à bâtir une société plus juste, c’est-à-dire celle, qui par un juste équilibre humaniste, s’efforce dans une égalité des chances, d’offrir une existence décente à tous ceux qui le souhaitent.

    Sans cette approche humaniste, non seulement, ces populistes démagogues ont encore de beaux jours devant eux pour tromper les peuples par leurs fausses promesses et leur rhétorique révolutionnaire, mais la démocratie républicaine  -- déjà attaquée par les terroristes fanatiques – bâtie sur les fondements des principes libéraux va lentement s’enfoncer dans une crise dont l’issue n’est rien moins que sa pérennité au cours de ce XXI° siècle.

    Et si personne de sensé n’attend que ces populistes démagogues soient des leaders responsables et honnêtes, ces deux dernières qualités sont des conditions sine qua non pour ceux qui se réclament des valeurs démocrates et républicaines.

    De ce point de vue, les partis centristes ont un rôle fondamental à jouer en étant, d’abord, les défenseurs intransigeants de cette démocratie républicaine ainsi que les censeurs vigilants de ce populisme et cette démagogie, en la dénonçant sans répit tout en proposant des solutions humanistes aux problèmes qui assaillent actuellement nombre de pays européens.

    En France, l’UDI et le Mouvement démocrate doivent être mobilisés et pugnaces.

    Et l’on ne peut que se féliciter de l’agressivité, au sens positif du terme, dont, jusqu’à présent, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, fait montre face au Front national.

    Mais il reste l’essentiel, proposer un vrai projet centriste mobilisateur et juste.

    Et là, l’attente devient longue.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les centristes et la bataille des gauchesTsipras-Macron

    A voir et à entendre la joie des communistes («un vrai bonheur» pour Pierre Laurent, secrétaire général du PC), des gauchistes («un moment historique», «c’est admirable» pour Jean-Luc Mélenchon du Front de gauche, «il faut comprendre la révolte grecque» pour Olivier Besancenot du NPA) et des tenants de la gauche de la gauche («une très grande source d’espoir» pour Benoit Hamon) après la victoire de Syriza – une coalition de partis d’extrême-gauche ainsi que de déçus du Pasok, le parti socialiste dirigée par Alexis Tsipras – lors des législatives grecques, mais aussi la satisfaction de l’extrême-droite de Nicolas Dupont-Aignan («le bonheur en Grèce») à Jean-Marie Le Pen («même sens que le combat que nous menons») en passant par Florian Philippot («belle espérance»), on peut mesurer le problème populiste et extrémiste qui menace l’Europe d’autant que la troisième formation désormais la plus importante au Parlement d’Athènes est Aube dorée d’obédience nazie.

    Et n’ayant pas obtenu la majorité absolue, Syriza devrait s’allier à une formation de droite radicale nationaliste et anti-européenne, les «Grecs indépendants».

    La boucle est donc bouclée et voilà un moment bien préoccupant pour les tenants d’une démocratie républicaine libérale que sont les centristes.

    Ainsi que pour les tenants d’une Europe unie et forte, capable d’être une puissance économique et politique du XXI° siècle.

    Bien évidemment, il faut relativiser cette victoire dans un petit pays de l’Union européenne d’un peu moins de onze millions d’habitants et qui vit au-dessus de ses moyens depuis son indépendance en 1822.

    Néanmoins, la déferlante Syriza pose aussi la question de savoir où en est la gauche française, notamment le Parti socialiste qui, soi-disant, est en train de faire sa mue et de laisser ses oripeaux idéologiques pour épouser le réel et s’essayer au réformisme pragmatique prôné par le Centrisme.

    Moins dithyrambiques que leurs amis communistes ou d’extrême-gauche, les responsables socialistes, gênés aux entournures, ont cependant salué la victoire d’une formation de gauche à l’image du premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis («la victoire d’un parti de gauche est toujours une bonne nouvelle pour le Parti socialiste»), du député Julien Dray («l’ensemble de l’Europe devra entendre ce que dit le peuple grec») ou du secrétaire national à l’Europe, Philip Cordery (qui «se félicite de la victoire des forces de gauche en Grèce» ce qui est «une bonne nouvelle pour le peuple grec»).

    Car, au même moment, ironie de l’histoire, où une gauche radicale populiste, démagogique et irresponsable connaît la victoire en Grèce, le gouvernement de gauche en France présente au Parlement sa loi Macron, du nom du ministre de l’économie, sensée démontrer le tournant social-libéral et donc responsable du socialisme à la française incarné également et surtout par Manuel Valls.

    Une loi Macron qui veut libérer l’économie française de ses carcans avec des mesures souvent intelligentes – même si elles ne vont pas assez loin dans la réforme – pendant que le programme de Syriza, lui, tourne le dos allègrement à la réalité en promettant de raser gratis comme au bon vieux temps des 110 propositions de François Mitterrand en 1981.

    En Grèce, le réveil sera sans doute aussi difficile voire plus (la situation de la Grèce étant autrement plus dégradée) qu’il le fut en France lorsque Mitterrand du prendre le tournant de la rigueur en 1983.

    D’autant que le risque de la déception pourrait ouvrir une voie royale à Aube dorée, le Parti nazi auprès duquel notre Front national semble être bien timoré!

    En France,  il est évident que les partis centristes ne peuvent s’allier de quelque manière que ce soit à une gauche française à la mode «Syriza», archaïque, populiste, démagogique, anti-européenne et antilibérale.

    En revanche, ils peuvent trouver nombre de points communs à une gauche «Macron-Valls».

    Encore faut-il que cette ligne politique s’impose au PS, ce qui n’est pas gagné pour l’instant, et que les compromis que Manuel Valls et Emmanuel Macron vont devoir consentir à l’aile gauche de leur parti ne tuent pas toutes les bonnes intentions qui se sont fait jour depuis un an.

    C’est d’ailleurs à cette capacité de continuer sur la voie de la réforme en refusant la facilité d’une fuite en avant que propose Syriza qu’il sera possible aux centristes de discuter d’une alliance gouvernementale éventuelle avec cette nouvelle gauche libérale française qui semble en train de se constituer.

    Car ce n’est pas le flou artistique centriste qui empêche aujourd’hui des rapprochements et la constitution d’un axe central Valls-Lagarde-Bayrou-Juppé mais bien les multiples adresses du Parti socialiste où l’on tient des discours contradictoires dont certains sont totalement antinomiques avec les valeurs et les principes du Centre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme dans le monde en 2015. Des espoirs et des interrogations

    - Barack Obama peut-il tenir son agenda centriste?

    La fin de l’année 2014 a été pour le moins paradoxale pour Barack Obama.

    Premier acte, les démocrates perdent les élections de «midterm» (mi-mandat, c’est-à-dire entre deux élections présidentielles) et se retrouvent non seulement minoritaires à la Chambre des représentants, ce qu’ils étaient déjà, mais aussi au Sénat où ils étaient majoritaires depuis 2006.

    Et il semble bien que les électeurs aient voulu sanctionner un président qu’ils sentent trop éloigné d’eux en votant pour les républicains mais, beaucoup plus, en n’allant pas voter, la participation à ces élections étant une des plus faibles jamais enregistrées aux Etats-Unis.

    Deuxième acte, Barack Obama réagit immédiatement et décide une de mener une offensive politique, lui qui n’a plus rien à perdre puisqu’il n’est plus concerné par aucune élection avant la fin de son mandat en 2016.

    Il prend ainsi une décision pour régulariser temporairement des millions d’immigrants clandestins devant l’inertie du Congrès en la matière principalement due aux républicains, il fait confirmer par le Sénat encore démocrate des dizaines de hauts fonctionnaires dont les républicains bloquaient la nomination et il entame un processus de normalisation des relations avec Cuba après cinquante ans de brouille et d’embargo, à la grande fureur des républicains de la droite radicale comme Marco Rubio, sans oublier un accord sur la lutte contre la pollution avec la Chine qui énerve une grande partie des républicains qui nient la réalité que la pollution soit due au réchauffement climatique.

    Et il parle d’agir tous azimuts, là où il aura le pouvoir de le faire et il a cette capacité grâce aux pouvoirs qu’il tient de la Constitution, tout en indiquant qu’il appliquera son veto à nombre de décisions que pourraient prendre le Congrès dominé par les républicains (dont l’abrogation de la loi sur l’assurance santé ou l’interdiction de l’avortement, par exemple), ceux-ci n’ayant pas assez de voix pour contrer ce veto présidentiel.

    Le volontarisme d’Obama semble payer puisque le voilà en hausse dans les sondages d’opinion (48% des Américains approuvent son action selon Gallup à la fin décembre 2014 alors qu’au début du mois ils étaient 41%) et qu’il prend les républicains par surprise et surtout les met en porte-à-faux vis-à-vis des Américains en disant en substance, «je suis obligé d’agir parce que vous n’agissez pas, mais vous pouvez toujours prendre des décisions sur les sujets dont je me suis occupé».

    Dans le même temps, la croissance économique des Etats-Unis demeure forte et le taux de chômage est le plus bas de 1999 et le boom économique sous la présidence de Bill Clinton à 5,6% de la population active (même si les salaires stagnent, un des grands reproches fait à Obama par les Américains).

    Dès lors, on peut se demander si Barack Obama ne va pas être capable de réaliser un certain nombre de politiques qui lui tiennent à cœur et tenir son agenda centriste alors que la plupart des commentateurs l’avaient enterré définitivement après la défaite de novembre dernier, estimant que les deux dernières années de sa présidence serait un calvaire pour lui.

    Cet agenda contient la pérennisation de sa loi sur l’assurance santé, une revalorisation des bas revenus et une fiscalité plus juste en faveur des classes moyennes ainsi qu’une grande loi sur l’immigration, toutes choses qui sont à sa portée.

    En revanche, il lui sera sans doute difficile de faire passer une loi sur le contrôle des ventes d’armes à feu.

    En matière de politique étrangère, la lutte contre Isis (ou Daesh), l’organisation de l’état islamique risque d’être de longue haleine et ne pas donner des résultats probants avant que son successeur ne soit élu même si un large consensus existe dans la classe politique pour lutter avec tous les moyens possibles contre le terrorisme.

    D’autre part, Barack Obama sera peut-être capable de gouverner avec l’aile la moins à droite du Parti républicain (on n’ose pas dire la plus modérée…) et de passer ainsi un certain nombre de législations bipartisanes.

    En effet, majoritaires dans les deux assemblées du Congrès, les républicains ne peuvent plus avoir comme excuse que le parlement, coupé en deux jusqu’à présent, était bloqué à cause des démocrates.

    Il va leur falloir prouver aux Américains, deux ans avant la prochaine présidentielle, qu’ils ne sont pas le parti du non («no party») comme ils ont été baptisés par les médias et qu’ils peuvent être plus préoccupés par l’avenir du pays que par torpiller toutes les actions du président afin d’être réélus dans leurs circonscriptions grâce aux voix des extrémistes qui veulent bloquer Washington à perpétuité.

    En outre, la bonne tenue de l’économie américaine – que les républicains tentent actuellement de récupérer sans convaincre beaucoup de monde qu’elle doit être portée à leur crédit – va certainement permettre de crédibiliser l’action de Barack Obama, malheureusement trop tard pour lui et les démocrates en terme de résultat électoral, les élections de «midterm» étant venues un peu trop tôt.

    Mais la bonne conjoncture économique, si elle continue en 2015 comme cela est prévu, pourrait bénéficier au prochain candidat démocrate à la présidentielle qui pourrait être Hillary Clinton.

     

    - Hillary Clinton, candidate centriste?

    En 2015 on devrait enfin savoir si Hillary Clinton sera ou non candidate à la primaire démocrate pour les élections présidentielles de 2016, même si elle pourrait attendre le début 2016 pour se déclarer afin de n’être pas la cible trop tôt de toute la gauche du Parti démocrate et de tout le Parti républicain.

    Si peu de personnes doutent de la réalité de cette candidature, rien n’est pourtant sûr à 100%.

    Favorite des sondages, Hillary Clinton voudrait bien marquer l’histoire en étant la première femme à devenir président des Etats-Unis.

    Néanmoins, elle sait que la campagne sera rude et que les coups bas seront nombreux tant à droite avec les républicains radicaux qu’à gauche avec les démocrates radicaux, deux camps opposés qui se rejoignent actuellement dans les critiques de celle qui est depuis toujours une centriste.

    Elle a vécu cela en 2007lorsqu’elle a perdu les primaires démocrates face à Barack Obama.

    Reste qu’elle voudrait appliquer son programme centriste d’une Amérique juste à l’intérieur et forte à l’extérieur.

    Actuellement peu de démocrates seront capables de lui disputer sa candidature et elle battrait tous les républicains qui lui seraient opposés assez facilement.

    Mais l’élection est dans 22 mois…

     

    - Les républicains vont-ils se recentrer?

    Pour avoir une chance de remporter les élections présidentielles de 2016, les républicains doivent absolument se recentrer tout en ne perdant pas leur aile radicale, voire d’extrême-droite.

    Ils avaient commencé à le faire avant les élections de mi-mandat en mettant en sourdine toutes leurs attaques virulentes contre Obama et en adoptant profil bas sur toutes les législations controversées qu’ils souhaitent néanmoins toujours adopter.

    Mais les élections étant passées, les chefs républicains vont devoir tenir leurs troupes pour que les extrémistes n’aient pas la possibilité de faire adopter des mesures trop clivantes et qu’ils ne monopolisent pas la parole dans les médias.

    Cela ne va pas être aussi simple que cela puisque, dans le même temps, les candidats à la primaire républicaine vont se déclarer les uns après les autres et vont, sans doute, accaparer cette parole, notamment les candidats les plus radicaux.

    Dès lors, en cette année 2015, on devrait voir un étrange ballet entre modération et radicalité dans les rangs républicains où, sans doute, il sera difficile d’y voir clair, les choses devenant moins obscures en 2016 au moment où les principaux candidats à la candidature émergeront avant que le candidat à la présidentielle ne soit choisi.

     

    - Les centristes britanniques ont-ils un avenir?

    Ils avaient été la bonne surprise des dernières législatives avec un score surprenant (23% des voix), seront-ils la mauvaise surprise des prochaines où ils plafonnent à 6% des voix?!

    «Ils», ce sont les «LibDems», les centristes britanniques.

    Le parti libéral-démocrate (Liberal Democrats ou LibDems) est un parti résolument centriste, formé en 1988, issu de la fusion entre le Parti libéral de centre-droit et le Parti social-démocrate (SPD) de centre-gauche qui regroupait d’anciens travaillistes. Actuellement, les LibDems ont formé une coalition gouvernementale avec le Parti conservateur de David Cameron où leur leader, Nick Clegg, est vice-premier ministre.

    Mais, au fil des ans, la popularité de ce dernier s’est effondrée entraînant celle de son parti.

    Elus sur un programme de centre-gauche avec de nombreuses promesses de Clegg en faveur de la classe moyenne, les députés LibDems ont en effet apporté leur soutien à un gouvernement très conservateur.

    Du coup, leurs électeurs les ont quittés en masse.

    Crédités de 5% à 6% des intentions de vote, seront-ils capables d’exister après le scrutin qui devrait se dérouler avant mai prochain?

    Pour certains analystes, ils pourront sans doute continuer être le parti charnière lors d’une prochaine coalition avec les conservateurs ou les travaillistes du fait de leur fort ancrage local qui leur garantit un certain nombre d’élus même en cas de mauvais score.

    Reste que l’existence d’un Centre britannique fort qui avait été évoqué lors la campagne des législatives de 2010 et qui n’avait que partiellement réalisée avec des résultats en-dessous des espérances du Parti libéral-démocrate, semble bien loin.

    Ce sera plutôt une lutte pour la survie que les centristes mèneront dans les prochains mois.

     

    - Renouveau du Centre en Allemagne?

    En Allemagne, les centristes ont pratiquement disparu ou, plutôt, ils se trouvent majoritairement désormais au centre-droit à l’intérieur de la CDU, le parti démocrate-chrétien dirigé par Angela Merkel (on en trouve aussi au Parti social-démocrate rénové et plus situé au centre-gauche qu’auparavant) dont la ligne politique est plus à droite qu’au centre, même si la chancelière allemande gouverne plutôt de manière modérée.

    Mais il ne faut pas oublier qu’en Allemagne, c’est une coalition droite-gauche qui est au pouvoir suite aux résultats serrés des dernières législatives, même si c’est la CDU (et la CSU, sa branche bavaroise nettement plus à droite) qui est arrivée en tête.

    Cette grande coalition a eu paradoxalement un effet négatif sur l’espace centriste qui s’est nettement réduit ces dernières années après l’effondrement du Parti libéral qui était l’élément centriste des coalitions avec la CDU ou les sociaux-démocrates du SPD.

    De plus, le Parti libéral a opéré une véritable révolution idéologique en se positionnant à la droite de la CDU…

    Cependant, on pourrait voir dans les années qui viennent un repositionnement plus au centre de la CDU (comme cela a été le cas avec le SPD qui est dorénavant concurrencé par un parti à sa gauche, Die Linke) avec l’apparition d’un parti de droite radicale dans le paysage politique allemand, l’AfD qui a obtenu 7% des suffrages aux élections européennes et qui séduit de plus en plus de conservateurs.

    Ce recentrage de la CDU avec, à sa droite, un parti résolument de droite conservatrice serait une nouveauté dans le paysage politique du pays depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale au moment où monte cette vague anti-islam avec les manifestations organisée par l’organisation Pegida («Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident») qui est en train de se faire un espace dans ce même paysage.

     

    - Les centristes dans le monde face à des élections

    Dans plusieurs pays auront lieu des élections législatives où les centristes peuvent tout aussi bien tirer leur épingle du jeu que d’être mis hors de ce jeu politique.

    C’est le cas, par exemple, en Grèce, le 25 janvier prochain où un nouveau parti centriste La rivière (To potami) espère pouvoir être l’élément-clé d’une prochaine coalition même si les sondages ne le créditent qu’autour de 4% à 5% des voix.

    Dirigé par l'ancien journaliste de télévision Stavros Theodorakis, il espère pouvoir être l’élément modérateur et consensuel face à la montée en puissance du parti de la gauche radicale, Syriza, favori des sondages.

    Voulant appliquer une politique «modérée», Theodorakis a déclaré: «Nous dirons à Syriza qu'il faut une politique pro-européenne. Le maintien dans l'euro ne peut être remis en cause. Nous dirons à Nouvelle Démocratie de ne pas se laisser tenter par le populisme et par une politique d'extrême droite».

    En Espagne, le parti centriste Union progrès et démocratie tentera lors des législatives qui doivent se tenir cette année à une date encore indéfinie, de monter en puissance eux qui n’ont actuellement que 5 députés du 350 au parlement.

    Dominé jusqu’ici par deux grands partis (le Parti socialiste à gauche et le Parti populaire à droite et actuellement au pouvoir), le paysage politique pourrait évoluer avec le prochain scrutin national et donner plus de visibilité à un Centre espagnol qui en manque pour l’instant.

    Au Danemark, le Venstre, Danmarks Liberale Parti, le Parti libéral centriste – premier parti danois au parlement – tentera lors des prochaines législatives qui se tiendront au plus tard en septembre prochain de reconquérir le pouvoir qu’il a du laisser à une coalition de gauche lors du dernier scrutin de 2011.

    En Israël, les prochaines législatives du mois de mars pourraient voir une recomposition du paysage politique.

    Pas moins de trois formations se revendiquant centristes seront présentes.

    Il y a Hatnuah dirigée par Tzipi Livni, ancien présidente du parti centriste Kadima formé par Ariel Sharon et qui eut sont heure de gloire avec le gouvernement d’Ehoud Olmert après la victoire aux législatives de 2006 (il fut également le vainqueur des législatives de 2009 mais c’est le Likoud de Benjamin Netanyahou qui prit la tête d’une coalition gouvernementale de droite).

    Hatnuah fait liste commune avec le parti Avoda (ancien Parti travailliste) de Yitshak Herzog et cette alliance, baptisée «Camp sioniste» est créditée de 24 sièges à la Knesset (parlement) dans les sondages, soit un de plus que le Likoud.

    Il y a le parti Yesh Atid de Yaïr Lapid qui était dans la coalition gouvernementale formée par Netanyahou et qui était en nette perte de vitesse jusqu’à une remontée dans les sondages fin 2014, début 2015 dans lesquels il est crédité dorénavant de 12 sièges.

    Enfin, il y a le parti Koulanou créé en 2014 par Moshé Kahlon, ancien proche de Netanyahou, un nouveau venu qui se déclare de centre-droit et qui est crédité dans les récents sondages de 7 sièges.

    On devrait donc voir dans la prochaine coalition qui sera formée au moins un parti centriste que ce soit avec la Gauche ou la Droite même si Yesh Atid et Koulanou réfléchissent à former eux-mêmes leur propre coalition centriste face au Camp sioniste et à Netanyahou.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Le monde a besoin de la «centriste attitude»

    Le monde est malade de l’extrémisme.

    Et je ne parle même pas de ces groupes terroristes qui, au nom d’une idéologie morbide tentent d’assassiner lâchement, par des attentats sanglants qui ciblent des populations sans défense, tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux ou qui ne sont pas assez bons, selon leurs critères criminels pour demeurer en vie.

    Non, je parle de tous ces partis extrémistes et de leurs leaders qui retrouvent de la voie dans les pays autoritaires et dictatoriaux mais aussi et surtout qui gagnent du terrain dans les pays démocratiques.

    Voici une liste qui n’est malheureusement pas exhaustive.

    La France, avec le Front national dirigé par Marine Le Pen et la droite dure de l’UMP sans oublier le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon.

    Les Etats-Unis avec le Tea Party où officie un certain Ted Cruz, sénateur du Texas, nouveau héraut aux côtés d’autres personnages glauques de l’extrême-droite américaine; la Grande Bretagne avec le parti populiste antieuropéen de l’UKIP; la Grèce avec le parti néo-nazi de l’Aube Dorée; la Russie avec le parti Russie unie de Vladimir Poutine; la Tunisie avec le parti islamiste Ennahda; la Chine avec le Parti communiste où s’opère un retour en force glaçant de l’idéologie maoïste de sinistre mémoire grâce à son nouveau secrétaire général, Xi Jinping; Israël avec le populiste d’extrême-droite Netanyahu.

    Juste quelques exemples donc car l’on pourrait largement étendre la liste.

    Le désarroi des populations face aux difficultés, face à la crise économique, face à un monde qu’elles considèrent d’autant plus dangereux qu’elles ne le comprennent pas (ou qu’elles refusent de comprendre) semble une nouvelle fois les attirer vers les partis extrémistes et leurs idées simplistes, comme si les leçons de l’histoire, encore une fois, n’avaient pas été comprises (et bien expliquées…).

    Bien sûr, on ne peut encore parler d’un retour d’Hitler, de Staline voire même de Mao et de quelques autres monstres qui peuplent les poubelles de l’histoire.

    Mais l’on sait bien que les ans patinent les dictateurs et leurs visions criminelles grâce à l’oubli coupables des nations qui transforment ceux-ci en personnages historiques où leurs actions criminelles sont atténuées par leur mélange avec d’autres.

    Ainsi la construction d’autoroutes devient un pendant aux chambres à gaz, l’industrie lourde à des famines meurtrières provoquées et au goulag tandis que le massacre d’étudiants ainsi que l’emprisonnement de tous ceux qui demandent la démocratie sont justifiés par une croissance fulgurante de l’économie.

    Au sortir de la Deuxième guerre mondiale, la plupart des pays démocratiques ont adopté, face à l’ignominie des actes de l’extrême-droite fasciste et nazie ainsi qu’au péril réel de l’extrême-gauche communiste, n’en déplaise aux historiens révisionnistes des années 1960, une «centriste attitude» avec des partis modérés et consensuels qui ont gagné les élections et ont gouverné avec modération.

    Il ne s’agissait pas toujours de partis centristes et encore moins de Centrisme.

    Mais l’on avait compris, alors, que face aux ennemis de la démocratie, l’on devait rechercher le consensus afin d’assoir les valeurs humanistes.

    Or, tout ceci aurait pu être adopté avant même que le deuxième conflit mondial n’éclate.

    Des hommes comme Aristide Briand s’y employèrent, en vain.

    Cela aurait évité la mort de 50 millions de personnes.

    Aujourd’hui, personne ne sait si nous sommes à l’aube de conflits mondiaux. Mais les guerres régionales et locales font toujours rage aux quatre coins de la planète.

    Pendant ce temps, dans les pays en paix, monte une agressivité attisée par quelques dangereux pousses-au-crime qui tentent de capitaliser sur le mécontentement des populations.

    Il est donc urgent que cette «centriste attitude» soit à nouveau pratiquée par la majorité des partis dans les pays démocratiques où un front humaniste, que j’ai appelé de mes vœux, se mettent en place et que ces mêmes pays démocratiques fassent pression sur les régimes autoritaires pour que ceux-ci se rendent compte qu’ils n’ont rien à gagner dans la violence et l’agressivité, notamment vis-à-vis de leur peuples.

    Tout cela est une question de responsabilité, notion au cœur même de toute gouvernance, quelle soit locale, régionale ou mondiale.

    Or, actuellement, c’est bien l’irresponsabilité qui domine la classe politique mondiale qui n’a pas appris grand-chose de l’histoire afin de prendre la bonne direction, celle qui assure le respect, la liberté, le tolérance et la solidarité, celle de la voie du juste équilibre afin de montrer aux peuples de la planète que la haine, le ressentiment, le repli sur soi, les boucs émissaires et la violence n’ont jamais été de bonnes réponses pour vivre en paix.

    Faudra-t-il que l’on perde cette dernière, comme d’habitude, pour se rappeler qu’elle n’a pas de prix?!

    Alexandre Vatimbella

    Voir le site Le Centrisme