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réforme - Page 2

  • Le Centre, la crise et la juste mesure

    Tous ceux qui, depuis Aristote, en particulier dans son «Ethique à Nicomaque», se sont penchés sur la question de la centralité, qu’elle soit politique, philosophique ou morale, l’ont érigée en lieu de vertu parce qu’ils refusent les désordres de l’extrémisme aveugle et destructeur et privilégient l’harmonie, et l’équilibre.

    De même, c’est par la juste mesure, cet agir débarrassé des passions malsaines et des pulsions haineuses, que l’on doit analyser les défis qui assaillent actuellement la société et les humains, leur présent et leur futur.

    Aristote explique qu’il «appelle mesure ce qui ne comporte ni exagération ni défaut» et Albert Camus affirme «la nécessité d’une mesure».

    Or, aujourd’hui, en ces temps troublés où l’on ne sait plus très bien où l’on va, cette juste mesure fait souvent défaut notamment au niveau des décideurs politiques, sociaux et médiatiques que ce soit dans la pensée et dans l’agir.

    La démesure, dont Camus dit encore qu’elle «ne trouvera sa règle et sa paix que dans la destruction universelle» est partout.

    Ainsi, celui qui ne regarderait que les chaînes d’info en continu et leurs mises en scène anxiogènes de l’information, ne lirait que les attaques virulentes et incessantes du Figaro contre François Hollande ou les commentaires négatifs du Monde à propos du même (pour des raisons inverses, évidemment, chaque média estimant qu’il ne va pas assez loin pour sa chapelle), n’écouterait que les rugissements haineux de Jean-Luc Mélenchon et n’entendrait que les diatribes xénophobes et anti-européennes de Marine Le Pen, les deux unis dans une lutte contre la démocratie libérale, ou même seulement les discours de Jean-François Copé ou Harlem Désir, le tout en observant les jacqueries corporatistes, celui-là se dirait que tout va mal et que nous sommes proches d’une révolution, voire de l’apocalypse.

    Qu’en est-il?

    La France, à coup sûr, est devant des difficultés indéniables, résultant d’une crise mondiale mais aussi d’un immobilisme de plusieurs décennies.

    Mais tout n’est pas perdu, loin de là, si des réformes fortes et pas toujours populaires sont prises afin de permettre au pays cette mise à niveau indispensable qui lui permettra d’être à même de lutter efficacement dans un monde mondialisé et une économie globalisée.

    Cette mise à niveau demande un minimum de consensus de tous les acteurs politiques, économiques et sociaux.

    Non seulement devant les mesures à prendre mais aussi la difficulté qu’il y a à les prendre.

    Si chaque gouvernement, aujourd’hui celui de Jean-Marc Ayrault, hier celui de François Fillon et demain un autre, est attaqué de toute part quand il décide de réformer, alors le consensus n’existe pas et la mise en place des réformes est, non seulement, extrêmement difficile mais impossibles dans certain domaines, les plus sensibles et les plus cruciaux.

    Pourtant, tous les sondages le disent, les Français savent qu’il faut faire des réformes et des efforts. Mais, ajoutent-ils, ils ne trouvent pas, face à eux, des dirigeants responsables qui leur montrent le chemin à suivre et leur insufflent cette volonté de l’effort par une vision du présent et de l’avenir positive qui lui donnerait un sens.

    Dès lors, dans une atmosphère de défiance, ils préfèrent se recroqueviller sur ce qu’ils ont aujourd’hui au lieu de se projeter sur ce qu’ils pourraient avoir demain s’ils faisaient les sacrifices indispensables pour ne pas perdre, et ce qu’ils ont aujourd’hui, et ce qu’ils pourraient avoir demain.

    Cette attitude s’explique, se comprend même, mais ne s’approuve pas car elle aboutira à une catastrophe si rien n’est fait pour mettre en place les réformes nécessaires.

    Prenons l’exemple ô combien clivant actuellement des finances de l’Etat.

    François Hollande n’a fait qu’une moitié de chemin en augmentant les impôts que tout président de la république aurait du faire, tout en ne réduisant pas assez le train de vie de l’Etat (et non les actions gouvernementales qui permettent de la croissance et qui doivent être maintenues actuellement) ce que tout président de la république doit faire.

    Or, la moitié du chemin en l’occurrence n’est absolument pas la juste mesure et non plus une moitié de succès tant les deux moitiés, augmentation des impôts et réduction des dépenses vont de pair en s’équilibrant.

    L’une ne vaut rien sans l’autre.

    Et ceux qui, en face, hurlent à chaque taxe mise en place devraient se rappeler que ce n’est pas seulement en baissant le train de vie de l’Etat que l’on parviendra à redresser la barre mais aussi en faisant rentrer les recettes fiscales nécessaires.

    Dans cette atmosphère indéfinissable où tout le monde trouve de quoi argumenter en sa faveur et à faire peur à tout le monde, les centristes doivent être cette force de courage et de mesure, capable de délivrer un discours rationnel et responsable.

    Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas.

    Hier, les attaques de François Bayrou contre Nicolas Sarkozy pouvaient être démesurées. Aujourd’hui celles du même Bayrou et de Jean-Louis Borloo contre François Hollande peuvent l’être également (sans parler des appels à la démission du président de la république par Hervé Morin).

    Le Centre n’a pas à crier au loup avec la Droite et la Gauche.

    Ce qui le distingue justement, c’est la juste mesure qu’il met dans sa pensée, son positionnement et sa parole.

     

    Les centristes devraient faire attention à ne pas perdre ce qui leur spécificité et l’intérêt que peut leur porter les Français.

    Alexandre Vatimbella

    Voir le site Le Centrisme

  • Le «réformisme permanent», seule réponse aux blocages destructeurs

    Une société qui se détruit constamment est aussi dangereuse qu’une société qui s’ankylose totalement. La seule bonne réponse est dans un «réformisme permanent» proposé par le Centre, c’est-à-dire un ajustement constant de la société pour qu’elle soit toujours en juste équilibre.

    Ce n’est pas du tout la réalité actuelle.

    Aujourd’hui, dans la plupart des pays avancés, nous payons le prix de la non-réforme, que le blocage vienne des conservateurs de droite ou de ceux de gauche, les uns et les autres faisant de la résistance afin de préserver les positions acquises de leur clientèle (celle-ci menaçant d’ailleurs de faire défection si on ne la récompense pas de son vote).

    Résultat, la France est dans l’impasse.

    Car quelles que soient les réformes qui sont ou vont être entreprises, le pays à un temps de retard qu’il sera très difficile de rattraper à court et même à moyen terme.

    D’autant que les réformes mises en place à gauche et à droite ne sont que des demi-réformes où l’on tape d’abord sur les clientèles de l’autre bord ou qui sont tellement édulcorées qu’elles ne produisent aucun résultat, pire qui sont totalement dépassées au moment où elles sont enfin mises en œuvre.

    Il faut donc ce «réformisme permanent», cette adaptation «en temps réel» de la société et de l’économie prôné par le Centrisme.

    Ce n’est évidemment pas simple techniquement et encore moins socialement et politiquement.

    Pourtant, si les mesures étaient prises lorsque cela s’avère nécessaire ou indispensable, on ne se retrouverait pas, comme aujourd’hui, face à une montagne de problèmes et de blocages que pratiquement aucune réformette proposée par la Gauche et la Droite ne peut soulevée.

    Pour autant, la réforme pour la réforme, celle qui casse tout n’est pas meilleure.

    La réforme doit être légitime, c’est-à-dire qu’elle s’attaque à un problème réel, qu’elle soit juste et équilibrée, utile et adaptée.

    Car, parfois, après tant de rendez-vous manqués, le pouvoir politique qui, dans un sursaut de dignité, prend le taureau par les cornes, propose un remède de cheval qui détruit plus qu’il ne construit avec, en sus, une population déboussolée et craintive dont la réponse est de refuser tout changement même celui qui est absolument nécessaire.

    Tout cela vient d’abord d’une cécité et d’une incompétence du politique mais surtout d’un manque de courage.

    Dans une démocratie républicaine représentative, les élus sont sensés prendre des mensures pour le bien de leurs électeurs et afin de répondre aux multiples défis qui se posent sans cesse dans un monde où, rappelons-le, ce qui ne bouge pas meurt, qu’il soit ou non mondialisé ou globalisé.

    Le rôle du politique est également pédagogique. Il faut expliquer, réexpliquer et expliquer encore les enjeux et comment les résoudre favorablement.

    Bien sûr, la population n’est pas exempte de reproches. Tous les sondages montrent qu’elle est consciente qu’il faut des réformes mais, à chaque fois que le politique se met à réformer, la voilà hostile et solidaire de tous les corporatismes.

    Du coup, l’immobilisme est de rigueur.

    Il est justifié, aux yeux des politiques, par la défense les (passe)droits acquis de leurs électeurs (qui disent la même chose).

    Rien n’est plus faux.

    En s’arque-boutant sur ces soi-disant droits acquis, non seulement on bloque la société lorsque ceux-ci sont un frein au progrès et à la croissance mais cette attitude les détruits tôt ou tard, souvent trop tard pour réformer la société dans de bonnes conditions et assurer la persistance de la partie légitime de ces avantages à leurs bénéficiaires.

    Dès lors, ces droits ne sont plus acquis mais disparaissent bel et bien.

    La réforme n’est pas une posture pour changer les choses pour le plaisir.

    Elle répond simplement à ce qu’est la vie, un mouvement perpétuel où tous ceux qui ont tenté de l’arrêter ont été balayés, un jour ou l’autre, par l’histoire.

    Oui, il nous faut une (vraie) réforme fiscale, une (vraie) réforme des dépenses publiques, une (vraie) réforme de l’assurance-maladie, une (vraie) réforme du marché du travail, une (vraie) réforme de l’éducation ainsi que de nouvelles approches du vivre ensemble, de la solidarité nationale, de l’intégration européenne, de la place de la France dans le monde.

    Et cette liste est loin d’être exhaustive…

    Si nous avions fait ces réformes et ces adaptations dans le temps, en s’attaquant aux problèmes les uns après les autres, nous ne serions pas devant ce mur gigantesque de la réforme qui crée une atmosphère anxiogène enveloppant toute une communauté nationale transie par l’effort à accomplir d’autant qu’elle n’en voit pas la légitimité.

    En outre, le résultat politique de l’immobilisme est ravageur.

    Si, au lieu d’assurer leur confort et leur réélection, les élus de la république avaient agi, comme c’est leur devoir lorsqu’ils acceptent des mandats électoraux, ils ne seraient pas aussi peu appréciés qu’ils le sont actuellement.

    Et l’on ne verrait pas les extrémistes, les populistes et les poujadistes de tout bord en profiter pour monter dans les sondages, pour occuper la rue et pour contester l’existence même de la démocratie républicaine.

    Bien sûr, cela n’est pas forcément mieux ailleurs.

    Est-ce que cela est une consolation?!

     

    Oui, nous devons mettre en place ce «réformisme permanent» avec les outils que le Centre et le Centrisme proposent depuis longtemps, avec ce principe de juste équilibre qui seul peut permettre de faire accepter les réformes puis de les faire réussir.

    Alexandre Vatimbella 

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  • Le Centre et la réforme permanente

    La nature humaine a besoin de certitudes, de permanences et d’un cadre protecteur. Tout, dans l’évolution des êtres humains et des sociétés qu’ils bâtissent va dans ce sens. Qu’on s’en félicite ou qu’on s’en lamente, l’Etat-providence du XX° siècle, remis en cause aujourd’hui pour sa prodigalité parfois excessive en est la preuve.

    Et qui pourrait en vouloir aux hommes et aux femmes de souhaiter, pour eux et leurs enfants, la sécurité qui peut se décliner de multiples façons?

    Cependant, la nature humaine a également une fâcheuse tendance, celle de croire que ce qui est, n’est plus à bâtir, mais, pire, est devenu une permanence et ce, malgré la réalité de la vie sur terre et de la fluctuation de la condition humaine dans ce grand mouvement qui nous fait tous ressembler à Sisyphe sur son rocher, recommençant sans fin cette lourde tâche de se battre contre les éléments pour bâtir une meilleure vie sans avoir jamais l’assurance de pouvoir se reposer.

    Pourtant, le développement de la science et de la technologie, la progression de l’hygiène et de la médecine, lors des deux siècles précédant notre millénaire, ont changé notre état d’esprit. Nous nous sommes pris à rêver d’une société de l’acquis définitif.

    Dès lors, aussitôt qu’une avancée se fait dans un domaine quelconque, non seulement nous estimons que celle-ci s’inclut immédiatement dans l’immuable mais qu’il n’est plus besoin que nous nous battions pour la préserver.

    Grossière erreur qui sera peut-être à l’origine de l’effondrement de nos civilisations, ce qui ne sera pas une première comme nous le rappelle les historiens.

    Or, il est impératif que nous luttions contre cette illusion et que l’être humain garde constamment la lucidité nécessaire sur sa condition qui est liée à la réalité changeante de l’existence et fasse en sorte de ne pas se trouver dépourvu quand les événements sont contraires ou quand les temps sont difficiles.

    Pour cela, une seule façon, toujours évoluer et être en phase pour ne pas se laisser déborder par des «surprises» qui n’en sont que pour celui qui demeure immobile, campé dans ses acquis.

    Et, comme nous le démontre chaque crise aiguë qui nous frappent, cette évolution ne peut pas se faire correctement en réagissant simplement au coup par coup, ni même en agissant par des remises en question sporadiques. On voit tous les dégâts que ces comportements causent actuellement.

    Il ne s’agit pas, non plus, de tout chambouler, en créant plus de chaos destructeur que d’ordre créateur avec une révolution, qu’elle soit temporaire ou permanente.

    Non, la seule vraie solution se trouve dans une adaptabilité constante de la société par la réforme permanente.

    Mais, attention, il ne s’agit pas de réformer tout, tout le temps en créant de l’instabilité et le changement pour le changement.

    La réforme permanente est d’abord un audit permanent de la société ainsi qu’une prospective à court, moyen et long terme. Bien sûr, cette dernière ne peut être exacte. Quant au premier, il ne faut évidemment pas tomber dans une vision statique des choses faisant en sorte de gonfler un problème conjoncturel en en faisant une question structurelle fondamentale.

    Réformer correctement n’est pas aisé et ce n’est rien de le dire!

    Ayant dit cela, la réforme n’est rien d’autre que le mouvement de la vie. Tout au long de notre existence, nous nous adaptons, quotidiennement, vaille que vaille, aux circonstances de notre quotidien en les aménageant au mieux de ce que nous pouvons. C’est ce que doivent également faire les peuples collectivement.

    Par exemple, nous adaptons nos dépenses à nos moyens financiers. Si nous avons moins, nous dépensons moins et inversement. Pourquoi n’en serait-il pas de même de la société?

    Mais en dépensant moins, souvent, nous dépensons mieux. Un exemple dont la société pourrait s’inspirer.

    Cependant, même en dépensant mieux, nous sommes obligés avec moins de couper dans certaines dépenses. Une nécessité que la société devrait faire sienne dans les mêmes circonstances.

    Cette réforme permanente devient de plus en plus nécessaire alors que la société mondiale se complexifie et doit faire face à des défis, à la fois, plus difficiles à résoudre et de nature planétaire. Ainsi, chaque société locale doit s’adapter à cette nouvelle donne et aucune d’entre elles ne peut prétendre s’abstraire de cette réalité au risque de s’effondrer ou même de disparaître.

    Regardons avec quelle irresponsabilité les Grecs, population et dirigeants dans le même sac, ont fermé les yeux pendant des années à des pratiques et des comportements qui ne pouvaient qu’à terme, crise ou pas crise, les conduire au bord du précipice. Si des réformes progressives et bien menées avaient été mises en place, la société grecque ne serait pas là où elle en est.

    Les peuples mais aussi leurs dirigeants doivent comprendre et accepter la réalité et non la repousser jusqu’à ce qu’elle les renvoie dans les cordes et, pour finir, les mettent KO.

    Le courage de la réforme ne concerne pas e peuple ou les dirigeants. Il concerne le peuple et les dirigeants. Les deuxièmes doivent expliquer les enjeux et les solutions aux premiers qui valident celles qu’ils pensent les plus appropriées après un débat démocratique le plus large possible afin que les deuxièmes, munis d’un mandat clair des premiers les mettent en place.

    Cela s’appelle la démocratie républicaine représentative… dont une des principales vertus est ce fameux courage politique, un ingrédient que l’on peine souvent à trouver dans le comportement de peuples et les décisions de leurs dirigeants.

    Quant le Centrisme se présente comme un réformisme, c’est de cela qu’il parle. Pas d’un «grand soir» chimérique et destructeur. Mais, pas non plus, d’acquis permanents, vision tout aussi chimérique que destructrice.

    Non, il parle de cette réforme indispensable et continue. Cette réforme permanente basée sur le plus large consensus de citoyens libres et responsables pour bâtir sur la réalité et le concret la meilleure société possible.

    Celui qui travaille la terre sait bien que s’il ne s’occupe pas sas cesse de celle-ci alors les mauvaises herbes reviendront et détruiront tout son labeur.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Réformer et être réélu ne sont pas forcément contradictoires!

    Tournant le dos à l’immobilisme conservateur et à la destruction nihiliste qui ne font jamais avancer le développement équilibré d’une société, le Centrisme est une pensée politique résolument réformatrice.

    Pour autant, force est de constater que, dans les pays démocratiques, les réformes indispensables qui doivent être initiées, semblent se fracasser systématiquement, les unes après les autres, sur le mur indestructible du temps électoral.

    Beaucoup trop souvent, les promesses démagogiques et la peur de l’échec aux prochaines élections prennent le pas sur la responsabilité et le courage politiques, seuls à même de les mener à bien. Et les élus en place sont parmi les premiers à jouer dans ce registre de la lâcheté, de la pusillanimité et de la capitulation puisqu’il est bien établi que les réformateurs, les vrais, ont souvent du mal à se faire réélire face à ceux qui gèrent les affaires courantes au risque de précipiter le pays dans l’impasse, voire dans des crises périlleuses.

    D’autant que, ces dernières années, ce temps électoral s’est dangereusement accéléré et étendu, empêchant les représentants du peuple de s’atteler, sans pression autre que celle de bien faire, à gouverner un pays du mieux possible. On le voit bien en France et aux Etats-Unis où il revient dorénavant deux ans avant chaque élection présidentielle, obligeant les chefs d’Etat en place à agir plus pour leur réélection que pour le bénéfice de leurs concitoyens.

    Cette campagne électorale permanente qui guette les pays démocratiques est un des dangers les plus importants auxquels ils ont à faire face, décrédibilisant une légitimité acquise dans les urnes et remise en cause quasi-immédiatement et paralysant l’action responsable au bénéfice de la communication démagogique.

    De plus, les risques de catastrophes ou de révolutions violentes augmentent au fur et à mesure que les réformes urgentes sont remises à plus tard ou, pire, à jamais. Des réformes qui, justement, permettent d’éviter ces événements destructeurs. La boucle est définitivement débouclée!

    Il est donc dans l’intérêt évident des peuples et de leurs représentants de mettre en place les réformes nécessaires afin de continuer à améliorer la société, à bâtir un vivre mieux ensemble et à consolider ainsi la démocratie républicaine, le meilleur système politique. Et ces réformes, il vaut bien mieux les adopter dans le calme et la réflexion plutôt que lorsque l’urgence nous fait agir dans l’à-peu-près et le colmatage et non dans la résolution des problèmes.

    Cependant, il est faux de dire que cela relève de la chimère. Oui, il est possible de réussir à réformer un pays démocratique sans pour autant être jeté aux orties par des citoyens peu reconnaissants. Et cela en pouvant être réélu!

    Plusieurs conditions doivent, néanmoins, être remplies afin que l’action réformatrice entreprise soit concrète et efficace puis couronnée de succès (même si ce dernier ne suit pas forcément le temps électoral), c’est-à-dire que le processus mis en route aboutisse à une vraie réforme vraiment acceptée par la population.

    - Il faut indiquer clairement les réformes à accomplir et les expliquer largement durant la campagne électorale.

    - Les réformes doivent être entreprises dès le lendemain de victoire aux élections.

    - Il ne faut ni trop réformer sans raison, ni pas assez par trop prudence et ne pas se tromper de cible, c’est-à-dire de bien identifier l’objet à réformer.

    - La cohésion dans l’équipe gouvernementale qui décide des réformes est indispensable.

    - La cohérence politique des réformes doit être évidente.

    - Le pays tout entier doit être associé et tout le corps social impliqué dans la réflexion afin de susciter l’adhésion et non la soumission aux réformes.

    - Comme l’être humain, il est préférable pour la société de s’adapter à son environnement en contrôlant le processus des réformes au lieu de le subir; c’est pourquoi ces dernières doivent éviter d’être prises dans l’urgence: le politique doit anticiper cette adaptation afin que les réformes soient les plus efficaces possible avec le maximum de bienfaits.

    - La communication doit être forte et constante durant tout le processus mis en route sur les enjeux, les buts poursuivis et le résultat attendu.

    - Les efforts et les coûts des réformes mais aussi leurs retombées positives doivent impérativement être équitablement répartis dans la population et il faut que cela se voit.

    - Le passage en force tout comme le louvoiement constant doivent être évités, Il faut donc une décision qui évite d’être ressentie par la population soit comme un diktat, soit comme une reculade.

    - Les représentants du peuple doivent, in fine, prendre une vraie décision responsable et courageuse et non accepter une demi-mesure qui ne résout rien à moyen et long terme et empêche souvent que la réforme complémentaire voit le jour au motif que l’action réformatrice a déjà eu lieu.

    Si l’ensemble de ces conditions sont respectées, alors il est, non seulement, beaucoup plus facile de faire comprendre le pourquoi des réformes et de les faire accepter par la population mais, en plus, de les réussir.

    Si tel est le cas alors les réformes et le temps électoral ne sont plus antinomiques mais complémentaires. Les réformes deviennent alors des avantages évidents en termes électoraux dans le même temps où la réélection victorieuse légitime les réformes mises en place.

    C’est, tout autant, l’intelligence, le bien-fondé et la qualité des réformes que le courage et la responsabilité du réformateur ainsi que son savoir-faire pour bien les faire fonctionner qui sont récompensés.

    Bien entendu, l’essentiel n’est pas de réformer pour le plaisir de réformer. Les réformes ont pour but d’adapter constamment la société aux défis qui se présentent à elle afin qu’elle puisse les relever tout en assurant le maximum de bien être possible à ses membres.

    Dès lors, il ne s’agit pas de prédéfinir les domaines qui doivent être soumis aux réformes. Au fur et à mesure, tous seront concernés sans exception par cette adaptation ou, au minimum, par des ajustements nécessaires.

    N’oublions jamais que la vie est mouvement. Nous ne sommes immobiles que lorsque nous sommes morts! Refuser l’évolution naturelle de l’existence est autant un suicide pour un être humain que pour une société ou une civilisation. L’Histoire en fourmille d’exemples qui auraient pu être évités si des réformes adéquates avaient été décidées à temps.

    Si, aujourd’hui, le XXI° siècle mondialisé impose des réformes dans des domaines comme ceux des dépenses publiques (pour maîtriser les déficits), des systèmes de protection sociale (pour assurer des assurances santé et vieillesse dignes de ce nom), d’enseignement (pour transmettre correctement les savoirs afin de former des individus compétents) ou de recherche et développement (pour favoriser encore plus l’innovation) ou encore de notre relation avec la nature (que nous devons continuer à dominer tout en la protégeant pour assurer notre cadre de vie et notre subsistance), demain d’autres exigences réformatrices se présenteront à nous.

    Loin d’être des fardeaux, les réformes nous impliquent dans le présent et nous projettent dans l’avenir et nous permettent d’utiliser tous nos savoirs-faires et nos capacités pour améliorer notre condition. En cela, elles sont des challenges excitants et exaltants. En cela, elles font partie intégrante de la recherche de la meilleure société possible, le but que s’est fixé le Centrisme du Juste Equilibre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Réforme et juste équilibre, deux piliers centristes


    Réforme et juste équilibre sont deux piliers du Centrisme. Le juste équilibre, principe fondamental du Centrisme, rend nécessaire les réformes en continue pour adapter la société au progrès et à la réalité. Ainsi, celle-ci doit être capable de relever tous les défis auxquels elle fait face pour faire en sorte d’être le plus juste possible et en faire bénéficier tout le monde. C’est pourquoi le Centre a toujours été réformiste.

    La réforme n’est pas une lubie pour politiciens en mal de nouvelles idées et de gadgets inutiles. Elle est essentielle dans un monde toujours en mouvement. Les sociétés statiques ne font pas seulement du sur-place mais elles reculent face à celles qui avancent.

    Pourtant, la réforme crée des angoisses dans les populations. Celles-ci craignent toujours de perdre quelque chose et de ne pas gagner grand-chose en retour.

    C’est sans doute pourquoi on dit qu’il est difficile de faire des réformes dans les pays démocratiques avancés où les peuples rechignent à abandonner leurs privilèges ou, même, à accepter le changement.

    Néanmoins, que ce soit en Grande Bretagne, en Allemagne, aux Etats-Unis et en France, d’importantes réformes ont été lancées ces dernières années par des gouvernants courageux et visionnaires avec une certaine réussite.

    Il faut dire que le système est grippé. Ce qui a permis, en même temps, cette prise de conscience collective qu’il fallait réformer.

    En France, par exemple, on a réformé les retraites une première fois même si cette réforme ne sera pas suffisante. Et l’on parle de réformer la fiscalité.

    Aux Etats-Unis, c’est un président centriste qui veut gouverner par consensus ainsi que par mesures bipartisanes qui a réussi à faire passer de nombreuses réformes dont la plus importante est celle de l’assurance maladie. Mais il ne faudrait pas oublier celle de la régulation financière, celle de la condition des homosexuels dans l’armée et quelques autres qui touchent, entre autres, les PME ou l’éducation.

    Reste que ce n’est pas parce que l’on sait qu’il faut réformer que l’on va accepter le coût des changements inévitables.

    Dans notre pays, de nombreuses réformes restent à faire. Que ce soit celle de la fiscalité avec la question de l’ISF, de la TVA sociale, d’un impôt sur le revenu plus juste et plus efficace, d’une fiscalité vis-à-vis des entreprises plus à même de créer des emplois et de rendre nos produits compétitifs à la fois sur le marché intérieur et à l’exportation. Que ce soit celle de nos finances publiques qui doivent être rééquilibrées. Que ce soit celle du système éducatif, des protections sociales, de la fonction publique, de l’emploi, de l’agriculture, de la justice. Et bien d’autres. Sans oublier celle de l’Europe, bien sûr. Il y a vraiment du pain sur la planche!

    Ces réformes doivent nous permettre de garder le plus possible notre mode de vie tout en s’adaptant au monde qui nous entoure, c’est-à-dire à cette mondialisation que certains feignent de croire qu’il suffit de l’ignorer pour que nous ne soyons pas obligés d’en être des acteurs.

    Car, comme l’autruche qui met sa tête sous terre, nous réfugier dans les chimères d’une France à l’abri en fermant les yeux, ne suffit à ce que la réalité n’existe pas. Il nous faut au contraire l’affronter avec courage et détermination. Grâce à des réformes ambitieuses et parfois douloureuses, nous serons capables d’être des leaders dans le monde qui se construit.

    Certains estiment que nous n’en avons pas la capacité. D’autres veulent croire qu’il nous fait profiter au maximum de nos petits avantages avant de les perdre et que l’on verra bien après (ou que nos enfants verront bien après…).

    Dès lors, peut-être qu’une des réformes essentielles, en tout cas la première à mettre en œuvre, est celle des mentalités et de la perception du monde. Tout montre qu’une majorité de Français, peureux de l’avenir, s’arcboutent sur des avantages qui n’en seront plus demain. Voilà peut-être la réforme des réformes à réaliser en premier.

    Voilà peut-être une des tâches principales des politiques, rappeler aux Français que seul un grand peuple a pu construire la société dans laquelle ils vivent et que seul un grand peuple peut construire la société de demain qui sera la digne héritière de celle que nos pères et nos ancêtres ont bâtie, pour nous, à la sueur de leurs fronts. Espérons que nos enfants seront aussi fiers que nous le sommes de nos pères en la matière…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Pour le Centrisme, il faut changer la société sans changer de société

    Il y a un principe de réalité dans le Centrisme. Il faut s’attaquer à changer le réel de manière pragmatique mais néanmoins volontariste pour le réformer et l’améliorer et non prétendre de manière utopique le changer pour bâtir un soi-disant nouveau monde qui ne pourra que ressembler à l’ancien et parfois en pire. Tâche ardue s’il en est car comme le dit si bien le philosophe Clément Rosset, «il est beaucoup plus difficile – et surtout beaucoup plus courageux – d’améliorer le monde que de le jeter tout entier aux cabinets».

    Le vrai changement, la vraie réforme n’ont donc rien à voir avec un quelconque grand soir. Ils sont durs à mettre en œuvre, ils prennent du temps à produire des effets et ils doivent être équilibrés pour être, comme on le dit maintenant par une formule lapidaire, gagnant-gagnant, pour avoir un sens, c’est-à-dire profiter à tous en donnant à chacun le plus de ce qu’il peut attendre de la société pour bâtir sa vie d’individu libre et responsable dans sa dimension de personne insérée dans une communauté.

    De ce point de vue, il n’est pas inutile de se demander qu’est-ce qui doit demeurer et qu’est-ce qui doit être changé. Et nous devons nous le demander dans une perspective politique c’est-à-dire dans une optique où l’efficacité est le critère premier. Mais, attention, efficacité veut dire que le changement et la pérennité ne peuvent être valides que s’ils profitent à toute la société. Cela ne veut pas dire qu’ils bénéficient directement à tout le monde mais que la structure sociétale qui les incluent, elle, soit la plus efficace possible pour remplir sa mission, rechercher le bien être de toute la population.

    Ainsi, le libéralisme social doit être le cadre des relations entre les personnes. Ce libéralisme social n’est pas le système le plus juste ou le plus moral, il est le système le plus efficace pour assurer le bien être maximum et donc pour mettre en place la meilleure justice possible et être le terreau qui permette aux comportements sociaux moraux de pouvoir s’épanouir.

    Plus prosaïquement, on n’a pas trouvé – et il sera dur de le faire – de cadre qui permette le plus de liberté et le plus de social possible tout en demeurant dans la réalité de l’existence que le libéralisme social. Sans liberté, l’individu demeure un sujet et est incapable de devenir un moteur du progrès notamment en libérant les énergies qui créent des richesses et qui s’appelle la liberté d’entreprendre que ce soit dans le domaine économique, social ou sociétal. Personne n’a inventé jusqu’à maintenant un moteur aussi fort que celui-ci. Bien sûr, la liberté a un prix qui est même très élevé. Elle crée de l’inégalité sociale à parti des différences ontologiques de chaque personne. C’est à ce niveau, et à ce niveau seulement, que la communauté intervient, notamment par son outil, l’Etat, pour introduire de la justice sociale et empêcher les dérives individualistes ou délictueuses. Cette justice sociale, au demeurant, n’est pas morale dans notre vision d’efficacité. Elle est là parce que la mission de la société est d’assurer le meilleur bien être possible de la population tout en garantissant la meilleure sécurité possible de tout un chacun. La redistribution d’une partie des richesses acquises grâce à la liberté procède de cette mission.

    Evidemment, la Droite et la Gauche affirment qu’elles assurent la liberté et qu’elles font de la redistribution sociale. Mais il leur manque l’élément principal et primordial du Centrisme pour rechercher l’équité, le juste équilibre. C’est ici que le Centre fait jouer sa différence et, même, son rôle de point de fixation de toute la vie politique. Et la Droite et la Gauche sont obligées, à leurs corps défendant, de ce rapprocher toujours de ce point sans pour autant s’y rallier vraiment ce qui a pour conséquence des politiques bancales et peu efficaces.

    Dès lors, ce qu’il faut changer, ce n’est pas le jeu lui-même, ce libéralisme social qui sert de référence à notre société aujourd’hui, mais les règles du jeu. Ce sont, par exemple, toutes les entraves à sa réelle existence que ce soit les prébendes données aux puissants que les entraves à l’action et la créativité individuelle. Ce sont tous ces règlements qui ne servent qu’à brider les capacités individuelles ou à empêcher les initiatives collectives qui, in fine, profitent à tous. Ce sont tous ces prélèvements qui nourrissent une hypertrophie de l’Etat et tous ces trous dans les caisses de ce même Etat creusés par les nombreux cadeaux donnés sans aucun fondement à certains groupes de pression. Ce sont tous ces freins à l’égalité des chances mais aussi tous ceux à l’expression des différences. Ce sont toutes ces scléroses de la société mais aussi toute cette fausse «modernité» qui fait oublier les vraies valeurs. C’est cet individualisme égoïste et cette volonté de protection à tous prix égocentrique. C’est l’uniformité réductrice mais aussi le communautarisme régressif. Et l’on pourrait continuer.

    Le but du changement centriste est de bâtir au jour le jour grâce à ses valeurs (liberté, respect, solidarité, tolérance) et à son principe d’action (le juste équilibre) une société meilleure qui profite à tous ses membres. Celle-ci ne sera jamais le paradis sur terre. Car il n’existe pas. Et tous ceux qui ont cru pouvoir le bâtir ne sont parvenus qu’à faire vivre l’enfer à leurs populations…

    Alexandre Vatimbella