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belgique

  • Nice: la fête de la liberté ensanglantée

    Après New York, Paris, Bruxelles, voici Nice avec son camion fou et ses 84 morts dont de nombreux enfants un jour de fête nationale, un 14 juillet, le jour de fête de la liberté, cette liberté honnit par les islamistes et pour laquelle nous nous sommes tant battus.

    Il est bon ton dans certains milieux et certains salons d’expliquer, de comprendre, voire de compatir, aux terroristes islamistes – en particulier ceux qui sont nés ou qui vivent dans nos pays – qui ont choisi la violence et de tuer des innocents parce que l’Occident, l’Europe, la France, la démocratie, la république et que sais-je encore, la vie tout court, ont été durs avec eux, les reléguant dans des banlieues-ghettos, ne leur offrant aucun avenir, refusant de les intégrer, etc.

     

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  • L’année du Centrisme dans le monde - Edition 2014. Situations contrastées

    - Mauvaise année pour Barack Obama?

    Le Parti démocrate a perdu largement les élections de midterm – celles qui se déroulent à la moitié du mandat du président des Etats-Unis – se retrouvant minoritaire au Congrès, à la fois à la Chambre des représentants – où c’était déjà le cas – mais avec un nombre d’élus le plus bas depuis 1928 et au Sénat où il a perdu la majorité acquise lors de la présidence de George W Bush.

    Cette défaite était prévue ainsi que son ampleur qui est limitée en nombre de sièges perdus même si elle est importante politiquement parlant par la perte de la majorité au Sénat.

    Le parti au pouvoir est, en effet, généralement battu lors de ces élections de mi-mandat qui sont un défouloir pour les électeurs qui, en outre, ne se déplacent guère en masse pour voter.

    Cette fois-ci c’est même pire puisque seuls 36% d’entre eux se sont rendus aux urnes ce qui est une des participations électorales les plus basses de tous les temps.

    De plus, les démocrates qui se présentaient pour être réélus au Sénat avaient été élus dans des Etats plutôt républicains et avait peu de chance d’obtenir un nouveau mandat.

    En outre, les électeurs âgés votent plus à ces élections que les jeunes ce qui favorise les conservateurs.

    Immédiatement après les résultats, les commentateurs ont annoncé que Barack Obama était le grand perdant de la consultation populaire et qu’il était désormais un président qui n’avait plus guère de pouvoir et qui allait passer ces deux dernières années à la Maison Blanche à se morfondre, sans plus aucune possibilité de peser sur les événements.

    Pour caractériser cette situation, les Américains utilisent l’expression «lame duck» (canard boiteux en traduction littérale).

    Il faut dire que jusqu’à ces élections qui se sont déroulées au début du mois de novembre, le président américain avait vécu une année pour le moins difficile.

    Non pas forcément sur les résultats de son action puisque la croissance de l’économie américaine est solide avec la création d’un nombre importants d’emplois et une baisse importante du chômage au plus bas depuis 2009 mais sur l’image que les médias et le grand public ont de Barack Obama.

    Ainsi, il apparaît comme un homme trop cérébral pour une fonction où l’action prime souvent sur la réflexion, loin du peuple et ayant eu de grandes hésitations notamment en politique étrangère où il a longuement pesé le pour et le contre, ce qui a pu apparaître comme de la faiblesse.

    De même, les résultats insolents à Wall Street du secteur de la finance qui est toujours vu par les Américains comme le principal responsable de la Grande récession de 2007-2008, ont été attribué à la politique trop conciliante d’Obama pour les banques et autres institutions financières alors même que le salaire moyen ne progressait guère faisant un contraste saisissant avec l’enrichissement des plus riches ces dernières années.

    Quant à sa réforme de l’assurance maladie elle a connu des couacs même si elle est un succès in fine mais toujours contestée par le Parti républicain et menacée par un certain nombre de recours devant les tribunaux.

    On a donc reproché à Barack Obama son manque de décision sur la crise syrienne ainsi que sur la réponse à donner à la montée en puissance de l’Etat islamique.

    De même, la crise ukrainienne et l’agressivité de Vladimir Poutine a joué en défaveur du président.

    Cependant, la fin de l’année a connu un revirement totalement inattendu puisque Barack Obama, débarrassé définitivement du problème électoral où il devait concilier les demandes de l’aile gauche et de l’aile droite du Parti démocrate afin de permettre la réélection de nombreux représentants et sénateurs, a décidé d’agir.

    Sur le plan intérieur, il a décidé, une fois les élections passées et ayant les mains libres à nouveau d’autant qu’il ne sera pas candidat en 2016, de prendre une décision forte en matière d’immigration en régularisant plusieurs millions de personnes en situation irrégulière pour une durée limitée.

    En outre, il est monté au créneau pour dénoncer les problèmes raciaux du pays après les affaires de Ferguson (Missouri) et Staten Island (New York) où deux noirs ont été tués par la police ce qui a engendré de nombreuses manifestations à travers le pays.

    Sans oublier qu’en cette fin d’année les Américains commencent à voir les effets de la reprise économique et qu’ils le disent maintenant dans les sondages alors que jusqu’à présent ils estimaient que la croissance n’était un bienfait que pour les riches et le secteur financier.

    Sur le plan extérieur, sa stratégie face à Poutine a donné de bons résultats, la Russie étant en récession et en grande difficulté financière après l’embargo mis en place par les Américains et les Européens suite à l’invasion de la Crimée et l’aide apportée aux rebelles pro-russes dans les régions frontalières avec l’Ukraine.

    En Irak, l’armée décomposée par la corruption endémique qui frappe le pays a pu résister aux terroristes de l’organisation de l’état islamique grâce aux frappes aériennes des Etats-Unis et l’envoi de conseillers militaires.

    La normalisation des relations avec Cuba annoncée en décembre est un autre exemple de l’hyperactivité du président qui pourrait ainsi avoir encore deux ans de véritable gouvernance, faisant taire ceux qui l’avaient enterré un peu tôt.

    Ce qui est toujours intéressant avec Barack Obama, c’est qu’il n’a que peu dévié durant tout ce temps où il était en difficulté, de sa politique centriste annoncée dès sa campagne électorale de 2007 et même avant dans ses ouvrages.

    Devant l’obstruction des radicaux de droite du Parti républicain et les attaques des radicaux de gauche et des «liberals» du Parti démocrate, il a maintenu sa ligne tant en matière économique que sociétale et avec une vision de la politique étrangère où l’accord et le compromis valent mieux que la guerre qui, elle, vient en dernier ressort mais ne doit jamais être une option à être éliminée comme le prouve son engagement contre les islamistes en Irak et en Syrie.

    Dès la défaite des élections de midterm il a redit une nouvelle fois qu’il était prêt à gouverner de manière bipartisane et à trouver des consensus et des terrains d’entente avec les républicains qui ont refusé cette main tendue depuis 2009, dès la prise de fonction d’Obama.

    Le regain de dynamisme que connaît le président devra bien entendu être confirmé en 2015. Reste qu’elle est une des grandes surprises de cette fin 2014.

     

    - Les centristes américains en repli

    Que ce soit dans les rangs démocrates que dans les rangs républicains, les centristes sont en repli alors même que les Américains aimeraient bien être gouvernés au centre, tout au moins dans une vision bipartisane, c’est-à-dire où des compromis et des consensus peuvent être trouvés dans les domaines cruciaux pour le pays (finances publiques, défense, fiscalité, entre autres) entre le Parti démocrate et le Parti républicain.

    Mais le découpage électoral qui permet aux deux grands partis (surtout aux républicains) d’avoir des fiefs taillés sur-mesure pour des décennies et la pression des extrêmes dans chacune des deux formations (surtout l’extrême-droite chez les républicains avec le Tea Party mais on voit aussi la gauche démocrate être de plus en plus active) rendent très difficile voire impossible la mise en place de cette politique bipartisane.

    D’autant qu’il n’existe quasiment plus de centristes républicains élus même si les extrémistes du Tea Party sont en repli grâce à une contre-attaque de l’establishment républicain, moins radical mais néanmoins excessivement conservateur et peu enclin aux compromis avec Barack Obama.

    Le pays a déjà connu ces phases de polarisation extrême au cours de son histoire. Reste à savoir si celle-ci va durer encore longtemps ou si un retour du balancier est à prévoir dans les années qui viennent.

    Un récent événement peut contribuer à recadrer le paysage politique vers le centre, c’est la possible candidature de Jeb Bush, fils de George H Bush et frère de George W Bush, deux anciens présidents.

    La présence de l’ex-gouverneur de Floride en 2016 est moins significative de par sa filiation que par le fait qu’il soit proche des républicains modérés et donc du centre-droit et qu’il envisage de concourir en dehors des primaires du Parti républicain mais avec pourtant une chance de gagner, ce qui démontre la situation paradoxale du Centre aux Etats-Unis à l’heure actuelle où un candidat républicain à la présidence pourrait être élu en se positionnant au centre et en court-circuitant le processus de désignation mis en place par son parti, surtout en représentant un courant très minoritaire de celui-ci.

     

    - Des multiples situations des centristes européens

    Où sont passés les centristes en Europe? C’est la question que l’on peut se poser en voyant certains minoritaires dans des coalitions ou dans l’opposition quand ils n’ont toujours pas de réelle existence politique comme en Espagne, par exemple.

    Les élections européennes dans les 27 pays de l’Union européenne n’ont pas été une bonne cuvée pour les centristes, non plus et le groupe centriste au Parlement européen (Alde) a même perdu une place, n’étant plus que le quatrième de l’hémicycle, dépassé par les démocrates-chrétiens conservateurs, les socialistes et les libéraux conservateurs.

    Quant aux élections qui se sont déroulées à travers l’Europe en cette année 2014, elles ont donné des résultats divers.

    En Belgique, les élections législatives de mai 2014 ont porté au pouvoir une coalition dominée par la droite mais où l’on trouve deux partis de centre-droit, le parti flamand Open VLD dirigée par Gwendolyn Rutten (avec comme membre Guy Verhofstadt, le président du groupe Alde au Parlement européen) et le parti wallon Mouvement réformateur de Charles Michel, lui-même nouveau premier ministre du pays.

    A noter que le parti centriste wallon, le CDh, allié avec les socialistes dans le gouvernement précédent, n’a obtenu que 5% des voix, et est désormais dans l’opposition.

    En Roumanie, c’est un nouveau président libéral de centre-droit qui a été élu, Klaus Werner Iohannis. Pour autant, le Parlement demeure dominé par les sociaux-démocrates avec un régime de cohabitation entre les deux pouvoirs, exécutif et législatif.

    En Bulgarie, les élections législatives ont vu la victoire d’une coalition centriste emmenée par le parti de centre-droit du maire de Sofia, Boïko Borissov, le GERB (Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie).

    On trouvait également dans cette coalition le Bloc réformateur et l’Alternative pour la renaissance bulgare.

    Ensemble, les trois partis disposent de 118 députés sur 240, soit 49,2% des sièges de l’Assemblée nationale avec le soutien sans participation du Front patriotique et de Bulgarie sans censure.

    En Suède la Parti du Centre fait partie de la nouvelle coalition au pouvoir issue des nouvelles élections législatives dirigée par les sociaux-démocrates.

    En Slovénie, les élections anticipées de juillet 2014 ont consacré la victoire de Miro Cerar, nouveau venu sur la scène politique et dont le parti, le SMC, est classé au centre-gauche.

    Sans majorité absolu, ce dernier forme une coalition avec le parti des retraités et le parti social-démocrate.

     

    - Le Centrisme dans le reste du monde

    > En 2014, le Centrisme séduit toujours en Afrique et dans le monde arabe.

    Encore faut-il s’entendre sur le terme «centrisme» dans les deux sphères géographiques dont nous parlons.

    Il y a en fait trois positionnements au centre.

    Celui du Centrisme traditionnel, celui du milieu et celui d’un milieu entre les laïcs et les religieux.

    Le premier est encore rare mais se trouve en Tunisie où il demeure largement minoritaire, les nouvelles élections ayant consacré un pôle laïc face au parti islamique.

    Le deuxième est plus commun et plusieurs partis à travers le continent africain et le Moyen Orient s’en réclament.

    Quant au troisième, il séduit des groupes conservateurs qui veulent faire le lien entre l’Islam et la démocratie comme c’est le cas au Liban.

    > La descente aux enfers continue pour les centristes japonais

    Avec les élections anticipées réalisées par le premier ministre de droite Shinzo Abe, les centristes du parti démocrate qui furent au pouvoir il y a quelques années continuent à perdre du terrain.

    Le Parti démocrate libéral du premier ministre réélu à son poste le 24 décembre, a obtenu 291 sièges alors que le Parti démocrate (centriste) seulement 73 mais demeure la principale force d’opposition ce qui en dit long sur la victoire de Shinzo Abe alors même que le Japon est en récession mais est angoissé par la montée en puissance de la Chine, surtout du point de vue militaire et où le nationalisme dur prôné par Xi Jinping, le président chinois, est avant tout tourné contre les Japonais accusé de n’avoir jamais expié et vraiment regretté les crimes commis contre la Chine au XX° siècle.

     

    - Centriste de l’année: Hillary Clinton

    La centriste est incontournable de la politique américaine.

    Alors même qu’elle n’occupe plus aucune fonction publique depuis janvier 2013 et qu’elle n’a toujours pas annoncé si elle serait candidate à la présidence en 2016, Hillary Clinton a été une des personnalités politiques mondiales dont on a le plus parlé en 2014.

    Pas un jour sans que les médias américains et d’ailleurs parlent d’elle, de ce qu’elle est, de ce qu’elle pourrait faire à la Maison blanche, de ses chances d’être la première présidente des Etats-Unis, de ses qualités, de ses défauts, etc.

    Plus qu’Obama, elle a vampirisé la politique US cette année.

    Cet exploit est du à ce qu’elle représente, la femme politique la plus puissante des Etats-Unis depuis des années et peut-être la future première présidente du pays si elle se présente à l’élection de 2016.

    Cependant, si beaucoup lui prédisent un destin présidentiel, nombre de ses ennemis – puisqu’elle suscite des sentiments de rejet très puissants chez ceux qui ne l’aime pas – ont déjà entamé des campagnes pour détruire sa vraisemblable candidature.

    Si elle demeure la favorite incontestée pour succéder à Barack Obama, rien n’est fait, loin de là, et son parcours sera tout sauf une promenade de santé.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • L’année du Centrisme dans le monde. 2011, année difficile pour Obama pendant que le printemps arabe faisait éclore de nombreux partis centristes… pas toujours centristes!

     

     


     

    Un courant centriste existe dans tous les pays du monde. Il n’est évidemment pas uniforme. Le corpus des valeurs et des références peut varier d’un pays à l’autre. Mais ce qui fait l’unité de ce courant, où qu’il soit implanté, c’est sa vision humaniste de la société, le consensus qu’il recherche et la liberté dans l’égalité qu’il entend promouvoir.

     

    Il serait donc inexact de vouloir relativiser le Centrisme mondial uniquement par rapport aux différences culturelles qui existent dans chaque pays ou dans des groupes de pays, comme c’est aujourd’hui la mode dans les sciences sociales,

     

    Bizarrement, les tenants et les défenseurs de cette thèse relativiste du culturalisme, sont les mêmes qui prétendent exécrer le colonialisme qui l’utilisa pour démontrer sa légitimité.

     

    Affirmant que les fameuses «différences culturelles» sont toujours légitimes (alors que ce sont souvent des créations superficielles de dictatures ou de régimes autoritaires qui les mettent en avant pour refuser la liberté à leur peuple comme en Chine), ils expliquent que la démocratie républicaine prônée par le Centre et le Centrisme «occidental» n’est pas exportable en dehors de sa sphère géographique, sauf à imposer un soi-disant néocolonialisme de la pensée au monde…

     

    Pourtant, à chaque fois que la révolte et la révolution ont germé cette année, c’est bien cette «démocratie occidentale» qui était demandée par des peuples qui sont privés de liberté depuis si longtemps.

     

    C’est ce qui s’est passé, par exemple, pour le Printemps arabe.

     

    Il est vrai, toutefois, qu’une des difficultés à parler du Centre et du Centrisme dans les pays arabes vient de ce qu’il y a deux centrismes. Ou, plutôt, qu’il y a une utilisation fallacieuse du mot «centrisme» par un courant qui ne l’est pas.

     

    Le premier courant centriste est laïc et il ressemble à celui qui a cours dans le reste du monde. L’autre est porté par certains partis islamiques dits «modérés» qui prône un entre-deux entre un régime laïc et un régime religieux afin de ne pas trop effaroucher une partie de la population et de l’opinion mondiale. Autrement dit, il ne s’agit en rien de Centrisme.

     

    Beaucoup ont été dupés par ce discours qui justifiait, selon eux, cette, soi-disant, fameuse «modération»  de partis comme les Frères musulmans!

     

    aux Etats-Unis

     

    Le Centrisme a connu une année agitée aux Etats-Unis. Vilipendé par les courants extrémistes, en particulier celui d’extrême-droite et populiste du Tea Party, qui hait par-dessus tout les «modérés» dans le Parti républicain (mais aussi par le courant le plus «libéral» du Parti démocrate qui les dénonce dans son propre camp et qui a abouti au mouvement Occupy Wall Street), il a eu pourtant les honneurs tout au long de l’année.

     

    D’abord, parce que la radicalisation des républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, a fait voler en éclats ce qui restait d’un certain consensus à l’américaine où l’on arrive toujours, au dernier moment à se mettre d’accord sur une ligne médiane où chacun a fait les concessions nécessaires pour parvenir à un compromis.

     

    Or, en 2011, les élus les plus à droite ont constamment refusé de lâcher du lest sauf sous la pression de leur électorat ou des sondages, et encore. D’où une volonté de trouver une solution centriste à la crise politique.

     

    Ensuite, parce qu’un débat, initié là aussi par les républicains les plus à droite (et qui n’est que la continuation d’autres attaques du même genre les années précédentes), s’est instauré sur le centrisme de Barack Obama (qui est pourtant de plus en plus évident, ce qui d’ailleurs lui est reproché par certains qui estiment qu’il recherche trop le consensus).

     

    Par des manœuvres pourtant très grossières, c’est-à-dire en défendant des thèses extrémistes et ensuite en accusant le président des Etats-Unis de ne pas faire le grand pas qu’ils lui demandaient dans leur direction (c’est-à-dire très à droite), les républicains proches de l’extrême-droite ont réussi à faire vivre ce débat repris par certains commentateurs peu inspiré sur ce coup comme deux des éditorialistes-vedettes du New York Times, Thomas Friedman (démocrate) et David Brooks (républicain) qui se présentent comme modérés.

     

    Enfin, parce que le blocage de Washington a remis au goût du jour le «troisième homme» (assez récurrent dans les élections américaines) pour la prochaine présidentielle, en novembre 2008, qui serait le candidat centriste idéal capable de réunir les Américains et de refonder un lien social mis à mal par les extrémistes de tous bords.

     

    Une organisation baptisée «no labels» («pas d’étiquettes») a ainsi vu le jour, regroupant des démocrates et des républicains modérés qui souhaitent promouvoir une candidature indépendante des deux grands partis. Une autre initiative, veut faire désigner un candidat modéré par un vote sur internet, candidat qui ensuite se lancerait dans la bataille présidentielle.

     

    De même, les partis centristes (on oublie qu’il existe plusieurs partis centristes aux Etats-Unis, comme le Centrist Party, le Modern Whig Party ou l’American Centrist Party, même s’ils sont peu puissants et que nombre de centristes préfèrent militer dans les deux grands partis, démocrate et républicain), sont montés au créneau pour réclamer une candidature centriste.

     

    En Grande Bretagne

     

    Les Libéraux démocrates («Lib Dem»)de Nick Clegg, vice-premier ministre du gouvernement de David Cameron, ont vécu une année très mouvementée et très difficile. Avec la crise économique et la rigueur, ils ont poursuivi leur descente aux enfers dans les sondages qui avait déjà débuté en 2010. Car leur électorat, plutôt de centre-gauche, ne leur pardonne pas les mesures d’austérité prises et leur allégeance aux conservateurs.

     

    Incapables de reprendre la main, noyés entre les travaillistes et les conservateurs, les Libéraux démocrates n’ont pu imposer une image d’un parti fort et capable, à terme, d’être une alternative crédible aux deux mastodontes qui se partagent le pouvoir depuis des décennies.

     

    Même le débat sur l’Union européenne lancé par le refus de David Cameron de faire partie d’une union plus resserrée n’a pas permis aux Libéraux démocrates, qui sont très pro-européens, de faire entendre leur différence. En tout cas, pour l’instant.

     

    Si une élection avait lieu aujourd’hui, les enquêtes d’opinion promettent une débâcle aux amis de Nick Clegg qui attendent des jours meilleurs.

     

    Dans les pays arabes

     

    Le Printemps arabe a fait fleurir de très nombreux partis centristes, que ce soit en Tunisie, en Egypte ou au Maroc. De même, au Liban, s’est instauré un débat sur le centrisme revendiqué d’un certain nombre de leaders politiques.

     

    Nous avons vu, plus haut, que le terme de «centrisme» a été détourné par les partis islamistes pour se donner une certaine respectabilité de la modération en expliquant que leur «centrisme» se trouvait à équidistance de la laïcité et de la religion…

     

    Mais, dans le même temps, de très nombreux partis laïcs et répondant aux critères du Centrisme ont été mis sur pied. Ils sont, à la fois, trop nombreux (pas moins de trente-trois en Tunisie!) et pas assez puissants pour prétendre au jour d’aujourd’hui, gagner seuls une élection.

     

    Des regroupements ont déjà eu lieu dans des «alliances centristes» comme au Maroc) et il faudra voir, dans les mois et les années qui viennent comment ils vont se positionner et s’ils auront la capacité à s’imposer comme des partis puissants dans un environnement délicat où l’on ne sait pas encore si la libéralisation des régimes issus de ce Printemps arabe débouchera sur une vraie démocratie ou si cette fenêtre de liberté sera récupérée par les réactionnaires laïcs ou religieux.

     

    Dans le reste du monde

     

    En 2011, plusieurs autres faits saillants ont marqué la galaxie centriste.

     

    - Dans les pays africains, la création de partis centristes a continué sans pour autant que ceux-ci parviennent à occuper le pouvoir sauf dans des coalitions où ils sont généralement minoritaires. Mais il semble que de plus en plus de personnes sur le continent noir pensent que le salut démocratique passe par des partis situés au centre de l’échiquier politique.

     

    - En Suisse, les élections législatives ont vu une poussé centriste en même temps qu’une poussée des socialistes.

     

    - En Belgique, les centristes wallons de CdH se sont réorganisés et participent au gouvernement d’union nationale du socialiste wallon, Elio di Rupo.

     

    - En Irlande, le parti de centre-droit au pouvoir, Fianna Fail, a été remplacé par le parti de… centre-droit dans l’opposition, le Fine Gail allié au Travaillistes. Et pour couronner le tout, le Fine Gail est plus à droite que le Fianna Fail et a pourtant noué une alliance avec la gauche! Cette recomposition politique est due en grande partie à la faillite du pays qui l’a plongé dans une forte récession.

     

    - En Espagne, un embryon de parti centriste a remporté cinq sièges aux élections législatives dans un pays où le Centre était jusque là totalement phagocyté par les deux grands partis de gauche et de droite (même s’il existe depuis longtemps un parti centriste catalan).

     

    - En Pologne, le premier ministre centriste Donald Tusk a remporté les législatives et s’est succédé à lui-même.

     

    - En Bulgarie, le candidat du Centre. Rosen Plevneliev, a remporté l'élection présidentielle avec 52,5% des suffrages.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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