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  • L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La démocratie du XXI° siècle au défi du populisme

    De Platon et Aristote aux Pères fondateurs des Etats-Unis (Jefferson, Adams, Hamilton) et au théoricien de la Révolution française, l’abbé Sieyès, en passant par Bodin et Hobbes, Locke et Montesquieu, les philosophes et penseurs politiques se méfient des passions populaires.

    C’est la raison pour laquelle ils se méfiaient corollairement de la démocratie, l’originale dont parle l’Antiquité grecque, celle où le peuple gouverne et décide directement, celui où il légifère et exécute en même temps.

    On pensait avoir trouvé la solution la plus sage avec la construction intellectuelle de la démocratie représentative, avec Sieyès, Kant et quelques autres dans une articulation où le vouloir et le pouvoir n’étaient pas interdépendants mais aussi, bien sûr, avec les débuts prometteurs de la république des Etats-Unis d’Amérique où les Pères fondateurs avaient imaginé un système où les pouvoirs se bloquaient entre eux afin d’éviter que la majorité ne devienne tyrannique afin de protéger la minorité, car la démocratie républicaine s’apprécie aussi et surtout à l’aune des droits de la minorité.

     

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  • Le Centrisme dans le monde en 2016. Nouvelle présidence centriste aux Etats-Unis?

    Nombre d’événements qui se dérouleront dans le monde en 2016 concerneront les centristes directement (comme des élections présidentielles ou législatives) ou par ce qu’ils représentent dans leur combat (comme l’éventuel référendum organisé en Grande Bretagne pour ou contre l’union européenne).

     

     

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  • L’année du Centrisme dans le monde - Edition 2015. Centristes européens à la peine

    Les victoires électorales centristes ont été peu nombreuses cette année comme celle de Justin Trudeau au Canada.

    La situation est néanmoins meilleure si l’on compte les coalitions dont les formations du Centre faisaient partie tout en n’étant pas les leaders de celles-ci.

    Certaines ont permis de mettre fin à des années de régimes plus ou moins autoritaires comme en Argentine ou au Venezuela.

    Pendant ce temps, aux Etats-Unis, Hillary Clinton, une centriste, est bien placée pour remplacer un autre centriste, Barack Obama et de faire l’histoire en devenant la première femme présidente du pays.

    Mais il reste encore onze mois de campagne.

    En Europe, les centristes ont conquis des positions comme en Espagne.

    Mais ils ont aussi beaucoup perdu comme en Grande Bretagne et en Pologne.

    Au Portugal, ils ont remporté les élections mais se sont retrouvés dans l’opposition du fait d’une alliance inédite entre les socialistes et l’extrême-gauche.

     

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  • La radicalisation de la Gauche menace son courant «centriste»

    Alors que Manuel Valls veut conduire une politique social-libérale en France, ce courant «centriste» de la gauche né dans les années 1990 sous la dénomination «Troisième voie» et mis en œuvre, entre autres, par Bill Clinton aux Etats-Unis, Tony Blair en Grande Bretagne ou Gerhard Schröder en Allemagne, est désormais attaqué de front par les tenants d’une gauche radicale, mais pas seulement, qui met son avenir en péril.

    Car, dans le même temps, les militants ainsi que les sympathisants des partis de gauche semblent de plus en plus séduits par les discours qui remettent à la mode les vielles antiennes de l’affrontement des classes et de la destruction du capitalisme avec le retour de la stigmatisation des riches et le vilipendage des banques ainsi que de cette fameuse «finance internationale», sorte de secte secrète qui gouvernerait le monde à son seul profit.

     

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  • Le tripartisme FN-PS-UMP annonce une «tricoalition» Droite-Centre-Gauche

    Le tripartisme qui se met en place lentement depuis 2002 et la présence improbable de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle n’est qu’une étape vers une recomposition plus profonde de l’échiquier politique qui devrait, à terme, se décliner en une «tricoalition» Droite (droite radicale et extrême-droite)-Centre (axe central avec sociaux-libéraux, libéraux sociaux et libéraux réformistes)-Gauche (gauche radicale et extrême-gauche).

    La France, ici, ne ferait que se fondre dans ce mouvement plus large qui touche la plupart des pays démocratiques, à des vitesses de changement variables.

    En Allemagne, sur les flancs de la coalition centriste CDU-SPD, il y a Die Linke, le parti de la gauche radicale et désormais l’afD (Alternative für Deutschland), parti de la droite radicale.

    Au Royaume Uni, la recomposition est moins visible même si face à la coalition conservateurs-libéraux, on trouve désormais l’UKIP, parti de droite radicale voire d’extrême-droite mais, de l’autre côté, le Parti travailliste est toujours scindé en deux avec un courant centre-gauche (souvent plus à droite que les libéraux!) et un autre gauche-gauche.

    Aux Etats-Unis, la droite radicale du Parti républicain fait pendant à la gauche du Parti démocrate alors qu’un espace central existe qui permet à Barack Obama d’avoir été élu à la Maison blanche et fait d’Hillary Clinton la favorite pour la présidentielle 2016, tous deux étant centristes.

    Et les excès des radicaux du Parti républicain, devraient, tôt ou tard, amener les plus modérés de cette formation à se rapprocher des modérés du Parti démocrate.

    En Espagne, on assiste à l’émergence d’une gauche radicale avec le parti Podemos mais aussi d’un Centre avec le parti Ciudadanos face aux conservateurs du Parti populaire et à la gauche traditionnelle du PSOE, tous deux en perte de vitesse.

    Et ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres.

    Mais ne nous y trompons pas, l’alternative gauche-droite qui a dominé la vie politique depuis le début de la V° République n’a jamais consisté en un bipartisme.

    Deux exemples.

    Ainsi, en 1978 et en 1986, la victoire de la «droite» face à la «gauche» est celle du RPR et de l’UDF face au PS et au PC.

    En 1981, la victoire de la «gauche» sur la «droite» est celle du PS et du PC sur le RPR et l’UDF.

    Ce que montre la montée actuelle du FN, c’est la possibilité d’un match à trois qui préfigure celui qui opposera les coalitions droite radicale-extrême-droite, gauche modérée-centre-droite modérée, gauche radicale-extrême-gauche.

    Bien entendu, des inconnues subsistent pour savoir comment le régime de la V° République peut s’adapter à cette recomposition du paysage politique.

    Prenons le cas où la coalition centrale occupe le siège de président de la république et possède le plus d’élus à l’Assemblée nationale sans avoir la majorité.

    Elle pourrait alors être en charge des affaires même avec un gouvernement minoritaire face à la coalition de droite et la coalition de gauche même si des alliances ponctuelles entre ces deux extrêmes pourraient avoir lieu sur certaines questions mais sans doute pas sur un contrat de gouvernement qui leur permettrait d’être une alternative.

    Reste que ce pourrait être les institutions qui seraient amenées à changer face à cette nouvelle donne politique avec l’établissement d’une proportionnelle intégrale ou d’une dose forte de celle-ci pour les législatives et une prime à la coalition arrivée en tête afin qu’elle puisse gouverner en disposant d’une majorité à l’Assemblée nationale comme cela se fait dans certains pays déjà.

    Quoi qu’il en soit, l’émergence de cette «tricoalition» en France et dans d’autres pays devrait avoir lieu mais, surtout, elle est hautement souhaitable.

    Elle permettrait enfin de clarifier le débat politique au moment où les pays démocratiques et républicains doivent faire face à des enjeux capitaux pour leur avenir.

    Et, sans doute, «débarrassées» de leurs alibis modérés et responsables, la droite et la gauche radicales ainsi que leurs alliés extrémistes montreraient finalement leurs irresponsabilités et leurs clientélismes qui conduisent, petit à petit, la France dans la pente si dangereuse d’un populisme qui n’a jamais donné rien de bon et qui se fracasse tôt ou tard contre le mur indestructible des réalités.

    Espérons que cette recomposition ne tardera pas trop.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre doit contrer la montée des populistes et des démagogues irresponsables

    A entendre le Front national en France, Syriza en Grèce, Podemos en Espagne, Ukip en Grande Bretagne et quelques autres démagogues obscurantistes à travers l’Europe, il suffirait d’être contre le libéralisme, tant politique qu’économique, et contre l’Union européenne pour que demain soit le paradis sur terre.

    Ce populisme démagogique qui prétend sans ridicule et pudeur que l’on peut s’affranchir des règles de la bonne gouvernance pour qu’un avenir radieux utopique s’installe, a toujours existé et a toujours conduit à des catastrophes pour les peuples qui lui ont fait confiance, rappelons-nous du nazisme et du communisme et de leurs camps de concentration respectifs.

    Il n’est guère étonnant, par exemple, de voir que Marine Le Pen (Front national) et Alexis Tsipras (Syriza), l’une d’extrême-droite, l’autre d’extrême-gauche, avoir comme ami commun Vladimir Poutine, lui-même nostalgique que la grandeur de l’Union soviétique.

    Non pas que la vérité se trouve nécessairement à Bruxelles ou à Wall Street.

    En revanche, elle n’est certainement pas dans les rassemblements populistes des places Syntagma d’Athènes ou Puerta del Sol de Madrid, ni lors du défilé frontiste de Paris qui s’accapare Jeanne d’Arc.

    Que ce soit Marine Le Pen, Alexis Tsipras, Pablo Iglesias (Podémos), Nigel Farage (Ukip) et quelques autres, l’irresponsabilité est de mise ce qui n’est guère étonnant sachant que les solutions d’extrême-droite ou d’extrême-gauche ont toujours conduit dans le mur au cours de l’histoire humaine parce qu’elles tentent, au-delà de leurs relents nauséabonds, de faire entrer la réalité dans le moule d’une pensée inepte et intolérante.

    Cependant, elles parviennent à séduire une part importante des électeurs qui, devant les épreuves et les nécessaires décisions difficiles et responsables, préfèrent la fuite en avant dans l’espoir puéril et immature que les choses s’arrangeront d’elles-mêmes.

    Il faut dire, malheureusement, que ces électeurs sont souvent trompés par les dirigeants des différents pays en question – qui n’osent pas prendre leurs responsabilités en expliquant la réalité de la situation – avant de se réfugier dans le vote contestataire et irrationnel.

    Toujours est-il, par quel miracle les recettes éculées auxquelles se réfèrent ces leaders populistes qui ont toujours échoué par le passé, marcheraient aujourd’hui et demain?

    Et ce même si les situations politiques, économiques et sociales sont difficiles.

    Ce n’est pas parce qu’il y a des problèmes que l’on doit se tourner vers de fausses solutions qui donneront des résultats encore pires.

    Ayant dit cela, ce que demande également une grande partie des électeurs du Front national, de Syriza ou de Podemos qui sont dans un désarroi compréhensible face à la crise, c’est que les politiques s’intéressent à eux, qu’ils aient droit à ce respect que le Centrisme reconnait comme une valeur fondamentale du vivre ensemble, à cette dignité qui est due à toute personne et que l’on travaille à bâtir une société plus juste, c’est-à-dire celle, qui par un juste équilibre humaniste, s’efforce dans une égalité des chances, d’offrir une existence décente à tous ceux qui le souhaitent.

    Sans cette approche humaniste, non seulement, ces populistes démagogues ont encore de beaux jours devant eux pour tromper les peuples par leurs fausses promesses et leur rhétorique révolutionnaire, mais la démocratie républicaine  -- déjà attaquée par les terroristes fanatiques – bâtie sur les fondements des principes libéraux va lentement s’enfoncer dans une crise dont l’issue n’est rien moins que sa pérennité au cours de ce XXI° siècle.

    Et si personne de sensé n’attend que ces populistes démagogues soient des leaders responsables et honnêtes, ces deux dernières qualités sont des conditions sine qua non pour ceux qui se réclament des valeurs démocrates et républicaines.

    De ce point de vue, les partis centristes ont un rôle fondamental à jouer en étant, d’abord, les défenseurs intransigeants de cette démocratie républicaine ainsi que les censeurs vigilants de ce populisme et cette démagogie, en la dénonçant sans répit tout en proposant des solutions humanistes aux problèmes qui assaillent actuellement nombre de pays européens.

    En France, l’UDI et le Mouvement démocrate doivent être mobilisés et pugnaces.

    Et l’on ne peut que se féliciter de l’agressivité, au sens positif du terme, dont, jusqu’à présent, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, fait montre face au Front national.

    Mais il reste l’essentiel, proposer un vrai projet centriste mobilisateur et juste.

    Et là, l’attente devient longue.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme dans le monde en 2015. Des espoirs et des interrogations

    - Barack Obama peut-il tenir son agenda centriste?

    La fin de l’année 2014 a été pour le moins paradoxale pour Barack Obama.

    Premier acte, les démocrates perdent les élections de «midterm» (mi-mandat, c’est-à-dire entre deux élections présidentielles) et se retrouvent non seulement minoritaires à la Chambre des représentants, ce qu’ils étaient déjà, mais aussi au Sénat où ils étaient majoritaires depuis 2006.

    Et il semble bien que les électeurs aient voulu sanctionner un président qu’ils sentent trop éloigné d’eux en votant pour les républicains mais, beaucoup plus, en n’allant pas voter, la participation à ces élections étant une des plus faibles jamais enregistrées aux Etats-Unis.

    Deuxième acte, Barack Obama réagit immédiatement et décide une de mener une offensive politique, lui qui n’a plus rien à perdre puisqu’il n’est plus concerné par aucune élection avant la fin de son mandat en 2016.

    Il prend ainsi une décision pour régulariser temporairement des millions d’immigrants clandestins devant l’inertie du Congrès en la matière principalement due aux républicains, il fait confirmer par le Sénat encore démocrate des dizaines de hauts fonctionnaires dont les républicains bloquaient la nomination et il entame un processus de normalisation des relations avec Cuba après cinquante ans de brouille et d’embargo, à la grande fureur des républicains de la droite radicale comme Marco Rubio, sans oublier un accord sur la lutte contre la pollution avec la Chine qui énerve une grande partie des républicains qui nient la réalité que la pollution soit due au réchauffement climatique.

    Et il parle d’agir tous azimuts, là où il aura le pouvoir de le faire et il a cette capacité grâce aux pouvoirs qu’il tient de la Constitution, tout en indiquant qu’il appliquera son veto à nombre de décisions que pourraient prendre le Congrès dominé par les républicains (dont l’abrogation de la loi sur l’assurance santé ou l’interdiction de l’avortement, par exemple), ceux-ci n’ayant pas assez de voix pour contrer ce veto présidentiel.

    Le volontarisme d’Obama semble payer puisque le voilà en hausse dans les sondages d’opinion (48% des Américains approuvent son action selon Gallup à la fin décembre 2014 alors qu’au début du mois ils étaient 41%) et qu’il prend les républicains par surprise et surtout les met en porte-à-faux vis-à-vis des Américains en disant en substance, «je suis obligé d’agir parce que vous n’agissez pas, mais vous pouvez toujours prendre des décisions sur les sujets dont je me suis occupé».

    Dans le même temps, la croissance économique des Etats-Unis demeure forte et le taux de chômage est le plus bas de 1999 et le boom économique sous la présidence de Bill Clinton à 5,6% de la population active (même si les salaires stagnent, un des grands reproches fait à Obama par les Américains).

    Dès lors, on peut se demander si Barack Obama ne va pas être capable de réaliser un certain nombre de politiques qui lui tiennent à cœur et tenir son agenda centriste alors que la plupart des commentateurs l’avaient enterré définitivement après la défaite de novembre dernier, estimant que les deux dernières années de sa présidence serait un calvaire pour lui.

    Cet agenda contient la pérennisation de sa loi sur l’assurance santé, une revalorisation des bas revenus et une fiscalité plus juste en faveur des classes moyennes ainsi qu’une grande loi sur l’immigration, toutes choses qui sont à sa portée.

    En revanche, il lui sera sans doute difficile de faire passer une loi sur le contrôle des ventes d’armes à feu.

    En matière de politique étrangère, la lutte contre Isis (ou Daesh), l’organisation de l’état islamique risque d’être de longue haleine et ne pas donner des résultats probants avant que son successeur ne soit élu même si un large consensus existe dans la classe politique pour lutter avec tous les moyens possibles contre le terrorisme.

    D’autre part, Barack Obama sera peut-être capable de gouverner avec l’aile la moins à droite du Parti républicain (on n’ose pas dire la plus modérée…) et de passer ainsi un certain nombre de législations bipartisanes.

    En effet, majoritaires dans les deux assemblées du Congrès, les républicains ne peuvent plus avoir comme excuse que le parlement, coupé en deux jusqu’à présent, était bloqué à cause des démocrates.

    Il va leur falloir prouver aux Américains, deux ans avant la prochaine présidentielle, qu’ils ne sont pas le parti du non («no party») comme ils ont été baptisés par les médias et qu’ils peuvent être plus préoccupés par l’avenir du pays que par torpiller toutes les actions du président afin d’être réélus dans leurs circonscriptions grâce aux voix des extrémistes qui veulent bloquer Washington à perpétuité.

    En outre, la bonne tenue de l’économie américaine – que les républicains tentent actuellement de récupérer sans convaincre beaucoup de monde qu’elle doit être portée à leur crédit – va certainement permettre de crédibiliser l’action de Barack Obama, malheureusement trop tard pour lui et les démocrates en terme de résultat électoral, les élections de «midterm» étant venues un peu trop tôt.

    Mais la bonne conjoncture économique, si elle continue en 2015 comme cela est prévu, pourrait bénéficier au prochain candidat démocrate à la présidentielle qui pourrait être Hillary Clinton.

     

    - Hillary Clinton, candidate centriste?

    En 2015 on devrait enfin savoir si Hillary Clinton sera ou non candidate à la primaire démocrate pour les élections présidentielles de 2016, même si elle pourrait attendre le début 2016 pour se déclarer afin de n’être pas la cible trop tôt de toute la gauche du Parti démocrate et de tout le Parti républicain.

    Si peu de personnes doutent de la réalité de cette candidature, rien n’est pourtant sûr à 100%.

    Favorite des sondages, Hillary Clinton voudrait bien marquer l’histoire en étant la première femme à devenir président des Etats-Unis.

    Néanmoins, elle sait que la campagne sera rude et que les coups bas seront nombreux tant à droite avec les républicains radicaux qu’à gauche avec les démocrates radicaux, deux camps opposés qui se rejoignent actuellement dans les critiques de celle qui est depuis toujours une centriste.

    Elle a vécu cela en 2007lorsqu’elle a perdu les primaires démocrates face à Barack Obama.

    Reste qu’elle voudrait appliquer son programme centriste d’une Amérique juste à l’intérieur et forte à l’extérieur.

    Actuellement peu de démocrates seront capables de lui disputer sa candidature et elle battrait tous les républicains qui lui seraient opposés assez facilement.

    Mais l’élection est dans 22 mois…

     

    - Les républicains vont-ils se recentrer?

    Pour avoir une chance de remporter les élections présidentielles de 2016, les républicains doivent absolument se recentrer tout en ne perdant pas leur aile radicale, voire d’extrême-droite.

    Ils avaient commencé à le faire avant les élections de mi-mandat en mettant en sourdine toutes leurs attaques virulentes contre Obama et en adoptant profil bas sur toutes les législations controversées qu’ils souhaitent néanmoins toujours adopter.

    Mais les élections étant passées, les chefs républicains vont devoir tenir leurs troupes pour que les extrémistes n’aient pas la possibilité de faire adopter des mesures trop clivantes et qu’ils ne monopolisent pas la parole dans les médias.

    Cela ne va pas être aussi simple que cela puisque, dans le même temps, les candidats à la primaire républicaine vont se déclarer les uns après les autres et vont, sans doute, accaparer cette parole, notamment les candidats les plus radicaux.

    Dès lors, en cette année 2015, on devrait voir un étrange ballet entre modération et radicalité dans les rangs républicains où, sans doute, il sera difficile d’y voir clair, les choses devenant moins obscures en 2016 au moment où les principaux candidats à la candidature émergeront avant que le candidat à la présidentielle ne soit choisi.

     

    - Les centristes britanniques ont-ils un avenir?

    Ils avaient été la bonne surprise des dernières législatives avec un score surprenant (23% des voix), seront-ils la mauvaise surprise des prochaines où ils plafonnent à 6% des voix?!

    «Ils», ce sont les «LibDems», les centristes britanniques.

    Le parti libéral-démocrate (Liberal Democrats ou LibDems) est un parti résolument centriste, formé en 1988, issu de la fusion entre le Parti libéral de centre-droit et le Parti social-démocrate (SPD) de centre-gauche qui regroupait d’anciens travaillistes. Actuellement, les LibDems ont formé une coalition gouvernementale avec le Parti conservateur de David Cameron où leur leader, Nick Clegg, est vice-premier ministre.

    Mais, au fil des ans, la popularité de ce dernier s’est effondrée entraînant celle de son parti.

    Elus sur un programme de centre-gauche avec de nombreuses promesses de Clegg en faveur de la classe moyenne, les députés LibDems ont en effet apporté leur soutien à un gouvernement très conservateur.

    Du coup, leurs électeurs les ont quittés en masse.

    Crédités de 5% à 6% des intentions de vote, seront-ils capables d’exister après le scrutin qui devrait se dérouler avant mai prochain?

    Pour certains analystes, ils pourront sans doute continuer être le parti charnière lors d’une prochaine coalition avec les conservateurs ou les travaillistes du fait de leur fort ancrage local qui leur garantit un certain nombre d’élus même en cas de mauvais score.

    Reste que l’existence d’un Centre britannique fort qui avait été évoqué lors la campagne des législatives de 2010 et qui n’avait que partiellement réalisée avec des résultats en-dessous des espérances du Parti libéral-démocrate, semble bien loin.

    Ce sera plutôt une lutte pour la survie que les centristes mèneront dans les prochains mois.

     

    - Renouveau du Centre en Allemagne?

    En Allemagne, les centristes ont pratiquement disparu ou, plutôt, ils se trouvent majoritairement désormais au centre-droit à l’intérieur de la CDU, le parti démocrate-chrétien dirigé par Angela Merkel (on en trouve aussi au Parti social-démocrate rénové et plus situé au centre-gauche qu’auparavant) dont la ligne politique est plus à droite qu’au centre, même si la chancelière allemande gouverne plutôt de manière modérée.

    Mais il ne faut pas oublier qu’en Allemagne, c’est une coalition droite-gauche qui est au pouvoir suite aux résultats serrés des dernières législatives, même si c’est la CDU (et la CSU, sa branche bavaroise nettement plus à droite) qui est arrivée en tête.

    Cette grande coalition a eu paradoxalement un effet négatif sur l’espace centriste qui s’est nettement réduit ces dernières années après l’effondrement du Parti libéral qui était l’élément centriste des coalitions avec la CDU ou les sociaux-démocrates du SPD.

    De plus, le Parti libéral a opéré une véritable révolution idéologique en se positionnant à la droite de la CDU…

    Cependant, on pourrait voir dans les années qui viennent un repositionnement plus au centre de la CDU (comme cela a été le cas avec le SPD qui est dorénavant concurrencé par un parti à sa gauche, Die Linke) avec l’apparition d’un parti de droite radicale dans le paysage politique allemand, l’AfD qui a obtenu 7% des suffrages aux élections européennes et qui séduit de plus en plus de conservateurs.

    Ce recentrage de la CDU avec, à sa droite, un parti résolument de droite conservatrice serait une nouveauté dans le paysage politique du pays depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale au moment où monte cette vague anti-islam avec les manifestations organisée par l’organisation Pegida («Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident») qui est en train de se faire un espace dans ce même paysage.

     

    - Les centristes dans le monde face à des élections

    Dans plusieurs pays auront lieu des élections législatives où les centristes peuvent tout aussi bien tirer leur épingle du jeu que d’être mis hors de ce jeu politique.

    C’est le cas, par exemple, en Grèce, le 25 janvier prochain où un nouveau parti centriste La rivière (To potami) espère pouvoir être l’élément-clé d’une prochaine coalition même si les sondages ne le créditent qu’autour de 4% à 5% des voix.

    Dirigé par l'ancien journaliste de télévision Stavros Theodorakis, il espère pouvoir être l’élément modérateur et consensuel face à la montée en puissance du parti de la gauche radicale, Syriza, favori des sondages.

    Voulant appliquer une politique «modérée», Theodorakis a déclaré: «Nous dirons à Syriza qu'il faut une politique pro-européenne. Le maintien dans l'euro ne peut être remis en cause. Nous dirons à Nouvelle Démocratie de ne pas se laisser tenter par le populisme et par une politique d'extrême droite».

    En Espagne, le parti centriste Union progrès et démocratie tentera lors des législatives qui doivent se tenir cette année à une date encore indéfinie, de monter en puissance eux qui n’ont actuellement que 5 députés du 350 au parlement.

    Dominé jusqu’ici par deux grands partis (le Parti socialiste à gauche et le Parti populaire à droite et actuellement au pouvoir), le paysage politique pourrait évoluer avec le prochain scrutin national et donner plus de visibilité à un Centre espagnol qui en manque pour l’instant.

    Au Danemark, le Venstre, Danmarks Liberale Parti, le Parti libéral centriste – premier parti danois au parlement – tentera lors des prochaines législatives qui se tiendront au plus tard en septembre prochain de reconquérir le pouvoir qu’il a du laisser à une coalition de gauche lors du dernier scrutin de 2011.

    En Israël, les prochaines législatives du mois de mars pourraient voir une recomposition du paysage politique.

    Pas moins de trois formations se revendiquant centristes seront présentes.

    Il y a Hatnuah dirigée par Tzipi Livni, ancien présidente du parti centriste Kadima formé par Ariel Sharon et qui eut sont heure de gloire avec le gouvernement d’Ehoud Olmert après la victoire aux législatives de 2006 (il fut également le vainqueur des législatives de 2009 mais c’est le Likoud de Benjamin Netanyahou qui prit la tête d’une coalition gouvernementale de droite).

    Hatnuah fait liste commune avec le parti Avoda (ancien Parti travailliste) de Yitshak Herzog et cette alliance, baptisée «Camp sioniste» est créditée de 24 sièges à la Knesset (parlement) dans les sondages, soit un de plus que le Likoud.

    Il y a le parti Yesh Atid de Yaïr Lapid qui était dans la coalition gouvernementale formée par Netanyahou et qui était en nette perte de vitesse jusqu’à une remontée dans les sondages fin 2014, début 2015 dans lesquels il est crédité dorénavant de 12 sièges.

    Enfin, il y a le parti Koulanou créé en 2014 par Moshé Kahlon, ancien proche de Netanyahou, un nouveau venu qui se déclare de centre-droit et qui est crédité dans les récents sondages de 7 sièges.

    On devrait donc voir dans la prochaine coalition qui sera formée au moins un parti centriste que ce soit avec la Gauche ou la Droite même si Yesh Atid et Koulanou réfléchissent à former eux-mêmes leur propre coalition centriste face au Camp sioniste et à Netanyahou.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • La non-Europe crée un chômage de masse

    La France, après l’Espagne, vient d’établir un nouveau record, très peu enviable, du nombre le plus important de chômeurs depuis des décennies. Et la situation risque de se détériorer encore au cours de cette année comme l’avait annoncé François Hollande en 2012.

    Le président de la république espère toutefois que la courbe du chômage s’inversera à la fin de 2013. Vœu pieux ou réalité, on le saura dans quelques mois…

    Ce que l’on sait avec certitude, en revanche, c’est que l’absence d’Europe est une des raisons principales qui nous a mis dans cette situation si difficile et que sans un renforcement de celle-ci, la France mais également tous les autres nations européennes (mais oui, même l’Allemagne) auront beaucoup de mal à s’en sortir.

    Le chacun pour soi n’est plus une option, si elle l’a jamais été.

    Si les Etats-Unis peuvent faire de la relance seuls de leur côté, c’est qu’ils sont la première puissance mondiale avec une monnaie qui est encore aujourd’hui la devise universelle et ils en jouent comme cela a toujours été le cas des plus forts dans les relations internationales (regardons ce que fait également la Chine qui ferme son marché et bénéficie de l’ouverture des marchés étrangers dont l’européen, ce qui lui permet d’avoir des taux de croissance si élevés).

    Et cela donne des résultats. Il y a moins d’Américains au chômage, ils se créent des emplois et la croissance outre-Atlantique pour le premier trimestre 2013 a été de 2,5%.

    Et si la France s’est cassée les dents en 1981 (et a du changer toute sa politique économique en 1983) en voulant faire de la relance toute seule, c’est qu’elle n’est plus qu’une puissance moyenne et que sa devise de l’époque, le franc, n’avait rien d’une monnaie forte et stable…

    Mais l’Europe, elle…

    En effet, rien n’empêcherait l’Europe unie, avec une politique économique, financière et monétaire commune de prendre des mesures, à la fois, de rigueur budgétaire indispensable dans certains domaines, de solidarités obligatoire entre les différents pays de l’Union et de relance essentielle de l’économie afin de créer cette croissance indispensable à la baisse du chômage, tout en imposant son point de vue et ses intérêts au reste de la planète, tout au moins en faisant que ceux-ci aient un réel poids.

    Cette politique européenne concertée et axée sur ces trois grands domaines est, en plus, demandée par la communauté internationale et les grandes organisations internationales comme le FMI (Fonds monétaire international) ou l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique).

    Le Centre sait cela depuis longtemps et c’est pourquoi sa bataille pour une Europe fédérale, loin d’être béatement romantique, est fondée sur une analyse sérieuse et responsable de la réalité économique et sociale des pays de l’Union.

    Il semble malheureusement que l’on ne prenne pas le chemin d’un renforcement fédéral de l’Union européenne actuellement. Demain, avec une situation encore plus détériorée, cela sera sans doute incontournable mais peut-être trop tard…

    Aujourd’hui, la grande majorité des hommes et femmes politiques européens, dans leur grande majorité, manquent de vision et de courage pour porter ce projet. Quant aux peuples européens, ils demeurent focalisés sur leurs petits intérêts à court terme, ne comprenant pas que s’ils veulent les sauvegarder à moyen et long terme et même les renforcer, cela ne pourra que se faire qu’avec plus d’Europe.

    Le grand dessein de l’Europe est le seul qui peut apporter une réponse au chômage de masse et à une croissance anémique.

    Imaginons ce qu’une Europe fédérale pourrait aujourd’hui décider et, grâce à sa puissance, comment elle pourrait agir.

    Les scénarios fictions sont actuellement la seule chose qui nous permette d’espérer dans des lendemains meilleurs. Jusqu’à ce que ces possibles lendemains s’évanouissent et ne reviennent pas avant longtemps ou jamais.

    A moins qu’une «bonne guerre» (qui permet, c’est vrai, de régler la question du chômage mais à quel prix!) vienne, comme en 1939, tout détruire, faute d’avoir su construire quand il en était encore temps.

    La solution par la guerre a été, pendant longtemps, une grande spécialité européenne. Si elle était une nouvelle fois mise en pratique, elle signifierait la faillite totale des Européens, de tous les Européens…

    Raison de plus pour agir ensemble.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • L’année du Centrisme dans le monde. 2011, année difficile pour Obama pendant que le printemps arabe faisait éclore de nombreux partis centristes… pas toujours centristes!

     

     


     

    Un courant centriste existe dans tous les pays du monde. Il n’est évidemment pas uniforme. Le corpus des valeurs et des références peut varier d’un pays à l’autre. Mais ce qui fait l’unité de ce courant, où qu’il soit implanté, c’est sa vision humaniste de la société, le consensus qu’il recherche et la liberté dans l’égalité qu’il entend promouvoir.

     

    Il serait donc inexact de vouloir relativiser le Centrisme mondial uniquement par rapport aux différences culturelles qui existent dans chaque pays ou dans des groupes de pays, comme c’est aujourd’hui la mode dans les sciences sociales,

     

    Bizarrement, les tenants et les défenseurs de cette thèse relativiste du culturalisme, sont les mêmes qui prétendent exécrer le colonialisme qui l’utilisa pour démontrer sa légitimité.

     

    Affirmant que les fameuses «différences culturelles» sont toujours légitimes (alors que ce sont souvent des créations superficielles de dictatures ou de régimes autoritaires qui les mettent en avant pour refuser la liberté à leur peuple comme en Chine), ils expliquent que la démocratie républicaine prônée par le Centre et le Centrisme «occidental» n’est pas exportable en dehors de sa sphère géographique, sauf à imposer un soi-disant néocolonialisme de la pensée au monde…

     

    Pourtant, à chaque fois que la révolte et la révolution ont germé cette année, c’est bien cette «démocratie occidentale» qui était demandée par des peuples qui sont privés de liberté depuis si longtemps.

     

    C’est ce qui s’est passé, par exemple, pour le Printemps arabe.

     

    Il est vrai, toutefois, qu’une des difficultés à parler du Centre et du Centrisme dans les pays arabes vient de ce qu’il y a deux centrismes. Ou, plutôt, qu’il y a une utilisation fallacieuse du mot «centrisme» par un courant qui ne l’est pas.

     

    Le premier courant centriste est laïc et il ressemble à celui qui a cours dans le reste du monde. L’autre est porté par certains partis islamiques dits «modérés» qui prône un entre-deux entre un régime laïc et un régime religieux afin de ne pas trop effaroucher une partie de la population et de l’opinion mondiale. Autrement dit, il ne s’agit en rien de Centrisme.

     

    Beaucoup ont été dupés par ce discours qui justifiait, selon eux, cette, soi-disant, fameuse «modération»  de partis comme les Frères musulmans!

     

    aux Etats-Unis

     

    Le Centrisme a connu une année agitée aux Etats-Unis. Vilipendé par les courants extrémistes, en particulier celui d’extrême-droite et populiste du Tea Party, qui hait par-dessus tout les «modérés» dans le Parti républicain (mais aussi par le courant le plus «libéral» du Parti démocrate qui les dénonce dans son propre camp et qui a abouti au mouvement Occupy Wall Street), il a eu pourtant les honneurs tout au long de l’année.

     

    D’abord, parce que la radicalisation des républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, a fait voler en éclats ce qui restait d’un certain consensus à l’américaine où l’on arrive toujours, au dernier moment à se mettre d’accord sur une ligne médiane où chacun a fait les concessions nécessaires pour parvenir à un compromis.

     

    Or, en 2011, les élus les plus à droite ont constamment refusé de lâcher du lest sauf sous la pression de leur électorat ou des sondages, et encore. D’où une volonté de trouver une solution centriste à la crise politique.

     

    Ensuite, parce qu’un débat, initié là aussi par les républicains les plus à droite (et qui n’est que la continuation d’autres attaques du même genre les années précédentes), s’est instauré sur le centrisme de Barack Obama (qui est pourtant de plus en plus évident, ce qui d’ailleurs lui est reproché par certains qui estiment qu’il recherche trop le consensus).

     

    Par des manœuvres pourtant très grossières, c’est-à-dire en défendant des thèses extrémistes et ensuite en accusant le président des Etats-Unis de ne pas faire le grand pas qu’ils lui demandaient dans leur direction (c’est-à-dire très à droite), les républicains proches de l’extrême-droite ont réussi à faire vivre ce débat repris par certains commentateurs peu inspiré sur ce coup comme deux des éditorialistes-vedettes du New York Times, Thomas Friedman (démocrate) et David Brooks (républicain) qui se présentent comme modérés.

     

    Enfin, parce que le blocage de Washington a remis au goût du jour le «troisième homme» (assez récurrent dans les élections américaines) pour la prochaine présidentielle, en novembre 2008, qui serait le candidat centriste idéal capable de réunir les Américains et de refonder un lien social mis à mal par les extrémistes de tous bords.

     

    Une organisation baptisée «no labels» («pas d’étiquettes») a ainsi vu le jour, regroupant des démocrates et des républicains modérés qui souhaitent promouvoir une candidature indépendante des deux grands partis. Une autre initiative, veut faire désigner un candidat modéré par un vote sur internet, candidat qui ensuite se lancerait dans la bataille présidentielle.

     

    De même, les partis centristes (on oublie qu’il existe plusieurs partis centristes aux Etats-Unis, comme le Centrist Party, le Modern Whig Party ou l’American Centrist Party, même s’ils sont peu puissants et que nombre de centristes préfèrent militer dans les deux grands partis, démocrate et républicain), sont montés au créneau pour réclamer une candidature centriste.

     

    En Grande Bretagne

     

    Les Libéraux démocrates («Lib Dem»)de Nick Clegg, vice-premier ministre du gouvernement de David Cameron, ont vécu une année très mouvementée et très difficile. Avec la crise économique et la rigueur, ils ont poursuivi leur descente aux enfers dans les sondages qui avait déjà débuté en 2010. Car leur électorat, plutôt de centre-gauche, ne leur pardonne pas les mesures d’austérité prises et leur allégeance aux conservateurs.

     

    Incapables de reprendre la main, noyés entre les travaillistes et les conservateurs, les Libéraux démocrates n’ont pu imposer une image d’un parti fort et capable, à terme, d’être une alternative crédible aux deux mastodontes qui se partagent le pouvoir depuis des décennies.

     

    Même le débat sur l’Union européenne lancé par le refus de David Cameron de faire partie d’une union plus resserrée n’a pas permis aux Libéraux démocrates, qui sont très pro-européens, de faire entendre leur différence. En tout cas, pour l’instant.

     

    Si une élection avait lieu aujourd’hui, les enquêtes d’opinion promettent une débâcle aux amis de Nick Clegg qui attendent des jours meilleurs.

     

    Dans les pays arabes

     

    Le Printemps arabe a fait fleurir de très nombreux partis centristes, que ce soit en Tunisie, en Egypte ou au Maroc. De même, au Liban, s’est instauré un débat sur le centrisme revendiqué d’un certain nombre de leaders politiques.

     

    Nous avons vu, plus haut, que le terme de «centrisme» a été détourné par les partis islamistes pour se donner une certaine respectabilité de la modération en expliquant que leur «centrisme» se trouvait à équidistance de la laïcité et de la religion…

     

    Mais, dans le même temps, de très nombreux partis laïcs et répondant aux critères du Centrisme ont été mis sur pied. Ils sont, à la fois, trop nombreux (pas moins de trente-trois en Tunisie!) et pas assez puissants pour prétendre au jour d’aujourd’hui, gagner seuls une élection.

     

    Des regroupements ont déjà eu lieu dans des «alliances centristes» comme au Maroc) et il faudra voir, dans les mois et les années qui viennent comment ils vont se positionner et s’ils auront la capacité à s’imposer comme des partis puissants dans un environnement délicat où l’on ne sait pas encore si la libéralisation des régimes issus de ce Printemps arabe débouchera sur une vraie démocratie ou si cette fenêtre de liberté sera récupérée par les réactionnaires laïcs ou religieux.

     

    Dans le reste du monde

     

    En 2011, plusieurs autres faits saillants ont marqué la galaxie centriste.

     

    - Dans les pays africains, la création de partis centristes a continué sans pour autant que ceux-ci parviennent à occuper le pouvoir sauf dans des coalitions où ils sont généralement minoritaires. Mais il semble que de plus en plus de personnes sur le continent noir pensent que le salut démocratique passe par des partis situés au centre de l’échiquier politique.

     

    - En Suisse, les élections législatives ont vu une poussé centriste en même temps qu’une poussée des socialistes.

     

    - En Belgique, les centristes wallons de CdH se sont réorganisés et participent au gouvernement d’union nationale du socialiste wallon, Elio di Rupo.

     

    - En Irlande, le parti de centre-droit au pouvoir, Fianna Fail, a été remplacé par le parti de… centre-droit dans l’opposition, le Fine Gail allié au Travaillistes. Et pour couronner le tout, le Fine Gail est plus à droite que le Fianna Fail et a pourtant noué une alliance avec la gauche! Cette recomposition politique est due en grande partie à la faillite du pays qui l’a plongé dans une forte récession.

     

    - En Espagne, un embryon de parti centriste a remporté cinq sièges aux élections législatives dans un pays où le Centre était jusque là totalement phagocyté par les deux grands partis de gauche et de droite (même s’il existe depuis longtemps un parti centriste catalan).

     

    - En Pologne, le premier ministre centriste Donald Tusk a remporté les législatives et s’est succédé à lui-même.

     

    - En Bulgarie, le candidat du Centre. Rosen Plevneliev, a remporté l'élection présidentielle avec 52,5% des suffrages.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Des indignés, de la mondialisation et du Centrisme


    Humanisme, juste équilibre, réforme, régulation et liberté, voilà comment doivent être encadrées et nourries les mondialisations (dont la globalisation économique) pour le Centrisme.

    Le pamphlet de Stéphane Hessel «Indignez-vous», véritable phénomène d’édition à travers le monde et qui inspire largement certains mouvements des «indignés» est rempli de poncifs sous couvert d’humanisme et de bons sentiments et d’une volonté de resocialiser la société avec une orientation nettement à gauche (ancien d’extrême-gauche, Hessel revendique son appartenance au Parti socialiste français).

    Un texte qui surfe avec les difficultés réelles des jeunes (et moins jeunes) de trouver une place dans une société qui ne sait plus très bien comment les intégrer, étant incapable de saisir le profond bouleversement encours du métissage culturel et de la mondialisation médiatique qui émancipe encore plus l’individu, sans que ce dernier, faute de repères et d’accompagnement, ne sachent toujours comment se comporter et cohabiter avec l’autre.

    N’ayant aucun projet à lui proposer, incapable de relever le défi libertaire (défi, pas menace), le politique développe une autonomisation égocentrique assistée irresponsable de l’individu au lieu de créer les conditions d’une nouvelle évolution de la démocratie républicaine représentative qui permettrait, dans le respect, la solidarité et la responsabilité, une émancipation plus large de la personne (l’individu membre de la communauté).

    Au lieu de cela, ce sont les vieilles recettes qui refont surface jour avec la volonté de faire (ré)intervenir l’Etat (ou un pouvoir indéterminé quand on se dit antiétatique…) partout et pour tout afin de réinstaller du contrôle social, que ce soit dans l’autorité, dans une vision holistique régressive et dans une méfiance à l’égard de la liberté.

    Bien sûr, les comportements irrespectueux se sont développés, les solidarités se sont délitées, tout comme la cohésion sociale. Pour autant, cela n’est pas dû à un individu ouvert mais à l’incapacité de la société de le comprendre et d’accompagner – ce qui est son rôle – son émancipation dans un environnement humaniste et dans une pratique de juste équilibre.

    Et cela ne se réalisera pas par une révolution hypothétique et violente ou par un changement radical qui ne peut être qu’un retour en arrière mais par la mise en œuvre de réformes progressives et humanistes.

    Les indignés qui on fleuri partout dans le monde, des pays arabes à l’Espagne, de l’Inde à Israël, de la Grèce aux Etats-Unis en passant par la Grande Bretagne, sont en fait, sans toujours le savoir, les rejetons de l’évolution du système démocratique. Ce qu’ils revendiquent (au-delà de provocations d’infiltrés de mouvements politiques extrémistes), c’est une vraie démocratie mais dans le respect, la solidarité. Ce qu’ils souhaitent, c’es une société humaniste qui leur propose un projet commun tout en ne bridant pas leur liberté. C’est un modèle à inventer et façonner à partir de celui qui, aujourd’hui, semble à bout de souffle, immobile et encrassé, ayant refusé de se réformer depuis des années et s’étant réfugié dans une fuite en avant d’une irresponsabilité à la petite semaine qui ne pouvait que conduire à la situation actuelle.

    Lors de la chute du communisme, en 1991, au lieu de célébrer la fin de l’Histoire, nous aurions du nous atteler à bâtir le futur de la démocratie républicaine représentative et non laisser uniquement aux «forces du marché» et à quelques autres fadaises de modeler un monde vers une impasse.

    La mondialisation humaniste que ces indignés appellent de leurs vœux de façon parfois naïve, parfois inconséquente, mais toujours par rapport à une paralysie réelle de la société, doit être prise en charge par une gouvernance mondiale qui s’attèle, en premier lieu et le plus vite possible, à rectifier la trajectoire chaotique qui conduit l’humanité vers une crise majeure.

    Si cela n’est pas le cas, les indignés deviendront les enragés. Alors, oui, la bataille se fera entre la chienlit et l’ordre. Et une régression individuelle et sociale s’en suivra, quel que soit le vainqueur. Inévitablement.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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