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raymond barre

  • Le courage politique, les centristes et la présidentielle

    Le courage n’est pas toujours de partir la fleur au fusil pour se faire massacrer en rase campagne, ni de prendre des risques inconsidérés qui aboutiront à l’inévitable, une défaite cuisante pour la cause que l’on défend.

    Mais cela peut être, également, la décision de mettre sa cause au service d’une cause supérieure lorsque cela s’avère indispensable.

    En politique, le courage est une des vertus principales avec l’honnêteté et la responsabilité.

    Montrer du courage pour un homme ou une femme politique, c’est évidemment défendre ses choix, ses valeurs et ses principes contre vents et marées, ceux qu’on estime bons, non pour soi, son ambition et/ou uniquement les intérêts de la clientèle électorale que l’on défend, mais pour son pays, voire pour l’humanité.

    C’est sans doute pourquoi le courage est souvent si peu présent, tout comme l’est l’honnêteté (dans les propos tenus voire dans les actes) et la responsabilité.

     

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  • Le centriste Obama a bien réformé l’Amérique

    L’«Obama bashing» est devenu un sport national aux Etats-Unis.

    Il permet à tous les frustrés de son action de déverser leur fiel sur celui-ci alors qu’il ne lui reste plus que deux ans à passer à la Maison Blanche et qu’il est déjà considéré, aux yeux des médias, comme un «lame duck», un président qui est en bout de course et sans plus aucune chance de faire passer ses projets de loi, ni même de peser sur le débat politique.

    L’extrême-droite du Tea Party et la droite radicale du Parti républicain ont toujours été dans la critique systématique du premier président noir du pays.

    Tout comme l’extrême-gauche et la gauche radicale du Parti démocrate qui a attaqué dès le départ son discours consensuel.

    En revanche, les démocrates modérés ont été pendant longtemps dithyrambiques, tout comme l’ont été les médias pendant les trois premières années de sa présidence et lors de la réélection.

    Or, désormais, les premiers sont très critiques et les autres, tel un troupeau de mouton, rivalisent à celui qui pourra être le plus dur sur ce président qu’ils ont tellement encensés que c’en était indécent, tout comme le sont les critiques systématiques d’aujourd’hui.

    Quant aux Américains, leur jugement est plus nuancé si l’on décortique l’ensemble des sondages mais il est clair qu’ils sont aussi dans une défiance que l’on peut qualifier de globalement injuste.

    Car – et les politologues sérieux s’accordent sur cette réalité – Barack Obama, qu’on le veuille ou non, restera dans les livres d’histoire comme un président qui a entrepris de grandes réformes, au même titre qu’un Lyndon Johnson dans les années soixante, et non celui dépeint actuellement par ce dénigrement outrancier comme un homme incapable de prendre une décision ou de faire passer une mesure, qui plus est, velléitaire et pusillanime en matière de politique étrangère.

    Cette vision est d’ailleurs tellement incohérente que les adversaires du président américaine doivent constamment jongler entrer les reproches d’avoir trop agi et ceux de n’avoir rien fait!

    Car, de la loi sur l’assurance-santé au recouvrement de l’indépendance énergétique du pays en passant par les mesures contre le réchauffement climatique, les mesures  économiques qui ont permis au pays de ne pas sombrer dans une dépression encore plus grave que celle des années 1930 avec, à la clé, une réforme du système financier, le sauvetage de nombre d’entreprises en grande difficulté et un nombre important de créations d’emplois, par les mesures pour réformer le système scolaire ou encore par la fin de la guerre en Irak et bientôt de celle d’Afghanistan, sans oublier l’élimination de Ben Laden, le bilan actuel de Barack Obama est impressionnant.

    Et l’on ne parle pas de sa volonté de continuer les réformes nécessaires comme celles de l’immigration, de la fiscalité ou du port d’arme qui ne peuvent aboutir face au blocage total du Congrès par les républicains.

    Bien évidemment, toutes ces réformes et ces mesures n’ont pas été parfaites parce que, par exemple, une réforme n’est pas réductible à un instant T mais doit être appréciée dans le temps avec ses ajustements et parce que, plus profondément, aucune ne réforme ne l’est jamais totalement.

    Mais l’Affordable care act, la loi sur l’assurance-santé, est une réussite globale que plus personne ne peut plus remettre en cause sauf en diatribes politiciennes qui n’auront in fine que peu de conséquences sur son existence quelle que soit la majorité au Congrès en novembre prochain après les «midterm elections», les élections de mi-mandat qui pourraient voir les républicains majoritaires à la Chambre des représentants ainsi qu’au Sénat.

    Cela dit, il est évident que le positionnement centriste d’Obama est, en partie, responsable de ses déboires politiques actuels.

    En voulant travailler avec tout le monde, en ayant proposé des mesures «bipartisanes», en ayant rejeté toutes les mesures extrémistes d’un bord ou de l’autre, en ayant développé un discours de rassemblement, il s’est aliéné tout ce que les Etats-Unis comptent de clientélismes, tant au Parti républicain qu’au Parti démocrate.

    Dans l’histoire politique des démocraties, il est loin d’être le seul à avoir connu des attaques virulentes des deux bords de l’échiquier politique en voulant gouverner avec le principe centriste du juste équilibre ou, en tout cas, avec la préoccupation de servir l’ensemble de la population et non pas une clientèle.

    Ce fut le cas, entre autres du président américain Theodore Roosevelt ou du président du conseil français Aristide Briand.

    On peut aussi observer la même hostilité à des politiques qui ont voulu gouverner au centre comme Valéry Giscard d’Estaing, Tony Blair ou Mario Monti.

    Certains ont réussi à passer entre les gouttes de la haine, tel Bill Clinton qui a du quand même affronter une procédure de destitution menée par les républicains ultras.

    Quoi qu’il en soit, Barack Obama demeurera comme un président qui a voulu réformer les Etats-Unis en en (re)faisant une république démocratique où les «opportunities» (opportunités de réussir) seraient la base d’une véritable méritocratie, tout en mettant en place un système qui garantirait une égalité des chances avec un école plus efficace, un système de santé plus rationnel et un système fiscal plus juste.

    Il faut espérer que dans les plus de deux ans qui lui restent à diriger la première puissance du monde, il soit capable de trouver les majorités afin de peaufiner le travail déjà accompli.

    Non pas pour lui, non pas pour le Centre mais pour les Etats-Unis et la planète toute entière.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre et la question Bayrou

    Ses récentes déclarations et son nouveau positionnement politique posent, à tous les centristes et pas seulement à ses sympathisants, la question Bayrou.

    Outre son obsession d’occuper l’Elysée, il y avait, chez François Bayrou, ces dernières années, une certaine fidélité à des idées nées d’une volonté de faire du Centre un espace politique indépendant, volonté qui était à porter à son crédit.

    Bien entendu, on n’oublie pas que, lors de sa candidature à l’élection présidentielle de 2007, il avait prétendu que le mot «centre» ne faisait pas partie de son vocabulaire, ni qu’il se soit ouvert à des militants de son parti sur sa recherche d’une nouvelle appellation pour situer politiquement plus exactement, selon ses dires, le Mouvement démocrate qu’il venait de créer.

    L’espace centriste était devenu trop petit pour ses ambitions mais les résultats souvent catastrophiques du Mouvement démocrate lors des diverses élections entre 2007 et 2012 montrèrent plutôt le contraire.

    Faute de trouver ce nouvel espace, il avait ensuite réinvesti, à la veille des dernières présidentielles, celui du Centre, se déclarant centro-centriste, toujours adepte du fameux ni-ni, ni gauche, ni droite, qu’il avait mis en place en créant le MoDem, prônant un rassemblement large sur lequel il pourrait s’appuyer en cas de victoire personnelle.

    En adoptant cette posture dès 2007, il s’était enfermé dans un isolement total ayant confondu indépendance et solitude, ne voulant pas entendre parler d’alliances mais de ralliements alors même que son parti ne dépassait que rarement les 10% des voix aux diverses élections.

    Sa campagne poussive de 2012 avait, à nouveau, connu quelques déraillements idéologiques où on l’avait vu, afin de faire décoller ses scores dans les sondages, tresser des lauriers à répétition au Général de Gaulle, parler de nationalisme et de protectionnisme économiques en perdant de vue les fondamentaux même du Centrisme comme le libéralisme, se présenter comme un rempart face une mondialisation soi-disant mortifère pour l’identité française ainsi que prôner une union nationale aux contours changeants et à géométrie variable, vantant un unanimisme introuvable.

    Sa troisième défaite présidentielle avec un score divisé par deux par rapport à 2007, la perte de son siège de député, l’hémorragie de militants et d’élus au sein du Mouvement démocrate, sa voix de plus en plus inaudible ont amené François Bayrou à tout faire pour retrouver une existence politique.

    Malheureusement, cela s’est fait en enterrant à nouveau son positionnement centriste.

    Après avoir lâché en route nombre de ses anciens lieutenants du MoDem en tournant le dos à l’alliance à gauche que son vote pour François Hollande (ou, plutôt, contre Nicolas Sarkozy) laissait augurer selon certains d’entre eux, il s’est d’abord rapproché de l’UDI de Jean-Louis Borloo en créant cette «organisation coopérative», sorte d’OPNI (Objet politique non-identifié), afin de retrouver de la crédibilité et de se faire élire maire de Pau (grâce aux voix de l’UMP!) et, dans la foulée, assurer à sa fidèle d’entre les fidèles, Marielle de Sarnez, sa réélection au Parlement européen, tout cela sur le dos de l’UDI qui demeure encore groggy d’avoir servi de marchepied au retour politique de son ancien plus grand contempteur et à sa nouvelle préemption de l’espace centriste.

    Depuis, ses déclarations montrent que l’homme a retrouvé l’ambition nationale (alors qu’il avait lui-même expliqué qu’il ne sortirait plus de sa province béarnaise s’il était élu premier édile de Pau) et qu’il chasse désormais sur les terres d’une alliance avec Alain Juppé et François Fillon tout en critiquant sans ménagement François Hollande alors qu’il se targuait il y a peu d’entretenir une relation forte et enrichissante ainsi que de partager nombre de ses points de vue avec l’actuel président de la république.

    Ses récentes apparitions et déclarations dans les médias confirment qu’il n’a pas passé la main et qu’il ne souhaite absolument pas le faire, d’autant que le retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo a été une divine surprise, le laissant seul dans l’espace centriste en tant que personnalité connue de l’ensemble des Français.

    Mais si grâce à François Bayrou les médias parlent du Centre et des centristes, il est aussi celui qui phagocyte le même Centre et qui marginalise les centristes à son profit et ses ambitions.

    Or, aujourd’hui, la question Bayrou est de savoir s’il sert ou dessert le Centre et le Centrisme.

    S’il conserve depuis des années une bonne opinion chez les Français, il a toujours été vu, dans les sondages, comme un homme qui ne possédait pas la stature d’un président de la république et qui n’avait pas les moyens politiques de son ambition personnelle.

    En outre, il a réussi maintes fois à brouiller le message centriste avec, au fil des ans, ses multiples rapprochements et éloignements qui ont commencé avec Valéry Giscard d’Estaing puis avec Jacques Chirac et jusqu’à François Hollande, en passant par Daniel Cohn-Bendit ou Ségolène Royal, sans parler de Nicolas Sarkozy en qui il voyait le dévoiement personnifié du politique pour affirmer désormais qu’il pourrait s’allier avec lui si l’homme changeait.

    En agissant ainsi au grès des circonstances, que ce soit au niveau des grandes lignes de sa vision politique que de ces accointances personnelles, il a maintenu le Centre dans cette sorte de mouvance indéfinie où l’on peut brûler le soir ce que l’on a défendu le matin même.

    Si l’on regarde son évolution depuis 2012, on s’aperçoit qu’il est passé sans difficulté de la proximité avec la Gauche (Hollande) à celle avec la Droite (Juppé & Fillon), toujours avec ce fameux discours de «lanceur d’alerte» dont il s’est attribué indûment la seule paternité et qui est de prédire le pire tout en n’ayant pas grand-chose à proposer à la place, faisant de lui une sorte d’éternel opposant au pouvoir en place quel qu’il soit.

    Comment, par exemple, peut-il prétendre que François Hollande n’a aucune ligne directrice, aucune politique cohérente, qu’il ne sait pas où il va et avoir appelé à voter pour lui il y a seulement deux ans?...

    C’est d’autant plus dommage que François Bayrou a été parfois sur la bonne ligne centriste et, comme nous l’avons dit, qu’il faut louer sa bataille pour l’indépendance du Centre, même si celle-ci avait des arrière-pensées pour son destin personnel.

    Reste que la question Bayrou est aussi et peut-être surtout celle du remplacement des élites politiques.

    Elle se pose tant à gauche qu’à droite ou au centre.

    Mais alors que l’on voit poindre quelques nouvelles têtes tant à gauche qu’à droite, il n’y en a quasiment aucune au centre.

    Car si François Bayrou a pu demeurer aussi longtemps en haut de l’affiche centriste, il le doit autant à ses talents politiques qu’au désert qui l’environne.

    Non pas qu’il n’y ait pas de personnalités de qualité au centre de l’échiquier politique, loin de là.

    Mais elles ne parviennent pas à se faire un nom et une notoriété comme ce fut le cas des Jean Lecanuet, des Jean-Jacques Servan-Schreiber, des Raymond Barre ou des Simone Veil qui parvinrent en leur temps à prendre le relais de leurs aînés.

    Dès lors, la question Bayrou est aussi celle de tous les autres leaders du Centre d’aujourd’hui.

    Et elle est cruciale.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • A quand un président de la république centriste?


    2012? 2017? 2022? 2027? Y aura-t-il un jour, à court ou à moyen terme, un président de la république centriste? Car, c’est un fait, les centristes n’ont jamais aimé le pouvoir personnel, n’ont jamais été des fans d’une personnalisation extrême du pouvoir exécutif, n’ont jamais aimé l’idée d’un homme providentiel. Pour eux, la nation est bien mieux représentée dans sa diversité à l’Assemblée nationale, assemblée que, d’ailleurs, ils souhaiteraient encore mieux être représentative du peuple par l’élection de ses membres avec une dose de proportionnelle ainsi que dans une augmentation des pouvoirs des députés et des sénateurs.

    Mais les centristes ne sont pas, non plus, de doux rêveurs. Ils savent également que toute la vie politique française tourne désormais autour de l’élection présidentielle et que, détenir l’Elysée, c’est avoir concrètement la possibilité de mettre en place un projet et programme politiques. D’où cette conversion forcée mais réelle à, non seulement, participer à la course présidentielle mais à la gagner.

    Pour autant, y a-t-il une chance qu’un vrai centriste soit élu? Depuis les débuts de la V° République aucun d’entre eux n’y a réussi. Bien sûr, il y a eu Valéry Giscard d’Estaing qui a gouverné avec une majorité de centre-centre droit mais lui-même ne venait pas de la famille du Centre mais d’une droite modérée (et encore, beaucoup des membres de son parti, les Républicains indépendants, étaient très à droite). En revanche, ni Jean Lecanuet, ni Alain Poher, ni Raymond Barre, ni François Bayrou n’ont réussi à gagner une élection malgré leur bonne tenue pendant la campagne et par le nombre de voix obtenues. Et le seul d’entre eux à s’être retrouvé au second tour fut Alain Poher, laminé par Georges Pompidou.

    En l’état actuel du Centre, il est presque certain qu’il n’y aura pas de président centriste en 2012. Ce qui n’empêche pas qu’il faille construire dès à présent une candidature crédible afin de rendre la victoire possible en 2017 (tout en préparant les élections législatives de 2012 afin d’avoir une force qui compte à l’Assemblée nationale).

    Quelles sont les conditions nécessaires afin d’espérer voir un homme ou une femme du Centre à la tête de l’Etat? Elles ne sont guères originales mais elles sont incontournables.

    La première est un Centre uni soi dans un même parti, soit dans une confédération, soit dans une alliance électorale solide. Une union qui permettre de choisir un candidat unique. La deuxième, est que ce candidat fasse l’unanimité parmi les centristes et possède une stature nationale. La troisième, est la mise au point d’un programme porteur autour de quelques grands thèmes.

    La tâche sera difficile mais le Centre a tous les moyens d’y parvenir. En a-t-il l’envie?...

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Mais qui donc usurpe le terme «centre»?


    Selon François Bayrou, lors de sa présentation des vœux à la presse, «le terme de centre est très souvent usurpé». Au-delà de savoir si le leader du Mouvement démocrate est légitime pour décerner des certificats de centrisme, qui donc l’utilise frauduleusement? Hervé Morin, Jean-Louis Borloo, Pierre Méhaignerie, Dominique de Villepin, Jean Arthuis ou François Bayrou lui-même?!

    Déjà, il faut citer encore François Bayrou qui ajoute que «sont au centre ceux qui résistent à la soumission». Pour le leader du Mouvement démocrate, être centriste serait donc une posture. Or, il semble évident que la posture est bien moins importante que les valeurs et une vision politique et de faire de la politique. Un centriste peut être allié à d’autres même dans un parti où plusieurs tendances coexistent. Il ne peut être discrédité uniquement pour cela.

    Mais l’on comprend la tactique de François Bayrou, il s’agit de disqualifier des personnes comme Hervé Morin et Jean-Louis Borloo qui, eux, se sont alliés avec le diable, c’est-à-dire, dans son esprit, Nicolas Sarkozy (même si sa critique du chef de l’Etat est actuellement moins virulente). Et cela pour apparaître le seul centriste légitime pour la prochaine élection présidentielle de 2012.

    C’est de bonne guerre et n’entrons pas plus avant dans cette polémique (ni au fait que François Bayrou aurait du dire «du Centre» et non «au centre») pour en revenir au fond. Qui aujourd’hui est un usurpateur?

    Au fait, qu’est-ce qu’un usurpateur? François Bayrou aime bien que le sens des mots soit respecté. Dont acte. Selon le Larousse, il s’agit d’un individu «qui usurpe, prive quelqu’un, par des moyens illégitimes, d’un droit, d’un pouvoir, d’un bien, etc.». Pour être complet, voici la définition d’usurper: «s’approprier indûment par violence ou par ruse, un droit, un bien qui appartient à autrui, le pouvoir, etc.».

    Il faut donc qu’il y ait un ou plusieurs usurpateurs et un ou plusieurs usurpés. On comprend, dans les propos de François Bayrou qu’il fait partie des usurpés. Comme il ne cite personne d’autre dans ce cas, on peut estimer qu’il s’estime le seul usurpé (avec les membres de son parti).

    Passons aux usurpateurs qui utilisent la ruse et/ou la violence. Si ceux qui sont «au centre» sont ceux qui ne sont pas soumis au pouvoir actuel, nous en déduirons qu’ils ont pour nom Jean-Louis Borloo (et les membres du Parti radical), Hervé Morin (et les membres du Nouveau centre) ainsi que tous les centristes de l’UMP. On n’est moins sûr que François Bayrou inclus Dominique de Villepin puisque celui-ci n’a pas fait acte de soumission à Nicolas Sarkozy (mais il l’avait fait à Jacques Chirac tout comme… François Bayrou). On est sûr qu’il ne met pas dans cette catégorie Jean Arthuis, le président de l’Alliance centriste.

    Cependant, comment prétendre que les valeurs et la vision politique et de faire de la politique de Jean-Louis Borloo, d’Hervé Morin et consorts ne soient pas du Centre. D’autant que si c’était le cas, cela signifierait que le directeur de campagne de François Bayrou pour l’élection présidentielle de 2002 (Jean-Louis Borloo) et que le vice-président exécutif de l’UDF et président du groupe UDF à l’Assemblée nationale jusqu’en 2007(Hervé Morin), UDF alors dirigée par François Bayrou, ne sont pas des centristes… A moins d’estimer alors que François Bayrou, lui-même, n’est pas centriste, c’est-à-dire qu’il s’inclut lui-même dans les usurpateurs. Cela semble difficile à croire.

    Toute cette démonstration pour en conclure que cette volonté d’exclure du leader du Mouvement démocrate prouve malheureusement, malgré ses déclarations, qu’il ne souhaite pas une refondation du Centre qui inclurait tous les centristes. Tout aussi malheureusement, cela ne semble pas être le cas également d’Hervé Morin qui ne veut pas de François Bayrou et de ses amis dans sa confédération des centres. Je ne sais pas qui est réellement un usurpateur et s’il y a en vraiment. Ce que je sais, en revanche, c’est que certains de ceux qui se disent du Centre jouent manifestement contre leur camp. Il est bien temps qu’ils s’en aperçoivent avant que ce ne soient les électeurs qui le leur signifient.

    Alexandre Vatimbella

     

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