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  • Le Centrisme en 2012. Année à élections, année centriste?

     

     

     

     

    Vingt-six pays connaîtront, cette année, des élections nationales qui toucheront 53% de la population mondiale, représentant la moitié du PIB mondial. Des présidentielles à Paris et à Washington en passant par des législatives et d’autres présidentielles dans de nombreux pays, notamment en Afrique et en Europe, 2012 sera-t-elle une année centriste?

     

    Poser la question semble déjà une certaine provocation. En France, le meilleur candidat centriste est pour l’instant à moins de 15% des intentions de vote au premier tour. Aux Etats-Unis, le président centriste, Barack Obama est en grande difficulté et sa réélection n’est en rien assurée. De même, le Centre a, certes, des potentialités dans beaucoup d’autres pays mais pourrait n’en réaliser aucune ou peu.

     

    Pourtant, la crise et les difficultés qui l’accompagnent, touchant toutes les populations de la planète, demandent des solutions sans doute nouvelles et innovantes mais surtout responsables et difficiles, donc nécessitant un consensus. De quoi donner un certain avantage aux représentants du Centre.

     

    C’est dans ce cadre et avec des scénarios différents que les centristes pourraient faire la différence. Voyons ce qu’il en est dans deux des élections principales de l’année.

     

    En France, François Bayrou, après une traversée du désert tout au long du quinquennat de Nicolas Sarkozy et au vu du peu d’enthousiasme soulevé dans la population quant à sa volonté d’être à nouveau présent à la présidentielle, aurait du se cantonner à la dure réalité d’un petit candidat qui ferait une campagne courageuse mais qui aurait du mal à dépasser les 10% des intentions de vote.

     

    Mais, divine surprise pour le leader du Mouvement démocrate qui semblait même s’être fait une raison et vivre sur le souvenir de ses «18,55%» en 2007, les sondages ont frémi début décembre sous l’impulsion, à la fois et comme lors de la précédente campagne, de son entrée en lice officielle, du manque de charisme de ses adversaires et en particulier des candidats des deux grands partis et de médias très complaisants.

     

    Ce dernier phénomène que nous avions déjà analysé il y a cinq ans s’explique, à la fois, par la volonté de ceux-ci de donner du piment à une élection qu’ils ne veulent pas voir se résumer à un combat à deux et parce que les médias de gauche espèrent qu’il parasitera la Droite avant d’appeler à voter pour François Hollande au second tour et inversement pour la Droite avec, in fine, une prise de position en faveur de Nicolas Sarkozy…

     

    Un quatrième élément, la crise économique et le désarroi d’une partie des Français qui en résulte, ouvre le jeu à des candidats «recours» comme François Bayrou ou Marine Le Pen (et à un degré moindre, Jean-Luc Mélenchon).

     

    Cependant, les chances de François Bayrou, en ce début d’année 2012 demeurent encore largement hypothétiques. Il est toujours en quatrième position dans les sondages, loin derrière les deux qui font la course en tête. De même, il va devoir confronter son projet qui n’est pas encore publié à la critique des autres et surtout défendre des positions qui font déjà débat chez les centristes eux-mêmes, dans lesquelles certains y voient plus de populisme que de libéralisme, plus du nationalisme que de l’européanisme traditionnel de la famille du Centre et, surtout, de la démocratie-chrétienne dont est issu le président du Mouvement démocrate.

     

    C’est le cas d’Hervé Morin qui, s’il continue à être candidat dans les prochaines semaines, pourrait être, malgré ses 1% dans les sondages, une épine dans le pied de François Bayrou en défendant, comme il fait actuellement, des positions souvent plus centristes que celles du leader du Mouvement démocrate.

     

    Sans oublier que des tensions sont récemment apparues dans l’équipe de campagne de ce dernier, composée de personnalités venues de bords et de cultures politiques totalement différents. On l’a vu cette semaine en ce qui concerne la TVA sociale où Jean Arthuis a durement critiqué l’hostilité de François Bayrou à cette mesure.

     

    Et puis se posera l’éternelle question de l’«électabilité», pour utiliser un terme franglais, de François Bayrou (la propension que les électeurs ont de penser qu’il a des chances réelles de devenir président). Car les sondages montrent encore que les Français ne le voient pas à l’Elysée et les questions, s’il devient président, de savoir avec qui il va gouverner et comment il se débrouillera avec un parti sans élus et faiblement structuré, seront de plus en plus prégnantes s’il continue à monter dans les sondages et au fur et à mesure que l’élection approchera.

     

    Aux Etats-Unis, Barack Obama qui ne suscite plus l’engouement de 2007-2008, pourrait toutefois tirer son épingle du jeu face à un candidat républicain qui, même s’il est modéré au fond de lui-même comme Mitt Romney (le favori actuel dans les primaires), demeurera, quoiqu’il arrive, l’otage des extrémistes de la droite conservatrice à qui il devra donner des gages afin qu’ils votent pour lui.

     

    D’autant, qu’en ce début d’année, la situation économique semble s’améliorer sans que l’on sache encore s’il s’agit d’un mouvement de fond ou seulement d’une embellie passagère. Le chômage est ainsi tombé à son plus bas depuis quatre ans, à 8,5% de la population active, et les entreprises américaines ont créé 200.000 emplois en décembre.

     

    Néanmoins, la situation du président sortant demeure fragile. D’une part, parce que les difficultés économiques vont encore toucher, quoiqu’il arrive, la population. D’autre part, parce que toute rechute dans ce domaine boostera le candidat républicain qui lui sera opposé en novembre prochain.

     

    En outre, le filet de sécurité de Barack Obama est très effiloché avec des sondages qui sont, certes, meilleurs qu’il y a quelques semaines mais qui demeurent beaucoup moins favorables, en termes d’opinions positives et d’approbations de son action, que ceux de la plupart des présidents qui l’ont précédé et qui se présentaient à leur propre succession, surtout, les sondages de ceux qui ont été réélus...

     

    Bien sûr, il est faux d’affirmer que le seul atout majeur d’Obama est la faiblesse (même si celle-ci est véritable) du panel de candidats républicains qui veulent se présenter face à lui. Pour autant, cela, évidemment, le servira grandement. Reste qu’il peut aussi présenter un bilan dont il n’a pas à rougir.

     

    Enfin, son centrisme qui a été la cible d’attaques très dures voire haineuses au cours des trois dernières années de la part la Gauche et la Droite sera, sans doute, un précieux avantage au moment où les Américains rejettent de plus en plus les outrances des extrémistes (le Mouvement du Tea Party est en forte chute dans les sondages) et où le vote des «independents» - ces électeurs qui ne se reconnaissent dans aucun des deux grands partis et qui se définissent le plus souvent comme des modérés -, sera la clé de l’élection.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • La TVA sociale «centriste» nécessite des engagements forts de la part des entreprises

     

     


     

    La TVA sociale, mesure ardemment défendue par de nombreux centristes qui l’ont promue ces dernières années, est-elle une mesure efficace et indispensable en ces temps de crise et de mondialisation qui recompose le paysage économique et industriel de la planète ou n’est-elle qu’une fausse bonne idée, un gadget politique de plus?

     

    Rappelons que le principe de la TVA sociale est de faire payer par le consommateur une partie de la protection sociale en délestant d’autant l’entreprise et le salarié de cette charge. Cela permet, dans une modélisation idéale, de donner de la compétitivité aux entreprises françaises et de demander aux produits étrangers à bas prix (et à bas coûts) qui rentrent sur le marché national de participer à cette protection sociale, ce qu’ils ne font pas jusqu’à aujourd’hui, profitant de cette franchise de coût pour concurrencer de manière déloyale les produits français.

     

    Cette conception, sur le papier, d’une contribution des exportations au modèle social français est assez pertinente dans le sens où elle introduit un élément régulateur dans une distorsion de la concurrence qui ne profite actuellement qu’aux produits étrangers et pénalisent les produits français.

     

    Mais, pour que cette TVA sociale soit pertinente dans la réalité, il faut qu’au niveau de la société française, elle soit une mesure «gagnant-gagnant».

     

    Car, toujours dans une modélisation idéale, pour que la baisse des coûts de production sur le territoire français induit par la TVA sociale bénéficie à tous et pas seulement aux entreprises, ces dernières doivent répercuter, d’une façon ou d’une autre, cette baisse afin d’éviter que le pouvoir d’achat de tous ne soit pas rogné.

     

    Cela signifie, concrètement, que le prix de vente des produits «made in France» ne doivent pas augmenter à cause de la hausse de la TVA dans sa part «sociale».

     

    Le consommateur ne doit être lésé que s’il préfère acheter des produits étrangers à bas coûts (et à moins bas prix…) mais pas s’il opte pour des produits fabriqués sur le territoire français.

     

    Or ceci demande qu’il n’y ait pas de volonté de la part des entreprises française d’augmenter leurs profits en «refaisant leurs marges» grâce à cette hausse de la TVA, en vendant toujours au même prix hors TVA et donc plus cher pour le consommateur.

     

    Cette situation est celle que craignent de nombreux économistes ou politiques comme, par exemple, le député Nouveau centre, Charles de Courson, spécialiste des finances publiques. Dès lors, la TVA sociale serait donc injuste pour les plus démunis mais également source d’inflation.

     

    Sans faire de procès d’intention aux entreprises, il est inquiétant de noter les dernières déclarations de celles-ci via l’Afep (Association française des entreprises privées regroupant les plus grosses entreprises françaises) et le Medef.

     

    Ainsi, que ce soit pour Laurence Parisot (Medef) ou Maurice Levy (Afep), l’idée est de permettre aux entreprises de dégager des marges plus importantes grâce à cette fiscalisation de la protection sociale. Afin d’éviter d’être taxées d’antisociales, les deux organisations proposent de relever les salaires, ce qui démontre que cette hausse de la TVA et la baisse de la taxation des entreprises entraînera, dans leur vision, une hausse des prix.

     

    Dès lors, la TVA sociale ainsi conçue et organisée devient pour les politiques un boulet électoral, ce qu’avait très bien senti Nicolas Sarkozy en 2007. Les électeurs ne voient dans une augmentation de la TVA, qu’une augmentation mécanique des prix.

     

    Pire, ils savent que les promesses des politiques affirmant que les prix demeureront raisonnables et toute autre déclaration lénifiante dans le même sens n’engagent que ceux qui les croient puisqu’aucune obligation légale ne les accompagne.

     

    Quand, déjà, à la base, pour le consommateur-électeur il est évident qu’il y a un risque de dérapage, il ne va pas se jeter dans la gueule du loup aussi facilement, ce que les résultats des législatives de 2007 avaient démontré (Jean-Louis Borloo, pressenti pour être le ministre de l’économie et des finances du gouvernement du nouveau président élu, avait défendu l’instauration d’une TVA sociale, ce qui avait fait perdre, selon l’UMP, une cinquantaine de députés à la majorité présidentielle).

     

    Du coup, en l’absence de contrôle des prix par les pouvoirs publics auquel il est hors de question de revenir, seule une obligation consentie par un accord dûment signé (et non pas de simples déclarations d’intentions) peut faire de la bonne idée qui est derrière l’instauration de la TVA sociale, une mesure efficace et supportée par les électeurs.

     

    Et elle doit pouvoir être abrogée si les entreprises ne tiennent pas leur parole.

     

    Sinon, la TVA sociale risque d’être le Waterloo de ceux qui en sont les promoteurs.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme