Le Centre doit vite se reconstruire
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. 2,77% des députés nouvellement élus sont encartés dans des partis qui se réclament du Centrisme (16 sur 577). Avec quelques autres députés modérés, ils doivent être entre cinquante et soixante situés au centre de l’échiquier politique, soit 10% de l’Assemblée nationale.
Les candidats des partis centristes ont obtenu, au premier tour des législatives, moins de 4% des voix et le candidat centriste à l’élection présidentielle un tout petit peu plus que 9% des suffrages.
Et si l’on voulait faire le vrai décompte des militants de toutes les formations centristes, le chiffre obtenu serait très bas.
Voilà la situation du Centre en France au sortir des élections de 2012.
Voilà sa situation au moment où Jean-Louis Borloo tente une OPA sur ce qui reste des centristes à l’Assemblée nationale où ne se trouve même plus François Bayrou, battu dans sa circonscription béarnaise.
La reconstruction du Centre apparaît donc comme une évidence pour ceux qui croient comme moi de sa nécessité absolue dans le système démocratique de n’importe quel pays et notamment le notre.
Le chantier est donc ouvert.
L’idée serait de former une seule structure, que ce soit un parti ou une confédération de partis.
Non pas pour créer une unité de façade mais parce que la Gauche de gouvernement est aujourd’hui unie, de même que la Droite de gouvernement et que cela leur donne un poids politique nettement plus conséquent.
La confédération semble la meilleure solution dans un premier temps pour ne pas poser dès le départ la question du leadership qui est un motif de division puissant.
Il sera toujours temps, à l’approche de 2017, de se choisir un candidat à l’élection présidentielle et de le faire par le biais d’une primaire, ce qui n’a pas trop mal réussi au Parti socialiste…
Cette confédération doit être mise en place au cours d’assises de la refondation du Centre afin d’en préciser les modalités et le programme.
Chaque parti de celle-ci demeurant indépendant, il faudra, au départ, une direction collégiale avec l’idée de passer, par la suite, à l’élection d’un président.
Située au Centre et affirmant son indépendance, cette confédération devra travailler à se rendre crédible auprès des Français. Mais elle sera aussi obligée de nouer des alliances électorales.
Celles-ci devront se faire dans la clarté en choisissant les alliés dont les idées sont les plus proches de celles du Centre (ou les moins éloignées…).
La première étape doit être vite franchie. Il s’agit de l’organisation de rencontres entre tous les partis centristes ou proches du Centre pour discuter et décider de l’avenir du Centre en France.
La défaite rend-elle ce scénario plus crédible? En tout cas, elle le rend plus indispensable.
Alexandre Vatimbella
Voir le site Le Centrisme