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centrisme - Page 55

  • Vive la liberté… Responsable!

     


    En tant que centriste, je suis toujours un supporter inconditionnel d’un peuple qui veut sa liberté. Je suis toujours à ses côtés quand il lutte pour sa liberté. Je suis toujours heureux quand il la conquiert. Mais je suis aussi toujours inquiet pour lui et pour les autres peuples de ce qu’il va en faire.

    Car la liberté n’est pas une fin en soi. La liberté se vit. Et dès qu’elle se vit, elle n’est plus un phare qui illumine le monde mais une pratique quotidienne loin d’être anodine.

    Et si un peuple responsable peut en faire la plus belle utilisation qui soit, un peuple irresponsable peut, en la violant et en la détournant, en faire une arme particulièrement dangereuse qui tyrannise les minorités et les plus faibles, mettant en péril la paix dans le monde.

    Il ne faut jamais oublier que la liberté n’est jamais gratuite. Elle a un prix. Un prix élevé. Et ce prix à payer est la responsabilité. La responsabilité de sa vie, de soi-même, de ses actes dans le respect des autres. C’est pourquoi des individus mais aussi des peuples la trouvent parfois lourde à porter et s’en remettent alors à une autorité supérieure autocratique pour organiser leur présent et leur futur.

    La liberté ouvre aussi la voie à tous les extrémismes qui peuvent se lâcher si aucune organisation solide et légitime de la société démocratique n’est mise en place.

    C’est pour cela que de nombreux experts en géopolitique préfèrent des régimes autoritaires dont on sait, à peu près, où ils vont, que des démocraties plus versatiles dans leurs agissements.

    Ils ont peur de la liberté en Chine qui pourrait déstabiliser le pays. Ils ont peur de la liberté dans les pays du Maghreb qui pourrait faire le lit des mouvements islamistes radicaux. Ils ont peur de la liberté dans les pays africains qui pourrait augmenter le chaos déjà bien installé. Et ils n’ont pas forcément tort.

    Pour autant, rien ne justifie la privation de la liberté pour un vrai démocrate, c’est-à-dire celui qui veut vivre libre et qui ne peut, de ce fait, vouloir priver son voisin de sa liberté au nom de la sienne et de sa sécurité.

    La liberté est un risque. Tout comme la vie. Et cette vie vaut toujours mieux être vécue dans la liberté que dans la servitude. Malgré les inquiétudes.

    Alors vive la Liberté Responsable!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les centristes et le syndrome du groupuscule


    Mieux vaut être le premier dans son village que le dernier à Paris. Mieux vaut être le leader d’un groupuscule politique qu’un simple militant dans une large formation. Le pouvoir, même minuscule, est toujours plus étincelant et pourvoyeur d’honneurs ainsi que de passe-droits que l’anonymat des grandes foules.

    Et puis, il y a même des cas où le refus du partage du pouvoir se justifie. Je veux bien être le seul dans mon parti si les autres ne défendent pas mes valeurs et ma vision de la vie. En revanche, quand je peux les partager avec d’autres, beaucoup d’autres, il vaut mieux m’unir à eux et faire quelques compromis que de demeurer seul dans mon coin et ne jamais voir mes valeurs et ma vision de la vie triompher et permettre le bien-être et les bienfaits que j’espère elles vont m’apporter et apporter à toute la population.

    De tout temps, les centristes ont adoré les groupuscules. Pas toujours parce qu’ils ne pouvaient faire autrement! Etre un parti charnière ou pivot ne nécessite pas de nombreuses troupes et de nombreux élus pour avoir un rôle central dans une coalition et négocier des postes d’une importance démesurée par rapport à la réalité de son poids politique.

    L’histoire politique est jalonnée par leur existence. Dans le meilleur des cas, cela a permis d’infléchir la politique gouvernementale vers la modération et la reprise de quelques thèmes centristes. Dans le pire, cela a permis aux dirigeants opportunistes de ces groupuscules de devenir des notables politiques à peu de frais autre que la trahison des idéaux de leurs électeurs qu’ils étaient censés défendre…

    Si l’on veut analyser la situation du Centre en France aujourd’hui par ce syndrome du groupuscule, on peut affirmer que nous sommes dans le cas de figure typique où de nombreux petits partis se disputent un espace politique afin de s’en réclamer les uniques héritiers pour ensuite monnayer leurs voix aux grands partis à Droite et à Gauche (ceux qui affirment qu’ils pourraient gagner seuls trompent leurs électeurs et se trompent eux-mêmes).

    Bien entendu, il y a des différences de points de vue. Mais, au regard de ce qui réunit ces partis, elles sont minimes. En tout cas, elles sont surmontables. C’est tellement vrai que tous les acteurs de la désunion du Centre aujourd’hui étaient ensemble il n’y a pas si longtemps dans une même formation politique.

    L’existence d’une constellation de groupuscules centristes n’a donc pas de justification idéologique. On peut parier que les politiques menées par un Hervé Morin, un Jean-Louis Borloo, un Jean Arthuis et un François Bayrou ou même un Jean-Michel Baylet, un Pierre Méhaignerie, une Corinne Lepage ou un Jean-Marie Bockel, auraient plus de similitudes que de différences.

    Nous sommes donc dans la configuration où les points de vue peuvent tout à fait se rapprocher les uns des autres et aboutir à un consensus. Seules les ambitions politiques et les inimitiés personnelles les empêchent de se (re)mettre ensemble. Certains croiront que c’est donc plus simple de les réunir. Les réalistes constateront avec amertume que ce n’est malheureusement pas le cas!

    Pourtant, si l’on imagine que ces groupuscules se réunissent pour construire une formation solide, tous ceux que l’on vient de citer pourront satisfaire leurs ambitions, et politiques, et personnelles. Bien sûr, il n’y a qu’un Président de la République. Mais parti comme c’est parti, on peut parier que celui-ci ne sera pas un de ceux-là…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Seul Jean Arthuis veut vraiment une refondation de toute la famille centriste


    Soudainement, les choses sont devenues d’une grande clarté et les masques ont commencé à tomber les uns après les autres. L’initiative de Jean Arthuis de créer une Confédération Centriste entre l’Alliance centriste qu’il préside et le Nouveau centre d’Hervé Morin a permis de dévoiler plus rapidement qu’on pouvait le penser, les arrière-pensées et les positions de chacun des leaders centristes et de leurs troupes.

    Et tout cela démontre une évidence: le seul à vouloir vraiment et honnêtement une refondation de toute la famille centriste est Jean Arthuis. Pour beaucoup, ce n’est pas une découverte. Cependant, les grandes envolées unitaires de ces derniers temps, venus d’un peu partout de la galaxie centriste semblaient signifier que l’époque du chacun pour son égo personnel était révolue. Malheureusement, non!

    Ainsi, Hervé Morin et Jean-Louis Borloo, qui lorgnent tous deux vers la présidentielle, souhaitent réunir des centristes contre la Gauche et pour la Droite, espérant monnayer – ou l’ayant déjà fait! – leurs voix du premier tour au candidat de la Droite pour un gros lot ministériel. François Bayrou veut réunir des centristes contre la droite dans l’espoir invraisemblable de gagner la présidentielle tout seul ou, en désespoir de cause, afin de monnayer ses voix au candidat de la Gauche contre le même gros lot. Jean Arthuis, lui, veut réunir tous les centristes… pour le Centre!

    Quant aux troupes de fidèles du Nouveau centre au Mouvement démocrate en passant par le Parti radical, de François Sauvadet à Marielle de Sarnez en passant par Jean-Christophe Lagarde, Maurice Leroy, Laurent Hénart, et quelques autres, leurs rôles est de rouler pour leur poulain (qui n’est pas toujours celui de leur propre parti!) en détruisant ce que fait son concurrent direct. Il a suffi qu’Hervé Morin mette sur pied la Confédération Centriste avec Jean Arthuis pour que Sauvadet et Lagarde, pourtant Nouveau centre, se répandent en déclarations incendiaires contre celle-ci pour promouvoir le leadership de Jean-Louis Borloo. Belle manière de défendre une refondation du Centre sans exclusive!

    Au Parti radical, dont les discours ont été proches des insultes et d’une suffisance assez étonnante pour une formation qui n’est plus qu’un petit parti associé dans une grande formation politique et qui ne représente qu’un pourcentage infime de voix aux élections, on s’aperçoit nettement que l’on continue à rouler pour Nicolas Sarkozy. La candidature de Jean-Louis Borloo sera, au mieux, une façon de se faire remarquer par l’hôte actuel de l’Elysée afin de récupérer Matignon en 2012, au pire, d’avoir été téléguidée par le président de la république avec comme récompense pour service rendu… Matignon en 2012!

    Du coup, ni au Nouveau centre, ni au Parti radical, ni au Mouvement démocrate, on ne veut une vraie refondation du Centre. Bien sûr, il faut jurer que l’on est en faveur de celle-ci mais pour mieux la torpiller.

    Faut-il en déduire que toute réunion de la famille centriste va être impossible? Non. Mais elle risque de n’être qu’un faux-semblant et, surtout, être incapable de concerner tous les centristes. Si la logique d’exclusion pratiquée par les leaders du Parti radical, du Nouveau centre et du Mouvement démocrate prévaut, alors nous aurons, au mieux, une confédération a minima réunissant les centristes de la majorité présidentielle et un Mouvement démocrate aux deux extrêmes du paysage centriste et au centre du Centre, l’Alliance centriste. C’est-à-dire, peu ou prou, ce que nous avons aujourd’hui…

    A moins que les leaders centristes sachent lire les sondages et écouter leurs militants et leurs électeurs. Alors, une vraie refondation sera possible. En politique, l’espoir n’est pas un vain mot.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Confédération centriste: le courage politique de Jean Arthuis

     


    La future confédération centriste dont la création vient d’être annoncée et qui sera opérationnelle dans quelques jours, confédération qui regroupe l’Alliance centriste et le Nouveau centre mais est ouverte, dès à présent, à toutes les autres formations centristes indépendantes, est un motif évident de satisfaction et une victoire personnelle incontestable pour Jean Arthuis.

    Le président de l’Alliance centriste, formation qu’il a créée en 2009, justement pour parvenir à rassembler les centristes, n’a pas ménagé sa peine pour rapprocher les points de vue des uns et des autres et pour parler avec les uns et les autres depuis un an et demi, ne revendiquant rien d’autre que de rebâtir la maison commune du Centre afin que ce dernier pèse à nouveau dans le paysage politique français et soit capable d’offrir une alternative humaniste aux électeurs.

    Même si cette confédération ne réunit au départ que deux partis, elle est la base à partir de laquelle toute future refondation globale se réalisera. Que celle-ci se fasse dans cette structure ou une autre, peu importe, l’essentiel était de lancer maintenant, à un peu plus d’un an de la présidentielle, le mouvement attendu par l’immense majorité des militants, des sympathisants et des électeurs du Centre comme l’a confirmé un récent sondage.

    Bien sûr, le défi de la refondation ne sera pas une promenade de santé et le chemin va encore être long pour aboutir aux retrouvailles définitives. Mais tous ceux qui les souhaitent vraiment et honnêtement ne peuvent que se féliciter de cette avancée et saluer comme il convient cette première étape réussie.

    Si Jean Arthuis n’avait pas décidé avec un grand courage de créer cette confédération avec Hervé Morin tout en continuant de dialoguer avec François Bayrou et Jean-Louis Borloo - en ayant tenu à tous les mêmes propos d’union sans exclusive et d’indépendance -, les leaders centristes en seraient encore à promettre d’œuvrer pour la refondation du Centre sans que cela ne soit suivi d’aucun effet tellement ils demeurent paralysés par la peur de perdre leur siège, leur fonction, leur pré-carré ou d’apparaître comme celui qui se rallie à l’autre.

    Les réactions hostiles de ceux qui ont tout à perdre dans la refondation du Centre est une première indication de l’importance de cet acte fondateur. Leurs railleries sont à la hauteur de leur angoisse de voir une force politique forte et unie du Centre émerger à nouveau. D’autres font leur mauvaise tête, mécontent de ne pas être à l’origine de cette initiative parce qu’ils n’ont pas su se décider au bon moment. Mais, bonne nouvelle pour ces derniers, cette confédération ne fait et ne fera pas d’ostracisme à tous les vrais centristes qui y ont naturellement leur place.

    Le pire serait qu’ils ne parviennent pas à dépasser leur amertume qui ne vient que de leur attentisme coupable et qu’ils torpillent cette confédération de dépit. Ils porteraient alors une grave responsabilité aux yeux de tous les militants centristes. Heureusement, les centristes, les vrais, sont des gens responsables. Comme Jean Arthuis.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Lançons un «appel à l’unité du Centre dans sa diversité», maintenant!


    Les militants la veulent. Les sympathisants la veulent. Les électeurs la veulent. Et, selon un dernier sondage, les Français également la veulent, cette refondation du Centre autour d’une confédération de type UDF. Et dans la foulée une candidature centriste unique pour l’élection présidentielle 2012.

    Du côté des états-majors des partis centristes, tous jurent leur volonté, sinon leur envie, de parvenir à une union de tous les centristes. Mais quid de la dynamique de refondation du Centre?

    On sent plutôt une stratégie où tout le monde se prononce en faveur d’une refondation pour ne jamais y parvenir… Ce n’est guère nouveau en politique. «Plus refondateur que moi, tu meurs», disent à l’unisson les ténors centristes de Jean-Louis Borloo à François Bayrou en passant Hervé Morin. Mais les Français les soupçonnent d’avoir des arrière-pensées où le chacun pour soi et la destruction de l’autre l’emporte sur la construction d’une maison commune centriste.

    Un exemple? Quand Jean-Louis Borloo met sur pied un «comité de liaison permanent», soi-disant pour préparer la mise en place d’une confédération indépendante des centres, il ne rompt pas les liens de son parti, le Parti radical, avec l’UMP et s’autoproclame le chef d’une refondation. Hervé Morin lui répond alors qu’il na rien à faire dans ce comité et François Bayrou estime que Borloo roule pour Nicolas Sarkozy, ce que n’est pas loin de partager Hervé Morin, Morin et Bayrou qui ne se parlent plus depuis longtemps…

    Encore une fois, le seul qui semble sincère dans ce concert de déclarations lénifiantes est Jean Arthuis. Mais le président de l’Alliance centriste ne peut refonder à lui tout seul le Centre. Il peut en être l’aiguillon et le liant mais il faut que les diverses pièces du puzzle acceptent de se s’imbriquer les unes dans les autres.

    Or on ne voit pas qui pourra contraindre Jean-Louis Borloo, Hervé Morin et François Bayrou ne serait-ce que de s’assoir à une même table pour parler. Chacun des trois qui, pour l’instant, émergent médiatiquement, joue son jeu personnel qui a peu à voir avec une véritable volonté de s’unir ensemble et de voir leurs partis se réunir dans une confédération.

    Pourtant, les sondages sont mauvais pour chacun de ces trois-là. Leurs intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle de 2012 ne dépasse pas les 9%, le meilleur d’entre eux demeurant, pour l’instant, François Bayrou devant Jean-Louis Borloo et Hervé Morin. Et, bien sûr, cela ne peut les qualifier pour le second tour. Plus grave, Marine Le Pen du Front national les devance nettement pour la troisième position, derrière les candidats du Parti socialiste et de l’UMP. Une nouvelle gifle se prépare pour le Centre si rien ne bouge.

    Si les leaders et les partis centristes ne prennent pas conscience qu’ils ont une chance pour refonder une force politique qui comptera dans les années à venir, alors tout échec dans cette entreprise aura de graves conséquences pour eux et, surtout, la capacité du Centre à peser dans le débat politique.

    Cette prise de conscience, et non le jeu des petites phrases et des grandes envolées lyriques trop souvent hypocrites, peut créer cette dynamique de refondation qui est beaucoup trop molle actuellement dans les faits à défaut de l’être dans les paroles.

    Dès lors, toutes les initiatives sont les bienvenues comme celles que pourraient initier des militants de chacun des partis pour demander la création d’une confédération, dans un «appel à l’unité du Centre dans sa diversité», par exemple. Ou celles de personnalités du Centre inattaquables quant à leur positionnement centriste. On pense bien sûr à Jean Arthuis dont le parti, l’Alliance centriste, a été essentiellement créé pour réunir tous les centristes. Mais, dans chaque formation du Centre, il y a des hommes et des femmes qui souhaitent sincèrement cette refondation. Qu’ils prennent la parole et qu’ils prennent des initiatives dès maintenant car 2012, c’est déjà demain.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • A quand un président de la république centriste?


    2012? 2017? 2022? 2027? Y aura-t-il un jour, à court ou à moyen terme, un président de la république centriste? Car, c’est un fait, les centristes n’ont jamais aimé le pouvoir personnel, n’ont jamais été des fans d’une personnalisation extrême du pouvoir exécutif, n’ont jamais aimé l’idée d’un homme providentiel. Pour eux, la nation est bien mieux représentée dans sa diversité à l’Assemblée nationale, assemblée que, d’ailleurs, ils souhaiteraient encore mieux être représentative du peuple par l’élection de ses membres avec une dose de proportionnelle ainsi que dans une augmentation des pouvoirs des députés et des sénateurs.

    Mais les centristes ne sont pas, non plus, de doux rêveurs. Ils savent également que toute la vie politique française tourne désormais autour de l’élection présidentielle et que, détenir l’Elysée, c’est avoir concrètement la possibilité de mettre en place un projet et programme politiques. D’où cette conversion forcée mais réelle à, non seulement, participer à la course présidentielle mais à la gagner.

    Pour autant, y a-t-il une chance qu’un vrai centriste soit élu? Depuis les débuts de la V° République aucun d’entre eux n’y a réussi. Bien sûr, il y a eu Valéry Giscard d’Estaing qui a gouverné avec une majorité de centre-centre droit mais lui-même ne venait pas de la famille du Centre mais d’une droite modérée (et encore, beaucoup des membres de son parti, les Républicains indépendants, étaient très à droite). En revanche, ni Jean Lecanuet, ni Alain Poher, ni Raymond Barre, ni François Bayrou n’ont réussi à gagner une élection malgré leur bonne tenue pendant la campagne et par le nombre de voix obtenues. Et le seul d’entre eux à s’être retrouvé au second tour fut Alain Poher, laminé par Georges Pompidou.

    En l’état actuel du Centre, il est presque certain qu’il n’y aura pas de président centriste en 2012. Ce qui n’empêche pas qu’il faille construire dès à présent une candidature crédible afin de rendre la victoire possible en 2017 (tout en préparant les élections législatives de 2012 afin d’avoir une force qui compte à l’Assemblée nationale).

    Quelles sont les conditions nécessaires afin d’espérer voir un homme ou une femme du Centre à la tête de l’Etat? Elles ne sont guères originales mais elles sont incontournables.

    La première est un Centre uni soi dans un même parti, soit dans une confédération, soit dans une alliance électorale solide. Une union qui permettre de choisir un candidat unique. La deuxième, est que ce candidat fasse l’unanimité parmi les centristes et possède une stature nationale. La troisième, est la mise au point d’un programme porteur autour de quelques grands thèmes.

    La tâche sera difficile mais le Centre a tous les moyens d’y parvenir. En a-t-il l’envie?...

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Mais qui donc usurpe le terme «centre»?


    Selon François Bayrou, lors de sa présentation des vœux à la presse, «le terme de centre est très souvent usurpé». Au-delà de savoir si le leader du Mouvement démocrate est légitime pour décerner des certificats de centrisme, qui donc l’utilise frauduleusement? Hervé Morin, Jean-Louis Borloo, Pierre Méhaignerie, Dominique de Villepin, Jean Arthuis ou François Bayrou lui-même?!

    Déjà, il faut citer encore François Bayrou qui ajoute que «sont au centre ceux qui résistent à la soumission». Pour le leader du Mouvement démocrate, être centriste serait donc une posture. Or, il semble évident que la posture est bien moins importante que les valeurs et une vision politique et de faire de la politique. Un centriste peut être allié à d’autres même dans un parti où plusieurs tendances coexistent. Il ne peut être discrédité uniquement pour cela.

    Mais l’on comprend la tactique de François Bayrou, il s’agit de disqualifier des personnes comme Hervé Morin et Jean-Louis Borloo qui, eux, se sont alliés avec le diable, c’est-à-dire, dans son esprit, Nicolas Sarkozy (même si sa critique du chef de l’Etat est actuellement moins virulente). Et cela pour apparaître le seul centriste légitime pour la prochaine élection présidentielle de 2012.

    C’est de bonne guerre et n’entrons pas plus avant dans cette polémique (ni au fait que François Bayrou aurait du dire «du Centre» et non «au centre») pour en revenir au fond. Qui aujourd’hui est un usurpateur?

    Au fait, qu’est-ce qu’un usurpateur? François Bayrou aime bien que le sens des mots soit respecté. Dont acte. Selon le Larousse, il s’agit d’un individu «qui usurpe, prive quelqu’un, par des moyens illégitimes, d’un droit, d’un pouvoir, d’un bien, etc.». Pour être complet, voici la définition d’usurper: «s’approprier indûment par violence ou par ruse, un droit, un bien qui appartient à autrui, le pouvoir, etc.».

    Il faut donc qu’il y ait un ou plusieurs usurpateurs et un ou plusieurs usurpés. On comprend, dans les propos de François Bayrou qu’il fait partie des usurpés. Comme il ne cite personne d’autre dans ce cas, on peut estimer qu’il s’estime le seul usurpé (avec les membres de son parti).

    Passons aux usurpateurs qui utilisent la ruse et/ou la violence. Si ceux qui sont «au centre» sont ceux qui ne sont pas soumis au pouvoir actuel, nous en déduirons qu’ils ont pour nom Jean-Louis Borloo (et les membres du Parti radical), Hervé Morin (et les membres du Nouveau centre) ainsi que tous les centristes de l’UMP. On n’est moins sûr que François Bayrou inclus Dominique de Villepin puisque celui-ci n’a pas fait acte de soumission à Nicolas Sarkozy (mais il l’avait fait à Jacques Chirac tout comme… François Bayrou). On est sûr qu’il ne met pas dans cette catégorie Jean Arthuis, le président de l’Alliance centriste.

    Cependant, comment prétendre que les valeurs et la vision politique et de faire de la politique de Jean-Louis Borloo, d’Hervé Morin et consorts ne soient pas du Centre. D’autant que si c’était le cas, cela signifierait que le directeur de campagne de François Bayrou pour l’élection présidentielle de 2002 (Jean-Louis Borloo) et que le vice-président exécutif de l’UDF et président du groupe UDF à l’Assemblée nationale jusqu’en 2007(Hervé Morin), UDF alors dirigée par François Bayrou, ne sont pas des centristes… A moins d’estimer alors que François Bayrou, lui-même, n’est pas centriste, c’est-à-dire qu’il s’inclut lui-même dans les usurpateurs. Cela semble difficile à croire.

    Toute cette démonstration pour en conclure que cette volonté d’exclure du leader du Mouvement démocrate prouve malheureusement, malgré ses déclarations, qu’il ne souhaite pas une refondation du Centre qui inclurait tous les centristes. Tout aussi malheureusement, cela ne semble pas être le cas également d’Hervé Morin qui ne veut pas de François Bayrou et de ses amis dans sa confédération des centres. Je ne sais pas qui est réellement un usurpateur et s’il y a en vraiment. Ce que je sais, en revanche, c’est que certains de ceux qui se disent du Centre jouent manifestement contre leur camp. Il est bien temps qu’ils s’en aperçoivent avant que ce ne soient les électeurs qui le leur signifient.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les conditions d’un vrai rassemblement du Centre


    S’il est essentiel pour le Centre de rassembler ses ouailles dispersées pour peser politiquement et électoralement, il est tout aussi essentiel de le faire dans la clarté et sur une base politique en évitant que cela ne soit qu’une vulgaire opération de communication ou ressentie comme telle. Si l’indépendance de toutes les composantes qui pourraient se réunir est un préalable, le contenu et le but politiques sont tout aussi importants pour édifier une structure organisationnelle solide mais aussi pour être crédible face aux électeurs.

    Une indépendance obligatoire

    Le rassemblement des centristes ne peut se faire qu’entre centristes indépendants, qu’ils soient encartés dans un parti ou non. Clairement, il faut que tous ceux qui participent à cette refondation du centre soient indépendants de tout autre mouvement politique qui n’est pas du Centre. Concrètement, les centristes de l’UMP et les centristes appartenant à un parti affilié à une formation de Droite ou de Gauche ne peuvent prétendre participer à ce rassemblement. Bien évidemment, avant que celui ne devienne une réalité concrète, la négociation peut exister. Tout aussi évident doit être ensuite l’indépendance de ce rassemblement vis-à-vis de la Droite et de la Gauche avant d’éventuelles négociations en vue de former une coalition de gouvernement.

    Un vrai contenu politique

    Se rassembler pour être plus fort, c’est bien entendu intéressant électoralement parlant puis pour négocier une alliance de gouvernement avec d’autres au sortir des élections. Mais cette cuisine postélectorale n’a de sens que si l’on a un programme électoral s’appuyant sur un projet politique et une vision pour la France.

    Les centristes partagent beaucoup de points communs dans ce domaine et il ne devrait guère être difficile de mettre en place une plateforme électorale même si certains points de vue devront être rapprochés et que les négociations à ce sujet seront âpres. Néanmoins, on peut raisonnablement penser que si une réelle volonté politique existe, les partis centristes trouveront un accord. Encore faut-il s’y mettre rapidement, avant même de savoir qu’elle forme prendra ce rassemblement.

    Un but clair et concret

    Le but de ce rassemblement est de proposer une alternance politique centriste de gouvernement indépendante de la Droite et de la Gauche. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’alliance possible ni avec la Droite, ni avec la Gauche si le Centre, comme cela est plus que probable, ne sort pas majoritaire des élections présidentielles et législatives de 2012. Néanmoins, le rassemblement devra porter son offre politique originale dans une indépendance totale, c’est-à-dire sans rouler pour qui que ce soit a priori.

    Une structure organisationnelle qui réunisse tout le monde

    Elle peut être de trois ordres: un nouveau parti, une confédération et une alliance.

    Il semble que la mise en place d’un nouveau parti sera difficile. Cette option sera déjà compliquée entre les différentes composantes centristes de la majorité présidentielle et l’on voit mal le Nouveau centre se torpiller et, encore moins, le Parti radical, «plus vieux parti de France», d’en faire tout autant. Et, ensuite, il faudra faire venir les autres composantes du Centre. Et l’on ne voit absolument pas aujourd’hui le Mouvement démocrate ou les Radicaux de gauche se fondre dans une nouvelle formation avec le Nouveau centre et le Parti radical.

    La confédération, qui a la préférence de beaucoup de centristes, aura également du mal à se mettre en place avec tous les partis représentants le Centre. Si elle semble possible entre les différentes centristes de la majorité présidentielle, elle n’est guère envisageable avec celles-ci et le Mouvement démocrate ainsi que les Radicaux de gauche. On pourrait alors voir une confédération réunissant de nombreux partis centristes, du Parti radical à l’Alliance centristes en passant par le Nouveau centre, la Gauche moderne et Cap 21 mais sans les formations présidées par François Bayrou et Jean-Michel Baylet.

    C’est pourquoi, il semble que la seule solution raisonnable et du domaine du possible soit une alliance électorale pour 2012 qui pourrait ensuite déboucher sur une confédération si cette alliance donne des résultats et est assez solide politiquement. Une alliance cimentée autour d’un projet politique et d’une candidature commune à la présidentielle ainsi qu’à des investitures communes dans le plus de circonscriptions possibles pour les législatives qui suivront dans la foulée.

    Tout cela ne se fera pas en un jour. Cela tombe bien, les centristes ont tout 2011 pour y parvenir. A condition de s’y mettre tout de suite.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • 2010-2011: L’état du Centre dans le monde


    L’année 2010 a été une année mitigée pour les courants centristes dans le monde. Victoires, défaites, difficultés et espoirs ont traversé les différentes formations centristes. 2011 s’annonce sur le modèle de sa devancière avec des restructurations en cours et des difficultés pour les centristes au pouvoir.

    En France, le Centre demeure morcelé et les centristes alliés à la Droite dans la majorité présidentielle ont perdu de leur influence depuis la formation d’un gouvernement dont ils sont largement exclus.

    L’année 2011 sera une année cruciale pour le Centre qui va devoir préparer un projet politique, préparer sa refondation et démontrer sa capacité à proposer une alternative en vue des présidentielles et des législatives de 2012. Et si tous les centristes s’accordent sur l’importance de cet agenda, bien peu sont capables d’en prédire une issue positive pourtant indispensable pour son avenir à court et moyen terme.

    En Grande Bretagne, les centristes ont fait une percée aux élections législatives de mai 2010, ce qui leur a permis de revenir au pouvoir et de former un gouvernement de coalition avec les conservateurs, raflant au passage le poste de vice-premier ministre pour leur leader, Nick Clegg. Mais les mesures impopulaires du gouvernement et la crise économique ainsi que les voltes-faces par rapport aux promesses de campagne ont coûté cher puisque les Libéraux démocrates ont des sondages d’intentions de vote et de popularité catastrophiques.

    L’année 2011 s’annonce difficile pour les centristes britanniques car le redressement de l’économie prendra encore du temps alors que les mesures impopulaires vont produire encore des difficultés dans la vie quotidienne.

    Aux Etats-Unis, le président centriste, Barack Obama, a perdu les élections de mi-mandat qui ont permis aux républicains de remporter une forte majorité à la Chambre des représentants. De même, les centristes, à la fois dans le Parti démocrate et dans le Parti républicain, ont été laminés le plus souvent et leur poids tend à diminuer. Paradoxalement, les électeurs qui ont élu des représentants de plus en plus polarisés, à droite comme à gauche, veulent un consensus, des politiques bipartisanes et une vision centriste du gouvernement du pays. De même, un nouveau mouvement, «No labels», réunissant démocrates et républicains modérés, a vu le jour et pourrait jouer un rôle politique au cours de l’année 2011 et plus certainement 2012.

    L’année 2011 sera compliquée pour Barack Obama et son centrisme mais les victoires législatives au Congrès remportées à l’arraché au mois de décembre, avec le vote d’importantes mesures, permettent de penser que le président américain n’a pas dit son dernier mot et que ceux qui l’ont enterré se sont quelque peu avancés. D’autant qu’il demeure la personnalité la plus admirée des Américains et l’homme politique le plus populaire. Les sondages en vue de la présidentielle de 2012 le donne, pour l’instant, gagnant quelque soit son adversaire.

    En Allemagne, du fait de la radicalisation des Libéraux, c’est au sein de la CDU que vit le centrisme actuellement. Ce qui, en soi, n’est guère étonnant puisqu’il s’agit, à la base, d’un parti démocrate-chrétien. Pour autant, celui-ci est traversé de courants dont certains se situent à la droite de la Droite.

    Le centrisme de la chancelière Angela Merkel a été ainsi dénoncé au cours de l’année 2010 par une partie de la CDU. Et après avoir résisté à cette offensive, elle a tout de même cédé, suite à des revers électoraux d’importance notamment dans les élections régionales, et a musclé son discours face à l’immigration clandestine et, surtout, en déclarant que le modèle d’intégration des immigrés – clandestins ou non – avait été un échec total.

    En 2011, la bonne tenue de l’économie, dopée par les exportations et un redécollage de la consommation des ménages allemands, devrait permettre à Angela Merkel de retrouver de la sérénité à moins que la crise de l’euro qui empoisonne le débat politique en Allemagne, ne vienne créer des interférences dans un paysage politico-économique assez favorable à la chancelière.

    Au Japon, l’expérience centriste est tout sauf un long fleuve tranquille. Après un pouvoir sans partage de la Droite depuis l’instauration de la démocratie suite à la défaite de 1945, la victoire du Parti démocrate du Japon (PDJ, centriste) de Yukio Hatoyama en 2009 avait été un grand moment d’espoir pour revitaliser une organisation politique du pays sclérosée et touchée par de nombreux scandales.

    Mais l’année 2010 a été un désenchantement pour les centristes japonais qui sont tombés, eux aussi, dans la division et le manque de confiance de la population envers ses élites politiques. Du coup, Yukio Hatoyama, le Premier ministre, mais aussi Ichiro Ozawa, le président du PDJ, ont démissionné, notamment pour n’avoir pas tenu leurs promesses électorales, en particulier pour la récupération auprès des Américains de l’île d’Okinawa occupée depuis la fin de la guerre.

    En 2011, Le nouveau Premier ministre centriste, Naoto Kan, va devoir gouverner dans une situation difficile avec la montée en puissance de la Chine et la crise nord-coréenne.

    En Italie, le Centre se cherche toujours face à Berlusconi. Une tentative de renverser le gouvernement à la fin 2010 a échoué par la défection de quelques députés de la droite anti-Berlusconi et de la gauche. En 2011, la situation politique du pays devrait être tendue mais personne ne peut prédire si la fin politique tant de fois annoncée de Silvio Berlusconi sera une réalité. Si c’est le cas, les formations centristes devraient avoir un rôle à jouer dans une nouvelle majorité.

    En Inde, le Parti du Congrès (centre gauche) a gagné les élections et il devrait continuer à gouverner en 2011 malgré différents scandales de corruption, notamment celui sur la vente à des amis du ministre des télécommunications des nouvelles licences de téléphonie mobile. A l’intérieur du parti, les tendances centristes sont, pour l’instant, les plus influentes même si l’incapacité du pays à réduire drastiquement le nombre des plus pauvres relance à périodes répétées un débat sur un retour en force de l’interventionnisme étatique qui n’a jamais réellement cessé. Mais le Premier ministre, Manmohan Singh, fort de la belle croissance du pays, continuera à libéraliser l’économie et la société en 2011 pour en faire de l’Inde une puissance qui compte face à son voisin qui l’inquiète beaucoup, la Chine.

    Au Brésil, le Centre a été battu aux élections présidentielles par le Parti des travailleurs au pouvoir (gauche). Le président Luiz Inacio Lula da Silva ne pouvant être réélu, c’est sa candidate, Dilma Rousseff qui est devenue la première femme présidente du pays devant le candidat centriste, Josè Serra. Avec la popularité de Lula (qui pourrait se représenter à la prochaine présidentielle) et la croissance économique, le parti au pouvoir qui oscille entre gauche et centre-gauche ne devrait pas être menacé au cours de l’année 2011.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • 2010: Barack Obama, centriste dans ses bottes


    Barack Obama, en à peine deux ans de pouvoir (qui seront fêtés le 20 janvier prochain), a déjà été divinisé autant de fois qu’il a été enterré dans la fosse commune des idoles déchues… La dernière période de ces retournements autant incongrus que stupides des médias et de l’opinion publique aux Etats-Unis et dans le mondes s’est déroulée entre le 2 novembre et le 25 décembre.

    Le lendemain de la défaire du Parti démocrate aux élections de mi-mandat, le cercueil est prêt. Pour certains, c’est même dans un vulgaire sac qu’il faudrait balancer Obama dans les poubelles de l’histoire. Et ceux-ci ne sont pas seulement à l’extrême-droite mais se trouvent également du côté de la gauche radicale.

    La cérémonie lugubre de l’enterrement va s’ouvrir lorsque les victoires s’accumulent pour le président des Etats-Unis au Congrès pendant la période de Noël avec le vote de plusieurs mesures législatives tout aussi emblématiques qu’importantes.

    Dans le même temps, les économistes américaines parlent d’une possible croissance beaucoup plus forte en 2011 grâce aux plans de relance et de soutien à l’économie mis en place par la Maison blanche ainsi que du compromis trouvé entre le président et les élus républicains sur les baisses d’impôts et les allocations chômages pour les demandeur d’emploi de longue durée en fin de droit.

    Barack Obama est mort, vive Barack Obama!

    Médias et opinions publiques louent à nouveau les capacités de rebond de ce président décidément imprévisible. En réalité, ce n’est pas son imprévisibilité qui est la cause du ridicule des commentateurs mais leur incapacité à prendre la mesure d’un homme (et certainement pas d’un surhomme…) qui ne fait que faire ce qu’il a dit qu’il ferait et qui s’y tient globalement.

    Car Barack Obama, avant d’être un homme de réformes, est un homme de méthode. Et la méthode Obama est bien connue, il faut proposer puis discuter et prendre une décision dans le consensus, c’est-à-dire avec les compromis nécessaires pour contenter le plus de personnes possibles (et non tout le monde comme le disent certains, ceci étant toujours impossible).

    A la décharge de ces commentateurs frappés de cécité, il faut dire que les républicains – qui avaient bien pris la mesure d’une méthode qui risquait de les renvoyer dans les limbes oppositionnelles pour huit ans au moins – ont décidé de jouer le pire et l’affrontement dur sans aucune concession, une posture qui n’a évidemment pas permis de mettre en œuvre cette méthode. Car, pour parler et faire des compromis, il faut être au moins deux.

    Toujours à la décharge de nos commentateurs, le Parti démocrate a également joué un rôle dans le refus du compromis, s’estimant légitime avec ses majorités au Sénat et à la Chambre des Représentants de faire ce qu’il avait envie de faire sans besoin de se rallier des élus républicains.

    Enfin, les mouvements d’extrême-droites et populistes ont lancé, grâce à des généreux donateurs et propagandistes (comme Rupert Murdoch, propriétaire, entre autres, de la chaîne radicale de droite, Fox News), des attaques violentes et puantes contre le président des Etats-Unis, pires que celles que Clinton avaient eues à subir lors de sa présidence, pires même que celles qui avaient été menées comme Franklin Roosevelt ou Harry Truman.

    Cependant, de son côté, Barack Obama est demeuré centriste dans ses bottes.

    Même s’il a été agacé par les insultes outrancières dont il était l’objet ainsi que de la désinformation qui frappait chacune de ses initiatives, il a continué et il continue à promouvoir la discussion, le consensus et le compromis pour faire avancer les réformes dont les Etats-Unis ont besoin face aux énormes défis qui se présentent aux pays en ce début de XXI° siècle.

    Car, l’entière posture de Barack Obama est centriste. Bien entendu, certaines de ses positions sont plus à gauche, mais d’autres sont plus à droite, ce qui permet d’ailleurs à la Droite et à la Gauche leurs attaques.

    Dans les deux années qui lui restent pour terminer son premier mandat, Barack Obama va devoir gérer une situation qui ne devrait pas le gêner par rapport à ses convictions politiques. Evidemment, tout dépendra de ceux qui voudront discuter et gouverner avec lui. Néanmoins, au jour d’aujourd’hui, rien n’est venu contredire cette constatation simple: Barack Obama est profondément centriste. Comme il l’a toujours écrit. Comme il l’a toujours dit.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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