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  • Le Centrisme en France en 2015. Le Centre à la recherche de crédibilité

    - UDI, envol ou stagnation?

    Créée en 2012, l’UDI a du affronter deux examens de passage en 2014.

    Le premier a été constitué des rendez-vous électoraux où la confédération regroupant plusieurs partis centristes et de droite modérée, a obtenu des résultats satisfaisants mais sans plus.

    Néanmoins, ces derniers ont démontré qu’elle pouvait avoir une existence électorale, ce qui n’était pas gagné d’avance après la forte déconvenue des centristes en 2012.

    Le deuxième a été l’élection d’un nouveau président après le départ de son fondateur, Jean-Louis Borloo.

    Si la campagne a été peu consensuelle et loin d’être amicale, elle n’a pourtant pas dégénéré en un pugilat comme beaucoup pouvaient le craindre.

    Le deuxième tour entre deux frères ennemis, Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde, s’est déroulé dans un climat tendu mais le perdant, Morin, n’a pas quitté le navire, ce qui était une des possibilités envisagées par les observateurs.

    Pour autant, le vrai rendez-vous de l’UDI se déroulera à la fois en 2016 et en 2017 avec l’annonce d’une éventuelle candidature pour les présidentielles et la capacité de la formation centriste lors des présidentielles et des législatives d’avoir de bons résultats et de peser avant et après sur la politique du pays.

    En 2015, les élections départementales et régionales seront sans doute pour l’UDI du même acabit que les municipales et les sénatoriales de 2014, c’est-à-dire des résultats encourageants mais pas mirifiques.

    Mais ce qui occupera – ou devrait occuper – la direction et les militants sera la consolidation du parti et la possibilité pour les différents courants et les différentes personnalités de coexister, voire de vivre ensemble sereinement.

    De ce point de vue, le lancement d’une réflexion sur le projet politique et le programme électoral en vue de 2017 pourrait être un élément positif pour rapprocher les personnalités et éviter des clashs.

    Mais rien n’est gagné d’avance et la survenance de dissensions et de dissidences n’est pas à exclure.

    Reste que celui ou ceux qui prendront le risque de mettre en péril l’UDI pourraient en payer le prix fort politiquement parlant.

     

    - Lagarde peut-il réussir?

    Jean-Christophe Lagarde est donc devenu le nouveau président de l’UDI, poste qu’il convoitait et qui était essentiel pour lui faire prendre une nouvelle dimension politique.

    Sa victoire avec près de 54% des voix ne souffre aucune discussion même si elle n’est pas assez massive pour l’installer comme un leader indiscutable et indiscuté.

    Néanmoins, sa campagne et ses premiers pas en tant que leader de la confédération ont été réussis mais ils n’ont pas levé les interrogations sur ses capacités à diriger l’UDI ainsi qu’à devenir une personnalité politique nationale de premier plan.

    D’autant qu’il est loin de faire l’unanimité à l’intérieur du parti et que les articles et autres reportages sur sa gestion de la ville de Drancy et de la fédération UDI de Seine-Saint-Denis ont été loin d’être élogieux, pointant des comportements limites et des pratiques peu démocratiques.

    Bien sûr, les renseignements sur lesquels se sont appuyés les journalistes sont souvent venus du camp d’Hervé Morin et de ses amis mais la personnalité de Lagarde ainsi que sa façon d’agir et de parler alimentent assez facilement les doutes et les suspicions journalistiques.

    Il semble évident qu’un des modèles politiques de Jean-Christophe Lagarde, auquel il fait peu référence, est Nicolas Sarkozy et sa façon d’agir à la hussarde, tant à l’intérieur de l’UDI que dans ses prises de position.

    Ainsi, il n’a pas de mots assez durs pour fustiger la «mollesse» des centristes pour indiquer qu’il n’est pas de cette espèce, préférant le coup de poing politico-médiatique.

    Mais cette façon d’agir est loin d’être la vision centriste de la politique alors qu’elle l’est largement pour celle de la Droite, ce qui peut braquer une partie de l’électorat qui vote pour le Centre.

    Dès lors, Jean-Christophe Lagarde devra démontrer que l’on peut avoir un comportement agressif dans le bon et le mauvais sens du terme tout en étant capable de délivrer un message humaniste qui a du sens, ce qui est son leitmotiv selon ses propos.

    Les dérapages verbaux font partie intégrante de sa stratégie politique et de sa personnalité.

    Reste à savoir s’ils lui ouvriront un avenir radieux ou, au contraire, le mettront en total porte-à-faux avec le courant de pensée politique qu’il veut représenter.

    Mais il faut cependant louer le fond de son discours lorsqu’il reprend les fondamentaux centristes trop souvent oubliés par d’autres, tant à l’UDI qu’au Mouvement démocrate, ainsi que sa farouche détermination à construire un Centre indépendant et une UDI forte.

    En revanche, ses déclarations sans nuance sur moult sujets d’actualité demeurent problématiques pour l’image de son parti.

     

    - Mouvement démocrate, enlisement ou résurrection?

    Que va devenir le Mouvement démocrate?

    La question est assez récurrente depuis 2007 tant le parti fondé par François Bayrou pour remplacer l’UDF ne parvient pas à se développer du fait même qu’il a été créé avant tout pour permettre à l’ambition présidentielle de son président de se réaliser, ce qu’il n’a pu faire jusqu’à présent.

    Reste que l’échec de 2012 où François Bayrou n’est pas parvenu à dépasser les 10% de voix mais surtout les échecs à répétition lors de toutes les autres élections nationales auxquelles il a participé n’ont pas signé son arrêt de mort que beaucoup prédisaient.

    Pour expliquer cela, bien sûr, il y a ces militants totalement dévoués à leur chef, une anomalie dans l’espace centriste mais aussi une certaine résilience de ces centristes qui estiment que le MoDem est aujourd’hui le seul parti qui représente le Centre indépendant et qui ne veulent pas entendre parler d’un ralliement à l’UDI qui, selon eux, est composé de gens qui ont trahi la cause centriste en 2007, lors du second tour de la présidentielle, qui a amené à la création du Nouveau centre et à son soutien sans faille pendant cinq ans à Nicolas Sarkozy que François Bayrou, de son côté, critiquait sans relâche.

    Le retour à droite du Mouvement démocrate pose malgré tout des questions sur son avenir.

    Aujourd’hui, il est plus dans une sorte de doublon avec l’UDI que de concurrence sur des lignes politiques différentes.

    Mais les rancœurs étant tenaces tant à l’UDI qu’au MoDem, on ne voit pas encore une réunification de la famille centriste dans une seule formation.

    Du coup, le Mouvement démocrate ne va pas disparaître, sans doute, avant 2017.

    Après, c’est une autre histoire.

     

    - Quid de l’avenir présidentiel de François Bayrou?

    Trois tentatives, trois échecs dès le premier tour, surtout une descente vertigineuse entre la troisième place de 2007 avec 18,7% des voix et la quatrième de 2012 avec moins de 10% des voix, loin derrière les candidats du PS et de l’UMP mais aussi, nettement plus grave, du Front national.

    Dans ce cadre, on peut légitimement se poser la question de savoir si François Bayrou a encore un avenir présidentiel.

    2015 sera peut-être une année charnière pour apporter des éléments de réponse dans un sens ou dans un autre.

    Aujourd’hui, les choses semblent claires puisque François Bayrou affirme avoir fait allégeance à Alain Juppé s’il est candidat.

    Mais, car il y a un mais, si l’ancien premier ministre de Jacques Chirac et actuel maire de Bordeaux ni va pas, alors il laisse ouverte la porte à sa propre candidature.

    Le président du Mouvement démocrate, qui a ressuscité politiquement avec son élection à la mairie de Pau, estime sans doute qu’il a encore ses chances puisqu’il demeure dans le peloton de tête des baromètres des politiques les plus appréciés des Français.

    S’il se présente en 2017, il compte jouer le rejet, à la fois, de Hollande et de Sarkozy et la peur de Le Pen pour arriver en tête des candidats démocrates au premier tour et comme seul rempart à l’extrême-droite au second.

    Un challenge qui n’est pas impossible mais qui ne semble pas le plus probable.

     

    - L’Alternative, disparition ou dynamique?

    L’Alternative, cette «organisation coopérative» mise en place en 2013 par Bayrou et Borloo pour rapprocher le MoDem et l’UDI a-t-elle encore un avenir? Ou, plutôt, a-t-elle encore un intérêt?

    Sa seule utilité jusqu’à aujourd’hui a été d’être un cartel électoral qui a permis des listes communes entre les deux partis centristes aux européennes.

    Mais le résultat a été très décevant, moins de 10% des voix et une quatrième place derrière le FN, L’UMP et le PS, dans une élection où, pourtant, les thèses centristes rencontrent généralement une plus forte adhésion.

    Dès lors, on peut se demander à quoi sert l’Alternative d’autant que lorsque l’on parle des élections départementales et régionales de 2015, c’est pour indiquer la constitution de listes communes UMP-MoDem- UDI sans aucune mention pour l’organisation coopérative.

    Peut-être que l’Alternative ne sera pas dissoute – on ne sait jamais, elle pourrait servir – mais on ne voit pas pourquoi elle deviendrait autre chose que ce qu’elle est actuellement.

     

    - Centristes de l’UMP, à quoi vont-ils servir?

    Depuis la création de l’UDI, les centristes de l’UMP sont une sorte d’anomalie politique d’autant que, malgré les efforts d’un Jean-Pierre Raffarin ou de quelques autres, on ne les entend peu, qu’ils ont peu d’idées et que leur seule ambition semble être, à la fois, de tenter d’exister dans le parti et de ne pas perdre leurs mandats électifs afin de ne pas disparaître du paysage politique.

    Pour autant, malgré cette totale marginalisation à l’intérieur de l’UMP, ils ne se sont pas ralliés en masse à l’UDI, loin de là.

    A part les troupes de Borloo venues de l’UMP – et encore pas toutes – les prises de guerre ont été limitées à quelques personnes en rupture de banc avec le parti de droite (Méhaignerie, par exemple). Et celles-ci ont eu lieu en 2012.

    Même l’élection à la présidence de l’UMP de Nicolas Sarkozy avec un discours très à droite et un mépris pour les centristes (mais pas pour leurs voix) n’a causé aucun départ de ces derniers vers l’UDI.

    Ce n’est donc pas en 2015 que l’on devrait assister à des retrouvailles des centristes de l’UMP avec ceux de l’UDI et du Mouvement démocrate.

    Mais les centristes de l’UMP ou ceux qui se prétendent centristes seraient bien inspirés, parfois, de marquer leur différence ou leur originalité, ce qu’ils font de moins en moins, se laissant lentement aspirer pour ne devenir que des droitistes modérés, ralliés à l’un ou l’autre des leaders de l’UMP.

     

    - Juppé peut-il séduire les centristes?

    Alain Juppé veut avoir les centristes avec lui pour devenir président de la république. Mais, a-t-il tenu à préciser alors que personne ne le lui demandait, il n’est pas centriste.

    Dont acte.

    C’est vrai que le gaullo-radicalisme modéré de Juppé peut séduire les centristes d’autant que l’homme se veut réformiste à l’inverse de son mentor, Jacques Chirac, qui repoussa, après la cuisante défaite des législatives de 1997, toute idée de modernisation de la société française lors de ses deux mandats pour ne froisser personne.

    Si François Bayrou s’est déjà rallié à Alain Juppé, ce n’est pas encore le cas de l’UDI même si certains à l’intérieur de la confédération comme Hervé Morin seraient prêts à le faire.

    Cependant, les trois autres candidats à la présidence, dont le vainqueur (Fromantin, Jégo, Lagarde) sont loin de vouloir remettre les clés de l’UDI à Alain Juppé.

    Ce dernier devra donc faire des efforts pour les convaincre et 2015 verra sans doute des initiatives dans ce domaine de la part du maire de Bordeaux.

     

    - Valls peut-il créer une nouvelle majorité de centre-gauche?

    Manuel Valls a occupé le terrain politique en 2014 avec, entre autres, sa volonté d’ouvrir la majorité présidentielle au centre.

    Les partis centristes ont répondu avec une fin de non recevoir mais le premier ministre de François Hollande voit sans doute plus loin qu’une entrée de quelques personnalités du Centre dans son gouvernement.

    C’est à une recomposition politique qu’il veut s’atteler.

    Issu du courant rocardien du PS, celui-là même qui, en 1988, avec son fondateur, Michel Rocard, comme premier ministre, fit entrer des centristes dans un gouvernement de gauche, il sait que ce qui rapproche les sociaux-libéraux dont il fait partie et les libéraux sociaux que sont les centristes est plus important que ce qui rapproche les premiers nommés de la gauche radicale et de la vieille gauche arc-boutée sur des visions périmées de la société.

    Cette recomposition, Manuel Valls la voit pour 2017 et la présidentielle, ou, si ce n’est pas encore possible, pour les années d’après.

    Les convictions de Manuel Valls en la matière ne peuvent être niées.

    Depuis des années, il plaide pour une ouverture du PS vers le Centre. Cependant, dans sa vision actuelle, il faut que ce soit les centristes qui se rallient plutôt que d’une nouvelle organisation du paysage politique.

    C’est pourquoi il semble peu probable qu’une nouvelle majorité de centre-gauche voit le jour en 2015 mais il sera intéressant de voir quelles seront les évolutions en la matière et si un dialogue va ou non s’instaurer entre les deux parties.

     

    - Axe central, plus qu’un feu de paille?

    Y a-t-il un axe central en gestation en France qui regrouperait les centristes, les sociaux-libéraux du PS (voire certains sociaux-démocrates) et les réformistes de l’UMP?

    S’il est un peu trop tôt pour l’affirmer, en tout cas, les convergences idéologiques existent bel et bien.

    Les difficultés dans lesquelles se trouve le gouvernement de Manuel Valls et le vraisemblable changement de majorité en 2017 (ou avant), ne facilitent guère une reconstruction du paysage politique dans les deux années qui viennent.

    Cela dit la radicalisation d’une partie de l’UMP et du PS, la montée des extrémismes populistes et poujadistes ouvrent enfin cette discussion sur les valeurs communes à cet espace central où pourrait se constituer cet axe central.

    Quoi qu’il en soit, ce sera par une alliance électorale sur un projet et une légitimité issue du suffrage universel que cet axe pourra exister un jour, sinon il ne sera qu’un objet politicien sans grand avenir.

     

    - Front national, le Centre devant ses responsabilités

    Les centristes luttent depuis toujours contre les clientélismes, tous les clientélismes qu’ils viennent de la Gauche ou de la Droite.

    De ce point de vue, ils sont les mieux placés pour lutter contre ces extrémismes qui s’appuient sur les pires penchants d’une partie de l’électorat et qui gagnent du terrain chaque année en France, qu’ils viennent de la Droite ou de la Gauche.

    Il faudra se rappeler de cette année 2014 où, pour la première fois, un parti d’extrême-droite est arrivé en tête d’une élection nationale en France, en l’occurrence les européennes.

    Les partis centristes doivent donc être le fer de lance d’une lutte contre l’obscurantisme du Front national et de son projet rétrograde pour la France ainsi que pour sa vision totalement opposée à celle humaniste du Centre.

    Jusqu’à présent, tant au Mouvement démocrate qu’à l’UDI, les comportements sont globalement exemplaires face au FN à part quelques exceptions vite réprimées.

    Mais le Centre ne doit pas relâcher la pression et entraîner avec lui tout ce que le pays compte de démocrates.

     

    - Les centristes à la recherche de crédibilité

    Où sont les partis centristes et que veulent-ils?

    Voilà deux questions au cœur même de la problématique politique que rencontre le Centre.

    Dans les sondages, les Français se disent proches du Centre et de ses valeurs humanistes et aiment bien les leaders centristes identifiables comme Bayrou ou Borloo, par exemple.

    Ils ont même placé une centriste, Simone Veil, comme leur personnalité préférée.

    Oui, mais voilà, lors des élections, les partis centristes sont loin derrière ceux de gauche et de droite.

    Il faut dire qu’il est souvent difficile à l’électeur de savoir où se trouvent les centristes.

    Le récent revirement de François Bayrou d’une proximité à gauche vers un ralliement avec la Droite ou le brandissement par l’UDI de son indépendance alors qu’elle se dit dans une alliance «naturelle» avec la Droite, ne sont pas fait pour l’éclairer.

    De même, il a du mal à savoir ce que les partis centristes proposent en matière économique, sociale, sociétale ou internationale pour permettre de recréer les conditions d’un vrai progrès humaniste en France.

    Notre électeur les voit s’opposer frontalement au gouvernement de Manuel Valls alors qu’ils parlent de trouver des consensus et d’avoir une position constructive, ce qui n’est pas non plus très clair.

    La récente déclaration de Jean-Christophe Lagarde affirmant que l’UDI voterait contre toutes les mesures contenues dans la loi Macron alors que des membres de son parti disaient le contraire comme Jean-Christophe Fromantin, est malheureusement caractéristique d’un positionnement flou sachant qu’en matière de mariage homosexuel, c’est Lagarde qui a voté avec le gouvernement et Fromantin qui s’est violemment opposé, étant même un des leaders des manifestations contre cette mesure.

    Si les centristes veulent que les Français votent pour eux en masse en 2017, il va falloir qu’ils leur donnent de bonnes raisons pour le faire.

    Donc qu’ils expliquent qui ils sont et ce qu’ils veulent dès 2015.

    Et que cela ait du sens.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

     

     

  • UDI: Les premiers pas prometteurs de Lagarde

    Jean-Christophe Lagarde a entamé sa deuxième semaine de président de l’UDI et les grands médias, jusqu’à présent distants avec celui qui n’était encore que le député-maire de Drancy, lui ont ouvert leurs portes et leurs émissions pour le découvrir et le faire découvrir au pays.

    Le nouveau leader du parti centriste la formation centriste a ainsi eu l’occasion de préciser son projet pour l’UDI et sa vision du Centre dans le paysage politique français.

    Avec un discours assez volontariste, il a expliqué qu’il voulait un parti indépendant et capable d’être un partenaire d’égal à égal avec l’UMP, surtout qui pourrait présenter son candidat à l’élection présidentielle.

    Quant au Centre, il veut en faire une force de renouveau devant les échecs de la Droite et de la Gauche ainsi que devant la menace des extrêmes et notamment du Front national, affirmant que le moment des centristes est venu, des centristes qui n’ont été ces dernières années que des supplétifs peu respectés de la Droite.

    Partout, il martèle son projet humaniste et fédéraliste tout en jouant l’apaisement à l’intérieur de l’UDI.

    Et le message semble assez bien reçu même s’il demeure encore du scepticisme sur la capacité de Jean-Christophe Lagarde à atteindre les objectifs, très hauts placés, qu’il s’est fixé.

    Car, aujourd’hui, l’UDI est toujours, à la fois, en structuration et en convalescence.

    Ainsi, un départ d’Hervé Morin voire une opposition déterminée et sans concession de sa part vis-à-vis du nouveau président aurait des répercussions sur les marges de manœuvre de ce dernier.

    Mais, plus que tout, sa déclaration maintes fois répétées qu’il peut y avoir, dans deux ans, un candidat centriste à la présidentielle capable d’être présent au second tour, oblige Jean-Christophe Lagarde a prendre beaucoup de risques pour parvenir à ce but que beaucoup jugent plus qu’impossible.

    Le dynamisme et l’agressivité – dans le bon sens du terme – qu’il présente lors de ses sorties médiatiques en tant que président de l’UDI avec un discours clair et bien appris ainsi que par une posture apaisée de celui qui a gagné et qui peut être magnanime et rassembleur sont un bon départ et de bonne augure pour la suite.

    Reste que la tâche va être rude.

    Et si les difficultés deviennent insurmontables et les objectifs irréalisables, Jean-Christophe Lagarde pourrait alors perdre sa crédibilité naissante.

    D’autant qu’il est un faux calme et que certaines de ses sorties médiatiques, depuis son entrée en politique, dérapent parfois et soudainement dans une agressivité – dans le mauvais sens du terme – qui pourrait à terme anéantir tout ses efforts afin d’apparaître comme un leader responsable, maîtrisant son discours.

    Un exemple parmi d’autres?

    Lors de son passage au grand jury de RTL, on lui a posé une question à propos de ses dures attaques à l’encontre de Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l’Elysée qu’il a traité sans ménagement de menteur à propos de l’affaire qui l’oppose à François Fillon.

    Le problème est que – au-delà de savoir qui a menti de Jouyet ou Fillon – l’on se demande encore quel était son intérêt de s’attaquer avec hargne au secrétaire général de l’Elysée dans une affaire qui ne concerne, in fine, que l’UMP, peut-être le PS mais en aucun cas l’UDI.

    Un tel comportement déjà observé par le passé, s’il se répétait trop fréquemment, pourrait devenir pain béni pour ses adversaires politiques.

    Et sa réponse devant les journalistes de l’émission ont montré qu’il a vraiment mieux à faire que de la polémique pour la polémique qui n’ajoute rien à son image publique, bien au contraire.

    Dans les mois qui viennent, il faudra qu’il ne se disperse pas tant les rendez-vous risquent d’être chauds pour faire exister une UDI aux côtés du PS, de l’UMP et du FN mais aussi pour réunir tous les courants de son parti autour d’un projet politique tout en affirmant sans faille l’indépendance de celui-ci face aux pressions qui viendront sans cesse de l’UMP, sans oublier le problème d’une alliance ou non avec François Bayrou dans le cadre d’une hypothétique réunion du Centre.

    Pour pouvoir affronter tous ces défis, il fallait au moins ces débuts prometteurs.

    C’est fait.

    Reste à ne pas les gâcher, surtout, à transformer l’essai.

    Et que son volontarisme affiché soit autre chose qu’une posture rhétorique.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La difficile campagne européenne des centristes

    Les chiffres sont là, les listes de l’Alternative, regroupant l’UDI et le Mouvement démocrate sont aux alentours de 10% des intentions de vote dans les sondages mais ne parviennent pas à créer une dynamique.

    Et la voix des centristes dans le débat européen, malgré leur mobilisation et leur disponibilité médiatique, ne porte guère.

    Bien sûr, en se présentant comme les plus pro-européens au moment où l’euroscepticisme n’a jamais été aussi fort, les partis centristes prennent un risque de n’être pas compris, de n’être pas entendus, pire, d’être rejetés.

    Néanmoins, expliquer ces faibles intentions de vote aussi peu encourageantes par un refus d’Europe de la part des Français est trop court.

    Même si l’Union européenne est de plus en plus vue comme un problème et non une solution, il n’en reste pas moins vrai que tous les sondages donnent encore une majorité en faveur de l’idée et de la construction européennes auxquelles tente de s’associer et de s’identifier complètement l’Alternative.

    Le scrutin n’a pas encore eu lieu et il se peut qu’il y ait une petite progression des listes centristes par rapport aux sondages actuels avant le 25 mai.

    Pour autant, il semble difficile qu’un score de plus de 15% soit atteignable ce qui, malgré les dires des leaders de l’UDI et du MoDem (qui affirment qu’ils seront satisfaits avec un score à deux chiffres, une absence d’ambition suspecte…), sera une déception, voire une défaite.

    Une des raisons tient certainement à ce que les partis centristes ne parviennent pas à être crédibles sur la scène politique nationale.

    Il y a bien eu les municipales avec de bons résultats mais ceux-ci, sans être quand même exceptionnels, ont une signification nationale limitée et, surtout, les centristes faisaient alors alliance dans la très grande majorité des cas avec d’autres, principalement l’UMP.

    L’élection européenne permet, puisqu’elle se déroule à la proportionnelle, de jauger l’importance de chaque parti et ce malgré l’abstention qui y est forte généralement et qui pourrait encore battre des records cette année.

    De même, si elle peut être un défouloir puisqu’«elle ne porte pas à conséquence», comme on dit, au vu des pouvoirs limités du Parlement européen, elle est une photographie pas aussi infidèle que cela du paysage politique à un moment donné.

    Ainsi, cette année, elle risque de consacrer la montée de l’extrême-droite avec un score élevé du FN, une bonne tenue de l’UMP et une forte baisse du PS, tous ces phénomènes étant indépendants de l’élection européenne elle-même.

    Dès lors, un Centre à 10% sera donc, en gros, ce que celui-ci représente actuellement en France. C’est-à-dire pas beaucoup plus qu’en 2012 pour les présidentielles où son résultat avait été considéré comme une lourde défaite et qui a initié, dans la foulée, le regroupement du centre-droit sous la bannière de l’UDI créée par Jean-Louis Borloo puis la mise sur pied de l’Alternative, associant cette même UDI et le Mouvement démocrate.

    Les résultats, s’ils sont proches de ce que disent les sondages, signifieront que les partis centristes n’ont pas réussi leur coup alors qu’ils avaient deux ans pour s’y préparer depuis la présidentielle et la création de l’UDI (d’ailleurs, ils demandaient, lors de leur regroupement, à être jugés sur les résultats de ces européennes).

    Plus fondamentalement, cela signifiera que l’espace centriste est toujours très fragile et que sa refondation prendra plus de temps.

    Mais cela pourrait aussi signifier, comme l’ont montré certaines enquêtes, que les centristes demeurent très divisés sur leur positionnement, tant au niveau de leurs dirigeants que de celui de leurs militants ou de leurs sympathisants.

    L’arrivée de Manuel Valls à Matignon en a été le révélateur.

    En tout cas, si échec il devait y avoir le 25 mai, il est fort probable que des mises au point se feront rapidement.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Une alliance centriste UDI-MoDem se profile-t-elle?

    Les récentes déclarations de plusieurs responsables centristes remettent sur le devant de la scène une possible alliance entre l’UDI de Jean-Louis Borloo et le Mouvement démocrate de François Bayrou.

    Il est bien trop tôt pour dire si cela va se concrétiser d’autant qu’il ne s’agit pas, pour l’instant, de rapprochements programmatiques ou de projets politiques mais d’une nécessité de faire alliance en vue des prochains scrutins de 2014, les municipales et les européennes.

    Une alliance dictée avant tout par la nécessité de ne pas être, à nouveau, les grands perdants des consultations populaires.

    Car le constat est là, dur et abrupt. Au jour d’aujourd’hui et sans préjuger d’évolutions futures plus positives, l’UDI et le MoDem sont à la peine dans les sondages.

    Que ce soit pour les européennes (où à eux d’eux, ils font moins de 15% des intentions de vote ce qui les place, chacun, derrière l’UMP, le PS, le FN, le Front de gauche et les Verts) ou les municipales (où les listes autonomes de l’une et de l’autre ont peu d’appétence auprès des électeurs même dans certains fiefs centristes).

    D’où l’idée de s’allier pour éviter le fiasco et peser sur la vie politique française, voire européenne.

    Quoi de plus naturel entre centristes, pourrait-on penser tout en se félicitant de ce tournant responsable alors que les deux formations se regardent plutôt en chien de faïence depuis la création de l’UDI l’année dernière.

    Sauf que l’UDI se déclare toujours pour une alliance exclusive avec l’UMP et que le Mouvement démocrate, lui, navigue à vue à ce sujet, ayant inventé le concept de l’alliance à la carte, en particulier pour les municipales.

    Ces deux stratégies, qui ressortent de deux positionnements politiques différents (l’UDI se dit de centre-droit et le MoDem du Centre), semblent peu à même de se fondre l’une dans l’autre.

    Il n’en reste pas moins, cependant, que les passerelles existent depuis toujours (n’y a-t-il pas un groupe commun entre les deux formations au Sénat) et que les réalités imposent aux centristes un pragmatisme en matière d’alliances, d’autant qu’ils partagent, tout de même, des valeurs identiques et nombre de vues communes.

    D’autant que l’alliance exclusive avec l’UMP prônée par Jean-Louis Borloo est perçue du côté du parti de droite comme un simple ralliement du petit parti (UDI) au grand (UMP), ce qui signifie que la place d’égal réclamée par Borloo a peu de chance d’être acceptée par Copé en l’état.

    De son côté, Bayrou n’a pu réaliser jusqu’à maintenant son alliance avec le PS, ce dernier préférant ne pas s’aliéner définitivement le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon.

    Dès lors, il s’est tourné vers ce drôle de concept d’alliance à la carte pour les municipales où l’on peut faire liste commune avec l’UMP dans une ville et avec le PS dans l’autre, voire, pourquoi pas, avec l’UDI dans une troisième…

    Mais cette stratégie n’est guère satisfaisante car elle recèle en elle-même une absence de projet politique crédible et, surtout, original qui, à terme, fera du MoDem, au mieux une force d’appoint pour qui saura lui proposer le plus de gratifications.

    S’en rendant compte, c’est peut-être la raison pour laquelle, dans un entretien au Journal du Dimanche, le même Bayrou vient d’affirmer que, à défaut d’une alliance en bonne et due forme avec le PS, «le plus probable, c’est que des passerelles se bâtissent entre la droite républicaine et nous».

    Une déclaration qui rapproche évidemment le Mouvement démocrate de l’UDI et ouvre des perspectives d’alliances.

    Encore faut-il que l’UDI saisisse ce que Jean-Marie Cavada (député européen de l’UDI élu grâce à François Bayrou) a appelé la main tendue ou que demande le Mouvement démocrate à la formation dirigée par Jean-Louis Borloo.

    Il répondait à Marielle de Sarnez, numéro deux du MoDem qui, pour les municipales, veut «créer les conditions d'un rassemblement plus large au centre. C'est ce que j'essaie de faire depuis des semaines et des semaines avec, par exemple, le parti de Jean-Louis Borloo, à Paris. J'aimerais beaucoup arriver à ce rassemblement du Centre».

    Un autre responsable du parti de François Bayrou, Robert Rochefort, veut, pour les élections européennes, une liste commune avec «nos cousins de l’UDI».

    Reste que cela n’est pour l’instant que des déclarations d’intentions et que rien de concret, comme l’ouverture officielle de négociations, n’a été annoncé.

    Mais, quoiqu’il arrive, l’essentiel sera de ne pas décevoir une nouvelle fois l’électorat centriste avec des arrière-pensées politiciennes et des ambitions uniquement personnelles, voire pour ne sauver quelques sièges et en grappiller quelques autres.

    Ici, on ne fait malheureusement pas de procès d’intention, on s’appuie simplement sur l’expérience passée…

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • L’UDI, un an après: «doit encore faire largement ses preuves»

    En réunissant son premier conseil national samedi 15 juin et en lançant officiellement son «contre-gouvernement», l’UDI (Union des démocrates et indépendants), formation de centre-droit créée par Jean-Louis Borloo il y a un an, veut démontrer qu’elle est désormais la troisième formation française et qu’elle fait partie des «grands», marchant inexorablement vers la gloire illustre de son ancêtre, l’UDF de Valéry Giscard d’Estaing.

    Petit problème, Jean-Louis Borloo «oublie» le Front national dont un sondage paru récemment dans Valeurs Actuelles, lui donnait 21% des intentions de vote aux européennes de 2014 contre 6,5% pour l’UDI qui se retrouve également derrière le Front de gauche (9%), les Verts (7,5%) et même le Mouvement démocrate (7%). Ce qui en ferait alors, si cela se confirme dans les urnes l’année prochaine, le septième parti de France!

    Pourtant, à force de déclarations mêlant chiffres et satisfecit ainsi qu’approximations, pour ne pas dire plus, les responsables du parti ont même réussi à convaincre les médias que cela n’était plus qu’une question de mois avant que l’auto-prophétie martelée par son président, à savoir que l’UDI allait devenir le premier parti de France, ne se réalise.

    Mais qu’en est-il de ce pari de faire exister une deuxième formation de droite aux côté de l’UMP, un peu plus modérée et un peu plus tournée vers le centre de l’échiquier politique?

    L’UDI revendique 50.000 adhérents (mais il semble que beaucoup d’anciens militants des partis qui la composent se soient retrouvés de fait membres de cette confédération sans avoir demandé quoi que ce soit), 31 députés et 28 sénateurs (dans un groupe où ils côtoient ceux du MoDem au nombre de quatre).

    Ces chiffres n’en font pas un «grand» parti, cette qualification étant réservée à ceux qui dépassent les 20% à 25% des voix dans les scrutins nationaux et qui se retrouvent avec une centaine de députés.

    De plus les ambiguïtés fondamentales de l’UDI demeurent.

    La première est qu’il s’agit d’une confédération de petits partis dont aucun pour l’instant ne s’est dissous, ni n’en a l’intention de le faire, dans une formation unique et centralisée, l’espoir de Jean-Louis Borloo.

    Même si le combat des chefs est en sourdine, qui peut croire que des personnalités qui se détestent autant que Morin, Borloo et Lagarde (liste non-limitative) puissent, dans la durée, coexister?

    La deuxième est que l’UDI qui se dit proche du Centre recherche exclusivement son alliance à droite. L’UMP plutôt que le Mouvement démocrate.

    Pourquoi pas mais, alors, il faut nous expliquer comment elle peut faire groupe commun avec de dernier au Sénat tout en rejetant une alliance des centres!

    La troisième est de savoir qu’elle est l’ambition de l’UDI. Est-elle un parti à côté de l’UMP ou qui veut prendre la place de cette dernière? En rappelant à tout bout de champ qu’elle est indépendante mais que sa seule alliance possible est avec l’UMP, ses dirigeants tiennent un discours paradoxal d’une indépendance politique dans une dépendance électorale a priori, avant même d’avoir justement discuter d’un programme politique...

    Ainsi, quand, par exemple, Hervé Morin clame partout le retour du Centre et la fin de la dépendance de celui-ci avec la Droite et qu’en même temps il fait allégeance à celle-ci en déclarant qu’il n’y aura pas d’autre alliance qu’avec elle, il enferme l’UDI dans une satellisation de fait qui est identique à celle qui prévalait auparavant pour le Nouveau centre ou le Parti radical.

    D’autant qu’Hervé Morin ne rechigne pas à se contredire quand il se félicite du retour du Centre par le biais de l’UDI tout en affirmant que le temps de la modération centriste est terminée et que l’UDI est une alternative à l’UMP! «Nous étions devenus la décoration de l'UMP dans une composition gouvernementale ou majoritaire. Cette famille politique doit retrouver la place qui était la sienne, d'être une alternative au PS et à l'UMP avec des propositions chocs, la demi-mesure c'est fini».

    Cette même contradiction se retrouve chez Borloo: «L'indépendance n'est pas un slogan ni une tactique d'alliance de circonstance, c'est le fruit d'une vision et d'une organisation. Mais l'indépendance ce n'est pas l'isolement. Les démocraties occidentales fonctionnent avec des coalitions, la France ne fait pas exception à cette règle. Nous avons vocation à établir une coalition avec la droite républicaine, humaniste mais nous n'avons pas vocation à ne pas savoir où nous habitons ou à changer de coalition».

    Une contradiction qui ne devient cohérente que si l’objectif à terme de l’UDI est de remplacer l’UMP avec la même philosophie qui a présidé à la création de cette dernière en 2002, à savoir réunir la droite et le centre dans un parti unique, ce que critiquent les dirigeants de la confédération de centre-droit et qui est à l’origine soi-disant de sa mise sur pied...

    Car, rappelons-le, même si Nicolas Sarkozy n’a jamais aimé les centristes, ce qui est un euphémisme, Jacques Chirac voulait de cette alliance Droite-Centre et a choisi son Premier ministre après la création de l’UMP chez les centristes avec Jean-Pierre Raffarin.

    C’est sans doute pourquoi, Jean-Louis Borloo et ses lieutenants sont obligés d’expliquer à chaque fois en quoi l’existence de l’UDI a un intérêt. Un exercice assez surréaliste que l’on voit peu souvent pratiqué systématiquement par les formations politiques.

    Le président de l’UDI a ainsi déclaré lors du conseil national que «Il doit y avoir une signature UDI. Cette signature UDI, c'est la liberté d'entreprendre, le dynamisme, la maîtrise des impôts, le travail en réseau entre républicains car on ne dirige pas des collectivités en étant sectaire.»

    Le problème, c’est que du PS au FN, on peut tout à fait reprendre cette signature…

    Sans oublier (mais là, Borloo ne s’en est pas souvenu!), l’Europe et la décentralisation qui sont des thèmes centristes par excellence.

    Il avait malgré tout affirmé peu auparavant que l’élection européenne de 2014 serait «majeure» pour l’UDI tout en souhaitant que celle-ci aille à la bataille, non sous son propre nom, mais avec une liste baptisée «les Européens»!

    Tout cela fait brouillon, à moins que la vraie justification de l’existence de l’UDI soit d’empêcher l’UMP de conclure des alliances avec le FN puisque la seule ligne rouge dans l’alliance entre l’UDI et l’UMP est l’alliance que cette dernière pourrait conclure avec l’extrême-droite.

    Encore que, dans es rangs, l’UDI compte le CNI qui n’a jamais fermé totalement la porte à des rapprochements avec le FN…

    En fait, pour comprendre l’existence de l’UDI et ses paradoxes, il faut en revenir à la genèse de sa création.

    L’UDI, c’est, avant tout, une coalition de bras cassés de l’après 2012 où Jean-Louis Borloo, d’abord écarté de Matignon par Sarkozy avait fait un flop à la présidentielle en n’ayant pas le courage de se présenter, où Hervé Morin ne put jamais réunir les 500 signatures lui permettant de se présenter (et alors que les sondages ne lui donnaient, au mieux, que 1% des intentions de vote), où Jean Arthuis se retrouvait à la tête d’un micro-parti en train de se déliter lentement, où Jean-Christophe Lagarde était dans l’impossibilité de faire exister une alternance à Hervé Morin au Nouveau centre, où Jean-Marie Bockel et sa Gauche moderne étaient en instance d’évaporation et quelques autres cas du même genre.

    La claque prise aux législatives après celle de la présidentielle obligeait ces différentes personnalités et leurs formations affaiblies à se réunir sous peine de disparaître de l’échiquier politique national.

    S’il fallait une preuve que cette union est faite de bric et de broc, on peut la trouver dans les approches qui continuent à être différentes sur la plupart des sujets économiques, sociaux ou sociétaux entre les interventionnistes du Parti radical, les libéraux d’une partie du Nouveau centre et de l’Alliance centriste et les démocrates sociaux d’une autre partie du Nouveau centre, de Force européenne démocrate. Sans parler du Centre national des indépendants (très à droite), de la Gauche moderne (un peu à gauche) ou de Territoires en mouvement (social-conservateur), la formation du maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin.

    Les dissonances lors du débat sur le mariage pour tous ont été, non pas le révélateur de ces différences importantes de vision, mais un nouvel exemple du manque de cohérence politique de l’UDI.

    Du coup, au bout d’un an d’existence, on n’a pas encore une vue assez claire de ce qu’est l’UDI qui démontrerait qu’elle est indispensable au Centre et au Centrisme ou au paysage politique français et, surtout, à la France.

    En cette période d’examens de fin d’année scolaire, l’appréciation sur le dossier de l’élève UDI pourrait être «doit encore largement faire ses preuves».

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Fiasco annoncé de Sarkozy en 2012: où est la responsabilité du Centre?!


    Si Nicolas Sarkozy n’est pas présent au second tour de présidentielle de 2012, c’est en grande partie la faute aux candidatures centristes. Voilà la litanie que l’on entend du côté de l’Elysée et de l’UMP afin de culpabiliser, discréditer et dénigrer les candidats potentiels.

    Ils pourraient ajouter que ce sera aussi la faute aux candidatures du FN, du PS, des Verts et de tous les impudents qui décideront de défier le président de la république actuel. Président qui est pour l’instant au fond du trou et qui s’y enfonce même, perdant, chaque semaine, des points dans les sondages, qu’ils mesurent sa popularité ou ses intentions de vote pour la présidentielle.

    Mais ils oublient l’essentiel.

    D’abord, la déconfiture annoncée (mais il reste 14 mois avant le vote, soit une éternité en politique) sera de la faute de… Nicolas Sarkozy! Un président sortant battu au premier tour est déjà du jamais vu. Mais un président sortant devancé par le représentant d’un parti extrémiste, quelle claque! Cela signifie un rejet, non seulement de sa façon de gouverner, mais aussi de sa personne. Où est la responsabilité du Centre en la matière?!

    Ensuite, comment rendre un courant politique responsable de la défaite d’un autre? Si le Centre est bien le Centre, il n’a donc à voir avec gestion et le fonctionnement d’un parti de droite (l’UMP, dont la mouvance de centre-droit est annihilée depuis des années) et des qualités et défauts de son candidat à la présidentielle. Où est la responsabilité du Centre en la matière?!

    Enfin, par quelle obligation ou devoir le Centre devrait-il soutenir automatiquement la Droite? De plus, où est la sensibilité centriste dans la manière de gouverner et les décisions prises par Nicolas Sarkozy? Car, la seule raison qui pourrait amener les centristes à supporter Nicolas Sarkozy dans une alliance en bonne et due forme dès le premier tour serait qu’il reprenne en totalité le programme du Centre et ses valeurs ou qu’il devienne… centriste! C’est loin d’être le cas aujourd’hui et la volonté de l’hôte de l’Elysée semble plutôt de s’inspirer du programme et des valeurs du Front national. Où est la responsabilité du Centre en la matière?!

    Au lieu de jouer avec la Droite, la culpabilité et le dénigrement de leur propre camp, certains centristes ou qui se présentent comme tels devraient plutôt œuvrer à crédibiliser une candidature unique du Centre, forte et indépendante, seule capable de porter ses valeurs, de proposer un vrai projet humaniste pour la France et de faire un barrage à toutes les aventures, quelles soient démagogiques, extrémistes ou les deux en 2012. En cette matière, ils sont responsables au même titre que tous les centristes.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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