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nouveau centre - Page 5

  • Les radicaux actuels sont-ils légitimes à refonder le Centre? Non!


    Il y a eu sans aucun doute de grandes figures radicales qui étaient centristes. Que ce soit Aristide Briand, le père de la loi sur la séparation de l’église et de l’Etat, qui disait, «l’art de la politique, c’est de concilier le désirable avec le possible». Ou que ce soit Jean-Jacques Servan-Schreiber, un des créateurs de l’UDF aux côtés de Jean Lecanuet. Mais, outre que ceux-ci ont été au sein même de leur famille des personnalités controversées en leur temps puis marginalisées, ils étaient dans leur vision et dans leur pratique politiques au-delà du radicalisme, notamment par leur universalisme et, en particulier, leur fédéralisme européen.

    Car, le radicalisme n’est pas, dans ses fondements, centriste. Ne remontons pas à la publication du programme radical de Belleville en 1869 dont certains passages ne rougiraient pas à se trouver dans celui d’un parti d’extrême-gauche, ni à la création en 1901 du Parti «républicain radical et radical socialiste» qui le posait à gauche. Mais, posons-nous la question de son socle d’idées aujourd’hui.

    En ralliant la Droite après avoir fait défection à la Gauche dans les années 1970 puis, après avoir fait partie de l’UDF, au Centre dans les années 2000, par son association dans l’UMP, le Parti radical a fait un tour de l’échiquier politique assez surprenant en peu d’années sans pour autant retrouver son lustre d’antan. D’ailleurs, son ralliement comme parti associé à l’UMP semblait signifier à terme sa disparition malgré les dénégations de ses responsables d’alors.

    Les idées prônées par le Parti radical lors du passage de Jean-Jacques Servan-Schreiber à sa tête, celles d’un Etat laïc et réformateur couplées d’une volonté de décentralisation et de justice fiscale pouvaient très bien se fondre dans le Centrisme et elles l’ont été.

    Mais celles qui ont cours depuis dix ans le sont nettement moins. Comme il n’y pas plus de programme du parti en tant que tel –un nouveau Manifeste radical devrait être adopté lors du prochain congrès en mai prochain-, les seules références sont les déclarations de ses leaders mais, plus encore, leurs pratiques politiques. Ces dernières sont sans équivoque, claires et nettes depuis dix ans: coller au plus près à celles de l’UMP et des gouvernements de Jacques Chirac et, surtout, de Nicolas Sarkozy jusque dans leurs dérives droitières. Les critiques qui se sont manifestées ces dernières semaines ont été proférées seulement après que le chef de l’Etat n’ait pas choisi Jean-Louis Borloo, comme premier ministre.

    Car, il y a bien un problème crucial sur la redécouverte du centrisme par les radicaux. C’est celui de savoir ce que seraient aujourd’hui leurs positions si leur leader était à la tête du gouvernement. Seraient-ils d’accord avec les propos du ministre de l’intérieur, Claude Guéant, par exemple, qui sont assez loin des valeurs humanistes centristes? Les positions du Parti radical de ces dix dernières années incitent à répondre oui. Rappelons que Jean-Louis Borloo ne voyait pas de problèmes particuliers à soulever lors de la reconduite des Roms en Roumanie à l’été 2010. Il faut dire qu’il se voyait alors en premier ministre…

    Dès lors, quelle est la légitimité des radicaux à organiser le Centre? Pratiquement aucune sauf, pour eux, à nier tout ce qu’ils ont dit et fait encore hier.

    Bien sûr, il est possible de faire son aggiornamento politique. Comme on l’a vu, le Parti radical s’en est fait une spécialité sous la V° République! S’ils le font, ils pourront évidemment rejoindre le Centre mais certainement pas s’introniser refondateurs en chefs.

    Et, pour l’instant, rien n’est venu démontrer que tel était le cas.

    Or donc, au jour d’aujourd’hui, et sans préjuger de l’avenir, même à court terme, rien ne doit inciter les centristes à se rallier conditionnellement ou inconditionnellement au Parti radical sous prétexte qu’il aurait un leader un peu plus populaire dans ses rangs que ceux des formations du Centre. D’autant que les intentions de vote en faveur de Jean-Louis Borloo dans les derniers sondages tournent autour de 5%. On a déjà vu mieux!

    Si, envers et contre tout, l’on estime que les radicaux actuels ont une légitimité à refonder le Centre alors il est évident que le Mouvement démocrate l’a encore plus. Dans ses rangs, il y a d’authentiques centristes qui mènent le combat humaniste depuis des années. Le splendide isolement destructeur de son président, François Bayrou, est certes sans issu et ses œillades à gauche jusqu’à l’année dernière, condamnables par rapport à un Centre indépendant. Mais, enfin, le fond du parti est bien centriste.

    Ce que l’on ne peut pas dire du Parti radical. D’autant que ses responsables continuent à proclamer leur loyauté totale envers la Droite. Ainsi, dans toutes leurs déclarations, ils affirment que la seule union possible pour le Centre est celle avec la Droite. Où est-ce écrit que les idées du Centre sont uniquement solubles dans celles de la Droite?! Elles ne sont solubles que dans elles-mêmes.

    Les leaders centristes qui s’apprêtent à rejoindre Jean-Louis Borloo, risquent d’être les dindons de la farce comme lorsqu’ils rejoignirent Edouard Balladur en 1995. Tant pis pour eux. Mais ils vont entraîner avec eux beaucoup de vrais militants centristes et ils vont, encore une fois, dévoyer les valeurs centristes. Les strapontins sont, décidemment, hors de prix en ce moment…

    Que les centristes désirent se réunir, quoi de plus légitime. Que leur espoir soit que cela se fasse le plus rapidement possible, c’est une évidence. Oui, le Centre a absolument besoin d’unité pour être utile à la France et aux Français, pour proposer son projet humaniste qui traverse, quelle que soit leurs différends actuels, tous les partis centristes, du Nouveau centre au Mouvement démocrate en passant par l’Alliance centriste. Que pour cela la maison commune ouvre ses portes à tous ceux qui veulent y participer, rien de plus de normal. Mais pas aux politiciens qui tentent de se trouver un espace uniquement pour leurs ambitions (ou leurs revanches) et qui prétendent vouloir la diriger sans l’avoir construite.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre français n’a pas encore son Obama



    A un peu plus d’un an de la prochaine élection présidentielle, le rendez-vous majeur de la démocratie française, le Centre est morcelé, traversé de doutes et en manque de chef(s) incontestable(s) et incontesté(s).

    Parmi ceux qui prétendent au leadership, il y en quatre principaux qui sont chacun présidents de leurs partis respectifs: François Bayrou (Mouvement démocrate), Jean-Louis Borloo (Parti radical), Hervé Morin (Nouveau centre), Jean Arthuis (Alliance centriste).

    Sans être injurieux sur leurs (grandes) capacités, ils n’ont pas (encore) démontré leur leadership et leur charisme naturels pour être, en 2012, le candidat naturel du Centre et, encore moins, le Barack Obama du Centre français, celui qui sera capable de faire triompher les idées et les valeurs centristes.

    Pourquoi Barack Obama?

    D’abord parce qu’il est profondément centriste, que ses valeurs le sont et que la politique qu’il a menée jusqu’à présent l’est essentiellement (je l’ai souvent évoqué ici et il suffit de s’y reporter).

    Ensuite parce que sa campagne électorale a été un modèle du genre (que beaucoup d’hommes politiques français tentent de copier en oubliant une seule chose… ils n’ont pas de la pointure d’Obama!).

    Enfin, parce qu’il a gagné une élection présidentielle.

    Mais c’est quoi être un Obama?

    Pour se faire connaître et parvenir au pouvoir en un temps record afin de diriger la première puissance mondiale, Barack Obama est évidemment un phénomène. Mais pas seulement pour ce parcours à vitesse supersonique.

    Il est un pragmatiste consensuel qui estime que la volonté d’agir est la première qualité d’un dirigeant. De même, il a montré son courage politique face à des adversaires et même des alliés qui ne l’ont pas ménagé, étant certainement le président des Etats-Unis le plus insulté de tous les temps (même si d’autres ont eu aussi à subir des attaques outrancières).

    Il a compris que si son pays devait demeurer en haut de l’affiche, il fallait mettre en route des réformes profondes et parfois douloureuses dont certaines ont déjà été adoptées. Il a, surtout, montré une capacité étonnante de répondre à des situations de crises sans se soucier de sa popularité.

    Car on sait peu en France que les premières décisions d’une importance primordiale pour la stabilité des Etats-Unis et du monde, il les a prises avant même d’entrer en fonction, lors de la fin du mandat de George W Bush et lorsque la crise économique et financière a failli se transformer en la pire catastrophe ,jamais connue en la matière.

    Il a pris ses responsabilités sachant qu’il était en train de dilapider une grande partie de son extraordinaire popularité. Pour lui, il n’y avait pas à tergiverser, ni à incriminer son prédécesseur, il fallait tout simplement agir quel qu’en soit le prix pour son image et de son éventuelle réélection en 2012.

    Peu d’hommes politiques ont ce sens des responsabilités qui caractérise les grands leaders.

    Bien entendu, Barack Obama n’est pas superman ou un quelconque messie. Il n’est pas non plus dénué d’égo et de narcissisme. De même, le véritable bilan de sa présidence ne pourra être fait que dans quelques années. Mais, de par son discours et, surtout, ses actes il ne s’est pas dérobé aux énormes défis qui se présentaient à lui.

    Et il n’a pas pris de décisions démagogiques ou idéologiques. Il a même souhaité impliquer l’ensemble de la classe politique pour celles qui étaient les plus importantes afin de chercher des compromis pour bâtir un consensus solide. Seule la peur des républicains et la haine de l’extrême-droite l’ont empêché d’y parvenir malheureusement pour l’Amérique.

    Voilà pourquoi la Centre, mais surtout la France, a besoin de son Obama.

    Reste un petit détail: le trouver dans les semaines qui viennent…



    Alexandre Vatimbella



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  • Jean-Louis Borloo doit lever ses ambiguïtés sur un Centre émancipé


    Jean-Louis Borloo a de nouveau enfoncé le clou entre lui et l’UMP à propos des désistements en faveur du candidat républicain le mieux placé au deuxième tour des cantonales face à celui du Front national, indiquant, comme les autres centristes, qu’il ne pouvait y avoir une seule voix qui manque pour faire barrage à la formation d’extrême-droite.

    De déclarations en déclarations, le président du Parti radical semble de plus en plus enclin à s’investir dans une stratégie de différenciation avec l’UMP et de sinvestir dans la création d’une confédération des centres où il a pris le train en marche après la première pierre posée par Jean Arthuis (Alliance centriste) et Hervé Morin (Nouveau centre) qui ont lancé leur Confédération centriste en janvier dernier.

    Il tente ainsi d’apparaître comme le candidat naturel au leadership du Centre face aux autres ténors centristes, notamment François Bayrou. Il parle ainsi de la création d’un deuxième pôle de la majorité, face à la radicalisation de l’UMP et à ses œillades à l’extrême-droite, et d’une possible candidature à la présidentielle de 2012.

    Néanmoins, il demeure en actes et en paroles dans l’UMP pour l’instant et, de toute façon, dans la majorité présidentielle, ce qui limite son indépendance. Et il ne parle guère, pour l’instant d’une totale émancipation qui est, par exemple, la condition demandée par Jean Arthuis pour créer une véritable confédération centriste maîtresse de son avenir et de ses alliances.

    En outre, il n’est pas sûr que tous les radicaux le suivent sur cette voie, inquiets qu’ils sont de leur réélection en 2012. Car, comme pour le Nouveau centre et, à un degré moindre, pour l’Alliance centriste, les parlementaires de son parti doivent leur élection aux voix venues de l’UMP. Certains, comme André Rossinot, le président d’honneur, exclut catégoriquement de quitter le navire majoritaire même à la dérive.

    De plus, les centristes de l’UMP, hors Parti radical, n’ont pas encore l’intention de s’associer à une démarche d’indépendance avant 2012.

    Enfin, le Centre ne pourra pas être uni tant que toutes les composantes le soient. Or, jusqu’à présent, Jean-Louis Borloo refuse d’intégrer le Mouvement démocrate de François Bayrou de sa démarche de réunion de la famille centriste, à l’inverse de Jean Arthuis.

    On le voit, il a du pain sur la planche.

    Une fois tous ces problèmes réglés (s’ils le sont!), Jean-Louis Borloo sera sûrement le leader centriste le mieux placé pour le leadership et la présidentielle au vu de sa popularité et de son dynamisme. Néanmoins, il devra faire face à la concurrence de François Bayrou, d’Hervé Morin et de Jean Arthuis qui ont tous des arguments et des atouts forts pour revendiquer la place. Et rien ne garantit qu’il soit capable de l’emporter.

    Dernière ambiguïté que Jean-Louis Borloo doit absolument lever le plus rapidement possible afin d’être reconnu pleinement par l’ensemble des centristes comme un possible leader: qu’il ne roule pas secrètement pour l’Elysée avec, comme rétribution, le poste de Premier ministre après 2012 en cas de réélection de Nicolas Sarkozy. Et, jusqu’à présent, aucune de ses déclarations n’est venue éclaircir ce point…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Seul Jean Arthuis veut vraiment une refondation de toute la famille centriste


    Soudainement, les choses sont devenues d’une grande clarté et les masques ont commencé à tomber les uns après les autres. L’initiative de Jean Arthuis de créer une Confédération Centriste entre l’Alliance centriste qu’il préside et le Nouveau centre d’Hervé Morin a permis de dévoiler plus rapidement qu’on pouvait le penser, les arrière-pensées et les positions de chacun des leaders centristes et de leurs troupes.

    Et tout cela démontre une évidence: le seul à vouloir vraiment et honnêtement une refondation de toute la famille centriste est Jean Arthuis. Pour beaucoup, ce n’est pas une découverte. Cependant, les grandes envolées unitaires de ces derniers temps, venus d’un peu partout de la galaxie centriste semblaient signifier que l’époque du chacun pour son égo personnel était révolue. Malheureusement, non!

    Ainsi, Hervé Morin et Jean-Louis Borloo, qui lorgnent tous deux vers la présidentielle, souhaitent réunir des centristes contre la Gauche et pour la Droite, espérant monnayer – ou l’ayant déjà fait! – leurs voix du premier tour au candidat de la Droite pour un gros lot ministériel. François Bayrou veut réunir des centristes contre la droite dans l’espoir invraisemblable de gagner la présidentielle tout seul ou, en désespoir de cause, afin de monnayer ses voix au candidat de la Gauche contre le même gros lot. Jean Arthuis, lui, veut réunir tous les centristes… pour le Centre!

    Quant aux troupes de fidèles du Nouveau centre au Mouvement démocrate en passant par le Parti radical, de François Sauvadet à Marielle de Sarnez en passant par Jean-Christophe Lagarde, Maurice Leroy, Laurent Hénart, et quelques autres, leurs rôles est de rouler pour leur poulain (qui n’est pas toujours celui de leur propre parti!) en détruisant ce que fait son concurrent direct. Il a suffi qu’Hervé Morin mette sur pied la Confédération Centriste avec Jean Arthuis pour que Sauvadet et Lagarde, pourtant Nouveau centre, se répandent en déclarations incendiaires contre celle-ci pour promouvoir le leadership de Jean-Louis Borloo. Belle manière de défendre une refondation du Centre sans exclusive!

    Au Parti radical, dont les discours ont été proches des insultes et d’une suffisance assez étonnante pour une formation qui n’est plus qu’un petit parti associé dans une grande formation politique et qui ne représente qu’un pourcentage infime de voix aux élections, on s’aperçoit nettement que l’on continue à rouler pour Nicolas Sarkozy. La candidature de Jean-Louis Borloo sera, au mieux, une façon de se faire remarquer par l’hôte actuel de l’Elysée afin de récupérer Matignon en 2012, au pire, d’avoir été téléguidée par le président de la république avec comme récompense pour service rendu… Matignon en 2012!

    Du coup, ni au Nouveau centre, ni au Parti radical, ni au Mouvement démocrate, on ne veut une vraie refondation du Centre. Bien sûr, il faut jurer que l’on est en faveur de celle-ci mais pour mieux la torpiller.

    Faut-il en déduire que toute réunion de la famille centriste va être impossible? Non. Mais elle risque de n’être qu’un faux-semblant et, surtout, être incapable de concerner tous les centristes. Si la logique d’exclusion pratiquée par les leaders du Parti radical, du Nouveau centre et du Mouvement démocrate prévaut, alors nous aurons, au mieux, une confédération a minima réunissant les centristes de la majorité présidentielle et un Mouvement démocrate aux deux extrêmes du paysage centriste et au centre du Centre, l’Alliance centriste. C’est-à-dire, peu ou prou, ce que nous avons aujourd’hui…

    A moins que les leaders centristes sachent lire les sondages et écouter leurs militants et leurs électeurs. Alors, une vraie refondation sera possible. En politique, l’espoir n’est pas un vain mot.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Confédération centriste: le courage politique de Jean Arthuis

     


    La future confédération centriste dont la création vient d’être annoncée et qui sera opérationnelle dans quelques jours, confédération qui regroupe l’Alliance centriste et le Nouveau centre mais est ouverte, dès à présent, à toutes les autres formations centristes indépendantes, est un motif évident de satisfaction et une victoire personnelle incontestable pour Jean Arthuis.

    Le président de l’Alliance centriste, formation qu’il a créée en 2009, justement pour parvenir à rassembler les centristes, n’a pas ménagé sa peine pour rapprocher les points de vue des uns et des autres et pour parler avec les uns et les autres depuis un an et demi, ne revendiquant rien d’autre que de rebâtir la maison commune du Centre afin que ce dernier pèse à nouveau dans le paysage politique français et soit capable d’offrir une alternative humaniste aux électeurs.

    Même si cette confédération ne réunit au départ que deux partis, elle est la base à partir de laquelle toute future refondation globale se réalisera. Que celle-ci se fasse dans cette structure ou une autre, peu importe, l’essentiel était de lancer maintenant, à un peu plus d’un an de la présidentielle, le mouvement attendu par l’immense majorité des militants, des sympathisants et des électeurs du Centre comme l’a confirmé un récent sondage.

    Bien sûr, le défi de la refondation ne sera pas une promenade de santé et le chemin va encore être long pour aboutir aux retrouvailles définitives. Mais tous ceux qui les souhaitent vraiment et honnêtement ne peuvent que se féliciter de cette avancée et saluer comme il convient cette première étape réussie.

    Si Jean Arthuis n’avait pas décidé avec un grand courage de créer cette confédération avec Hervé Morin tout en continuant de dialoguer avec François Bayrou et Jean-Louis Borloo - en ayant tenu à tous les mêmes propos d’union sans exclusive et d’indépendance -, les leaders centristes en seraient encore à promettre d’œuvrer pour la refondation du Centre sans que cela ne soit suivi d’aucun effet tellement ils demeurent paralysés par la peur de perdre leur siège, leur fonction, leur pré-carré ou d’apparaître comme celui qui se rallie à l’autre.

    Les réactions hostiles de ceux qui ont tout à perdre dans la refondation du Centre est une première indication de l’importance de cet acte fondateur. Leurs railleries sont à la hauteur de leur angoisse de voir une force politique forte et unie du Centre émerger à nouveau. D’autres font leur mauvaise tête, mécontent de ne pas être à l’origine de cette initiative parce qu’ils n’ont pas su se décider au bon moment. Mais, bonne nouvelle pour ces derniers, cette confédération ne fait et ne fera pas d’ostracisme à tous les vrais centristes qui y ont naturellement leur place.

    Le pire serait qu’ils ne parviennent pas à dépasser leur amertume qui ne vient que de leur attentisme coupable et qu’ils torpillent cette confédération de dépit. Ils porteraient alors une grave responsabilité aux yeux de tous les militants centristes. Heureusement, les centristes, les vrais, sont des gens responsables. Comme Jean Arthuis.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Mais qui donc usurpe le terme «centre»?


    Selon François Bayrou, lors de sa présentation des vœux à la presse, «le terme de centre est très souvent usurpé». Au-delà de savoir si le leader du Mouvement démocrate est légitime pour décerner des certificats de centrisme, qui donc l’utilise frauduleusement? Hervé Morin, Jean-Louis Borloo, Pierre Méhaignerie, Dominique de Villepin, Jean Arthuis ou François Bayrou lui-même?!

    Déjà, il faut citer encore François Bayrou qui ajoute que «sont au centre ceux qui résistent à la soumission». Pour le leader du Mouvement démocrate, être centriste serait donc une posture. Or, il semble évident que la posture est bien moins importante que les valeurs et une vision politique et de faire de la politique. Un centriste peut être allié à d’autres même dans un parti où plusieurs tendances coexistent. Il ne peut être discrédité uniquement pour cela.

    Mais l’on comprend la tactique de François Bayrou, il s’agit de disqualifier des personnes comme Hervé Morin et Jean-Louis Borloo qui, eux, se sont alliés avec le diable, c’est-à-dire, dans son esprit, Nicolas Sarkozy (même si sa critique du chef de l’Etat est actuellement moins virulente). Et cela pour apparaître le seul centriste légitime pour la prochaine élection présidentielle de 2012.

    C’est de bonne guerre et n’entrons pas plus avant dans cette polémique (ni au fait que François Bayrou aurait du dire «du Centre» et non «au centre») pour en revenir au fond. Qui aujourd’hui est un usurpateur?

    Au fait, qu’est-ce qu’un usurpateur? François Bayrou aime bien que le sens des mots soit respecté. Dont acte. Selon le Larousse, il s’agit d’un individu «qui usurpe, prive quelqu’un, par des moyens illégitimes, d’un droit, d’un pouvoir, d’un bien, etc.». Pour être complet, voici la définition d’usurper: «s’approprier indûment par violence ou par ruse, un droit, un bien qui appartient à autrui, le pouvoir, etc.».

    Il faut donc qu’il y ait un ou plusieurs usurpateurs et un ou plusieurs usurpés. On comprend, dans les propos de François Bayrou qu’il fait partie des usurpés. Comme il ne cite personne d’autre dans ce cas, on peut estimer qu’il s’estime le seul usurpé (avec les membres de son parti).

    Passons aux usurpateurs qui utilisent la ruse et/ou la violence. Si ceux qui sont «au centre» sont ceux qui ne sont pas soumis au pouvoir actuel, nous en déduirons qu’ils ont pour nom Jean-Louis Borloo (et les membres du Parti radical), Hervé Morin (et les membres du Nouveau centre) ainsi que tous les centristes de l’UMP. On n’est moins sûr que François Bayrou inclus Dominique de Villepin puisque celui-ci n’a pas fait acte de soumission à Nicolas Sarkozy (mais il l’avait fait à Jacques Chirac tout comme… François Bayrou). On est sûr qu’il ne met pas dans cette catégorie Jean Arthuis, le président de l’Alliance centriste.

    Cependant, comment prétendre que les valeurs et la vision politique et de faire de la politique de Jean-Louis Borloo, d’Hervé Morin et consorts ne soient pas du Centre. D’autant que si c’était le cas, cela signifierait que le directeur de campagne de François Bayrou pour l’élection présidentielle de 2002 (Jean-Louis Borloo) et que le vice-président exécutif de l’UDF et président du groupe UDF à l’Assemblée nationale jusqu’en 2007(Hervé Morin), UDF alors dirigée par François Bayrou, ne sont pas des centristes… A moins d’estimer alors que François Bayrou, lui-même, n’est pas centriste, c’est-à-dire qu’il s’inclut lui-même dans les usurpateurs. Cela semble difficile à croire.

    Toute cette démonstration pour en conclure que cette volonté d’exclure du leader du Mouvement démocrate prouve malheureusement, malgré ses déclarations, qu’il ne souhaite pas une refondation du Centre qui inclurait tous les centristes. Tout aussi malheureusement, cela ne semble pas être le cas également d’Hervé Morin qui ne veut pas de François Bayrou et de ses amis dans sa confédération des centres. Je ne sais pas qui est réellement un usurpateur et s’il y a en vraiment. Ce que je sais, en revanche, c’est que certains de ceux qui se disent du Centre jouent manifestement contre leur camp. Il est bien temps qu’ils s’en aperçoivent avant que ce ne soient les électeurs qui le leur signifient.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les conditions d’un vrai rassemblement du Centre


    S’il est essentiel pour le Centre de rassembler ses ouailles dispersées pour peser politiquement et électoralement, il est tout aussi essentiel de le faire dans la clarté et sur une base politique en évitant que cela ne soit qu’une vulgaire opération de communication ou ressentie comme telle. Si l’indépendance de toutes les composantes qui pourraient se réunir est un préalable, le contenu et le but politiques sont tout aussi importants pour édifier une structure organisationnelle solide mais aussi pour être crédible face aux électeurs.

    Une indépendance obligatoire

    Le rassemblement des centristes ne peut se faire qu’entre centristes indépendants, qu’ils soient encartés dans un parti ou non. Clairement, il faut que tous ceux qui participent à cette refondation du centre soient indépendants de tout autre mouvement politique qui n’est pas du Centre. Concrètement, les centristes de l’UMP et les centristes appartenant à un parti affilié à une formation de Droite ou de Gauche ne peuvent prétendre participer à ce rassemblement. Bien évidemment, avant que celui ne devienne une réalité concrète, la négociation peut exister. Tout aussi évident doit être ensuite l’indépendance de ce rassemblement vis-à-vis de la Droite et de la Gauche avant d’éventuelles négociations en vue de former une coalition de gouvernement.

    Un vrai contenu politique

    Se rassembler pour être plus fort, c’est bien entendu intéressant électoralement parlant puis pour négocier une alliance de gouvernement avec d’autres au sortir des élections. Mais cette cuisine postélectorale n’a de sens que si l’on a un programme électoral s’appuyant sur un projet politique et une vision pour la France.

    Les centristes partagent beaucoup de points communs dans ce domaine et il ne devrait guère être difficile de mettre en place une plateforme électorale même si certains points de vue devront être rapprochés et que les négociations à ce sujet seront âpres. Néanmoins, on peut raisonnablement penser que si une réelle volonté politique existe, les partis centristes trouveront un accord. Encore faut-il s’y mettre rapidement, avant même de savoir qu’elle forme prendra ce rassemblement.

    Un but clair et concret

    Le but de ce rassemblement est de proposer une alternance politique centriste de gouvernement indépendante de la Droite et de la Gauche. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’alliance possible ni avec la Droite, ni avec la Gauche si le Centre, comme cela est plus que probable, ne sort pas majoritaire des élections présidentielles et législatives de 2012. Néanmoins, le rassemblement devra porter son offre politique originale dans une indépendance totale, c’est-à-dire sans rouler pour qui que ce soit a priori.

    Une structure organisationnelle qui réunisse tout le monde

    Elle peut être de trois ordres: un nouveau parti, une confédération et une alliance.

    Il semble que la mise en place d’un nouveau parti sera difficile. Cette option sera déjà compliquée entre les différentes composantes centristes de la majorité présidentielle et l’on voit mal le Nouveau centre se torpiller et, encore moins, le Parti radical, «plus vieux parti de France», d’en faire tout autant. Et, ensuite, il faudra faire venir les autres composantes du Centre. Et l’on ne voit absolument pas aujourd’hui le Mouvement démocrate ou les Radicaux de gauche se fondre dans une nouvelle formation avec le Nouveau centre et le Parti radical.

    La confédération, qui a la préférence de beaucoup de centristes, aura également du mal à se mettre en place avec tous les partis représentants le Centre. Si elle semble possible entre les différentes centristes de la majorité présidentielle, elle n’est guère envisageable avec celles-ci et le Mouvement démocrate ainsi que les Radicaux de gauche. On pourrait alors voir une confédération réunissant de nombreux partis centristes, du Parti radical à l’Alliance centristes en passant par le Nouveau centre, la Gauche moderne et Cap 21 mais sans les formations présidées par François Bayrou et Jean-Michel Baylet.

    C’est pourquoi, il semble que la seule solution raisonnable et du domaine du possible soit une alliance électorale pour 2012 qui pourrait ensuite déboucher sur une confédération si cette alliance donne des résultats et est assez solide politiquement. Une alliance cimentée autour d’un projet politique et d’une candidature commune à la présidentielle ainsi qu’à des investitures communes dans le plus de circonscriptions possibles pour les législatives qui suivront dans la foulée.

    Tout cela ne se fera pas en un jour. Cela tombe bien, les centristes ont tout 2011 pour y parvenir. A condition de s’y mettre tout de suite.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • 2011, l’année de tous les défis pour le Centre


    En 2011, la crédibilité du Centre sera en jeu. Ainsi que sa capacité à peser sur l’élection présidentielle de 2012 (et à en récolter les fruits lors des élections législatives).

    Mais 2011 est aussi une année d’espoir pour les militants et les électeurs centristes. Ceux-ci attendent enfin une refondation qui permettrait à leurs idées d’avoir beaucoup plus de poids et aux partis à qui ils accordent leur confiance de peser sur la vie politique française.

    La situation actuelle du Centre est un clair-obscur qui recèle des potentialités mais également d’énormes risques.

    L’année qui s’achève a vu les centristes sur le devant de la scène politique mais leurs petites querelles et leurs divisions ont encore été plus importantes que leurs projets communs. Les leaders des différentes formations ont pu formater des discours dans lesquels ils prenaient acte de la nécessité d’une refondation du Centre tout en la remettant au lendemain.

    Justement, le lendemain, c’est 2011…

    On va être fixé très vite sur les réelles volontés en la matière puisqu’un rapprochement entre le Nouveau centre et le Parti radical pourrait être acté dans le courant du mois de février. Ce rapprochement pourrait prendre la forme d’une confédération, de la création d’un nouveau parti ou d’une simple déclaration de bonnes intentions. Cette dernière option est pour l’instant la plus vraisemblable.

    Cependant il ne s’agira, au mieux, que de la première pierre de la réunion des centristes de la majorité présidentielle. Il faudra, ensuite, que les autres centristes de cette majorité s’agrègent (ceux de l’UMP et la Gauche moderne), d’une façon ou d’une autre, à cette initiative afin de lui donner le poids nécessaire.

    Ensuite, ce sera au tour de la réunion de tous centristes qui devra être menée. On peut estimer qu’il sera possible d’aboutir avec l’Alliance centriste de Jean Arthuis si l’initiative des centristes de la majorité présidentielle a une réelle visée d’indépendance. De même avec Cap 21 de Corinne Lepage. En revanche, la possibilité de voir le Mouvement démocrate participer à cette refondation centriste est beaucoup plus aléatoire.

    François Bayrou, qui s’est recentré (au moins dans le discours) affirme bien qu’il est pour une telle refondation tout en ajoutant qu’elle se fera autour de lui et dans le Mouvement démocrate. C’est une façon de fermer la porte à tous ceux qui n’y sont pas favorables, c’est-à-dire tous les autres partis centristes sans exception!

    En revanche, l’organisation de primaires pour désigner un candidat unique du Centre pour les présidentielles pourrait permettre de contourner les antagonismes, notamment celui, très exacerbé, entre le Nouveau centre et le Mouvement démocrate. Bien sûr, à l’inverse d’Hervé Morin, François Bayrou a rejeté ce mode de désignation pour l’instant. Néanmoins, il pourrait être forcé à y participer s’il existe une forte pression de la base centriste et des sondages.

    Restera alors à convaincre les Radicaux de gauche qu’il y a là une chance historique de permettre à toutes les composantes du Centre de peser sur la politique française.

    Il est, c’est vrai, plus facile d’écrire un tel scénario que de le réaliser. Reste que l’absence de résultat sur cette question fondamentale pour l’avenir du Centre dans les prochaines années serait catastrophique pour le Centrisme et sa crédibilité vis-à-vis des citoyens. Et pendant ce temps, la politique de la France se ferait sans aucune capacité du Centre à réellement peser sur elle au moment où tant de défis capitaux pour l’avenir du pays sont à relever.

    Il est bien évident que la refondation centriste devra s’appuyer pour être pérenne sur une vision commune, sur un projet commun, sur une plateforme électorale commune. Bizarrement (ou non!), les diverses positions sont moins conflictuelles dans ce domaine que les querelles de personnes… Les réflexions programmatiques ont commencé dans tous les partis mais elles prendront une importance au cours de 2011 à l’approche de la présidentielle. La volonté de toutes les composantes centristes de donner un tour plus social à la politique gouvernementale et à lutter contre les déficits des finances publiques ainsi que pour réformer en profondeur la fiscalité sont des bonnes bases de travail.

    L’année qui vient ne se limitera cependant pas à la seule préparation de 2012 au niveau électoral. Les élections cantonales et sénatoriales montreront déjà si le Centre peut s’unir et/ou peser sur le futur du Sénat. Assez présents au Palais du Luxembourg, les centristes pourraient devenir le groupe pivot encore plus qu’actuellement puisque la Droite devrait perdre des sièges et la Gauche en gagner. Une position qui pourrait leur permettre d’influencer davantage sur les orientations politiques de la haute assemblée.

    Il y a un autre défi que devra relever le Centre… celui de ne pas se faire phagocyter par la Droite et la Gauche. Avec la proximité des présidentielles, les appels du pied ne vont pas tarder ainsi que les tentatives de débauchage. Ne soyons pas naïfs, certains réussiront car les opportunistes existent dans chaque camp et donc chez les centristes aussi (même si les mauvaises langues diront, «surtout» !). La faculté de résistance du Centre à ces sirènes intéressées montrera également la capacité des centristes à se considérer comme une vraie force politique autonome.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • 2010, année du Centre en France?


    Au moment du bilan politique de l’année 2010, force est de constater que cela faisait longtemps que l’on n’avait pas autant parlé du Centre et du Centrisme en France. Mais, paradoxe, le Centre et le Centrisme se sont un peu plus éloignés du pouvoir et les partis s’en réclamant sont toujours aussi divisés.

    En cette année, on a beaucoup discuté de refondation, d’union, de réunion, de reconstruction du Centre. Et les initiatives n’ont pas manqué, comme les Assises de la refondation du Centre organisées par l’Alliance centriste en juin ou les rencontres des centristes de la majorité autour de Jean-Louis Borloo, sans oublier la tentative avortée du Nouveau centre de reprendre les habits de l’UDF. Cependant, rien de concret n’est sorti de celles-ci et il faudra voir si les bonnes intentions de 2010 trouveront un début de concrétisation en 2011 pour aboutir à un vrai projet politique commun et à une candidature commune aux présidentielles de 2012.

    En cette fin d’année, le Nouveau centre et le Parti radical ont semblé vouloir s’unir. En janvier prochain, les deux partis devraient adopter des mesures en ce sens. Mais il faut demeurer circonspect devant cette initiative tant leurs deux leaders ont des visions différentes ainsi que des personnalités et, surtout, des ambitions, qui ne s’accordent guère. Néanmoins, si elle aboutit, elle pourrait être la première pierre d’un mouvement de refondation et créer une dynamique salvatrice. Pour autant, elle ne pourra pas être appelée réunion du Centre car elle ne concernera que deux partis, qui plus est dans la majorité présidentielle et n’ayant pas (encore) une ligne politique indépendante de l’UMP.

    Dans celle-ci pourrait s’engouffrer une partie des centristes de l’UMP qui cachent de moins en moins leur mal être dans une formation archi-dominée par la Droite qui ne leur laisse même plus les restes du festin du pouvoir. Le remaniement du gouvernement a été une véritable claque pour ceux qui avaient décidé de jouer le jeu de l’union totale avec feu le RPR dans cette nouvelle formation. Cependant, il sera bien difficile à tous ces élus de quitter un navire qui leur assure leurs réélections. Seul un Centre refondé pourrait leur permettre de reprendre leur liberté.

    Le Mouvement démocrate, malgré ses déboires électoraux et ses défections (en particulier celle de Corinne Lepage et de son parti Cap 21), a continué à jouer sa propre participation, tentant de récupérer une réunion des centristes à son unique profit et non dans une démarche œcuménique. Il faut dire que François Bayrou, qui ne se définit pas comme centriste et qui avait pris ces distances avec le Centre de 2007 à 2009, ne tient pas du tout à la création d’une confédération et, a fortiori, d’un nouveau parti qui l’obligerait à partager le pouvoir et pourrait remettre en cause son rêve élyséen. Les journalistes sont toujours de son côté (après un petit froid en début d’année), ce qui lui assure une couverture médiatique nettement supérieure à son poids politique réel. De même, les petits arrangements entre ennemis dans les rangs des centristes de la majorité présidentielle lui permettent de demeurer, aux yeux de l’opinion, un centriste indépendant.

    Au niveau des têtes d’affiche centristes, quatre personnalités ont dominé cette année. Il s’agit, par ordre alphabétique de Jean Arthuis (Alliance centriste), François Bayrou (Mouvement démocrate), Jean-Louis Borloo (Part radical) et Hervé Morin (Nouveau centre). Ces quatre-là sont aussi ceux qui ont montré un intérêt certain pour être le candidat du Centre en 2012. Si Hervé Morin a indiqué qu’il pourrait accepter des primaires en vue de désigner un candidat unique (mais sans la participation du Mouvement démocrate), le seul qui les accepte et les appelle de ses vœux est Jean Arthuis dont l’Alliance centriste est la seule formation, pour l’instant, a vraiment jouer le jeu d’une refondation sans a priori. François Bayrou ne veut pas en entendre parler et Jean-Louis Borloo n’en a pas parlé.

    Dans les sondages, les deux mieux placés sont François Bayrou et Jean-Louis Borloo. Hervé Morin est loin et le nom de Jean Arthuis n’est même pas proposé aux sondés. Cela leur donne un petit avantage mais il y a encore du temps pour les deux derniers de combler leur retard.

    Un des faits majeurs concernant le Centre en 2010 a été la tentative d’instrumentalisation par Nicolas Sarkozy qui a permis le réveil des centristes mais aussi qui a montré au grand jour des intrigues peu ragoutantes. Devant la crainte de n’être pas réélu en 2012, pire, de ne même pas franchir le premier tour, battu par le candidat du Front national, le président de la république a tenté une OPA assez maladroite sur le Centre. Il a d’abord interdit aux centristes de la majorité présidentielle de faire acte d’indépendance et de candidature en 2012. Hervé Morin qui a passé outre a été stigmatisé et renvoyé du gouvernement. Ensuite, il a tenté de faire les yeux doux aux centristes et a orchestré l’opération Borloo premier ministre qui s’est terminée lamentablement en eau de boudin.

    Du coup, la composition du nouveau gouvernement dirigée par François Fillon a été une totale déconvenue pour les centristes. Maurice Leroy (Nouveau centre), qui lorgnait désespérément sur un poste de ministre, a été comblé et Michel Mercier (ex-Mouvement démocrate et ami de François Bayrou) a été promu au poste de ministre de la Justice. Et c’est quasiment tout, c’est-à-dire quasiment rien…

    Pour autant, Nicolas Sarkozy continue à vouloir phagocyter le Centre à son profit. Ainsi, les soudaines professions de foi centristes des renvoyés du gouvernement, de Fadela Amara à Jean-Marie Bockel en passant par Rama Yade ou Jean-Louis Borloo, font plutôt penser à l’entrisme des trotskystes dans le Parti socialiste des années 1970-1980 qu’a de vraies conversions politiques. Si tout ce petit monde parvient à ramener le Centre vers Nicolas Sarkozy et à le faire réélire, gageons que ses membres retrouveront leurs strapontins gouvernementaux en 2012 ou d’autres gratifications (certains parlent même de Matignon pour Jean-Louis Borloo).

    Sans oublier que Nicolas Sarkozy a remis en selle François Bayrou en en faisant, par ses rencontres avec le leader du Mouvement démocrate et par les déclarations de ses petits soldats (comme le pathétique Gérard Longuet), le seul «vrai centriste». Il faut dire que l’Elysée, sachant que Bayrou sera candidat quoiqu’il arrive en 2012, a décidé de promouvoir sa candidature afin de torpiller celle des autres centristes tout en espérant récupérer quelques unes de ses voix au second tour.

    Quoiqu’il en soit, 2010 aura été une année charnière pour le Centre. Soit les leaders centristes sont capables de saisir la chance qui passe de refonder un mouvement centriste qui peut peser dans les années qui viennent. Soit ils montrent leur incapacité politique à faire vivre leurs idées pour leurs petites ambitions personnelles qui se fracasseront sur le mur de l’incompréhension des électeurs et tout sera à refaire. C’est vrai qu’une bérézina électorale en 2012 faciliterait une vraie refondation du Centre en écartant les égos. Mais à quel prix?

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Du Centre, de l’ambition politique et des candidats centristes à la présidentielle


    L’ambition politique recouvre deux choses. La première est de vouloir faire triompher ses idées et de réussir à les concrétiser. La deuxième est de parvenir à des postes de pouvoir importants. Les deux sont évidemment différentes mais elles sont très souvent complémentaires. Vouloir faire triompher ses idées nécessite que l’on occupe le pouvoir (ou que l’on ait suffisamment d’influence pour peser sur le pouvoir, ce qui est plus rare). A contrario, elles peuvent être parfois antinomiques lorsque l’on s’accroche au pouvoir ou lorsque l’on tente de le conquérir au risque de faire perdre ses idées. Bien entendu, on ne parle pas du cas où l’ambition politique ne recouvre que la seule volonté d’un destin personnel sans aucune volonté de faire triompher d’hypothétiques idées.

    Le Centre connaît bien toutes ses variantes, même cette dernière où de nombreux opportunistes se sont positionnés au centre de l’échiquier politique au cours de l’histoire pour tenter de capter un électorat sans aucun rapport avec leurs idées politiques ou tout simplement afin de masquer leur absence d’idées politiques. On pense bien sûr au cas de Dominique de Villepin actuellement. Mais l’ancien premier ministre de Jacques Chirac n’est pas le seul à avoir voulu duper les électeurs centristes.

    Si l’on étudie maintenant le positionnement de ceux que l’on peut considérer comme d’authentiques centristes ou ayant des idées se rapprochant du Centre, il est intéressant de se demander qui concourt dans la catégorie «faire triompher ses idées avant tout» et qui concourt dans la catégorie «occuper un poste de pouvoir avant tout». Pour limiter les études de cas, je ne parlerai que de ceux qui ont indiqué qu’ils étaient intéressés par être candidat à l’élection présidentielle de 2012. C’est le cas de Jean Arthuis, François Bayrou, Jean-Louis Borloo et Hervé Morin, par ordre alphabétique. Il se peut qu’il y ait d’autres vocations présidentialistes dans les rangs centristes au cours des mois à venir mais, pour l’instant, ils sont quatre.

    Dans la catégorie de ceux qui ont d’abord l’ambition des idées, on peut classer en premier Jean Arthuis. Paradoxalement, il est, actuellement, le moins bien placé dans les sondages (ou d’ailleurs son nom n’apparaît pratiquement jamais, les sondeurs ne sondant pas les sondés sur son nom…). Rappelons que le président de l’Alliance centriste se bat avant tout pour un Centre refondé capable de peser politiquement et qu’il est prêt à s’effacer devant tout candidat qui le représenterait mieux que lui.

    En ce qui concerne Jean-Louis Borloo, il est assez difficile de se prononcer actuellement sur ce qu’il veut faire gagner. On sait qu’il a des idées mais, voici peu, il était prêt à en mettre quelques unes dans sa poche pour décrocher le poste de Premier ministre de Nicolas Sarkozy en jouant le jeu de la solidarité de la majorité présidentielle, comme il le disait alors. Ses déclarations tonitruantes sur la sécurité et la menace que faisait peser les Roms sont emblématiques à ce sujet.

    François Bayrou et Hervé Morin croient avant tout à leur destin personnel. Ce qui n’est pas, en soi, négatif et répréhensible politiquement parlant (cela peut même être essentiel pour gagner une élection, les électeurs votant pour ceux qui ont le plus envie du poste en jeu). On pourrait, par exemple, reprocher à Jean Arthuis un manque d’ambition personnelle et d’appétence pour le pouvoir qui pourraient l’empêcher de faire triompher ses idées. Bien entendu, Bayrou et Morin défendent aussi des idées et auront un programme. Il n’est pas question de prétendre qu’ils ne croient pas réellement en celles-ci et qu’ils ne souhaiteront pas mettre en œuvre celui-ci. Cependant, rappelons-nous les présidentielles de 2007 où François Bayrou s’est dangereusement rapproché de la Gauche afin, si ce n’est de gagner l’élection, de pouvoir récupérer un éventuel poste de premier ministre de Ségolène Royal (même s’il affirme aujourd’hui qu’il a voté blanc). Quant à Hervé Morin, qui a d’abord supporté toute la stratégie de François Bayrou jusqu’après le premier tour, il n’a pas hésité à tourner casaque pour se rapprocher de Nicolas Sarkozy qui l’a récompensé d’un poste de ministre de la Défense. Je les mettrai donc plutôt dans la catégorie de ceux qui sont les plus intéressés par la pouvoir avant tout même si Jean Arthuis et Jean-Louis Borloo ne sont également.  Mais, comme dans le cas de François Bayrou et d’Hervé Morin, auxquels on ne peut dénier qu’ils ont des convictions politiques, la volonté de pouvoir de Jean Arthuis et, à un degré moindre, de Jean-Louis Borloo, est moins prégnante que la volonté de faire triompher leurs idées.

    Sur ces quatre candidats, il est également intéressant de se demander celui ou ceux qui compte(nt) se présenter quoiqu’il arrive, refusant de se retirer devant un candidat centriste mieux placé au risque de faire perdre tout le Centre. Leur(s) ambition(s) personnelle(s) pourrai(en)t ainsi morceler le Centre et l’affaiblir encore plus lors de la prochaine présidentielle.

    Dans cette catégorie on peut, actuellement, placer François Bayrou qui a déclaré qu’il n’était pas intéressé pas des primaires pour désigner un candidat centriste unique et qu’il n’avait de compte à rendre qu’aux Français, une façon de dire qu’il se présenterait quoiqu’il arrive.

    Il est également possible d’y mettre Hervé Morin tant celui-ci répète qu’il sera candidat mais avec un bémol puisqu’il semble aussi accepter l’idée de primaires sans pour autant agir pour que cela soit possible puisqu’il exclut déjà François Bayrou de celles-ci.

    Jean-Louis Borloo est encore le cul entre deux chaises puisqu’il n’a pas dit s’il était partant jusqu’au bout.

    Quant à Jean Arthuis, il est le seul à se prononcer pour des primaires réunissant tous les candidats à la candidature centriste ce qui inclut, actuellement, lui-même, François Bayrou, Jean-Louis Borloo et Hervé Morin ainsi que tout autre personnalité qui souhaiterait concourir. Surtout, il est le seul à affirmer qu’il acceptera pleinement leurs résultats.

    Une autre question qui ressort de ces comparaisons est de savoir qui est le plus centriste de ces candidats potentiels. Pour clarifier le débat sans procès d’intention, on peut reprendre les déclarations directement faites par ceux-ci. François Bayrou a souvent affirmé qu’il n’était pas centriste et a même cherché un terme qui pourrait mieux le qualifier. Même s’il le dit moins actuellement où le Centre retrouve un certain regain d’intérêt dans l’opinion, ses lieutenants continuent à faire des déclarations en ce sens à périodes répétées. En outre, sa vision d’union nationale développée en 2007 vient en contradiction avec une vision centriste. Hervé Morin se déclare de «centre-droit» mais il faut ajouter que, pour lui, le Centre est au centre-droit... Jean-Louis Borloo se déclare «radical», «progressiste», «écologiste», «républicain», plus rarement centriste. Le seul qui ne rechigne pas à se dire centriste tout court est Jean Arthuis.

    Le panorama que je viens de dresser peut évidemment évoluer dans les mois à venir et ces hommes auront l’occasion de préciser leur pensée et leur volonté. Néanmoins, les convictions et les postures des quatre candidats qui ne sont pas des novices politiques ne sont pas récentes. En tout cas, elles devraient pouvoir guider les militants centristes, en premier lieu, si ceux-ci sont amenés à désigner un candidat unique puis les électeurs.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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