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démocratie représentative

  • L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Pourquoi la démocratie représentative? Parce qu’il n’y a pas mieux!

    Pourquoi la démocratie représentative et non directe, participative, délibérative ou autre qualificatif qui en changerait la nature?

    Non pas parce que c’est le meilleur système dans l’absolu mais parce que c’est le meilleur système qui peut être implémenté réellement et concrètement aux sociétés humaines actuelles et, peut-être futures.

    Parce ce que, pour qu’il y ait démocratie aujourd’hui dans lesdites sociétés, la forme représentative est le mieux à même, à la fois, de représenter la volonté des citoyens et d’être efficace.

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  • L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. L’internationale des ennemis de la démocratie à l’œuvre en France

    Certains s’étonnent d’une alliance objective entre les haineux (extrême-droite), les envieux (extrême-gauche), les belliqueux (casseurs mais aussi assassins potentiels) et des pillards (qui profitent des troubles des autres) qui s’est manifestée dans les attaques insurrectionnelles des biens et des personnes lors des manifestations des gilets jaunes, en particulier à Paris dans le quartier des Champs Elysées.

    Mais, comme le montre l’Histoire pour ceux qui veulent bien la lire, cette alliance a priori improbable est en réalité dans la normalité la plus évidente lorsqu’il s’agit d’abattre ce qu’ils honnissent le plus.

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  • L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La démocratie du XXI° siècle au défi du populisme

    De Platon et Aristote aux Pères fondateurs des Etats-Unis (Jefferson, Adams, Hamilton) et au théoricien de la Révolution française, l’abbé Sieyès, en passant par Bodin et Hobbes, Locke et Montesquieu, les philosophes et penseurs politiques se méfient des passions populaires.

    C’est la raison pour laquelle ils se méfiaient corollairement de la démocratie, l’originale dont parle l’Antiquité grecque, celle où le peuple gouverne et décide directement, celui où il légifère et exécute en même temps.

    On pensait avoir trouvé la solution la plus sage avec la construction intellectuelle de la démocratie représentative, avec Sieyès, Kant et quelques autres dans une articulation où le vouloir et le pouvoir n’étaient pas interdépendants mais aussi, bien sûr, avec les débuts prometteurs de la république des Etats-Unis d’Amérique où les Pères fondateurs avaient imaginé un système où les pouvoirs se bloquaient entre eux afin d’éviter que la majorité ne devienne tyrannique afin de protéger la minorité, car la démocratie républicaine s’apprécie aussi et surtout à l’aune des droits de la minorité.

     

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  • De la légitimité en démocratie représentative

    Le Centre est le défenseur naturel de la démocratie représentative.

    Pour le Centrisme, il s’agit du meilleur système que l’on peut mettre en place pour garantir les libertés tout en permettant de gouverner avec efficacité.

    Dès lors, les centristes se doivent d’être cohérents avec leurs convictions en la matière.

    Au moment où, à droite comme à gauche et, surtout, du côté des extrêmes, on tente de remettre en cause la légitimité de l’actuel président de la république et de son gouvernement, les centristes doivent affirmer sans l’ombre d’un doute qu’on ne peut remettre en cause la légitimité et la légalité (et non jouer la première notion contre la seconde) d’un pouvoir élu démocratiquement et agissant dans la légalité, même et surtout si on se trouve dans l’opposition.

    Il ne s’agit pas de conforter ou non une politique menée mais de savoir qu’elles sont les principes et les valeurs que l’on défend.

    Au moment où les démocraties dans le monde sont confrontées à la montée des périls et de leurs ennemis (terrorisme islamiste, autoritarisme russe, totalitarisme chinois, etc.), on ne peut, pour ceux qui s’en prétendent les défenseurs, vouloir les affaiblir de l’intérieur en faisant, part ailleurs, le jeu des extrémistes de tous bords.

    Cela ne signifie pas que l’on ne tente pas d’infléchir une politique ou de défendre ses points de vue, mais la démocratie représentative est assise sur une loi suprême, la Constitution, que l’on ne peut remettre en cause n’importe quand et n’importe comment à coups de sondages.

    D’autant que la fameuse «démocratie sondagière» dans laquelle nous serions dans ce début de XXI° siècle est, par essence, un système de l’irresponsabilité à tous les niveaux (celui des gouvernants comme des gouvernés ainsi que des médias).

    En attaquant la légitimité du gouvernement actuel, on attaque le système sur lequel il trouve sa légitimité, la démocratie représentative.

    On voit bien comment le Front national, ami de tous les régimes autoritaires comme le prouve sa défense actuelle de Vladimir Poutine et de Bachar El Assad, veut en venir en attaquant sans cesse la légitimité de François Hollande.

    On voit moins bien où veulent aller ceux qui font de même à droite et au centre.

    Car il se peut que le gouvernement actuel ne réussisse pas à redresser l’économie, ce pourquoi il pourrait être sanctionné lors de prochaines élections.

    Mais personne ne peut prétendre qu’il n’est pas démocratiquement élu et qu’il n’agit pas dans le cadre des lois de la république, c’est-à-dire démocratiquement.

    N’oublions pas que la démocratie républicaine représentative n’est pas un système qui va de soi.

    Elle est fragile et il faut la défendre face à tous les ennemis et les périls qui l’entourent.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Chroniques d’une haine (politique) pas ordinaire

    Il suffit de se promener dans nos villes pour voir les murs couverts d’affiches haineuses, la plupart du temps contre le gouvernement en place et sa majorité socialiste.

    Elles sont collées par des partis d’extrême-droite mais aussi par ces fameux mouvements qui se disent «populaires» et ne sont souvent que populistes, voire séditieux, comme Jour de colère, les Bérets rouges, les Vestes jaunes et autres Printemps français.

    Bien sûr, à chaque fois que la gauche est au pouvoir, l’extrême-droite déverse son fiel contre elle, comme à chaque fois que la droite est au pouvoir, c’est l’extrême-gauche qui s’y colle dans cette entreprise traditionnelle hautement… imbécile réduisant le débat démocratique à des slogans insultants et des soi-disant «bons mots».

    Pour autant, l’atmosphère politique actuellement pas très saine participe de ce délitement dont cet affichage n’est en quelque sorte que l’illustration.

    Sans jouer à «autrefois c’était mieux» parce que c’est totalement faux, il est non moins évident que tout cela rappelle de bien mauvais souvenirs historiques.

    De leur côté, les médias participent à la curée en se délectant des attaques virulentes des responsables politiques, les uns contre les autres, qui pullulent dans les colonnes des journaux, sur les ondes radiophoniques ou à partir de plateaux de télévision.

    Ils participent même à la curée, certains étant devenus de simples instruments de propagande pour un camp quand ce n’est pas contre le camp adverse avec cette mauvaise foi qui caractérise la malhonnêteté intellectuelle que pourtant doivent refuser déontologiquement les journalistes et que l’on retrouve sur les affiches précitées.

    Il ne s’agit pas d’édulcorer ou d’émasculer le débat politique mais il serait de bon ton de lui donner le sérieux nécessaire avec un fond qui aurait enfin le dessus sur la forme, où le respect de son interlocuteur serait la règle et non son dénigrement systématique, où l’insulte ne serait plus l’argument principal.

    De ce point de vue, les centristes ont le devoir en vertu des valeurs qu’ils défendent de demander et d’être les garants d’un débat politique assaini ce qui ne veut pas dire sans aspérité et sans défendre ses convictions néanmoins vidé de cette haine qui gangrène actuellement les fondements de la démocratie représentative.

    Cette dernière ne peut exister sans la liberté de parole et d’opinion mais elle ne peut exister, non plus, sans un minimum de consensus, de compromis et de respect.

    Et pour cela, il faut une classe politique responsable.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Le Centre, l’antidote à la «dépression française»

    Le changement de cap de François Hollande vers une social-démocratie, la montée du Front national, l’émergence de mouvements populistes et poujadistes, de la «Manif pour tous» à «Jour de colère» ainsi que la défiance des citoyens face au politique couplée avec la crainte de l’avenir, tout cela semble augurer d’une possible recomposition du paysage politique français.

    Celle-ci pourrait prendre deux directions totalement antinomiques à première vue.

    La direction positive se ferait par un rapprochement des positionnements des partis dits «de gouvernement» et «responsables».

    Ainsi, dans la vision d’une démocratie libérale consensuelle, c’est-à-dire où les forces politiques principales partagent des valeurs communes et des principes communs, de la Gauche à la Droite en passant par le Centre, on parlerait enfin le même langage sans pour autant s’entendre sur sa mise en œuvre, la démocratie nécessitant un débat politique contradictoire.

    La direction négative accoucherait d’un renforcement des forces antidémocratiques, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, flirtant avec la précarité née des difficultés économiques et sociales que nous traversons, du refus violent de la mondialisation montante parée de tous les défauts, couplés à des postures identitaires sur fond de racisme et de rejet «anti-autre».

    Le tout avec le développement de manière dangereuse de l’autonomie de l’individu qui rendrait ce dernier de moins en moins responsable, de plus en plus égocentrique, de plus en plus assisté, de moins en moins respectueux, de plus en plus insatisfait, revendiquant de plus en plus de «droits à» à son seul profit.

    Nous serions donc dans l’ère de la défiance si l’on écoute les commentateurs de divers bords, surtout si l’on analyse les études d’opinion qui foisonnent sur le sujet comme, par exemple, celle que réalisent à périodes répétées le Cevipof de Sciences Po Paris et l’institut Opinionway (1) ou celle d’Ipsos-Steria (2).

    La France serait même dans une «dépression collective» a même titré le quotidien Le Monde.

    Explications.

    Après avoir renvoyé la Droite à ses chères études (et en ne lui faisant toujours pas confiance pour diriger le pays), les Français s’apprêtent à faire de même avec la Gauche et un président qui détient le record d’impopularité dans le V° République sans que l’on sache qui la remplacera.

    La «Crise» avec un grand C serait la cause numéro un de cette défiance selon les analystes.

    Elle ne serait pas qu’économique (bien que cela en serait l’élément principal) mais aussi social, sociétale et culturelle, le tout dans une société démocratique en manque de repères et de lien social avec la montée d’un individu de plus en plus autonome et de moins en moins responsable et respectueux.

    Un tableau bien noir qui n’est pas que français même si notre pays a ses spécificités qui le rendent parfois encore plus sombre…

    Si le Centre a, depuis longtemps, mis en garde contre le délitement du lien social et l’affaiblissement des valeurs démocratiques, réclamant que les responsables politiques agissent afin que des cassures et des ruptures soient évitées le plus possible afin de ne pas mettre à mal le vivre ensemble, ce qui est une perspective d’autant plus catastrophique qu’elle est en passe de se réaliser, il doit également aujourd’hui prendre acte que la situation a continué à se détériorer.

    Dès lors, les partis centristes doivent se positionner comme les garants de cette démocratie représentative et délibérative qui est la seule capable d’être au jour d’aujourd’hui le régime de la meilleure société possible.

    Néanmoins, il est urgent de la régénérer par des pratiques et un fonctionnement qui lui redonne une image positive auprès des citoyens.

    En effet, 69% des Français disent que la démocratie ne fonctionne «pas très bien» ou «pas très bien du tout» selon le sondage Cevipof-Opinionway. Un chiffre qui monte à 78% («le système démocratique fonctionne plutôt mal en France, j’ai l’impression que mes idées ne sont pas bien représentées») pour une enquête Ipsos-Steria de janvier 2014.

    De même, 92% veulent que l’on réforme le système capitaliste (46% en profondeur, 46% sur quelques points).

    Heureusement, la tâche n’est pas insurmontable, loin de là, car les Français sont encore très attachés à la démocratie, 97% estimant qu’il est «très important ou important» de «vivre en démocratie et avoir le droit de vote» selon un sondage de l’agence Mediaprism réalisé en octobre 2013 (3).

    Sans oublier les 99% qui estiment «très important ou important» d’«être libre de penser er d’agir» et de «pouvoir vivre en paix, sans guerre mondiale depuis 70 ans».

    Ce résultat va de pair avec le 83% des Français qui affirment selon l’enquête Cevipof que «la démocratie peut poser des problèmes, mais c’est quand même mieux que n’importe quelle autre forme de gouvernement».

    Dans le même sens, 63% disent que le vote aux élections est le meilleur moyen de se faire entendre.

    C’est donc de la vraie réforme que les Français demandent, à la fois, dans la manière de gouverner, dans la nécessité de rendre la société plus juste et dans l’importance de donner plus de liberté à ceux qui entreprennent.

    Des préoccupations au cœur de la vision du Centrisme.

    Les centristes ont donc un rôle déterminant à jouer d’autant que 73% des Français estiment que les notions de «droite» et de «gauche» «ne veulent plus rien dire».

    Dans cette recomposition politique, les idées du Centre doivent permettre de réconcilier les Français avec leur société et les valeurs qui l’animent.

    De même, étant viscéralement un réformisme et un progressisme, le Centrisme, par le juste équilibre, est à même de proposer les réformes nécessaires au pays.

    Dès lors, les partis centristes doivent, sans se rallier à la Droite ou la Gauche, sans brandir l’Union nationale à tout va, être les véritables moteurs de la nouvelle démocratie qui doit émerger le plus rapidement possible.

    Le Centre possède tous les outils pour traiter cette dépression de la société française. Mais il faut qu’elle ait les hommes et les femmes capables de relever cet important défi. Et, pour l’instant, les partis centristes, à l’instar de toutes les autres formations politiques, n’ont pas démontré qu’ils les possédaient ce que déplorent les Français dans toutes les enquêtes d’opinion.

    Alexandre Vatimbella 

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    (1) 5° vague du Baromètre Cevipof-Opinionway réalisée par internet du 25 novembre au 12 décembre 2013 auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus de 1803 personnes

    (2) Enquête Ispos-Storia réalisée par internet du 8 au 14 janvier 2014 auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus de 1005 personnes

     

    (3) Sondage Médiaprism réalisé par internet du 2 au 8 octobre 2013 auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus de 1057 personnes

  • Il y a 150 ans, Lincoln honore la démocratie

    Voilà un anniversaire qui est passé presque inaperçu, même aux Etats-Unis, celui du fameux discours d’Abraham Lincoln à Gettysburg, le 19 novembre 1863, en mémoire aux soldats morts lors de cette bataille particulièrement sanglante qui se déroula entre les 1er et 3 juillet de la même année et fut un tournant dans la Guerre de Sécession, décidant largement de la victoire du Nord contre le Sud confédéré, même si le conflit fratricide dura encore deux longues années.

    Ce discours n’a pas à voir directement avec l’émancipation des Afro-Américains et avec l’abolition de l’esclavage mais parle de la démocratie, ce gouvernement du peuple, pour le peuple et par le peuple et d’une nation d’hommes libres qui comprenait déjà dans l’esprit de Lincoln tous les habitants des Etats-Unis (puisque le discours d’émancipation des esclaves est antérieur, datant de septembre de la même année).

    Ce discours est d’autant plus essentiel qu’en ce milieu de XIX° siècle, les Etats-Unis sont le seul pays au monde à avoir un vrai système démocratique (à quelques iotas près évidemment).

    Et, Abraham Lincoln qui fut connu pour être un tribun hors pair, dédie la victoire des troupes de l’Union à la sauvegarde et à l’approfondissement de cette démocratie en quelques mots d’une extraordinaire puissance que voici.

    «Il y a huit décennies et sept ans, nos pères donnèrent naissance sur ce continent à une nouvelle nation conçue dans la liberté et vouée à la thèse selon laquelle tous les hommes sont créés égaux.

    «Nous sommes maintenant engagés dans une grande guerre civile, épreuve qui vérifiera si cette nation, ou toute autre nation ainsi conçue et vouée au même idéal, peut résister au temps. Nous sommes réunis sur un grand champ de bataille de cette guerre. Nous vînmes consacrer une part de cette terre qui deviendra le dernier champ de repos de tous ceux qui moururent pour que vive notre pays. Il est à la fois juste et digne de le faire.

    «Mais, dans un sens plus large, nous ne pouvons dédier, nous ne pouvons consacrer, nous ne pouvons sanctifier ce sol. Les braves, vivants et morts, qui se battirent ici le consacrèrent bien au-delà de notre faible pouvoir de magnifier ou de minimiser. Le monde ne sera guère attentif à nos paroles, il ne s'en souviendra pas longtemps, mais il ne pourra jamais oublier ce que les hommes firent. C'est à nous les vivants de nous vouer à l'œuvre inachevée que d'autres ont si noblement entreprise. C'est à nous de nous consacrer plus encore à la cause pour laquelle ils offrirent le suprême sacrifice; c'est à nous de faire en sorte que ces morts ne soient pas morts en vain; à nous de vouloir qu'avec l'aide de Dieu notre pays renaisse dans la liberté; à nous de décider que le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, ne disparaîtra jamais de la surface de la terre.»

    Il n’est pas inutile de se rappeler lors d’anniversaires mémoriels de cette sorte que la démocratie libérale représentative défendue par le Centre et le Centrisme n’est pas une donnée intangible dans un monde où ses adversaires n’ont jamais désarmé et ne désarmeront jamais.

    S’il s’agit du meilleur système (ou du moins mauvais…), il n’est pas «naturel» comme nous l’ont dit et redit tous les penseurs libéraux du XVIII° siècle à nos jours, nous enjoignant de nous battre pour le conserver.

    Au moment où certains à la mémoire courte dans les démocraties penchent vers des extrêmes qui ont toujours abhorré cette démocratie libérale, ressourçons-nous dans tous les combats qui nous permettent aujourd’hui d’être des citoyens libres et égaux afin de faire en sorte que nos enfants et leurs enfants seront également de cette communauté de privilégiés que l’on espère voir un jour être composée de tous les habitants de cette planète.

    Et il n'est pas anodin de penser que le discours de Gettysburg fut prononcé par un président américain considéré comme un centriste.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • La démocratie nécessite un vrai service public d’information

    L’information – tout comme la transmission du savoir – est au cœur de la démocratie représentative que défendent le Centre et le Centrisme.

    Sans information, le citoyen ne peut ni connaître ses droits, les faire valoir et les exercer, ni savoir dans quel monde il vit.

    Sans un citoyen informé par de citoyen libre et égal.

    Il ne peut être, non plus, considéré comme une personne responsable, cette qualité nécessitant d’être correctement informé.

    Donc pas de démocratie autre que formelle.

    Il faut donc garantir la liberté d’expression mais aussi le droit à l’information du citoyen.

    Cela passe par une garantie d’une presse libre mais aussi par un devoir de la société d’informer ses membres.

    C’est pourquoi, dans la plupart des démocraties comme la France, les Etats-Unis, la Grande Bretagne, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et bien d’autres, il existe, à côté d’un secteur privé de l’information, un secteur public, prolongement naturel du service public de l’éducation.

    Mais ce secteur public d’information a montré, au fil des ans, ses limites.

    D’abord une limite politique puisqu’il est géré par l’Etat (et parfois même par le gouvernement en place) donc il est toujours plus ou moins soupçonné d’être relativement proche du pouvoir en place, tout au moins de partager la même vision, même si ces reproches sont exagérés.

    Ensuite une limite déontologique puisque, se confrontant au secteur privé, il doit, pour survivre, adopter nombre des pratiques de ce dernier pour vendre son information (et ses divertissements) afin de faire de l’audience, ce qui n’est absolument pas sa finalité.

    Résultat, le citoyen n’a pas à sa disposition une information de qualité, sans fioritures et sensationnalismes, parlant du fond de ce qui est essentiel pour accomplir son devoir de membre éclairé de la communauté.

    Il faut donc un véritable service public d’information (ce qui suppose, par ailleurs, qu’il ne délivre que de l’information et ne s’occupe pas du divertissement).

    Libre, indépendant, gratuit, déontologiquement inattaquable, voilà l’absolu nécessité de l’absolu nécessaire service public d’information pour informer le citoyen et lui permettre d’être suffisamment éclairé pour choisir ses représentants et pour contrôler leur action ainsi que pour être capable de comprendre le monde dans lequel il vit afin d’être acteur responsable de sa vie.

    Or, aujourd’hui, ce n’est pas le cas. On peut même dire que cela n’a jamais été le cas malgré ce que prétendent les esprits chagrins qui regrettent l’époque flamboyante de la presse écrite, oubliant que depuis toujours la majorité des titres font du sensationnel et de la sélection d’information pour des motifs partisans, ce qui n’a rien à voir avec le devoir d’informer.

    Mais la publicité et l’impératif de racoler le lecteur, deux nécessités pour faire vivre économiquement parlant, un média, ne peuvent pas aboutir à autre chose.

    Reste que la liberté de la presse est une condition sine qua non de la démocratie.

    Tout le monde doit pouvoir dire et écrire ce qu’il pense.

    Néanmoins, le citoyen a aussi le droit de pouvoir trouver un endroit où il pourra s’informer de la manière la meilleure possible et la plus «objective» possible, le tout, évidemment, «gratuitement».

    Ce service public d’information subventionné et financé par divers moyens n’aura aucunement pour objectif de phagocyter à son profit l’information mais d’être, à côté de la presse et des médias libres, un organe qui délivre une information nécessaire au citoyen libre et responsable.

    Il est important de dire que l’information a toujours été prise entre, d’une part, la propagande d’organisations publiques ou privées et, d’autre part, une vision spectaculaire et commerciale permettant aux entreprises de presse d’exister et de faire des profits.

    Ceux qui parlent d’un âge d’or de la presse où celle-ci aurait agi dans le seul but d’informer objectivement, ont la mémoire bien courte ou un manque criant de connaissances historiques dans ce domaine.

    Bien entendu, l’accélération technologique a permis à l’information de pouvoir être plus rapide et de se démultiplier.

    Cependant, réduire la problématique à l’apparition des stations de radios et des chaînes de télévision d’information en continue ainsi que du média internet est une contrevérité.

    Tout au plus peut-on dire que les problèmes inhérents à son fonctionnement, à son domaine d’intervention et aux attentes de ses clients ont suivi la même courbe exponentielle que celle de la multiplication des médias et de l’information.

    Il n’en demeure pas moins que ces problèmes sont constitutifs même de l’information et de sa possible manipulation.

    Le médiateur, l’informateur, chargé d’être le lien entre l’information et l’informé peut avoir de multiples raisons de dire certaines choses et d’en cacher d’autres.

    N’est-ce pas ce que nous faisons nous-mêmes dans notre communication avec les autres?!

    Mais, dans le cas qui nous intéresse, il doit pouvoir y avoir une source d’information qui tente d’être la plus neutre et la plus objective possible.

    Car l’information ne peut pas être qu’un produit commercial comme un autre que l’on peut malaxer comme l’on veut afin de pouvoir la vendre à n’importe quel prix et de n’importe quelle manière.

    C’est ce qui justifie ce service public.

    Celui-ci ne doit évidemment pas être ni «la voix de la France», ni même «info France» mais un organisme totalement indépendant chargé de délivrer une information citoyenne pour ceux qui la veulent, sans pressions commerciale et/ou partisane.

    Ce n’est évidemment pas un service qui se substitue aux médias actuels mais qui vient en complément de ceux-ci, qui s’ajoute à eux.

    Il ne sera la propriété ni de l’Etat, ni même des journalistes qui y travaillent mais de la collectivité nationale.

    Il sera régi par une règle déontologique stricte à laquelle veillera un organisme de tutelle élu au suffrage universel.

    On comprend que cette solution n’est pas parfaite (il n’en existe malheureusement pas) mais elle est la moins mauvaise.

    Ainsi, la liberté de la presse sera conservée comme un bienfait inestimable de la démocratie.

    Mais il existera aussi cette source d’information indispensable à la citoyenneté réelle et effective.

    Reste à trouver la volonté politique.

    N’oublions pas, à l’attention de tous les esprits chagrins, que personne ne sera obligé de lire, écouter ou regarder les informations de ce service public.

    Enfin et surtout, si nous continuons dans les dérives actuelles, nous risquons d’aboutir à ce que l’information ne soit plus qu’un produit de même nature que le divertissement.

    Et nous n’aurons plus que des consommateurs et plus de citoyens.

    Voilà bien le rêve de tous les apprentis dictateurs.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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