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  • Pourquoi le Centre est équilibre et pas milieu

    Etre le Centre, c’est être le point de référence qui détermine les côtés excentrés.

    Etre le milieu, c’est être un entre-deux déterminé par ces deux blocs.

    Centre c’est être l’équilibre face aux déséquilibres qui se trouvent de chaque côté.

    Milieu c’est être une ligne – poreuse – entre deux blocs.

    C’est pourquoi le Centrisme est une pensée politique de l’équilibre. Comme il est le point central à partir duquel se définissent les côtés déséquilibrés par leurs clientélismes constitutifs, il est naturellement le «juste équilibre».

    Si le Centrisme n’était que le milieu – et même le juste milieu comme le présentent certains – il ne serait qu’une ligne sans consistance, obligée de naviguer constamment entre les deux côtés pour y piocher idées et références sans avoir aucune démarche originale.

    Rien de tout cela avec le juste équilibre qui s’établit sur les valeurs humanistes du respect, de la liberté, de la tolérance et de la solidarité, dans une symbiose et des interactions propres au Centrisme et non dans une simple énumération qui leur donnerait une autonomie entre elles.

    C’est aussi la raison pour laquelle le Centre n’est ni à droite, ni à gauche. L’oxymore, «le centre est à droite» défendue par une partie de l’UDI, est une erreur fondamentale qui, in fine, nie l’existence même du Centre.

    Tout comme celui défendue par une partie du Mouvement démocrate, que l’alliance «naturelle» est à gauche.

    Que l’on discute si les partis centristes, pour parvenir au pouvoir, se doivent d’être dans une coalition avec des partis de droite ou avec des partis de gauche est une toute autre histoire, légitime celle-là.

    Mais, vouloir adosser le Centre avec la Droite ou la Gauche revient à valider l’idée des adversaires du Centre et du Centrisme qui affirment que ceux-ci n’existent pas.

    Oui, être du Centre, c’est se trouver au point d’équilibre alors qu’être simplement au centre, c’est s’être s’installé sur une ligne si fine qu’elle est pratiquement invisible et surtout qui permet tous les débordements opportunistes d’un côté ou l’autre de cette frontière politique. Ceux qui s’en réclament peuvent alors se présenter uniquement comme des modérés mais pas comme des centristes.

    Car les mots ont une signification et il n’est pas inutile de le rappeler de temps en temps pour que le débat politique ait, non seulement, un sens mais une dignité afin de respecter les citoyens…

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Où Borloo emmène-t-il les centristes?

    Au moment où souffle la tempête à l’UDI après les propos de Gilles Bourdouleix sur le fait qu’Hitler n’avait pas tué assez de gens du voyage (voir info), il n’est pas inutile de rappeler que c’est Jean-Louis Borloo, président-fondateur de l’UDI, qui a fait le forcing pour accueillir le CNI – dont le député-maire de Cholet est président – comme composante de l’UDI.

    Par ailleurs, monsieur Bourdouleix n’a jamais été un simple militant ou élu du parti mais bien un de ses vice-présidents, c’est-à-dire venant en second dans l’organigramme aux côtés de personnes comme Jean Arthuis, Chantal Jouanno ou Jean-Christophe Fromantin.

    Ses propos inqualifiables prennent ainsi une dimension supplémentaire dans l’analyse de ce qu’est l’UDI et de ce que veut en faire Jean-Louis Borloo.

    Nous avons toujours dit ici que la présence du CNI dans l’UDI était une erreur, pire une faute, car cette formation flirte depuis des années ouvertement avec les thèses du Front national et a souvent fait du compagnonnage avec le parti d’extrême-droite.

    Aujourd’hui, les langues se délient à l’UDI sur cette étrange affiliation mais pourquoi si tard? Qu’un Jean-Christophe Lagarde ou qu’une Rama Yade n’aient pas protesté de manière véhémente à la décision d’accueillir le CNI au sein l’UDI par Jean-Louis Borloo est troublant, voire dérangeant.

    D’autant que les propos de Gilles Bourdouleix pour qui le connaît ne sont pas de ce point de vue une totale surprise. Leur véhémence et leur contenu abject ont sans doute dépassé ses précédentes déclarations publiques mais n’oublions pas qu’il ne se savait pas enregistré…

    Cette histoire va-t-elle fragiliser Jean-Louis Borloo et/ou va-t-elle permettre à l’UDI de se recentrer et de ne plus regarder vers la droite parfois extrême pour se renforcer mais vers le centre de l’échiquier politique, l’avenir proche nous le dira.

    Car il demeure une question fondamentale que l’affaire Bourdouleix révèle, quel est le vrai projet de Borloo pour l’UDI?

    Cette question est pertinente parce qu’après une année d’existence, beaucoup de monde, dont nombre de militants de l’UDI, se la posent.

    Est-ce une nouvelle formation du Centre? De Droite? Une démarche individuelle pour se venger de l’UMP et de sa non-nomination à Matignon par Nicolas Sarkozy? Au contraire, est-ce une démarche voulue pour rapprocher sans le dire une partie des centristes de l’UMP avec cette alliance exclusive entre les deux formations sans cesse réaffirmée et ce, quel que soit le programme politique de l’une et de l’autre? Une sorte d’Opni (objet politique non identifiable) qui s’écrasera de lui-même faute de savoir où il va et, surtout, ce qu’il est?

    Pour le plus grand drame des udéistes, aucune de ces interrogations ne peut être aujourd’hui écartée!

    En outre, L’UDI, malgré le mot «indépendants» dans son appellation est incapable d’aller à une élection majeure toute seule de peur de se prendre une veste.

    La voici ainsi à Paris, capitale de la France, dans une stratégie, non pas d’alliance avec l’UMP, mais dans un sauve-qui-peut qui n’augure rien de bon pour son avenir.

    Au lieu de présenter des liste dans tous les arrondissements de Paris, la formation de Jean-Louis Borloo a décidé de faire liste commune avec l’UMP là où cette dernière détient déjà la mairie d’arrondissement et de ne pas déposer de liste face à Nathalie Kosciusko-Morizet, la chef de file de la droite parisienne.

    Cela fait donc huit arrondissements sur vingt où elle sera absente…

    Bien évidemment, cette décision est présentée comme une volonté d’union avec l’UMP qui, rappelons-le, est la seule possible selon les dirigeants de l’UDI.

    Mais à qui fera-t-on croire que s’il y avait eu une possibilité pour les troupes de Borloo de se mêler véritablement à la course pour la victoire, elles n’y seraient pas allées?!

    En vérité, l’UDI va cacher sa faiblesse dans les villes où elle a peur de se compter en constituant des listes d’union dès le premier tour avec l’UMP, si celle-ci le veut bien.

    Ce n’est que dans les villes où elle espère bien figurer qu’elle présentera des listes.

    En langage courant, cela s’appelle un manque de courage politique et une drôle de façon de justifier sa création comme force politique autonome avec un projet original.

    En revanche, il s’agit d’une manière de procéder courante chez Jean-Louis Borloo et bien connue de ses amis politiques.

    Rappelons que celui-ci a renoncé à se présenter à la dernière présidentielle, puis à la mairie de Paris et désormais comme tête de liste aux européennes de l’année prochaine de peur de se prendre une claque…

    N’ayant donc aucune chance de gagner la mairie de Paris, l’UDI a investi un obscur candidat parfait pour la conduire à l’échec, Christian Saint-Etienne, dont les interventions médiatiques auront vite fait de convaincre les parisiens qu’il n’est là que pour faire représentation.

    Jean-Louis Borloo rappelle sans cesse que son but est de faire de l’UDI le premier parti de France devant l’UMP et le PS ainsi que d’occuper le pouvoir le plus tôt possible (n’avait-il pas prédit des élections législatives anticipées pour le début de cette année et la victoire de sa formation?!).

    Mais en faisant de l’UDI un parti attrape-tout au-delà de toute logique politique, en agrégeant ensemble des formations qui n’ont rien à voir entre elles, il la fragilise avant même de l’avoir consolidée.

    De même, en jouant l’hyper-prudence de ne se présenter qu’aux élections que l’on peut gagner et de se mettre sous l’aile protectrice de l’UMP dans les autres cas, il condamne l’UDI à n’être qu’une force d’appoint au parti de droite.

    Quant au projet de l’UDI, il se perd dans les oppositions entre des visions politiques différentes voire opposées. Un projet confié à Jean-Christophe Fromantin qui affirme haut et fort ne pas partager pas les mêmes valeurs que Jean-Louis Borloo…

    Ce dernier a, en plus, multiplier des interventions pour le moins étonnantes, comme la présentation de ce programme qui devait permettre tous les partis de s’unir pour voter les mesures indispensables afin que la France ne sombre pas et qui s’est perdu dans les limbes, défendu du bout des lèvres par son initiateur dès qu’il a vu son peu de résonnance médiatique.

    Ou de la mise en place de ce contre-gouvernement confié à Yves Jégo et largement ignoré des journalistes jusqu’à présent. Sans doute parce l’UDI ne représente au mieux que 7% d’intentions de vote dans les sondages…

    Jean-Louis Borloo doit certainement certaines explications (dont une sur la présence du CNI de Bourdouleix dans la confédération) à ses troupes quelque peu désorientées.

    L’année prochaine, en cas d’échecs électoraux qui se profilent si l’on en croit les sondages, il les devra aux électeurs centristes.

    Espérons pour le Centre que les partis centristes de l’UDI seront capables d’inverser la trajectoire.

    Car le Centre a besoin d’un parti fort, regroupant ses diverses tendances. Et au lieu de confier son avenir à une personnalité qui n’a jamais été centriste, celle-ci ferait bien de prendre leur destin en main.

    Disons-le encore une fois, la France a besoin d’un parti centriste rassembleur. Un vrai.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Le débat Gauche-Droite-Centre encore pertinent?

    Certains estiment que le débat Gauche-Droite-Centre est désormais dépassé. Pour eux, les lignes de clivages se trouvent ailleurs. Par exemple entre ceux qui sont pour un monde métissé et ceux qui sont pour un monde cloisonné. Entre ceux qui veulent mettre en avant l’individu et ceux qui défendent la communauté. Entre ceux qui prône la mondialisation ouverte et ceux qui veulent un retour vers des barrières étanches entre les peuples. Entre ceux qui aspirent à une culture mondiale et ceux qui défendent les créations nationales.

    On pourrait multiplier les oppositions de ce type.

    S’il est vrai que plusieurs lignes de partage n’épousent plus les frontières entre les visions politiques différentes allant des extrêmes de chaque bord jusqu’au Centre, il n’en demeure pas moins que la pertinence du débat traditionnel entre Gauche, Droite et Centre demeure d’actualité.

    Car celui-ci permet, in fine, de se situer sur l’évolution du monde au-delà de l’acceptation ou non de certaines réalités et sur ce que doit être notre présent et notre futur.

    Prenons la mondialisation, par exemple.

    Il y a les défenseurs de la mondialisation et ses opposants.

    Mais si l’on prend, d’abord, ceux qui défendent ou acceptent la mondialisation, on trouve des gens de droite qui expliquent que la libéralisation sans entrave des échanges est une chance pour les économies de tous les pays, des gens de gauche qui expliquent qu’il faut bâtir une mondialisation avant tout sociale, des gens à l’extrême-gauche et libertaires qui veulent une «altermondialisation» contre le marché et des gens du Centre qui veulent une mondialisation libérale et humaniste. On retrouve là les divisions idéologiques classiques.

    Idem pour les opposants à la mondialisation avec les nationalistes d’extrême-droite et de droite, les marxistes d’extrême-gauche et les étatistes de tous bords qui craignent un affaiblissement de l’Etat-nation. Là aussi, on retrouve, au bout du compte, les divisions classiques du paysage politique.

    Et ce débat n’est pas nouveau, loin de là.

    Même chose si l’on étudie les nouvelles oppositions entre démocrates et populistes.

    D’un côté, il y a ceux qui défendent la démocratie libérale républicaine, représentative et délibérative ainsi que les droits de tous, dont la minorité. De l’autre côté, il y a ceux qui veulent, en s’appuyant sur les mauvaises humeurs populaires, gouverner au nom de la majorité et empêcher les voix des minorités de se faire entendre en prenant des mesures liberticides.

    Nous sommes-là, encore une fois dans un débat idéologique qui peut également trouver sa pertinence dans les distinctions politiques traditionnelles même si l’on trouve de chaque côté des gens de Droite, de Gauche et du Centre.

    Cela fonctionne également pour des prises de position plus incongrues comme par exemple l’alliance objective entre extrême-gauche et islamisme en France. On s’aperçoit que c’est la grille explicative du monde traditionnelle à cette extrême-gauche (les oppresseurs et les opprimés) qui amène la perception tronquée des trotskystes et autres maoïstes à défendre toutes les minorités quelles qu’elles soient du moment qu’elles s’opposent au système démocratique républicain au nom d’une vision révolutionnaire qui rassemble tous les adversaires de celle-ci (ensuite viendra le temps de l’épuration de chaque côté comme après tout phénomène révolutionnaire…).

    Néanmoins, il est vrai que la division Droite-Gauche-Centre n’explique pas tout. Mais elle n’a jamais expliqué tout.

    L’ouverture d’esprit qui peut animer des hommes et des femmes de bords politiques différends et à trouver des liens et des consensus à toujours existé au-delà des étiquettes.

    Militer pour la mondialisation, c’est se rappeler que l’union des peuples du monde entier est un combat aussi bien chrétien que libertaire, aussi bien libéral que socialiste.

    Empêcher que les extrémismes, quels qu’ils soient, ne parviennent à dicter leur loi à la démocratie est un combat aussi bien centriste que social-démocrate ou néolibéral au nom de valeurs communes aux démocrates.

    Pour autant, les nouvelles fractures qui se font jour dans la société mondiale ainsi que dans la société française, ne doivent pas être sous-estimées.

    Voir certains jeunes des banlieues françaises, originaires d’Afrique et du Maghreb mais pas seulement, se tourner vers un islamisme radical parce qu’ils n’ont pas trouvé de moyen satisfaisant de s’intégrer doit interpeler tous les bords politiques sans exception afin de mettre en place des solutions.

    Voir d’autres jeunes, souvent aussi des banlieues, rejoindre les rangs du Front national au motif que les formations politiques traditionnelles ne s’occupent pas d’eux doit amener à développer un discours mais surtout des actions qui démontre le contraire et l’inanité des positions d’extrême-droite.

    Voir les populations d’Amérique du Sud se complaire de plus en plus dans un anti-occidentalisme populiste avec des leaders de pacotille au Venezuela, en Bolivie ou en Argentine, voire en Uruguay, ne doit pas conduire à les ignorer mais à leur démontrer qu’aujourd’hui, dans la mondialisation, leurs aspirations sont les mêmes qu’en Europe ou en Amérique du Nord, que ce que nous partageons et plus important que ce qui nous divise.

    Dès lors, le débat d’idées et de projets doit continuer à s’articuler dans un espace droite-gauche-centre mais il doit aussi et, de plus en plus, se construire sur l’opposition société ouverte-société confinée, entre ceux qui parient sur l’humanisme, comme les centristes, et ceux qui reste arcboutés sur leurs rigidités et leurs peurs.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Barack Obama, président noir mais pas des noirs

    L’emblématique victoire de Barack Obama en 2008 en a fait le premier président noir de l’histoire des Etats-Unis. Mais, dès le départ, celui-ci a tout fait pour ne pas être le président des noirs.

    Il avait ainsi déclaré deux mois après sa prise de fonction qu’«à l’inauguration (de sa présidence), j’ai pensé qu’il y avait une fierté justifiée d’une partie du pays que nous avions fait un pas qui avait permis de laisser derrière nous l’héritage desséché de la discrimination raciale de ce pays. Mais ce sentiment n’a duré qu’un jour».

    Cette volonté lui a été reprochée maintes fois par les activistes de la communauté noire ou par les médias, que ce soit, depuis son accession au poste suprême, pour pointer l’écart toujours aussi important entre la condition de la communauté blanche et la communauté noire ou par le racisme qui semble toujours aussi présent contre les noirs dans certaines régions du pays ou dans certains groupes.

    L’affaire Trayvon Martin qui vient de connaître son épilogue lorsqu’un jury composé de six femmes, dont cinq blanches et une latino, ont acquitté George Zimmerman (qui avait tué ce jeune noir qui rentrait tranquillement chez son père dans un quartier d’une petite ville de Floride au motif qu’il avait le profil d’un voleur et qu’une loi de cet Etat permet à toute personne s’estimant menacée de tuer son soi-disant agresseur), vient de rappeler, par les réactions diverses – pro et anti – qui ont accueilli ce verdict extrêmement contesté et contestable, que le «problème noir» était toujours et encore d’actualité pour ceux qui pensaient être entrés dans une ère nouvelle à ce sujet.

    Bien évidemment, Barack Obama a été victime du racisme depuis qu’il s’est déclaré candidat à la présidence, sans même parler de la période d’avant celle-ci.

    Rappelons que dans ce fameux «Sud profond» dont la Floride fait plus ou moins partie et où règnent toujours le fameux esprit «rednecks» (littéralement les «cous rouges» qui sert à désigner, par les habitants des côtes Est et Ouest, les ploucs racistes du Sud et du Midwest), on entendait encore lors de la campagne de 2008 des phrases du genre «les noirs et les femmes, ça ne fait pas de politique».

    Et depuis son élection, Obama est un des présidents les plus insultés avec des injures qui ne sont pas toujours directement racistes mais qui ne trompent personne. Sans parler de ceux qui déclaraient vouloir prendre les armes au cas où il serait réélu…

    Pour autant, si Barack Obama, lors du meurtre de Trayvon Martin en mars 2012 s’était risqué à déclarer que s’il avait eu un fils il lui aurait ressemblé, ce qui était sa deuxième déclaration présidentielle de soutien aussi directe à un noir (il en avait faite une autre en 2009 lorsqu’un professeur d’Harvard, Henry Louis Gates jr. avait été pris par la police pour un cambrioleur alors qu’il rentrait chez lui et molesté), il a réagi après le verdict en parlant de tragédie et en demandant un contrôle plus strict des armes à feu mais sans évoquer la couleur de peau d’aucun des deux protagonistes.

    Cela n’empêche pas les membres d’extrême-droite du Parti républicain d’affirmer que le cas Trayvon Martin a été instrumentalisé dès le départ par la Maison blanche pour faire passer tous les républicains comme des racistes et que c’était une des causes de la défaire de Mitt Romney lors du scrutin de novembre dernier!

    Cette thèse farfelue (contenue, notamment, dans un livre d’un activiste d’extrême-droite très apprécié du Tea Party) qu’évidemment aucune preuve n’étaye, est un exemple parmi d’autres qui montrent tout le danger pour Obama d’être le défenseur de sa communauté en tant que président. Cela montre aussi comment cette extrême-droite tente de diaboliser constamment ce président noir qui serait l’instigateur d’un complot pour mettre à mal la démocratie pour défendre sa communauté, ce qui s’appelle du racisme!

    Et puis, Barack Obama n’a été qu’une seule fois sur le continent africain lors de son premier mandat et vient d’achever ce qui risque d’être son seul ou un de ses deux voyages en Afrique de son second mandat.

    Plusieurs raisons expliquent cette décision Barack Obama de ne pas être le président des noirs.

    En premier lieu, il a toujours dit qu’il voulait être un président «normal» même s’il appréciait la valeur hautement symbolique de son élection en tant que premier noir à la Maison blanche. Mais, dans son esprit, sa réélection a été plus importante encore car elle a démontré au monde entier que si la couleur de sa peau avait pu jouer en sa faveur en 2008, c’est bien sa compétence qui avait été récompensée en 2012, les Américains n’ayant plus besoin de se donner bonne conscience en votant pour un noir s’il avait été un incapable.

    En second lieu, sa vision profondément centriste ne peut s’accommoder de la condition restrictive de président des noirs ou de tout autre cause ou communauté particulières. Cela irait à l’encontre de ses convictions et ses valeurs politiques qui sont d’être le président de tout les Américains en recherchant constamment le juste équilibre et le consensus.

    En troisième lieu, dès son intronisation, il a voulu éviter les polémiques destructrices pour sa fonction et sa politique ainsi que pour les intérêts de la communauté noire s’il avait été un avocat engagé de cette dernière et un porte-parole dénonçant tous les actes de racismes à travers le pays. Sa crédibilité aurait été atteinte profondément et le racisme plus ou moins latent dont on vient de voir la réalité aurait pu s’exprimer sans aucune retenue et paralyser toutes ses initiatives au-delà de ce que les républicains ont mis en place depuis 2010 et leur victoire aux élections de mi-mandat, c’est-à-dire le plus grand blocage politique jamais organisé depuis que les Etats-Unis existent (et, pourtant, des blocages, il en a existé!).

    Cependant, il faut bien se rappeler que Barack Obama n’est pas un Michael Jackson de la politique.

    Il n’a jamais tenté de cacher qu’il est un membre de la communauté noire. Plus, il le revendique sans aucune ambiguïté. Car, n’oublions pas qu’il est métis et qu’il aurait pu choisir de se définir comme blanc (aux Etats-Unis, c’est l’individu qui choisit sa communauté d’appartenance en cochant une case sur un formulaire), ce qu’il n’a pas fait, tout à fait consciemment et comme un acte militant.

    De même, il a épousé une femme noire descendante d’esclave pour mieux revendiquer son appartenance à cette communauté alors que plusieurs activistes noirs affirmaient que né d’une mère blanche et d’un père kenyan (donc non-américain), il ne pouvait en être.

    Barack Obama entrera sûrement dans l’Histoire comme le premier président noir des Etats-Unis d’Amérique. Peut-être qu’il y sera également pour ce qu’il aura accompli ainsi que pour son intelligence et son charisme. En tout cas, c’est tout ce qu’il souhaite et il aura tout fait pour que ce soit le cas.

    Alexandre Vatimbella

     

  • Le Centre avec Malala

    Malala Yousafzai vient d’avoir seize ans mais elle se bat contre l’obscurantisme depuis qu’elle a… onze ans!

    Son courage exemplaire est un modèle et un symbole pour ceux qui veulent construire un monde meilleur où l’on donne, à tous ceux qui le veulent, une chance de réussir leur vie et leurs rêves.

    Que demande-t-elle?

    «Je ne parle pas en mon nom mais au nom de tous ceux dont la voix ne peut être entendue. Au nom de tous ceux qui luttent pour leur droit de vivre dans la paix, leur droit d'être traité avec dignité, leur droit à l'égalité des chances et leur droit à l'éducation» vient-elle de dire du haut de la tribune des Nations unies à New York où elle était l’invitée d’honneur.

    Ainsi, elle souhaite que toutes les filles du monde – dont celles du Pakistan, son pays d’origine – puissent étudier et devenir des citoyennes à part entière, des personnes respectées.

    Pour cette bataille humaniste et pacifique, elle a failli mourir en recevant une balle dans la tête de la part des talibans qui contrôlent de fait la région où elle est née.

    Des hommes barbares qui ont décidé d’ériger l’obscurantisme en mode de gouvernement comme ils l’ont montré en Afghanistan avant l’intervention de la coalition mondiale après les attentats du 11 septembre 2001 et comme ils le font quotidiennement dans les zones tribales pakistanaises, là où l’armée a renoncé à maintenir l’ordre, voire est complice de ces extrémistes imbéciles et meurtriers.

    Ecoutons-la encore: «Les talibans ont pensé que la balle qui m'a touchée nous pousserait à nous taire, mais ils ont eu tort. Au lieu du silence, une clameur s'est élevée. Ils ont pensé changer mes objectifs et mes ambitions, mais une seule chose a changé: la faiblesse, la peur et le désespoir ont disparu et le courage et le pouvoir sont nés. Je suis la même Malala. Mes ambitions, mes rêves et mes espoirs sont les mêmes».

    Quand une jeune fille de seize ans qui a reçu une balle dans la tête pour de telles idées parle de cette manière, l’ensemble des hommes et des femmes qui soutiennent les valeurs humanistes du Centre et du Centrisme, se doivent d’être derrière elle, solidaires de sa lutte.

    Bien évidemment, le combat de Malala a d’énormes implications. La transmission du savoir donne des citoyens informés et capables de comprendre le monde dans lequel ils vivent. Cela éloigne la servitude et donne la liberté de penser, de parler et d’agir en personne responsable, tout ce que les talibans et autres intolérants et irrespectueux abhorrent plus que tout…

    Et elle le sait: « Nos livres et nos stylos sont nos armes les plus puissantes. Un enseignant, un livre, un stylo, peuvent changer le monde », ajoutant « Les extrémistes ont peur des livres et des stylos ».

    Et c’est bien cela, terroriser les terroristes avec les armes les plus nobles: la liberté, le respect, la tolérance, la solidarité sans oublier l’amour.

    Alexandre Vatimbella

     

     

    Signer la pétition de Malala Yousafzai sur l’éducation

  • Pour le Centre et le Centrisme, voter pour les extrêmes est une faute

    En expliquant qu’il posait les bonne questions (mais y apportait les mauvais réponses) et que ses électeurs étaient simplement des Français désorientés à qui il fallait parler et apporter des réponses adéquates, le monde politico-médiatique ou médiatico-politique – au choix! -- commet une grave erreur en faisant du Front national un interlocuteur honorable et fréquentable du débat démocratique.

    En lui permettant ainsi, petit à petit, d’entrer dans le jeu politique démocratique, il a ainsi «dédiabolisé» un parti extrémiste qui, à l’instar du Parti communiste au XX° siècle, sait parfaitement utiliser les faiblesses récurrentes du système démocratique face à ses ennemis dont les principaux sont les médias et les partis politiques démocratiques...

    Du coup, Marine Le Pen peut affirmer péremptoirement que son parti est devenu «le centre de gravité de la vie politique».

    Mais l’utilisation du Front national comme repoussoir et pour le mettre dans les pattes de ses adversaires est un jeu pervers dont le pays paye le prix quotidiennement avec la montée de l’intolérance et dont l’addition pour la démocratie pourra être très salée dans un avenir plus ou moins proche.

    C’est la raison pour laquelle, au-delà de cette exploitation politicienne qui n’est pas à l’honneur de ceux qui l’ont initié (entre autres, François Mitterrand), que le Centre et le Centrisme estiment que le vote pour les extrêmes est une faute grave.

    Que le système démocratique ne soit pas parfait, personne ne le conteste. Que la république ait des failles, non plus. Que des individus souvent sans scrupules, malhonnêtes et irresponsables profitent de celui-ci et de celle-là, c’est une évidence. Que cela contrarie ou mette en colère certains, c’est une réalité.

    Pourtant, cela n’excuse en rien le vote en faveur des extrêmes.

    Oui, l’électeur qui met un bulletin en faveur d’un candidat d’extrême-gauche ou d’extrême-droite commet une faute et il est aussi condamnable que celui pour qui il vote.

    Ou alors, il faut nous expliquer pourquoi, selon la Droite et la Gauche, un irresponsable qui vote contre ses intérêts fondamentaux, influençable et incapable de discerner le bon du mauvais est autorisé à remplir son devoir civique…

    Si ce n’est pas le cas, ce que nous croyons, il faut donc nous démontrer en quoi cet acte éminemment politique que de glisser un bulletin de vote en toute connaissance de cause pour les extrêmes est excusable moralement.

    Surtout si l’on estime que la démocratie républicaine représentative et délibérative est le seul système qui permet de garantir le plus de liberté et qui est le plus efficace pour développer un pays tout en permettant aux talents de tous de pouvoir s’exprimer. Il suffit d’étudier l’Histoire.

    Qu’il y ait des crises, des problèmes, des manquements issus de ce système, il faut en convenir.

    Mais c’est bien ce système que l’on doit renforcer, réformer et moderniser et non tenter de le laminer et, in fine, de le détruire en se tournant vers les solutions liberticides et irresponsables des extrêmes.

    Donc, tout citoyen ayant le sens des responsabilités, le respect de l’autre, la liberté comme étendard et la volonté de construire une société du juste équilibre, tolérante et solidaire, doit s’engager dans la défense de la démocratie républicaine et non dans sa destruction.

    Voter pour le Front national ou les groupuscules d’extrême-droite, voter pour le Front de gauche ou les groupuscules d’extrême-gauche, c’est décider de jouer contre cette démocratie républicaine représentative et délibérative, contre la liberté, contre le respect, contre une société du juste équilibre. C’est agir de manière irresponsable.

    En démocratie c’est bien évidemment le droit de tous mais cela ne veut pas dire que ce soit excusable.

    Or, aujourd’hui, ceux qui, à droite et à gauche, sont sensés défendre le système démocratique et les valeurs de la démocratie n’ont plus ce discours ferme et inflexible face à ce comportement.

    C’est la raison pour laquelle les centristes, les vrais, ne doivent jamais fléchir en rappelant constamment que les valeurs qu’ils portent ne peuvent mener à une quelconque mansuétude pour ceux qui prônent les solutions extrémistes mais aussi pour ceux qui votent pour celles-ci et qui leur permettront peut-être, un jour, de parvenir au pouvoir comme l’Histoire, encore elle, nous l’enseigne.

    Il s’agit d’une question de dignité humaniste. Voilà en quoi voter pour les extrêmes est une faute morale.

    Et espérons que nous n’aurons pas à dire, tel Daladier revenant en 1938 de Munich et atterrissant au Bourget, voyant la foule joyeuse de l’accord qu’il venait de passer avec Hitler alors qu’il s’attendait à recevoir des tomates, «Ah les cons! S’ils savaient!».

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Etats-Unis 2016: En attendant Hillary

    Les médias américains qui veulent de plus en plus avoir une élection d’avance, fourmillent de reportages, d’articles et de commentaires sur la prochaine présidentielle de 2016 et, surtout, sur la probable candidature à la primaire démocrate d’Hillary Clinton.

    Ancienne première dame (surtout ancienne principale conseillère de Bill, son mari président), ancienne sénatrice de New York, ancienne candidate malheureuse à la primaire de 2008 face à Obama (et, alors, ancienne favorite qui, il ne faut pas l’oublier, avait réuni plus de voix qu’Obama mais avait été battue à cause du mode de désignation du candidat démocrate), ancienne secrétaire d’Etat du même Obama de 2009 à 2013, son parcours politique est bien rempli et beaucoup de politiques s’en contenterait.

    Mais Hillary Clinton poursuit un double but: son ambition qui a toujours été grande (on dit que c’est elle qui était la plus capable de devenir président dans son couple avec Bill) et l’ambition de voir, enfin, une femme comme président(e) des Etats-Unis.

    Pour autant, rien n’est gagné pour elle si elle se décide à se présenter.

    Si elle possède déjà un grand avantage sur tout autre candidat démocrate en vue de la primaire et tout candidat républicain lors de la présidentielle, elle devra démontrer qu’elle n’est pas trop âgée pour le poste, qu’elle propose un programme consistent et non qu’elle est «juste» une femme.

    Sans oublier son positionnement centriste depuis toujours et encore plus marqué que celui d’Obama.

    Concernant son âge (elle aura 69 ans en 2016), il s’agit actuellement de l’angle d’attaque de nombreux républicains pour la disqualifier. Mais comme le note le site Politico, cela pourrait bien se retourner contre ces derniers.

    D’une part, parce que les séniors pourraient, dans les Etats-clés où ils sont nombreux (Floride, Ohio), voter pour elle et la faire gagner haut la main. D’autre part, parce que rien n’indique actuellement que cet argument pourrait avoir un effet négatif sur l’électorat en général (69 ans au XXI° siècle n’est pas «vieux»).

    Rappelons, en outre, que l’icône de la quasi-totalité des républicains d’aujourd’hui, est Ronald Reagan qui fut le candidat le plus vieux à être élu président des Etats-Unis et qui prit ses fonctions à 70 ans en 1981…

    Et puis, l’électorat américain est majoritairement féminin. Les Américaines verraient sûrement d’un mauvais œil que l’on essaye de jouer sur l’âge d’Hillary Clinton, ce qu’elles assimileraient à une façon détournée pour les misogynes et autres antiféministes de ne pas parler ouvertement de son sexe (comme certains racistes en 2008 parlaient de l’incompétence de Barack Obama).

    Bien évidemment, Hillary Clinton devra éviter d’être seulement une candidate. Même si cela lui rapportera un soutien puissant au-delà de l’électorat démocrate et même «independent», ce positionnement peut être, in fine, un désavantage si les Américains ne la voient uniquement que comme quelqu’un qui se définit par son sexe féminin.

    Mais ce reproche ne sera sans doute pas à l’ordre du jour quand on connaît son parcours politique et son implication forte dans la politique américaine par ses prises de position, par ses actes et par ses propositions.

    Une des forces d’Hillary Clinton est certainement son centrisme qu’elle a toujours affiché et revendiqué. Elle est ainsi capable de réunir sur son nom de nombreux «independents» (électeurs qui se disent ni démocrates, ni républicains) ainsi que nombre de républicains modérés (d’autant plus si le Parti républicain se choisit un candidat très à droite, ce qui est une probabilité non-négligeable).

    Pour autant, Clinton qui peut être définie comme plutôt progressiste en matière sociétale, plutôt conservatrice en matière économique et plutôt «faucon» en matière de politique étrangère, sera sans doute contestée par une partie de l’aile gauche du Parti démocrate qui l’avait déjà attaquée durement lors de la primaire de 2008 face à Obama, l’accusant d’être trop à droite (son vote en faveur de la guerre en Irak est un des thèmes récurrents utilisés par les «liberals» même si elle a expliqué que si elle avait connu la réalité exacte de la situation, l’absence d’armes de destruction massive par Saddam Hussein, elle ne se serait pas prononcée en faveur d’une attaque militaire).

    De l’autre côté, nul doute que les tenants du Tea Party (droite extrême), mettront en avant son soutien à de nombreuses causes comme le mariage homosexuel ou l’avortement.

    Quoiqu’il en soit, et même si son taux de popularité a baissé ces dernières semaines, Hillary Clinton demeure la favorite pour l’élection de 2016.

    Si elle parvenait à l’emporter, non seulement elle serait la première «Madam the President» mais elle serait une présidente centriste qui se situerait dans un prolongement de la présidence de Barack Obama sans en être, toutefois, son héritière.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme