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  • Une fin d’année cruciale pour les espoirs du Centre

    En cette année 2014, il semblait que les rendez-vous les plus importants pour les partis centristes seraient les élections municipales et européennes avec le baptême du feu pour l’UDI en tant que formation structurée et pour l’Alternative en tant qu’«organisation coopérative» sensée rapprocher le Mouvement démocrate et l’UDI en vue d’une fusion future de l’espace central.

    Si les résultats n’ont certes pas été mauvais, notamment lors des élections municipales, ils n’ont pas été à la hauteur des espérances face à un pouvoir socialiste en déliquescence.

    Plus négatif pour la sphère centriste, les élections européennes ont été décevantes et l’Alternative a, non seulement été incapable de conduire le débat (qui a malheureusement été phagocyté par l’extrême-droite et la volonté de l’électorat de «punir» les partis traditionnels) mais elle est également apparue comme un simple cartel électoral dans lequel le MoDem a réussi à tirer son épingle du jeu au détriment de l’UDI et non des partis de droite ou de gauche.

    Néanmoins ce qui caractérisera sans doute l’année centriste 2014 sera les élections qui vont se dérouler à l’UDI et à l’UMP à l’automne prochain afin de désigner les nouveaux présidents des deux partis respectifs.

    Car celles-ci vont montrer où se trouve stratégiquement les centristes et quel est leur force politique.

    L’élection à la tête de l’UDI va permettre de savoir si un centriste «pur jus» va prendre la tête de la confédération créée par Jean-Louis Borloo et dirigée jusqu’à présent par des hommes de la droite libérale modérée (que ce soit Borloo lui-même puis Yves Jégo, son remplaçant «intérimaire»).

    Théoriquement, si l’on analyse les forces en présence, la bataille devrait se jouer entre Hervé Morin, le président du Nouveau centre (principale formation de la confédération), et Jean-Christophe Lagarde (premier allié centriste de Borloo), le président de Force européenne démocrate (Fed), deux centristes de longue date.

    Les autres prétendants, Jean-Christophe Fromantin, Yves Jégo (et son «associée», Chantal Jouanno) et, sans doute selon les rumeurs, Jean Arthuis, voire quelques autres candidats, devraient faire de la figuration malgré leurs qualités sauf à s’allier contre les deux favoris, ce qui n’est pas à exclure.

    Si les centristes parviennent à mettre la main sur la présidence de l’UDI, on ne devrait pas voir tout de suite un changement d’orientation politique ou de fonctionnement mais il est certain que la représentation du parti collerait mieux à son Adn qui est constitué majoritairement de matière centriste.

    Bien entendu, la victoire de Lagarde ou de Morin peut poser un énorme problème au parti du fait même qu’ils sont en conflit ouvert depuis la création du Nouveau centre en 2007 et la promesse non-tenue, selon Jean-Christophe Lagarde, par Hervé Morin de s’effacer au bout de deux ans de la présidence du parti à son profit.

    Cet épisode que n’a jamais digéré Lagarde et qui est une des raisons principales de son départ du Nouveau centre et de la création de son parti, la Fed, puis de l’UDI avec Jean-Louis Borloo, empêchera sans doute la possibilité d’un deal entre les deux hommes qui n’ont aucune confiance l’un dans l’autre.

    C’est sans doute à l’aune de cette menace d’implosion de l’UDI (Lagarde et Morin peuvent-ils accepter la victoire de l’autre?) que se trouve la chance des «seconds couteaux» de créer une surprise.

    Pour autant, si un de ces derniers réussissaient à être élu, se poserait la question de son réel pouvoir et de sa légitimité alors qu’il ne représenterait qu’un courant très minoritaire de l’UDI, face aux «puissants» que sont Morin et Lagarde qui n’auraient aucune intention et intérêt de jouer collectif.

    Du coup, se fera peut-être jour, également, une candidature venue directement du Parti radical (autre composante importante de l’UDI), celle de Laurent Hénart ou de Rama Yade, pour tenter de barrer la route aux deux hommes.

    On le voit, l’élection du président de l’UDI pourrait être l’événement majeur du Centre cette année avec beaucoup de points d’interrogations et autant de points d’exclamations…

    Car une des conséquences de ce scrutin pourrait être l’implosion de l’UDI ce qui remettrait en selle, du même coup et de manière spectaculaire, François Bayrou avec sans doute la distribution d’une nouvelle donne (avec des rapprochements du type Bayrou-Arthuis dans un paysage centriste très éclaté et sinistré).

    L’élection à la tête de l’UMP sera aussi un moment fort pour les centristes et pas seulement pour ceux qui se trouvent encore à l’intérieur de la «maison commune» Droite-Centre.

    Deux grands courants (au-delà même des batailles de personnalités qui sont innombrables!) se sont faits jour pour refonder l’UMP.

    Schématiquement, il y a celui porté par Juppé ou Raffarin qui est de reconstruire une alliance entre la Droite et le Centre dans un parti unifié passant des accords privilégiés avec les centristes qui demeureraient en-dehors de l’UMP.

    Et il y a celui porté par les Wauquiez, Guaino, Peltier et autres qui est de droitisé l’UMP et de chasser sur les terres du Front national pour (re)construire un parti de droite homogène et hégémonique, imposant les termes du débat politique aux centristes.

    L’élection permettra, quoi qu’il en soit, de jauger la véritable force du courant centriste à l’intérieur de l’UMP.

    Le récent sondage de l’institut BVA montre, en tout cas, qu’une petite majorité des sympathisants de l’UMP (54%) préfèrent la deuxième option et souhaitent un parti plus à droite qu’aujourd’hui contre 41% qui voudraient un parti plus centriste.

    Reste que ces deux chiffres montrent avant tout une formation divisée sur son identité ce qui pourrait profiter, in fine, à l’UDI… si celle-ci parvient à sortir de l’élection de son président, non seulement intacte, mais dynamisée et ainsi capable de débaucher tout ce que l’UMP compte de modérés, surtout si c’est la droite dure qui s’empare du parti.

    Si ce dernier scénario – qui n’est pas le plus probable – devait se réaliser, alors le basculement espéré par Jean-Louis Borloo où l’UDI deviendrait, devant l’UMP, le parti dominant dans l’opposition pourrait se mettre en place plus vite que prévu.

    On le voit, 2014 pourrait être vraiment une année primordiale pour le Centre dans un jeu de quitte ou double dont personne ne maîtrise actuellement l’ensemble des paramètres, loin de là.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Avant ceux de l’opposition, il faut des états généraux du Centre

    Yves Jégo, président par intérim de l’UDI et désormais candidat à la succession de Jean-Louis Borloo, propose que l’opposition fasse ses états généraux après les élections des présidents de l’UDI et de l’UMP à l’automne prochain.

    Mais avant tout, avant cette confrontation nécessaire et même et surtout avant l’élection d’un nouveau président de l’UDI, il est indispensable de tenir des états généraux du Centre.

    Car sur quoi sont d’accord les leaders du Centre et leurs différentes chapelles?

    Le vote sur le pacte de responsabilité présenté par Manuel Valls où certains centristes votèrent pour, d’autres contre pendant que la majorité s’abstenaient démontre, au-delà d’une soi-disant indépendance, des divergences parfois profondes sur les idées et sur le positionnement face au paysage politique actuel.

    Où en est par ailleurs la «clarification» entre l’UDI et le MoDem demandée instamment par Jean-Christophe Lagarde avant les élections européennes?

    Comment concilier l’opposition «constructive» d’un Jégo avec l’opposition radicale d’un François Sauvadet ou l’opposition sans concession d’un Jean-Christophe Fromantin?

    Au-delà de tout «Hollande bashing» dans lequel il excelle désormais, où se trouve politiquement François Bayrou et sera-t-il toujours dans la configuration de l’alliance «naturelle» avec l’UMP si Nicolas Sarkozy en redevient le chef?

    Quel est le projet de l’Alternative à part éviter le bouillon lors d’élections?

    De même, les différentes personnalités peuvent-elles réellement travailler ensemble?

    Là aussi il y a du boulot avec les querelles entre Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde, les bouderies de François Sauvadet et son opposition agressive face au retour de François Bayrou avec qui Jean-Christophe Fromantin a plusieurs fois déclaré qu’il ne voulait pas travailler pendant qu’Yves Jégo ne manque pas une occasion de tresser des couronnes au président du Mouvement démocrate, les inimitiés entre Laurent Hénart et Rama Yade et entre celle-ci et pratiquement tous les leaders centristes.

    Sans oublier les relations difficiles avec les centristes encore à l’UMP qui seraient pourtant bien inspirés de revenir dans une maison commune refondée au lieu de remettre constamment leur sort entre les mains de la Droite.

    Encore faut-il que cette maison existe et soit solide.

    Oui, il y a ces interrogations et de nombreuses autres encore et tout aussi essentielles que doivent résoudre les centristes avant d’espérer pouvoir obtenir la confiance des Français pour gouverner.

    Car, demeurer dans le flou le plus longtemps possible nous renvoie à cet espace centriste opportuniste qui déteste tant se dévoiler pour être un lieu attrape-tout ce qui lui a évité sans doute plusieurs fois de disparaître mais qui l’a surtout empêché d’être crédible aux yeux d’une majorité d’électeurs.

    Dès lors, ces états généraux du Centre ne sont vraiment pas une futilité, bien au contraire.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Y a-t-il aujourd’hui un candidat centriste pour 2017?

    Bien sûr, nous sommes encore à trois ans de la prochaine élection présidentielle et il peut encore passer beaucoup d’eau sous les ponts.

    Pour autant, en prenant comme référence le fait que les leaders de l’UDI l’aient eux-mêmes constaté récemment, il n’y a pas de présidentiable dans leur parti depuis le retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo.

    Et de noter que l’éclosion d’un quasi-inconnu dans les trois ans qui viennent serait sans doute une première dans la politique française pour un courant de pensée politique majeure.

    Surtout si celui-ci veut avoir une chance de bien figurer, c’est-à-dire de pouvoir monnayer son score du premier tour au second.

    Car il semble aujourd’hui irréaliste de penser qu’un candidat centriste sera présent au second tour sauf circonstances exceptionnelles comme la désagrégation totale de l’UMP ou le naufrage complet du PS qui ferait qu’un centriste soit opposé au représentant du Front national.

    Rien n’indique, en effet, que ce dernier pourrait perdre de son influence dans les trois ans à venir et ne plus se trouver dans les trois grandes forces politiques du moment avec l’UMP et le PS) sauf si François Hollande parvenait à ses fins en redressant le pays et en faisant baisser le chômage dans de grandes proportions…

    Même Barack Obama, aux Etats-Unis, qui a véritablement explosé en 2007, soit un peu plus d’un an et demi avant la présidentielle qu’il remporta brillamment en novembre 2008, avait une certaine notoriété depuis son discours remarqué lors de la convention démocrate de 2004 qui lui avait apporté des soutiens dans son parti.

    Dès lors, en revenant à la France, le seul qui possède aujourd’hui une notoriété de présidentiable au centre est François Bayrou.

    Si l’on veut dresser une liste d’outsiders, on y mettra Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, Jean-Christophe Fromantin et Rama Yade, la dernière étant sans doute la plus connue des cinq et la moins centriste!

    En cherchant vraiment d’autres noms, on pourra citer Yves Jégo, Jean-Marie Cavada, Jean Arthuis, Charles de Courson, mais on ne voit pas comment ils pourraient dépasser un score de 5% et ne faire autre chose que de la figuration.

    Cette relative pauvreté dans les candidats potentiels se double, d’une part, de la grande difficulté qu’aura François Bayrou s’il rempile pour une quatrième candidature d’avoir tout le Centre derrière lui et, d’autre part, de la volonté de certains centristes de, déjà, regarder vers un candidat centro-compatible de l’UMP, au premier rang desquels on trouve Alain Juppé.

    Quand on parle du groupe des cinq outsiders, on se rend également compte que ses membres ne comptent qu’une expérience ministérielle très limitées.

    Seuls deux, Hervé Morin (défense nationale) et Rama Yade (jeunesse et sports), ont occupé des postes dans un gouvernement.

    Evidemment, l’exemple de François Hollande, jamais ministre mais élu président, vient en contrepoint mais il semble que cela reste encore l’exception qui confirme la règle en France.

    De même, pour pouvoir se faire connaître, un candidat a besoin que son parti soit derrière lui, en tout cas, qu’il en obtienne une certaine légitimité.

    La guerre des chefs sourde actuellement mais au grand jour demain à l’intérieur de l’UDI et entre l’UDI et le Mouvement démocrate ne permet pas de dégager une figure consensuelle actuellement au centre.

    Dès lors, certains centristes ont déjà fait leur choix et vont militer pour une candidature unique Droite-Centre comme le fait déjà François Sauvadet qui voit – tout comme François Bayrou – en Alain Juppé l’homme de la situation (François Fillon ferait aussi l’affaire).

    On n’a pas encore parlé de l’éventualité pour les centristes de se ranger derrière un homme venu de la Gauche.

    Ce qui est évidemment de la politique fiction actuellement.

    Pour autant, le social-libéral Manuel Valls possède sans doute des qualités proches de celles d’Alain Juppé pour être un candidat soutenu par le Centre.

    Cependant, il semble impossible que les centristes – qui se voient partager le pouvoir avec l’UMP en 2017 – s’allie avec une gauche si libérale soit-elle mais assurée d’une défaite.

    Pour répondre à la question d’un candidat centriste pour 2017, il faut constater qu’il n’en existe aucun d’incontestable et encore moins aucun de capable de gagner.

    Reste que, pour contredire en partie l’analyse de départ, il reste malgré tout trois ans, ce qui est peu et beaucoup à la fois pour trouver la perle rare.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Nous devons tous avoir honte de la victoire du Front national

    Dans un précédent éditorial, j’avais posé la question de savoir s’il y avait 70% de Français pour la victoire du Front national et la réponse est désormais connues: c’est oui!

    Comme le dit Manuel Valls, le résultat des élections européennes est un «séisme», un «choc» qui permet à Marine Le Pen de déclarer que «le Front national remercie les Français»…

    25%, un quart des électeurs qui se sont déplacés ont voté pour l’extrême-droite.

    Et mai 2014 montre qu’avril 2002 n’était pas qu’un accident de l’histoire.

    Oui la France est gangrenée par un parti de haine.

    Et oui encore il ne s’agit pas seulement de ces un peu plus 10% du corps électoral (puisque la participation est un peu plus de 40%) qui ont voté pour le Front national mais de tous ceux qui ont refusé d’aller voter et de faire barrage à sa victoire annoncée.

    Pour la première fois en France, un parti d’extrême-droite remporte une élection démocratique.

    On pourra tourner cette phrase comme on veut, on pourra tordre la réalité dans tous les sens, il reste un fait indubitable: le Front national a gagné.

    D’ailleurs, il ne se prive pas de le dire et de le montrer, réclamant déjà la dissolution de l’Assemblée nationale.

    Bien sûr, ce n’est «que» l’élection européenne – ce qui en dit long, entre nous soit dit, du délabrement du rêve européen – disent déjà certains.

    Bien sûr, cela ne remet pas en cause – encore – la démocratie.

    Bien sûr, comme le font d’autres en retournant les résultats (ficelle un peu grosse), 75% de ceux qui se sont déplacés n’ont pas voté pour le Front national.

    Mais je le redis encore une fois avec force et consternation: tous les sondages ou presque annonçaient une victoire du Front national à l’inverse de 2002 où personne ou presque n’avait vu venir la présence de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de l’élection présidentielle.

    Dès lors, tous ceux qui ont refusé de voter – sans doute estiment-ils que l’on est bien mieux dans des régimes où l’on ne possède pas le droite de vote – ont sciemment participé à la victoire de l’extrême-droite à cette élection.

    La honte concerne bien près de 70% des électeurs qui, pour ceux qui se sont abstenus, devront se débrouiller avec leur conscience.

    La honte concerne aussi cette classe politique qui n’a pas su prendre ses responsabilités depuis des années et qui a permis au discours populiste, démagogique et d’exclusion de l’extrême-droite d’avoir pignon sur rue quand elle ne l’a pas instrumentalisé à son profit.

    Ainsi la droite et la gauche se sont maintes fois servies du Front national pour tenter de se décrédibiliser et de se faire perdre l’une l’autre.

    La honte concerne également les médias qui, taux d’audience oblige mais aussi par irresponsabilité assumée, ont largement participé à la dédiabolisation du Front national.

    La honte concerne enfin tous les Français, dont vous et moi, qui n’avons pas su nous mobiliser efficacement pour éviter un tel résultat.

    Oui, honte aux Français.

    Quant à moi, centriste, défenseur des valeurs démocratiques et respectueuses du Centrisme, qui croit toujours et encore plus à cette société du juste équilibre prônée par le Centre, je ne peux un seul instant passer par pertes et profits une telle élection, ni me sentir innocent de cette nouvelle réalité.

    Comme toute personne qui a la droit de vote et qui possède un pouvoir, même si beaucoup le dénie ces derniers temps.

    Désormais, les Français ne pourront plus de demander avec étonnement comment des peuples ont pu par le passé voter pour des partis extrémistes en les installant légalement au pouvoir, pouvoir que ces derniers se sont ensuite empressés de confisquer à leur profit.

    Ils ne pourront plus se vanter d’être les représentants d’un pays qui porte cet universalisme démocratique au même titre que celui défendu par les Américains.

    Et s’ils pensent que tout ce qui vient d’être dit est excessif, dicté sous le coup de la colère, qu’ils se rappellent la dernière et récente «blague» de Jean-Marie Le Pen qui estimait que pour régler le problème de la surpopulation de la planète, il suffisait de s’en remettre à «monseigneur Ebola» (Ebola est un virus qui cause des fièvres hémorragiques très souvent mortelles et qui frappe quasi-exclusivement les populations d’Afrique…).

    Oui, la transgression de la démocratie a bel et bien eu lieu.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Qui sont les centristes et où doivent-ils être?

    La nomination de Manuel Valls à Matignon aura au moins eu comme conséquence bénéfique pour les centristes et tous ceux qui, à leur côté, occupent l’espace central, de préciser qui ils sont et où ils sont, de se connaître un peu mieux, somme toute, un exercice qu’ils n’apprécient guère et qu’ils pratiquent peu souvent au grand dam de leurs sympathisants qui sont souvent désorientés par leurs prises de position et leurs déclarations…

    Car, pour beaucoup d’entre eux, être au centre, voire du Centre, permet de ne jamais expliciter clairement leur positionnement politique.

    Les expressions «opposition constructive» ou «opposition responsable», que viennent d’utiliser les leaders de l’UDI, en sont, parmi d’autres, des exemples.

    D’autres, en revanche, ont profité du débat actuel sur ce positionnement centriste assez récurrent dans les médias mais qui a pris une ampleur certaine face au gouvernement social-libéral de Valls pour (ré)affirmer leurs convictions politiques.

    - Qui sont donc les centristes et leurs affiliés de l’espace central?

    Une première catégorie affirme qu’ils se trouvent d’un côté de l’échiquier politique et leur seul allié ne peut être que ceux qui sont à leur droite ou à leur gauche.

    Se définissant comme de centre-droit ou de centre-gauche, ils sont en réalité, le plus souvent, des modérés de droite ou de gauche ayant choisi un camp contre un autre et, ce faisant, ils n’occupent pas réellement l’espace central mais un bout de l’espace de la Droite ou de la Gauche.

    Une deuxième catégorie affirme qu’ils sont les modérateurs des dérives de la Droite et de la Gauche.

    Ceux-ci s’autolimitent ainsi dans une définition qui leur permet de naviguer à vue.

    Si l’on suit les (multiples) propos d’Yves Jégo, le président par intérim de l’UDI, ils ne peuvent pas voter contre le pacte de responsabilité de Valls – qui est la feuille de route du nouveau gouvernement – tout en ne pouvant pas ne pas rester dans l’opposition et dans une alliance naturelle avec l’UMP.

    En somme, ils sont, à la fois, des soutiens et des opposants du gouvernement, un nouveau positionnement politique qu’il leur faudra expliquer à leurs électeurs.

    Voilà en tout cas qui fait la joie de tous les critiques et tous les ricaneurs qui prétendent depuis toujours que les centristes sont des girouettes qui changent constamment d’avis.

    A leur décharge, les centristes ne sont pas les initiateurs (malheureusement) du calendrier politique mais ils le subissent du fait de leur poids et de l’influence, cet épisode en étant une preuve flagrante.

    Quant François Hollande décide de nommer Manuel Valls premier ministre et que celui-ci met en place un plan qui reprend, à défaut du contenu exact, la philosophie de leur propre projet d’économie des dépenses publiques, ils se trouvent dans une position en porte-à-faux puisqu’ils ont déjà fait allégeance à l’UMP, leur partenaire «naturel».

    Néanmoins, comme je l’ai dit souvent ici, le fait pour l’UDI  -- et maintenant l’Alternative – de s’être enfermées toutes seules dans le concept de l’«alliance naturelle» avec la Droite (en l’occurrence l’UMP), fait aujourd’hui qu’elles ne peuvent que se retrouver dans une posture paradoxale face à une politique de l’autre bord qui leur convient.

    Car si l’on veut répondre à la question, les centristes doivent d’abord être du Centre et défendre leurs valeurs, leurs principes et leur programme en toute indépendance.

    Cela leur permettrait, alors, d’agir en accord avec eux-mêmes et, sans aucune allégeance à la Droite ou la Gauche, de supporter telle ou telle politique, telle ou telle mesure, tel ou tel texte de loi.

    Ce n’est qu’au moment des élections qu’ils doivent déterminer avec qui ils font alliance (ceux dont ils sont les plus proches) et être capables, dans cette indépendance qui figure dans le nom même de l’UDI, de se positionner sans avoir à subir l’enfermement dans lequel ils se sont mis tous seuls…

    - Et où doivent donc ils être?

    Ce que je viens de décrire est en réalité la troisième catégorie de centristes qui est, à l’heure actuelle, la moins fournie (notamment depuis le virage à droite de François Bayrou) mais la plus proche de ce qu’est le Centrisme.

    Les centristes doivent être du Centre et les modérés qui se trouvent à leurs côtés, au centre.

    Cela signifie très clairement qu’ils ne doivent pas être à gauche ou à droite.

    S’ils étaient d’un côté ou de l’autre, ils ne seraient plus du Centre.

    Cette évidence ne l’est malheureusement pas aussi… évidente pour beaucoup de centristes et de modérés.

    Car, selon nombre d’entre eux, leur positionnement est au centre-droit ou dans une alliance avec la Droite (et au centre-gauche dans une alliance avec la Gauche pour une frange plus restreinte).

    C’est en tout cas là où veut se situer l’UDI depuis sa fondation.

    En revanche, le Mouvement démocrate défendait jusqu’il y a peu un positionnement central jusqu’au retournement aussi subite que l’a été le prosélytisme de son président, François Bayrou contre François Hollande.

    Mais, en signant la charte de l’Alternative, ce dernier a mis son parti dans les pas de celui de l’UDI (à défaut d’y emmener la majorité de ses militants et de ses sympathisants comme le montre les sondages et les dissensions à l’intérieur du MoDem).

    Il faudra bien que les centristes comprennent bien un jour une simple équation: quand on est de gauche, on est à gauche de l’échiquier politique; quand on est de droite, on en est à sa droite; quand on est du Centre, on est en son centre.

    Si ce n’est pas ce que pensent les centristes, c’est alors qu’il n’y a pas de Centre ou qu’ils ne sont pas du Centre.

    Tout simplement.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Socialistes centro-compatibles, Bayrou gagne son pari… trop tard!

    Manuel Valls, Ségolène Royal, Michel Sapin, François Rebsamen, Bernard Cazeneuve, Stéphane Le Foll, Jean-Yves Le Drian autant de noms de personnalités du PS qui sont centro-compatibles.

    Tout d’abord, Manuel Valls, le nouveau premier ministre nommé par François Hollande.

    Il est, sans aucun doute, un socialiste depuis son engagement en politique et il défend une vision qui n’est pas exactement celle du Centre.

    Pour autant il est bien un socialiste libéral, plus proche du centre-gauche que de l’extrême-gauche et dont le programme, lors de primaires socialistes de 2011 n’aurait pas fait rougir celui d’un centriste, tout comme son action au ministère de l’Intérieur.

    C’est un vrai centro-compatible.

    Que dire de la numéro trois du gouvernement, le revenante Ségolène Royal, qui, lors de sa campagne présidentielle de 2007 avait offert entre les deux tours, contre son soutien, Matignon à François Bayrou si elle était élue à l’Elysée face à Nicolas Sarkozy.

    Sans parler, entre autres, de Michel Sapin (venu de la galaxie rocardienne comme Valls) ou de François Rebsamen (allié avec le Mouvement démocrate à Dijon).

    D’autant que l’hostilité haineuse du Front de gauche à l’encontre de Manuel Valls avec l’annonce par le démagogue Jean-Luc Mélenchon d’un vote de défiance au Parlement avant même d’avoir entendu son discours de politique générale (bonjour la démocratie) ainsi que la décision de ne pas faire partie du prochain gouvernement des sectaires écologistes, Cécile Duflot et Pascal Canfin avant même de savoir son orientation (re-bonjour la démocratie), renforce bien la centro-compatibilité de ce nouveau gouvernement, celle qu’a recherché désespérément François Bayrou depuis 2012 et qui aurait interpelé de même nombre de centristes au Mouvement démocrate et à l’UDI.

    Mais, entretemps, l’Alternative a vu le jour, l’union UMP-UDI-MoDem aux municipales a donné de bons résultats aux candidats des partis centristes et une victoire au sénatoriales de cette même alliance se dessine pour la rentrée, sans oublier les européennes qui devraient encore être un nouvel échec pour le PS, séquelle du gouvernement Ayrault.

    Du coup, Manuel Valls vient sans doute un peu tard pour bousculer les alliances ou peut-être même un peu trop tôt.

    Bien sûr, François Hollande a été obligé de faire quelque chose après les résultats catastrophiques des municipales.

    Mais il faut le lui reconnaître, au lieu de faire un virage à gauche toute qui ne correspondait absolument pas à sa vision politique et à ce qu’il pense qui est bon pour la France, ni même à son programme électoral, a conforté la frange social-démocrate et de centre-gauche de sa majorité.

    Toujours est-il que le timing des deux François (Hollande et Bayrou) n’a pas été synchronisé, c’est le moins que l’on puisse dire.

    Nul doute que le nouveau maire de Pau en rajoutera une couche d’opposant, lui qui a besoin de démontrer sa loyauté à l’alliance avec la Droite.

    Nul doute que le gouvernement donnera quelques gages à la gauche de la gauche (le maintien de Taubira à la Justice ou la promotion d’Hamon à l’Education nationale en étant deux indices, même s’il fallait mieux les avoir à l’intérieur qu’à l’extérieur pour les contrôler).

    Maintenant, si Valls obtient des résultats économiques et parvient à mettre en branle la réforme de l’Etat absolument nécessaire, les lignes pourraient bouger alors même que l’UMP devra peut-être, dans le même temps se droitiser pour éviter de se faire déborder par le Front national.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Pour le Centre, la bataille pour la démocratie commence maintenant

    Grâce à son alliance avec l’UMP, l’UDI et le MoDem ont remporté de nombreuses mairies lors des municipales.

    C’est un succès sur fond d’effondrement du Parti socialiste et de la montée du Front national.

    Le deuxième tour à amplifié le mouvement avec des victoires emblématiques de Pau à Nancy en passant par Valenciennes, Laval ou Amiens.

    François Bayrou a pu ainsi déclarer que l’Alternative (UDI+MoDem) était désormais le troisième parti de France en termes d’élus.

    Bravo mais il ne faut pas se leurrer, la troisième force du pays n’est pas cette réunion du Centre, malheureusement, mais bien le Front national.

    Tout comme en 2002 avec la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, le nombre de municipalités qui vont être administrée pendant six ans par le parti d’extrême-droite est un coup de massue sur la tête de la démocratie républicaine.

    Et pendant que Droite et Gauche se rejetaient la faute de ce phénomène particulièrement inquiétant, le Centre peut rappeler, lui, qu’il a appelé, seul, à un Front républicain partout dans le pays pour faire barrage au FN et qu’il n’a pas été entendu.

    Bonjour les dégâts.

    Cela ne veut pas dire que les centristes ne portent aucune responsabilité dans la montée des amis de la famille Le Pen.

    L’irresponsabilité du monde médiatico-politique est globale, ce qui comprend, évidemment, les partis centristes qui ont montré ces dernières années un visage peu reluisant de petites batailles, de règlements de compte minables, de compromissions peu ragoûtantes et d’une incapacité à former une alliance avec un projet politique et un programme électoral dignes de ce nom.

    Du coup, non seulement ils n’ont pas pu concurrencer le PS et l’UMP pour leur ravir les deux places de leadership de la vie politique mais ils ne sont même plus sur le podium où l’on trouve désormais le Front national.

    Et la crainte est que lors des élections européennes où tous les partis vont se compter, cette situation soit encore plus évidente.

    Tout cela doit amener non pas à un découragement mais bien à un ressaisissement.

    Les centristes doivent être le moteur de celui-ci.

    Ils doivent porter haut les couleurs de la démocratie représentative, de la liberté, de l’économie sociale de marché et du respect.

    Ils doivent être en première ligne pour dénoncer la démagogie et la haine véhiculée par les partis extrémistes, ceux qui rêvent d’une guerre civile en France, d’une révolution qui détruirait le système démocratique.

    Ils doivent se mobiliser à chaque instant pour porter la parole de la liberté, de la tolérance et de la solidarité, pièces maîtresses du lien social et du vivre ensemble, face à tous les poujadismes et les entreprises réactionnaires.

    Ils doivent proposer un vrai plan de réformes de la société française avec courage et responsabilité pour qu’enfin la France entre dans le XXI° siècle.

    Oui, le Centre a un rôle éminent à jouer dans cet après-municipales 2014.

    On attend que les centristes soient à la hauteur de l’enjeu.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Municipales: les bons résultats de l’UDI et du MoDem légitiment-ils l’alliance avec l’UMP

    Les partis centristes ont eux aussi largement profité de la déconfiture du Parti socialiste aux élections municipales avec de nombreux candidats élus ou réélus dès le premier tour ainsi que de grandes chances pour le second tour.

    Que ce soit l’UDI ou le Mouvement démocrate, les résultats sont très positifs.

    Evidemment, pratiquement à chaque fois où la tête de liste est centriste, c’est la constitution d’une liste d’union avec la droite, en particulier l’UMP, qui a permis ces bons scores.

    Même si les personnalités et le travail accompli pour les maires sortants ont joué, il est néanmoins difficile d’affirmer ce qui se serait passé si les candidats centristes étaient partis seuls au combat et avaient eu face à eux, systématiquement, des listes UMP.

    Reste qu’il est indéniable que la stratégie d’union entre le Centre et la Droite a été un succès pour ces élections où les partis centristes partaient dans l’inconnu avec la crainte de se prendre quelques belles gamelles.

    Dès lors, doit-il en être de même dans le futur?

    On sait que l’UDI et le MoDem regroupés sous la bannière de l’Alternative, iront tous deux seuls aux élections européennes.

    Ce sera un bon moyen de répondre à cette question.

    Un bon score lors de ces élections donnera une dynamique à l’Alterrnative et un poids certain dans les négociations futures avec l’UMP.

    Un score décevant et l’on peut penser que l’UMP rappellera à ses «amis» centristes tout ce qu’ils lui doivent dans leurs succès aux municipales.

    Mais, quoi qu’il arrive, si cette alliance qualifiée de «naturelle» par Jean-Louis Borloo a un sens électoralement parlant, il faudra également qu’elle en est politiquement parlant et que les centristes établissent rapidement un projet et un programme commun entre les deux composantes de l’Alternative puis qu’ils les confrontent au projet et au programme de la Droite.

    De même, il leur faudra se poser la question de la compatibilité de certaines factions de cette même Droite.

    Ainsi, la droite dure est-elle centro-compatible ou l’est-elle plus qu’une gauche social-démocrate voire un centre-gauche?

    Ces questions ne sont pas anodines car elle touche à l’essentiel, à l’identité du Centre et à ses valeurs.

    Ne pas confronter les idées et les programmes, les positions et les positionnements reviendrait, in fine, à ne conclure que le pire des accords électoraux, celui où l’on cherche seulement des élus et des prébendes et non un projet pour le pays.

    Voyons ce qu’il en sera, déjà, des visions de chacun des partenaires sur l’Europe, l’Union européenne et le fédéralisme européen.

    Alexandre Vatimbella

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  • L’axe gaullo-centriste Juppé-Bayrou est-il crédible?

    Ils s’aiment bien, c’est le moins que l’on puisse dire.

    Depuis des années, François Bayrou et Alain Juppé se font des compliments réciproques et s’affichent souvent ensemble.

    Même aux pires moments des relations Mouvement démocrate-UMP, où François Bayrou n’avait pas de mots assez durs pour fustiger Nicolas Sarkozy et son comportement, Alain Juppé n’a pas déterré la hache de guerre comme le reste des responsables du parti de droite.

    Et François Bayrou lui a toujours rendu hommage en louant le maire de Bordeaux et son travail ainsi qu’en faisant même alliance avec lui dans la capitale girondine, sans oublier son travail en tant que ministre de… Nicolas Sarkozy.

    Pas étonnant, dès lors, que dès que le président du MoDem a annoncé qu’il comptait se présenter à Pau pour les municipales, il ait reçu le soutien d’Alain Juppé alors que l’UMP se prononçait pour une candidature d’un ses siens contre le «traitre» Bayrou.

    Encore moins étonnant que ce dernier lui renvoi l’ascenseur en déclarant, après avoir affirmé qu’il ne comptait pas se présenter à la présidentielle de 2017, qu’il verrait bien Juppé en candidat unique de l’opposition droite-centre droit alors même que le maire de Bordeaux n’a rien annoncé de tel.

    Et les lieutenants d’entonner le même refrain comme Robert Rochefort.

    Sans doute que François Bayrou, comme l’ont noté nombre de commentateurs politiques, se verrait bien en premier ministre d’un président Juppé.

    On ne se refait pas…

    L’ancien premier ministre de Jacques Chirac (dont le ministre de l’Education nationale était… François Bayrou) a du, devant un tel empressement du MoDem, publié sur Twitter un démenti sur ses intentions en 2017.

    Bien entendu, celui-ci est faux, Alain Juppé se verrait bien à l’Elysée mais le chemin est encore semé d’embûches (retour ou non de Sarkozy, implosion de l’UMP, crédibilité de la candidature de François Fillon, etc.).

    Quoiqu’il en soit, voit-on se dessiner un axe gaullo-centriste (un oxymore pour beaucoup de centristes et de gaullistes historiques!) avec à sa tête le duo Alain Juppé-François Bayrou?

    Il est évidemment trop tôt pour se prononcer mais ce rapprochement et cette alliance seraient bénéfiques pour les ambitions que l’on prête aux deux hommes.

    Cela permettrait à Alain Juppé de rassembler dès le départ au-delà de son camp en crédibilisant sa possible candidature élyséenne.

    Cela permettrait à François Bayrou de se poser une nouvelle fois en rassembleur et de court-circuiter les caciques de l’UDI dont Jean-Louis Borloo pour se (re)placer dans la course à Matignon (celle à la présidence de la république semblant lui être quasi-définitivement fermée).

    Pourquoi François Bayrou a-t-il fait ces déclarations maintenant, juste avant les municipales et sans en avertir, semble-t-il, Alain Juppé, au risque de le gêner?

    Tout simplement pour donner encore quelques gages de son appartenance à l’opposition à François Hollande et au Parti socialiste à l’électorat de droite de Pau mais aussi afin de prendre date pour l’après-municipales et l’après-européennes.

    Pourquoi Alain Juppé s’est cru obliger de démentir avec vigueur?

    Tout simplement parce qu’il n’est pas encore bien vu à l’UMP d’avoir François Bayrou comme soutien et que tout mouvement de sa part pour les présidentielles actuellement ne ferait qu’ajouter à la cacophonie de la formation de droite et lui interdirait, sans doute, de se poser en recours contre celle-ci justement, en étant le candidat du consensus et de la raison, sondages de popularité à l’appui.

    Reste que cet axe Juppé-Bayrou peut devenir crédible aux yeux du pays demain.

    Pour autant, cela voudrait dire que, soit les centristes partiront une nouvelle fois divisés à la présidentielle (si l’UDI présente un candidat), soit les centristes renonceront une nouvelle fois de partir à la mère des batailles politiques de la V° République (si l’UDI se rallie à Juppé).

    Un mauvais coup pour le Centre.

    Les prochains mois apporteront une première réponse, celle sur le sérieux des déclarations de François Bayrou.

    En tout cas, ce possible pacte Juppé-Bayrou a beaucoup fait réagir à droite (parfois avec virulence, «Trop c'est trop, il ne s'excuse pas, il ne regrette pas, et en plus, Alain Juppé va le soutenir» dixit Henri Guaino) et a fait le buzz dans les médias.

    Ce qui était, bien entendu, l’effet recherché.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Chroniques d’une haine (politique) pas ordinaire

    Il suffit de se promener dans nos villes pour voir les murs couverts d’affiches haineuses, la plupart du temps contre le gouvernement en place et sa majorité socialiste.

    Elles sont collées par des partis d’extrême-droite mais aussi par ces fameux mouvements qui se disent «populaires» et ne sont souvent que populistes, voire séditieux, comme Jour de colère, les Bérets rouges, les Vestes jaunes et autres Printemps français.

    Bien sûr, à chaque fois que la gauche est au pouvoir, l’extrême-droite déverse son fiel contre elle, comme à chaque fois que la droite est au pouvoir, c’est l’extrême-gauche qui s’y colle dans cette entreprise traditionnelle hautement… imbécile réduisant le débat démocratique à des slogans insultants et des soi-disant «bons mots».

    Pour autant, l’atmosphère politique actuellement pas très saine participe de ce délitement dont cet affichage n’est en quelque sorte que l’illustration.

    Sans jouer à «autrefois c’était mieux» parce que c’est totalement faux, il est non moins évident que tout cela rappelle de bien mauvais souvenirs historiques.

    De leur côté, les médias participent à la curée en se délectant des attaques virulentes des responsables politiques, les uns contre les autres, qui pullulent dans les colonnes des journaux, sur les ondes radiophoniques ou à partir de plateaux de télévision.

    Ils participent même à la curée, certains étant devenus de simples instruments de propagande pour un camp quand ce n’est pas contre le camp adverse avec cette mauvaise foi qui caractérise la malhonnêteté intellectuelle que pourtant doivent refuser déontologiquement les journalistes et que l’on retrouve sur les affiches précitées.

    Il ne s’agit pas d’édulcorer ou d’émasculer le débat politique mais il serait de bon ton de lui donner le sérieux nécessaire avec un fond qui aurait enfin le dessus sur la forme, où le respect de son interlocuteur serait la règle et non son dénigrement systématique, où l’insulte ne serait plus l’argument principal.

    De ce point de vue, les centristes ont le devoir en vertu des valeurs qu’ils défendent de demander et d’être les garants d’un débat politique assaini ce qui ne veut pas dire sans aspérité et sans défendre ses convictions néanmoins vidé de cette haine qui gangrène actuellement les fondements de la démocratie représentative.

    Cette dernière ne peut exister sans la liberté de parole et d’opinion mais elle ne peut exister, non plus, sans un minimum de consensus, de compromis et de respect.

    Et pour cela, il faut une classe politique responsable.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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