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droite - Page 13

  • L’enquête qui démontre que le Centre n’est pas à droite

    Nous nous sommes déjà fait l’écho d’une enquête particulièrement instructive menée par le Cevipof et l’institut de sondage Ipsos, «France 2013: les nouvelles fractures» (*) (voir «Le Centre face au désarroi et à la défiance des Français») sur l’état d’esprit actuel des Français.

    Cette enquête dévoile également la différence notable entre la vision politique des électeurs centristes et celle des électeurs de la Droite (ces derniers étant souvent nettement plus proches des positions de ceux de l’extrême-droite).

     

    A propos des préoccupations principales du moment listées par le Cevipof et Ipsos, si le chômage rassemble tout le monde quant à son importance (sauf l’extrême-droite un peu en retrait), on trouve 37% des électeurs du Front national et 26% des électeurs de l’UMP qui estiment que l’insécurité en fait partie alors que c’est seulement le cas pour 9% des électeurs du Mouvement Démocrate (l’étude réalisée du 9 au 15 janvier 2013 n’a pas pris en compte un électorat UDI puisqu’aucune élection générale n’a eu lieu depuis la création de ce parti à l’automne 2012).

     

    A l’opposé, seuls 6% des électeurs de la Droite et de l’extrême-droite font des inégalités sociales une priorité contre 26% de ceux du Centre.

     

    En ce qui concerne l’immigration, 7% des électeurs du Mouvement démocrate en font une question prioritaire contre 55% pour ceux du Front national et 23% pour ceux de l’UMP.

     

    Pour ce qui est de l’environnement, il est une préoccupation principale pour 10% des électeurs du Centre alors que ce n’est le cas que pour 4% de ceux de la Droite et de l’extrême-droite.

     

    Ce sont de vraies différences sur l’appréciation des défis que doit relever aujourd’hui la société française.

     

    La sensibilité sociale plus prégnante et une crispation nettement moindre sur les «menaces» qui pèsent sur la population sont évidentes chez les centristes.

     

    Le seul domaine où les électeurs centristes et de droite sont plus proches (outre le chômage déjà cité) par rapport à ceux de l’extrême-droite, est celui des déficits publics (priorité pour 30% et 31% respectivement pour les deux premiers groupes contre seulement 9% pour les troisième).

     

    Dans le domaine de la mondialisation et de l’ouverture au monde, si les électeurs de droite sont un peu plus nombreux à estimer que la première est une opportunité pour la France (51% contre 46% pour ceux du Centre), en revanche, les électeurs centristes sont beaucoup plus nombreux à estimer que le pays doit s’ouvrir davantage au monde d’aujourd’hui (58% contre 47% pour ceux de droite).

     

    Pour ce qui est de l’Union européenne, les électeurs du Mouvement démocrate et de l’UMP (ce qui est une vraie surprise pour ces derniers, les références gaullistes étant décidément de plus en plus lointaines…) sont les plus nombreux à demander un renforcement des pouvoirs de celle-ci même si cela limite ceux de la France (ceux de l’UMP étant même plus nombreux, 35% contre 32%, que ceux du Mouvement démocrate!).

     

    En revanche, les centristes sont ceux qui sont le moins nombreux à demander un renforcement des pouvoirs de décision du pays face à l’UE (53% contre 57% pour les électeurs de droite).

     

    Ils le sont également pour demander que la France demeure dans la zone euro (94% contre 88%).

     

    En outre, les électeurs centristes sont plus compréhensifs que ceux de la Droite (qui se rapprochent une fois de plus de ceux de l’extrême-droite) en ce qui concerne les chômeurs (qui, majoritairement pour les centristes, recherchent vraiment un travail), les immigrés (pour qui, majoritairement pour les centristes il est difficile de s’intégrer, alors qu’ils font des efforts pour y parvenir et qui, par ailleurs font le travail que ne veulent pas faire les Français ce qui fait que leur réduction ne changerait donc rien au problème du chômage des Français).

     

    Notons, avec intérêt, que ce sont les électeurs centristes qui sont les plus nombreux à estimer qu’il y a trop de réglementations, ce qui est une filiation libérale évidente alors qu’ils sont beaucoup plus nombreux que ceux de la Droite à estimer que l’argent à corrompu les valeurs traditionnelles de  la France, ce qui est une filiation «catho» évidente!

     

    Concernant l’incarnation du pouvoir l’appréciation d’une démocratie parlementaire est toujours aussi vive pour les centristes par rapport au bonapartisme de la Droite qui demeure constante dans sa recherche du chef salvateur.

     

    Quand on demande aux sondés si la France a besoin d’un vrai chef, 79% des électeurs de l’UMP et 86% de ceux du Front national répondent «tout à fait d’accord» contre seulement 41% des électeurs du Mouvement démocrate.

     

    Enfin, sur le déclin de la France 51% des électeurs de la Droite disent qu’il est inéluctable alors que 59% des électeurs du Centre disent le contraire.

     

    On voit bien avec ces chiffres que la sensibilité centriste ne peut être diluée dans celle de droite et inversement même si elles peuvent s’allier.

     

    On est donc bien dans cette évidente urgence que le Centre doit d’abord se rapprocher et s’unir avant de chercher à s’allier avec la Droite (ou la Gauche), s’il veut avoir une chance de gouverner selon ses valeurs et ses principes et non être une force d’appoint à une majorité de droite ou de gauche.

     

    Les positionnements du Mouvement démocrate et de l’UDI ne sont pas en résonnance, dans cette optique, avec ces constatations. Ni le fait que l’UDI soit un parti hybride rassemblant la Droite et le Centre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

     

    (*) Enquête Cevipof-Ipsos menée par internet du 9 au 15 janvier 2013 auprès d’un échantillon de 1016 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus avec une marge d’erreur de 3 points

     

  • Centre: hiatus inquiétant entre aspiration politique et comportement électoral

     

    Le Centre et le Centrisme intéressent les citoyens, les partis centristes, beaucoup moins.

    Si tous ceux qui sont proches des thèses du Centrisme et de son humanisme votaient pour des partis centristes, alors le Centre devrait être au pouvoir ainsi que les sondages le montrent.

    Pourtant, force est de le constater, les formations qui se réclament du Centre demeurent largement minoritaires dans le paysage politique.

    D’où vient ce hiatus entre l’aspiration politique des Français et leur comportement électoral?

    Plusieurs raisons peuvent être avancées. Les deux principales sont un déficit de confiance et de crédibilité ainsi qu’un manque cruel de leaders charismatiques et fiables.

    Vrai ou faux, les Français n’ont pas une grande confiance dans les partis centristes dont ils estiment que les positions et les programmes politiques sont peu identifiables et peuvent même varier en très peu de temps, selon les circonstances et les alliances électorales.

    Il faut dire qu’il est assez difficile d’identifier le projet centriste pour la France alors qu’il semble beaucoup plus simple de le faire pour ceux de la Gauche et de la Droite.

    En cause, un flou artistique souvent de mise dans les positionnements et dans les orientations des partis centristes. La dernière élection présidentielle ne permettait pas vraiment de savoir ce que voulaient un François Bayrou ou un Hervé Morin à part deux ou trois slogans électoraux chocs qui n’ont jamais fait un programme, ni même une orientation reconnaissable.

    Mais même s’il y avait des projets précis, structurés et compréhensibles, il manquerait toujours des porte-paroles charismatiques.

    De ce point de vue, aucun leader centriste n’a été perçu, ces dernières années, par une majorité de la population comme ayant la stature pour devenir chef de l’Etat.

    Comment peut-on agir sur ce hiatus?

    Nous avons déjà pointé à maintes reprises la difficulté de donner une cohésion de la galaxie centriste du fait d’une indépendance ontologique des différents courants.

    Il n’est pas anodin que pour tenter de se fédérer, le centre-droit ait choisi la structure confédérale avec l’UDI.

    La cohésion du Mouvement démocrate tant voulue par François Bayrou (et qui a été à la base de la transformation de l’UDF en 2007) n’a jamais existé, on le voit aujourd’hui où la formation est tiraillée entre ceux qui penchent vers la Droite et ceux qui penchent vers la Gauche.

    Pour autant, il peut y avoir un programme commun de gouvernement réunissant les différents courants centristes. Et c’est là que l’on peut faire correspondre l’attente des Français proches des thèses centristes et leurs votes en faveur de formations du Centre. C’est là également que l’ensemble des centristes pourront partir unis lors des différentes élections, notamment les législatives.

    Ensuite, il sera temps de trouver le ou la porte-parole qui représentera le Centre à la présidentielle (ce qui pourra passer par une primaire). Car, a contrario de ce que pensent François Bayrou et Jean-Louis Borloo, l’unité des centristes ne passe pas obligatoirement par la stature de commandeur d’un chef incontesté et incontestable comme c’est le cas à Droite mais, d’abord, par un projet politique.

    Sans cette façon de procéder, il est fort possible que les centristes demeurent éparpillés et sans crédibilité alors même que le message du Centrisme est celui qui est, non seulement, nécessaire au pays mais celui que souhaitent les électeurs.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Le Centre et la réforme juste

    Certains affirment que c’est dans les temps difficiles que l’on peut réformer en profondeur un pays, au moment où celui-ci est face à l’urgence et que son peuple ne peut plus reculer, ni faire l’autruche et doit absolument et immédiatement prendre des décisions fortes.

    D’autres, au contraire, estiment que c’est en période faste que l’on peut s’attaquer correctement aux dysfonctionnements et aux blocages car, justement, les réformes à mettre en place seront moins douloureuses dans un tel contexte.

     

    En réalité, l’histoire nous montre qu’il n’y a pas de périodes favorables et que les gouvernants ainsi que les gouvernés tentent toujours de repousser le plus loin possible les réformes importantes comme on le fait avec le rendez-vous chez le dentiste, que l’on ait une rage de dent ou pas!

     

    C’est pourquoi, la réforme n’est pas un moment particulier dans la gouvernance d’un pays mais fait partie intégrante et constante de celle-ci comme je l’ai souvent écrit, une sorte de réforme permanente.

     

    Une réforme qui doit être équilibrée, responsable et pragmatique, une réforme juste.

     

    C’est le Centre et le Centrisme qui, prioritairement, portent en eux un tel projet politique. C’est d’ailleurs ce qui les distingue des clientélismes conservateurs défendus par la Droite et la Gauche.

     

    Dans la période difficile que connait actuellement la France (ainsi que l’Europe), c’est évidemment dans cette voie qu’il faut s’engager sans plus attendre (et c’est ce qu’ont fait d’ailleurs plusieurs gouvernements, sans évoquer ici la pertinence ou non des réformes entreprises). Cependant, une fois l’embellie en vue, il ne faudra pas, tout d’un coup, s’arrêter de réformer.

     

    Ce serait une erreur fondamentale.

     

    Car, la réforme, c’est l’ajustement continuel dont a besoin un pays pour avancer vers un avenir meilleur (que celui-ci soit économique, social ou sociétal).

     

    Mais attention, la réforme pour la réforme n’a aucune pertinence.

     

    La réforme, au-delà de son efficacité, doit être juste, c’est-à-dire avoir un sens et un objectif.

     

    Le sens, il faut le trouver dans les valeurs qui la sous-tendent. En l’occurrence, la réforme juste pour le Centrisme, au-delà de son principe de juste équilibre, doit être passée au prisme de la liberté, de la tolérance, de la solidarité ainsi que du respect.

     

    Quant à l’objectif, il est de construire une société humaniste où l’humain est le centre de tout et dont le but est d’apporter le mieux possible à tous sans pénaliser aucun.

     

    Sans ce sens et cet objectif, la réforme est un jeu intellectuel, voire dangereux.

     

    De même, il y a bonne et mauvaise réforme.

     

    Bien entendu, il y a celle qui ne répond pas au défi conjoncturel du moment, soit parce qu’elle est trop timide et superficielle ou, à l’inverse, trop radicale, soit qu’elle s’attaque à un domaine qui n’a pas besoin d’une réforme de ce type.

     

    Malheureusement, elle fait souvent partie de l’aléa politique, prise dans l’immédiat et sans le recul nécessaire (quelques fois, il est vrai, impossible à prendre).

     

    Néanmoins, on peut dire qu’en matière structurelle, la mauvaise réforme est souvent celle qui ne répond qu’à des critères idéologiques et non à la réalité des choses.

     

    Ainsi, par exemple, quand on parle de réforme de l’Etat, la question n’est pas «plus» (Gauche) ou «moins» (Droite) d’Etat mais «mieux» (Centre) d’Etat, c’est-à-dire à un Etat qui fasse mieux avec des coûts rationalisés.

     

    C’est pour cela qu’il faut également une méthode pour réformer.

     

    Si l’on était dans un système où la réforme permanente est au cœur des décisions, on pourrait, grâce à elle, modeler au fur et à mesure la société dans la paix sociale afin qu’elle s’adapte en douceur aux nouveaux défis qui se présentent à elle constamment.

     

    On pourrait ainsi faire l’économie de nombre de crises ainsi que d’affrontements idéologiques qui interviennent une fois que l’on ne peut faire autrement que d’agir de manière radicale et souvent sans les accompagnements nécessaires.

     

    Mais cela voudrait dire que nous serions dans le règne de la responsabilité et de la clairvoyance, deux caractéristiques fondamentales qui doivent être portées, à la fois, par les gouvernants et les gouvernés.

     

    Cette année 2013 sera très difficile pour la France et les Français. Comprendrons-nous enfin que nous aurions pu éviter d’en arriver là si nous avions accepté de regarder la réalité en face et de faire en sorte de nous y préparer, non pas pour la subir comme cela va être le cas, mais pour l’accompagner et en être des gagnants.

     

    Espérons, toutefois, que ce qui nous arrive soit une bonne leçon que nous retenions pour le futur et que nous changions nos mentalités et notre irresponsabilité.

     

    Si tel était le cas, nous serions alors dans l’ère de la maturité de la démocratie républicaine.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • L’Année du Centrisme dans le Monde. 2012, Obama superstar

    Pour ce qui est de la galaxie centriste, 2012 a bien évidemment été dominée par la réélection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis.

    Ailleurs, dans le monde, les centristes n’ont pas toujours été à la fête comme en Grande Bretagne et, surtout, au Japon.

     

    Quant à l’ambiguïté de l’adjectif «centriste» accolé à certains partis, il a continué à nourrir le débat politique dans les pays arabes.

     

    - La réélection d’Obama

     

    L’élection du président de la première puissance mondiale est sans conteste un événement international. Et la victoire de Barack Obama en est un autre à plusieurs titres.

     

    En premier lieu parce qu’il est un des seuls gouvernants des pays démocratiques à avoir retrouvé son poste alors que la crise économique et financière est loin d’être terminée.

     

    Et à l’inverse de ce que beaucoup croient, il n’a pas été réélu dans un mouchoir de poche.

     

    Selon les statistiques officielles, il a obtenu 51% des voix contre seulement 47,3% à Mitt Romney, un écart de presque 4% et de près de cinq millions de voix. De même, il a remporté une majorité d’Etats dont tous ceux, à part le Texas, qui sont les plus peuplés. Sans oublier les 332 grands électeurs face aux 206 de son rival républicain.

     

    En second lieu parce qu’il a fait mentir tous les statistiques et précédents qui voulaient qu’un président américain ne pouvaient être réélus avec une situation économique aussi difficile.

     

    Les commentateurs sont allés chercher tout ce qui pouvait démontrer l’impossibilité pour Barack Obama de retrouver le Bureau ovale. In fine, les électeurs les ont démentis sans appel…

     

    En troisième lieu parce que son élection en 2008 en tant que premier noir (afro-américain) et membre d’une ethnie minoritaire à accéder à la Maison blanche était déjà historique mais que sa réélection, du fait des difficultés des Etats-Unis, des attaques outrancières des républicains notamment du mouvement de la droite extrême du Tea Party qui l’a comparé à Hitler et Staline ainsi que le blocage voulu et assumé des élus républicains au Congrès pour le faire chuter, l’est encore plus.

     

    Ainsi, s’il avait été battu le 6 novembre dernier, on aurait tôt fait d’affirmer que sa victoire de 2008 n’avait été en réalité, non pas un accident de l’histoire, mais qu’un épisode conjoncturel et exceptionnel rendu possible par des circonstances particulières telles la désastreuse fin de la présidence de George W Bush (n’importe quel démocrate devait l’emporter face au candidat républicain selon les analystes politiques) et à la volonté des Américains de retrouver une dignité et une moralité, ce qui avait abouti à l’élection d’un jeune sénateur sans grande expérience et afro-américain.

     

    Sa réélection, a contrario, démontre qu’il ne s’agissait pas d’un événement unique et hors du commun.

     

    La raison en vient, en grande partie, du formidable charisme de Barack Obama (tous les sondages ont montré que les Américains aimaient l’homme même s’ils critiquaient sa politique) allié toutefois avec un changement profond dans la société américaine au niveau des mentalités mais surtout dans l’évolution de la population américaine, toujours plus urbaine et plus métissée avec, en outre, la montée en puissance de groupes ethniques tels les afro-américains ou les asiatiques et, évidemment les latinos qui ont voté à plus de 75% pour Obama.

     

    En quatrième lieu parce qu’il est un centriste et que toute réélection d’un centriste est toujours ardue car il doit défendre un bilan face aux attaques dures venues de sa droite et de sa gauche.

     

    Barack Obama a ainsi défendu pendant quatre ans une approche de la politique par la voie du juste équilibre et du consensus le plus large, se heurtant aux critiques des libéraux (gauche) et des conservateurs.

     

    Pourtant, il a continué sur cette voie qu’il a défendue pendant la campagne électorale.

     

    De ce point de vue, sa victoire est aussi celle du Centre même si, paradoxe, on comptera moins de centristes élus à la Chambre des représentants et au Sénat.

     

    Mais cette anomalie vient des pratiques très contestables de charcutages électoraux réalisés par les congrès de chaque Etat de l’union et qui aboutissent à des circonscriptions qui, aujourd’hui, avantagent largement les républicains.

     

    Car si ces derniers ont remporté largement les élections à la Chambre des représentants en nombre d’élus, ils les ont perdues en vote populaire…

     

    - Les difficiles heures des centristes anglais

     

    Nick Clegg compte quelque peu pour pain et beurre dans le gouvernement du conservateur David Cameron et cette situation s’est encore accrue en 2012. Pourtant, le leader des libéraux-démocrates (centristes), est le vice-premier ministre en titre de Grande Bretagne.

     

    Néanmoins, il a du avaler des couleuvres à répétition depuis qu’il a décidé de faire alliance avec la Droite et non avec la Gauche à l’issu des dernières élections législatives.

     

    Il pensait pouvoir peser sur les décisions et c’est tout le contraire qui s’est produit au grand dam de ses partisans et de ses troupes.

     

    Du coup, son crédit auprès de l’opinion publique a fondu comme neige au soleil et si des élections législatives avaient lieu aujourd’hui, son parti serait laminé comme il l’a été dans les diverses élections qui ont eu lieu dernièrement, notamment les municipales.

     

    Moments difficiles, donc, pour les centristes britanniques dont on ne donne pas cher lors des prochaines législatives, pour l’instant.

     

    - Les centristes européens dans la tourmente de la crise économique

     

    Les centristes n’ont pas été à la fête en Europe même s’ils ont pu faire de la résistance dans plusieurs pays, notamment dans les pays scandinaves ou dans certains des ex-pays de l’Est et que la chancelière Angela Merkel a recentré son discours en vue des prochaines législatives allemandes, se rappelant soudainement qu’un parti démocrate-chrétien a vocation à se retrouver au centre de l’échiquier politique...

     

    Mais c’est en Italie qu’ils ont été en première ligne avec le gouvernement de Mario Monti. Une expérience sous fond de grave crise économique qui a déchaîné les passions mais qui semblait remettre le pays sur les bons rails et qui vient de se terminer, torpillée par le populiste de la droite extrême, l’opportuniste Silvio Berlusconi.

     

    Du coup Monti a démissionné et les prochaines élections législatives de février prochain s’annoncent très mal. Les partis centristes ne sont crédités que de 10% des intentions de vote (16% si Monti prend la tête d’une coalition), la Gauche étant favorite avec le Parti démocrate et ses alliés devant le parti de Berlusconi, Peuple de la liberté.

     

    - La bérézina des centristes japonais

     

    Au Japon, le Parti libéral démocrate de Shinzo Abe (droite conservatrice et nationaliste) est revenu au pouvoir, balayant le parti de centre-gauche qui a gouverné ces trois dernières années après une victoire historique en 2009 et qui n’a obtenu que 57 sièges sur 480 à la chambre des députés!

     

    Il faut dire que la politique du PDJ (Parti démocrate du Japon) a été assez illisible dans de multiples domaines et que la crise économique et financière sur fond de vieillissement accéléré de la population et de montée en flèche du péril chinois, n’a pas joué en faveur du gouvernement de Yoshihiko Noda, le dernier premier ministre centriste.

     

    - Partis centristes en recomposition en Israël

     

    Devant la montée du nationalisme et de la droite dure en Israël, les centristes semblent de plus en plus divisés et, surtout, incapables de pouvoir disputer la victoire promise à Benjamin Netanyahu, l’actuel premier ministre, lors des législatives du 22 janvier prochain.

     

    Ainsi, le principal parti centriste jusqu’à présent, Kadima, créé par Ariel Sharon, disparaitrait quasiment de la prochaine chambre des députés (avec une projection de deux sièges contre 28 actuellement!).

     

    Le nouveau parti centriste, Le Mouvement, créé par Tzipi Livni, l’ancienne ministre des Affaires étrangères, n’aurait que neuf sièges alors que Yesh Atid, un parti créé par l’ancien journaliste Yaïr Lapid, en obtiendrait six.

     

    - Centrisme et centrisme dans les pays arabes

     

    On a beaucoup parlé de Centre et de Centrisme dans les pays arabes au cours de ces deux dernières années. Pourtant, il s’agit souvent d’une vision centriste qui n’a rien à voir avec le Centre et le Centrisme tels que nous les entendons au CREC, ni même dans les démocraties, comme nous avons eu l’occasion de l’écrire.

     

    Car il y a deux centrismes et deux centres dans le paysage politique de la plupart des pays arabes.

     

    Le premier ressemble à celui des démocraties, il est positionné comme modéré, consensuel et prône des politiques de juste équilibre.

     

    Le deuxième est une construction factice, dans une définition réduite d’un centre uniquement à équidistance de deux «extrêmes», en l’occurrence les partis islamistes et les partis laïcs.

     

    Ce deuxième centre a pratiquement mis sous l’éteignoir le premier nommé comme, par exemple, en Tunisie, où le parti islamiste Ennahda, se présente désormais comme centriste, brouillant ainsi le message du Centre, par définition laïc, consensuel et tolérant.

     

    - Les partis centristes africains

     

    Dans leur recherche de la démocratie, les pays africains tâtonnent souvent. Dans ce cadre, de nombreux partis se créent chaque année. Et ils sont de plus en plus nombreux à se réclamer du Centrisme comme, par exemple, l’Union centriste du Sénégal (UCS) créée récemment par Abdoulaye Baldé.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Le Centrisme en France en 2013. L’année de la reconstruction du Centre?

    2013 sera-t-elle l’«annus mirabilis» (l’année miraculeuse) du Centre en France?

    En tout cas, après une année 2012 où les mots «union», «réunion», «refondation», «réunification», «confédération» ont été utilisés à tire-larigot sans qu’il y ait, en fin de compte, la création d’un grand parti centriste tant espéré, les douze prochains mois seront indubitablement placés sous le signe d’une reconstruction impérative et incontournable si les partis centristes veulent pouvoir peser sur la politique du pays dans les années à venir.

     

    Du côté du Mouvement démocrate, le dilemme risque bien de se résumer à «la reconstruction ou la disparition» (au mieux la marginalisation groupusculaire).

     

    Du côté des partis centristes qui ont rejoint l’UDI (Nouveau centre, Alliance centriste, FED), la question sera de savoir s’ils sont en train de reconstruire un centre-droit ou s’ils ont atterri dans une UMP bis dirigée par Jean-Louis Borloo.

     

    Mais cette reconstruction ne s’annonce pas aussi facile que cela car la prise de conscience des leaders centristes de l’urgence à la mettre en route reste largement à venir.

     

    Ainsi, pour ceux qui ont eu le courage de regarder les vœux présentés par ces leaders (ceux qui en ont fait), il faut d’abord retenir qu’aucun d’eux n’a prononcé une seule fois les mots Centre, centriste et Centrisme, ce qui devient décidément une très fâcheuse habitude.

     

    Evidemment, vu ces absences, la reconstruction de l’espace centriste n’a été abordée par aucun d’eux.

     

    En revanche, que ce soit François Bayrou, Jean-Louis Borloo ou Hervé Morin, chacun a affirmé à sa façon que la France avait des potentialités énormes mais que tout va mal actuellement, ce qui les empêche d’être utilisées.

     

    Pour Bayrou, assis devant des rayonnages de livres, il y a trois vertus qui permettront de s’en sortir, la lucidité, la volonté et l’unité, cette dernière faisant à nouveau référence à son union nationale qu’il est le seul à promouvoir.

     

    Pour Borloo, les Français doivent «résister» en cette année 2013 et s’en remettre au seul parti digne de ce nom, l’UDI, dans un clip tout à sa gloire (à Borloo, bien entendu!).

     

    Pour Morin, dans une vidéo toujours aussi décalée (plus dans sa cuisine mais en pleine campagne normande), il s’agit de «foutre la paix» aux Français dans une réinterprétation excessivement néolibérale de la devise nationale, «Liberté, égalité, fraternité», puisque même ce dernier mot signifie selon lui, une simple «fraternité d’hommes» et non quelques aides concrètes et matérielles aux plus démunis…

     

    La chance des partis centriste est que 2013 sera une année sans élection. Ils doivent donc en profiter pour se réorganiser et se (re)construire dans la sérénité, l’application et le sérieux.

     

    Bien sûr, il est peu probable que le Mouvement démocrate fusionne avec l’Union des démocrates et indépendants. De même, rien ne garantit encore que cette dernière n’implosera pas.

     

    Néanmoins, sans être totalement unis, les centristes peuvent, à la fois, préciser leurs positionnements sur les grandes questions actuelles et trouver, éventuellement, des passerelles entre eux.

     

    Car il existe une incongruité politique flagrante: les centristes ont l’air plus capable de parler avec les partis de gauche (Mouvement démocrate) et de droite (UDI) qu’entre eux!

     

    Ainsi, l’alliance «naturelle» du centre-droit n’est pas avec l’UMP, comme le déclament sans cesse tous les responsables de l’Union des démocrates et indépendants, mais bien avec le Centre (voire le centre-gauche).

     

    Ce qui sépare le MoDem de l’UDI est certes réel mais bien moins que ce qui sépare cette dernière de l’UMP.

     

    C’est en tout cas ce que pensent la grande majorité des militants, sympathisants et électeurs centristes.

     

    Parlant de l’UMP, une des grandes inconnues sera de savoir ce que va devenir son pôle centriste. Pas forcément en 2013 (où aucune élection ne sèmera la zizanie à l’intérieur du parti de droite) mais, à moyen terme, lorsque les centristes umpistes se rendront une nouvelle fois compte qu’ils ne sont que la cinquième roue du carrosse et, ce, même s’ils vont pouvoir s’exprimer plus facilement cette année grâce à la reconnaissance des courants promise par le président en sursis, Jean-François Copé.

     

    Il semble assez naturel que, si l’UDI réussit à se construire dans la durée, ces centristes la rejoignent tôt ou tard (même si ce qui est naturel ne le semble pas toujours aux centristes…).

     

    En revanche, si l’UDI faillit, ce qui demeure une option au vu des différents échecs de ces dernières années dans la réunion des centres, les centristes de l’UMP ne devraient pas reprendre leur liberté qui serait synonyme pour eux de perte de mandats électoraux et disparition à terme.

     

    Quant à tous ceux qui estiment que le débat n’est plus de savoir si l’UDI sera un succès ou un échec mais qu’elle est bien une nouvelle force qui compte, rappelons-le que la seule élection à laquelle a été confronté le parti de Jean-Louis Borloo, s’est soldée par l’échec de son député sortant dans le Val-de-Marne fasse à un UMP dissident qui n’avait même pas l’investiture de son parti!

     

    Enfin, 2013 sera peut-être l’occasion d’un rapprochement (ou même d’un ralliement) entre François Bayrou et François Hollande.

     

    Les difficultés que devraient rencontrer le gouvernement au cours de l’année qui vient avec une montée du chômage et une croissance atone, le tout sur fond de défiance de plus en plus grande des Français, pourrait amener le Président de la république à vouloir, non pas élargir sa majorité (le MoDem n’a que deux élus…) mais l’ouvrir à une composante centriste qui lui servirait de caution politique.

     

    Pour François Bayrou, ce serait un risque mais aussi le moyen de compter à nouveau dans le paysage politique et de redonner vigueur à son parti, surtout à son ambition présidentielle.

     

    In fine, 2013 sera, à n’en pas douter, une année vérité pour les partis centristes. A eux de se saisir des opportunités qu’ils ont tant de fois manquées les années précédentes.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Faisons-nous assez pour protéger nos enfants?

    Après la tragédie de Newton aux Etats-Unis, revient en mémoire ce que disait si justement Albert Camus: «ce n’est pas la souffrance de l’enfant qui est révoltante en elle-même, mais le fait que cette souffrance ne soit pas justifiée».

    Celle-ci rappelle également que la place de l’enfant dans la société est une question fondamentale.

     

    Le Centre comme la Droite ou la Gauche prétendent s’en préoccuper en priorité.

     

    Le Centrisme, humanisme intégral, milite pour que cette place soit la première et fait sienne cette évidence du grande spécialiste de l’enfance, Jean-Pierre Rosenczveig, «c’est à la place fait aux enfants que l’on juge une société et sa culture».

     

    Et le constat n’est pas forcément très brillant…

     

    Dans cette optique l’interrogation de Barack Obama devant les parents éplorés des vingt enfants assassinés à l’école Sandy Hook de Newton (Connecticut) est essentielle: «nous devons nous demander si nous faisons assez pour protéger nos enfants».

     

    Tout aussi essentielle est sa réponse: «si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, la réponse est non».

     

    Mais elle n’est pas simplement négative aux Etats-Unis, elle l’est également dans le monde entier, un monde qui n’est souvent pas fait pour les enfants, un monde qui souvent n’est pas accueillant pour le nouveau-né, un monde qui préfère souvent détourner le regard devant la détresse et la douleur des enfants, un monde qui instrumentalise les enfants, qui en fait trop souvent des objets voire des marchandises.

     

    Pourtant, nous affirmons tous, tous les jours, dans une belle unanimité que les enfants sont les êtres que nous chérissons le plus et que nous sommes prêts à tout pour leur sécurité, même à sacrifier nos vies pour cela.

     

    Les vingt petits enfants de six à sept ans abattus par un jeune homme de vingt ans avec un fusil d’assaut sont là pour démontrer que nous avons encore beaucoup de chemin à faire.

     

    Non pas que nous puissions éviter à coup sûr ce genre de massacre épouvantable et qui jalonne l’histoire de l’humanité comme autant d’épisodes honteux de nos civilisations.

     

    Mais c’est dans la réponse globale, dans les décisions importantes que se trouve une grande partie de la solution.

     

    L’Unicef milite ainsi pour que «l’intérêt supérieur des enfants» soit le «critère primordial de gouvernance».

     

    Cela supposerait une vraie révolution dans la manière d’envisager cette gouvernance car chacun de ses aspects «peut affecter les droits de l’enfant».

     

    L’organisation internationale poursuit en expliquant «que les décisions concernent la fiscalité ou le commerce, la diplomatie ou l’endettement, il n’existe pas de politique, loi, budget, programme ou plan qui soit ‘neutre pour les enfants’. Le premier défi pour les Etats parties consiste donc à évaluer les conséquences sur les enfants de toute la gamme de leurs actions législatives et administratives. Le second consiste à s’assurer que les budgets, politiques et programmes appliquent les principes de la Convention des droits de l’enfant sous tous ses aspects. Au niveau national, les budgets et les programmes, en particulier, devraient classer par ordre de priorité les services qui sont essentiels pour faire respecter le droit des enfants à la survie, au développement, à la protection et à la participation. Ces efforts devraient permettre de mobiliser et coordonner les ressources des secteurs publics et privés tout en surveillant la situation des droits de l’enfant à l’intérieur des pays et des communautés.»

     

    Ainsi, par exemple, personne ne prétend qu’Adam Lanza, dans sa folie et sa volonté de tuer, n’aurait pu trouver les armes pour perpétrer son acte innommable.

     

    Cependant, si les Etats-Unis avaient des lois strictes contre la possession d’armes, au minimum pour ce qui est des fusils d’assaut, son dessein criminel aurait eu beaucoup plus de mal à se concrétiser.

     

    A la lumière de ce que l’on vient de dire, la réponse à la question «faisons-nous assez pour protéger nos enfants», est évidemment non, si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes…

     

    Si le martyr de ces vingt petits enfants pouvait servir à ce que les adultes agissent en personnes responsables et non en êtres totalement incapables de faire face aux grands défis de l’humanité, alors ils ne seraient pas morts en vain.

     

    Malheureusement, même si une prise de conscience à l’air de d’émerger aux Etats-Unis, il n’est nullement sûr qu’une législation restrictive voit le jour (Barack Obama vient de se prononcer contre les ventes d’armes d’assaut, une mesure déjà votée… en 1994 sous la présidence de Bill Clinton mais qui n’avait pas été pérennisée par le Congrès à majorité républicaine en 2004 au moment où cette interdiction venait à expiration).

     

    Peut-être même qu’une fois passées l’émotion, la douleur et la rage, les défenseurs des armes à feu et leurs arguments fallacieux reprennent du poil de la bête et s’opposent avec succès à toute règlementation.

     

    Souvent, lorsque les adultes sont des irresponsables, on dit qu’ils agissent comme des enfants.

     

    C’est, à la fois, insultant et, surtout, faux.

     

    Car les enfants ont cet amour et cette empathie vis-à-vis des autres qui feraient que, s’ils avaient le pouvoir, les armes, toutes les armes, seraient supprimées immédiatement.

     

    Alors, nous les adultes, quand allons-nous agir comme des enfants?!

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Alliance: Le Centre doit-il en pencher à gauche ou à droite?

     

    Au moment où il semble que le Mouvement démocrate de François Bayrou et l’UDI de Jean-Louis Borloo ont deux stratégies complètement différentes, sinon diamétralement opposées, en matière d’alliances électorale et de gouvernement, quelle est, par rapport au paysage politique actuel de la France, la meilleure pour le Centre?

    Au-delà de son union qui reste encore largement à faire et qui ne serait, de toute façon, pas suffisante pour gagner les élections et gouverner, il y en a trois possibles: soit une alliance à droite, soit une alliance à gauche, soit une alliance multidirectionnelle avec la droite et la gauche modérées.

    Certains, dont nombre de centristes, affirment qu’une alliance soi-disant «naturelle» unirait le Centre et la Droite, toute la Droite, en excluant uniquement les partis d’extrême-droite comme le Front national.

    D’autres estiment que l’alliance est plutôt à rechercher du côté de la Gauche, à l’exclusion de la gauche de la gauche (Front de gauche) et de l’extrême-gauche (du NPA à Lutte ouvrière).

    Enfin, la troisième possibilité est l’alliance avec la droite et la gauche modérées, ce qui impliquerait une recomposition politique (scission des ailes modérées du Parti socialiste et de l’UMP) qui n’a pas encore eu lieu.

    Etudions ces trois cas de figure:

    - Alliance Centre-Droite: C’est l’alliance qui s’est développée en priorité pour une majorité des centristes depuis le début des années 1970. Elle n’a rien de «naturelle», ni d’«historique», malgré les affirmations de Jean-Louis Borloo ou d’Hervé Morin, quand on se rappelle l’opposition frontale entre centristes et gaullistes depuis la Libération.

    Elle s’est ensuite réalisée sur une proximité idéologique, notamment, sur l’économie (économie de marché) mais bien plus sur la politique, refus sans concession du communisme et constat de l’impossibilité pour le Parti socialiste français de se réformer pour se positionner comme une formation social-démocrate après la tentative désastreuse de Gaston Deferre à la présidentielle de 1969 puis la signature du Programme commun de gouvernement avec les communistes en 1972.

    Mais même si le centre-droit est présent à l’intérieur même de l’UMP, il existe, entre le Centre et la Droite de nombreuses différences.

    Libéraux mais aussi personnalistes et solidaristes, influencés en cela par les doctrines sociales démocrate-chrétiennes, les centristes ont une vision plus ouverte de la société, une recherche plus grande d’humanité et de partage ainsi qu’une volonté émancipatrice de l’individu dans le progrès.

    Par conviction, le centriste n’est pas un conservateur, il est réformiste. De même, s’il est patriote, il n’est pas nationaliste et voit l’avenir de la France dans une fédération européenne.

    - Alliance Centre-Gauche: C’est une alliance qui a eu lieu maintes et maintes fois dans l’histoire politique de la France. Aujourd’hui encore elle persiste  - à un niveau certes minimum - grâce à la présence des Radicaux de gauche (centre-gauche) aux côtés du Parti socialiste.

    Reste que les centristes ne partagent pas la vision socialiste plutôt holistique de la société où la liberté est bridée face au primat d’un intérêt général aussi peu précis qu’il est, par définition, extensif à tout et n’importe quoi, et où un Etat omniprésent est chargé d’administrer ce tout et n’importe quoi.

    En outre, le choix des socialistes français de se tourner vers les extrêmes à gauche pour constituer des alliances électorales et de gouvernement les a coupés d’une vraie possibilité d’union avec le Centre alors que fortes convergences existent dans de nombreux domaines.

    - Alliance du Centre avec les gauche et droite modérées: Cette alliance serait évidemment la meilleure et certainement la plus «naturelle» par rapport à ce que nous venons de dire des deux précédentes sauf… qu’elle est impossible actuellement.

    En effet, la droite modérée est aujourd’hui majoritairement à l’intérieur de l’UMP (et ne semble pas vouloir s’en détacher malgré la crise dévastatrice qui frappe le parti) même si on la trouve aussi dans l’UDI (d’où, d’ailleurs, la possible marginalisation, à terme, des centristes comme ce fut rapidement le cas à l’intérieur de l’UMP).

    De son côté, la gauche modérée, que ce soit avec les Radicaux de gauche, une partie des Verts ou avec la frange la plus réformiste du Parti socialiste, est bien arrimée à ce dernier et si elle souhaite une alliance avec le Centre, elle n’est pas en mesure d’imposer au PS les compromis nécessaires pour la réaliser.

    De même, au-delà de l’alliance avec le Centre, la droite modérée et la gauche modérée ne semblent pas, sur les bases actuelles du débat politique mais aussi des blocages dus à l’organisation même du politique en France, capables de construire une alliance entre elles.

    Pour faire bouger les lignes en la matière, il faudrait un Centre hégémonique auquel s’agrègeraient la droite et la gauche modérées. Autant dire que nous en sommes encore loin…

    Revenons-en maintenant aux stratégies différentes du Mouvement démocrate et de l’UDI.

    Le Mouvement démocrate se positionne de plus en plus au centre-gauche tandis que l’Union des démocrates indépendants s’est installée franchement au centre-droit.

    Même si l’on peut considérer que ces positionnements sont électoralistes et qu’il s’agit également, et pour l’UDI et pour le MoDem, de trouver, chacun, un espace politique privilégié et protégé, ils sont également le résultat de deux analyses divergentes d’un constat commun: le corps social, notamment la classe moyenne, cœur de cible du Centre, est de plus en plus individualiste et consumériste dans une société postmoderne.

    Ce constat d’une communauté où l’individu réclame que l’on prenne en compte ses choix de vie prioritairement au vivre ensemble tout en lui assurant une sécurité amène des réponses proches de la part des deux partis centristes mais pas identiques, que ce soit en matières économique, sociale et sociétale.

    C’est certainement dans ce dernier domaine que les différences sont les plus nettes. Les positions du MoDem sont ainsi plus libérales et celles de l’UDI plus conservatrices, même si les discours des deux formations et de leurs présidents demeurent encore loin d’une société ouverte, métissée et mondialisée.

    De leurs côtés, l’UMP s’arcboute sur des positions très conservatrices alors que le Parti socialiste agit, en la matière, en parti attrape-tout qui se focalise sur l’ensemble des minorités en leur promettant de défendre leur cause… qui sont parfois opposées.

    Deux réponses qui ne sont pas celles du Centre qui met en avant la liberté dans la responsabilité mais aussi la notion de personne, l’une et l’autre devant ainsi être des garde-fous de choix radicaux.

    Le pari de François Bayrou d’une alliance avec le Parti socialiste prend en compte une vision où les «droits à» et les revendications identitaires de groupes divers, le tout dans un environnement où règne le «principe de précaution», sont en constante progression dans cette société postmoderne qui est en train de se construire.

    Le pari de Jean-Louis Borloo d’une alliance avec l’UMP prend en compte une vision où les revendications individuelles à une plus grande autonomie sont l’autre pendant de cette postmodernité.

    Reste que le plus important est de savoir quelle est l’alliance qui sera le plus bénéfique pour le Centre et pour les Français.

    Au jour d’aujourd’hui, au vu de la faiblesse du Centre, ces deux alliances recèlent autant de dangers pour les partis centristes.

    En réalité, ce qui sera le plus important, sera la capacité de ceux-ci de devenir des partenaires égaux dans une alliance.

    A ce jeu, l’UDI semble avoir pris une longueur d’avance sur le Mouvement démocrate.

    A ce dernier de trouver un moyen pour revenir à la hauteur du parti de Jean-Louis Borloo s’il veut encore peser sur l’avenir du Centre demain.

    L’essentiel se jouera néanmoins sur l’élaboration d’un programme entre les partenaires. C’est à ce moment là que l’on pourra vraiment savoir si le Centre ne joue que les utilités ou s’il réussit à obtenir un réel compromis équitable avec son allié.

    C’est pour cela qu’il est trop tôt pour se prononcer sur le choix que doit faire le Centre tout en ajoutant qu’il est tout aussi évident qu’un choix devra obligatoirement être fait, au plus tard pour les prochaines élections législatives et présidentielles.

    La particularité des élections municipales et régionales n’obligent pas à d’autres alliances que locales même s’il peut y en avoir une au niveau national. Sans parler des européennes où chaque parti peut se compter seul.

    En d’autres termes, l’important pour le Centre est avant tout de se (re)construire afin de se présenter, quand il sera temps, en partenaire crédible de la Droite ou de la Gauche.

    C’est pour cela qu’il semble étonnant que l’UDI se soit déjà prononcée pour une alliance à droite avant même toute négociation programmatique avec l’UMP.

    C’est pour cela qu’il semble étonnant que le Mouvement démocrate penche à gauche alors qu’il n’y ait au aucun signe de réelle ouverture de la part du PS.

    In fine, l’alliance la plus «naturelle» du Centre serait avec une gauche réformiste et une droite progressiste. Mais la V° République et ses institutions ne semblent pas être des facilitateurs pour celle-ci.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’UDI, une UMP modérée pas un parti centriste

     

    Faire de l’UDI une UMP modérée avec à sa marge une droite dure, zone tampon avec l’extrême-droite, comme il y a une gauche dure avec le Front de Gauche, tel est sans aucun doute le dessein et l’ambition de Jean-Louis Borloo qui n’arrête pas de se poser en leader de l’opposition ces derniers jours, surfant plus ou moins maladroitement sur les déboires de l’UMP.

    Mais ceci n’est guère une révélation.

    Nous l’avons dit ici, dès la création du groupe UDI à l’Assemblée nationale, que ce rassemblement n’était pas centriste, ni même de centre-droit mais de droite modérée. Ce qui se passe actuellement le confirme amplement.

    Jean-Louis Borloo n’a jamais été centriste et, en plus, il le revendique.

    De même que ses proches comme Laurent Hénart, Rama Yade ou Yves Jégo.

    Sa volonté était de se créer un espace à droite pour concurrencer l’UMP, voilà qui est fait, puis faire des alliances électorales et de gouvernement uniquement avec ce dernier.

    Peut-il, pour autant rassembler plus qu’il ne le fait actuellement?

    Ce sera difficile si l’on considère que les partisans de Jean-François Copé se situent généralement à la droite de la droite et que François Fillon et Jean-Louis Borloo se détestent (notamment depuis l’épisode de la nomination ratée de ce dernier comme premier ministre à la place de Fillon mais il y avait déjà de l’eau dans le gaz auparavant).

    On voit mal, dès lors, les alliés de l’ancien hôte de Matignon rejoindre en masse son deuxième ennemi mortel (après Copé, évidemment).

    En admettant, néanmoins, qu’il y réussisse, se posera alors la question de la présence des centristes dans l’UDI comme se posait celle de ces mêmes centristes dans l’UMP.

    Et cela, dans des termes exactement identiques qui ont fait que des partis comme le Nouveau Centre et l’Alliance centriste, aujourd’hui à l’UDI, ont toujours refusé de se fondre dans l’UMP.

    Car, à terme, c’est bien leur marginalisation qui est à l’ordre du jour et non leur emprise sur un parti qui aurait alors débauché une grande partie de ses troupes à droite (les débauchages de troupes à gauche et au centre, du fait même de la faiblesse de ce dernier, resteront limités).

    Ce sera un coup pour rien pour le camp centriste.

    Car, rappelons-le, les centristes doivent d’abord se réunir ensembles, tous ensembles, ou, si ce n’est pas le cas, rien qu’ensembles.

    Non pas pour constituer une secte fermée et à vocation minoritaire, arcboutée sur sa «vérité», mais pour défendre un corpus de valeurs et de principes en matières politique, économique, sociale et sociétale qui donne au Centre son originalité et sa résistance à tout dissolution dans la Gauche ou la Droite malgré toutes les prédictions de ses adversaires et les tentatives de ses faux amis.

    Qu’ensuite, ils constituent des alliances avec d’autres, que ce soit du côté de la gauche modérée ou de la droite modérée, cela va de soi.

    Quant à l’UDI de Jean-Louis Borloo, elle réussira peut-être son pari de devenir le parti de droite majoritaire, l’UMP lui donnant actuellement un sacré coup de pouce pour y parvenir beaucoup plus vite que prévu!

    Mais si c’est le cas, les centristes qui l’ont rejointe, pourraient en être les premiers perdants…

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La politique-spectacle, un challenge pour le Centre

    Nous sommes dans l’ère de la politique-spectacle (si tant est que la politique ait pu un jour se passer du spectacle…). Ainsi, ce que l’on dit est souvent secondaire par rapport à comment on le dit, où on le dit, de quelle manière on le dit et avec quelle scénario et quelle mise en scène on le dit.

    Dernier exemple en date, le premier débat ayant opposé Barack Obama à Mitt Romney. Tous les commentateurs ont été d’accord pour dire que le fond de l’intervention du président américain a été meilleur que celui du candidat républicain mais que, sur la forme, ce dernier l’avait largement emporté et que donc il était le vainqueur de cette joute…

    Cette manière de faire de la politique à tous les niveaux (sphères politique, médiatique et même celle des «experts») avantage ceux qui ont un don d’acteur, un physique accrocheur et qui prennent des positions souvent clivées afin de faire plus facilement le buzz, de la télévision aux réseaux sociaux en passant par la presse écrite.

    Ces constats en appellent un autre: la difficulté pour un message centriste d’être repris par les médias parce que, loin d’être spectaculaire, il se veut, d’abord, consensuel, modéré, pragmatique, responsable et réaliste.

    Toutes les dernières élections l’ont prouvé… même celles qui ont fait la part belle aux candidats centristes comme en 2007 en France ou en 2008 aux Etats-Unis.

    Pour éviter que leurs propos soient qualifiés d’insipides ou d’inconsistants parce que n’étant pas spectaculaires (au sens de faire le spectacle), beaucoup de centristes les enrobent dans des formules qui souvent les dévoient.

    Ainsi en a-t-il été le cas lors de l’élection de Barack Obama il y a quatre ans.

    Sur un discours essentiellement centriste du candidat démocrate, s’est greffée toute une série d’enrobages pour lui donner de l’appétence électorale.

    A l’inverse, les candidats de droite et de gauche commencent par des déclarations spectaculaires pour poser leur candidature et la faire exister avant de faire les concessions centristes nécessaires à leur élection au fur et à mesure que se rapproche le scrutin afin de ratisser large sans pour autant avoir perdu leur image médiatique façonnée à coups de petites phrases et d’annonces-chocs.

    Le problème est que les médias sont complices de ce double-jeu des extrêmes. Ainsi, ils expliquent doctement que tout candidat de droite ou de gauche, après avoir exprimé des positions très partisanes, recentre logiquement son discours pour ratisser large sans y voir aucunement de la duplicité et du mensonge, comme si cela faisait partie du fonctionnement normal du monde politique.

    Comment, dans ces conditions, un message centriste peut faire le poids, coincé entre des messages qui promettent tout et n’importe quoi tout en étant mélangé à d’autres, venus des mêmes qui contredisent leurs premières déclarations en le copiant sans vergogne.

    Tout cela s’appelle de la démagogie, une démarche que l’on pensait être vouée à la disparition dans les systèmes démocratiques évolués.

    Malheureusement, les peuples veulent toujours croire aux promesses intenables savamment mises en scène et annonçant que l’on rasera gratis dès le lendemain d’une élection.

    Comment expliquer, sinon, que Mitt Romney peut être considéré comme un modéré aujourd’hui par beaucoup de ses compatriotes alors qu’il a fait siennes pendant des mois les positions de la droite extrême du Parti républicain!

    Comment expliquer que ce même Mitt Romney puisse promettre aux Américains de supprimer le déficit abyssal des comptes publics des Etats-Unis en baissant les impôts (en particulier des plus riches) tout en dépensant plus (notamment pour la Défense) et qu’il ait de grandes chances d’être élu le 6 novembre prochain!

    Et le Père Noël n’a rien à voir dans cette histoire car, lui, au moins, il apporte de vrais cadeaux…

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Elections américaines: Barack Obama, seul vrai candidat du Centre

    Dans deux jours se déroulera l’élection présidentielle américaine. Les urnes vont ainsi départager six candidats, dont les principaux sont évidemment le président démocrate sortant Barack Obama, et son challenger républicain, Mitt Romney.

    Les deux hommes multiplient, en cette fin de campagne, les déplacements et les meetings pour ratisser large, le seul moyen de gagner alors que les sondages sont assez serrés même s’ils montrent une tendance favorable au président.

    Chacun a, dans un premier, temps, rassemblé son camp, ce qui a été assez facile pour Barack Obama et un peu plus compliqué pour Mitt Romney. Il leur faut maintenant amener dans les bureaux de vote les électeurs modérés et centristes qui ne se sont pas encore déterminés pour l’un ou l’autre.

    Tous deux se positionnent désormais au centre de l’échiquier politique. Mais qui est réellement du Centre?

    Barack Obama, depuis qu’il est entré en politique, s’est toujours affiché comme un centriste, cela fait partie de sa réflexion politique et philosophique.

    Il est ainsi un progressiste centriste dans la lignée de ses illustres prédécesseurs Abraham Lincoln, Theodore Roosevelt, Woodrow Wilson, Lyndon Johnson ou Bill Clinton, venant pour certains des rangs républicains et, pour d’autres de ceux des démocrates.

    Son premier mandat en a été une preuve malgré les critiques provenant de gauche et le présentant comme un conservateur proche des thèses de la Droite et celles émanant de droite et le qualifiant de socialiste marxiste.

    Dès le premier jour de son entrée en fonction, il a tenté de travailler avec tous les élus, républicains et démocrates, et a accepté, afin de trouver des consensus acceptables pour tous, de mettre en place des réformes modérées et équilibrées, tant au niveau de l’assurance-santé, de la régulation financière que du plan de relance de l’économie américaine.

    Cette obsession centriste a sans doute été pour beaucoup dans les attaques virulentes dont il a fait l’objet et de la peur qu’il a suscité dans les rangs républicains s’il réussissait dans son entreprise (d’où l’obstruction permanente de ceux-ci et la volonté d’en faire un «one-term president» avant même son entrée en fonction).

    De ce point de vue, il représente le «véritable centrisme» à l’inverse de Mitt Romney.

    Ce dernier a toujours été un opportuniste qui s’est situé au centre (centre-droit) mais qui n’était pas du Centre. Toute sa carrière politique en est une preuve.

    Ainsi, il met souvent en avant ses qualités bipartisanes en ayant réussi, en tant que gouverneur de Massachussetts, à diriger un Etat où le Congrès était à 87% dominé par les démocrates.

    Mais si l’on reprend son parcours, il n’a pratiquement rien fait à part sa réforme de l’assurance-santé (celle qu’il renie aujourd’hui) parce qu’il a repris les thèses défendues par les démocrates qui ont alors accepté de travailler avec lui sur ce sujet.

    Quant à sa campagne électorale, elle est un condensé éloquent de son changement de cap continuel afin d’obtenir la seule chose qui l’intéresse en réalité, avoir le pouvoir et non le pouvoir de faire.

    Pendant les primaires républicaines, il a été souvent plus à droite que ses adversaires d’extrême-droite qui n’ont d’ailleurs pas hésité à le présenter comme une girouette opportuniste.

    Et, depuis son investiture, il n’a pas cessé de tenter de se recentrer en disant le contraire de ce qu’il disait quelques semaines auparavant.

    Dès lors, plus personne – dont de nombreuses personnalités républicaines - ne sait comment il va gouverner s’il est élu président des Etats-Unis.

    Beaucoup de commentateurs estiment qu’il devra composer avec les thèses jusqu’au-boutistes qu’il a défendues notamment sur l’assurance-santé, sur le rôle du gouvernement, sur les aides sociales, sur les relations internationales et sur les questions de société (comme la contraception et l’avortement).

    On serait tenté d’acquiescer à ce point de vue mais tout cela n’est qu’hypothèses qui peuvent très bien se révéler erronées, notamment si une majorité de républicains est élue à la Chambre des représentants (ce qui sera sans doute le cas) et au Sénat (ce qui ne devrait pas être le cas).

    Nous avons donc, d’un côté, un président sortant qui a démontré sans équivoque son attachement à une vision centriste de la politique et de la société et, de l’autre, un candidat républicain qui se situera, au mieux, au centre par opportunité.

    Le choix est donc clair. Si les Américains veulent avoir un président centriste, ils doivent réélire Barack Obama.

    Alexandre Vatimbella

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