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france - Page 15

  • Bayrou est-il en train de réussir une OPA sur… l’UDI?

    Les médias – qui accusent de leur côté la nature – ont horreur du vide, c’est bien connu.

    Et le vide, aujourd’hui au Centre, c’est cette Alternative rassemblant le Mouvement démocrate et l’UDI, ce «machin» comme l’aurait certainement baptisé une des références de François Bayrou, le général De Gaulle, qui se veut un instrument «coopératif» selon ses initiateurs.

    Une des raisons, mais loin d’être la seule et même la principale, de cette absence politique est que l’un d’entre eux, Jean-Louis Borloo, est en convalescence de longue durée.

    Du coup, les projecteurs (ou les veilleuses, tant les partis centristes sont, eux aussi, convalescents) se sont braqués sur le deuxième larron de la coopération centriste, François Bayrou.

    Les commentateurs avisés ont ainsi cru déceler la volonté de ce dernier de s’accaparer l’espace centriste (ce n’est pas nouveau) en profitant des déboires physiques de son partenaire-adversaire mais aussi de l’incapacité de l’UDI à créer une dynamique autour d’elle.

    Et c’est vrai que le président de ce qui reste du Mouvement démocrate en pleine décrépitude du fait des oppositions entre sa droite et sa gauche, pourrait bien réussir, ce qui semblait un non-sens il y a quelques mois encore, une OPA sur l’UDI et retrouver un avenir politique qui pourrait lui assurer une nouvelle candidature à la présidentielle en 2017.

    Le fait d’avoir réussi à imposer ses fidèles comme têtes de liste aux européennes (en particulier Marielle de Sarnez à Paris) en est une preuve solide.

    De même que les silences de ses «anciens» «nouveaux» «amis», toujours dans une détresse politique depuis leur fiasco de 2012 et leur suivisme de survie de Jean-Louis Borloo à qui ils n’ont jamais vraiment fait confiance.

    Les Arthuis, Lagarde, Morin et consorts sont prêts à se mettre derrière Bayrou comme ils se sont mis derrière Borloo si le président du Mouvement démocrate sait la jouer finement.

    D’autant plus si Borloo ne revient pas vite et si Yves Jégo continue à être chargé de «coordonner» pendant encore plusieurs mois la maison UDI.

    Bien entendu, il y a aura un peu de casse avec les départs de quelques uns des barons du parti comme Fromantin, Sauvadet ou Yade.

    Cependant, Bayrou doit également agir vite et risque dans cette précipitation de rater son coup.

    Ainsi, la décrépitude du Mouvement démocrate pourrait aboutir plus vite que prévu à une implosion comme le montre ce qui se passe actuellement à Marseille.

    Mais même si ce n’est pas le cas, la parti voulu par Bayrou pour être un soutien sans faille de ses ambitions présidentielles ne pèse plus grand-chose politiquement parlant.

    Ce qui reste au président du Mouvement démocrate, c’est sa légitimité présidentielle et ses 18,7% de 2007 qui demeurent une monnaie d’échange solide face à un Borloo incapable de se présenter à des élections nationales et à l’incapacité des autres leaders centristes à réunir sur leur nom plus de quelques points (et encore) dans les sondages.

    Mais l’absence d’une force politique crédible et d’élus sera, tôt ou tard, un handicap majeur pour François Bayrou.

    La bataille des municipales à Pau où il a décidé de se présenter (peut-être regrette-t-il maintenant de l’avoir fait) peut agir comme un accélérateur de son projet d’OPA s’il remporte la mairie à gauche depuis plus de quarante ans mais aussi comme un frein puissant à sa renaissance politique s’il échoue car il s’agirait d’un nouvel échec auprès des électeurs, peut-être celui de trop.

    Quoiqu’il en soit, ceux qui, au Centre, voulaient se débarrasser du «système Bayrou» qui est, selon eux, uniquement une entreprise personnelle où seule une poignée de fidèles d’entre les fidèles est récompensée, en seront peut-être pour leurs frais si l’OPA réussit.

    On n’en est pas encore là mais il est certain que ce retour presqu’en fanfare pose, en l’état, plus de questions pour les centristes qu’il n’en résout sur leurs capacités à séduire les Français, sur leur positionnement politique, sur leur aptitude à bâtir une vraie alternative crédible et sur une certaine déshérence faite d’allers-retours incessants et de plus en plus incompréhensibles pour ceux qui regardent vivre l’espace centriste en ce début de XXI° siècle.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les centristes, le retour de Sarkozy et le virage social-démocrate de Hollande

    Un journaliste sans doute «bien informé» ou prenant ses désirs pour des réalités, expliquait lors d’une de ses chroniques que Nicolas Sarkozy serait candidat en 2017 (ça, c’est pas une info!) et que pour cela il aurait besoin des voix centristes qu’il négocierait avec François Bayrou qui, entre temps, aurait «balayé» Jean-Louis Borloo de l’espace centriste selon l’analyse de l’ex-président de la république.

    Le retour à droite de François Bayrou permettant cet accord entre les deux tours (sans doute notre journaliste voit Bayrou à nouveau candidat, ce qui n’est sans doute pas une info, non plus!) contre certainement quelques strapontins à la mode du ralliement du Nouveau centre en 2007.

    C’est évidemment un possible scénario qui se base évidemment sur un fiasco de la refondation centriste dont profitera d’abord François Bayrou, pour récupérer ses anciennes troupes parties flirter quelques temps avec Jean-Louis Borloo, puis Nicolas Sarkozy, selon le vieux adage mitterrandien comme quoi le Centre n’est ni de gauche, ni de gauche, une phrase bien dans la conception politique d’un ancien homme d’extrême-droite.

    Un scénario d’autant plus plausible que les centristes ne sont pas très bien partis dans leur Alternative, ne suscitant guère un mouvement d’énorme sympathie dans l’opinion publique et ne parvenant pas à faire bouger les lignes, pour l’instant (il leur reste, il est vrai, encore du temps pour cela), le tout sur fond de chamailleries.

    Une autre voie serait, bien sûr, d’accompagner le «virage social-démocrate» de François Hollande en étant les possibles supplétifs d’une victoire de la gauche en 2017 avec un accord du même carat que celui que pourrait négocier Sarkozy.

    Il n’est pas plus inepte que le premier cité (politiquement parlant) mais se heurtera sans doute à l’incapacité de l’actuel président de la république à imposer la présence des centristes dans sa majorité à la gauche du Parti socialiste alors que l’alliance Droite-Centre a déjà, elle, une réalité concrète ne serait-ce, déjà, que dans la composition de l’UMP.

    Pour autant, ces deux scénarios marqueraient une nouvelle fois l’échec de l’édification d’un Centre indépendant, assez fort pour traiter d’égal à égal avec la Gauche ou la Droite dans des négociations afin de bâtir une nouvelle majorité où les thèses et les valeurs centristes seraient réellement prises en compte et où le(s) parti(s) centriste(s) serai(en)t capable(s) de les imposer car représentant une force politique majeure.

    On voit bien, en tout cas, comment à gauche et à droite on souhaite instrumentaliser, sinon les partis centristes, du moins l’espace centriste fin de récupérer les électeurs centristes mais également les électeurs modérés de droite et de gauche qui pourraient être tentés par un vote centriste.

    Cette stratégie n’est évidemment pas nouvelle.

    Elle profite de l’incapacité du Centre à «sécuriser» son espace politique avec une formation (centralisée ou confédérée) solide et un projet attrayant décliné dans un programme d’espoir capable de susciter une adhésion forte des Français.

    Depuis longtemps, je prétends que cela n’est pas une fatalité (et l’histoire nous l’a montré en France et dans le monde).

    Dès lors, la première tâche des centristes après les municipales et les européennes, sera, quel que soit le résultat de ces deux consultations populaires, de se mettre au travail dans le sens que je viens d’indiquer.

    Et cela sans se demander si Nicolas Sarkozy va revenir (oui, il va revenir!) ou si François Hollande va continuer à dériver vers une gouvernance centriste tout en ne franchissant pas certaines limites (oui, il le fera!).

    L’important pour le Centre n’est pas de vivre en autarcie, ni de fermer les yeux sur ce qui se passe ailleurs mais il est, d’abord, de s’intéresser à ce qu’il est, ce qu’il veut devenir et ce qu’il peut offrir aux Français.

    Le tout, débarrassé des petits arrangements entre faux amis.

    Un vrai challenge à la hauteur de la vision humaniste du Centrisme.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Dur, dur, d’être un centriste!

    Jean-Louis Borloo l’a dit, l’UDI ne votera pas la confiance au gouvernement sur le Pacte de responsabilité présenté par François Hollande que pourtant il a salué comme un tournant libéral du président de la république.

    De son côté, François Bayrou a expliqué que ce pacte allait dans la bonne direction (la sienne) mais qu’il était «trop tard» pour le soutenir alors que son alliance, le 5 novembre dernier (une éternité…) venait justement de ce François Hollande ne voulait pas faire ce qu’il vient de proposer de faire.

    Ceux qui aiment la clarté en politique en seront donc pour leurs frais…

    Bien sûr, pour l’instant, les propositions du président de la république ne sont que des mots et n’engagent, comme on le dit cyniquement, que ceux qui y croient.

    Mais si, demain, les actes suivent?

    Jean-Louis Borloo, donc, ne les soutiendrait pas au nom d’une «opposition constructive».

    Quant à François Bayrou, son «il est trop tard» signifierait-il que même si l’on prend les bonnes mesures, tout est déjà foutu?

    Si l’on comprend bien, il n’y a plus rien à faire et tout est figé ad vitam aeternam!

    On voit bien que les deux positions ne tiennent pas si l’on se considère centriste.

    Car les choses sont plus simples qu’on ne le présente et que l’on complique sciemment afin de justifier un positionnement qui va jusqu’à la contradiction (certains appellent cela la «politique»!!).

    Soit on est d’accord avec une politique spécifique ou des mesures particulières, on les supporte.

    Soit on n’est pas d’accord et on ne les supporte pas.

    Mais il est difficile de comprendre que, quand on est d’accord, on s’oppose!

    Ce n’est pas ce que l’on appelle une démarche responsable, consensuelle et équilibrée, des mots qu’utilisent souvent les leaders des partis centristes.

    D’autant que supporter des mesures ou une politique spécifique ne signifie pas ralliement ou allégeance à un projet politique global.

    Le propos ici n’est pas de dire si les partis centristes doivent s’allier au Parti socialiste ou à l’UMP.

    Dès lors, on aurait voulu voir une ouverture d’esprit un peu plus large sur le discours.

    Cela aurait été une démarche centriste.

    Oui mais, en l’occurrence, les centristes se sont mis eux-mêmes dans cette mélasse.

    D’un côté, il y a un Jean-Louis Borloo qui prétend que l’alliance naturelle du Centre ne peut se faire qu’avec la Droite (à l’exclusion de l’extrême-droite), c’est-à-dire quel que soit les propositions de cette dernière et de celles de la Gauche.

    De l’autre côté, il y a un François Bayrou qui disait, il y a encore peu, que le Centre ne devait pas faire alliance avec quiconque, indépendance rimant, selon lui, avec solitude (aujourd’hui, il défend la position de Jean-Louis Borloo au sein de l’Alternative).

    Du coup, ils se sont lié les mains car la seule bonne position en la matière est de revendiquer une totale indépendance politique tout en nouant, au moment des élections, des alliances avec le ou les partis qui sont le plus proche de vos thèses.

    Et, entre les élections, de supporter toute bonne initiative, notamment celles que l’on propose soi-même ou qui y ressemble étrangement…

    Si les centristes agissaient ainsi, alors ils pourraient non seulement saluer mais aussi soutenir les bonnes mesures qui viennent de droite et de gauche, c’est-à-dire celles qu’ils défendent et que la droite et la gauche leur piquent!

    Au lieu de cela, à force de ne pas savoir réellement où ils sont ou de courir après des accords électoraux pour ne pas couler, ils sont obligés à des circonvolutions parfois pathétiques où plus personne ne s’y retrouve et qui, malheureusement, décrédibilise le Centre et le Centrisme.

    Un dernier sondage pour les municipales montrent que seuls 10% des Français souhaitent la victoire d’une liste UDI ou MoDem.

    Ceci explique peut-être cela.

     

    Dans ces conditions, dur, dur d’être un centriste!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Refondation du Centre. L’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein

    On peut voir le rassemblement de l’espace centriste en cours comme un succès ou un échec. De même, on peut la considérer comme une vraie démarche politique ou comme un spectacle politicien indigne où des adversaires de la seconde d’avant sont devenus des amis à la vie à la mort de la seconde d’après afin de récupérer quelques pourcentages et quelques sièges lors des prochaines élections.

    C’est la sempiternelle histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein.

    Analyse rapide en ce mois de février alors que les élections municipales puis les européennes se profilent à l’horizon.

    - Succès ou échec?

    Après un succès d’estime dans les médias (mais pas dans les sondages), l’Alternative (UDI + MoDem) n’a pas réenchanté la politique ni bouleversé le paysage politique français.

    Pire, il semble bien que l’«organisation coopérative» soit tombée dans les chicaneries politiciennes et les querelles de personnes.

    Les propos de François Bayrou sur Rama Yade et la réponse de celle-ci (voir L’Humeur du Centriste) ne sont qu’une illustration parmi d’autres d’un climat, sinon délétère, du moins loin d’être amical.

    Etait-ce prévisible?

    A voir François Bayrou et ses fidèles lieutenants chanter les louanges du rassemblement des partis centristes comme les nouveaux convertis on avait ressenti un certain malaise en novembre dernier. Ceux-là même qui espéraient un strapontin dans un gouvernement socialiste tel Robert Rochefort étaient désormais les plus critiques de François Hollande, encore plus rentre dedans que les membres de l’UDI.

    Mais de l’eau a passé sous les ponts et le Mouvement démocrate, comme l’ont bien noté quelques observateurs aiguisés, a montré sa vraie nature, celui d’un rassemblement de militants venus d’horizons divers, unis uniquement derrière un projet personnel, celui de François Bayrou de devenir président de la république.

    Les alliances à géométrie variable (de l’UMP au Parti communiste!) du MoDem aux municipales en sont un exemple emblématique.

    Du coup, il y a autant de positionnements politiques au Mouvement démocrate qu’il y a de militants (dont le nombre, de l’aveu même des dirigeants du parti, est en chute libre).

    In fine, on ne sait pas très bien quelle part du Mouvement démocrate s’est alliée avec l’UDI: 20%, 50%, 60%?!

    De son côté, l’UDI qui devait être le grand vainqueur du rassemblement centriste, a très mal géré la création de l’Alternative.

    Car c’est bien du ralliement de François Bayrou dont il était question au départ alors qu’il semble bien, aujourd’hui, de savoir si Jean-Louis Borloo va pouvoir résister à la nouvelle OPA de Bayrou sur l’espace centriste.

    Car l’UDI n’a, pour l’instant, strictement rien gagné dans l’affaire et les latitudes laissées au Mouvement démocrate font de ce dernier, étonnamment, le «gagnant» du rassemblement centriste.

    En fait, cela démontre surtout que cette refondation du Centre s’est bâtie sur un double-échec – échec du Mouvement démocrate dans sa tentative de porter Bayrou à l’Elysée, échec de l’UDI a bâtir une formation centriste forte – plutôt que sur une double dynamique du succès.

    Du coup, pouvait-on espérer mieux à court terme?

    Cela ne veut pas dire qu’un double-échec ne peut pas se transformer en succès dans les années à venir, surtout en politique.

    - Vraie retrouvailles ou rabibochage de façade?

    Les militants de l’UDI et ceux du Mouvement démocrate ont de réelles convergences de vues et ils partagent souvent des valeurs identiques.

    Mais ils ont également d’aussi réelles divergences.

    De plus, ceux de l’UDI sont souvent d’anciens UDF déçus par Bayrou alors que ceux du Mouvement démocrate sont souvent des inconditionnels de ce même Bayrou.

    En outre, les leaders de l’UDI sont pratiquement tous d’anciens lieutenants de Bayrou qui l’ont quitté à cause de divergences sur la ligne politique mais aussi à cause de sa personnalité et de son entourage.

    Lors des retrouvailles de novembre 2013, on s’est congratulé et on est tombé dans les bras les uns des autres.

    Mais cela n’a eu qu’un temps.

    Depuis, les critiques et les distances ont réapparu, ce qui est normal puisque rien n’avait été purgé.

    Pour autant, l’UDI et le Mouvement démocrate, pour avoir une chance de peser dans le débat politique, doivent faire vivre l’Alternative et y vivre.

    Donc, derrière le rabibochage de façade, il y a de vrais enjeux politiques pour les deux formations qui seront peut-être un ciment plus puissant qu’une convergence de pensée et d’action.

    Encore une fois, le juge de paix sera le double rendez-vous électoral de cette année, les municipales et les européennes.

    Si les résultats sont mauvais, l’Alternative aura sans doute des lendemains d’élections plus que difficiles.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre, l’antidote à la «dépression française»

    Le changement de cap de François Hollande vers une social-démocratie, la montée du Front national, l’émergence de mouvements populistes et poujadistes, de la «Manif pour tous» à «Jour de colère» ainsi que la défiance des citoyens face au politique couplée avec la crainte de l’avenir, tout cela semble augurer d’une possible recomposition du paysage politique français.

    Celle-ci pourrait prendre deux directions totalement antinomiques à première vue.

    La direction positive se ferait par un rapprochement des positionnements des partis dits «de gouvernement» et «responsables».

    Ainsi, dans la vision d’une démocratie libérale consensuelle, c’est-à-dire où les forces politiques principales partagent des valeurs communes et des principes communs, de la Gauche à la Droite en passant par le Centre, on parlerait enfin le même langage sans pour autant s’entendre sur sa mise en œuvre, la démocratie nécessitant un débat politique contradictoire.

    La direction négative accoucherait d’un renforcement des forces antidémocratiques, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, flirtant avec la précarité née des difficultés économiques et sociales que nous traversons, du refus violent de la mondialisation montante parée de tous les défauts, couplés à des postures identitaires sur fond de racisme et de rejet «anti-autre».

    Le tout avec le développement de manière dangereuse de l’autonomie de l’individu qui rendrait ce dernier de moins en moins responsable, de plus en plus égocentrique, de plus en plus assisté, de moins en moins respectueux, de plus en plus insatisfait, revendiquant de plus en plus de «droits à» à son seul profit.

    Nous serions donc dans l’ère de la défiance si l’on écoute les commentateurs de divers bords, surtout si l’on analyse les études d’opinion qui foisonnent sur le sujet comme, par exemple, celle que réalisent à périodes répétées le Cevipof de Sciences Po Paris et l’institut Opinionway (1) ou celle d’Ipsos-Steria (2).

    La France serait même dans une «dépression collective» a même titré le quotidien Le Monde.

    Explications.

    Après avoir renvoyé la Droite à ses chères études (et en ne lui faisant toujours pas confiance pour diriger le pays), les Français s’apprêtent à faire de même avec la Gauche et un président qui détient le record d’impopularité dans le V° République sans que l’on sache qui la remplacera.

    La «Crise» avec un grand C serait la cause numéro un de cette défiance selon les analystes.

    Elle ne serait pas qu’économique (bien que cela en serait l’élément principal) mais aussi social, sociétale et culturelle, le tout dans une société démocratique en manque de repères et de lien social avec la montée d’un individu de plus en plus autonome et de moins en moins responsable et respectueux.

    Un tableau bien noir qui n’est pas que français même si notre pays a ses spécificités qui le rendent parfois encore plus sombre…

    Si le Centre a, depuis longtemps, mis en garde contre le délitement du lien social et l’affaiblissement des valeurs démocratiques, réclamant que les responsables politiques agissent afin que des cassures et des ruptures soient évitées le plus possible afin de ne pas mettre à mal le vivre ensemble, ce qui est une perspective d’autant plus catastrophique qu’elle est en passe de se réaliser, il doit également aujourd’hui prendre acte que la situation a continué à se détériorer.

    Dès lors, les partis centristes doivent se positionner comme les garants de cette démocratie représentative et délibérative qui est la seule capable d’être au jour d’aujourd’hui le régime de la meilleure société possible.

    Néanmoins, il est urgent de la régénérer par des pratiques et un fonctionnement qui lui redonne une image positive auprès des citoyens.

    En effet, 69% des Français disent que la démocratie ne fonctionne «pas très bien» ou «pas très bien du tout» selon le sondage Cevipof-Opinionway. Un chiffre qui monte à 78% («le système démocratique fonctionne plutôt mal en France, j’ai l’impression que mes idées ne sont pas bien représentées») pour une enquête Ipsos-Steria de janvier 2014.

    De même, 92% veulent que l’on réforme le système capitaliste (46% en profondeur, 46% sur quelques points).

    Heureusement, la tâche n’est pas insurmontable, loin de là, car les Français sont encore très attachés à la démocratie, 97% estimant qu’il est «très important ou important» de «vivre en démocratie et avoir le droit de vote» selon un sondage de l’agence Mediaprism réalisé en octobre 2013 (3).

    Sans oublier les 99% qui estiment «très important ou important» d’«être libre de penser er d’agir» et de «pouvoir vivre en paix, sans guerre mondiale depuis 70 ans».

    Ce résultat va de pair avec le 83% des Français qui affirment selon l’enquête Cevipof que «la démocratie peut poser des problèmes, mais c’est quand même mieux que n’importe quelle autre forme de gouvernement».

    Dans le même sens, 63% disent que le vote aux élections est le meilleur moyen de se faire entendre.

    C’est donc de la vraie réforme que les Français demandent, à la fois, dans la manière de gouverner, dans la nécessité de rendre la société plus juste et dans l’importance de donner plus de liberté à ceux qui entreprennent.

    Des préoccupations au cœur de la vision du Centrisme.

    Les centristes ont donc un rôle déterminant à jouer d’autant que 73% des Français estiment que les notions de «droite» et de «gauche» «ne veulent plus rien dire».

    Dans cette recomposition politique, les idées du Centre doivent permettre de réconcilier les Français avec leur société et les valeurs qui l’animent.

    De même, étant viscéralement un réformisme et un progressisme, le Centrisme, par le juste équilibre, est à même de proposer les réformes nécessaires au pays.

    Dès lors, les partis centristes doivent, sans se rallier à la Droite ou la Gauche, sans brandir l’Union nationale à tout va, être les véritables moteurs de la nouvelle démocratie qui doit émerger le plus rapidement possible.

    Le Centre possède tous les outils pour traiter cette dépression de la société française. Mais il faut qu’elle ait les hommes et les femmes capables de relever cet important défi. Et, pour l’instant, les partis centristes, à l’instar de toutes les autres formations politiques, n’ont pas démontré qu’ils les possédaient ce que déplorent les Français dans toutes les enquêtes d’opinion.

    Alexandre Vatimbella 

    Voir le site Le Centrisme

     

    (1) 5° vague du Baromètre Cevipof-Opinionway réalisée par internet du 25 novembre au 12 décembre 2013 auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus de 1803 personnes

    (2) Enquête Ispos-Storia réalisée par internet du 8 au 14 janvier 2014 auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus de 1005 personnes

     

    (3) Sondage Médiaprism réalisé par internet du 2 au 8 octobre 2013 auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus de 1057 personnes

  • Toute mesure centriste est bonne à prendre

    Saint-Thomas d'Aquin disait «Ne regarde pas à celui qui parle, mais tout ce que tu entends de bon, confie-le à ta mémoire».

    En le paraphrasant, on pourrait ajouter «Ne regarde pas à celui qui agit, mais tout ce que tu vois de bon, supporte-le».

    Une maxime qui s’applique très bien à la vision centriste de la politique qui refuse le sectarisme et les extrêmes afin de rechercher le juste équilibre.

    Car, oui, pour le bien du pays et de sa population, toute mesure centriste est bonne à prendre.

    Si l’on parle de cela, c’est évidemment après la conférence de presse de François Hollande du 14 janvier où il a paru infléchir sa politique économique.

    Du coup, de nombreuses personnalités centristes ont indiqué que les paroles allaient dans le bon sens et qu’elles seraient prêtes à supporter les actes s’ils suivaient.

    Les analystes politiques ont alors expliqué que l’Alternative qui regroupe l’UDI et le Mouvement démocrate, se trouvait devant un dilemme, elle qui se revendique dans l’opposition et dans une «alliance naturelle» avec la Droite.

    De même, ils ont pointé que des membres de l’UMP comme l’ancien premier ministre de Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, emboîtait le pas, créant, selon eux, une certaine zizanie dans le parti de droite.

    Au-delà de cet épisode conjoncturel dont on ne sait pas, au jour d’aujourd’hui, s’il redessine réellement la politique de François Hollande vers un social libéralisme, voire un libéralisme social et s’il débouchera, in fine, sur une reconfiguration du paysage politique français au cas où le Parti socialiste fait sa mue dans la foulée, on peut évoquer le positionnement des partis centristes qui est toujours interrogé lorsque les partis de droite ou de gauche se rapprochent de leurs thèses.

    Bien sûr, les leaders centristes ont rappelé qu’ils se trouvaient dans l’opposition, qu’ils n’avaient pas vocation à rejoindre la majorité présidentielle mais qu’ils faisaient de l’opposition constructive et qu’ils supporteraient toute initiative qui va dans le bon sens, c’est-à-dire dans le sens qu’ils défendent.

    Pour autant, des membres de l’UMP non-centriste ont dit la même chose et c’est le moins que l’on puisse attendre des femmes et des hommes politiques dans une démocratie où le compromis n’a jamais été et ne doit jamais être un gros mot.

    D’ailleurs, de nombreux textes, lors de chaque législature, sont votés par l’ensemble des députés ou des sénateurs.

    Ce dont il faut parler, c’est le positionnement du Centre.

    Si le rapprochement Borloo-Bayrou semble l’avoir déplacé vers la Droite, les centristes ne peuvent pas ignorer que leurs valeurs mais aussi leur électorat, en partie, demande un positionnement responsable et que ce dernier passe par une indépendance non-négociable.

    Rappelons qu’indépendance et alliance sont deux choses différentes, ce que François Bayrou ne voulait pas reconnaître pendant des années.

    Dès lors, être indépendant durant toute une législature ne veut pas dire que l’on est dans l’isolement et que l’on doit refuser toute alliance au moment des élections avec ceux de qui ont se sent le plus proche et avec qui on conclue un accord programmatique.

    Si les partis centristes ne sont pas les moteurs d’une démocratie apaisée et consensuelle, ils portent alors la coresponsabilité avec les partis de droite et de gauche d’un climat tendu et délétère qui aboutit à faire monter les forces et les opinions extrémistes.

    Mais cette mission qui incombe au Centre ne doit jamais tourner à l’opportunisme et à la compromission.

    C’est un juste équilibre qu’il faut trouver, là aussi…

    Alexandre Vatimbella

     Voir le site Le Centrisme

     

     

  • L’Alternative et les fractures ouvertes du Centre

    Il y a peut-être des gens qui pensaient ou qui faisaient semblant de penser que la refondation du Centre serait une simple formalité, puisqu’il s’agissait, selon eux, de réunir une même famille politique dispersée contre son gré.

    Ils avaient sans doute oublié ce qu’est le Centre et l’espace centriste.

    D’abord, l’espace centriste n’est pas un lieu unifié à l’instar des espaces de la Gauche et de la Droite.

    Même s’il y a moins de différences entre l’extrême-gauche et la Gauche ainsi qu’entre l’extrême-droite et la Droite, le spectre qui va du centre-gauche au centre-droit ne consiste pas en de simples postures politiciennes et opportunistes mais dans un débat d’idées.

    Dès lors, il n’était pas évident de décréter une union entre un Mouvement démocrate qui penchait de plus en plus vers le centre-gauche (et qui recrutait des militants sur ce positionnement) et une UDI qui se définissait comme une confédération de centre-droit, recherchant ses racines dans l’UDF de 1978.

    C’est le contraire qui eut été étonnant.

    Ensuite, le Centre.

    Si le Centrisme est une pensée politique que l’on peut assez bien définir avec ses métavaleurs et ses métaprincipes, même si elle demeure en éternelle construction comme toute autre pensée politique, le Centre, lui, fédère avant tout des hommes et des femmes indépendants qui se méfient des appareils et des organisations qui limitent leur liberté.

    Ayant fait ces rappels nécessaires, on peut dès lors comprendre, en mélangeant cela avec les arrière-pensées bassement politiciennes et les ambitions personnelles légitimes, que l’«organisation coopérative» inventée par Jean-Louis Borloo et François Bayrou n’allait pas, d’un coup de baguette magique, fédérer sans accros des centristes divers et variés, jaloux de leurs indépendances.

    Se greffent évidemment à tout cela les fractures ouvertes entre centristes qui ne se refermeront pas aussi vite que certains l’espèrent et qui resteront encore bien présentent comme d’autres le redoutent.

    Si l’on prend la nébuleuse centriste depuis 1998, on y voit beaucoup trop de confrontations, de scissions, de batailles d’égo et de fâcheries puériles, en tout cas, bien plus que des rapprochements et des réunions.

    Qui peut oublier, par exemple, que le fondateur de l’UDF, Valéry Giscard d’Estaing est membre aujourd’hui de l’UMP de par ses inimitiés avec François Bayrou?

    Qui peut oublier que l’UDF, avant de devenir le Mouvement démocrate, s’est vidé, en vagues successives, de nombre de ses leaders et militants, certains allant à l’UMP, d’autres créant le Nouveau centre, d’autres encore se retrouvant dans d’autres partis ou en créant de nouveaux.

    Qui peut oublier que le Nouveau centre a été, dès sa fondation aussi peu uni que l’est un parti socialiste, ce dernier ayant malgré tout une discipline qui n’existe même pas dans la formation centriste?

    Qui peut oublier que la plupart des leaders de l’UDI d’aujourd’hui sont les anciens bras droits de François Bayrou et que beaucoup demeurent et demeureront encore longtemps incapables de lui pardonner ce qu’ils considèrent comme une trahison (lui-même estimant que ce sont eux les traitres)?

    Et ce ne sont que quelques unes des questions qui risquent d’empoisonner l’Alternative pour longtemps…

    Bien évidemment, il faut faire avec et avancer pour bâtir un Centre où les différences idéologiques ne sont pas aussi profondes que cela et permettent tout de même de mettre sur pied une confédération qui ait un sens politique réel, à la fois sur la forme et sur le fond.

    Néanmoins, être amnésique sur toutes ces fractures encore ouvertes n’est pas un comportement responsable qui permettra de résoudre les défis qui se posent à cette refondation centriste.

    Jean-Louis Borloo et François Bayrou avaient espéré que leur baguette magique du 5 novembre dernier ferait table rase d’un passé qui demeure encore un présent.

     

    Leur croyance est sans doute la plus dangereuse qui soit pour une vraie refondation entre partis centristes.

    Alexandre Vatimbella 

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • L’année du Centrisme en France. 2013, une refondation du Centre tant attendue en chantier

    A l’orée de 2013, nous disions que celle-ci serait une année décisive pour le Centre et les partis centristes dans la reconstruction d’un espace centriste après la déculottée des élections présidentielles et législatives de 2012.

    Une année sans élections nationales qui devaient permettre l’amorce de tentatives de rapprochement des centristes comme de celles de positionnements politiques spécifiques sans autre pression que de se préparer à 2014 et aux scrutins municipal et européen.

    Tout cela a eu lieu comme prévu avec une réunion entre l’UDI de Jean-Louis Borloo et le Mouvement démocrate de François Bayrou même si les interrogations demeurent sur sa pertinence et sa durée.

     

    L’Alternative ou plutôt «UDI-MoDem: le Centre, l’Alternative» qui est la vraie dénomination de cette «organisation coopérative» a donc vue le jour le 5 novembre dernier devant un parterre de journalistes qui ont assisté à un show d’un François Bayrou très à l’aise et à une intervention bien pâle d’un Jean-Louis Borloo emprunté, se succédant à la tribune pour annoncer leur union.

    Celle-ci a été pour le moins rapide à se conclure, trop rapide pour certains centristes, que ce soit du côté de l’UDI ou du Mouvement démocrate, qui craignent une alliance superficielle et sans consistance, surtout uniquement électoraliste.

    Si l’on peut effectivement se demander qu’elle est la véritable assise politique et programmatique de l’Alternative, tant les discussions ont été nébuleuses et tant les discours demeurent éloignés sur certaines questions, il est évident que l’alliance des deux partis du centre de l’échiquier politique français est électoraliste, plus une question d’existence même, si ne ‘est encore existentielle, tellement les résultats des sondages concernant l’UDI et le Mouvement démocrate demeurent désespérément médiocres.

    D’ailleurs, une première réponse sur les capacités de l’Alternative d’en être vraiment une face au PS et à l’UMP (l’allié «naturel») a été donné dans l’incapacité dans de très nombreuses villes de voir l’UDI et le MoDem s’alliés dans une liste commune uniquement centriste pour les prochaines municipales et devant faire alliance dès le premier tour avec l’UMP.

    Paris est évidemment le cas emblématique de ces difficultés de peser politiquement et électoralement tout en étant une épine dans le pied de l’UMP qui craint que les listes de l’Alternative, que ce soit aux municipales ou aux européennes, permettent au Front national de devancer la formation de droite.

    L’Alternative serait donc, pour l’instant, plus forte par son pouvoir de nuisance que par son pouvoir d’attraction.

    Cette analyse sera évidemment au cœur des commentaires sur les résultats des deux échéances électorales de 2014.

    Encore un mot sur cette «organisation coopérative» qui a permis à l’UDI et au Mouvement démocrate de s’unir. Jusqu’à maintenant, elle n’a pas réussi à débaucher plus que quelques personnalités éparses chez les centriste de l’UMP (comme Pierre Méhaignerie) et aucune du côté du centre-gauche.

    De ce point de vue, son pouvoir d’attraction à l’intérieur même de la mouvance centriste est demeuré très limité en 2013.

     

    François Bayrou n’y arrive plus, Jean-Louis Borloo n’y arrive pas encore

    On avait laissé, fin 2012, un François Bayrou battu et en plein doute mais pas encore résigné à abandonner son «indépendance», d’un côté, et de l’autre, un Jean-Louis Borloo plein d’espoirs, affirmant avoir conquis son «indépendance» mais toujours aussi velléitaire.

    Le premier avait perdu les présidentielles et les législatives, ne parvenant pas à être le partenaire qu’il rêvait d’être de François Hollande et de la Gauche tout en continuant à perdre des troupes au centre.

    Le second avait bien mis en place l’UDI en récupérant des partis centristes en plein désarroi et déliquescence mais tardait à s’imposer comme chef d’autant que son positionnement politique demeurait flou (de droite, de centre-droit, de droite modérée, du centre, radical, républicain?).

    Un an après, François Bayrou a perdu le match de la prééminence au centre de l’échiquier politique et tente de gagner celui du leadership dans le nouvel ensemble de l’Alternative.

    Jean-Louis Borloo a bien gagné le match de la prééminence au centre mais il a été incapable de s’imposer comme le leader «naturel» des centristes.

    La bataille du leadership au centre a, néanmoins, été lancée en 2013 avec la création de l’Alternative.

    Le gagnant sera, évidemment dans notre système constitutionnel de la V° République, celui qui représentera cette Alternative (si elle existe encore…) à la présidentielle de 2017.

    Au vu de ce qui s’est passé en 2013 et notamment les deux derniers mois de l’année, François Bayrou a pris une petite avance médiatique sur Jean-Louis Borloo. Pas sûr, en revanche, qu’il soit encore capable de mobiliser des troupes dans quatre ans pour être un outsider crédible à la présidentielle après, rappelons-le, trois tentatives ratées où il n’a jamais pu se qualifier pour le deuxième tour malgré son bon score de 2007.

     

    Hervé Morin cherche une porte d’entrée, Jean-Christophe Fromantin une porte de sortie

    Chez les seconds couteaux centristes qui se retrouvent dans l’Alternative, deux sont en porte-à-faux pour des raisons diamétralement différentes.

    Il y a d’abord Hervé Morin, le président du Nouveau centre et vice-président de l’UDI qui ne parvient pas à exister face à Bayrou et Borloo et ce, malgré des déclarations à l’emporte-pièce et parfois surréalistes, afin d’attirer l’attention des médias.

    Incapable d’exister de manière autonome lorsqu’il était à l’UDF de Bayrou, ministre de la Défense sans grands pouvoirs de Nicolas Sarkozy, chef très contesté d’un Nouveau centre incapable de se structurer en grand parti, second rôle à l’UDI face à un homme qu’il déteste, Jean-Louis Borloo, son avenir semble assez bouché.

    Sans oublier ses déboires lors de la présidentielle de 2012 (1% d’intentions de vote ou moins, incapacité de réunir les 500 signatures nécessaires pour se présenter alors que Jacques Cheminade y parvint).

    On le comprend, 2014 sera une année cruciale pour Morin s’il ne veut pas disparaître des écrans radars de la politique spectacle et se cantonner à être un «simple» député du département de l’Eure.

    Pour Jean-Christophe Fromantin, 2014 est également l’année de tous les dangers où il va devoir s’affirmer comme un homme politique de premier plan, capable de se faire (re)connaître au-delà de sa ville de Neuilly-sur-Seine et de voler de ses propres ailes tellement sa présence à l’UDI semble incongrue.

    Les prochaines municipales vont être son premier test. On se rappelle qu’il avait réussi contre toute attenter à enlever la mairie aux proches de Sarkozy, le «parrain» politique de la ville et alors fraîchement élu président de la république, lors des municipales de 2008 avec une liste indépendante de droite.

    Fromantin est devenu ensuite député en 2012 tout en rejoignant l’UDI et devenant le responsable du projet politique.

    Tout semblait lui sourire. Mais l’homme est un loup solitaire avec des idées bien arrêtées qui sont souvent fortement éloignées de celles de Jean-Louis Borloo, son président, et même de celles du Centre.

    Il y a donc de l’eau dans le gaz, d’autant qu’il a combattu et qu’il combat toujours avec une grande énergie la mise en place de l’Alternative et le rapprochement avec Bayrou, homme pour lequel il n’a aucune sympathie, ce qui est un euphémisme.

    De l’autre côté, l’UMP veut lui faire payer sa transgression de 2008.

    Du coup, il pourrait être un des grands perdants de l’année qui vient.

    Mais s’il gagne ses challenges alors il prendra sans doute une nouvelle dimension politique, pas forcément au centre de l’échiquier politique malgré tout.

    Reste, pour autant, à ce qu’il développe un discours politique plus consistant.

     

    Jean-Christophe Lagarde, éternel espoir?

    Le député-maire de Drancy avait réussi une année 2012 particulièrement prometteuse en créant une formation politique (FED) et en étant un des artisans principaux de la création de l’UDI aux côté de Jean-Louis Borloo.

    Celui qui est vu comme un espoir du Centre depuis plusieurs années a, malgré tout, eu du mal à sortir du lot en 2013.

    Evidemment, la faiblesse des partis centristes ne permet pas une exposition médiatique forte mais Jean-Christophe Lagarde est demeuré dans l’ombre de Jean-Louis Borloo même s’il a critiqué plusieurs fois le manque de consistance politique de ce dernier.

    Et la création de l’Alternative, le voit maintenant derrière, non seulement, Borloo mais aussi Bayrou.

    Dès lors, l’année qui vient de passer n’aura pas été celle de son éclosion sur la scène politique. Pire, elle pourrait annoncer son déclin s’il ne trouve pas l’énergie nécessaire pour exister face à ses deux rivaux.

     

    - Quid des centristes de l’UMP

    Devant le rapprochement de l’UDI et le Mouvement démocrate, plusieurs centristes de l’UMP ont marqué leur intérêt mais pas plus. Peu d’entre eux ont rejoint la nouvelle entité qui ne deviendra attrayante que si elle obtient des résultats électoraux.

    Mais si Jean-Pierre Raffarin ou quelques autres se sont montrés affables avec l’Alternative, d’autres comme Jean-Philippe Daubresse, ont musclé leurs discours qui a plus à voir désormais avec celui de la droite dure que du centre-droit, rappelant que les opportunistes au centre de l’échiquier politique sont toujours d’actualités...

    Pour autant, en 2013, l’UMP n’a globalement pas perdu ses centristes ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour l’Alternative qui doit absolument en convaincre un certain nombre en 2014 pour passer un cap politique indispensable.

     

    - Où sont les nouvelles têtes?

    Soyons clairs et succincts, il n’y a eu aucune nouvelle tête centriste qui a émergé en 2013.

    Ce sont plutôt les vieux de la vieille qui ont tenu le haut du pavé, de Borloo à Bayrou en passant par Raffarin.

    Dans ce registre (même si on ne voit poindre aucune tête particulière), vivement 2014!

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • La démocratie nécessite un vrai service public d’information

    L’information – tout comme la transmission du savoir – est au cœur de la démocratie représentative que défendent le Centre et le Centrisme.

    Sans information, le citoyen ne peut ni connaître ses droits, les faire valoir et les exercer, ni savoir dans quel monde il vit.

    Sans un citoyen informé par de citoyen libre et égal.

    Il ne peut être, non plus, considéré comme une personne responsable, cette qualité nécessitant d’être correctement informé.

    Donc pas de démocratie autre que formelle.

    Il faut donc garantir la liberté d’expression mais aussi le droit à l’information du citoyen.

    Cela passe par une garantie d’une presse libre mais aussi par un devoir de la société d’informer ses membres.

    C’est pourquoi, dans la plupart des démocraties comme la France, les Etats-Unis, la Grande Bretagne, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et bien d’autres, il existe, à côté d’un secteur privé de l’information, un secteur public, prolongement naturel du service public de l’éducation.

    Mais ce secteur public d’information a montré, au fil des ans, ses limites.

    D’abord une limite politique puisqu’il est géré par l’Etat (et parfois même par le gouvernement en place) donc il est toujours plus ou moins soupçonné d’être relativement proche du pouvoir en place, tout au moins de partager la même vision, même si ces reproches sont exagérés.

    Ensuite une limite déontologique puisque, se confrontant au secteur privé, il doit, pour survivre, adopter nombre des pratiques de ce dernier pour vendre son information (et ses divertissements) afin de faire de l’audience, ce qui n’est absolument pas sa finalité.

    Résultat, le citoyen n’a pas à sa disposition une information de qualité, sans fioritures et sensationnalismes, parlant du fond de ce qui est essentiel pour accomplir son devoir de membre éclairé de la communauté.

    Il faut donc un véritable service public d’information (ce qui suppose, par ailleurs, qu’il ne délivre que de l’information et ne s’occupe pas du divertissement).

    Libre, indépendant, gratuit, déontologiquement inattaquable, voilà l’absolu nécessité de l’absolu nécessaire service public d’information pour informer le citoyen et lui permettre d’être suffisamment éclairé pour choisir ses représentants et pour contrôler leur action ainsi que pour être capable de comprendre le monde dans lequel il vit afin d’être acteur responsable de sa vie.

    Or, aujourd’hui, ce n’est pas le cas. On peut même dire que cela n’a jamais été le cas malgré ce que prétendent les esprits chagrins qui regrettent l’époque flamboyante de la presse écrite, oubliant que depuis toujours la majorité des titres font du sensationnel et de la sélection d’information pour des motifs partisans, ce qui n’a rien à voir avec le devoir d’informer.

    Mais la publicité et l’impératif de racoler le lecteur, deux nécessités pour faire vivre économiquement parlant, un média, ne peuvent pas aboutir à autre chose.

    Reste que la liberté de la presse est une condition sine qua non de la démocratie.

    Tout le monde doit pouvoir dire et écrire ce qu’il pense.

    Néanmoins, le citoyen a aussi le droit de pouvoir trouver un endroit où il pourra s’informer de la manière la meilleure possible et la plus «objective» possible, le tout, évidemment, «gratuitement».

    Ce service public d’information subventionné et financé par divers moyens n’aura aucunement pour objectif de phagocyter à son profit l’information mais d’être, à côté de la presse et des médias libres, un organe qui délivre une information nécessaire au citoyen libre et responsable.

    Il est important de dire que l’information a toujours été prise entre, d’une part, la propagande d’organisations publiques ou privées et, d’autre part, une vision spectaculaire et commerciale permettant aux entreprises de presse d’exister et de faire des profits.

    Ceux qui parlent d’un âge d’or de la presse où celle-ci aurait agi dans le seul but d’informer objectivement, ont la mémoire bien courte ou un manque criant de connaissances historiques dans ce domaine.

    Bien entendu, l’accélération technologique a permis à l’information de pouvoir être plus rapide et de se démultiplier.

    Cependant, réduire la problématique à l’apparition des stations de radios et des chaînes de télévision d’information en continue ainsi que du média internet est une contrevérité.

    Tout au plus peut-on dire que les problèmes inhérents à son fonctionnement, à son domaine d’intervention et aux attentes de ses clients ont suivi la même courbe exponentielle que celle de la multiplication des médias et de l’information.

    Il n’en demeure pas moins que ces problèmes sont constitutifs même de l’information et de sa possible manipulation.

    Le médiateur, l’informateur, chargé d’être le lien entre l’information et l’informé peut avoir de multiples raisons de dire certaines choses et d’en cacher d’autres.

    N’est-ce pas ce que nous faisons nous-mêmes dans notre communication avec les autres?!

    Mais, dans le cas qui nous intéresse, il doit pouvoir y avoir une source d’information qui tente d’être la plus neutre et la plus objective possible.

    Car l’information ne peut pas être qu’un produit commercial comme un autre que l’on peut malaxer comme l’on veut afin de pouvoir la vendre à n’importe quel prix et de n’importe quelle manière.

    C’est ce qui justifie ce service public.

    Celui-ci ne doit évidemment pas être ni «la voix de la France», ni même «info France» mais un organisme totalement indépendant chargé de délivrer une information citoyenne pour ceux qui la veulent, sans pressions commerciale et/ou partisane.

    Ce n’est évidemment pas un service qui se substitue aux médias actuels mais qui vient en complément de ceux-ci, qui s’ajoute à eux.

    Il ne sera la propriété ni de l’Etat, ni même des journalistes qui y travaillent mais de la collectivité nationale.

    Il sera régi par une règle déontologique stricte à laquelle veillera un organisme de tutelle élu au suffrage universel.

    On comprend que cette solution n’est pas parfaite (il n’en existe malheureusement pas) mais elle est la moins mauvaise.

    Ainsi, la liberté de la presse sera conservée comme un bienfait inestimable de la démocratie.

    Mais il existera aussi cette source d’information indispensable à la citoyenneté réelle et effective.

    Reste à trouver la volonté politique.

    N’oublions pas, à l’attention de tous les esprits chagrins, que personne ne sera obligé de lire, écouter ou regarder les informations de ce service public.

    Enfin et surtout, si nous continuons dans les dérives actuelles, nous risquons d’aboutir à ce que l’information ne soit plus qu’un produit de même nature que le divertissement.

    Et nous n’aurons plus que des consommateurs et plus de citoyens.

    Voilà bien le rêve de tous les apprentis dictateurs.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Pessimistes et déclinistes les Français demeurent démocrates

    Plusieurs sondages récents donnent un panorama intéressant de l’état d’esprit actuel des Français.

    On pourrait le résumer en disant que ceux-ci sont des pessimistes (66% estiment l’identité de la France menacée) déclinistes (à 73%), concernés (93% sont attachés à la France) et préoccupés (à 52%) par la situation actuelle du pays et par la leur, personnelle, mais qu’ils demeurent combatifs (à 54% contre seulement 15% résignés) et attachés à la démocratie ce qui n’est pas sans importance dans une période troublée où les populismes tentent de récupérer l’angoisse et la colère de la population à leur profit et pour leurs idéologies obscurantistes.

    Ainsi, pour l’enquête CSA (1), dont sont extraits les chiffres ci-dessus, 57% des Français estiment que le «moyen d’action le plus efficace pour faire entendre leur voix ou leurs opinions» est le droit de vote.

    Toujours selon cette enquête, 72% d’’entre eux estiment qu’être Français aujourd’hui c’est être attaché «aux valeurs de la République: Liberté, Egalité, Fraternité».

    Une enquête de l’agence Mediaprism (2) citée par Le Figaro magazine nous apprend, par ailleurs, que 99% des sondés estiment que pour avoir confiance en l’avenir il faut «être libre de penser et d’agir», 97% qu’il faut «vivre en démocratie et avoir le droit de vote» et 92%, «vivre dans un pays laïc».

    Ouf! Les Français croient encore à la démocratie et à ses valeurs.

    De même, ils sont encore 67% à choisir le progrès contre seulement 33%, les traditions, montrant une certaine foi en l’avenir malgré les difficultés de leur quotidien.

    En revanche, ils sont de plus en plus sceptiques sur notre capacité à vivre ensemble. Selon CSA, 57% affirment même que «ce qui divise les Français est plus fort que ce qui les rassemble».

    Bien sûr, ce résultat vient aussi de cette prise de conscience positive en démocratie de la différence qui permet à chacun d’avoir ses idées, ses opinions et sa vision de l’existence sans devoir adopter un comportement normatif et uniforme des sociétés du passé.

    Pour autant, il montre une difficulté à vivre ensemble qui se traduit souvent par cet irrespect au nom de son «droit» à être, non pas différent, mais «extraordinaire», c’est-à-dire, in fine, au-dessus des autres.

    Et s’ils estiment à 79%, à contre-courant d’une opinion médiatique fort présente et pesante que le politique ne peut plus rien, que les gouvernants ont «vraiment les moyens d'agir et d'influer sur le cours des choses» (32%) ou ont, malgré tout «des marges de manœuvre pour agir mais ne peuvent influer qu'à la marge sur le cours des choses» (47%), les Français pensent à 88% que les gouvernants «ne se préoccupent pas des gens comme vous».

    Et ils sont 49% à affirmer que c’est le gouvernement qui a le plus de pouvoir pour faire avancer la France sans pour autant se défausser sur celui-ci puisque 48% disent également que c’est «chacun d’entre nous à son niveau), tout cela loin devant les entreprises (32%), les mouvements citoyens (21%) ou l’Union européenne (19%).

    Et ce qui les préoccupe le plus désormais, ce sont les inégalités. En un an, elles sont devenues la «première menace sur la capacité à bien vivre ensemble en France» comme le dévoile un sondage Ipsos (3) pour le Conseil économique social et environnemental pour illustrer sa dernière conférence sur le vivre ensemble.

    En hausse de 11 points en un an, c’est le premier item cité par les Français détrônant au passage la crise économique et financière, 38% contre 34% (viennent ensuite les extrémismes religieux, l’individualisme, les extrémismes politiques, le repli communautaire et le fossé entre les générations).

    Dans l’enquête CSA, 77% des Français estiment qu’«au cours des dernières années les inégalités sociales en France se sont plutôt aggravées» contre 10% «qu’elles se sont plutôt réduites» et 13% qu’elles n’ont pas changé.

    Néanmoins, s’ils devaient choisir, les Français choisiraient la liberté (à 61%) plutôt que l'égalité (à 39%) selon CSA.

    En ce qui concerne la mondialisation, les Français voient négativement la globalisation économique (58% contre 27%) mais apprécient la mondialisation culturelle (49% contre 35%).

    Une bonne nouvelle malgré la frilosité en matière d’ouverture économique, puisque l’on nous rebattait constamment ces dernières années notre soi-disant fermeture d’esprit vis-à-vis de l’autre étranger, des autres cultures et de la culture métissée de la mondialisation.

    Dans cet afflux de données, les centristes peuvent y trouver la confirmation que leur positionnement politique correspond à l’époque actuelle mais aussi qu’il y a des dangers qui peuvent devenir extrêmement préoccupants dans les années à venir.

    La foi en la démocratie, l’ouverture à la culture mondiale, la volonté d’être combattif face à la situation, savoir que l’on doit compter sur soi-même (responsabilité) et que la liberté est plus importante que l’égalité sans pour autant que cette dernière ne soit oubliée (74% pensent que la société n’est pas assez égalitaire) tout en estimant que les gouvernements ne peuvent plus rien faire est une vision somme toute équilibrée.

    De même, il y a un motif d’espérance dans notre société où monte l’irrespect de l’autre, les Français placent les incivilités en troisième position sur ce qui les indigne le plus aujourd’hui, juste derrière la fraude aux aides sociales et la précarité de l’emploi.

    En revanche, la peur de la globalisation économique, le peu de crédibilité accordée à l’Union européenne, la défiance envers les partis politiques (75%) et les médias (49%), la vision négative de la décentralisation (41% contre 22%) montre des Français angoissés par l’ouverture économique au monde, portant une grande défiance à la politique et à l’information qui est délivrée (deux biens essentiels de la démocratie) et une appétence très limitée pour la manière dont la décision politique est organisée entre l’échelon central et les niveaux locaux.

    Reste une donnée essentielle dont les gouvernants doivent se saisir: 66% des Français estiment qu’il s'agit «d'une crise sans précédent» que nous vivons actuellement et qu’il sera difficile «d’en sortir sans réformer en profondeur le pays».

    Alors, au boulot, tous ensemble!

    Alexandre Vatimbella

    Voir le site Le Centrisme


    (1) Enquête CSA réalisée du 14 au 21 novembre 2013 auprès d’un échantillon représentatif de 2004 personnes âgée de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points

     (2) Enquête Mediaprism réalisée par internet du 2 au 8 octobre 2013 auprès d’un échantillon représentatif de 1057 personnes âgée de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points

     

    (3) Enquête ISPOS réalisée les 8 & 9 novembre 2013 auprès d’un échantillon représentatif de 1025 personnes âgée de 15 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points