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france - Page 18

  • Mariage homosexuel: quand l’enfant n’est qu’un alibi

     

    En France et aux Etats-Unis dans le débat sur le mariage homosexuel, l’enfant n’est en fait, pour les deux camps qui s’opposent, qu’un simple alibi dans la bataille qui fait actuellement rage sur sa légalisation ou non.

    On est loin, ici, d’une vision humaniste du Centre, celle qui privilégie le respect et la dignité de la personne mais aussi cherche la réforme juste.

     

    Pour les lobbys homosexuels et la Gauche, l’objectif principal est d’obtenir les mêmes droits pour les gays que ceux des hétérosexuels. Pour cela, il est impératif que l’enfant soit au cœur du débat, non pas en tant que tel mais parce qu’il est une pièce essentielle dans la reconnaissance de droits identiques même si l’enfantement par deux personnes du même sexe est impossible.

     

    Dans cette optique, ce n’est pas le bien être de l’enfant, ni même le désir d’enfant pour un couple homosexuel qui sont les arguments essentiels mais le fait d’avoir les mêmes droits, qu’il y ait reconnaissance d’un même statut dans une démarche égalitariste extrême sous prétexte qu’une orientation sexuelle ne peut être discriminatoire.

     

    Ce juridisme extrême voire extrémiste, est dans la logique identique des batailles menées par des représentants de groupes spécifiques pour gommer les différences, même naturelles, au nom de l’égalité. On retrouve l’argumentation largement utilisée par les tenants de la «théorie du genre» qui affirment qu’il n’y a pas de femme ou d’homme à la naissance mais des êtres humains qui, quels que soient leurs caractéristiques physiques et physiologiques, doivent pouvoir choisir entre être une femme ou un homme ou encore quelqu’un d’autre s’ils le souhaitent, dépassant le constat de la nature pour ne s’occuper que de celui de la culture dont la dominante serait à l’origine de cette séparation aliénante entre deux genres, masculin et féminin.

     

    Pour les lobbys anti-homosexuels et la Droite, même stratégie de l’enfant alibi mais dans le sens inverse où l’enfant est alors l’argument maître afin de refuser le mariage entre deux hommes ou deux femmes. Ce n’est pas tant son bien être ou la loi de la nature (un enfant ne peut naître que d’une femme et d’un homme) qu’ils défendent mais ce qui les mobilise est l’attaque frontale qui serait faite, selon eux, à la civilisation occidentale et qui la dévoierait si l’institution du mariage était ouverte à deux personnes du même sexe.

     

    Pour donner un tour émotionnel à leur combat, ils ont placé l’intérêt de l’enfant au milieu de leur argumentation. Mais si tel était réellement leur préoccupation principale, alors, ils proposeraient que l’on réforme le droit du mariage en découplant celui-ci de la possibilité automatique de demander l’adoption (et non pas de l’obtenir systématiquement comme ils le prétendent, ce qui n’a jamais été le cas).

     

    Oui, le mariage et la possibilité d’adoption sont aujourd’hui couplés. Non, ce n’est pas une obligation qu’ils le demeurent et la loi peut être modifiée en ce sens.

     

    Dès lors, nous aurions un mariage pour tous qui n’aboutirait pas à une possibilité d’enfants pour n’importe qui.

     

    On ferait ainsi coup double, on reconnaîtrait les droits au mariage des gays et le droit des enfants à demeurer des personnes et à ne pas devenir de simples objets de pression ou de désir.

     

    On ferait une avancée dans les droits des gays tout en en faisant une autre dans celle des enfants en rappelant que le fameux principe de précaution que l’on trouve dans la Constitution (et qui dans nombre de situations semble hors de propos) s’applique en priorité à eux.

     

    Ce qui est fondamental, ici, est qu’un couple n’est pas une famille, c’est seulement l’union de deux personnes qui n’implique jamais qu’il y ait, ensuite, la présence d’enfants.

     

    Si l’on veut vraiment parler de l’union de deux personnes du même sexe, alors mettons en place le mariage sans l’adoption.

     

    Oui, la loi est amendable car toutes les lois sont amendables. Oui le mariage homosexuel qui permet à deux personnes du même sexe de célébrer leur amour et de donner une protection juridique aux deux conjoints n’a pas comme automaticité (autre que dans la configuration juridique actuelle qui peut être changée) qu’il y ait l’éventuelle présence d’enfants dans ce couple.

     

    Car les couples mariés sans enfant ne sont pas ce que l’on appelle une famille et les couples non-mariés (de plus en plus nombreux) avec des enfants ont bien fondé, eux, une famille.

     

    Si seul le mariage faisait la famille dans notre XXI° siècle, cela se saurait.

     

    Donc, il est possible de découpler mariage et enfant, couple et famille.

     

    Et ce découplage est essentiel pour protéger les enfants aujourd’hui.

     

    Enfin, arrêtons un peu de parler du droit des adultes d’avoir des enfants et penchons-nous sérieusement sur leurs devoirs de faire le moins de mal et de dommages possibles aux enfants.

     

    In fine, la montée du droit à l’enfant pour des couples gays, infertiles ou dans d’autres situations particulières (avec l’adoption mais aussi toutes les techniques comme la procréation médicale assistée ou les mères porteuses) faire revivre une situation que l’on croyait disparue à jamais, la toute puissance des adultes à décider de la vie et du statut de l’enfant selon leur bon plaisir…

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • L’humanisme du Centre, seule réponse à la montée des populismes démagogiques

    Partout dans le monde et plus particulièrement en Europe, on assiste à ce que l’on appelle communément «une montée des populismes» dont le score important du parti du comique Beppe Grillo aux dernières élections italiennes en est la dernière manifestation.

     

    Même si le phénomène n’est pas récent - nombre des partis ou mouvements populistes démagogues existent depuis longtemps à l’instar du Front national en France -, force est de reconnaître qu’il prend de l’ampleur sur fond de crise économique, de mal-être identitaire et d’un manque de repères et de valeurs alors que s’estompe de plus en plus l’espoir en un avenir meilleur.

     

    Si certains faits sont irréfutables comme le manque de croissance et la montée du chômage, d’autres, en revanche, sont montés en épingle par les leaders populistes et repris largement par les médias.

     

    Ainsi, il est évidemment beaucoup plus sûr de se promener à Paris le soir qu’au Moyen Age mais même que pendant une grande partie du XX° siècle. Relisons les journaux de l’époque ou les œuvres littéraires, pour se rendre compte, par exemple, qu’une fois passé la «barrière» de la Porte d’Italie, on basculait dans un no man’s land particulièrement effrayant à la fin du XIX° siècle.

     

    De même, nous n’avons jamais été aussi riches dans les pays avancés avec une espérance de vie qui s’allonge sans cesse.

     

    Il ne s’agit pas ici, néanmoins, de discuter chiffres mais de parler de cette résurgence inquiétante de mouvements qui n’ont rien à voir avec la démocratie républicaine et qui n’en ont rien à faire des réalités, fonctionnant largement sur le fantasme négatif.

     

    Le problème avec le populisme démagogique est que les opportunistes qui le représentent font croire au peuple qu’ils lui donnent la parole alors qu’ils ne font qu’exacerber les passions et les angoisses parfois irrationnelles de groupes plus ou moins nombreux, qu’ils désignent des boucs émissaires afin de s’emparer du pouvoir ou, tout au moins, pour le déstabiliser à leur profit.

     

    En outre, ils ne proposent pratiquement rien de réellement constructif, sachant que si leurs programmes étaient mis en œuvre, ces derniers conduiraient à la ruine les pays qui les adopteraient.

     

    Le populisme n’aboutit pas à une démocratie plus approfondie mais à une confiscation de celle-ci au profit d’intérêts souvent nébuleux.

     

    Face à cela, on trouve la Gauche et la Droite qui défendent des clientélismes qui sont souvent l’antichambre du populisme. Une fois déçus leurs électeurs ont tendance à verser dans un dépit revanchard et deviennent sensibles aux sirènes des opportunistes démagogues.

     

    Et on trouve, bien évidemment, le Centre avec son projet de démocratie républicaine humaniste où tout le monde à sa place, où tous les talents peuvent éclore, où la liberté indispensable ne peut se passer de la solidarité et où la tolérance va de pair avec le respect de l’autre.

     

    Cette vision humaniste place l’être humain au centre de tout et non à la marge comme n’étant qu’un simple pion, un outil productif, un anonyme sans intérêt dans le grand mouvement du monde.

     

    Elle est la réponse à cette demande de reconnaissance et de sécurisation des individus.

     

    Elle permet de retrouver du sens à la construction d’une maison commune sans haine et sans angoisse qui respecte la différence de chacun, qui s’en nourrit même au lieu de la craindre et de la rejeter.

     

    A l’inverse, les populistes proposent une société d’exclusion, une société de bouc émissaires (l’étranger, le riche, le jeune, etc.) et de contrôle à tous les niveaux.

     

    La démocratie est un combat de tous les jours à l’inverse de ce que croient les peuples qui ont maintenant l’habitude de la vivre.

     

    Et ce combat est évidemment collectif même s’il met la personne et sa réussite individuelle comme principal objectif.

     

    Un combat qui est loin d’être terminé car la démocratie doit être encore approfondie, améliorée, réformée et devra l’être continuellement pour être, à la fois, fidèle à ses principes et ses valeurs, mais aussi en phase avec son époque et les aspirations des individus qui la font vivre.

     

    Le Centrisme n’est pas, de ce point, la meilleure réponse aux populismes et aux extrémismes de tous bords, il est la seule.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Crise: essayons le pragmatisme du Centre

    «C’est du bon sens de choisir une méthode et de l’expérimenter. Si elle échoue, admettons-le franchement et essayons-en une autre. Mais, plus que tout, essayons quelque chose». L’homme qui parlait de cette manière n’était pas ce que l’on peut appeler un homme politique indécis qui aurait manqué de leadership. Cet homme c’était Franklin Delano Roosevelt, le trente-deuxième président des Etats-Unis qui confronté à la prise crise économique et à au pire conflit mondial, gagna la Seconde guerre mondiale et remis l’économie de son pays sur les bons rails après la Grande dépression des années 1930.

    Car, quand on se trouve devant des situations complexes et dangereuses, l’important est de ne pas demeurer les bras croisés, il faut agir.

     

    De même, il est tout aussi essentiel de ne pas adopter des positions trop dogmatistes et idéologiques mais être ouverts à tout ce qui peut marcher.

     

    Plus que tout, c’est en effet le résultat qui compte, des solutions qui vont permettre de sortir des difficultés.

     

    Les centristes, attentifs au réel et rétifs à l’idéologie bornée, ont toujours été des pragmatistes. Grâce à leur vision d’une société équilibrée, ils ne rechignent pas à s’adapter aux situations pour en prendre la mesure et appliquer les mesures nécessaires d’où qu’elles viennent pourvu qu’elles n’entrent pas en contradiction avec leurs valeurs.

     

    Aujourd’hui, dans la plupart des pays touchés par la crise économique et financière déclenchée en 2007, on tente de trouver une formule miracle (qui, bien entendu, n’existe pas) qui permettrait d’appliquer la rigueur sans l’austérité, qui allierait réduction des déficits publics et relance économique, qui aboutirait à assainir les finances des Etats tout en retrouvant une croissance qui, en plus, serait soutenable.

     

    On voit bien que, par bien des aspects, cette aspiration est une sorte de quadrature du cercle! Cela permet à certains de prôner avant tout un soutien à la croissance sans se préoccuper plus que cela des déficits qui seraient comblés mécaniquement par les nouvelles recettes fiscales d’un redémarrage économique pendant que d’autres crient au loup et veulent avant tout combler ces abyssaux déficits avant toute idée de relance qui, selon eux, les creuserait un peu plus.

     

    Par leur ADN largement constitué de gênes de la responsabilité, les centristes sont souvent associés à cette deuxième catégorie. Cela fait longtemps qu’ils font des déclarations sur l’urgence de ne plus dépenser l’argent que l’on n’a pas.

     

    Une partie d’entre eux ont même bâtie leur image sur cette volonté de rigueur sans faille qui conduirait, pour leurs détracteurs, à l’austérité.

     

    Mais on trouve aussi chez les centristes ces gêne du pragmatisme ce qui fait qu’ils sont bien conscients que l’on ne peut pas uniquement assécher la machine économique au risque de la précipiter dans une spirale infernale où les baisses de dépenses engendreraient une récession de longue durée qui, elle –même, aboutirait à des recettes fiscales moindres et ainsi de suite.

     

    Aux Etats-Unis, Barack Obama propose donc de jouer sur les deux tableaux: des réductions de déficit partout où l’on peut rogner sur la dépense, une augmentation de la fiscalité (il faut dire très basse en Amérique) et un soutien à l’activité économique uniquement quand celle-ci en a besoin ou pour initier une activité prometteuse.

     

    Une solution où devrait se mettre en place un certain équilibre mais où les mesures ne seraient pas figées, Obama étant ouvert à toute proposition qui irait dans le bon sens, d’où qu’elle vienne.

     

    Cette méthode centriste et pragmatiste est évidemment critiquée à gauche où l’on y voit une trop grande modération et à droite où l’on y voit un trop grand laxisme.

     

    Pourtant, aucun critique n’est capable de présenter autre chose qui donne des résultats.

     

    En Europe, où l’essentiel était de réduire l’endettement des membres de l’Union européenne, on voit que cette politique d’austérité ne marche pas ou peu, surtout qu’elle n’est pas soutenable politiquement ainsi que socialement (et, par beaucoup d’aspects, économiquement). Du coup, l’Allemagne arcboutée sur son dogme de finances publiques à l’équilibre, est désormais bien seule devant les situations de plus en plus graves de ses partenaires.

     

    Dès lors, deux évidences doivent guider toute politique.

     

    La première est qu’il faut engager une réduction des dépenses publiques dès maintenant (pour rassurer les investisseurs) mais les étaler sur le long terme (pour laisser des marges de manœuvre indispensables). Il n’est plus possible que l’Etat soit aussi dépensier dans l’avenir mais il faut y parvenir sans faire imploser le système.

     

    La deuxième est qu’il faut dégager des moyens pour faire de la relance même si cela va au détriment, dans un premier temps, de l’emploi ou d’avantages sociaux.

     

    Ces deux évidences ne sont pas conjoncturelles. Elles sont structurelles. Ce qui signifie qu’elles doivent toujours guider l’action gouvernementale, que l’on soit en période de croissance ou non. C’est pour l’avoir oublié que l’on se trouve dans la situation dans laquelle nous sommes actuellement.

     

    Mais, à part ces deux évidences, au jour d’aujourd’hui, personne ne détient la vérité pour donner la bonne impulsion afin de faire repartir la croissance sur le long terme tout en étant capable de contenir les dépenses et gérer correctement tous les problèmes que posent le développement économique de la planète, tant au niveau social qu’environnemental ou sociétal.

     

    C’est pourquoi l’on doit être prêt à cette ouverture d’esprit où l’on doit essayer et ressayer, même au risque de se tromper, pour trouver ce qui marche.

     

    Pour cela, il faut des hommes et des femmes ouverts d’esprit et prêts à la réforme et au changement. Des hommes et des femmes qui préfèrent l’action sans se préoccuper des idéologies.

     

    Il est assez amusant mais aussi déprimant de voir hier la Gauche critiquer ce que faisait la Droite et aujourd’hui le faire sous les critiques de la Droite… L’électoralisme à tout crin est irresponsable et un lourd handicap pour le pays.

     

    In fine, ce qui est important, c’est ce qui fait avancer l’humanité. Et, en l’espèce, comme le disait Saint-Thomas d’Acquin, «ne regarde pas à celui qui parle, mais tout ce que tu entends de bon, confie-le à ta mémoire». Un vrai conseil de centriste…

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Le Centre italien balayé par les populismes

    Avec 10% des voix, le Centre est le grand perdant des élections italiennes alors que le «Mouvement 5 étoiles» du comique populiste Beppe Grillo en est le grand vainqueur, sans oublier… le populiste en chef, Silvio Berlusconi, auteur d’un retour improbable avec des promesses intenables.

     

    Bien sûr, c’est le Parti démocrate (centre-gauche) et ses alliés qui ont remporté la majorité à la Chambre des députés mais pas au Sénat, ce qui bloque tout puisqu’en Italie un gouvernement doit absolument obtenir la confiance dans les deux assemblées pour diriger le pays.

     

    Ces résultats inquiétants doivent être néanmoins appréciés, d’une part, sur un temps plus long et, d’autre part, par rapport à la situation économique et sociale des pays occidentaux.

     

    Ainsi, il ne faut pas oublier que le populisme en Italie n’est pas récent. La «Ligue du Nord pour l’indépendance de la Padanie» (territoire situé autour du Pô) créée par Umberto Bossi, alliée au parti de Berlusconi, date de 1989. Son but avoué est, à terme, de séparer le Nord de l’Italie, riche et industriel, du Sud, le fameux «Mezzogiorno», considéré par les supporters de la Ligue comme pauvre et sous-développé. Et, à l’instar des diatribes du comique Beppe Grillo, elle fustige depuis toujours les politiciens de Rome présentés comme des «voleurs».

     

    De son côté, Silvio Berlusconi est entré en politique en 1993 avec son parti Forza Italia et il a pratiqué, dès le début, un populisme tous azimuts où il a promis n’importe quoi et son contraire pour se faire élire et réélire, sans oublier ses propos bienveillants sur Mussolini et le fascisme.

     

    De ce point de vue, le populisme du «Mouvement 5 étoiles» de Grillo semble bien moins dangereux même s’il tape, comme les deux autres, sur la classe politique en promettant un grand nettoyage (un de ses slogans était de renvoyé les sortants «a casa», à la maison). Mais il avance aussi des propositions sérieuses et réalistes.

     

    Reste qu’il fait partie d’un mouvement beaucoup plus large que l’on voit, soit émerger, soit se renforcer dans la plupart des pays occidentaux depuis le déclenchement de la crise économique et financière de 2007.

     

    Rien de très différent, en effet, entre son mouvement et ceux qui, par exemple, ont enflammé récemment les Etats-Unis (Tea Party à droite et Occupy Wall Street à gauche), l’Espagne (les Indignatos anticapitalistes de la Puerta del Sol à Madrid), la Grande Bretagne (le UK Independence Party ou UKIP antieuropéen et anti-immigrés), la Grèce (Chrissi Avghi ou Aube dorée à l’extrême-droite et le parti de la gauche radicale avec son leader Alexis Tsipras) ou la France (Front national et Front de gauche). Et la liste est loin d’être limitative…

     

    Si certains de ces mouvements sont à gauche, voire à l’extrême-gauche, d’autres à droite ou à son extrême, tous se disent antisystème, anti-establishment, antilibéral et flattent le «peuple» qui devrait (re)prendre le pouvoir.

     

    Si on se place dans ce contexte, la comparaison faite en France entre Beppe Grillo et l’épopée tragico-comique de Coluche lors de la présidentielle de 1981 n’a aucune pertinence.

     

    Evidemment, dans ce panorama, ce qui fait la particularité italienne est que les élus de Beppe Grillo représentent désormais (que ce soit à la Chambre des députés ou au Sénat italiens) 25,5% des voix et la première force politique du pays (puisque tant la droite que la gauche qui le devancent étaient représentées par des coalitions). C’est là une nouveauté, due évidemment à la crise économique redoutable que connaît l’Italie mais aussi à un monde politique transalpin qui n’a pas été capable de faire les réformes nécessaires afin de sortir d’un archaïsme ainsi que de combines et de prébendes qu’il paye cash et sur lesquels déjà Berlusconi avait surfé pour parvenir au pouvoir.

     

    Cela dit, on ne peut pas parler de discrédit de la politique ici comme ailleurs car les populations occidentales sont souvent en attente de vrais débats politiques avec des vrais projets et de vraies décisions.

     

    Face à cette situation, Mario Monti n’a pas su être l’homme du rassemblement. Pour sa défense, sa tâche, pour absolument nécessaire qu’elle était, était également extrêmement difficile, voire impossible. Néanmoins, une approche plus «conviviale» lui aurait sans doute permis de trouver plus de soutien et être moins attaqué comme un technocrate froid et sans aucune compassion pour ceux qui souffrent à cause de cette crise. Reste qu’il s’agit plutôt d’un problème de tempérament d’un homme que d’une «caste technocratique» en l’espèce même si, plus généralement, le discours politique de mettre toutes les difficultés sur le dos des «technocrates» européens insensibles recèle un énorme danger à terme pour l’Union européenne mais aussi pour chacun des pays qui la compose.

     

    De son côté, La France n’est évidemment pas à l’abri de l’émergence d’un tel mouvement, son histoire politique le prouve amplement. Il suffit de rappeler un des mouvements populistes les plus récents, le poujadisme dans les années cinquante avec l’émergence alors d’un Jean-Marie Le Pen qui est demeuré un des représentants «antisystème» de la politique française jusqu’à ce jour.

     

    Et n’oublions pas que, lors de la présidentielle de l’année dernière, le «vote protestataire» (Front national + Front de Gauche) a représenté 29% avec les deux candidatures populistes de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon alors que Beppe Grillo et ses «grillinis» n’ont eu «que» 25,5% des suffrages…

     

    En revanche, la Constitution de la V° République et la loi électorale qui en découle ne permet pas une situation «à l’italienne» avec le blocage qui résulte des élections de dimanche et lundi derniers.

     

    Il y aura toujours des mouvements populistes dans les démocraties mais il est évident que leur puissance vient avant tout d’une situation difficile vécue par les pays avancés et beaucoup moins par le manque de vertu du monde politique. En période de croissance forte, le personnel politique n’est pas plus vertueux qu’en période de crise mais cela est moins ressenti comme un scandale par les populations. La confiance reviendra, en partie, avec une embellie économique.

     

    Cela dit, ces mouvements populistes sont un danger réel pour la démocratie de par leurs raccourcis mensongers mais ravageurs qui ont pour but de discréditer un système, selon eux, inadapté.

     

    L’efficacité de ces raccourcis auprès de la population écorne l’image de la démocratie représentative et peut conduire à un rejet de ses règles considérées comme un jeu de dupes dont sont victimes les simples citoyens, souvent présentés comme des victimes bernées et non comme des acteurs responsables.

     

    Pour autant, cette menace est constitutive de l’existence même de la démocratie.

     

    Ces mouvements peuvent néanmoins être également à l’origine d’une prise de conscience de cette même démocratie qui doit en permanence se régénérer et lutter contre une tendance oligarchique.

     

    Cependant, le monde politique n’est pas cet univers totalement cynique avec des élites coupées des réalités que l’on présente dans certains médias. Souvent, les hommes et les femmes politiques vivent le discrédit qui les touche comme une sorte d’injustice parce qu’ils tentent réellement de faire bouger les choses.

     

    Mais, paradoxalement, dans un monde de communication, ils sont incapables, non pas de faire de communiquer mais de bien communiquer avec leurs électeurs, c’est-à-dire d’établir un dialogue constructif, fait d’échanges qui permettent, à la fois, une pédagogie et une confrontation des idées et des attentes.

     

    Reste que la démocratie de ce XXI° siècle demande aussi un autre rapport entre les dirigeants et les dirigés du fait de l’autonomisation grandissante des individus née de l’approfondissement démocratique. Il faut donc trouver un nouveau modèle basé sur une participation plus grande d’individus acceptant leurs responsabilités, qui même s’il est déjà largement conceptualisé par nombre de penseurs politiques, a du mal à se concrétiser dans les faits. La confiance envers le politique ne reviendra que grâce ce renouveau qui prendra en compte ce que nous sommes devenus depuis plus de deux cents ans qu’existent les régimes démocratiques.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • François Bayrou peut-il exister sans le MoDem?

     

    Plus le temps passe, plus le Mouvement démocrate s’affaiblit. Nombre de ses militants, connus ou pas, ont rejoint, rejoignent ou rejoindront l’UDI pendant que d’autres sont découragés ou lorgnent vers le PS et les Verts.

    Jamais le parti fondé en 2007 en remplacement de l’UDF, n’a trouvé son électorat alors que les plus de 18% de suffrages obtenus par François Bayrou à la présidentielle de cette année-là laissait espérer à ce dernier que la nouvelle formation pourrait avoir de nombreux élus et militants et qu’elle pourrait lui servir de marchepied efficace pour son dessein de conquête de l’Elysée.

     

    La déconvenue présidentielle de 2012 puis la déculottée législative qui a suivi quelques semaines plus tard a mit un coup de massue à cet espoir (déjà écorné avec l’incapacité du MoDem à affronter les élections précédentes avec succès), sans parler de la constitution de l’UDI qui l’a encore un peu plus fragilisé.

     

    Et il semble assez illusoire de penser que le PS, soit par son écroulement face à son incapacité à résoudre la crise actuelle, soit par la nécessité de trouver un allié pour glisser un peu plus vers le centre-gauche, sera son sauveur, involontaire ou non.

     

    Pourtant, pendant que le parti se délite, son leader, François Bayrou, battu à la présidentielle et aux législatives, n’a pas disparu, loin de là, du paysage politique français.

     

    Sa notoriété et une bienveillance journalistique font qu’il a réussi à demeurer une personnalité politique médiatique.

     

    Dans les sondages, même s’il a perdu de nombreux points, il n’a pas sombré et peut nourrir quelques espoirs de résurrection dont nous gratifie régulièrement la sphère politique.

     

    On voit bien qu’il y a donc un fossé qui se creuse de plus en plus entre l’état de santé du Mouvement démocrate et celui de son leader.

     

    Mais, s’il parait évident que le Mouvement démocrate ne peut exister sans François Bayrou, celui-ci peut-il néanmoins exister sans un parti dans une V° République où il est indispensable à tous ceux qui ont de hautes ambitions politique, ce qu’il a manifestement toujours?

     

    En faveur d’une réponse positive, il y a la place qu’il occupe aujourd’hui, au centre du Centre qui n’a pas, pour l’instant d’autre prétendant crédible (Jean-Louis Borloo ayant, lui, investi l’espace du centre-droit, voire de la droite modérée).

     

    De même, il a su se forger un noyau de fidèles parmi les fidèles que ce soit dans son parti mais aussi dans la population (même s’il n’a pas réussi à se forger un fief électoral imprenable comme d’autres).

     

    En outre, comme nous l’avons dit, il est encore un chouchou des médias ce qui est loin d’être anecdotique dans la société d’information et d’images dans laquelle nous vivons.

     

    Cependant, et de manière plus négative, être un homme seul, est un handicap rédhibitoire dans les joutes électorales. D’autant que, contrairement à ce que le général de Gaulle, son modèle pendant lors de la campagne présidentielle 2012, était devenu lors de sa traversée du désert au cours de la IV° République, il n’est pas une référence vivante incontournable même s’il tente de donner de lui une image de sage qui a eu raison avant tout le monde et qui, seul, continue à dire la vérité au pays.

     

    De même, dans la position où il se trouve, il ne peut rien négocier d’autre que lui-même, ce qui n’est souvent pas assez conséquent comme l’ont montré de nombreux exemples passés pour nouer des alliances «gagnant-gagnant».

     

    Enfin, on peut prendre ses trois échecs consécutifs à la présidentielle où il n’est jamais parvenu au second tour comme une expérience unique qui pourra séduire les électeurs lors d’une quatrième tentative ou comme un passé trop lourd qui le relègue définitivement comme un «has been».

     

    Il est certain qu’un passage réussi aux affaires, c’est-à-dire dans un gouvernement ou à la tête d’une institution, pourrait lui redonner la crédibilité nécessaire pour envisager un avenir politique autre qu’anecdotique.

     

    Cela lui permettrait, notamment, de trouver un moyen d’exister sans le soutien d’un parti puissant.

     

    Quoiqu’il en soit, on aurait tort de l’enterrer trop vite. Mais il aurait tort de croire qu’il va pouvoir facilement renaître de ses cendres.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • L’enquête qui démontre que le Centre n’est pas à droite

    Nous nous sommes déjà fait l’écho d’une enquête particulièrement instructive menée par le Cevipof et l’institut de sondage Ipsos, «France 2013: les nouvelles fractures» (*) (voir «Le Centre face au désarroi et à la défiance des Français») sur l’état d’esprit actuel des Français.

    Cette enquête dévoile également la différence notable entre la vision politique des électeurs centristes et celle des électeurs de la Droite (ces derniers étant souvent nettement plus proches des positions de ceux de l’extrême-droite).

     

    A propos des préoccupations principales du moment listées par le Cevipof et Ipsos, si le chômage rassemble tout le monde quant à son importance (sauf l’extrême-droite un peu en retrait), on trouve 37% des électeurs du Front national et 26% des électeurs de l’UMP qui estiment que l’insécurité en fait partie alors que c’est seulement le cas pour 9% des électeurs du Mouvement Démocrate (l’étude réalisée du 9 au 15 janvier 2013 n’a pas pris en compte un électorat UDI puisqu’aucune élection générale n’a eu lieu depuis la création de ce parti à l’automne 2012).

     

    A l’opposé, seuls 6% des électeurs de la Droite et de l’extrême-droite font des inégalités sociales une priorité contre 26% de ceux du Centre.

     

    En ce qui concerne l’immigration, 7% des électeurs du Mouvement démocrate en font une question prioritaire contre 55% pour ceux du Front national et 23% pour ceux de l’UMP.

     

    Pour ce qui est de l’environnement, il est une préoccupation principale pour 10% des électeurs du Centre alors que ce n’est le cas que pour 4% de ceux de la Droite et de l’extrême-droite.

     

    Ce sont de vraies différences sur l’appréciation des défis que doit relever aujourd’hui la société française.

     

    La sensibilité sociale plus prégnante et une crispation nettement moindre sur les «menaces» qui pèsent sur la population sont évidentes chez les centristes.

     

    Le seul domaine où les électeurs centristes et de droite sont plus proches (outre le chômage déjà cité) par rapport à ceux de l’extrême-droite, est celui des déficits publics (priorité pour 30% et 31% respectivement pour les deux premiers groupes contre seulement 9% pour les troisième).

     

    Dans le domaine de la mondialisation et de l’ouverture au monde, si les électeurs de droite sont un peu plus nombreux à estimer que la première est une opportunité pour la France (51% contre 46% pour ceux du Centre), en revanche, les électeurs centristes sont beaucoup plus nombreux à estimer que le pays doit s’ouvrir davantage au monde d’aujourd’hui (58% contre 47% pour ceux de droite).

     

    Pour ce qui est de l’Union européenne, les électeurs du Mouvement démocrate et de l’UMP (ce qui est une vraie surprise pour ces derniers, les références gaullistes étant décidément de plus en plus lointaines…) sont les plus nombreux à demander un renforcement des pouvoirs de celle-ci même si cela limite ceux de la France (ceux de l’UMP étant même plus nombreux, 35% contre 32%, que ceux du Mouvement démocrate!).

     

    En revanche, les centristes sont ceux qui sont le moins nombreux à demander un renforcement des pouvoirs de décision du pays face à l’UE (53% contre 57% pour les électeurs de droite).

     

    Ils le sont également pour demander que la France demeure dans la zone euro (94% contre 88%).

     

    En outre, les électeurs centristes sont plus compréhensifs que ceux de la Droite (qui se rapprochent une fois de plus de ceux de l’extrême-droite) en ce qui concerne les chômeurs (qui, majoritairement pour les centristes, recherchent vraiment un travail), les immigrés (pour qui, majoritairement pour les centristes il est difficile de s’intégrer, alors qu’ils font des efforts pour y parvenir et qui, par ailleurs font le travail que ne veulent pas faire les Français ce qui fait que leur réduction ne changerait donc rien au problème du chômage des Français).

     

    Notons, avec intérêt, que ce sont les électeurs centristes qui sont les plus nombreux à estimer qu’il y a trop de réglementations, ce qui est une filiation libérale évidente alors qu’ils sont beaucoup plus nombreux que ceux de la Droite à estimer que l’argent à corrompu les valeurs traditionnelles de  la France, ce qui est une filiation «catho» évidente!

     

    Concernant l’incarnation du pouvoir l’appréciation d’une démocratie parlementaire est toujours aussi vive pour les centristes par rapport au bonapartisme de la Droite qui demeure constante dans sa recherche du chef salvateur.

     

    Quand on demande aux sondés si la France a besoin d’un vrai chef, 79% des électeurs de l’UMP et 86% de ceux du Front national répondent «tout à fait d’accord» contre seulement 41% des électeurs du Mouvement démocrate.

     

    Enfin, sur le déclin de la France 51% des électeurs de la Droite disent qu’il est inéluctable alors que 59% des électeurs du Centre disent le contraire.

     

    On voit bien avec ces chiffres que la sensibilité centriste ne peut être diluée dans celle de droite et inversement même si elles peuvent s’allier.

     

    On est donc bien dans cette évidente urgence que le Centre doit d’abord se rapprocher et s’unir avant de chercher à s’allier avec la Droite (ou la Gauche), s’il veut avoir une chance de gouverner selon ses valeurs et ses principes et non être une force d’appoint à une majorité de droite ou de gauche.

     

    Les positionnements du Mouvement démocrate et de l’UDI ne sont pas en résonnance, dans cette optique, avec ces constatations. Ni le fait que l’UDI soit un parti hybride rassemblant la Droite et le Centre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

     

    (*) Enquête Cevipof-Ipsos menée par internet du 9 au 15 janvier 2013 auprès d’un échantillon de 1016 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus avec une marge d’erreur de 3 points

     

  • Le Centre face au désarroi et à la défiance des Français

    Les Français n’ont pas peur (seuls 10% d’entre eux l’affirment) mais ils sont inquiets affichant un état d’esprit où domine la méfiance (32%), la morosité (31%) et la lassitude (29%), bien avant un quelconque enthousiasme (12%).

    Quant à leurs préoccupations principales, elles concernent, sans surprise, le chômage (56%), le pouvoir d’achat (44%), les retraites (27%), les impôts et les taxes (27%), la santé et la qualité des soins (24%).

     

    Deux sondages d’envergure particulièrement intéressants font ainsi le point sur la vision des Français vis-à-vis de la société et leurs rapports avec celle-ci (*).

     

    Les résultats, on l’imagine, ne sont guère brillants en cette période de crise économique plus ou moins larvée, de chômage élevé, de questionnements identitaires, de difficultés à redéfinir les bases d’un lien social qui prennent en compte les avancées de la modernité sans détruire les solidarités essentielles et où une définition universelle d’un vivre bien ensemble ne semble plus aller de soi.

     

    C’est également une claque pour le monde politique avec des citoyens qui sont pour le moins critiques quant à son intégrité, son utilité et son intérêt.

     

    85% des Français estiment que les politiques ne se préoccupent pas assez ou pas du tout de ce qu’ils pensent, 66% qu’il vaudrait mieux que ce soient les experts qui décident en lieu et place des politiques, 62% que la plupart des hommes et des femmes politiques sont corrompus, 82% que ceux-ci agissent d’abord pour leurs intérêts personnels avant ceux de leurs administrés, 72% que le système politique marche mal.

     

    Pas étonnant dès lors que 54% pensent que la démocratie ne fonctionne pas très bien ou pas bien du tout.

     

    Encore moins étonnant est que 0% (!) des Français soient enthousiastes vis-à-vis de la politique (38% méfiants, 26% dégoûtés) et que seuls 12% fassent confiance aux partis politiques.

     

    Mais ce n’est pas tout.

     

    Ainsi, s’ils font confiance à 56% au conseil municipal, à 45% au conseil régional et 44% au conseil général, ils ne sont que 33% à en faire de même pour l’Europe, 31% pour la présidence de la république, 28% pour l’Assemblée nationale (mais 40% pour le député de leur circonscription), 26% pour le gouvernement.

     

    A noter que tous ces pourcentages sont en baisse par rapport aux précédentes enquêtes.

     

    Cependant, il ne faudrait pas en conclure trop rapidement que cela vient de la politique elle-même car 59% des Français se déclarent assez ou beaucoup intéressés par celle-ci. C’est plutôt de la manière dont elle est faite.

     

    De même, la démocratie demeure une valeur sûre puisque 65% des Français estiment que le vote est le moyen d’exercice le plus efficace pour influer sur les décisions politiques (9% pensent que c’est en militant dans les partis).

     

    Ce qui est également très prégnant dans ces enquêtes est la sensation que le politique apporte souvent les mauvaises réponses à des questions essentielles et que, déconcertés et désorientés, les Français se réfugient dans une sorte de cocon protecteur afin de ne pas devoir affronter les réalités.

     

    Dès lors, il est dans l’ordre des choses que les Français souhaitent que leur pays se protège encore plus du monde (46% contre 29% qu’il s’ouvre plus à celui-ci) et qu’ils ressentent la mondialisation comme une menace (61%) plutôt que comme une opportunité (39%).

     

    Et s’ils sont très majoritairement pro-européen, 53% d’entre eux veulent renforcer le pouvoir de la France dans les décisions la concernant (23% voulant renforcer les pouvoirs de l’UE).

     

    Néanmoins, il ne faudrait pas, non plus, analyser ces deux sondages comme un refus du réel. Les Français, dans le même temps, sont conscients que le capitalisme est le seul système économique efficace (51% pensent qu’il faut le réformer sur quelques points, 6% qu’il ne faut rien changer contre 41% qu’il fait le réformer en profondeur), que ce sont les entreprises privées qui sortiront le pays de la crise (53% veulent que l’Etat leur accorde plus de confiance) que l’euro est utile (72% sont pour son maintien).

     

    Et, surprise, ils sont même 72% à estimer que c’est une bonne chose de gagner beaucoup d’argent (au diable, la fameuse «honte catho» d’être riche!).

     

    Devant ce tableau contrasté mais néanmoins peu chatoyant, le Centre a-t-il une réponse?

     

    Disons d’abord que la mission du politique est d’expliquer le plus pédagogiquement et le moins démagogiquement possibles les enjeux essentiels qui se présentent à la France, d’apporter une vision apaisée de la situation, de faire de réelles propositions constructives et consensuelles afin que des décisions soient prises dans l’action et non dans la réaction et que des mesures efficaces soient mises en place.

     

    L’important est de parler à tout le monde et non à des clientèles particulières avec, comme résultat désastreux, de faire croire aux Français que les politiques n’agissent que pour leur propre camp et non pour le bien du pays tout entier.

     

    Dans ce cadre, le Centre, grâce aux valeurs et aux principes du Centrisme, possède un net avantage sur la Gauche et la Droite pour refonder une foi dans le politique mais aussi pour offrir des réponses et des solutions adéquates à la situation actuelle.

     

    Avec le principe de juste équilibre, il parle à tout le monde; avec sa valeur du respect, il n’oublie personne.

     

    Juste équilibre et respect sont là, entre autres, pour établir cette confiance indispensable des citoyens en leurs dirigeants, dans l’idée que ces derniers agissent en faveur de tous et pour le bien de tous.

     

    Mais le juste équilibre est également le principe de toute décision et le moteur de toute mesure politiques.

     

    Rappelons qu’en politique, le juste équilibre vise à donner le plus de satisfaction possible à tous les citoyens tout en sachant que personne ne peut être contenté totalement. Il vise tous les intérêts particuliers sans promesses démagogiques.

     

    Et c’est dans l’harmonie de tous les intérêts particuliers que se bâtit le juste équilibre de la communauté.

     

    Il s’agit de marier individu et communauté, liberté et solidarité, esprit d’entreprendre et besoin de sécurité, etc. Ces couples paraît-il antinomiques et soi-disant ennemis irréconciliables doivent au contraire se réunir, se compléter, se succéder dans un mouvement circulaire.

     

    Chacune de leurs composantes doit ainsi sortir ses meilleurs atours et apporter son équilibre dans son couple pour lui permettre de contribuer à l’équilibre général de la société.

     

    Concrètement, le Centre prône une politique d’efforts où ceux-ci sont réellement partagés et grâce auxquels chacun sera, in fine, gagnant.

     

    Ainsi, si les riches doivent participer au redressement du pays, il faut mettre en place des législations qui permettent aux entrepreneurs d’avoir une grande liberté pour créer de la richesse et être à leurs côtés quand ils ont besoin d’être accompagnés dans cette aventure à hauts risques.

     

    De même, si les salariés doivent accepter une flexibilité plus grande dans leurs emplois, il faut mettre en place des législations qui, en cas de licenciement, les aident financièrement mais, surtout, logistiquement, à retrouver du travail le plus vite possible et à être plus strict avec les entreprises qui pourraient licencier à tout va sans réels motifs.

     

    Il convient, en matière d’éducation et de formation, d’offrir la même chance pour tous mais également de permettre à ceux qui ont des talents de pouvoir les exprimer pour eux-mêmes, d’abord, pour la collectivité tout entière, ensuite et leur permettre de récolter le fruit de leur travail et de leurs capacités sans les montrer du doigt.

     

    Sans oublier que si le politique demande, avec raison, aux citoyens d’être des individus responsables, il doit y avoir une contrepartie.

     

    Celle-ci est, d’une part, que les politiques soient également responsables, sans échappatoire, et, d’autre part, qu’ils tiennent un discours honnête sur la réalité qui nous entoure et non des promesses sans lendemain qui minent la confiance des Français élections après élections ainsi que dans le gouvernement du pays.

     

    La réaction horrifiée de la grande majorité des politiques au vu des résultats de ces deux sondages ne doit terminer encore une fois en eau de boudin et que rien ne bouge jusqu’au jour où il sera vraiment trop tard.

     

    En désignant, jours après jours, comme boucs-émissaires les fonctionnaires européens bornés, les immigrés inassimilables, les chômeurs fainéants, les riches patrons profiteurs, les jeunes irrespectueux, les commerçants voleurs, les assurés sociaux assistés, etc. nous répétant qu’ils sont responsables de tous nos maux, les politiques – qui, eux, répètent-ils, tentent désespérément de changer les choses - sont les grands responsables du désarroi et de la défiance des Français envers la France et, par voie de conséquence, envers ceux qui la gouvernent.

     

    Les discours populistes et démagogiques font gagner des élections, c’est sûr, mais, tout aussi sûr, ils font perdre la France.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

     

    (*) Baromètre sur la confiance politique, vague 4, réalisé par Opionway du 5 au 20 décembre 2012 sur un échantillon de 1509 personnes de 18 et plus interrogées en ligne / Sondage France 2013: les nouvelles fractures, réalisé par Ipsos du 9 au 15 janvier 2013 sur un échantillon de 1019 personnes de 18 ans et plus interrogées en ligne

     

  • Le Centre et l’intervention au Mali: Heureusement, il y a Jean-Pierre Raffarin!

    Jean-Pierre Raffarin n’est pas toujours au diapason d’une vision centriste de la société et ses prises de position sur la Chine, pays qu’il aime et qu’il a raison d’aimer, ne sont pas toujours empreintes d’une défense de la démocratie.

    Pourtant, ses déclarations sur l’intervention française au Mali sont exactement ce que tout responsable centriste devrait dire.

     

    Il a ainsi expliqué que tous les politiques devaient être rassemblés face au terrorisme islamiste dans une «éthique de responsabilité» et que ceux qui critiquaient à tout va le déploiement des troupes devraient, dans «cette situation d’extrême gravité», garder leur «sang-froid».

     

    Saluons de même François Bayrou et Jean-Louis Borloo qui, chacun de leur côté, ont pris une position identique dans le fond à celle de Jean-Pierre Raffarin.

     

    Bien sûr, nous sommes en démocratie et il est normal, sain et indispensable que les opinions diverses et contradictoires se confrontent pour que le citoyen puisse se faire la sienne afin d’être cette personne responsable et informée, capable de voter en toute connaissance de cause et en fonction de son intérêt et de celui de la communauté à laquelle il appartient.

     

    Ayant dit cela, rien ne justifie la politique politicienne raz-des-pâquerettes, d’où qu’elle vienne, de la Droite, de la Gauche ou du Centre.

     

    Or, ne voilà-t-il pas que celle-ci apparait de manière assez indécente à propos de l’intervention de la France au Mali.

     

    Que le Front national et le Front de gauche tirent à boulets rouge sur l’intervention, quoi de plus normal, ils sont dans l’opposition systématique.

     

    Mais que cette posture soit de mise dans le camp de la Droite et, malheureusement, du Centre, ces derniers jours est, au minimum, décevant et irresponsable.

     

    Comment qualifier, par exemple, les propos d’un Valéry Giscard d’Estaing parlant de risques néo-colonialistes?

     

    Nous ne ferons pas l’injure de rappeler à l’ancien chef de l’Etat ses relations africaines sans parler de quelques coups d’éclat (salués justement en leur temps) comme celui des parachutistes à Kolwezi (République démocratique du Congo) en mai 1978.

     

    Mais il n’est pas le seul.

     

    Laurent Wauquiez, vice-président de l’UMP parle, lui, d’impréparations, de «manque de stratégie claire» (oubliant, au passage, l’intervention en Libye de Nicolas Sarkozy et de son fameux va-t-en-guerre, Bernard-Henry Lévy, si clairvoyants que cela permet aujourd’hui aux djihadistes d’avoir des bases arrières dans le pays et de posséder un arsenal impressionnant qu’ils utilisent notamment… au Mali contre notre armée), et de légèreté (sûr qu’il en connaît un bout avec son rôle dans la crise de l’UMP).

     

    Quant à Hervé Morin, président du Nouveau centre et un des leaders de l’UDI, avant même toute action militaire, il avait déjà commencé à critiquer l’intervention des troupes françaises dont pourtant il fut le ministre.

     

    Dans cette longue liste, nous n’oublions pas Alain Juppé, Axel Poniatowski, Brice Hortefeux et quelques autres.

     

    Notons, en revanche, les propos pleins de lucidité de Michel Barnier fustigeant la «politique politicienne» de ses amis de l’UMP.

     

    Il se peut que les opérations militaires contre les terroristes islamistes qui se sont établis au Mali ne donnent pas les résultats escomptés ou que des pertes importantes choquent les Français qui pensaient sans doute que c’était une promenade de santé, ce qui n’a jamais été le cas de n’importe quelle action de guerre.

     

    Dans ce domaine tout est possible et les retournements de l’opinion publique, actuellement majoritairement en faveur de cette intervention, sont connus et redoutés par les politiques.

     

    Mais avant de critiquer pour diviser le pays – ce qu’adorent, entre nous soit dit les terroristes – les responsables politiques de l’opposition devraient faire une analyse honnête et responsable de la situation.

     

    Peut-être auraient-ils souhaité que l’offensive des groupes islamistes sur Bamako réussisse? Cela leur aurait permis de critiquer l’irresponsabilité et la légèreté de François Hollande.

     

    Mais ne faisons pas de procès d’intention…

     

    Reste que tout cela rappelle la stratégie de la critique systématique mise en place par les républicains face à Obama aux Etats-Unis.

     

    Si une partie de la Droite et du Centre vont dans ce sens, le débat démocratique risque d’en souffrir.

     

    Enfin, rappelons quand même de quoi on parle.

     

    Des groupes terroristes islamistes ont établi des bases au Mali pour mener des opérations meurtrières en Afrique et ailleurs dans le monde. Dans le même temps, ils s’en prennent à la population locale et professent des idées obscurantistes.

     

    Ils détestent au plus haut point la démocratie occidentale et, par extension, tous les Occidentaux.

     

    Ils n’ont aucunement l'intention de laisser le monde en paix puisque leur vision de l’Islam est que celui-ci doit devenir la religion de la planète par la soumission de tous ceux qui ne sont pas musulmans.

     

    Pour cela, ils sont prêts à tuer quiconque, hommes, femmes, enfants, pour leur dessein.

     

    Quand on tente de débarrasser le monde de ces individus, on le rend plus sûr.

     

    Pour cela, il faut s’en donner les moyens.

     

    Et quand la France fait ce qu’il faut, tous les démocrates devraient supporter son action.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Le Centre et la réforme juste

    Certains affirment que c’est dans les temps difficiles que l’on peut réformer en profondeur un pays, au moment où celui-ci est face à l’urgence et que son peuple ne peut plus reculer, ni faire l’autruche et doit absolument et immédiatement prendre des décisions fortes.

    D’autres, au contraire, estiment que c’est en période faste que l’on peut s’attaquer correctement aux dysfonctionnements et aux blocages car, justement, les réformes à mettre en place seront moins douloureuses dans un tel contexte.

     

    En réalité, l’histoire nous montre qu’il n’y a pas de périodes favorables et que les gouvernants ainsi que les gouvernés tentent toujours de repousser le plus loin possible les réformes importantes comme on le fait avec le rendez-vous chez le dentiste, que l’on ait une rage de dent ou pas!

     

    C’est pourquoi, la réforme n’est pas un moment particulier dans la gouvernance d’un pays mais fait partie intégrante et constante de celle-ci comme je l’ai souvent écrit, une sorte de réforme permanente.

     

    Une réforme qui doit être équilibrée, responsable et pragmatique, une réforme juste.

     

    C’est le Centre et le Centrisme qui, prioritairement, portent en eux un tel projet politique. C’est d’ailleurs ce qui les distingue des clientélismes conservateurs défendus par la Droite et la Gauche.

     

    Dans la période difficile que connait actuellement la France (ainsi que l’Europe), c’est évidemment dans cette voie qu’il faut s’engager sans plus attendre (et c’est ce qu’ont fait d’ailleurs plusieurs gouvernements, sans évoquer ici la pertinence ou non des réformes entreprises). Cependant, une fois l’embellie en vue, il ne faudra pas, tout d’un coup, s’arrêter de réformer.

     

    Ce serait une erreur fondamentale.

     

    Car, la réforme, c’est l’ajustement continuel dont a besoin un pays pour avancer vers un avenir meilleur (que celui-ci soit économique, social ou sociétal).

     

    Mais attention, la réforme pour la réforme n’a aucune pertinence.

     

    La réforme, au-delà de son efficacité, doit être juste, c’est-à-dire avoir un sens et un objectif.

     

    Le sens, il faut le trouver dans les valeurs qui la sous-tendent. En l’occurrence, la réforme juste pour le Centrisme, au-delà de son principe de juste équilibre, doit être passée au prisme de la liberté, de la tolérance, de la solidarité ainsi que du respect.

     

    Quant à l’objectif, il est de construire une société humaniste où l’humain est le centre de tout et dont le but est d’apporter le mieux possible à tous sans pénaliser aucun.

     

    Sans ce sens et cet objectif, la réforme est un jeu intellectuel, voire dangereux.

     

    De même, il y a bonne et mauvaise réforme.

     

    Bien entendu, il y a celle qui ne répond pas au défi conjoncturel du moment, soit parce qu’elle est trop timide et superficielle ou, à l’inverse, trop radicale, soit qu’elle s’attaque à un domaine qui n’a pas besoin d’une réforme de ce type.

     

    Malheureusement, elle fait souvent partie de l’aléa politique, prise dans l’immédiat et sans le recul nécessaire (quelques fois, il est vrai, impossible à prendre).

     

    Néanmoins, on peut dire qu’en matière structurelle, la mauvaise réforme est souvent celle qui ne répond qu’à des critères idéologiques et non à la réalité des choses.

     

    Ainsi, par exemple, quand on parle de réforme de l’Etat, la question n’est pas «plus» (Gauche) ou «moins» (Droite) d’Etat mais «mieux» (Centre) d’Etat, c’est-à-dire à un Etat qui fasse mieux avec des coûts rationalisés.

     

    C’est pour cela qu’il faut également une méthode pour réformer.

     

    Si l’on était dans un système où la réforme permanente est au cœur des décisions, on pourrait, grâce à elle, modeler au fur et à mesure la société dans la paix sociale afin qu’elle s’adapte en douceur aux nouveaux défis qui se présentent à elle constamment.

     

    On pourrait ainsi faire l’économie de nombre de crises ainsi que d’affrontements idéologiques qui interviennent une fois que l’on ne peut faire autrement que d’agir de manière radicale et souvent sans les accompagnements nécessaires.

     

    Mais cela voudrait dire que nous serions dans le règne de la responsabilité et de la clairvoyance, deux caractéristiques fondamentales qui doivent être portées, à la fois, par les gouvernants et les gouvernés.

     

    Cette année 2013 sera très difficile pour la France et les Français. Comprendrons-nous enfin que nous aurions pu éviter d’en arriver là si nous avions accepté de regarder la réalité en face et de faire en sorte de nous y préparer, non pas pour la subir comme cela va être le cas, mais pour l’accompagner et en être des gagnants.

     

    Espérons, toutefois, que ce qui nous arrive soit une bonne leçon que nous retenions pour le futur et que nous changions nos mentalités et notre irresponsabilité.

     

    Si tel était le cas, nous serions alors dans l’ère de la maturité de la démocratie républicaine.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Le Centrisme dans le monde en 2013. Une année cruciale pour le rêve européen porté par le Centre

    - En 2013, plusieurs élections vont concerner les partis centristes et leur avenir.

    Des législatives auront lieu le 22 septembre en Allemagne où il est désormais difficile de trouver un vrai parti centriste depuis que les libéraux (FDP) se sont positionnés plus à droite que la démocratie-chrétienne (CDU–CSU) qui, elle, ressemble plus à un parti du style UMP que du Centre. Néanmoins, le courant modéré y existe et Angela Merkel, dernièrement, semble s’être positionnée sur sa ligne.

     

    En Italie, les législatives des 24 et 25 février, verront l’ensemble des petits partis centriste rangés derrière le président du conseil sortant, Mario Monti qui a démissionné, lâché par le parti de droite de Silvio Berlusconi. Ils pourraient ainsi être les arbitres du scrutin dont la victoire devrait, normalement, revenir au Parti démocrate de centre-gauche qui a préféré noué des alliances à sa gauche plutôt qu’au centre mais qui aura sans doute besoin des centristes au Sénat pour constituer une majorité.

     

    Les législatives du 22 janvier en Israël se dérouleront alors que les centristes désunis (avec, entre autres, Kadima en chute libre et Le Mouvement de Tzipi Livni peu crédible) ne devraient pas faire le poids face au Likoud de Netanyahu, de plus en plus à droite et jouant sur les peurs de la population mais qui parvient encore à trouver plus à droite que lui dans une surenchère qui est dangereuse pour le pays et son avenir.

     

    Une présidentielle importante aura lieu en république tchèque en janvier (11-12 et 25-26 janvier) car elle sera la première du genre à se dérouler au suffrage universel direct, ce que demandait 80% de la population. Neuf candidats sont en lice pour un scrutin qui s’annonce serré.

     

    Il y aura également une élection législative au Pakistan (février ou mars) et une présidentielle en Iran (juin) qui ne devraient pas permettre aux courants modérés de se faire réellement entendre alors que l’on sait qu’une grande partie des populations concernées sont proches de leurs thèses.

     

    Il sera intéressant de voir si les élections prévues sur le continent africain (Kenya en mars, Madagascar en mai; Togo, Guinée et Zimbabwe n’ont pas encore arrêté les dates de leurs élections respectives…) mettront en avant les partis centristes de plus en plus nombreux en Afrique.

     

    On suivra aussi les législatives en Jordanie (23 janvier) pour savoir où en est le courant centriste laïc dans les pays arabes après ses déconvenues en Tunisie et en Egypte.

     

    Enfin, des élections en Albanie (législatives au printemps), au Cambodge (législatives en juillet), en Géorgie (présidentielles en octobre) et au Népal (élection d’une assemblée constituante en avril ou mai) pourraient permettre l’émergence de personnalités et de courants centristes dans des pays au prise avec de graves difficultés politiques et/ou économiques.

     

    - Aux Etats-Unis, Barack Obama débutera son second mandat cette année. Les avis sont partagés sur sa capacité à gouverner de manière consensuelle et à parvenir à faire passer les mesures qu’il a promises aux Américains durant la campagne électorale.

     

    On a vu ainsi avec quelles difficultés le Congrès est parvenu à un accord minimum sur les hausses d’impôts fin décembre et début janvier afin d’éviter un blocage qui aurait conduit à des difficultés économiques et financières pour la pays (appelées «fiscal cliff»).

     

    Cet accord que l’on a qualifié de «victoire» pour Obama, est demeurée en travers de la gorge de nombreux républicains jusqu’au-boutistes qui veulent, d’après nombre de commentateurs, la lui faire payer très cher en bloquant toutes ses initiatives, quelles qu’elles soient, au mépris même de l’avenir du pays.

     

    Dans ce contexte, les réformes urgentes sur la fiscalité (priorité d’Obama), les finances publiques (priorité des républicains), la protection sociale (priorité des républicains et d’Obama), le port d’arme (priorité d’Obama et des démocrates) mais aussi les remises à plat du budget de la défense (priorité de tous) et des axes de la politique étrangère (priorité de tous) risquent de n’être que des prétextes à des affrontements idéologiques et des tribunes partisanes sans des décisions à la hauteur des enjeux.

     

    L’espoir de faire sauter le blocage viendrait alors des élections de mi-mandat, en 2014, qui sanctionneraient l’obstruction des républicains les plus radicaux afin de donner une vraie majorité consensuelle capable de prendre ses responsabilités dans la direction du pays.

     

    Rappelons tout de même que la volonté des Américains a été assez claire en novembre dernier puisque, non seulement Barack Obama a été réélu mais le Sénat est demeuré à majorité démocrate et que si les élections à la Chambre des représentants ont certes ramené une majorité de républicains, ce n’est que grâce aux charcutages des circonscriptions puisque les démocrates ont été, là aussi, majoritaires en voix.

     

    - Le vrai challenge international des partis centristes, en 2013, sera l’Europe et son union, ce combat inlassable où le Centre est en première ligne depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale mais également bien avant avec des précurseurs comme Aristide Briand.

     

    L’Union européenne est une nécessité incontournable pour tous les pays qui en sont membres même si certains (Royaume Uni, République Tchèque, Grèce, …) la critiquent tout en profitant de son existence et auraient bien du mal à surnager s’ils en sortaient.

     

    Mais elle est aussi une chance pour le monde et la mondialisation, que ce soit pour la globalisation économique ou le métissage culturel qui doit permettre de créer une communauté mondiale respectueuse et en paix.

     

    Les Européens ont donc, à la fois, une chance à saisir et un devoir au regard de l’humanité.

     

    Les partis centristes qui font de l’incantation sur le fédéralisme à longueur de temps doivent prendre en main, concrètement, le combat pour l’Europe, dans tous les pays de l’Union.

     

    Ils doivent faire progresser l’idée des Etats-Unis d’Europe, seuls capables de donner un grand avenir à tous les pays qui les composeront et une assise démocratique au monde (en duo avec les Etats-Unis d’Amérique).

     

    Le rêve européen doit ainsi prendre sa place dans les grandes représentations du monde au même titre que le rêve américain. Assis sur des valeurs fortes qui ont construit le continent au cours des siècles, il doit être un phare humaniste.

     

    Un échec de l’Europe (ou de la zone euro) serait une catastrophe pour les pays du vieux continent comme la France mais aussi pour l’espoir d’un monde de progrès et de paix qui fait que l’on s’engage politiquement en faveur du Centre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme