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  • C’est la Droite qui penche vers le Centre, non le contraire

    Le Centre n’est qu’un appendice de la Droite, c’est convenu chez les droitistes et leurs politologues mais aussi pour la Gauche.

    De même, pour les mêmes, désormais le Centre penche naturellement à droite (il y a même des centristes pour le dire).

    Sans prétendre que la Droite ne serait qu’un appendice du Centre (ce ne serait pas convenable…), discutons la deuxième affirmation.

    Parce qu’il se pourrait bien que la Droite penche dorénavant au centre…

    Débat crucial, et pour les partis de droite et centristes, tous en quête de leurs identités respectives pour ce XXI° siècle.

    Voyons ce qui a fait principalement l’ADN de la Droite depuis la Révolution française jusqu’à nos jours: un conservatisme parfois éclairé, un étatisme revendiqué, un nationalisme parfois exclusif, un bonapartisme où la stature du chef induit un suivisme souvent aveugle, un attachement à des valeurs familiales venues de l’idéal bourgeois du XIX° siècle, une défense de la république avant celle de la démocratie.

    Qu’est-ce qui a fait la particularité du Centre en retour?

    Un libéralisme politique et économique, une décentralisation des territoires et une ouverture au monde (mondialisme et européanisme), un refus et une méfiance du chef tout puissant, un parlementarisme garant d’une démocratie républicaine, un personnalisme teinté de solidarisme et de tolérance, une reconnaissance de la différence, un réformisme et un progressisme (notamment sociétal).

    Or, que constate-t-on ces dernières années: qu’une majorité des droitistes s’est convertie au libéralisme économique, à la nécessité de réformer la société, à la décentralisation, au projet européen et à une certaine acceptation de la mondialisation ainsi que de la différence.

    En revanche, les centristes sont demeurés fidèles à leurs convictions et à leur tradition politique sans déplacer leur curseur vers la Droite.

    La conclusion est assez limpide, c’est la Droite grâce à son aile «moderne» qui s’est rapprochée du Centre et non le contraire.

    Dès lors, c’est bien la Droite qui penche vers le Centre et non le Centre qui penche vers la Droite.

    Mais cette victoire des idées a-t-elle bénéficié politiquement et électoralement au Centre?

    La réponse ici est clairement non (sauf en 1974 où Valéry Giscard d’Estaing est élu sur des positionnements proches des centristes et qu’il gouverne avec eux sur un pied d’égalité).

    L’évolution de la Droite vers les thèses et les idées centristes a permis à celle-ci de se rénover et d’être en phase avec son époque et les Français.

    Du coup, elle a pu séduire les électeurs en remportant trois des quatre dernières présidentielles alors que le Centre n’a jamais passé le premier tour de ces élections.

    Le problème est que les centristes se sont montrés incapables de profiter de cette gouvernance au centre (et avec des idées du Centre) de la Droite (mais aussi de la Gauche, ce qui est encore plus vrai avec Manuel Valls).

    Ce mystère qui n’en est pas un vient d’un individualisme centriste et d’une structuration insuffisante de l’espace centriste après l’échec de l’UDF dès 1995 à devenir, aux côtés du PS et du RPR puis de l’UMP, le troisième grand parti de gouvernement alors qu’elle avait réussi à inverser cette faiblesse structurelle du début de la V° République.

    Elle vient aussi d’une absence de personnalités crédibles pour devenir, non seulement, président de la république mais aussi grands personnages de l’Etat ainsi que de leur impuissance à se vendre et à vendre leurs idées (mieux vendues par les autres que par eux…).

    En fin de compte, les centristes revendiqués sont globalement des centristes alors que les droitistes revendiqués sont le plus souvent des hommes de centre-droit.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Centre courtisé par Valls et Juppé: jeu de dupes ou recomposition politique?

    C’est peu dire que les centristes sont actuellement courtisés à droite et à gauche alors que, paradoxe, c’est un des moments de leur histoire où ils sont les plus faibles en termes de force politique.

    Dès lors, il faut se demander si dans les déclarations venues tant de la droite que de la gauche il n’y a pas une volonté de les instrumentaliser ou s’ils sont vraiment considérés comme de possibles partenaires égaux afin de bâtir une majorité nouvelle pour 2017.

    Quand Alain Juppé estime que la Droite ne peut gagner sans le Centre la prochaine présidentielle, cela signifie, selon lui, que l’UMP doit absolument s’allier avec l’UDI et le Mouvement démocrate pour remporter l’élection.

    Mais cela ne signifie par forcément qu’il souhaite en faire des associés à égalité.

    De même lorsque de Manuel Valls déclare qu’il veut ouvrir sa majorité au centre, cela signifie, selon lui, que le PS a besoin de l’UDI et du Mouvement démocrate pour effectuer sa mue afin de pouvoir poursuivre la politique entreprise depuis le début de l’année et d’avoir une chance de rester au pouvoir en 2017.

    Mais cela ne signifie pas forcément qu’il veut mettre en place les réformes proposées par les centristes.

    Il est certain que le tropisme centriste d’Alain Juppé et Manuel Valls est réel.

    Mais il n’est pas certain qu’ils veuillent d’un projet et d’un programme centristes, ni même qu’ils soient prêts à s’inspirer d’un tel projet et d’un tel programme.

    En revanche, travailler avec les centristes auraient pour eux de nombreux avantages.

    D’abord, cela leur permettrait d’apparaître aux Français comme des hommes d’ouverture face aux caciques de leurs partis arcboutés sur leurs idéologies clientélistes.

    Ensuite, cela leur permettrait de se libérer du carcan de leurs partis respectifs qui ne leur assure pas, loin de là, d’être les candidats de la Droite (Juppé) et de la Gauche (Valls) pour 2017 (voire 2022 pour Valls).

    De plus, cela leur permettrait de récupérer un électorat, même réduit ces derniers temps, qui ferait la différence au premier ainsi qu’au second tour de la présidentielle ainsi que de renvoyer les extrêmes dans les cordes.

    Enfin, cela leur permettrait de réformer la France de manière plus profonde, comme ils prétendent vouloir le faire, les centristes ayant exprimé leurs vœux depuis longtemps de mettre en route des réformes de grande ampleur alors que ni l’UMP avant 2012, ni le PS depuis 2012 n’en ont été capables jusqu’à présent.

    Mais qu’auraient à gagner les centristes en s’alliant soit à Juppé (le plus probable des scénarios), soit à Valls?

    Aujourd’hui, on parle beaucoup des centristes parce qu’ils sont courtisés de toute part.

    Il suffirait qu’ils concluent une alliance dès à présent pour qu’ils retournent dans une sorte d’anonymat peu propice à leur renouveau.

    Avant donc de se lancer éventuellement d’un côté ou de l’autre, leur tâche est de reconstruire un Centre crédible et sûr de lui qui sera capable de négocier une alliance gagnante-gagnante dans deux ans.

    Et là, cette alliance pourrait être un tournant pour un Centre en reconquête, ses valeurs, ses principes et son projet politique (qu’il n’a pas encore).

    A plus long terme, les partis centristes pourraient devenir ce cœur du nouvel axe central dont l’émergence semble de plus en plus possible par les déclarations de Juppé et de Valls.

    Néanmoins, les centristes ne doivent pas oublier qu’ils ont souvent été instrumentalisés par le passé et que, ni Alain Juppé, ni Manuel Valls ne sont des centristes.

    Qu’ont-ils gagné en 2012 en soutenant Sarkozy (Nouveau centre) ou Hollande (Mouvement démocrate)? Rien.

    Et que la meilleure façon de faire gagner le Centre et ses idées, c’est d’avoir un candidat centriste en capacité de remporter la prochaine présidentielle.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Un pôle centriste moteur d’un axe central

    Les centristes doivent-ils privilégier l’émergence d’un pôle centriste ou participer à l’élaboration d’un axe central qui semble se dessiner et qui pourrait aller du social-libéralisme de Manuel Valls à la droite réformiste d’Alain Juppé en passant par le libéralisme-social du Centre?

    En réalité, ils doivent d’abord bâtir un pôle centriste moteur d’un possible axe central qui pourrait être dans les années à venir l’alternative la plus novatrice de la politique française de ces trente-cinq dernières années et une réponse efficace à la montée des extrêmes et des populismes démagogiques, tant à droite qu’à gauche.

    N’étant pas hégémonique, loin de là, les partis centristes doivent donc d’abord créer un pôle centriste fort et crédible avant de pouvoir prétendre à être l’animateur (ou un des animateurs principaux) de l’axe central en train de voir le jour, pour l’instant plus au niveau d’une convergence d’idées que d’une volonté de rapprochements politiques.

    Pour autant, aujourd’hui, une redistribution des cartes se met en place.

    Alors qu’auparavant les centristes avaient le choix entre une alliance avec la Droite ou avec la Gauche, une troisième possibilité est en train d’émerger, une alliance avec la Droite et la Gauche ou, tout au moins, une partie de la Gauche, celle qui est social-libérale, et une partie de la Droite, celle qui est libérale réformiste, toutes deux modernes et ouvertes.

    Il ne s’agit pas d’une union nationale chère à François Bayrou car il n’est pas question de faire une coalition de tous les partis démocratiques. La gauche du PS et la droite de l’UMP ne sont pas solubles dans cet axe central et doivent demeurer pour les centristes une opposition démocratique à leur projet politique.

    Il n’est pas non plus question que cet axe central soit une alliance de circonstance afin de régler uniquement et pendant un laps de temps déterminé les graves problèmes qui se posent au pays.

    Car les courants politiques qui le constituent doivent travailler ensemble sur le long terme sans pour autant se dissoudre dans une grande formation, chacun ayant son histoire et ses différences.

    Libéraux, sociaux, réformistes, pragmatiques – ces quatre qualificatifs se mettant dans un ordre différent selon chaque courant –, ils partagent une vision de la France et de son avenir très proche.

    En refusant les réflexes de repli sur soi, la soi-disant irréversibilité du déclin du pays et de la disparition à terme de l’Union européenne, ils veulent créer les conditions d’un renouveau et d’une nouvelle société où le mérite et la solidarité dans une égalité des chances remettront à l’honneur l’ambition de la réussite et du partage.

    Bien entendu, pour les centristes, il s’agit d’une opportunité afin de diffuser beaucoup plus largement leurs idées et leurs valeurs, surtout un moyen de les appliquer concrètement.

    Si cet axe central n’est pas une vue de l’esprit, il n’existe pas dans les faits actuellement.

    De même que le pôle centriste qui le rendra possible.

    Dès lors, les centristes doivent se mettre au travail pour le bâtir sur les dépouilles d’une Alternative («organisation coopérative» entre le Mouvement démocrate et l’UDI) qui n’est rien d’autre qu’un cartel électoral sans intérêt.

    C’est sans doute là que l’on verra si les centristes sont capables, non seulement, d’être responsables mais d’acquérir cette culture de la gagne qui semble les avoir désertés depuis si longtemps, surtout cette force à vouloir réformer le pays et non plus seulement regarder les autres échouer à le faire.

    Si les partis centristes ne sont pas capables de construire d’abord un pôle centriste, ils ne pourront prétendre être le cœur dirigeant de l’axe central et seront, comme à leur mauvaise habitude de ce XXI° siècle, des suivistes et des subordonnés.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le centriste, on l’aime bien… mais pas au pouvoir!

    Le Centre possède de fortes potentialités et de grands atouts nous disent les sondeurs et autres commentateurs de la vie politique.

    Les Français aiment bien les hommes et femmes politiques positionnées au centre style Juppé (depuis qu’il n’est plus premier ministre) ou Valls (avant qu’il ne soit premier ministre…) et ils ont même une grande sympathie pour des centristes comme François Bayrou et Jean-Louis Borloo, sans parler de Simone Veil, qui se trouvent souvent dans les premières places des baromètres des personnalités politiques.

    Ce qui permet à un chercheur en sciences politiques comme Pascal Perrineau du Cevipof (Centre d’étude de la vie politique de Sciences Po) de reprendre dans Le Figaro, la constatation que j’avais déjà pointée dans le même quotidien de la possible constitution d’un vaste champ au centre de l’échiquier politique: «en termes d’opinion, un espace centriste important se développe, du social-libéralisme de Manuel Valls au libéralisme social de François Bayrou, en passant par le libéralisme de François Fillon et le réformisme d’Alain Juppé».

    Et de prédire que «l’homme qui saura s’adresser dans les mois et les années qui viennent aux femmes et aux hommes qui, en dépit de leurs divisions politiques, se retrouvent peu ou prou dans cet espace central, acquerra la position hégémonique qui peut permettre de gagner l’élection présidentielle et surtout de gouverner et réformer dans de bonnes conditions».

    Très bien.

    Mais où cela se traduit-il en termes politiques et électoraux pour les partis centristes ailleurs que dans une sympathie éprouvée pour quelques personnalités?

    Nulle part.

    On l’aime bien le centriste mais apparemment pas au pouvoir!

    Dans les sondages lors des présidentielles, ni Borloo, ni Bayrou n’ont jamais obtenu une majorité quant à leur statut d’homme d’Etat ou quant à l’envie des Français de les voir occuper le fauteuil de l’Elysée.

    De même en termes de résultats aux élections, à part quelques «anomalies» positives ou négatives, les partis centristes réunis oscillent entre 9% et 11% des voix au niveau national avec quelques bastions régionaux et citadins qui leur permettent d’obtenir des élus, la plupart, néanmoins, après un accord de désistement, aujourd’hui avec la Droite, hier, au début de la V° République, avec la gauche.

    Ce paradoxe a-t-il une explication?

    Il est bien sûr difficile de sonder les pensées profondes des électeurs.

    Pour autant, il semble que l’on soit ici dans le cadre d’une image floue, d’un manque de crédibilité, d’une insuffisance de capacité à convaincre et d’une carence dans un leadership politique.

    Reprenons.

    Les Français ne savent pas très bien où se trouvent les centristes.

    Deux exemples.

    Après avoir fustigé la Droite et l’UMP, appelé à voter François Hollande en 2012 et refusé d’appeler à voter pour un des finalistes en 2007, François Bayrou, recalé pour faire partie de la majorité actuelle, a rejoint le camp de la Droite et s’est allié à Alain Juppé, homme politique le plus proche de Jacques Chirac que le leader du MoDem a fustigé pendant des années, refusant même de voter la confiance à son gouvernement dirigé alors par Dominique de Villepin.

    En se créant, l’UDI – qui a le mot «indépendance» dans son appellation et à la bouche de tous ses leaders – a immédiatement fait allégeance à la Droite et à l’UMP en déclarant cette dernière comme sa partenaire «naturelle» tout en expliquant en totale contradiction avec cette affirmation qu’elle serait intransigeante vis-à-vis de son indépendance et de son projet politique, refusant tout rapprochement qui pourrait être considéré comme une compromission politicienne mais en se montrant un allié sans faille avec l’UMP lors des élections au nom de cette alliance naturelle (et des désistements réciproques qui vont avec).

    Il faut avouer que c’est bien difficile pour un électeur qui n’est pas politologue de savoir exactement quel est le positionnement politique des centristes d’autant qu’il cherche en vain leur projet de société.

    Ou, plus grave, il lui est facile de trouver que ceux-ci naviguent un peu à droite, un peu à gauche comme les opportunistes et ne sont pas très souvent au centre et quand ils le sont c’est surtout pour négocier quelques accords pour des sièges de députés ou de sénateurs et des strapontins gouvernementaux.

    Comment dès lors apporter sa confiance et son vote à un parti qui, avant même de proposer un projet politique, indique qui sera son allié naturel?

    Comment de même apporter sa confiance et son vote à un homme dont on ne sait toujours pas avec qui il gouvernerait une fois au pouvoir?

    D’où une image quelque peu écornée qui ne donne en tout cas pas envie de glisser son bulletin de vote dans l’urne en faveur des centristes et d’estimer qu’au-delà du côté sympathique de leurs personnalités, celles-ci n’ont guère démontré leurs capacités à gouverner en ayant le leadership.

    Pour inverser cette vision peu valorisante du centriste sympathique, qui peut avoir de bonnes idées mais qui n’a pas la stature pour diriger le pays, il faut évidemment que les partis centristes soient capables de se rendre crédibles aux yeux des électeurs.

    Et cela passe d’abord par un «coming out» politique!

    Il est ainsi primordial que les centristes expliquent qui ils sont, où ils sont et ce qu’ils veulent faire, le plus clairement possible sans se cacher derrière les apparences et les postures, sans crainte d’assumer leur positionnement en rapport avec leurs convictions.

    Bien entendu, l’entretien d’un flou artistique où le Centre est associé à la modération et au consensus mou leur apporte quelques avantages, notamment celui de ne pas se dévoiler et de pouvoir se raccrocher à tous les wagons qui passent ou de menacer de le faire s’ils n’obtiennent pas les postes qu’ils souhaitent sans d’ailleurs aller jusqu’au bout de ces menaces, ce qui décrédibilise un peu plus les centristes aux yeux des Français.

    In fine, il s’agit d’un handicap plutôt rédhibitoire qui se traduit par des échecs répétés lors des rendez-vous électoraux.

    Parce que s’il est bien une idée que l’on associe avec les centristes actuellement, c’est celle de malléabilité ou, pire, d’une absence de leurs convictions qui leur permet, certes, de grappiller quelques restes mais jamais d’être ceux qui dirigent effectivement le pays.

    Une fois que les Français auront compris où se trouvent réellement les partis centristes – qui devrait être le Centre! –, à n’en pas douter, ceux-ci engrangeront une dynamique qui pourrait les mener loin si l’on en croit les sondages, notamment ceux sur les souhaits des électeurs en matière de réformes.

    Reste à savoir si les centristes auront assez de courage et seront assez responsables pour faire un vrai coming out dans une complète clarté et s’émanciper enfin de ce flou si sécurisant qu’ils cultivent depuis tant d’années…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Une Semaine en Centrisme. UDI: les quatre capacités du prochain président

    Mine de rien, l’élection du président de l’UDI, dont le premier tour aura lieu à la fin de cette semaine, revêt une grande importance pour l’avenir du Centre et des partis centristes en France dans les années à venir.

    Au-delà du candidat qui sera élu ou des deux finalistes qui concourront pour le deuxième tour, quatre qualités principales doivent être regardées pour bien choisir le prochain président de la formation centriste et de la droite modérée.

    Ce sont sa capacité à maintenir l’indépendance de l’UDI, sa capacité à renforcer la cohésion de l’UDI, sa capacité à élaborer un projet politique ainsi que sa capacité à développer l’UDI et par delà le Centre.

     - Sa capacité à maintenir l’indépendance de l’UDI

    Le prochain président doit maintenir absolument l’indépendance de l’UDI, sans transiger.

    Il doit le faire pour permettre à l’UDI de continuer à exister mais bien sûr aussi de se développer et qu’elle acquiert la crédibilité nécessaire pour que les Français la considèrent sérieusement comme un parti de gouvernement, voire une alternative à la Gauche et à la Droite.

    Avoir cette capacité n’est pas seulement une question de rhétorique.

    Les quatre candidats à la présidence rivalisent dans leurs discours à qui sera le plus indépendant tout en accusant les autres de toutes les tentations d’inféodation à l’UMP.

    Une manière de décoder ces discours est sans doute de regarder qui est demeuré indépendant face à l’UMP et qui ne l’a pas été.

    Cependant, les alliances, voire les compromissions du passé, ne peuvent suffire à disqualifier un candidat.

    C’est également dans sa force de caractère et son charisme que se trouve une partie de la réponse.

    - Sa capacité à renforcer la cohésion de l’UDI

    On l’a dit souvent ici, il était assez caractéristique de voir que c’est un non-centriste, Jean-Louis Borloo, qui a pu réunir la plus grande partie de la famille centriste dans une confédération.

    Il l’a pu en se présentant comme une personnalité extérieure – donc ne venant pas d’une chapelle ou d’une coterie centristes – qui seule était capable de rapprocher les centristes englués dans des batailles de personnes et assommés par les défaites de 2012.

    Reste que la cohésion entre les différents constituants de l’UDI n’est pas du tout assurée, ce que Borloo savait en s’en plaignant amèrement.

    Personne ne sait exactement, à quelques jours du premier tour de cette présidentielle si la victoire de l’un ne va pas entraîner le schisme des autres et leur départ vers d’autres horizons.

    Cette question, ô combien brûlante, n’a pourtant pas été discutée par les quatre candidats lors de la campagne.

    On sait seulement qu’Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde au lourd passif commun ont indiqué, chacun de leur côté, que la victoire de l’un ou de l’autre n’entrainerait pas le départ du vaincu.

    Mais rien n’est sûr.

    De même, que feront les deux premiers nommés si Yves Jégo ou Jean-Christophe Fromantin venaient à leur chiper le poste de président sous leur nez.

    C’est dire si la capacité à renforcer la cohésion (ou, ad minima, à la préserver) est une qualité importante chez le prochain président.

    Si rien ne permet de prédire ce qu’il en sera dans la réalité, en tout cas, il faut absolument que dès sa nomination celui-ci prenne immédiatement des initiatives pour souder l’UDI avant que les envies séditieuses ne voient le jour.

    Tâche compliquée au moment où l’on parle mais qui ne le sera peut-être pas in fine si les résultats sont sans appel et sans contestations.

    Quoiqu’il en soit, un des moyens sera pour le nouveau président de lancer sans tarder l’élaboration du projet afin de créer une force centrifuge des idées pour se préserver des forces centripètes des ambitions personnelles.

    - Sa capacité à élaborer un projet politique

    Bien évidemment, il faut un projet politique pour l’UDI.

    Il le faut pour le présenter aux Français et devenir ainsi une force politique crédible à leurs yeux.

    Mais il le faut également pour la cohésion l’UDI qui, rappelons-le est une confédération (le fait de la changer ou non en parti centralisé n’est pas une question primordiale même si les candidats ont des visions différentes à ce sujet).

    Afin de la sortir de son statut de simple cartel électoral, le projet adopté par tous sera un liant fort et dynamique pour le parti centriste où tous auront comme objectif de le défendre.

    De plus, ce projet servira aux négociations avec le Mouvement démocrate pour savoir si une alliance avec de dernier est possible sur le fond et non sur la forme comme cela a été le cas avec le «machin» de l’Alternative.

    Enfin, il servira aux négociations avec tous ceux qui souhaiteront s’allier avec l’UDI, dont l’UMP, entre autres.

    Car négocier une alliance avec un projet et le comparer avec celui de son possible allié n’est pas la même chose que de discuter uniquement stratégie électorale et récompenses gouvernementales.

    Quel est aujourd’hui le candidat qui a cette force d’imposer un débat sur le projet, de faire en sorte qu’il soit adopté et d’avoir les idées pour le porter?

    A cette triple question, il n’existe pas de réponse évidente.

    - Sa capacité à développer l’UDI et par delà le Centre

    Une fois élu, le nouveau président de l’UDI devra se projeter immédiatement dans l’avenir pour imaginer et mettre en route toutes les stratégies qui amèneront au développement du parti et par delà, du Centre tout entier.

    Car l’UDI, malgré de bons résultats aux municipales et aux sénatoriales, n’a pas encore réussi sa percée dans l’électorat comme l’a montré le résultat très décevant des européennes où alliée avec le Mouvement démocrate dans l’Alternative, elle n’a pu passer la barre des 10% (9,93% pour 7 sièges dont la plupart au profit du MoDem).

    C’est donc, entre autres, en étant capable de montrer quelle est la spécificité de l’UDI et du Centre, dans sa capacité à démontrer que l’UDI et le Centre sont une alternative crédible à la montée des extrêmes, que le président assoira la notoriété du parti et le rendra attractif.

    Ce qui est sûr, c’est que si le prochain président de l’UDI possède ces quatre capacités et qu’en plus il réussit dans son entreprise, alors il deviendra, évidemment et naturellement, n’en déplaise à tous ceux qui tentent de lui dénier cette qualité avant même le début de son mandat, le candidat, non seulement, de son parti mais aussi du Centre à l’Elysée en 2017 et un éventuel héritier de Valéry Giscard d’Estaing.

    D’où les embûches qu’il rencontrera (sûrement) et les ennemis qu’il se fera (énormément) s’il a la stature pour…

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le temps des alliances du Centre n’est pas encore venu

    Ne pas mettre la charrue avant les bœufs.

    Voilà un dicton de bon sens, bien raisonnable mais que certains centristes et beaucoup de ceux qui souhaitent les rallier à leur cause tentent de contourner afin de ne pas laisser le temps au Centre de se mettre correctement en ordre de marche.

    Car, mettre la charrue avant les bœufs, c’est de savoir, en l’occurrence, ce que l’on veut avant de savoir avec qui on va le mettre en œuvre.

    En un mot, les centristes doivent d’abord élaborer un projet de société à proposer aux Français avant de savoir avec qui ils vont s’allier pour le réaliser.

    Or, aujourd’hui, des pressions de toutes parts, essayent, par tous les moyens, que les centristes choisissent leurs alliances avant même d’avoir élaboré ce projet puis, sur sa base, un programme électoral.

    Si l’existence du Centre se limite à savoir à qui il va donner ses voix, alors il n’a aucun intérêt à exister.

    Quand monsieur Bayrou fait allégeance à monsieur Juppé, il oublie qu’il faut d’abord discuter du fond avant de se distribuer les postes.

    Même chose pour monsieur Sauvadet avec monsieur Sarkozy.

    Ainsi, ni le Mouvement démocrate, ni l’UDI n’ont un projet de société clairement établi à proposer aux Français et encore moins un programme électoral (il reste plus de deux ans et demi avant les prochaines présidentielles et législatives, il est vrai).

    De même, ni Alain Juppé, ni Nicolas Sarkozy, malgré leurs récentes interventions, n’ont un projet structuré ou un programme détaillé, pour citer deux des hommes de droite qui ont commencé à faire une cour assidue aux centristes.

    Mais on peut penser que si Manuel Valls concoure en 2017, il voudra également séduire les centristes.

    Donc, disions-nous, pas de charrue avant les bœufs, pas de ce jeu politicien qui consiste à s’allier pour se distribuer des postes sans savoir exactement ce que l’on va faire au gouvernement.

    Beaucoup dirons que la pratique actuelle tend de plus en plus à un projet politique flou, un programme électoral light et à des alliances politiciennes et qu’il faut en prendre son parti.

    Ils ont tort.

    Une des raisons de l’angoisse des Français face à l’avenir c’est que personne ne leur propose un vrai projet de société qui leur donne envie de se projeter dans le futur et de se retrousser les manches au présent.

    En conséquence, ils se retournent, pour nombre d’entre eux, vers des partis populistes et extrémistes qui leur font miroiter un retour à un âge d’or qui n’a jamais existé en fait mais qui est tellement plus sécurisant.

    Alors, avant de dire comme Bernadette Chirac qu’il faut choisir Nicolas Sarkozy parce qu’il est plus chaleureux qu’un Alain Juppé trop froid (!), essayons de faire de la politique avec un grand p comme projet de société.

    Et c’est en confrontant les projets de société, en les rapprochant et en passant des alliances en rapport avec ce qu’ils proposent que l’on rétablira l’honneur de la politique.

    Dans ce domaine, les centristes ont un rôle éminent à jouer en montrant la voie, eux qui ne sont pas empêtrés dans les clientélismes en tous genres.

    Mais il s’agit également pour eux de clarifier réellement leur positionnement et non de se voir uniquement en «parti charnière» qui leur permettrait de monnayer – aujourd’hui principalement avec la Droite – leur ralliement contre des postes.

    Depuis longtemps maintenant, des leaders centristes demandent l’élaboration de ce projet de société face à tous ceux qui expliquent qu’il ne faut pas trop se lier les mains par des documents trop contraignants et qui fort de cette logique font en sorte que plus personne ne sache qui est qui dans les partis démocratiques et républicains.

    Le Centre doit avoir un projet, nous l’avons dit et répété ici. Et le plus vite sera le mieux.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Sarkozy: critique centriste d’un retour annoncé

    Le revoilà donc.

    Personne n’en doutait mais c’est désormais officiel, Nicolas Sarkozy veut reprendre la place qu’il estime être due à sa personne, la présidence de la république.

    Comme l’a dit avec délectation François Hollande, c’est son droit et personne ne le lui déni sauf peut-être les juges dans les mois à venir.

    Quant à savoir s’il sera le sauveur d’une France en décomposition aidé en cela par un nouveau parti du XXI° siècle comme il l’annonce, rien n’est moins sûr.

    Les Français en doute.

    Déjà 64% d’entre eux ne s’intéressaient pas à son retour.

    Plus, 65% – dont 77% de sympathisants du Mouvement démocrate et 61% de sympathisants de l’UDI – ne souhaitaient pas son retour estimant que c’est une «mauvaise chose» pour la France.

    Enfin, pour 72% d’entre eux, il «n’a pas changé».

    Quoiqu’il en soit, ce retour concerne évidemment le Centre et les centristes même si l’ensemble des leaders centristes considèrent qu’il s’agit d’une affaire interne à l’UMP… pour le moment.

    Pas seulement parce que l’on prête l’intention à Nicolas Sarkozy de créer une nouvelle UMP réunissant droitistes et centristes, mais aussi parce qu’il faut bien faire l’inventaire centriste d’une présidence et d’une alliance passées avant de se projeter dans un possible avenir commun.

    Les cinq années sarkozystes de la France n’ont pas été vraiment marquées par une vision humaniste de la société, ni par une politique sous le sceau du principe centriste du juste équilibre, Nicolas Sarkozy ayant toujours affirmé, par ailleurs, un certain dédain pour les représentants du Centre.

    De même, l’alliance entre l’UMP et le Nouveau centre n’a pas été particulièrement bénéfique pour ce dernier parti qui ne s’est pas renforcé, bien au contraire, obligé de devenir une simple composante d’une UDI lancée par un droitiste modéré et ancien sarkozyste, Jean-Louis Borloo.

    Et on ne parle même pas des centristes de l’UMP totalement marginalisés.

    Pour ce qui est du bilan, il est globalement négatif en matière économique avec une absence de croissance, un chômage en hausse et une augmentation des déficits publics, ressemblant ainsi comme deux gouttes d’eau au bilan actuel de François Hollande.

    Sans oublier que sous sa présidence, l’UMP (et la majorité présidentielle d’alors) a perdu toutes les élections intermédiaires dont celle du Sénat qui a fait basculé ce dernier pour la première fois à gauche depuis le début de la V° République, jusqu’aux défaites à la présidentielle et aux législatives de 2012.

    On a vu meilleur chef et gagneur…

    Et puis, en voulant s’approprier les voix des électeurs du Front national, Nicolas Sarkozy a ouvert la boite de Pandore et a été en réalité le premier propagandiste du parti d’extrême-droite, reprenant nombre de ses idées, les banalisant en quelque sorte, ce qui permet aujourd’hui à Marine Le Pen de prétendre que son parti est un parti comme les autres et les médias de suivre ce raisonnement si dangereux pour la démocratie républicaine à laquelle est si attaché le Centrisme.

    Au lieu de marginaliser le FN, Sarkozy lui a, in fine, donné un surcroît de légitimité même s’il a su siphonner ses voix lors de la présidentielle de 2007.

    Rien n’est moins sûr qu’il y parvienne en 2017.

    D’ailleurs, on lui prête l’intention d’aller plutôt siphonner celles de gauche!

    Tout comme rien n’est moins sûr qu’il puisse séduire un électorat centriste plus attaché à la démocratie qu’au bonapartisme, plus libéral que nationaliste, plus parlementariste que vouant un culte au chef suprême.

    Quant à la «nouveauté» Sarkozy, elle s’inscrit dans l’incapacité de l’UMP à renouveler ses dirigeants et ses leaders (Fillon, Juppé, Raffarin et consorts accompagnant Sarkozy dans l’éternel retour des anciens).

    Dès lors, on comprend mieux pourquoi le retour de Nicolas Sarkozy est loin de ravir les Français.

    Le Centre a peut-être à gagner avec ce retour mais a tout à perdre en s’alliant avec lui dès maintenant.

    Il sera toujours temps de le faire si Nicolas Sarkozy devient le candidat de l’UMP pour la présidentielle et, surtout, que son programme est centro-compatible.

    On verra également où en est la menace d’extrême-droite dans deux ans.

    En attendant, il faut s’attendre à des pressions loin d’être amicales pour «convaincre» les centristes de rejoindre l’ancien président de la république.

    Aux centristes de résister en élaborant un projet humaniste qui sera la base du programme de son candidat en 2017.

    Et ce sera sur la base de ce projet qu’ils devront négocier une éventuelle alliance.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre et le danger de l’opposition systématique

    En démocratie représentative, il y a la majorité qui gouverne et l’opposition qui s’oppose.

    C’est un des principes du système démocratique qui reconnaît les opinions divergentes et le droit de les exprimer.

    Mais parmi les autres principes, il y a la responsabilité du personnel et le consensus démocratique.

    Cela signifie qu’il existe bien une base d’accord entre tous sur comment doit fonctionner le système ainsi qu’un principe qui affirme que représenter le peuple n’est pas une tâche que l’on peut accomplir sans la clarté et la fidélité à ses convictions et ses valeurs pour lesquelles on demande à obtenir un mandat électif.

    L’idée n’est pas que majorité et opposition gouvernent ensemble, ni même qu’elles partagent les mêmes programmes.

    Non, ce qui est en cause c’est l’affrontement pour l’affrontement, celui qui permet de noircir les traits de celui que l’on présente comme un «adversaire» et d’interdire tout consensus, fut-il à la base même du système politique.

    Si le Centrisme n’est pas la pensée de l’union nationale, il est, en revanche, celui du consensus démocratique et républicain, basé sur la responsabilité, un principe qu’il fait sien.

    Ce dernier est essentiel lorsqu’il s’agit de se positionner dans les débats politiques.

    Ainsi, on ne peut pas se battre pour quelque chose et quand ce quelque chose est mis en œuvre par «les autres», le critiquer tout d’un coup et s’y opposer.

    Bien entendu, cela permet de prétendre que nous c’est nous et eux c’est eux.

    Cependant, cette posture quand elle est systématisée brouille les cartes et, plus grave, présente le personnel politique comme de vulgaires politiciens irresponsables.

    D’ailleurs, cette opposition systématique renforce souvent les extrêmes qui eux ont l’habitude de la terre brûlée, de l’exagération rhétorique et de la violence oppositionnelle.

    C’est donc, à l’inverse, au centre de l’échiquier politique que doit se trouver l’ouverture responsable à toute politique, à toute mesure que l’on estime positive pour les citoyens et le pays et cela d’où qu’elles viennent.

    Il ne s’agit pas d’opportunisme, c’est même le contraire puisque l’on est en accord avec ce que l’on défend, encore moins une façon d’être à la remorque de la Gauche ou de la Droite.

    En l’occurrence, il existe aujourd’hui des passerelles entre le libéralisme social que doivent défendre les partis centristes et le social-libéralisme du gouvernement de Manuel Valls.

    Dire le contraire, c’est faire de l’opposition systématique, partisane et sans hauteur de vue pour le bien du pays.

    Ainsi, au lieu de critiquer sans relâche toute action de ce gouvernement, les centristes devraient se battre pour améliorer les politiques et les mesures en faveur desquelles ils luttent depuis des années et que, ni la Droite, ni la Gauche n’avaient mises en œuvre jusqu’à présent.

    On parle, entre autres, de la réduction des déficits, des mesures en faveur des entreprises et de la défense de la démocratie face aux périls intérieurs et extérieurs.

    Cela ne signifie pas qu’il doit y avoir nécessairement une alliance en bonne et due forme entre la Gauche qui gouverne actuellement et le Centre.

    En revanche, il peut et il doit y avoir une coopération quand cela est possible, encore une fois pour le bien des Français et de la France.

    Si les centristes craignent qu’en agissant ainsi ils se discréditent, ils se trompent gravement et participent aux blocages de notre société actuelle.

    Car ce sont bien les principes de responsabilité et de consensus qui sont à la base de cette ouverture (qui évidemment doit être identique face aux projets et mesures proposés par l’opposition actuelle de Droite qui vont dans le bon sens).

    Ainsi, comment les électeurs centristes pourraient-ils ensuite sanctionner un comportement qui permet au pays de mettre en place de bonnes politiques, surtout à un moment où l’exigence de responsabilité en la matière est si forte?

    Peut-être que le pays n’est pas prêt à cette démocratie apaisée et peut-être que les institutions de la V° République empêchent cette coopération sans reniements, ni opportunismes.

    Mais, pendant ce temps, la France s’enfonce dans la crise et émergent des forces extrémistes dangereuses.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les incivilités et les irrespects jouent contre la démocratie

    Nous sommes tous confrontés quotidiennement à des actes d’irrespect et d’incivilité à notre encontre, contre d’autres personnes ou la communauté toute entière.

    Cela peut prendre de multiples aspects comme un individu qui en bouscule un autre sans même s’excuser, une moto garée au milieu d’un trottoir, une voiture qui ne s’arrête pas aux passages piétons pour laisser passer des enfants, des gens qui urinent en plein jour et devant vous dans la rue. Et ainsi de suite.

    Pourquoi ces irrespects et ces incivilités qui semblent bien anodins à certains jouent contre la démocratie et la république.

    Outre la règle de droit, la démocratie républicaine repose sur deux pactes tacites essentiels entre les individus qui la composent.

    Le premier est un pacte de respect.

    Il dit que tout le monde a droit au respect de l’autre et de la société.

    Dès lors, lorsqu’il est brisé, il y a une frustration de ceux qui se voient dénier ce respect et dont la tentation est, en retour, de le dénier aux autres.

    C’est pourquoi d’ailleurs les centristes tiennent le respect comme une pierre angulaire de leur projet politique, de leur vision d’une société démocratique et républicaine efficace et responsable.

    Mais il faut y ajouter un deuxième pacte, celui de la civilité qui définit la citoyenneté responsable qui est au cœur du projet républicain.

    Quant elle disparait et que des incivilités (qui sont des actes «soft» qui se manifestent par de la violence contre des personnes, des attaques contre des biens et la violation de la règle légale), cela suscite des réactions agressives qui nourrissent les incivilités dans une sorte spirale infernale.

    Aujourd’hui, avec la multiplication des irrespects et des incivilités, qui peut sembler au premier abord moins grave que la violence dure et la criminalité (sans oublier les taux de criminalités que l’on pouvait connaître au XIX° siècle et au début du XX° siècle), ces pactes démocratique et républicain se délitent lentement mais sûrement avec cette idée que chacun a le droit de faire ce qu’il veut sans entrave, que le chacun pour soi est la normalité d’une démocratie moderne.

    En réalité, ce chacun pour soi est une des pires choses qui peuvent arriver à la démocratie républicaine.

    Non pas qu’il faille remettre en cause la liberté à cause de ces irrespects et ces incivilités.

    Mais pour qu’un groupe puisse fonctionner, on sait très bien qu’il faut partager des valeurs dont en particulier le respect de l’autre.

    Dès lors ces irrespects et ces incivilités empêchent le lien social de fonctionner normalement et détruisent le vivre ensemble qui existe entre les membres d’une communauté (qu’elle soit locale, nationale ou mondiale).

    Bien entendu, certaines incivilités et certains irrespects peuvent être et sont punis par la loi comme c’est le cas, par exemple, du comportement du député et éphémère secrétaire d’Etat au commerce extérieur, Thomas Thévenoud.

    Mais ce n’est pas la punition – nécessaire – que retiendront d’abord les gens mais bien la transgression qui montre, de la part d’un élu de la nation, des actes d’incivilités (contre la société) dans un total irrespect (de l’autre) mais aussi de la démocratie républicaine dont il est un des représentants, suscitant un ressentiment qui peut trouver refuge dans des votes pour les extrêmes antidémocratiques et antirépublicains.

    C’est pour cela qu’il est important de ne pas minimiser ces incivilités et ces irrespects ainsi que les conséquences désastreuses qu’elles ont sur les relations entre les individus.

    Pour le Centre, cela nécessite une réaction ferme.

    Tout d’abord dans l’apprentissage universel de ce respect essentiel au pacte démocratique, apprentissage à l’école évidemment mais aussi pendant toute l’existence, dans une sorte de formation permanente, par des campagnes d’information et autres moyens de communication.

    Ensuite, dans la sanction systématique des incivilités qui minent le pacte républicain.

    A New York, lorsqu’il s’est agi dans les années 1990 de reconquérir le territoire urbain par rapport à la violence endémique que connaissait la mégalopole, le chef de la police d’alors (qui a repris sa place depuis l’élection du nouveau maire, Bill de Blasio, en 2013), William Bratton, mit place la politique de «zéro tolérance contre les fenêtres brisées», théorie développée par deux universitaires, George Kelling et James Wilson, qui connut un grand succès et qui permet aujourd’hui à tout newyorkais et à tout touriste de se promener dans la ville en grande sécurité alors que prendre le métro en plein jour était un périple risqué...

    L’idée centrale était de ne pas laisser impuni la moindre incivilité comme une fenêtre brisée parce que l’impunité de ces actes laissait la population dans un sentiment d’insécurité latent mais aussi parce que cela encourageait à plus d’incivilités et d’irrespects.

    Il faut s’en inspirer dans le cas des irrespects et des incivilités pendant qu’il en est encore temps.

    Poser la règle qu’il ne faut laisser passer aucun irrespect et aucune incivilité est essentiel pour que le respect et la civilité deviennent, non pas une norme, mais une manière d’être qui sauvera la démocratie républicaine de ses tentations délétères que porte en lui non pas l’individualisme, salutaire s’il est responsable, mais cette fameuse autonomisation égocentrique assistée irresponsable insatisfaite irrespectueuse de l’individu dont j’ai souvent parlé ici et qui se développe grâce au dévoiement de la démocratie.

    Ainsi l’«insociable sociabilité des hommes» kantienne à la base d’un régime démocratique ne trouve sa solution que dans le respect des pactes librement consentis par chacun mais qui s’imposent alors à tous.

    En défendant une société du respect et de la civilité, le Centrisme est au premier rang de ce combat humaniste qui seul pourra sauver la démocratie républicaine d’un chaos que voyait déjà se profiler au XIX° siècle quelques visionnaires comme Tocqueville.

    Les centristes doivent s’en saisir sans délai alors que les sociétés démocratiques sont de plus en plus gangrénées par ces comportements irresponsables et alors que les ennemis de la liberté, partout dans le monde, n’ont jamais renoncé à refermer ce qu’ils estiment que la démocratie est: une simple parenthèse de l’histoire.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’indécente tentative d’encerclement du Centre par l’UMP

    Les grande manœuvres et les petits coups bas agitent l’UMP depuis sa défaite à la présidentielle de 2012 qui a révélé un parti ravagé par cinq années de présidence de Nicolas Sarkozy et une bataille d’égos dévastatrice dont la première victime – provisoire? – a été Jean-François Copé.

    Heureusement pour le parti de droite, les énormes difficultés que connait le président de la république et son gouvernement ont permis de cacher le vide sidéral et l’indigence politique qui frappent l’UMP.

    Aujourd’hui, alors que cette dernière s’apprête à élire son président puis à se lancer dans le processus de désignation de son candidat pour 2017, tout cela la peur au ventre devant la montée de Marine Le Pen et du Front national, ses leaders tentent par tous les moyens de faire une OPA sur les partis centristes par une stratégie d’encerclement de l’UDI et du Mouvement démocrate avec quelques relais aussi étonnants qu’improbables.

    Avec Nicolas Sarkozy – qui voudrait rien de moins, parait-il, que fusionner l’UMP et l’UDI dans un nouveau parti – certains centristes, à l’image de François Sauvadet, jouent double-jeu avec un homme qui, rappelons-le, n’a jamais eu aucune considération pour les centristes, sauf pour leurs voix au moment des élections.

    Avec Alain Juppé – qui a chipé la place de Fillon comme principal concurrent de Sarkozy pour 2017 – on trouve des hommes comme François Bayrou, prêt à soutenir le maire de Bordeaux pour en devenir un des principaux ministres.

    De son côté, François Fillon fait les yeux doux aux centristes en répétant partout – à l’instar de pratiquement tous les ambitieux de l’UMP – que rien ne sera possible sans eux et qu’il faut un rassemblement de la Droite et du Centre dès le premier tour de la présidentielle.

    Mais le Centre, quoiqu’il arrive, n’est pas à vendre et ne le sera jamais, ni à droite, ni à gauche.

    Et il semble bien que la majorité des centristes et de leurs leaders ne le soient pas, non plus.

    Ainsi, dans leurs multiples déclarations, les quatre candidats à la présidence de l’UDI ont exprimé avec clarté qu’une alliance est possible avec l’UMP mais aucune fusion entre le parti centriste et le parti droitiste.

    Plus, après que le quotidien Le Parisien est joué le jeu de l’intox UMP avec la divulgation d’un soi-disant rendez-vous entre Nicolas Sarkozy et Hervé Morin où une fusion UMP-UDI aurait évoquée, tous les candidats à la présidence de l’UDI ont exprimé leur indignation devant les velléités de l’ancien président de la république de satelliser le Centre pour ses ambitions futures.

    Il est évident que cette stratégie de l’encerclement par la Droite du Centre va perdurer avec des pressions constantes en désignant ce dernier comme bouc-émissaire d’une éventuelle défaite à la présidentielle de 2017 ou pour le célébrer comme possible sauveur de la France avec, à la clé, menaces de rétorsions (aux législatives) ou promesses de strapontins.

    Néanmoins, les leaders de l’UMP semblent faire fi d’une variable qui sera pourtant essentielle dans leur plan, l’électeur centriste.

    Soit celui-ci est un crétin qui votera les yeux fermés pour qui on lui dira, comme l’espère l’UMP, soit il se déterminera en rapport avec ses convictions et ses valeurs, comme un vrai citoyen libre et responsable.

    Ce n’est certainement pas en bâtissant une improbable nouvelle maison commune entre la Droite et le Centre après l’échec patent de cette stratégie avec l’UMP actuelle que l’on y parviendra.

    En revanche, tout est possible en discutant politique, projet, programme et alliance de deux partenaires qui méritent un identique respect.

    Mais cela l’UMP n’en a guère l’habitude jusqu’à présent…

    Alexandre Vatimbella

     

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