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udi - Page 11

  • Le Centre et l’«inconnue Valls»

    Le président par intérim de l’UDI, Yves Jégo, interrogé par Le Monde, estime que «si Manuel Valls a le courage d’engager clairement et rapidement les réformes nécessaires, nous devons avoir le courage de les soutenir».

    De même, il déclare que les membres de son parti s’étaient «interrogés» sur un vote de confiance au nouveau gouvernement et que «nous avons décidé de voter contre car, trop longtemps, le Centre a été qualifié de girouette», ajoutant immédiatement «Nous sommes le centre-droit, nous sommes dans l’opposition, il ne doit pas y avoir d’ambiguïté».

    Vite dit puisque ses propos en contiennent et parce que trois députés UDI et un député Mouvement démocrate se sont abstenus lors du vote de confiance à l’Assemblée nationale, souhaitant sans doute donner une chance à Manuel Valls alors que, pendant le même temps, Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin, les deux ennemis intimes de l’UDI et sans doute prochains candidats à la présidence du parti, ruaient dans les brancards du nouveau premier ministre et de son équipe avec une rare violence.

    Tout cela traduit chez les centristes un certain trouble que représente l’«inconnue Valls» dans la nouvelle équation politique du pays.

    Voilà un social-libéral très proche des positions des libéraux-sociaux que sont les centristes et qui se propose, globalement, de faire une bonne partie de leur politique.

    Bien sûr, Manuel Valls sera jugé à ses actes et à sa capacité à s’émanciper de la chape de plomb que fait peser sur le Parti socialiste les idéologues qui sont encore en nombre dans ses rangs, sans oublier les pressions inamicales qui viendront de la gauche radicale et de l’extrême-gauche, sans oublier des syndicats politisés (comme la CGT) et corporatistes (comme FO).

    Néanmoins, on voit nettement plus de cohérence entre le programme de Valls et les mesures défendues par l’UDI qu’entre ces dernières et les positionnements de la droite dure de l’UMP.

    De même, personne ne peut penser une seule seconde que François Bayrou – étrangement discret sur son opinion à l’égard du nouveau gouvernement –, s’il était de bonne foi de son soutien à François Hollande en avril 2012 jusqu’à la constitution de l’Alternative en novembre 2013, ne soit pas proche d’un Manuel Valls à Matignon et d’un Jean-Pierre Jouyet (nouveau secrétaire général de la présidence de la république) à l’Elysée, deux disciples de deux hommes qu’admire le président du Mouvement démocrate, Michel Rocard et Jacques Delors.

    Le ralliement de la galaxie centriste, pour autant, était politiquement impossible en ce mois d’avril 2014.

    D’une part parce que l’UDI et l’Alternative (regroupant l’UDI et le Mouvement démocrate) se sont bâtis sur une alliance exclusive à droite et que celle-ci a permis aux formations centristes de se refaire une santé aux élections municipales.

    D’autre part parce que les velléités de certains de soutenir Valls auraient certainement conduit au jour d’aujourd’hui l’espace centriste à une dislocation, d’autant plus avec le retrait de la vie politique concomitant de Jean-Louis Borloo.

    Mais si le gouvernement commence à obtenir des résultats, si la confiance des Français envers le premier ministre continue (55% ont été convaincus pas son discours de politique générale et 62% se disent satisfaits de lui), alors l’«inconnue Valls» pourrait devenir un véritable casse-tête pour les centristes et leur cohésion.

    Nous n’en sommes pas encore là.

    Mais nous ne sommes déjà plus politiquement parlant où nous en étions avant les municipales.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Refondation du Centre. L’instant critique de l’après-Borloo

    Il y a quelque chose de particulièrement indécent – pardon, de «politique»  – à voir ceux qui le combattaient durement hier, dresser aujourd’hui des couronnes de lauriers à Jean-Louis Borloo pour mieux l’enterrer en vue de demain.

    Que n’a-t-on entendu dans les coulisses de l’UDI, ses «amis» le railler sur ses addictions voire sur ses incapacités congénitales à se décider et à diriger ainsi qu’à aller au combat.

    Sans parler des noms d’oiseaux et des synonymes de traître qui se baladaient un peu partout sur les lèvres des responsables de feue l’UDF puis du Mouvement démocrate, lui qui avait rejoint Jacques Chirac en 2002 puis Nicolas Sarkozy en 2007 en laissant tomber François Bayrou.

    Mais, comme le pointe les médias avec leur énième enterrement programmé du Centre, son retrait de la vie politique a créé un vide et un instant critique pour l’avenir, non seulement de l’UDI et de l’Alternative, mais pour celui de la refondation actuelle des partis centristes.

    Car, disons-le, même si Jean-Louis Borloo n’était pas un centriste (tout comme Valéry Giscard d’Estaing, par exemple), il avait réussi à réunir l’espace centriste et fait en sorte que les rivaux d’hier soient obligés de cohabiter ensemble.

    Or, lui parti, les vieilles inimitiés et querelles vont pouvoir reprendre, peut-être de plus belle, sachant que les leçons en politique ne sont que très peu apprises…

    Bien sûr, un président par intérim vient d’être nommé, Yves Jégo, en attendant le congrès extraordinaire chargé d’élire le nouveau chef de l’UDI.

    Bien sûr, également, les zones d’ombre du rapprochement UDI-Mouvement démocrate seront oblitérées jusqu’aux résultats des élections européennes.

    Bien sûr, les leaders centristes ont des propos mesurés les uns sur les autres.

    Pour autant, personne ne peut penser une seule seconde qu’Yves Jégo possède ne serait-ce que le début d’une stature et d’un entregent pour être le prochain président de l’UDI.

    Le problème est qu’il n’y a aucune personnalité qui fasse consensus pour prendre les rênes de la confédération de centre-droit.

    Hervé Morin en tant que président du Nouveau centre, principale composante de l’UDI, n’est pas celui-là, lui qui a fait fuir une grande partie de ses anciens amis (les premiers à rejoindre Borloo), qui a fait un flop retentissant aux présidentielles (incapable de réunir 500 signatures pour se présenter et ne dépassant pas 1% des intentions de vote dans les sondages) et qui a été obligé d’adhérer au nouveau parti de Borloo contraint et forcé par ses derniers lieutenants qui menaçaient tous de le quitter en cas de refus de sa part.

    Et nombre d’anciens du Nouveau centre qui ne l’aiment pas – et c’est un euphémisme – seront là pour s’assurer qu’il ne mette pas la main sur l’UDI, comme François Sauvadet, Maurice Leroy ou encore Jean-Christophe Lagarde.

    Ce dernier, qui a créé juste avant de rejoindre l’UDI, un nouveau parti, la FED (Force européenne démocrate) sera sans doute candidat comme son ennemi intime Morin (leur brouille date de l’époque où Morin devait lui céder sa place de président du Nouveau centre, deux ans après son élection, ce qu’il refusa in fine de faire alors qu’il lui avait donné sa parole afin de se faire élire à ce poste avec l’appui de Lagarde).

    Mais Jean-Christophe Lagarde est un éternel espoir de la politique et ses interventions publiques sont souvent décevantes comme celle qu’il a faite pour s’opposer sur tout ce que venait de dire Manuel Valls lors de son discours de politique générale avec des arguments d’une grande faiblesse, apparaissant plus jusqu’au-boutiste que les dirigeants de l’UMP…

    Son manque d’épaisseur sera sans doute un handicap mais les bons résultats dans sa ville de Drancy et ses réélections faciles dans un département de Seine-Saint-Denis penchant toujours fortement à gauche, montrent une réelle capacité politique.

    A côté des deux centristes, on devrait retrouver le radical Laurent Hénart, second de Borloo et nouveau maire de Nancy mais qui est encore peu médiatisé et demeure un second-couteau qui aura du mal à donner le dynamisme dont a besoin l’UDI pour franchir un nouveau cap et se positionner comme la future troisième force politique du pays.

    De même, des personnalités comme François Sauvadet (qui devrait récupérer la présidence du groupe UDI à l’Assemblée nationale, de quoi sans doute le contenter), Rama Yade ou Chantal Jouanno, pourraient être tentées de poser leur candidature sans grandes chances de succès, tant elles manquent de soutien à l’intérieur de la formation de centre-droit.

    Si l’on élargi la recherche, quelques noms apparaissent pour cette élection comme celui de l’ancien journaliste Jean-Marie Cavada (peut-être un peu trop âgé), du maire d’Issy-les-Moulineaux André Santini (trop de casseroles notamment judiciaires), de l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, Valérie Létard (un peu trop transparente), du maire de Neuilly-sur-Seine Jean-Christophe Fromantin (un peu trop individualiste et trop critique sur l’Alternative, opposant intransigeant à François Bayrou),du député de la Marne Charles de Courson (trop focalisé sur son dada les dépenses publiques et sans réelle stature nationale), du nouveau maire de Laval et président du groupe UDI au Sénat, François Zocchetto (lui aussi quasiment inconnu au niveau national).

    Certains pourront y rajouter l’ancien socialiste et ministre de Nicolas Sarkozy Jean-Marie Bockel (sans aucune troupe pour le soutenir) ou Jean Arthuis, président de l’Alliance centriste (mais trop velléitaire), qui font plutôt «has been» que prétendants sérieux.

    Si l’on reprend tous les noms que l’on vient de citer, on s’aperçoit que l’UDI a vraiment un problème de leadership qui pourrait être un handicap énorme pour son avenir.

    D’autant qu’il y a un leader centriste qui possède la stature nationale, la reconnaissance médiatique et l’expérience de chef, c’est bien évidemment François Bayrou!

    Bien sûr, le président du MoDem et nouveau maire de Pau ne se présentera pas à la présidence de l’UDI mais il pourrait être le grand bénéficiaire des moments difficiles qui se préparent dans cette formation.

    Pour autant, il sera aussi confronté au manque total de cohésion et à l’absence de projet et de programme cohérents de l’Alternative, cette organisation coopérative qui regroupe l’UDI et le Mouvement démocrate.

    Si le score de celle-ci est élevé lors des européennes, elle montrera son utilisé mais pas encore sa légitimité qui devra être construire après ces élections.

    On peut penser que la retraite de Jean-Louis Borloo va amener François Bayrou à être très consensuel et à faire nombre de compromis pour s’attirer les bonnes grâces des leaders de l’UDI afin d’asseoir un futur leadership sur l’espace centriste en vue des présidentielles de 2017 pour lesquelles il a assuré qu’il ne serait pas candidat (ce genre de promesse n’engageant que ceux qui la croit) ou pour négocier un «ticket» avec Alain Juppé (son soutien au maire de Bordeaux contre le poste de premier ministre).

    Un scénario fort possible d’autant plus crédible s’il a en face de lui un président de l’UDI faible et inconsistant.

    Reste que François Bayrou est à la tête d’un parti exsangue, tiraillé entre plusieurs tendances, avec peu de militants, peu de moyens financiers et peu d’élus (un peu plus néanmoins depuis les municipales), ce qui ne le place pas en position de force lors de négociations avec l’UDI, c’est le moins que l’on puisse dire.

    Dès lors l’implosion de l’espace centriste est une hypothèse vraisemblable.

    La politique ayant, comme la nature, horreur du vide, cela ne signifie évidemment pas la disparition des centristes et d’un ou plusieurs partis centriste mais la refondation centriste en prendrait un bon coup sur la tête.

    Quoi qu’il en soit, au risque de décevoir tous les fossoyeurs du Centre, et ils sont très nombreux, l’implosion et le morcellement, voire même la disparition fortement hypothétique d’une force politique centriste, ne signerait pas la disparition du Centrisme en tant que pensée politique et du Centre en tant que lieu politique.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le retrait de Borloo donne-t-il les clés du Centre à Bayrou

    Il avait été très malade mais il espérait pouvoir retrouver sa santé et son poste de président de l’UDI.

    Jean-Louis Borloo vient d’y renoncer et a annoncé, dans la foulée, son retrait de la vie politique pour un laps de temps indéterminé, lui qui a aujourd’hui 63 ans et se sent trop faible pour assumer quelque fonction.

    Ce retrait est bien évidemment une bombe dans le jardin centriste.

    Voilà un homme qui avait réussi à unifier toutes les familles centristes sans en être réellement un au sein, d’abord de l’UDI, dont il était le président, puis de l’Alternative, cette «organisation coopérative» qu’il avait réalisée avec François Bayrou qui, il y a quelques semaines, a déclaré qu’il ne serait pas candidat à la prochaine présidentielle, ouvrant une voie royale à Jean-Louis Borloo même si beaucoup doutaient de sa capacité à se présenter à cette élection, lui qui y avait renoncé en 2012.

    Dès lors, trois questions essentielles se posent.

    La première est de savoir ce que va devenir l’UDI qui est, rappelons-le, une confédération de partis où les inimitiés sont fortes et les ambitions à peine voilées.

    La deuxième est de savoir ce que va devenir l’Alternative qui était, avant même d’être une alliance entre deux formations, l’UDI et le Mouvement démocrate, un rapprochement entre deux hommes Jean-Louis Borloo et François Bayrou.

    La troisième est dans ce nouveau paysage centriste quelle va être la place de François Bayrou, nouveau maire de Pau et qui s’est autoproclamé à la retraite de ses ambitions présidentielles.

    Bien évidemment, des éléments manquent pour avoir des réponses claires et définitives mais l’on peut essayer de donner quelques éclairages.

    - Le devenir de l’UDI

    Jean-Louis Borloo n’est pas un centriste et ne l’a jamais été, lui qui se définit plutôt comme un républicain social. Pour autant, il avait réussi à réunir les familles du Centre et au centre de l’échiquier politique, une sorte de prouesse pour laquelle il avait été bien aidé, il faut le dire, par le délabrement de l’espace centriste au sortir des élections présidentielles de 2012 sur lequel il avait tenté et réussi une OPA à laquelle, seul, le Mouvement démocrate avait résisté.

    Reste que l’UDI qui n’est toujours pas une vraie formation mais une confédération de partis, s’est révélée capable d’exister dans la durée puisque la constitution du groupe UDI à l’Assemblé nationale va fêter bientôt ses deux ans d’existence et qu’elle a pu réunir au sein d’une même structure des personnalités qui se détestent comme Hervé Morin, d’un côté, et Jean-Louis Borloo et Jean-Christophe Lagarde, de l’autre.

    Et le premier choc électoral, les municipales, lui ont permis, grâce à son alliance avec l’UMP et la déliquescence du PS, d’obtenir de jolis succès dans de nombreuses villes moyennes.

    Bien sûr, les européennes de mai seront beaucoup plus importantes pour l’avenir politique de la confédération car elles permettront de voir ce que pèsent réellement l’UDI et le Mouvement démocrate qui vont à la bataille unis lors d’un scrutin à la proportionnelle.

    Derrière Jean-Louis Borloo, il y a des hommes comme Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, Laurent Hénart, Yves Jégo, François Sauvadet ou Jean-Christophe Fromantin.

    Aucun n’a sans doute la légitimité nécessaire pour succéder à Borloo et les ressentiments entre ces hommes sont importants comme nous l’avons dit entre Morin et Lagarde, depuis l’époque où ils étaient ensemble au Nouveau centre.

    Dans un premier temps on devrait donc voir une direction collégiale sous la houlette d’Yves Jégo qui assurait l’intérim jusque là mais des élections vont devoir se faire pour désigner le nouveau président du parti.

    Jean-Louis Borloo, dans une lettre adressée aux militants de son parti, parle d’un congrès avant la fin de l’année mais cela semble un délai un peu long alors même qu’Yves Jégo a été critiqué pour son leadership que certains estiment illégitime à l’UDI.

    Au jour d’aujourd’hui, bien malin celui qui pourrait faire un pronostic sur qui sera élu et si le retrait de Borloo ne risque pas de faire imploser le parti même si les centristes y réfléchiront à deux fois au vu de leur «renaissance» lors des municipales.

    Pour autant, un mauvais résultat aux européennes pourraient avoir des conséquences lourdes pour la cohésion de l’UDI.

    - Le devenir de l’Alternative:

    L’ensemble des centristes à l’intérieur de l’UDI sont des gens qui ont quitté, à des périodes différentes, François Bayrou sauf exceptions comme Jean-Christophe Fromantin ou Rama Yade, par exemple.

    Aucun ne souhaite vraiment que celui-ci redevienne leur chef.

    Et beaucoup doivent s’interroger dès maintenant sur les visées de François Bayrou, lui qui est sorti, contre toute attente, gagnant de cette alliance avec Jean-Louis Borloo.

    On l’a vu, par ailleurs, au soir de son élection à la mairie de Pau, enjoué et requinqué, délivrant un message de politique nationale, lui qui venait de promettre de ne plus s’occuper que de sa ville chérie…

    Bien entendu, l’Alternative ne va pas s’effondrer demain, ce qui serait catastrophique pour l’UDI et le MoDem. Elle sera donc présente aux européennes mais il faudra voir ce qui se passera ensuite.

    En cas de très bon score, François Bayrou aura sans doute une opportunité pour tenter de redevenir le leader naturel du Centre.

    En cas de score décevant ou mauvais, les barons de l’UDI pourraient en profiter pour demander une clarification du positionnement de François Bayrou et aller au clash pour se débarrasser de lui et mettre un terme à l’Alternative.

    - Le devenir de François Bayrou

    François Bayrou peut-il (re)devenir le recours du Centre et s’imposer aux autres centristes? Voilà une question que l’on ne pensait (presque) plus se poser!

    Le retrait de Borloo peut permettre une renaissance de Bayrou qui, tel le phœnix, pourrait reprendre son envol et s’imposer face à ses anciens lieutenants tout en faisant s’éloigner quelques figures de l’UDI comme Jean-Christophe Fromantin, Rama Yade ou encore François Sauvadet qui ne supporteront pas d’être sous sa coupe.

    Il est probable que François Bayrou se pose actuellement la question de son retour et de sa posture de recours.

    Il ne doit sans doute pas mésestimé dans son analyse les difficultés car l’hostilité à sa personne est très forte à l’UDI et il a cassé en deux son parti afin de devenir maire de Pau, ce qui le fragilise beaucoup.

    D’autant que de nombreuses inconnues sont devant lui.

    Il sera intéressant de voir, par exemple, comment va réagir Hervé Morin, lui qui a tout fait pour remettre François Bayrou dans le jeu centriste afin de contrer son ennemi Jean-Louis Borloo.

    Borloo parti, Morin se retrouve avec Bayrou sur les bras, ce qui pourrait se révéler encore plus encombrant pour ses ambitions contrariées!

    Alexandre Vatimbella

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  • Socialistes centro-compatibles, Bayrou gagne son pari… trop tard!

    Manuel Valls, Ségolène Royal, Michel Sapin, François Rebsamen, Bernard Cazeneuve, Stéphane Le Foll, Jean-Yves Le Drian autant de noms de personnalités du PS qui sont centro-compatibles.

    Tout d’abord, Manuel Valls, le nouveau premier ministre nommé par François Hollande.

    Il est, sans aucun doute, un socialiste depuis son engagement en politique et il défend une vision qui n’est pas exactement celle du Centre.

    Pour autant il est bien un socialiste libéral, plus proche du centre-gauche que de l’extrême-gauche et dont le programme, lors de primaires socialistes de 2011 n’aurait pas fait rougir celui d’un centriste, tout comme son action au ministère de l’Intérieur.

    C’est un vrai centro-compatible.

    Que dire de la numéro trois du gouvernement, le revenante Ségolène Royal, qui, lors de sa campagne présidentielle de 2007 avait offert entre les deux tours, contre son soutien, Matignon à François Bayrou si elle était élue à l’Elysée face à Nicolas Sarkozy.

    Sans parler, entre autres, de Michel Sapin (venu de la galaxie rocardienne comme Valls) ou de François Rebsamen (allié avec le Mouvement démocrate à Dijon).

    D’autant que l’hostilité haineuse du Front de gauche à l’encontre de Manuel Valls avec l’annonce par le démagogue Jean-Luc Mélenchon d’un vote de défiance au Parlement avant même d’avoir entendu son discours de politique générale (bonjour la démocratie) ainsi que la décision de ne pas faire partie du prochain gouvernement des sectaires écologistes, Cécile Duflot et Pascal Canfin avant même de savoir son orientation (re-bonjour la démocratie), renforce bien la centro-compatibilité de ce nouveau gouvernement, celle qu’a recherché désespérément François Bayrou depuis 2012 et qui aurait interpelé de même nombre de centristes au Mouvement démocrate et à l’UDI.

    Mais, entretemps, l’Alternative a vu le jour, l’union UMP-UDI-MoDem aux municipales a donné de bons résultats aux candidats des partis centristes et une victoire au sénatoriales de cette même alliance se dessine pour la rentrée, sans oublier les européennes qui devraient encore être un nouvel échec pour le PS, séquelle du gouvernement Ayrault.

    Du coup, Manuel Valls vient sans doute un peu tard pour bousculer les alliances ou peut-être même un peu trop tôt.

    Bien sûr, François Hollande a été obligé de faire quelque chose après les résultats catastrophiques des municipales.

    Mais il faut le lui reconnaître, au lieu de faire un virage à gauche toute qui ne correspondait absolument pas à sa vision politique et à ce qu’il pense qui est bon pour la France, ni même à son programme électoral, a conforté la frange social-démocrate et de centre-gauche de sa majorité.

    Toujours est-il que le timing des deux François (Hollande et Bayrou) n’a pas été synchronisé, c’est le moins que l’on puisse dire.

    Nul doute que le nouveau maire de Pau en rajoutera une couche d’opposant, lui qui a besoin de démontrer sa loyauté à l’alliance avec la Droite.

    Nul doute que le gouvernement donnera quelques gages à la gauche de la gauche (le maintien de Taubira à la Justice ou la promotion d’Hamon à l’Education nationale en étant deux indices, même s’il fallait mieux les avoir à l’intérieur qu’à l’extérieur pour les contrôler).

    Maintenant, si Valls obtient des résultats économiques et parvient à mettre en branle la réforme de l’Etat absolument nécessaire, les lignes pourraient bouger alors même que l’UMP devra peut-être, dans le même temps se droitiser pour éviter de se faire déborder par le Front national.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Pour le Centre, la bataille pour la démocratie commence maintenant

    Grâce à son alliance avec l’UMP, l’UDI et le MoDem ont remporté de nombreuses mairies lors des municipales.

    C’est un succès sur fond d’effondrement du Parti socialiste et de la montée du Front national.

    Le deuxième tour à amplifié le mouvement avec des victoires emblématiques de Pau à Nancy en passant par Valenciennes, Laval ou Amiens.

    François Bayrou a pu ainsi déclarer que l’Alternative (UDI+MoDem) était désormais le troisième parti de France en termes d’élus.

    Bravo mais il ne faut pas se leurrer, la troisième force du pays n’est pas cette réunion du Centre, malheureusement, mais bien le Front national.

    Tout comme en 2002 avec la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, le nombre de municipalités qui vont être administrée pendant six ans par le parti d’extrême-droite est un coup de massue sur la tête de la démocratie républicaine.

    Et pendant que Droite et Gauche se rejetaient la faute de ce phénomène particulièrement inquiétant, le Centre peut rappeler, lui, qu’il a appelé, seul, à un Front républicain partout dans le pays pour faire barrage au FN et qu’il n’a pas été entendu.

    Bonjour les dégâts.

    Cela ne veut pas dire que les centristes ne portent aucune responsabilité dans la montée des amis de la famille Le Pen.

    L’irresponsabilité du monde médiatico-politique est globale, ce qui comprend, évidemment, les partis centristes qui ont montré ces dernières années un visage peu reluisant de petites batailles, de règlements de compte minables, de compromissions peu ragoûtantes et d’une incapacité à former une alliance avec un projet politique et un programme électoral dignes de ce nom.

    Du coup, non seulement ils n’ont pas pu concurrencer le PS et l’UMP pour leur ravir les deux places de leadership de la vie politique mais ils ne sont même plus sur le podium où l’on trouve désormais le Front national.

    Et la crainte est que lors des élections européennes où tous les partis vont se compter, cette situation soit encore plus évidente.

    Tout cela doit amener non pas à un découragement mais bien à un ressaisissement.

    Les centristes doivent être le moteur de celui-ci.

    Ils doivent porter haut les couleurs de la démocratie représentative, de la liberté, de l’économie sociale de marché et du respect.

    Ils doivent être en première ligne pour dénoncer la démagogie et la haine véhiculée par les partis extrémistes, ceux qui rêvent d’une guerre civile en France, d’une révolution qui détruirait le système démocratique.

    Ils doivent se mobiliser à chaque instant pour porter la parole de la liberté, de la tolérance et de la solidarité, pièces maîtresses du lien social et du vivre ensemble, face à tous les poujadismes et les entreprises réactionnaires.

    Ils doivent proposer un vrai plan de réformes de la société française avec courage et responsabilité pour qu’enfin la France entre dans le XXI° siècle.

    Oui, le Centre a un rôle éminent à jouer dans cet après-municipales 2014.

    On attend que les centristes soient à la hauteur de l’enjeu.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Municipales: les bons résultats de l’UDI et du MoDem légitiment-ils l’alliance avec l’UMP

    Les partis centristes ont eux aussi largement profité de la déconfiture du Parti socialiste aux élections municipales avec de nombreux candidats élus ou réélus dès le premier tour ainsi que de grandes chances pour le second tour.

    Que ce soit l’UDI ou le Mouvement démocrate, les résultats sont très positifs.

    Evidemment, pratiquement à chaque fois où la tête de liste est centriste, c’est la constitution d’une liste d’union avec la droite, en particulier l’UMP, qui a permis ces bons scores.

    Même si les personnalités et le travail accompli pour les maires sortants ont joué, il est néanmoins difficile d’affirmer ce qui se serait passé si les candidats centristes étaient partis seuls au combat et avaient eu face à eux, systématiquement, des listes UMP.

    Reste qu’il est indéniable que la stratégie d’union entre le Centre et la Droite a été un succès pour ces élections où les partis centristes partaient dans l’inconnu avec la crainte de se prendre quelques belles gamelles.

    Dès lors, doit-il en être de même dans le futur?

    On sait que l’UDI et le MoDem regroupés sous la bannière de l’Alternative, iront tous deux seuls aux élections européennes.

    Ce sera un bon moyen de répondre à cette question.

    Un bon score lors de ces élections donnera une dynamique à l’Alterrnative et un poids certain dans les négociations futures avec l’UMP.

    Un score décevant et l’on peut penser que l’UMP rappellera à ses «amis» centristes tout ce qu’ils lui doivent dans leurs succès aux municipales.

    Mais, quoi qu’il arrive, si cette alliance qualifiée de «naturelle» par Jean-Louis Borloo a un sens électoralement parlant, il faudra également qu’elle en est politiquement parlant et que les centristes établissent rapidement un projet et un programme commun entre les deux composantes de l’Alternative puis qu’ils les confrontent au projet et au programme de la Droite.

    De même, il leur faudra se poser la question de la compatibilité de certaines factions de cette même Droite.

    Ainsi, la droite dure est-elle centro-compatible ou l’est-elle plus qu’une gauche social-démocrate voire un centre-gauche?

    Ces questions ne sont pas anodines car elle touche à l’essentiel, à l’identité du Centre et à ses valeurs.

    Ne pas confronter les idées et les programmes, les positions et les positionnements reviendrait, in fine, à ne conclure que le pire des accords électoraux, celui où l’on cherche seulement des élus et des prébendes et non un projet pour le pays.

    Voyons ce qu’il en sera, déjà, des visions de chacun des partenaires sur l’Europe, l’Union européenne et le fédéralisme européen.

    Alexandre Vatimbella

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  • L’axe gaullo-centriste Juppé-Bayrou est-il crédible?

    Ils s’aiment bien, c’est le moins que l’on puisse dire.

    Depuis des années, François Bayrou et Alain Juppé se font des compliments réciproques et s’affichent souvent ensemble.

    Même aux pires moments des relations Mouvement démocrate-UMP, où François Bayrou n’avait pas de mots assez durs pour fustiger Nicolas Sarkozy et son comportement, Alain Juppé n’a pas déterré la hache de guerre comme le reste des responsables du parti de droite.

    Et François Bayrou lui a toujours rendu hommage en louant le maire de Bordeaux et son travail ainsi qu’en faisant même alliance avec lui dans la capitale girondine, sans oublier son travail en tant que ministre de… Nicolas Sarkozy.

    Pas étonnant, dès lors, que dès que le président du MoDem a annoncé qu’il comptait se présenter à Pau pour les municipales, il ait reçu le soutien d’Alain Juppé alors que l’UMP se prononçait pour une candidature d’un ses siens contre le «traitre» Bayrou.

    Encore moins étonnant que ce dernier lui renvoi l’ascenseur en déclarant, après avoir affirmé qu’il ne comptait pas se présenter à la présidentielle de 2017, qu’il verrait bien Juppé en candidat unique de l’opposition droite-centre droit alors même que le maire de Bordeaux n’a rien annoncé de tel.

    Et les lieutenants d’entonner le même refrain comme Robert Rochefort.

    Sans doute que François Bayrou, comme l’ont noté nombre de commentateurs politiques, se verrait bien en premier ministre d’un président Juppé.

    On ne se refait pas…

    L’ancien premier ministre de Jacques Chirac (dont le ministre de l’Education nationale était… François Bayrou) a du, devant un tel empressement du MoDem, publié sur Twitter un démenti sur ses intentions en 2017.

    Bien entendu, celui-ci est faux, Alain Juppé se verrait bien à l’Elysée mais le chemin est encore semé d’embûches (retour ou non de Sarkozy, implosion de l’UMP, crédibilité de la candidature de François Fillon, etc.).

    Quoiqu’il en soit, voit-on se dessiner un axe gaullo-centriste (un oxymore pour beaucoup de centristes et de gaullistes historiques!) avec à sa tête le duo Alain Juppé-François Bayrou?

    Il est évidemment trop tôt pour se prononcer mais ce rapprochement et cette alliance seraient bénéfiques pour les ambitions que l’on prête aux deux hommes.

    Cela permettrait à Alain Juppé de rassembler dès le départ au-delà de son camp en crédibilisant sa possible candidature élyséenne.

    Cela permettrait à François Bayrou de se poser une nouvelle fois en rassembleur et de court-circuiter les caciques de l’UDI dont Jean-Louis Borloo pour se (re)placer dans la course à Matignon (celle à la présidence de la république semblant lui être quasi-définitivement fermée).

    Pourquoi François Bayrou a-t-il fait ces déclarations maintenant, juste avant les municipales et sans en avertir, semble-t-il, Alain Juppé, au risque de le gêner?

    Tout simplement pour donner encore quelques gages de son appartenance à l’opposition à François Hollande et au Parti socialiste à l’électorat de droite de Pau mais aussi afin de prendre date pour l’après-municipales et l’après-européennes.

    Pourquoi Alain Juppé s’est cru obliger de démentir avec vigueur?

    Tout simplement parce qu’il n’est pas encore bien vu à l’UMP d’avoir François Bayrou comme soutien et que tout mouvement de sa part pour les présidentielles actuellement ne ferait qu’ajouter à la cacophonie de la formation de droite et lui interdirait, sans doute, de se poser en recours contre celle-ci justement, en étant le candidat du consensus et de la raison, sondages de popularité à l’appui.

    Reste que cet axe Juppé-Bayrou peut devenir crédible aux yeux du pays demain.

    Pour autant, cela voudrait dire que, soit les centristes partiront une nouvelle fois divisés à la présidentielle (si l’UDI présente un candidat), soit les centristes renonceront une nouvelle fois de partir à la mère des batailles politiques de la V° République (si l’UDI se rallie à Juppé).

    Un mauvais coup pour le Centre.

    Les prochains mois apporteront une première réponse, celle sur le sérieux des déclarations de François Bayrou.

    En tout cas, ce possible pacte Juppé-Bayrou a beaucoup fait réagir à droite (parfois avec virulence, «Trop c'est trop, il ne s'excuse pas, il ne regrette pas, et en plus, Alain Juppé va le soutenir» dixit Henri Guaino) et a fait le buzz dans les médias.

    Ce qui était, bien entendu, l’effet recherché.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Refondation du Centre. L’Alternative, un outil commun au service de Bayrou?

    Rappelons cette évidence: l’Alternative n’a pas été créée pour sauver le soldat Bayrou mais pour sortir du marasme les partis centristes qui ne parvenaient pas à susciter une quelconque appétence auprès des électeurs.

    Ce rappel est utile, à la fois, pour dire aux membres de l’UDI que l’accueil d’un Bayrou en voie de marginalisation n’était pas de leur part un geste humanitaire mais une démarche éminemment politique (voire politicienne pour certains critiques de la création de cette Alternative) et pour ne pas oublier que l’objectif réel était un deal gagnant-gagnant entre un Borloo englué dans une UDI sans dynamisme et un Bayrou à la recherche d’un nouveau souffle.

    Nous avons dit ici que cette «organisation coopérative» était un «objet politique non-identifié», à la fois, d’alliance et de compétition où chacun pouvait y mettre ce qu’il voulait et s’en servir comme il en avait envie.

    A ce jeu, c’est François Bayrou qui vire en tête mais les membres de l’UDI ne peuvent s’en vouloir qu’à eux-mêmes si le président de Mouvement démocrate a su utiliser cet outil mieux qu’eux pour se redonner, si ce n’est encore un avenir politique, en tout cas une visibilité médiatico-politique évidente.

    Les récriminations des leaders de l’UDI (en l’absence de leur chef) sont de ce point de vue, au mieux, hypocrites, au pire, pitoyables.

    Car ils savaient, dès novembre dernier, qu’ils faisaient entrer le loup dans leur bergerie déjà bancale.

    Que François Bayrou soit plus malin qu’eux, mais n’était-il pas leur chef voilà peu?!

    Qu’il ait réussi à imposer – pour l’instant puisque l’accord n’est pas définitivement scellé –quatre têtes de liste MoDem sur sept et la moitié des candidats éligibles pour les européennes pour le ticket commun avec l’UDI, est incontestablement une victoire pour lui.

    Tout comme est une victoire l’acceptation par l’UDI de sa théorie des alliances à la carte aux municipales qui permet au Mouvement démocrate d’être l’allié ici de l’UMP, là du Parti communiste, ailleurs du Parti socialiste ou de… l’UDI!

    Si cette dernière se sent flouée, elle n’a qu’à battre sa coulpe et réfléchir à son fonctionnement de confédération (ou à son faible leadership) face à un Mouvement démocrate entièrement dévoué à François Bayrou (moins les quelques dissidents qui ont rejoint les rangs socialistes).

    Le risque, in fine, est que l’Alternative se disloque, ce que certains à l’UDI espèrent secrètement dorénavant.

    Néanmoins, si cela survient, ni le Mouvement démocrate, ni l’UDI n’en sortiront gagnants et indemnes.

    Encore moins l’espace politique centriste.

    Pour autant, si les relations entre les deux bords continuent à être du même acabit, le spectacle qu’offriront les deux formations aux Français risque de les couler pour de bon.

     

     

    Alexandre Vatimbella 

     

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  • Bayrou est-il en train de réussir une OPA sur… l’UDI?

    Les médias – qui accusent de leur côté la nature – ont horreur du vide, c’est bien connu.

    Et le vide, aujourd’hui au Centre, c’est cette Alternative rassemblant le Mouvement démocrate et l’UDI, ce «machin» comme l’aurait certainement baptisé une des références de François Bayrou, le général De Gaulle, qui se veut un instrument «coopératif» selon ses initiateurs.

    Une des raisons, mais loin d’être la seule et même la principale, de cette absence politique est que l’un d’entre eux, Jean-Louis Borloo, est en convalescence de longue durée.

    Du coup, les projecteurs (ou les veilleuses, tant les partis centristes sont, eux aussi, convalescents) se sont braqués sur le deuxième larron de la coopération centriste, François Bayrou.

    Les commentateurs avisés ont ainsi cru déceler la volonté de ce dernier de s’accaparer l’espace centriste (ce n’est pas nouveau) en profitant des déboires physiques de son partenaire-adversaire mais aussi de l’incapacité de l’UDI à créer une dynamique autour d’elle.

    Et c’est vrai que le président de ce qui reste du Mouvement démocrate en pleine décrépitude du fait des oppositions entre sa droite et sa gauche, pourrait bien réussir, ce qui semblait un non-sens il y a quelques mois encore, une OPA sur l’UDI et retrouver un avenir politique qui pourrait lui assurer une nouvelle candidature à la présidentielle en 2017.

    Le fait d’avoir réussi à imposer ses fidèles comme têtes de liste aux européennes (en particulier Marielle de Sarnez à Paris) en est une preuve solide.

    De même que les silences de ses «anciens» «nouveaux» «amis», toujours dans une détresse politique depuis leur fiasco de 2012 et leur suivisme de survie de Jean-Louis Borloo à qui ils n’ont jamais vraiment fait confiance.

    Les Arthuis, Lagarde, Morin et consorts sont prêts à se mettre derrière Bayrou comme ils se sont mis derrière Borloo si le président du Mouvement démocrate sait la jouer finement.

    D’autant plus si Borloo ne revient pas vite et si Yves Jégo continue à être chargé de «coordonner» pendant encore plusieurs mois la maison UDI.

    Bien entendu, il y a aura un peu de casse avec les départs de quelques uns des barons du parti comme Fromantin, Sauvadet ou Yade.

    Cependant, Bayrou doit également agir vite et risque dans cette précipitation de rater son coup.

    Ainsi, la décrépitude du Mouvement démocrate pourrait aboutir plus vite que prévu à une implosion comme le montre ce qui se passe actuellement à Marseille.

    Mais même si ce n’est pas le cas, la parti voulu par Bayrou pour être un soutien sans faille de ses ambitions présidentielles ne pèse plus grand-chose politiquement parlant.

    Ce qui reste au président du Mouvement démocrate, c’est sa légitimité présidentielle et ses 18,7% de 2007 qui demeurent une monnaie d’échange solide face à un Borloo incapable de se présenter à des élections nationales et à l’incapacité des autres leaders centristes à réunir sur leur nom plus de quelques points (et encore) dans les sondages.

    Mais l’absence d’une force politique crédible et d’élus sera, tôt ou tard, un handicap majeur pour François Bayrou.

    La bataille des municipales à Pau où il a décidé de se présenter (peut-être regrette-t-il maintenant de l’avoir fait) peut agir comme un accélérateur de son projet d’OPA s’il remporte la mairie à gauche depuis plus de quarante ans mais aussi comme un frein puissant à sa renaissance politique s’il échoue car il s’agirait d’un nouvel échec auprès des électeurs, peut-être celui de trop.

    Quoiqu’il en soit, ceux qui, au Centre, voulaient se débarrasser du «système Bayrou» qui est, selon eux, uniquement une entreprise personnelle où seule une poignée de fidèles d’entre les fidèles est récompensée, en seront peut-être pour leurs frais si l’OPA réussit.

    On n’en est pas encore là mais il est certain que ce retour presqu’en fanfare pose, en l’état, plus de questions pour les centristes qu’il n’en résout sur leurs capacités à séduire les Français, sur leur positionnement politique, sur leur aptitude à bâtir une vraie alternative crédible et sur une certaine déshérence faite d’allers-retours incessants et de plus en plus incompréhensibles pour ceux qui regardent vivre l’espace centriste en ce début de XXI° siècle.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les centristes, le retour de Sarkozy et le virage social-démocrate de Hollande

    Un journaliste sans doute «bien informé» ou prenant ses désirs pour des réalités, expliquait lors d’une de ses chroniques que Nicolas Sarkozy serait candidat en 2017 (ça, c’est pas une info!) et que pour cela il aurait besoin des voix centristes qu’il négocierait avec François Bayrou qui, entre temps, aurait «balayé» Jean-Louis Borloo de l’espace centriste selon l’analyse de l’ex-président de la république.

    Le retour à droite de François Bayrou permettant cet accord entre les deux tours (sans doute notre journaliste voit Bayrou à nouveau candidat, ce qui n’est sans doute pas une info, non plus!) contre certainement quelques strapontins à la mode du ralliement du Nouveau centre en 2007.

    C’est évidemment un possible scénario qui se base évidemment sur un fiasco de la refondation centriste dont profitera d’abord François Bayrou, pour récupérer ses anciennes troupes parties flirter quelques temps avec Jean-Louis Borloo, puis Nicolas Sarkozy, selon le vieux adage mitterrandien comme quoi le Centre n’est ni de gauche, ni de gauche, une phrase bien dans la conception politique d’un ancien homme d’extrême-droite.

    Un scénario d’autant plus plausible que les centristes ne sont pas très bien partis dans leur Alternative, ne suscitant guère un mouvement d’énorme sympathie dans l’opinion publique et ne parvenant pas à faire bouger les lignes, pour l’instant (il leur reste, il est vrai, encore du temps pour cela), le tout sur fond de chamailleries.

    Une autre voie serait, bien sûr, d’accompagner le «virage social-démocrate» de François Hollande en étant les possibles supplétifs d’une victoire de la gauche en 2017 avec un accord du même carat que celui que pourrait négocier Sarkozy.

    Il n’est pas plus inepte que le premier cité (politiquement parlant) mais se heurtera sans doute à l’incapacité de l’actuel président de la république à imposer la présence des centristes dans sa majorité à la gauche du Parti socialiste alors que l’alliance Droite-Centre a déjà, elle, une réalité concrète ne serait-ce, déjà, que dans la composition de l’UMP.

    Pour autant, ces deux scénarios marqueraient une nouvelle fois l’échec de l’édification d’un Centre indépendant, assez fort pour traiter d’égal à égal avec la Gauche ou la Droite dans des négociations afin de bâtir une nouvelle majorité où les thèses et les valeurs centristes seraient réellement prises en compte et où le(s) parti(s) centriste(s) serai(en)t capable(s) de les imposer car représentant une force politique majeure.

    On voit bien, en tout cas, comment à gauche et à droite on souhaite instrumentaliser, sinon les partis centristes, du moins l’espace centriste fin de récupérer les électeurs centristes mais également les électeurs modérés de droite et de gauche qui pourraient être tentés par un vote centriste.

    Cette stratégie n’est évidemment pas nouvelle.

    Elle profite de l’incapacité du Centre à «sécuriser» son espace politique avec une formation (centralisée ou confédérée) solide et un projet attrayant décliné dans un programme d’espoir capable de susciter une adhésion forte des Français.

    Depuis longtemps, je prétends que cela n’est pas une fatalité (et l’histoire nous l’a montré en France et dans le monde).

    Dès lors, la première tâche des centristes après les municipales et les européennes, sera, quel que soit le résultat de ces deux consultations populaires, de se mettre au travail dans le sens que je viens d’indiquer.

    Et cela sans se demander si Nicolas Sarkozy va revenir (oui, il va revenir!) ou si François Hollande va continuer à dériver vers une gouvernance centriste tout en ne franchissant pas certaines limites (oui, il le fera!).

    L’important pour le Centre n’est pas de vivre en autarcie, ni de fermer les yeux sur ce qui se passe ailleurs mais il est, d’abord, de s’intéresser à ce qu’il est, ce qu’il veut devenir et ce qu’il peut offrir aux Français.

    Le tout, débarrassé des petits arrangements entre faux amis.

    Un vrai challenge à la hauteur de la vision humaniste du Centrisme.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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