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  • Présidence de l'UDI: les deux Centres en compétition

    Les parieurs avisés avaient prédit que le deuxième tour de l’élection à la présidence de l’UDI opposerait Jean-Christophe Lagarde à Hervé Morin.

    Ce sera donc le cas avec une petite avance de quelques points en faveur du premier nommé ainsi que le supposaient ces mêmes parieurs.

    Il est encore un peu tôt pour savoir qui se désistera pour qui (les deux éliminés étant Yves Jégo et Jean-Christophe Fromantin qui ne nourrissent guère de grande sympathie pour les deux finalistes) et qui saura créer une dynamique autour de son nom, sachant qu’Hervé Morin y est relativement bien parvenu lors de ce premier tour.

    Mais l’on peut déjà faire deux constatations et comparer les deux candidats finalistes.

    La première constatation est que la présidence de l’UDI reviendra à un centriste «historique», ceux que fustigeaient Chantal Jouanno, la colistière d’Yves Jégo au premier tour.

    Et c’est déjà un petit événement si l’on se rappelle que l’UDI a été créée par Jean-Louis Borloo qui ne se définissait pas comme centriste mais comme républicain social.

    Les centristes vont donc récupérer le leadership de cette confédération où se mélangent centristes, centristes de centre-droit et droitistes de droite-modérée, un peu comme ce fut le cas au début de l’UDF.

    Et l’on peut dire que c’est une petite revanche pour ceux qui avaient rejoint Jean-Louis Borloo, contraints et forcés pour ne pas disparaître après les échecs cuisants des élections, présidentielle et législatives, de 2012.

    A eux de saisir leur chance pour imposer leur vision centriste et faire grandir l’UDI.

    La deuxième constatation est que la présence de Jean-Christophe Lagarde et d’Hervé Morin au second tour recèle nombre de dangers pour la cohésion de la formation centriste, voire un risque d’implosion, tellement les deux hommes se méfient l’un de l’autre (et malgré un pacte de non-agression durant la campagne).

    La proximité de leur résultat du premier tour (35,9% pour Lagarde et 31,5% pour Morin) annonce peut-être une proximité lors du deuxième tour.

    Si c’est le cas, le perdant aura certainement beaucoup de mal à se ranger derrière le vainqueur.

    Seule une victoire nette, voire écrasante, fera en sorte que le vainqueur ne soit pas contesté.

    Quant aux différences entre les deux hommes, elles ne sont pas extrêmes mais elles existent.

    Jean-Christophe Lagarde se veut un centro-centriste même s’il penche un peu à droite alors qu’Hervé Morin se revendique du centre-droit.

    - Hervé Morin représente l’option centre-droit de l’UDI.

    Il est un défenseur de l’«alliance naturelle» avec l’UMP comme l’a d’ailleurs fait pendant cinq ans (entre 2007 et 2012) de gouvernement le Nouveau centre qu’il dirige.

    Il veut un Centre, certes indépendant, mais pré-positionné à droite quoi qu’il arrive, ce qui fut d’ailleurs le motif de sa rupture officielle avec François Bayrou après la présidentielle de 2007.

    Sa vision économique et sociale est très libérale.

    Il n’est pas un supporter intransigeant d’une candidature du Centre à la présidentielle de 2017, restant ouvert à la possibilité d’une primaire UMP-UDI.

    S’il devient président de l’UDI, il devra d’abord rassurer toutes les autres formations de la confédération de son consensualisme et de sa capacité à les rassembler autour d’un projet commun alors même qu’il n’a pu éviter la scission au Nouveau centre (et que les sécessionnistes font partie de l’UDI…).

    Ensuite, pour réussir en tant que président de l’UDI, il devra démontrer aux Français qu’il y a un nouveau Morin, un homme avec plus de personnalité qu’il n’en a montré lors de son passage au ministère de Défense et plus de charisme qu’il n’en a montré lors de sa campagne présidentielle de 2012 complètement ratée.

    - Jean-Christophe Lagarde représente, avec toutes les précautions nécessaires, l’option centre de l’UDI.

    Il s’est positionné pour une UDI totalement indépendante de l’UMP et, qui plus est, qui doit se confronter avec cette dernière en défendant un programme centriste pour en ressortir vainqueur.

    Il veut absolument un candidat du Centre à l’élection présidentielle de 2017.

    Son projet politique est à la fois libéral économiquement parlant et teinté de solidarisme, socialement parlant.

    S’il devient président de l’UDI, ce sera un véritable challenge pour lui qui n’a été, jusqu’à présent, qu’un éternel espoir de la politique.

    A 46 ans, il peut, s’il en a les capacités, insuffler une dynamique politique à la formation centriste et imposer un nouveau visage qui pourrait être celui du renouveau.

    Mais, pour cela, il devra améliorer ses sorties médiatiques, à la fois sur la forme et sur le fond.

    Quoi qu’il en soit, le duel de ce deuxième tour devrait être un révélateur de ce qu’est l’UDI aujourd’hui, ce que personne ne sait exactement, même pas les deux finalistes...

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le centriste, on l’aime bien… mais pas au pouvoir!

    Le Centre possède de fortes potentialités et de grands atouts nous disent les sondeurs et autres commentateurs de la vie politique.

    Les Français aiment bien les hommes et femmes politiques positionnées au centre style Juppé (depuis qu’il n’est plus premier ministre) ou Valls (avant qu’il ne soit premier ministre…) et ils ont même une grande sympathie pour des centristes comme François Bayrou et Jean-Louis Borloo, sans parler de Simone Veil, qui se trouvent souvent dans les premières places des baromètres des personnalités politiques.

    Ce qui permet à un chercheur en sciences politiques comme Pascal Perrineau du Cevipof (Centre d’étude de la vie politique de Sciences Po) de reprendre dans Le Figaro, la constatation que j’avais déjà pointée dans le même quotidien de la possible constitution d’un vaste champ au centre de l’échiquier politique: «en termes d’opinion, un espace centriste important se développe, du social-libéralisme de Manuel Valls au libéralisme social de François Bayrou, en passant par le libéralisme de François Fillon et le réformisme d’Alain Juppé».

    Et de prédire que «l’homme qui saura s’adresser dans les mois et les années qui viennent aux femmes et aux hommes qui, en dépit de leurs divisions politiques, se retrouvent peu ou prou dans cet espace central, acquerra la position hégémonique qui peut permettre de gagner l’élection présidentielle et surtout de gouverner et réformer dans de bonnes conditions».

    Très bien.

    Mais où cela se traduit-il en termes politiques et électoraux pour les partis centristes ailleurs que dans une sympathie éprouvée pour quelques personnalités?

    Nulle part.

    On l’aime bien le centriste mais apparemment pas au pouvoir!

    Dans les sondages lors des présidentielles, ni Borloo, ni Bayrou n’ont jamais obtenu une majorité quant à leur statut d’homme d’Etat ou quant à l’envie des Français de les voir occuper le fauteuil de l’Elysée.

    De même en termes de résultats aux élections, à part quelques «anomalies» positives ou négatives, les partis centristes réunis oscillent entre 9% et 11% des voix au niveau national avec quelques bastions régionaux et citadins qui leur permettent d’obtenir des élus, la plupart, néanmoins, après un accord de désistement, aujourd’hui avec la Droite, hier, au début de la V° République, avec la gauche.

    Ce paradoxe a-t-il une explication?

    Il est bien sûr difficile de sonder les pensées profondes des électeurs.

    Pour autant, il semble que l’on soit ici dans le cadre d’une image floue, d’un manque de crédibilité, d’une insuffisance de capacité à convaincre et d’une carence dans un leadership politique.

    Reprenons.

    Les Français ne savent pas très bien où se trouvent les centristes.

    Deux exemples.

    Après avoir fustigé la Droite et l’UMP, appelé à voter François Hollande en 2012 et refusé d’appeler à voter pour un des finalistes en 2007, François Bayrou, recalé pour faire partie de la majorité actuelle, a rejoint le camp de la Droite et s’est allié à Alain Juppé, homme politique le plus proche de Jacques Chirac que le leader du MoDem a fustigé pendant des années, refusant même de voter la confiance à son gouvernement dirigé alors par Dominique de Villepin.

    En se créant, l’UDI – qui a le mot «indépendance» dans son appellation et à la bouche de tous ses leaders – a immédiatement fait allégeance à la Droite et à l’UMP en déclarant cette dernière comme sa partenaire «naturelle» tout en expliquant en totale contradiction avec cette affirmation qu’elle serait intransigeante vis-à-vis de son indépendance et de son projet politique, refusant tout rapprochement qui pourrait être considéré comme une compromission politicienne mais en se montrant un allié sans faille avec l’UMP lors des élections au nom de cette alliance naturelle (et des désistements réciproques qui vont avec).

    Il faut avouer que c’est bien difficile pour un électeur qui n’est pas politologue de savoir exactement quel est le positionnement politique des centristes d’autant qu’il cherche en vain leur projet de société.

    Ou, plus grave, il lui est facile de trouver que ceux-ci naviguent un peu à droite, un peu à gauche comme les opportunistes et ne sont pas très souvent au centre et quand ils le sont c’est surtout pour négocier quelques accords pour des sièges de députés ou de sénateurs et des strapontins gouvernementaux.

    Comment dès lors apporter sa confiance et son vote à un parti qui, avant même de proposer un projet politique, indique qui sera son allié naturel?

    Comment de même apporter sa confiance et son vote à un homme dont on ne sait toujours pas avec qui il gouvernerait une fois au pouvoir?

    D’où une image quelque peu écornée qui ne donne en tout cas pas envie de glisser son bulletin de vote dans l’urne en faveur des centristes et d’estimer qu’au-delà du côté sympathique de leurs personnalités, celles-ci n’ont guère démontré leurs capacités à gouverner en ayant le leadership.

    Pour inverser cette vision peu valorisante du centriste sympathique, qui peut avoir de bonnes idées mais qui n’a pas la stature pour diriger le pays, il faut évidemment que les partis centristes soient capables de se rendre crédibles aux yeux des électeurs.

    Et cela passe d’abord par un «coming out» politique!

    Il est ainsi primordial que les centristes expliquent qui ils sont, où ils sont et ce qu’ils veulent faire, le plus clairement possible sans se cacher derrière les apparences et les postures, sans crainte d’assumer leur positionnement en rapport avec leurs convictions.

    Bien entendu, l’entretien d’un flou artistique où le Centre est associé à la modération et au consensus mou leur apporte quelques avantages, notamment celui de ne pas se dévoiler et de pouvoir se raccrocher à tous les wagons qui passent ou de menacer de le faire s’ils n’obtiennent pas les postes qu’ils souhaitent sans d’ailleurs aller jusqu’au bout de ces menaces, ce qui décrédibilise un peu plus les centristes aux yeux des Français.

    In fine, il s’agit d’un handicap plutôt rédhibitoire qui se traduit par des échecs répétés lors des rendez-vous électoraux.

    Parce que s’il est bien une idée que l’on associe avec les centristes actuellement, c’est celle de malléabilité ou, pire, d’une absence de leurs convictions qui leur permet, certes, de grappiller quelques restes mais jamais d’être ceux qui dirigent effectivement le pays.

    Une fois que les Français auront compris où se trouvent réellement les partis centristes – qui devrait être le Centre! –, à n’en pas douter, ceux-ci engrangeront une dynamique qui pourrait les mener loin si l’on en croit les sondages, notamment ceux sur les souhaits des électeurs en matière de réformes.

    Reste à savoir si les centristes auront assez de courage et seront assez responsables pour faire un vrai coming out dans une complète clarté et s’émanciper enfin de ce flou si sécurisant qu’ils cultivent depuis tant d’années…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Une Semaine en Centrisme. UDI: les quatre capacités du prochain président

    Mine de rien, l’élection du président de l’UDI, dont le premier tour aura lieu à la fin de cette semaine, revêt une grande importance pour l’avenir du Centre et des partis centristes en France dans les années à venir.

    Au-delà du candidat qui sera élu ou des deux finalistes qui concourront pour le deuxième tour, quatre qualités principales doivent être regardées pour bien choisir le prochain président de la formation centriste et de la droite modérée.

    Ce sont sa capacité à maintenir l’indépendance de l’UDI, sa capacité à renforcer la cohésion de l’UDI, sa capacité à élaborer un projet politique ainsi que sa capacité à développer l’UDI et par delà le Centre.

     - Sa capacité à maintenir l’indépendance de l’UDI

    Le prochain président doit maintenir absolument l’indépendance de l’UDI, sans transiger.

    Il doit le faire pour permettre à l’UDI de continuer à exister mais bien sûr aussi de se développer et qu’elle acquiert la crédibilité nécessaire pour que les Français la considèrent sérieusement comme un parti de gouvernement, voire une alternative à la Gauche et à la Droite.

    Avoir cette capacité n’est pas seulement une question de rhétorique.

    Les quatre candidats à la présidence rivalisent dans leurs discours à qui sera le plus indépendant tout en accusant les autres de toutes les tentations d’inféodation à l’UMP.

    Une manière de décoder ces discours est sans doute de regarder qui est demeuré indépendant face à l’UMP et qui ne l’a pas été.

    Cependant, les alliances, voire les compromissions du passé, ne peuvent suffire à disqualifier un candidat.

    C’est également dans sa force de caractère et son charisme que se trouve une partie de la réponse.

    - Sa capacité à renforcer la cohésion de l’UDI

    On l’a dit souvent ici, il était assez caractéristique de voir que c’est un non-centriste, Jean-Louis Borloo, qui a pu réunir la plus grande partie de la famille centriste dans une confédération.

    Il l’a pu en se présentant comme une personnalité extérieure – donc ne venant pas d’une chapelle ou d’une coterie centristes – qui seule était capable de rapprocher les centristes englués dans des batailles de personnes et assommés par les défaites de 2012.

    Reste que la cohésion entre les différents constituants de l’UDI n’est pas du tout assurée, ce que Borloo savait en s’en plaignant amèrement.

    Personne ne sait exactement, à quelques jours du premier tour de cette présidentielle si la victoire de l’un ne va pas entraîner le schisme des autres et leur départ vers d’autres horizons.

    Cette question, ô combien brûlante, n’a pourtant pas été discutée par les quatre candidats lors de la campagne.

    On sait seulement qu’Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde au lourd passif commun ont indiqué, chacun de leur côté, que la victoire de l’un ou de l’autre n’entrainerait pas le départ du vaincu.

    Mais rien n’est sûr.

    De même, que feront les deux premiers nommés si Yves Jégo ou Jean-Christophe Fromantin venaient à leur chiper le poste de président sous leur nez.

    C’est dire si la capacité à renforcer la cohésion (ou, ad minima, à la préserver) est une qualité importante chez le prochain président.

    Si rien ne permet de prédire ce qu’il en sera dans la réalité, en tout cas, il faut absolument que dès sa nomination celui-ci prenne immédiatement des initiatives pour souder l’UDI avant que les envies séditieuses ne voient le jour.

    Tâche compliquée au moment où l’on parle mais qui ne le sera peut-être pas in fine si les résultats sont sans appel et sans contestations.

    Quoiqu’il en soit, un des moyens sera pour le nouveau président de lancer sans tarder l’élaboration du projet afin de créer une force centrifuge des idées pour se préserver des forces centripètes des ambitions personnelles.

    - Sa capacité à élaborer un projet politique

    Bien évidemment, il faut un projet politique pour l’UDI.

    Il le faut pour le présenter aux Français et devenir ainsi une force politique crédible à leurs yeux.

    Mais il le faut également pour la cohésion l’UDI qui, rappelons-le est une confédération (le fait de la changer ou non en parti centralisé n’est pas une question primordiale même si les candidats ont des visions différentes à ce sujet).

    Afin de la sortir de son statut de simple cartel électoral, le projet adopté par tous sera un liant fort et dynamique pour le parti centriste où tous auront comme objectif de le défendre.

    De plus, ce projet servira aux négociations avec le Mouvement démocrate pour savoir si une alliance avec de dernier est possible sur le fond et non sur la forme comme cela a été le cas avec le «machin» de l’Alternative.

    Enfin, il servira aux négociations avec tous ceux qui souhaiteront s’allier avec l’UDI, dont l’UMP, entre autres.

    Car négocier une alliance avec un projet et le comparer avec celui de son possible allié n’est pas la même chose que de discuter uniquement stratégie électorale et récompenses gouvernementales.

    Quel est aujourd’hui le candidat qui a cette force d’imposer un débat sur le projet, de faire en sorte qu’il soit adopté et d’avoir les idées pour le porter?

    A cette triple question, il n’existe pas de réponse évidente.

    - Sa capacité à développer l’UDI et par delà le Centre

    Une fois élu, le nouveau président de l’UDI devra se projeter immédiatement dans l’avenir pour imaginer et mettre en route toutes les stratégies qui amèneront au développement du parti et par delà, du Centre tout entier.

    Car l’UDI, malgré de bons résultats aux municipales et aux sénatoriales, n’a pas encore réussi sa percée dans l’électorat comme l’a montré le résultat très décevant des européennes où alliée avec le Mouvement démocrate dans l’Alternative, elle n’a pu passer la barre des 10% (9,93% pour 7 sièges dont la plupart au profit du MoDem).

    C’est donc, entre autres, en étant capable de montrer quelle est la spécificité de l’UDI et du Centre, dans sa capacité à démontrer que l’UDI et le Centre sont une alternative crédible à la montée des extrêmes, que le président assoira la notoriété du parti et le rendra attractif.

    Ce qui est sûr, c’est que si le prochain président de l’UDI possède ces quatre capacités et qu’en plus il réussit dans son entreprise, alors il deviendra, évidemment et naturellement, n’en déplaise à tous ceux qui tentent de lui dénier cette qualité avant même le début de son mandat, le candidat, non seulement, de son parti mais aussi du Centre à l’Elysée en 2017 et un éventuel héritier de Valéry Giscard d’Estaing.

    D’où les embûches qu’il rencontrera (sûrement) et les ennemis qu’il se fera (énormément) s’il a la stature pour…

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le temps des alliances du Centre n’est pas encore venu

    Ne pas mettre la charrue avant les bœufs.

    Voilà un dicton de bon sens, bien raisonnable mais que certains centristes et beaucoup de ceux qui souhaitent les rallier à leur cause tentent de contourner afin de ne pas laisser le temps au Centre de se mettre correctement en ordre de marche.

    Car, mettre la charrue avant les bœufs, c’est de savoir, en l’occurrence, ce que l’on veut avant de savoir avec qui on va le mettre en œuvre.

    En un mot, les centristes doivent d’abord élaborer un projet de société à proposer aux Français avant de savoir avec qui ils vont s’allier pour le réaliser.

    Or, aujourd’hui, des pressions de toutes parts, essayent, par tous les moyens, que les centristes choisissent leurs alliances avant même d’avoir élaboré ce projet puis, sur sa base, un programme électoral.

    Si l’existence du Centre se limite à savoir à qui il va donner ses voix, alors il n’a aucun intérêt à exister.

    Quand monsieur Bayrou fait allégeance à monsieur Juppé, il oublie qu’il faut d’abord discuter du fond avant de se distribuer les postes.

    Même chose pour monsieur Sauvadet avec monsieur Sarkozy.

    Ainsi, ni le Mouvement démocrate, ni l’UDI n’ont un projet de société clairement établi à proposer aux Français et encore moins un programme électoral (il reste plus de deux ans et demi avant les prochaines présidentielles et législatives, il est vrai).

    De même, ni Alain Juppé, ni Nicolas Sarkozy, malgré leurs récentes interventions, n’ont un projet structuré ou un programme détaillé, pour citer deux des hommes de droite qui ont commencé à faire une cour assidue aux centristes.

    Mais on peut penser que si Manuel Valls concoure en 2017, il voudra également séduire les centristes.

    Donc, disions-nous, pas de charrue avant les bœufs, pas de ce jeu politicien qui consiste à s’allier pour se distribuer des postes sans savoir exactement ce que l’on va faire au gouvernement.

    Beaucoup dirons que la pratique actuelle tend de plus en plus à un projet politique flou, un programme électoral light et à des alliances politiciennes et qu’il faut en prendre son parti.

    Ils ont tort.

    Une des raisons de l’angoisse des Français face à l’avenir c’est que personne ne leur propose un vrai projet de société qui leur donne envie de se projeter dans le futur et de se retrousser les manches au présent.

    En conséquence, ils se retournent, pour nombre d’entre eux, vers des partis populistes et extrémistes qui leur font miroiter un retour à un âge d’or qui n’a jamais existé en fait mais qui est tellement plus sécurisant.

    Alors, avant de dire comme Bernadette Chirac qu’il faut choisir Nicolas Sarkozy parce qu’il est plus chaleureux qu’un Alain Juppé trop froid (!), essayons de faire de la politique avec un grand p comme projet de société.

    Et c’est en confrontant les projets de société, en les rapprochant et en passant des alliances en rapport avec ce qu’ils proposent que l’on rétablira l’honneur de la politique.

    Dans ce domaine, les centristes ont un rôle éminent à jouer en montrant la voie, eux qui ne sont pas empêtrés dans les clientélismes en tous genres.

    Mais il s’agit également pour eux de clarifier réellement leur positionnement et non de se voir uniquement en «parti charnière» qui leur permettrait de monnayer – aujourd’hui principalement avec la Droite – leur ralliement contre des postes.

    Depuis longtemps maintenant, des leaders centristes demandent l’élaboration de ce projet de société face à tous ceux qui expliquent qu’il ne faut pas trop se lier les mains par des documents trop contraignants et qui fort de cette logique font en sorte que plus personne ne sache qui est qui dans les partis démocratiques et républicains.

    Le Centre doit avoir un projet, nous l’avons dit et répété ici. Et le plus vite sera le mieux.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • UDI: Borloo dans les pas de Sarkozy?

    Yves Jégo a peu de chances de remporter l’élection à la présidence de l’UDI et il le sait.

    Alors, pour mettre un maximum de chances de son côté, il a toujours laissé entendre, dans une sorte de message subliminal, qu’il gardait la maison centristes en attendant le retour de son enfant prodigue, Jean-Louis Borloo.

    Ce dernier, créateur et ancien président de l’UDI, a toujours expliqué qu’il avait mis un terme à sa carrière politique et ses «proches» affirment aujourd’hui qu’il n’a pas changé d’avis sauf si… on l’appelait directement à de hautes responsabilités, du genre Nicolas: «Cher Jean-Louis veux-tu être mon premier ministre?».

    Mais ce scénario n’est sans doute pas pour tout de suite.

    De son côté, Yves Jégo a relancé le débat d’une reprise en main de l’UDI par Borloo en affirmant aux militants du parti centriste dans un courrier qu’il fallait «organiser l'UDI pour que son seul leader présidentiable actuel, Jean-Louis Borloo, puisse, le jour où il l'aura décidé et selon les modalités qui seront les siennes, à nouveau s'exprimer sur la scène politique et porter nos couleurs».

    Rappelons qu’à l’UDI, beaucoup souhaiterait que le candidat à l’Elysée ne soit pas, en même temps, président du parti.

    Jégo parle donc de faire une alliance avec Borloo, au premier la parti, au second la présidentielle.

    Alors, s’agit-il d’une intox de Jégo (et de sa colistière, Jouanno) pour se présenter comme le seul candidat légitime, lui qui semble être, sur le papier, le seul qui ne l’est pas du fait de sa provenance directe de l’UMP, via le Parti radical, et son ancienne dévotion à Sarkozy?

    C’est possible.

    Toujours est-il que dans ces lignes, nous avons souvent prétendu que la carrière politique de Jean-Louis Borloo n’était pas forcément terminée et qu’il se voyait bien en sauveur d’une l’UDI qui serait menacée d’implosion à la suite de l’élection du nouveau président du parti.

    Il se présenterait alors en sauveur du Centre (une nouvelle fois) et, cerise sur le gâteau, il deviendrait, ce qu’il a toujours souhaité être sans y parvenir, le leader indiscutable et indiscuté de l’UDI, pouvant la réformer en un parti centralisé et en marginalisant définitivement tous ses concurrents.

    C’est en imaginant ce scénario, d’ailleurs, que les deux frères ennemis, Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin, ont enterré la hache de guerre et ont affirmé que quel que soit le gagnant de l’élection (Lagarde ou Morin), aucun des deux n’aurait de difficultés à travailler avec lui et que le parti ne serait nullement en danger de mort.

    Mais, il se peut également, en connaissant Jean-Louis Borloo et son caractère, que ce dernier ne veuille surtout pas revenir en tant que président d’une confédération de partis ingérables (la confédération et les partis qui la compose).

    Il s’agit même pour de nombreux membres de l’UDI, de la raison principale qui explique son départ.

    Dès lors, l’appel de Sarkozy serait l’élément déclencheur d’un retour.

    Sauf que, pour l’instant, l’ancien président de la république a choisi de revenir dans l’arène politique par la droite.

    Reste que personne ne doute qu’il enverra des signaux à tous les centristes susceptibles de le rejoindre et dont Jean-Louis Borloo fait partie, même s’il n’a pris aucun engagement encore vis-à-vis de Nicolas Sarkozy.

    Pour autant, l’alliance Alain Juppé-François Bayrou (dont l’acrimonie pour Sarkozy n’a semble-t-il pas changé), impose à Nicolas Sarkozy, dans l’optique des primaires de l’UMP pour la présidentielle de 2017, de trouver un poids lourd centriste qui fasse le pendant.

    Or, actuellement, il n’y a que Jean-Louis Borloo dans les rayons (Valéry Giscard d’Estaing ou Simone Veil sont trop âgés).

    Si ce scénario, déjà évoqué dans la presse, du ticket Juppé-Bayrou contre le ticket Sarkozy-Borloo voit le jour, cela se fera évidemment au détriment du Centre, de ses idées et de son indépendance.

    Cela voudrait dire, également, qu’il n’y aurait pas de candidat des partis centristes en 2017.

    Or, seules les formations qui ne comptent pas dans la vie politique sont dans ce cas de figure.

    C’est sans doute pourquoi l’avenir du Centre et du Centrisme, surtout des partis centristes, se trouve dans la nouvelle génération même si son émancipation de l’ancienne garde est un douloureux chemin de croix.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Sarkozy: critique centriste d’un retour annoncé

    Le revoilà donc.

    Personne n’en doutait mais c’est désormais officiel, Nicolas Sarkozy veut reprendre la place qu’il estime être due à sa personne, la présidence de la république.

    Comme l’a dit avec délectation François Hollande, c’est son droit et personne ne le lui déni sauf peut-être les juges dans les mois à venir.

    Quant à savoir s’il sera le sauveur d’une France en décomposition aidé en cela par un nouveau parti du XXI° siècle comme il l’annonce, rien n’est moins sûr.

    Les Français en doute.

    Déjà 64% d’entre eux ne s’intéressaient pas à son retour.

    Plus, 65% – dont 77% de sympathisants du Mouvement démocrate et 61% de sympathisants de l’UDI – ne souhaitaient pas son retour estimant que c’est une «mauvaise chose» pour la France.

    Enfin, pour 72% d’entre eux, il «n’a pas changé».

    Quoiqu’il en soit, ce retour concerne évidemment le Centre et les centristes même si l’ensemble des leaders centristes considèrent qu’il s’agit d’une affaire interne à l’UMP… pour le moment.

    Pas seulement parce que l’on prête l’intention à Nicolas Sarkozy de créer une nouvelle UMP réunissant droitistes et centristes, mais aussi parce qu’il faut bien faire l’inventaire centriste d’une présidence et d’une alliance passées avant de se projeter dans un possible avenir commun.

    Les cinq années sarkozystes de la France n’ont pas été vraiment marquées par une vision humaniste de la société, ni par une politique sous le sceau du principe centriste du juste équilibre, Nicolas Sarkozy ayant toujours affirmé, par ailleurs, un certain dédain pour les représentants du Centre.

    De même, l’alliance entre l’UMP et le Nouveau centre n’a pas été particulièrement bénéfique pour ce dernier parti qui ne s’est pas renforcé, bien au contraire, obligé de devenir une simple composante d’une UDI lancée par un droitiste modéré et ancien sarkozyste, Jean-Louis Borloo.

    Et on ne parle même pas des centristes de l’UMP totalement marginalisés.

    Pour ce qui est du bilan, il est globalement négatif en matière économique avec une absence de croissance, un chômage en hausse et une augmentation des déficits publics, ressemblant ainsi comme deux gouttes d’eau au bilan actuel de François Hollande.

    Sans oublier que sous sa présidence, l’UMP (et la majorité présidentielle d’alors) a perdu toutes les élections intermédiaires dont celle du Sénat qui a fait basculé ce dernier pour la première fois à gauche depuis le début de la V° République, jusqu’aux défaites à la présidentielle et aux législatives de 2012.

    On a vu meilleur chef et gagneur…

    Et puis, en voulant s’approprier les voix des électeurs du Front national, Nicolas Sarkozy a ouvert la boite de Pandore et a été en réalité le premier propagandiste du parti d’extrême-droite, reprenant nombre de ses idées, les banalisant en quelque sorte, ce qui permet aujourd’hui à Marine Le Pen de prétendre que son parti est un parti comme les autres et les médias de suivre ce raisonnement si dangereux pour la démocratie républicaine à laquelle est si attaché le Centrisme.

    Au lieu de marginaliser le FN, Sarkozy lui a, in fine, donné un surcroît de légitimité même s’il a su siphonner ses voix lors de la présidentielle de 2007.

    Rien n’est moins sûr qu’il y parvienne en 2017.

    D’ailleurs, on lui prête l’intention d’aller plutôt siphonner celles de gauche!

    Tout comme rien n’est moins sûr qu’il puisse séduire un électorat centriste plus attaché à la démocratie qu’au bonapartisme, plus libéral que nationaliste, plus parlementariste que vouant un culte au chef suprême.

    Quant à la «nouveauté» Sarkozy, elle s’inscrit dans l’incapacité de l’UMP à renouveler ses dirigeants et ses leaders (Fillon, Juppé, Raffarin et consorts accompagnant Sarkozy dans l’éternel retour des anciens).

    Dès lors, on comprend mieux pourquoi le retour de Nicolas Sarkozy est loin de ravir les Français.

    Le Centre a peut-être à gagner avec ce retour mais a tout à perdre en s’alliant avec lui dès maintenant.

    Il sera toujours temps de le faire si Nicolas Sarkozy devient le candidat de l’UMP pour la présidentielle et, surtout, que son programme est centro-compatible.

    On verra également où en est la menace d’extrême-droite dans deux ans.

    En attendant, il faut s’attendre à des pressions loin d’être amicales pour «convaincre» les centristes de rejoindre l’ancien président de la république.

    Aux centristes de résister en élaborant un projet humaniste qui sera la base du programme de son candidat en 2017.

    Et ce sera sur la base de ce projet qu’ils devront négocier une éventuelle alliance.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’indécente tentative d’encerclement du Centre par l’UMP

    Les grande manœuvres et les petits coups bas agitent l’UMP depuis sa défaite à la présidentielle de 2012 qui a révélé un parti ravagé par cinq années de présidence de Nicolas Sarkozy et une bataille d’égos dévastatrice dont la première victime – provisoire? – a été Jean-François Copé.

    Heureusement pour le parti de droite, les énormes difficultés que connait le président de la république et son gouvernement ont permis de cacher le vide sidéral et l’indigence politique qui frappent l’UMP.

    Aujourd’hui, alors que cette dernière s’apprête à élire son président puis à se lancer dans le processus de désignation de son candidat pour 2017, tout cela la peur au ventre devant la montée de Marine Le Pen et du Front national, ses leaders tentent par tous les moyens de faire une OPA sur les partis centristes par une stratégie d’encerclement de l’UDI et du Mouvement démocrate avec quelques relais aussi étonnants qu’improbables.

    Avec Nicolas Sarkozy – qui voudrait rien de moins, parait-il, que fusionner l’UMP et l’UDI dans un nouveau parti – certains centristes, à l’image de François Sauvadet, jouent double-jeu avec un homme qui, rappelons-le, n’a jamais eu aucune considération pour les centristes, sauf pour leurs voix au moment des élections.

    Avec Alain Juppé – qui a chipé la place de Fillon comme principal concurrent de Sarkozy pour 2017 – on trouve des hommes comme François Bayrou, prêt à soutenir le maire de Bordeaux pour en devenir un des principaux ministres.

    De son côté, François Fillon fait les yeux doux aux centristes en répétant partout – à l’instar de pratiquement tous les ambitieux de l’UMP – que rien ne sera possible sans eux et qu’il faut un rassemblement de la Droite et du Centre dès le premier tour de la présidentielle.

    Mais le Centre, quoiqu’il arrive, n’est pas à vendre et ne le sera jamais, ni à droite, ni à gauche.

    Et il semble bien que la majorité des centristes et de leurs leaders ne le soient pas, non plus.

    Ainsi, dans leurs multiples déclarations, les quatre candidats à la présidence de l’UDI ont exprimé avec clarté qu’une alliance est possible avec l’UMP mais aucune fusion entre le parti centriste et le parti droitiste.

    Plus, après que le quotidien Le Parisien est joué le jeu de l’intox UMP avec la divulgation d’un soi-disant rendez-vous entre Nicolas Sarkozy et Hervé Morin où une fusion UMP-UDI aurait évoquée, tous les candidats à la présidence de l’UDI ont exprimé leur indignation devant les velléités de l’ancien président de la république de satelliser le Centre pour ses ambitions futures.

    Il est évident que cette stratégie de l’encerclement par la Droite du Centre va perdurer avec des pressions constantes en désignant ce dernier comme bouc-émissaire d’une éventuelle défaite à la présidentielle de 2017 ou pour le célébrer comme possible sauveur de la France avec, à la clé, menaces de rétorsions (aux législatives) ou promesses de strapontins.

    Néanmoins, les leaders de l’UMP semblent faire fi d’une variable qui sera pourtant essentielle dans leur plan, l’électeur centriste.

    Soit celui-ci est un crétin qui votera les yeux fermés pour qui on lui dira, comme l’espère l’UMP, soit il se déterminera en rapport avec ses convictions et ses valeurs, comme un vrai citoyen libre et responsable.

    Ce n’est certainement pas en bâtissant une improbable nouvelle maison commune entre la Droite et le Centre après l’échec patent de cette stratégie avec l’UMP actuelle que l’on y parviendra.

    En revanche, tout est possible en discutant politique, projet, programme et alliance de deux partenaires qui méritent un identique respect.

    Mais cela l’UMP n’en a guère l’habitude jusqu’à présent…

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le tournant libéral de la Gauche nécessite celui de la Droite

    Qu’il le reconnaisse ou non, le nouveau gouvernement de Manuel Valls est de tendance social-libérale avec son objectif politique déclaré d’une société équilibrée et non l’établissement du socialisme en France.

    En cela, il se rapproche nettement du libéralisme social que portent le Centre et le Centrisme pour construire une société du juste équilibre.

    Reste évidemment à ce que cette «révolution» qui s’ébauche aille jusqu’au bout de sa logique et, surtout, s’ancre profondément dans le parti dominant de la Gauche, le Parti socialiste, sachant déjà qu’une majorité d’électeurs de celui-ci le demande peu ou prou et que cela ne soit pas seulement une parenthèse comme beaucoup de responsables socialistes l’espèrent encore.

    Mais si cette mue libérale est nécessaire au PS – et au pays –, cela nécessite aussi que le principal parti de droite, l’UMP, fasse la sienne et jette aux orties tous ses conservatismes et ses tendances réactionnaires (au même titre que ceux que les rénovateurs actuels du PS tentent d’éliminer de leur côté).

    N’oublions pas que le libéralisme est avant tout une vision politique de la société et que celle-ci est la base de toute démocratie républicaine représentative et participative.

    A ce titre, tous les partis politiques qui se disent démocratiques et républicains devraient se déclarer libéraux, ce qui ne tombe pas sous le sens quand on regarde leurs prises de position et leurs programmes.

    Ensuite, il y a ce fameux libéralisme économique qui est combattu par une partie de la droite (notamment au sein de l’UMP) et une partie de la gauche (notamment au sein du PS) mais aussi par certains centristes (notamment au sein du Mouvement démocrate).

    Pour le vouer aux gémonies, les adversaires du libéralisme économique ont assimilé ce dernier à l’ultralibéralisme et au néolibéralisme qui se sont développés à la fin des années 1970 avec une Margaret Thatcher et un Ronald Reagan qui, en gouvernant respectivement le Royaume Uni et les Etats-Unis, reprirent les thèses les plus extrêmes de certains économistes dont, bien sûr, Friedrich Hayek ou Milton Friedman en porte-étendards, pour porter cette fameuse révolution «néolibérale» dont le but ultime était aussi utopique que le dépérissement de l’Etat dans un monde communiste, c’est-à-dire une société sans puissance publique et totalement autorégulée par les lois du marché.

    De même, pour provoquer la peur et l’angoisse, ces mêmes adversaires l’ont assimilé aux pires dysfonctionnements de la globalisation (mondialisation économique).

    Mais le libéralisme économique n’est pas et ne sera jamais l’ultralibéralisme mondialisé. Etablir un tel rapprochement revient à présenter la Gauche que par les thèses d’extrême-gauche et la Droite que par celles de l’extrême-droite.

    D’autant que le libéralisme économique (tout comme politique) est lui-même divers, allant de doctrines très «laisser-faire» avec Jean-Baptiste Say, en passant par celles prônant l’organisation indispensable d’une vraie concurrence avec Adam Smith ou celles demandant une nécessaire régulation avec John Manyard Keynes (qui n’a jamais fait partie des étatistes même s’il a été instrumentalisé par eux), jusqu’à celles souhaitant  une dose importante de social avec John Stuart Mill.

    Le propos n’est pas ici de faire un cours de libéralisme politique et/ou économique mais de dire que nos démocraties républicaines existent de par le libéralisme.

    Sans libéralisme, pas de liberté politique et pas de richesse économique sachant que la liberté d’entreprendre, consubstantielle au libéralisme économique, n’est peut-être pas parfaite mais qu’elle est le meilleur système conçu jusqu’à présent pour créer de la richesse donc du bien-être et du travail ainsi qu’in fine de la redistribution.

    Et c’est à partir d’un libéralisme politique et d’un libéralisme économique équilibrés que l’on peut créer une société du juste équilibre que défend le Centrisme.

    Pour en revenir à cette droite aux conservatismes archaïques qui reprend nombre de thèmes de l’extrême-droite de peur d’être trop moderne, elle est tout aussi ankylosée que l’est la Gauche aux conservatismes archaïques qui reprenaient jusqu’à présent nombre de thèmes de l’extrême-gauche.

    La Droite doit donc se débarrasser de ses anciens oripeaux qui bloquent sa mue et l’empêchent – malgré un discours plus libéral que celui de la Gauche mais peu suivi d’actes lors de ses passages au pouvoir – de se battre réellement pour l’établissement d’une société de progrès en étant du côté de la réforme et de l’innovation, de la liberté et de la solidarité, sans oublier la tolérance dont elle a semblé assez éloignée ces dernières années.

    Non pas pour devenir la Gauche, ni même le Centre mais une Droite moderne utile au pays.

    Tout simplement pour que Droite, Gauche et Centre soutiennent ce fameux consensus incontournable à la démocratie républicaine afin que le lien social se ressource mais dans la prise en compte de la réalité d’aujourd’hui et non dans le fantasme d’un passé qui n’a jamais vraiment existé.

    Et cela afin de permettre, in fine, l’indispensable modernisation et rénovation de la France.

    Car c’est avec une Droite, une Gauche et un Centre qui auront enfin compris les défis du XXI° siècle que l’on construira un pays qui veut gagner.

    Sinon, nous continuerons à perdre du terrain que ce soit en Europe et dans le monde.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Du «label centriste» du prochain président de l’UDI

    Chantal Jouanno qui fait tandem avec Yves Jégo pour briguer la présidence de l’UDI en octobre prochain a expliqué qu’elle n’était pas une «centriste historique» mais que si le prochain président du parti devait avoir ce «label» alors ils ne seraient pas nombreux à pouvoir postuler…

    Ceci amène à faire trois remarques.

    La première est que, n’en déplaise à madame Jouanno, il y a bien deux candidats sur quatre que l’on peut qualifier de centristes «historiques» et qui peuvent se prévaloir de ce «label» lors de l’élection du président de l’UDI: Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin.

    Quoi que l’on pense d’eux, ils ont été à l’UDF puis au Nouveau centre et maintenant à l’UDI en clamant sans discontinuer leur appartenance au Centre.

    La deuxième est que l’on ne naît évidemment pas centriste mais qu’on peut le devenir sans être «historique».

    Le problème est que ni Yves Jégo, ni Chantal Jouanno ne le sont devenus.

    Ils ont fait des efforts pour le prétendre mais ils restent plus proches de l’UMP, parti auquel ils appartenaient jusque récemment, que de la galaxie centriste.

    Ce n’est pas une insulte mais une réalité.

    La troisième est de savoir ce qu’est l’UDI, un parti de la droite modérée ou un parti centriste.

    Là se pose une véritable question puisque dans l’esprit des centristes qui ont rejoint Jean-Louis Borloo dans la création de cette confédération, c’était bien une formation du Centre (positionnée au centre-droit) qu’ils bâtissaient.

    En revancher, pour le président d’alors du Parti radical, c’était une formation de droite, progressiste et modérée qui devait, non seulement, occuper le terrain au centre de l’échiquier politique (face au MoDem de François Bayrou) mais aussi séduire une grande partie de l’électorat de l’UMP.

    Bien évidemment, il existe des passerelles d’idées et de valeurs entre ces deux courants mais ils ne sont pas identiques, loin de là.

    On pourrait ainsi dire que les positionnements politique et idéologique de Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin sont plus proches du Mouvement démocrate que de l’UMP alors que ceux d’Yves Jégo et de Chantal Jouanno sont à l’opposé.

    Reste qu’après cette élection et quel que soit le vainqueur, il faudra bien clarifier cette question.

    Quant à Jean-Christophe Fromantin, le quatrième candidat à la présidence, il est avant tout un indépendant, défendant des thèses parfois iconoclastes qui déroutent un peu les militants de l’UDI mais qui pourraient, à défaut de lui faire gagner l’élection d’octobre prochain, lui donner une stature nationale intéressante dans le moyen-long terme s’il demeure dans le milieu politique.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Présidence de l’UDI: la bataille de l’indépendance

    Ils sont maintenant cinq candidats principaux à briguer la présidence de l’UDI en novembre prochain: Jean-Christophe Lagarde, Hervé Morin, Jean-Christophe Fromantin, Yves Jégo et Jean Arthuis.

    Si chacun représente une option différente – ce qui rend cette élection très intéressante –, tous, dans leur déclaration de candidature ou dans leurs propos, ont déjà eu à cœur de parler de l’«indépendance» de l’UDI, un thème très sensible chez les centristes et qui sera certainement primordial pour cette élection mais également pour l’avenir de la confédération créée par Jean-Louis Borloo.

    Quatre des cinq prétendants peuvent, de plus, se targuer de n’avoir jamais rejoint l’UMP et d’avoir toujours supporté un Centre indépendant de la Droite.

    Seul Yves Jégo qui a papillonné à droite et a été un supporter inconditionnel de Nicolas Sarkozy n’a pas ce background même s’il est devenu depuis sa rupture avec l’ancien président de la république et son ralliement à Jean-Louis Borloo, lui-même en rupture d’UMP, un des avocats les plus intransigeants de l’indépendance de l’UDI face à l’UMP.

    Mais il y a indépendance et indépendance.

    Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin en tant que membres du Nouveau centre ont été les alliés fidèles de l’UMP pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

    Et même s’il n’a pas été ministre à l’opposé d’Hervé Morin et qu’il s’en targue désormais, Jean-Christophe Lagarde a été un appui fidèle de la majorité d’alors.

    Jean-Christophe Fromantin, à l’opposé, a gagné ses galons politiques par sa posture d’indépendance face aux partis. Candidat surprise à la mairie de Neuilly-sur-Seine en 2008, il l’a emporté face à l’UMP et aux héritiers de Nicolas Sarkozy, ne pliant jamais aux pressions venus d’un peu partout.

    Quant à Jean Arthuis, membre de l’UDF puis du Mouvement démocrate avant de créer l’Alliance centriste, il a tenté sans succès de réunir les centristes éparpillés dans une structure indépendante avant de supporter François Bayrou à la présidentielle puis de rallier l’UDI.

    Le fait que les deux derniers n’aient pas varié dans cette indépendance face à la Droite est certainement un plus pour leur candidature, ce qui leur sera sans doute utile puisqu’ils partent avec un déficit certain avec la faiblesse de leurs partis respectifs, Territoires en Mouvement (Fromantin) et Alliance centriste (Arthuis).

    Néanmoins, on peut mettre au crédit des deux premiers la création du Nouveau centre dès leur rupture avec François Bayrou entre les deux tours de la présidentielle de 2007 ainsi que leur refus réitéré et sans faille de rejoindre l’UMP comme l’avaient fait nombre de centristes avant eux.

    Quant à Yves Jégo, on peut penser qu’il en fera des tonnes pour démontrer qu’il est vraiment indépendant de ses anciens amis de la Droite et parfois même d’une droite très radicale.

    Pour autant, qu’est-ce que signifie cette indépendance clamée par tous ces candidats?

    L’UDI s’est mise dans une situation très paradoxale en affirmant haut et fort son indépendance (contenue même dans son nom) et, en même temps, en clamant son allégeance indéfectible à une alliance «naturelle» avec l’UMP.

    Car indépendance veut bien dire qu’il n’y a pas de liens «naturels» ou autres avec un autre courant politique mais seulement une possible alliance électorale puis éventuellement gouvernementale en cas de succès basé sur un véritable programme politique.

    Dès lors, il sera intéressant dans les semaines qui viennent d’écouter les différents candidats explicités leurs visions personnelles de l’indépendance en détaillant leurs projets politiques respectifs.

    Rappelons, tout de même, que l’UDI se définit comme un parti de centre-droit.

    On ne devrait donc pas voir un des candidats se réclamer d’un Centre à équidistance de la Gauche et de la Droite comme l’a fait pendant des années François Bayrou.

    Ou alors, comme on a cru le percevoir dans certaines déclarations d’un Jean-Christophe Lagarde ou d’un Jean-Christophe Fromantin, l’UDI pourrait, à l’occasion de l’élection de son président, en profiter pour présenter une nouvelle version de son indépendance, émancipée de tout lien a priori, grâce à l’originalité de son projet centriste.

    Au moment où ni le PS, ni l’UMP ne savent plus exactement où ils en sont politiquement parlant, ce serait un acte fort et porteur d’un espoir de voir le Centre séduire les Français.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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