Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

françois mitterrand

  • Un nouveau gouvernement peu social-libéral

    C’était sans doute couru d’avance.

    A un peu plus d’un an de la présidentielle, il faut réunir son camp (quitte ensuite à s’ouvrir dans la dernière ligne droite) et c’est ce qu’à fait François Hollande avec le remaniement ministériel du 11 février.

    Pas d’ouverture vers les centristes, qui n’était pas à l’ordre du jour mais, en revanche, une gauchisation évidente de l’équipe gouvernementale.

    Certes, pas à gauche toute mais vers une social-démocratie à l’ancienne et non vers plus de social-libéralisme à la Emmanuel Macron et pas vraiment non plus vers le social-réformisme de Manuel Valls.

    C’est donc une certaine distance qui est mise par rapport à cet axe central (allant des gaullos-réformistes de droite aux sociaux-réformistes de gauche en passant par les libéraux sociaux du Centre et les sociaux-libéraux) dont les Français demandent la concrétisation dans les sondages.

    Lire la suite

  • Présidentielle 2017. Bayrou critique les partis et sacralise la fonction présidentielle

    On connu des centristes qui faisaient l’éloge du Parlement et qui étaient très critiques sur la fonction de président de la république sous le V° République.

    Ce n’est pas (plus) le cas de François Bayrou qui continue à peaufiner son image de présidentiable au cas où une fenêtre s’ouvrirait dans les mois qui viennent.

    Ainsi, au micro de France info, à propos des partis politiques, il «considère que parmi les maux du pays aujourd’hui il y a le fonctionnement des partis politiques – qui ne sont plus du tout des organisations qui pensent à l’avenir et qui favorisent le travail en commun – ils sont exactement le contraire, c’est-à-dire un champ clos à l’intérieur duquel on s’affronte. C’est une organisation de division. Cette partitocratie, comme on dit, qui fait que les partis sont ou bien là pour organiser des prébendes ou bien qu’ils organisent la guerre de tous contre tous à l’intérieur. Ceci ne me correspond pas. Alors, j’ai une réflexion, peut être que j’en ferai part aux adhérents du MoDem assez vite. Je pense qu’il faut changer le fonctionnement des partis politiques.»

     

    Lire la suite

  • Présidentielle: où sont les Obama et Trump français?

    Nous autres, Français, sommes étonnés, amusés, voire un peu beaucoup condescendants, de voir que des personnalités comme Barack Obama (un «inconnu» noir), Ronald Reagan (un acteur), Ross Perot ou Donald Trump (deux milliardaires excentriques et narcissiques), Ben Carson (un neurochirurgien démagogue et extrémiste religieux) ou même Dwight Eisenhower (un général sans aucune expérience politique) puissent se présenter à la présidence des Etats-Unis et même parfois être élus.

    Pour certains d’entre nous cela jette un certain opprobre sur les Etats-Unis car la politique, selon notre culture en la matière, est trop sérieuse pour être confiée à ce genre de candidats.

    Pour d’autres, à l’opposé, cela montre la vitalité de la démocratie américaine avec, comme justification, cette extraordinaire victoire de Barack Obama en 2008 et sa non moins extraordinaire réélection en 2012 qui montrait, au-delà du choix partisan, que son élection n’avait pas été un événement sans lendemain issue d’une exaltation passagère et repentante du peuple étasunien.

     

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : politique 0 commentaire
  • L’émergence d’une gauche moderne, bonne nouvelle pour le Centre?

    Quand on voit la réaction des archéo-gauchistes qui parlent de succès de la «révolution néolibérale-conservatrice» (sic!) à propos des 60% obtenus par la motion A en vue du prochain congrès du Parti socialiste, du 5 au 7 juin prochain à Poitiers, on ne peut s’empêcher de penser que cette victoire des sociaux-démocrates et des sociaux-libéraux défendant la politique de François Hollande et de Manuel Valls est une bonne nouvelle pour la politique française mais, peut-être aussi, pour les centristes.

     

    Lire la suite

  • Axe central: Centrisme, gaullisme, socialisme libéral ou seulement opportunisme?

    L’axe central qui regroupe des hommes comme Manuel Valls, François Bayrou, Jean-Christophe Lagarde, Jean-Pierre Raffarin ou encore Alain Juppé, allant de la gauche modérée à la droite modérée pourrait bien devenir l’axe incontournable de la vie politique française dans les années à venir.

    C’est dire s’il attise les appétits et amène de plus en plus d’ambitieux à s’en revendiquer afin de se l’approprier ou d’avoir une part du gâteau.

    De même, chacun y vient avec sa propre définition ou son propre positionnement politique ce qui fait que cet axe central a encore, pour l’instant, des contours flous qui devraient s’éclaircir au fil du temps s’il doit aboutir, évidemment, à une coalition en bonne et due forme de tous ceux ou d’une grande partie de ceux qui s’en revendiquent.

    Ce qui semble acté c’est que cet espace politique encore informel regroupe des libéraux venus de tous les horizons politiques qui prônent des réformes profondes tout en mettant en avant une modération dans la pratique politique, cette fameuse «médiété» chère au philosophe grec Aristote qui voyait en elle la plus grande vertu.

    Mais tous ne viennent pas avec la même vision politique et beaucoup avec comme principale ou seule motivation de se placer au bon endroit au bon moment.

    En outre, pour certains d’entre eux, il s’agit de centrisme. Pour d’autres, de gaullisme. Pour d’autres encore, d’un socialisme libéral.

    Toutes ces pensées politiques différentes sont certainement solubles en une alliance mais ont de nombreuses divergences que seule la lutte contre la radicalité et l’extrémisme ne suffit pas à réduire à néant.

    L’on peut aussi y voir un simple opportunisme, en tout cas, la volonté de préempter cet axe central en devenir pour ses ambitions présentes et futures.

    Ce pourrait être le cas pour trois des figures les plus médiatiques de celui-ci, Manuel Valls, François Bayrou et Alain Juppé.

    Personne ne remet en cause leur proximité avec le centre de la vie politique et leur attachement aux valeurs libérales, même si elles peuvent être à géométrie variable.

    Néanmoins, personne ne peut nier que ces trois personnalités ont des parcours politiques différents et que des questionnements légitimes peuvent se faire sur leur attachement à cette centralité qu’ils revendiquent.

    Manuel Valls, formé en tant que rocardien, reste, par exemple, attaché à une égalité qui n’est pas seulement des chances et issues de la méritocratie mais qui renvoie à toutes les luttes de la Gauche au cours du dernier siècle.

    Alain Juppé, venu du néo-gaullisme est, lui, un homme souvent attaché aux pouvoirs étatiques face à la société civile et où le pouvoir central conservent de très importantes prérogatives face aux pouvoirs locaux.

    François Bayrou est certainement celui qui a le plus de légitimité à se trouver sur cet axe central mais également celui qui suscite le plus grand nombre d’interrogations!

    Démocrate-chrétien et centriste revendiqué à l’UDF, il entame un virage social-démocrate lors de la création du Mouvement démocrate après les présidentielles de 2007 puis un virage gaulliste pour les présidentielles de 2012 avant de revenir vers le centre-gauche puis de se positionner au centre-droit et à revenir aux alliances avec la Droite.

    Actuellement, il est difficile de définir très exactement le lieu politique de Bayrou et ce qu’il prône.

    Et même si c’est le cas également pour Valls et Juppé, les nombreux allers-retours du président du Mouvement démocrate troublent quelque peu son image.

    En outre, que ce soit pour Juppé ou Bayrou, tout comme la social-démocratie, le gaullisme n’est pas central même si c’est ce qu’aurait voulu le faire croire le Général de Gaulle en quête d’un consensus national extrêmement large qu’il n’a pu en fait réaliser que pendant une courte période à la Libération.

    Bien sûr, que ce soit pendant la Deuxième guerre mondiale, à la Libération ou lors de son retour aux affaires en 1958, il est vrai que des gens de gauche et du Centre l’ont rejoint.

    Mais il est tout aussi vrai que le gaullisme a été principalement un mouvement de droite ce que les présidentielle de 1965 ont démontré avec éclat (avec François Mitterrand et Jean Lecanuet) puis les événements de mai 1968, sans parler de ce qui s’est passé ensuite avec les héritiers revendiqués du gaullisme, Georges Pompidou, Jacques Chirac et même Nicolas Sarkozy.

    Par ailleurs, on voit bien que c’est au nom d’un large rassemblement que Valls, Bayrou et Juppé se positionnent sur l’axe central.

    Mais ils confondent alors souvent une sorte d’union nationale ad minima (tous les modérés contre les extrémistes de chaque côté) et cet axe central.

    Ce faisant, ils participent à lui donner ses contours flous actuels.

    Dès lors, il faudra sans doute attendre les projets politiques – qui tardent mais comme toujours –, plus sûrement les programmes électoraux en vue de la prochaine élection présidentielle (et les éventuelles négociations sur ceux-ci en vue de rapprochements) des personnalités qui veulent rassembler autour de l’axe central pour savoir si, au-delà de discours, de postures et de proximités affirmées, il y a possibilité de contrat de gouvernement pour 2017, voire pour 2022.

    Ou s’il n’y avait là qu’opportunisme même si, au-delà de celui éventuel des différents protagonistes, l’axe central a bien une véritable existence politique.

    Mais il se pourrait, comme souvent dans la politique, qu’il n’y ait pas d’hommes ou de femmes capables de l’incarner.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

     

  • Les centristes et la bataille des gauchesTsipras-Macron

    A voir et à entendre la joie des communistes («un vrai bonheur» pour Pierre Laurent, secrétaire général du PC), des gauchistes («un moment historique», «c’est admirable» pour Jean-Luc Mélenchon du Front de gauche, «il faut comprendre la révolte grecque» pour Olivier Besancenot du NPA) et des tenants de la gauche de la gauche («une très grande source d’espoir» pour Benoit Hamon) après la victoire de Syriza – une coalition de partis d’extrême-gauche ainsi que de déçus du Pasok, le parti socialiste dirigée par Alexis Tsipras – lors des législatives grecques, mais aussi la satisfaction de l’extrême-droite de Nicolas Dupont-Aignan («le bonheur en Grèce») à Jean-Marie Le Pen («même sens que le combat que nous menons») en passant par Florian Philippot («belle espérance»), on peut mesurer le problème populiste et extrémiste qui menace l’Europe d’autant que la troisième formation désormais la plus importante au Parlement d’Athènes est Aube dorée d’obédience nazie.

    Et n’ayant pas obtenu la majorité absolue, Syriza devrait s’allier à une formation de droite radicale nationaliste et anti-européenne, les «Grecs indépendants».

    La boucle est donc bouclée et voilà un moment bien préoccupant pour les tenants d’une démocratie républicaine libérale que sont les centristes.

    Ainsi que pour les tenants d’une Europe unie et forte, capable d’être une puissance économique et politique du XXI° siècle.

    Bien évidemment, il faut relativiser cette victoire dans un petit pays de l’Union européenne d’un peu moins de onze millions d’habitants et qui vit au-dessus de ses moyens depuis son indépendance en 1822.

    Néanmoins, la déferlante Syriza pose aussi la question de savoir où en est la gauche française, notamment le Parti socialiste qui, soi-disant, est en train de faire sa mue et de laisser ses oripeaux idéologiques pour épouser le réel et s’essayer au réformisme pragmatique prôné par le Centrisme.

    Moins dithyrambiques que leurs amis communistes ou d’extrême-gauche, les responsables socialistes, gênés aux entournures, ont cependant salué la victoire d’une formation de gauche à l’image du premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis («la victoire d’un parti de gauche est toujours une bonne nouvelle pour le Parti socialiste»), du député Julien Dray («l’ensemble de l’Europe devra entendre ce que dit le peuple grec») ou du secrétaire national à l’Europe, Philip Cordery (qui «se félicite de la victoire des forces de gauche en Grèce» ce qui est «une bonne nouvelle pour le peuple grec»).

    Car, au même moment, ironie de l’histoire, où une gauche radicale populiste, démagogique et irresponsable connaît la victoire en Grèce, le gouvernement de gauche en France présente au Parlement sa loi Macron, du nom du ministre de l’économie, sensée démontrer le tournant social-libéral et donc responsable du socialisme à la française incarné également et surtout par Manuel Valls.

    Une loi Macron qui veut libérer l’économie française de ses carcans avec des mesures souvent intelligentes – même si elles ne vont pas assez loin dans la réforme – pendant que le programme de Syriza, lui, tourne le dos allègrement à la réalité en promettant de raser gratis comme au bon vieux temps des 110 propositions de François Mitterrand en 1981.

    En Grèce, le réveil sera sans doute aussi difficile voire plus (la situation de la Grèce étant autrement plus dégradée) qu’il le fut en France lorsque Mitterrand du prendre le tournant de la rigueur en 1983.

    D’autant que le risque de la déception pourrait ouvrir une voie royale à Aube dorée, le Parti nazi auprès duquel notre Front national semble être bien timoré!

    En France,  il est évident que les partis centristes ne peuvent s’allier de quelque manière que ce soit à une gauche française à la mode «Syriza», archaïque, populiste, démagogique, anti-européenne et antilibérale.

    En revanche, ils peuvent trouver nombre de points communs à une gauche «Macron-Valls».

    Encore faut-il que cette ligne politique s’impose au PS, ce qui n’est pas gagné pour l’instant, et que les compromis que Manuel Valls et Emmanuel Macron vont devoir consentir à l’aile gauche de leur parti ne tuent pas toutes les bonnes intentions qui se sont fait jour depuis un an.

    C’est d’ailleurs à cette capacité de continuer sur la voie de la réforme en refusant la facilité d’une fuite en avant que propose Syriza qu’il sera possible aux centristes de discuter d’une alliance gouvernementale éventuelle avec cette nouvelle gauche libérale française qui semble en train de se constituer.

    Car ce n’est pas le flou artistique centriste qui empêche aujourd’hui des rapprochements et la constitution d’un axe central Valls-Lagarde-Bayrou-Juppé mais bien les multiples adresses du Parti socialiste où l’on tient des discours contradictoires dont certains sont totalement antinomiques avec les valeurs et les principes du Centre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • François Hollande pourra-t-il élargir sa majorité au centre?

    Lors de sa conférence de presse du 16 mai, François Hollande a été catégorique: il n’est pas question d’un remaniement ministériel dans les prochains mois et encore moins d’un élargissement de la majorité. «Avec qui?» a-t-il ajouté, expliquant qu’il était, en revanche, ouvert à tout ralliement à sa politique et à sa majorité mais qu’il n’irait pas en chercher une autre.
    Fermer le ban et les espoirs, à court terme, de François Bayrou de constituer un axe gouvernemental PS-MoDem.
    Quelques jours auparavant, lors d’un colloque, le directeur du Cecop (Centre d’études et de connaissance sur l’opinion publique), Jérôme Jaffré, estimait que l’erreur politique majeure de François Hollande avait été de ne pas élargir au centre sa majorité dès qu’il a été élu. Ainsi, il aurait du, selon l’analyste politique, faire entrer le Mouvement démocrate de François Bayrou dans la majorité présidentielle tout en faisant réélire son leader à l’Assemblée nationale.
    Mal élu, sur une base minoritaire de la gauche (un de ses scores les plus bas lors des dernières élections) avec l’apport essentiel des déçus de droite de Sarkozy et d’un fort mouvement de rejet du président sortant, toutes choses qu’il connaissait, il se devait, afin d’élargir ses soutiens, de créer avec une partie des centristes une nouvelle majorité présidentielle que même le Front de gauche (qui n’est pas dans la majorité actuelle) alors aurait du accepter même en rechignant.
    Mais cela ne s’est pas passé ainsi.
    Peut-être parce que François Hollande a dans l’idée que ce rapprochement va se faire petit à petit et qu’il s’imposera à tous dans quelques temps. Si l’on doit retenir une évidence de sa première année à l’Elysée, c’est sa capacité à mettre en route des politiques qui font lentement leur chemin, qu’on les supporte ou qu’on s’y oppose étant une autre question.
    Quoiqu’il en soit, à défaut de l’avoir voulue et d’affirmer la souhaiter, pourra-t-il encore la faire au cours de son quinquennat si la situation l’exige? C’est évidemment beaucoup plus compliqué avec la gauche de la gauche du PS quasi en rébellion avec le gouvernement, un Front de gauche qui a une attitude plus d’opposant radical que de soutien du pouvoir et un Centre éclaté qui ne pèse pas grand-chose, notamment la partie de celui-ci qui pourrait être son nouvel allié.
    Sans doute que les élections municipales et européennes de l’année prochaine pourraient débloquer cette situation dans un sens ou dans l’autre, selon les scores du PS, du MoDem et de l’UDI (sans oublier celui du Front de gauche).
    En revanche, au-delà des postures, des rhétoriques, des coquetteries et des fiertés personnelles, il existe de nombreuses proximités programmatiques actuelles entre la gauche modérée et le centre du Centre (par exemple sur la relance de l’économie, la défense d’un modèle social rénové, la politique étrangère, l’intégration européenne, la régulation de la finance) qui peuvent très bien faire l’objet d’un contrat de gouvernement sur ce qui rapproche plutôt que sur ce qui divise.
    Il est évident que cette alliance, pour l’instant hautement hypothétique, n’aura de chances de voir le jour que si le Parti socialiste n’a plus d’autre alternative que de faire des appels vers le centre de l’échiquier politique (en cas de détérioration continue la situation de la France couplée avec des échecs électoraux) ou si le Mouvement démocrate n’a plus d’autre alternative que de s’adosser au Parti socialiste sans condition pour ne pas disparaître (à moins qu’il n’implose alors à ce moment là).
    Sans prendre parti ou non pour une solution de ce genre, il est important ici de répéter ce que tout historien politique et tout commentateur de la vie publique savent, c’est qu’il n’y a jamais eu d’alliance «naturelle» pour le Centre au cours de son histoire, que ce soit à droite ou à gauche.
    Si, demain, une partie du Centre décidait de s’allier avec la Gauche, il ne s’agirait pas d’une quelconque trahison brandie par la Droite mais bien ce que, en son temps, a fait le MRP lors de la quatrième république, pour ne pas remonter encore plus loin, ou même ce qu’ont fait les centristes dans les premiers temps de la V° République sans oublier les ralliements centristes dans les gouvernements de François Mitterrand.
    Pour autant, il existe actuellement des différences fortes dans certains domaines entre la vision du PS et celle des partis centristes qui sont un frein à une collaboration entre les deux bords. Celles-ci auraient sans doute pu être transcendées lors de la victoire de François Hollande dans une dynamique qui a désormais totalement disparu. Dès lors, les chances d’un accord sont, pour l’instant, minimes.
    Evdemment, nous savons aussi qu’il existe deux règles en politique qui peuvent tout chambouler. La première est que la vérité d’aujourd’hui, n’est pas celle de demain. La deuxième est que tout va très vite dans la sphère politico-médiatique et que le mouvement n’a fait que s’accélérer cette dernière décennie…
    Alexandre Vatimbella
     
    Voir le site Le Centrisme

  • Centre indépendant: pourquoi François Bayrou a échoué

    Au moment où Jean-Louis Borloo est proche de réunir une grande partie de la famille centriste, l’échec de François Bayrou de se bâtir un espace politique spécifique pour ses visées élyséennes est-il celui, également, de la construction d’un Centre réellement indépendant?

    Historiquement parlant, cette tentative n’est pas la première et ne sera pas la dernière.

    A côté des tenants d’un Centre qui trouve «naturellement» sa place à gauche ou, plus sûrement, à droite, il y a toujours eu des partisans d’un Centre qui ne doit rien à personne et, surtout, qui n’a besoin de personne pour lui dire où il est.

    Mais, comme il est malheureusement facile de le constater, toutes les entreprises pour le faire vivre dans l’espace politique de la V° République ont échoué.

    Au bout du compte, les centristes ont du se rallier, un peu à gauche et beaucoup à droite.

    François Bayrou n’est donc que le dernier en date d’une longue liste de ceux qui prétendent, avec raison, que la voix du Centre est unique et insoluble dans celles de la Droite et de la Gauche mais qui n’ont pas pu imposer cette vision dans le paysage politique français.

    Alors que se pose l’existence même du Mouvement démocrate (qui semble se déchirer entre plusieurs chapelles) qui devait être le bras armé de Bayrou pour sa conquête du pouvoir, les raisons de son échec sont particulières à sa tentative, n’induisent pas une répétition sans fin de l’impossibilité de l’entreprise et n’interdisent pas un succès dans le futur.

    Pourquoi?

    D’abord, parce que le président du MoDem a confondu indépendance et solitude. François Bayrou a joué sur le parcours de l’homme solitaire (avec comme références le Général de Gaulle et François Mitterrand) pour deux raisons.

    La première a été de tuer la concurrence au centre - d’où un leadership peu démocratique à l’intérieur de l’UDF puis du Mouvement démocrate (tous ceux qui pouvaient lui faire de l’ombre sont partis ou ont été marginalisés) -, ne désirant aucune réunion du Centre autrement que par la forme d’un ralliement inconditionnel à sa personne.

    La deuxième, au niveau national a été de démontrer que le Centre n’avait besoin d’aucune alliance pour exister et gagner, ce qui évidemment était un contresens politique.

    Résultat, un parti qui est largement une coquille vide, sans personnalités de premier plan autre que Bayrou et qui s’est pris des raclées à toutes les élections après la présidentielle de 2007. En outre, une indépendance vis-à-vis de la Gauche et de la Droite qui a été dévoyée en un «seul contre tous» qui ne peut évidemment réussir quand on ne peut s’appuyer, au mieux, que sur un socle électoral de 15% à 20%.

    Ensuite, il a refusé de structurer son parti.

    La raison essentielle est qu’il a fait une fixation sur l’élection présidentielle et son destin qui devait le conduire à l’Elysée.

    Selon lui, toutes les élections intermédiaires sont liées à la présidentielle. Dans cette optique, il suffit de gagner celle-ci pour changer en profondeur le paysage politique français et bâtir une majorité autour du chef de l’Etat nouvellement élu.

    Or, cette affirmation n’est confirmée par aucun précédent. Même Valéry Giscard d’Estaing, lorsqu’il gagne la présidentielle en 1974 possède un parti structuré avec nombre d’élus (sans parler des ralliements multiples à sa candidature).

    L’autre raison a déjà été pointée, c’est qu’il ne voulait surtout pas promouvoir, à l’intérieur de son parti, des hommes et des femmes qui auraient pu lui faire de l’ombre.

    De même, il a navigué trop souvent à vue.

    François Bayrou se dit aujourd’hui centriste et le seul légitime à en être le leader naturel (même si tout récemment il a estimé que Jean-Louis Borloo pouvait l’être également) sauf qu’en 2007 il disait ne pas se reconnaître dans ce terme!

    De même, il a changé son fusil d’épaule plusieurs fois et sans raison apparente sur sa proximité idéologique avec la Droite ou la Gauche.

    Enfin, il a été incapable de donner une véritable pensée structurée à son entreprise et les bases de son action sont demeurées floues.

    Sans parler de savoir avec qui il pouvait gouverner en cas de victoire.

    Tout cela met-il François Bayrou hors-jeu définitivement?

    En politique, il convient de rester prudent. D’autant qu’il est évident qu’actuellement le président du Mouvement démocrate est, de toutes les personnalités centristes, celle qui se positionne au plus près du centre du Centre pendant que ses anciens amis revendiquent désormais l’étiquette centre-droit et une alliance uniquement avec l’UMP.

    Reste son appel à voter pour François Hollande.

    Même si celui-ci ne peut se comprendre sans avoir à l’esprit cette volonté de démontrer que le Centre n’est ni à Droite, ni à Gauche et cette obligation qu’il avait de définitivement le prouver en basculant au moins une fois vers la Gauche après avoir été pendant si longtemps proche de la Droite, il n’en demeure pas moins que cet appel a laissé des traces qui vont être difficiles à effacer rapidement.

    D’autant que l’avenir à court terme de François Bayrou passe par un échec de la Gauche!

    Il ne peut être l’homme providentiel ou plus simplement redevenir crédible que si le gouvernement actuel failli et que la Droite projette encore l’image négative de sa défaite dans l’opinion publique.

    C’est d’ailleurs son positionnement comme il l’a expliqué lors d’une interview au Journal du Dimanche le 8 septembre dernier où, loin de prendre le recul dont il parlait après les législatives et sa défaite personnelle, il reparle, sans la nommer, de cette union nationale qu’il confond trop souvent avec le gouvernement du juste équilibre et du consensus qui est la marque du Centre et dont il se verrait bien être le leader.

    L’ambition politique dont il est, à l’instar de beaucoup de ses confrères rempli, est un de ses atouts. N’a-t-on pas donné le pouvoir à des gens qui ne se cachaient pas de le vouloir à tout prix comme Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac et Sarkozy?...

    Quant au Centre, les différentes manœuvres autour de sa réunification démontrent - à l’opposé de ce que beaucoup affirment péremptoirement - qu’il n’est pas introuvable ou définitivement marginalisé.

    Pour autant, il continue à subir les contrecoups de tous ceux qui tentent de le récupérer pour leurs ambitions personnelles, que ce soit François Bayrou, Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Jean-Pierre Raffarin ou d‘autres.

    L’ambition politique n’est pas en soi négative, elle ne le devient quand elle n’est qu’un opportunisme. Un maux que connait trop bien le Centre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Ni la Droite, ni la Gauche n’aiment le Centre

    Les centristes voudraient bien se faire aimer de la Droite et de la Gauche. Ils ont bien torts.

    Si la Droite et la Gauche leur font parfois les yeux doux, ce n’est pas par amour mais uniquement pas intérêt. Ni la Droite, ni la Gauche n’aiment le Centre.

    Ce qui n’est pas vrai du Centre qui n’a pas d’animosité préconçue vis-à-vis de la Droite et de la Gauche, ceci découlant de sa vision humaniste et de sa volonté de consensualisme.

    Pour ne pas oublier le peu d’égards de la Droite et de la Gauche envers le Centre, que l’on se rappelle seulement des propos désobligeants du Général de Gaulle ou des railleries de François Mitterrand sur les centristes.

    Que l’on n’oublie pas, non plus, les attaques dures et insultantes de Jacques Chirac contre l’UDF, le parti de l’étranger.

    Mais l’on pourrait faire des listes sans fin sur le sujet en France et ailleurs

    Quand les centristes gouvernent dans le monde, partout ils sont accusés par la Droite d’être trop à gauche et par la Gauche d’être trop à droite! C’est le cas de Barack Obama actuellement et ce fut celui de Bill Clinton en son temps aux Etats-Unis.

    Sans parler de ce paradoxe frisant le ridicule et, plus grave, l’irrespect: pour la Droite et la Gauche, le Centre n’existe pas (ce n’est, selon elles, qu’une Droite ou une Gauche molle et insipide, voire les deux à la fois)… sauf quand on en a besoin pour les élections!

    Ceux-là mêmes qui attaquaient les centristes pour leur inconsistance, leur font alors la danse de la séduction.

    Mais cela ne dure que le temps d’une élection.

    La Droite et la Gauche ont alors besoin du Centre et, plus sûrement, des électeurs centristes qu’on tente de récupérer avant qu’ils ne mettent leurs bulletins dans l’urne pour ensuite les ignorer et marginaliser les partis qui les représentent.

    Savoir que la Droite et la Gauche ne l’aiment pas est essentiel pour le Centre.

    Non pas pour se plaindre ou se décourager, loin de là, mais, au contraire, pour revendiquer haut et fort toute sa place dans le spectre politique.

    D’une part, cela doit lui permettre d’affirmer son existence indépendante ainsi que ses valeurs et ses principes sans que ses représentants ne se sentent sans cesse dans l’obligation de plaire à leurs homologues de droite ou de gauche.

    D’autre part, cela doit permettre aux partis centristes de négocier de claires alliances électorales et de gouvernement, que ce soit avec des partis de droite ou de gauche, sans être dans une position d’obligés.

    Car, si les «bons» centristes pour la Gauche et la Droite sont ceux qui se rallient et acceptent les strapontins, le Centrisme est d’une autre dimension et nécessite du courage politique.

    Au moment où, après avoir détruit méthodiquement l’espace du Centre dans des querelles mesquines et des ambitions personnelles dérisoires, les leaders centristes s’engagent encore une fois dans un processus de réunion, il serait bon qu’ils fassent preuve d’une mémoire lucide pour ne pas retomber dans leurs erreurs passées en la matière.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Ni union nationale, ni cohabitation, la situation nécessite un Centre fort et indépendant

     

     

     

    Union nationale pour François Bayrou, cohabitation pour «équilibrer les pouvoirs» pour une Droite vaincue, majorité républicaine avec tous ceux qui soutiennent le programme de François Hollande pour le Parti socialiste, chacun y va de sa formule alors que les élections législatives approchent et donneront ou non une majorité à l’Assemblée nationale au nouveau Président de la république.

     

    Bien sûr, la logique voudrait que les Français lui donnent cette majorité afin qu’il puisse appliquer son programme puisqu’ils viennent de l’élire à la tête du pays.

     

    Pour autant, cela ne tombe pas sous le sens de manière aussi évidente.

     

    Pourquoi?

     

    Parce que l’on sait que François Hollande a autant été élu sur sa personnalité et ce qu’il propose que sur le rejet de la personne de Nicolas Sarkozy mais pas forcément du programme de ce dernier (certains disant même que c’est principalement la personnalité du président sortant qui a causé sa défaite).

     

    Dès lors, on se trouve dans un cas de figure particulier (même si on a pu dire la même chose de la victoire de François Mitterrand face à Valéry Giscard d’Estaing en 1981).

     

    Car si les Français veulent évidemment que l’économie redémarre et que le chômage baisse, ils savent néanmoins que la situation du pays est délicate, qu’il faut continuer à faire des efforts et que l’Etat doit faire des économies.

     

    On sait que l’assainissement des finances publiques et la maîtrise de la dette de la France sont incontournables mais que cela ne suffira pas s’il n’y a pas de croissance de l’économie, à la fois pour donner du travail au Français mais aussi pour ne pas perdre trop de terrain vis-à-vis des autres pays avancés et, surtout, des grands pays émergents qui, eux, continuent à se développer et n’ont aucun intérêt à nous attendre.

     

    Il y a donc urgence à trouver une formule gagnante entre ces deux nécessités qui semblent s’affronter plutôt que de se compléter.

     

    François Hollande assure qu’il l’a. Sera-t-elle magique? On le verra assez vite…

     

    Quoiqu’il en soit, dans cette situation très délicate, il convient de mettre en place un juste équilibre, celui qui permettra de faire autant de croissance que possible tout en gérant l’Etat avec la nécessaire et indispensable rigueur pour le faire sortir de la zone de très fortes turbulences dans laquelle il se trouve.

     

    Une partie de la réponse se trouve d’ailleurs au niveau européen. D’où l’importance d’approfondir au plus vite les liens avec nos partenaires de l’Union européenne.

     

    Politiquement parlant et afin d’éviter les dérapages clientélistes, les Français seraient bien inspirés de donner une majorité relative au Parti socialiste.

     

    Celui-ci ne pourrait donc pas agir à sa guise en creusant les déficits publics sous la pression de ses alliés encombrants du Front de gauche et devrait trouver des majorités au cas par cas.

     

    Et c’est là que le Centre pourrait alors retrouver, bien plus vite qu’on ne le pense, un rôle de premier plan.

     

    Au jour d’aujourd’hui, cette vision semble être un peu surréaliste au vu de l’état lamentable des partis centristes et du sauve-qui-peut qui va se mettre en place pour les prochaines législatives.

     

    Pour se faire élire, beaucoup de centristes auront besoin des voix de la Droite (Nouveau centre) ou de la Gauche (Mouvement démocrate).

     

    Mais, une fois l’élection passée, la recomposition du paysage politique sera possible si aucun des deux grands partis ne domine l’Assemblée nationale.

     

    Dès lors, les Radicaux de gauche et le Parti radical pourraient se rapprocher et, avec le Nouveau centre et le Mouvement démocrate, former une confédération des centres informelle qui serait l’élément d’équilibre dont nous avons tant besoin.

     

    Si l’on aboutit à cette configuration, alors le Centre retrouverait cette capacité d’indépendance et de se déterminer par rapport à ses propres valeurs et ses propres principes.

     

    Horreur! diront certains, revoilà la IV° République.

     

    Qu’ils se rappellent seulement que c’est grâce à elle que nous avons eu les Trente glorieuses, cette période où la croissance économique n’a jamais été aussi forte et où la France a retrouvé sa place dans le concert mondial des nations.

     

    On objectera, plus sérieusement, que ce scénario a très peu de chance de se réaliser. C’est vrai.

     

    Mais n’est-ce pas une configuration qui serait plébiscitée par une large majorité de Français à un moment crucial pour l’avenir du pays?

     

    En tout cas, aux centristes de faire tout leur possible pour s’en rapprocher.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme