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socialisme

  • Présidentielle USA 2016. Le populiste Sanders menace encore la victoire de la centriste Clinton

    Les récentes victoires du socialiste populiste Sanders dans plusieurs Etats (petits et moyens), de l’Utah à l’Alaska en passant par l’Idaho, Washington et Hawaï, démontrent que la route pour la nomination de la centriste Hillary Clinton comme candidate du Parti démocrate n’est pas encore totalement sécurisée.

    Bien entendu, il faudrait pour que Sanders l’emporte, un retournement de situation encore improbable aujourd’hui avec des victoires nettes dans des grands Etats qui ne lui sont pas favorables a priori (New York, Californie, Pennsylvanie, Maryland, etc.) ainsi que le changement du soutien de la plupart des «grand délégués» du parti dont l’énorme majorité a pris position en faveur de Clinton et que Sanders n’a pas cessé de stigmatiser jusqu’à maintenant où il tente de les séduire...

    Mais dans une année électorale où les deux partis sont traversés en même temps – et c’est une première – par une forte vague populiste, tout peut encore survenir.

     

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  • Le social réformiste Valls débordé par le social-libéral Macron?

    Et si Emmanuel Macron bénéficiait de tout le travail de Manuel Valls et que cette perspective soit celle qui énerve de manière assez compréhensible le premier ministre.

    Au niveau médiatique, la question n’est même plus à poser quand on voit le visage de Macron à la Une de tous les hebdomadaires et des quotidiens et le buzz sur sa personne de la télé à internet.

    Au niveau politique, les choses sont moins linéaires (et superficielles?), le ministre de l’Economie rencontrant, et c’est normal, de nombreuses résistances, tant à droite qu’à gauche, son positionnement social-libéral allié à sa popularité en faisant une cible de choix des deux côtés comme le montre les articles récurrents très critiques, par exemple, que lui consacrent Le Monde et Le Figaro.

     

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  • Les mauvaises attaques contre l’individu

    Une des grandes différences entre le libéralisme, le socialisme et le conservatisme, c’est la place de l’individu et de sa réalisation.

    Pour les libéraux, même s’il existe une évidente dimension collective à cette réalisation, c’est l’individu qui porte en lui-même son émancipation, qui construit sa vie, qui prend son destin en main et qui est capable de saisir les opportunités par son mérite et sa responsabilité.

    Pour les socialistes, mouvement né en réaction au libéralisme, c’est au contraire dans la communauté et par la communauté que l’individu se réalisera et s’émancipera pleinement, ce qui lui impose de mettre au service de celle-ci ses capacités.

    Pour les conservateurs, dont le libéralisme était une réaction, il s’agit de conserver des relations sociales où l’individu s’insère dans le collectif, non pour s’émanciper mais pour occuper une place en regard de ses capacités mais également de l’ordre social même si la possibilité de s’en extraire par la réussite est une possibilité.

    On se sera pas étonné dès lors des attaques virulentes de la Gauche et de la Droite envers l’individualisme qui serait responsable de tous les maux de notre société actuelle.

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  • Présidentielle USA 2016. Barack Obama plus proche de Clinton que de Sanders

    Lors du dernier débat de la primaire démocrate, Hillary Clinton a défendu et s’est approprié le bilan centriste d’Obama face à Bernie Sanders.

    Rien d’étonnant à cela car, même si les différences existent entre Clinton et Obama, différences notamment en politique étrangère, il faut rappeler que tous les deux sont des centristes et ont donc d’énormes points de convergences.

    Et que Bernie Sanders, lui est un socialiste alors que Barack Obama a toujours déclaré qu’il n’en était pas un.

    D’ailleurs, l’aile gauche du Parti démocrate voulait déjà présenter un candidat contre Obama en 2012, estimant le président des Etats-Unis beaucoup trop modéré, voire conservateur...

     

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  • Le libéralisme n’est pas monolithique mais son point d’équilibre est au centre

    Le Libéralisme, et c’est tant mieux, semble être devenu en France un héritage national commun à tous les courants politiques excepté les extrêmes.

    Cela n’a pas toujours été le cas et cette appropriation semble parfois un peu artificielle sur certains points quand elle n’est pas bâtie sur une méconnaissance de ce qu’est le libéralisme par ceux qui s’en revendiquent.

    Rappelons que le Libéralisme est né de cette idée théorisée par John Locke que les individus pouvaient se gouverner eux-mêmes si leur puissance à chacun (théorisée, elle, par Hobbes qui en faisait pour la première fois un attribut ontologique de l’individu) était transformée dans des droits qui devaient obéir à la loi.

     

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  • Présidentielle USA 2016. Primaires démocrates – Examen de passage réussi pour la centriste Clinton

    Le premier débat opposant les prétendants à la candidature démocrate pour la présidentielle de novembre 2016 a eu lieu hier soir à Las Vegas.

    Comme prévu, il a été principalement animé par les deux personnalités en tête dans les sondages, Hillary Clinton et Bernie Sanders, les trois autres présents (Webb, O’Malley et Chaffee) faisant de la simple figuration comme, d’ailleurs, dans les sondages.

     

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  • Les centristes et la tentation Valls, bis repetita

    Peut-on défendre une politique et refuser de faire alliance avec ceux qui sont comme vous et qui, en plus, dirigent le pays?

    Telle est en gros la question qui s’est (re)posée aux centristes à propos des (nouvelles) orientations du (nouveau) gouvernement de Manuel Valls et d’en faire partie.

    Les médias ont parlé de contacts entre les personnalités centristes (de Bayrou à Lagarde en passant par Jégo) et le premier ministre qui aurait souhaité débaucher quelques uns d’entre eux.

    Mais cela ne s’est pas fait.

    Pourquoi alors que les orientations politiques de Valls sont de plus en plus centro-compatibles?

    Il y a des raisons bassement politiciennes mais aussi des raisons politiques.

    En ce qui concerne la politique, il ne faut pas oublier que François Hollande a fermé la porte au Mouvement démocrate et à François Bayrou après son élection à l’Elysée.

    Ce n’est sans doute pas par conviction que le président de la république a agi de la sorte mais par une impossibilité de mettre en place une politique social-démocrate rejetée par une frange importante du Parti socialiste tout en faisant entrer des centristes dans son gouvernement avec une alliance en bonne et due forme.

    La pilule aurait sans doute était trop grosse à avaler pour les socialistes étatistes.

    Ce rendez-vous manqué a pesé évidemment dans les relations avec le Mouvement démocrate qui s’est droitisé avec le départ de l’aile gauche de la formation et le rapprochement de François Bayrou avec l’UDI puis avec la frange modérée de l’UMP, sans parler de son soutien à Alain Juppé.

    En ce qui concerne l’UDI, les bases de la politique de François Hollande en 2012 n’étaient pas, selon ses responsables, assez libérales.

    Ce que l’on peut comprendre de part du chef de l’Etat qui ne pouvait pas, dès après l’élection, faire un virage à 180 degrés même s’il savait que la situation économique et sociale du pays le justifiait.

    Dès los, la porte centriste se refermait et était verrouillée des deux côtés.

    L’arrivée de Valls à Matignon a évidemment changé la donne avec une politique social-libérale assumée et hautement compatible avec le libéralisme social du Centre.

    Mais il était difficile, encore une fois, à Valls de faire accepter ce nouveau rapprochement vers les thèses centristes aux troupes socialistes tout en ouvrant la porte aux centristes.

    Le nouvel infléchissement actuel n’a donc pas fait bouger les lignes.

    Là, on entre dans les raisons politiciennes.

    Il est évident que Manuel Valls aurait bien aimé épingler un ou deux centristes à son tableau de chasse pour démontrer que sa politique était rassembleuse et se donner un peu d’air.

    Mais, en face, il était tout aussi évident que les mauvais résultats de l’économie française et les chiffres catastrophiques de la popularité de l’exécutif avec en ligne de mire les prochaines élections (peut-être même des élections législatives anticipées ce que pensent désormais tous les leaders de l’opposition) n’incitaient pas ceux qui auraient eu envie de se confronter aux réalités et aux responsabilités de franchir le Rubicon.

    Faut-il s’en désoler?

    Oui et non.

    Oui parce que les centristes doivent être responsables et ne peuvent pas refuser de mettre en place des mesures politiques qu’ils demandent depuis longtemps au seul motif que cela ne rapportera pas grand chose en terme électoral puisque celles-ci sont très impopulaires même si elles sont nécessaires.

    Non parce que ces mêmes centristes ne peuvent être ceux que l’on appelle en désespoir de cause et qui se retrouveraient dans un gouvernement et une majorité proche de l’implosion du fait de la fronde de l’aile gauche du Parti socialiste, cette dernière ne garantissant absolument pas que les mesures nécessaires et impopulaires puissent être prises, in fine.

    Tout cela est malgré tout désespérant pour la politique, celle qui doit s’occuper des affaires de la cité au mieux et en dehors de tout calcul politicien, notamment lorsque le pays connait de graves problèmes qui résultent d’un refus d’adaptation au réel depuis des décennies de toute la communauté nationale et avec la large démission du politique.

    Car, à ce moment-là, des alliances (et non une union nationale) de ceux qui partagent la même vision et veulent utiliser les mêmes outils pour remettre sur pied le pays seraient l’honneur de la politique.

    Celles-ci concerneraient cette aire centrale où se trouvent l’aile modérée de l’UMP, les centristes de l’UDI et du Mouvement démocrate ainsi que l’aile modérée du Parti socialiste.

    Face à elle se trouverait la gauche étatiste, la droite conservatrice et les extrêmes de droite et de gauche.

    Cette recomposition de l’espace politique n’aura sans doute pas lieu demain à moins que l’extrême-droite poujadiste et démagogique fasse courir à la France le risque de l’effondrement par son arrivée au pouvoir.

    Rien n’est simple et facile actuellement doivent se dire tous ceux qui font de la politique. Mais n’est-ce pas à ce moment-là que l’on voit la vraie valeur de ceux qui sollicitent nos suffrages pour nous gouverner?

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Oui, le Centre et le Centrisme existent messieurs les politologues

    Dans les années 1960-1970, Maurice Duverger, professeur de droit constitutionnel et de sciences politiques alors à la mode, a fait de la négation de l’existence d’un Centre indépendant et d’une pensée centriste originale un fonds de commerce. Selon lui, «toute politique implique un choix entre deux types de solutions: les solutions dites intermédiaires se rattachent à l’une ou à l’autre. Cela revient à dire que le centre n’existe pas en politique: il peut y avoir un parti du centre, mais non pas une tendance du centre, une doctrine du centre. On appelle ‘centre’ le lieu géométrique où se rassemblent les modérés des tendances opposées: modérés de droite et modérés de gauche. Tout centre est divisé contre lui-même, qui demeure séparé en deux moitiés: centre gauche et centre droit. Car le centre n’est pas autre chose que le groupement artificiel de la partie droite de la gauche et de la partie gauche de la droite (…). Le rêve du centre est de réaliser la synthèse d’aspirations contradictoires: mais la synthèse n’est qu’un pouvoir de l’esprit. (…) L’histoire des centres illustrerait ce raisonnement abstrait: qu’on suive par exemple l’évolution du Parti radical sous la Troisième République, celle du Parti Socialiste ou du Mouvement des républicains populaires sous la Quatrième. Il n’y a de centres véritables que par superposition des dualismes: le MRP est politiquement à droite, socialement à gauche; les radicaux, économiquement à droite, mystiquement à gauche, etc.».
    Cet argumentaire permet, à périodes répétées, à de nombreux politologues qui le partagent, de lancer une campagne de négationnisme du Centrisme, en particulier lors de chaque élection nationale, quelles soient présidentielles ou parlementaires.
    Cette présidentielle ne fait évidemment pas exception. Au moment même où François Bayrou se retrouve en grande difficulté dans les sondages et que sa stratégie ne permet pas de l’identifier clairement politiquement – est-ce un hasard?-, trois professeurs des universités, suivant l’exemple de Duverger, jouent la carte du relativisme du Centre dans de récentes contributions et interventions. L’un enseigne les sciences politiques, Pierre Bréchon, à l’université de Grenoble, les deux autres, l’histoire, Serge Bernstein à Sciences Po et Jean Garrigues à l’Université d’Orléans(*).
    Ils reposent un débat sémantique sur le Centre et le Centrisme qui n’est guère anodin car il renvoie, aussi, à la place de celui-ci dans la politique passée mais surtout présente et future.
    Ils reprennent également cette idée que les institutions de la V° République ont vocation à faire disparaître le Centre de la vie politique française par une bipolarisation. Jean Garrigues affirme, par exemple, que «avec la V° République et la présidentialisation des institutions, une bipolarisation de la vie politique française est apparue. Dans cette configuration, le centrisme a vocation à disparaitre ou à se retrouver en situation systématique de ralliement au deuxième tour de la présidentielle. Il peut exister uniquement comme une force d’appoint pour l’élection présidentielle.» Or, depuis 1958, soit cinquante-quatre ans après l’adoption de la Constitution marquant la naissance de cet opus 5, cette prédiction a été contredite par les faits que notre «expert» semble dédaigner…
    La «note» de quatre pages du Cevipof (Centre d’étude de la vie politique de Sciences Po Paris) sur l’indécision des électeurs du Centre écrite par Pierre Bréchon veut donner quelques explications pour comprendre le comportement des électeurs qui votent au centre ou qui se disent du Centre.
    Nombre d’entre elles sont intéressantes et plusieurs sont pertinentes. Mais Pierre Bréchon ne voit le Centre que comme un milieu de la Droite et de la Gauche, affirmant que s’il y a un Centre, il ne peut se définir que par une Droite et une Gauche… «Évidemment, écrit-il, la reconnaissance qu'un parti ou un candidat est centriste n'a rien de naturel. Il dépend de l'ensemble de l'offre politique (on ne situe le centre que par rapport à ce qui l'entoure) et se révèle un enjeu, selon que l'appellation est ou non valorisée dans l'opinion publique». Une opinion partagée par Serge Bernstein qui affirme que «définir le centrisme est à la fois facile… et un peu décevant!». Car, selon lui «il s'agit tout d'abord, si l'on veut, d'un lieu géométrique: les centristes se positionnent comme compromis entre deux extrêmes».
    A quoi, on pourrait leur répondre que s’il y a une Gauche, elle ne peut se définir que parce qu’il y a un Centre et idem pour la Droite mais cela ne semble pas leur avoir traversé l’esprit!
    Du coup, pour Pierre Bréchon, «dans le vocabulaire politique classique, les électeurs du centre sont des personnes qui ne se situent ni à droite, ni à gauche mais s’identifient à une position intermédiaire, entre les deux grands camps de l’espace politique». Malgré tout, continue-t-il, «on pourrait dire qu’il y a à la fois des centristes convaincus et des centristes nominaux, plutôt apathiques du point de vue politique». Très bien. Mais le voilà qui retombe ensuite dans le tropisme du «gauche et droite définissant le centre»: «Ces centristes convaincus affichent des positions intermédiaires entre celles des partisans de la gauche et de la droite. En 2007, ils étaient moins favorables à une régulation de l’économie que les personnes orientées à gauche mais plus favorables que les gens de droite. Dans certains domaines, notamment tout ce qui touche au libéralisme culturel (reconnaissance des droits des étrangers, refus du tout sécuritaire), ils étaient assez proches de la gauche mais très distants des électeurs de droite».
    Notons qu’être «assez proches», n’a jamais voulu dire «être identiques» ou faire siennes les idées des autres. Car, si c’est le cas, on pourrait affirmer que l’énorme majorité de ceux qui votent sont en faveur de la démocratie et qu’étant «assez proches» en la matière, cela signifie, donc, qu’ils sont tous d’un même courant politique ou que les idées de Gauche sont, par exemple, les mêmes que celles de Droite, selon cette thèse de la proximité…
    Quant à Serge Bernstein, parlant d’un positionnement centriste, il explique que «dans tous les cas, le contenu est mouvant par nature». Et n’ayant pas relu ses classiques (dont les écrits du CREC!), ni consulté les programmes centristes tout au long de l’histoire, il peut affirmer péremptoirement: «il n'existe aucune doctrine centriste, et le programme des partis définis comme tels dépend et du lieu et de l'époque, auxquels appartiennent des enjeux politiques et des forces en présence bien spécifiques.» Remarquons qu’une telle phrase s’applique à toutes les doctrines politiques et à tous les programmes de tous les partis si on le souhaite!
    De son côté, Jean Garrigues commence par reconnaître qu’il y a «toujours eu historiquement en France un courant centriste ou une sensibilité centriste, démocrate et chrétienne». Mais pour immédiatement affirmer que ce courant «réunit un certain nombre d’hommes venus de la droite libérale ou de la gauche radicale», excluant ainsi tout positionnement centro-centriste... Selon lui, cette «sensibilité composite» qui est «formée de personnes issues de familles différentes», «partagent certaines valeurs communes : l’humanisme, l’attachement à la République, le christianisme social (conception plus sociale que celle de la droite traditionnelle) et un penchant pour l’Europe, bien sûr.» Une vision quelque peu réductrice. Elle a tout de même l’avantage sur les deux autres de n’être pas caricaturale.
    Au moment de définir le Centre, Pierre Bréchon accepte que ceux qui s’en réclament soient automatiquement déclarés ‘centristes’, sans aucune analyse précise de ce qu’ils disent ou font: «dans certaines élections, identifier les candidats centristes n’est pas évident car le centre n’a pas de frontières claires et il est souvent divisé en un nombre important de petits groupes politiques». Et dirait-il la même chose de la Droite et de la Gauche qui comptent aussi de multiples «groupes politiques», petits et grands? Si Hollande est à gauche, où est Mélenchon et inversement. Même chose pour Villepin et Sarkozy… Pas facile donc de fixer des frontières claires à gauche et à droite! Tout comme le Centre, la Gauche et la Droite ne sont pas monolithiques.
    Et Serge Bernstein, pour nier l’existence d’un Centre indépendant appelle à la rescousse… Georges Pompidou! On se rappelle que le deuxième président de la V° République fut élu au second tour face à un candidat… centriste, Alain Poher. Celui-ci ayant déclaré un jour «je suis centriste», Bernstein en profite pour expliquer qu’être centriste est «un comportement visant à gouverner, non en fonction de vues extrêmes mais en arbitrant en faveur de la plus grande partie de la population et en évitant les excès».
    En fait, cela s’appelle simplement «gouverner au centre», pratique bien connue des extrêmes qui, après avoir tout promis lors des campagnes électorales, sont bien obligés de se confronter à la réalité et à agir en fonction de celle-ci et éviter à tous prix de mettre en œuvre leurs promesses électorales, non seulement irréalistes, mais très dangereuses. Serge Bernstein ne dit d’ailleurs pas autre chose: «de fait, on trouve un tel pragmatisme de la part de beaucoup de gouvernements : ce sont en général les ‘modérés’, de droite comme de gauche, qui occupent les fonctions exécutives».
    Enfin, en historien, Serge Bernstein termine sa démonstration par cette idée que le Centre est une arlésienne. Il affirme ainsi que «le centrisme refait son apparition lors des élections présidentielles de 2007 et de 2012 (nda: quid de toutes les autres présidentielles de la V° République où un candidat centriste a toujours été présent, sauf peut-être en 1995, sans parler de toutes les élections parlementaires, municipales, etc.), avec un argumentaire qui rejette à la fois le bilan de la droite et celui de la gauche, tout en reprenant une partie du programme de chacun».
    Nos trois compères ne sont évidemment pas les seuls dans le milieu universitaire à considérer que seule l’opposition droite-gauche structure le paysage et le débat politiques en France (et même ailleurs), le reste des positionnements politiques devant, inévitablement, entrer dans ce schéma réducteur et… faux.
    Historiquement, les gens du Centre, au centre, du milieu, de la modération, de la «médiocrité» (dans son sens premier de modéré et du milieu et non dans celui péjoratif qu’il a acquis), ne se définissent pas par rapport aux extrêmes mais par rapport à une vision de la société qu’ils veulent ouverte et tolérante pour tous, permettant à chacun de se réaliser. De ce point de vue, ils estiment que les extrêmes donnent de mauvaises solutions pour gérer la société, sans pour autant que leur pensée soit structurée à la base par lesdits extrêmes. Mais c’est la même chose avec les extrêmes qui estiment que le Centre propose de mauvaises solutions…
    Dès lors, faire à nouveau du Centrisme une pensée avec une pincée de sel de droite et une pincée de poivre de gauche ou inversement est une escroquerie intellectuelle. Ici, dans Le Centrisme et au CREC, nous expliquons depuis longtemps qu’il existe réellement une pensée centriste, un Centrisme aux valeurs humanistes et au principe du juste équilibre. Bien entendu, tout comme le socialisme ou le corpus des idées définissant la Droite, cela ne veut pas dire que les partis ou les politiques qui s’en réclament les mettent réellement en pratique lorsqu’ils sont au pouvoir. De même, quand la Droite ou la Gauche, minoritaires, entrent dans des coalitions pour gouverner, elles ne peuvent imposer leurs idéologies respectives. Pour autant, elles demeurent Droite et Gauche.
    On aimerait que les spécialistes de la politique, quelles que soient leurs appellations, se rappellent que les critères qu’ils appliquent au Centre pour le nier doivent également s’appliquer à la Droite et à la Gauche si l’on veut avoir un vrai débat sérieux. Et si c’était le cas, parions que la pratique du Parti socialiste ferait de grands écarts par rapport à la «pensée de Gauche». Même chose pour l’UMP et la «pensée de Droite». L’existence d’une pensée centriste est indépendante de ceux qui affirment la mettre en pratique. Et, au même titre que les pensées de la Gauche et de la Droite, elle structure le débat politique dans une démocratie et, ce, depuis que celle-ci existe.

    Alexandre Vatimbella

    (*) «Des électeurs du Centre encore très incertains de leur vote», Pierre Bréchon, note du Cevipof / Interview de Serge Bernstein, site web Toute l’Europe / Interview de Jean Garrigues, site web Atlantico