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  • L’Europe des centristes, c’est l’Europe des personnes

    Le Centrisme en tant que pensée influencée par le personnalisme est pour une Europe fédérale qui réunisse, non pas, des peuples ou des communautés, mais des individus et, in fine, des personnes, des Européens à part entière, dotés de droits et de devoirs européens.

    Cela ne signifie pas que ces personnes doivent abandonner leurs spécificités librement choisies dans les sociétés dans lesquelles elles vivent mais simplement que le but ultime de la construction européenne pour le Centre, c’est bien le citoyen européen, personne libre, égale, solidaire, tolérante, respectueuse et dont on respecte l’individualité (les fameuses «différences»).

    Et c’est seulement cette Europe là qui a des chances d’émerger dans l’avenir et non celle, poussiéreuse, que la plupart des partis dans les vingt-sept pays de l’Union européenne essaient de nous vendre ou de nous en dégoûter, cette Europe, à la fois, bureaucratique et faite de peuples qui, au fur et à mesure que le temps passent, sont de moins en moins enclin à s’unir parce qu’ils ne perçoivent pas ou plus l’importance de cette identité européenne qui, malgré les divisions du vieux continent, à une réalité forte et qui fait que nous avons tous le même avenir commun, que nous soyons unis ou non, d’ailleurs.

    Car, avec cette montée de l’individualisme (qui n’est pas une tare, ce qui n’est pas le cas de celle de l’autonomisation irresponsable de l’individu) dans toutes les sociétés démocratiques, c’est bien à une Europe régénérée, qui parle à chacun, que chacun peut s’approprier et dans lequel il peut retrouver son rêve qu’il faut tendre désormais.

    Il faudrait enfin que les dirigeants comprennent que la grille de lecture sur l’Europe a changé. Que comme tout, le rêve européen a évolué et qu’il faut le réformer pour qu’il devienne le rêve de chaque européen.

    C’est d’ailleurs la seule manière de faire en sorte que chacun d’entre nous se sente réellement concerné par l’Europe.

    En faisant partie d’un peuple distinct des vingt-six autres, le tout chapeauté par une bureaucratie où ne règne ni la transparence, ni le souffle démocratique, il est quasiment impossible pour un citoyen de l’Union européenne de s’identifier à cette construction branlante et si loin d’avoir une âme quelconque, au grand dam des plus pro-européens d’entre nous.

    Bien entendu, tout ne peut pas se régler demain mais le tournant doit être pris au plus vite si l’on veut qu’il y ait encore une chance que l’Union européenne ne devienne pas un cartel de pays qui ne défendra qu’a minima un ensemble européen que quand tous les pays qui le composent seront entièrement d’accord et pour des questions dont le citoyen européen demeurera exclu.

    Certains souhaitent cette évolution qui remettrait en cause la raison même pour laquelle on a fait l’Europe après une guerre mondiale au 50 millions de morts dont les Européens sont entièrement responsables, tout comme ils l’étaient de la précédente qui fit près de 15 millions de morts.

    Evidemment, cette Europe est à construire.

    Dès lors, le 25 mai, la question n’est pas de voter pour la vieille Union européenne mais bien pour celle de demain.

    Voilà qui n’est guère facile puisque l’on continue à nous vendre la vieille.

    Toujours est-il qu’il ne faut pas tourner le dos à tous ceux qui veulent faire avancer la construction européenne.

    Et au premier rang desquels se trouvent les centristes.

    Bien sûr, si l’on lit avec attention les 65 propositions de l’Alternative pour l’Europe (UDI+Mouvement démocrate), on est un peu déçu d’y voir un mélange assez étrange de bonnes intentions, de souhaits incantatoires et de mesures concrètes, une sorte de condensé de le vieille Union européenne dans un programme électoral où le salut passe essentiellement par les Etats-membres ou les fonctionnaires de Bruxelles…

    Celui-ci, en outre, balance constamment entre utopie et réalité, renforcement fédéral et union étatique, laisser-faire et keynésianisme dont on ne comprend pas comment tout cela peut s’articuler harmonieusement.

    En outre, si dans le chapitre consacré à «l’’Europe du contrat social et fiscal» on retrouve les thèmes chers aux centristes, il n’en est pas exactement de même dans le chapitre sur «l’Europe de la croissance et de l’emploi» où est clairement énoncé un volontarisme étatique et une approche keynésienne, le tout dans un patriotisme non seulement européen mais français qui n’est peut-être pas le plus sûr moyen de libérer les énergies entrepreneuriales.

    Il n’est guère surprenant, dès lors, de constater qu’il n’y a pas de vision commune entre les différentes mouvances centristes européennes réunies dans l’Alde (Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe), sachant qu’en plus, une partie de l’Alternative y est adhérente (le Mouvement démocrate) et l’autre (UDI), non…

    Pour autant, le programme de l’Alternative reste européen pour l’essentiel et tous ceux qui veulent s’atteler à la création d’une Europe des personnes peuvent s’y reconnaître en partie et mettre un bulletin de vote pour ses listes dans l’urne le 25 mai.

    Alexandre Vatimbella

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • La difficile campagne européenne des centristes

    Les chiffres sont là, les listes de l’Alternative, regroupant l’UDI et le Mouvement démocrate sont aux alentours de 10% des intentions de vote dans les sondages mais ne parviennent pas à créer une dynamique.

    Et la voix des centristes dans le débat européen, malgré leur mobilisation et leur disponibilité médiatique, ne porte guère.

    Bien sûr, en se présentant comme les plus pro-européens au moment où l’euroscepticisme n’a jamais été aussi fort, les partis centristes prennent un risque de n’être pas compris, de n’être pas entendus, pire, d’être rejetés.

    Néanmoins, expliquer ces faibles intentions de vote aussi peu encourageantes par un refus d’Europe de la part des Français est trop court.

    Même si l’Union européenne est de plus en plus vue comme un problème et non une solution, il n’en reste pas moins vrai que tous les sondages donnent encore une majorité en faveur de l’idée et de la construction européennes auxquelles tente de s’associer et de s’identifier complètement l’Alternative.

    Le scrutin n’a pas encore eu lieu et il se peut qu’il y ait une petite progression des listes centristes par rapport aux sondages actuels avant le 25 mai.

    Pour autant, il semble difficile qu’un score de plus de 15% soit atteignable ce qui, malgré les dires des leaders de l’UDI et du MoDem (qui affirment qu’ils seront satisfaits avec un score à deux chiffres, une absence d’ambition suspecte…), sera une déception, voire une défaite.

    Une des raisons tient certainement à ce que les partis centristes ne parviennent pas à être crédibles sur la scène politique nationale.

    Il y a bien eu les municipales avec de bons résultats mais ceux-ci, sans être quand même exceptionnels, ont une signification nationale limitée et, surtout, les centristes faisaient alors alliance dans la très grande majorité des cas avec d’autres, principalement l’UMP.

    L’élection européenne permet, puisqu’elle se déroule à la proportionnelle, de jauger l’importance de chaque parti et ce malgré l’abstention qui y est forte généralement et qui pourrait encore battre des records cette année.

    De même, si elle peut être un défouloir puisqu’«elle ne porte pas à conséquence», comme on dit, au vu des pouvoirs limités du Parlement européen, elle est une photographie pas aussi infidèle que cela du paysage politique à un moment donné.

    Ainsi, cette année, elle risque de consacrer la montée de l’extrême-droite avec un score élevé du FN, une bonne tenue de l’UMP et une forte baisse du PS, tous ces phénomènes étant indépendants de l’élection européenne elle-même.

    Dès lors, un Centre à 10% sera donc, en gros, ce que celui-ci représente actuellement en France. C’est-à-dire pas beaucoup plus qu’en 2012 pour les présidentielles où son résultat avait été considéré comme une lourde défaite et qui a initié, dans la foulée, le regroupement du centre-droit sous la bannière de l’UDI créée par Jean-Louis Borloo puis la mise sur pied de l’Alternative, associant cette même UDI et le Mouvement démocrate.

    Les résultats, s’ils sont proches de ce que disent les sondages, signifieront que les partis centristes n’ont pas réussi leur coup alors qu’ils avaient deux ans pour s’y préparer depuis la présidentielle et la création de l’UDI (d’ailleurs, ils demandaient, lors de leur regroupement, à être jugés sur les résultats de ces européennes).

    Plus fondamentalement, cela signifiera que l’espace centriste est toujours très fragile et que sa refondation prendra plus de temps.

    Mais cela pourrait aussi signifier, comme l’ont montré certaines enquêtes, que les centristes demeurent très divisés sur leur positionnement, tant au niveau de leurs dirigeants que de celui de leurs militants ou de leurs sympathisants.

    L’arrivée de Manuel Valls à Matignon en a été le révélateur.

    En tout cas, si échec il devait y avoir le 25 mai, il est fort probable que des mises au point se feront rapidement.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Quand l’espoir européen est devenu le problème français

    Or donc l’Europe ne fait plus rêver.

    Elle est même un repoussoir pour de plus en plus de gens.

    Selon un dernier sondage, 65% des Français pourraient bouder les urnes le 25 mai prochain et un des partis par les plus antieuropéens du vieux continent, le Front national, est en tête avec 24% des voix, soit un électeur sur quatre…

    Voilà qui interpelle – et c’est un euphémisme – un centriste qui a toujours lutté pour l’union des peuples européens dans une grande fédération démocratique parce qu’il sait que c’est le seul avenir de l’Europe et le seul avenir de la France.

    Comment est-on passé de l’espoir d’une Europe unie au rejet de l’Union européenne?

    Tous les poncifs (et réalités) ont été dites ces dernières décennies: une Europe bouc émissaire fustigée constamment par des politiciens nationaux afin de masquer tous leurs manquements et leurs fausses promesses; une Europe bureaucratique où il est difficile sinon impossible d’y adhérer affectivement et d’y trouver un quelconque idéal transcendant; une Europe où l’idée démocratique est difficile à apprécier au niveau de l’Union européenne tant les règles sont opaques et alambiquées; une Europe incapable d’éviter les crises économiques et sociales; une Europe incapable de montrer sa cohésion et son unité tant à l’intérieur de l’espace commun, entre ses membres de plus en plus tentés de jouer leur propre partition, que dans ses rapports avec le monde extérieur; une Europe incapable de relever le défi de la mondialisation autrement qu’en ouvrant ses frontières pendant que les autres fermaient les leurs, incapable de demander la réciprocité et de se défendre intelligemment; la remontée à la surface des nationalismes et des replis sur soi, sans parler des nauséabondes idéologies de l’intolérance et de l’exclusion, si caractéristique du XX° siècle que l’effroyable tragédie de deux guerres mondiales était parvenue à modérer de 1945 à 1990 aboutissant à ce rêve européen qui se délite de plus en plus.

    Et l’on pourrait continuer cet inventaire cruel.

    Pas étonnant de l’on soit passé d’une espérance européenne où l’on allait bâtir un avenir radieux, de paix et de prospérité, de fraternité et de partage, pour soi et sa descendance à une Europe perçue comme une hydre tentaculaire, dévorant ses enfants sans pourtant être capable de proposer un rêve, pire, même pas une démarche commune vers un meilleur futur.

    Mais tout cela n’est pas venu tout seul.

    Tout cela n’est pas venu de l’idée européenne mais de la manière dont on a voulu construire l’Europe.

    Celle-ci était bien une aventure où l’objectif était d’unir les hommes et les femmes du Vieux continent dans la paix et la fraternité en bâtissant une maison commune.

    Mais la méthode n’a pas été la bonne.

    En tout cas, la première phase où ce sont les intérêts économiques qui étaient à la base de la fondation de l’Europe unie aurait du être rapidement dépassée pour s’orienter vers une deuxième phase, la plus essentielle, la construction d’une Europe politique, sociale et sociétale.

    Mais la frilosité coupable des politiques et la procrastination décevante des pionniers de l’Europe – qui ne voulaient pas heurter les nationalismes seulement endormis – n’ont pas permis de faire ce saut indispensable qui aurait à jamais scellé l’union des peuples européens et non celle des Etats-nation qui gardaient assez de souveraineté pour bloquer la construction européenne et plus assez pour avoir réellement les moyens d’en assumer les conséquences.

    Ne pas avoir donné l’Europe à ses citoyens a été l’erreur monumentale.

    Puisque l’Europe se faisait sans eux, pourquoi s’investir?

    Puisque l’Europe n’avait pas besoin d’eux pourquoi auraient-ils eu besoin d’elle?

    Puisque la compréhension de l’Europe était réservée aux technocrates pourquoi s’intéresser à elle?

    D’autant que les forces antieuropéennes n’ont jamais flanché, elles, dans leurs critiques caricaturales, leurs attaques mensongères et leurs volontés de destruction de l’édifice européen.

    Leurs agissements et leurs dires ont été crédibles auprès de populations qui ne comprenaient rien aux mécanismes et aux buts de l’Europe et dont les partisans étaient incapables d’expliquer clairement son fonctionnement.

    L’idée d’une Europe unie est-elle donc morte?

    Pas forcément mais la construction d’un nouvel idéal européen ne sera pas aisée d’autant que le fonctionnement de l’Union européenne est dorénavant peu en phase avec la modernité démocratique où les citoyens se méfient de plus en plus des bureaucraties hégémoniques et opaques.

    Pour autant, une réalité incontournable, elle n’a pas changé: l’Europe demeure indispensable.

    Tous les jours qui passent démontrent que sans l’Europe les vieilles nations du continent ne s’en sortiront pas chacune de leur côté malgré ce que prônent certains irresponsables et les déclarations intempestives de certains politiques.

    Pire, elles deviendront, à terme, des pays secondaires et s’appauvriront.

    Elles seront même incapables de pouvoir maîtriser leur présent et leur avenir. Un sacré retour en arrière.

    Pour que l’Europe-problème redevienne l’Europe-espoir, la tâche est ardue mais elle n’est pas désespérée.

    Elle nécessite courage et responsabilité de la part des politiques.

    Elle nécessite ouverture et dynamisme de la part de la société civile.

    Le Centre et le Centrisme ont, dans ce cadre, un rôle fondamental à jouer car les centristes sont – à quelques exceptions près – des partisans inconditionnels de la construction européenne.

    C’est pourquoi il faut qu’ils se saisissent non pas de l’idéal européen qui demeure un phare mais de la nouvelle construction de l’Europe en dépassant les vieilles idées et les vieilles recettes qui ne peuvent plus s’appliquer dans un monde qui a profondément changé depuis le 23 juillet 1952,, date de la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), et même depuis le 25 mars 1957, date de la signature du Traité de Rome instituant la Communauté économique européenne (CEE).

     

    Et à tous ceux, le plus souvent des souverainistes, qui ricanent devant ce nouveau challenge demandons-leur ce qu’aurait fait Vladimir Poutine en Ukraine (et en Syrie) aujourd’hui, en Géorgie hier et en Moldavie peut-être demain s’il avait eu, face à lui, une Union européenne fédérale.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

     

  • Municipales: les bons résultats de l’UDI et du MoDem légitiment-ils l’alliance avec l’UMP

    Les partis centristes ont eux aussi largement profité de la déconfiture du Parti socialiste aux élections municipales avec de nombreux candidats élus ou réélus dès le premier tour ainsi que de grandes chances pour le second tour.

    Que ce soit l’UDI ou le Mouvement démocrate, les résultats sont très positifs.

    Evidemment, pratiquement à chaque fois où la tête de liste est centriste, c’est la constitution d’une liste d’union avec la droite, en particulier l’UMP, qui a permis ces bons scores.

    Même si les personnalités et le travail accompli pour les maires sortants ont joué, il est néanmoins difficile d’affirmer ce qui se serait passé si les candidats centristes étaient partis seuls au combat et avaient eu face à eux, systématiquement, des listes UMP.

    Reste qu’il est indéniable que la stratégie d’union entre le Centre et la Droite a été un succès pour ces élections où les partis centristes partaient dans l’inconnu avec la crainte de se prendre quelques belles gamelles.

    Dès lors, doit-il en être de même dans le futur?

    On sait que l’UDI et le MoDem regroupés sous la bannière de l’Alternative, iront tous deux seuls aux élections européennes.

    Ce sera un bon moyen de répondre à cette question.

    Un bon score lors de ces élections donnera une dynamique à l’Alterrnative et un poids certain dans les négociations futures avec l’UMP.

    Un score décevant et l’on peut penser que l’UMP rappellera à ses «amis» centristes tout ce qu’ils lui doivent dans leurs succès aux municipales.

    Mais, quoi qu’il arrive, si cette alliance qualifiée de «naturelle» par Jean-Louis Borloo a un sens électoralement parlant, il faudra également qu’elle en est politiquement parlant et que les centristes établissent rapidement un projet et un programme commun entre les deux composantes de l’Alternative puis qu’ils les confrontent au projet et au programme de la Droite.

    De même, il leur faudra se poser la question de la compatibilité de certaines factions de cette même Droite.

    Ainsi, la droite dure est-elle centro-compatible ou l’est-elle plus qu’une gauche social-démocrate voire un centre-gauche?

    Ces questions ne sont pas anodines car elle touche à l’essentiel, à l’identité du Centre et à ses valeurs.

    Ne pas confronter les idées et les programmes, les positions et les positionnements reviendrait, in fine, à ne conclure que le pire des accords électoraux, celui où l’on cherche seulement des élus et des prébendes et non un projet pour le pays.

    Voyons ce qu’il en sera, déjà, des visions de chacun des partenaires sur l’Europe, l’Union européenne et le fédéralisme européen.

    Alexandre Vatimbella

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  • Le Centrisme dans le monde en 2014. Du renouveau américain à l’émergence arabe

    - Les Etats-Unis vont-ils trouver leur(s) centre(s)?

    2014 sera une année importante pour le Centre aux Etats-Unis.

    Le système politique américain a été bâti par les Pères fondateurs, à la fin du XVIII° siècle et au début du XIX° siècle, afin qu’aucune faction ne puisse prétendre gouverner seule et imposer ses choix clientélistes avec ce respect indispensable des droits de la minorité qui caractérise bien plus la démocratie que ceux de la majorité.

    Cette volonté se retrouve évidemment dans la Constitution qui a organisé un système de pouvoirs et contre-pouvoirs dont le but déclaré était qu'il valait mieux bloquer le système plutôt qu’un parti ne réussisse à le contrôler à son unique profit.

    Tout cela a parfaitement réussi avec des blocages à répétition mais aussi une culture du compromis qui s’est mis en place permettant aux modérés de gouverner la plupart du temps, permettant au pays de devenir ce qu’il est, de Washington à Lincoln, de Theodore Roosevelt à Bill Clinton.

    Mais, au milieu des années 1990, sous la présidence justement du démocrate Bill Clinton, le Parti républicain a fait sa mue sous l’impulsion de leaders radicaux comme Newt Gingrich, qui ont décidé, à l’opposé de ce que venait de faire le Parti démocrate en se recentrant après des années de radicalisme, de jouer la polarisation et plus du tout le consensus.

    Une nouvelle radicalisation des républicains a eu lieu après l’élection de Barack Obama en 2008 alors que celui-ci affichait clairement sa volonté de gouverner de manière bipartisane et au centre de l’échiquier politique.

    Cela a abouti à la création du mouvement du Tea Party, très à droite, très réactionnaire et parfois pas loin d’un racisme détestable.

    Le blocage est devenu, non plus une menace mais un moyen politique de détruire l’autre.

    Telle est globalement la situation en ce début de 2014, d’autant que les fameuses élections de mi-mandat le plus souvent mauvaises pour le président en place se profilent en novembre prochain.

    Sauf que les Américains semblent en avoir assez du jusqu’au-boutisme de l’aile extrême du parti républicain (comme le montre les sondages).

    Dès lors, une fenêtre s’ouvre pour les modérés et les centristes que ce soit au Parti démocrate (où ils sont encore nombreux) ou au Parti républicain (où ils sont en voie de disparition).

    Pour autant, rien ne permet de dire que le prochain Congrès, qu’il soit dominé par les républicains ou par les démocrates sera centriste car les radicaux n’ont pas dit leur dernier mot (ils relèvent d’ailleurs la tête chez les démocrates, réaction assez prévisible devant la guerre idéologique menée par l’extrême-droite républicaine).

    Si les signes vers un retour des centristes républicains et un renforcement des centristes démocrates existent, l’organisation actuelle de la politique américaine est un frein puissant.

    D’abord dans la désignation des candidats où, chez les républicains mais aussi chez les démocrates, ils sont désignés par les votes des militants et ceux qui votent effectivement sont souvent les plus radicaux.

    Ensuite par la pratique hallucinante du «gerrymandering» qui a consisté depuis des décennies à redessiner partout dans le pays des circonscriptions sûres pour les deux grands partis, celui qui a le mieux réussi à phagocyter le système étant le Parti républicain (il a ainsi pu demeurer majoritaire à la Chambre des représentants en 2012 alors que les candidats démocrates ont gagné plus d’un million de voix supplémentaires…).

    Du coup, dans certaines circonscriptions, ce ne sont pas les élections générales qui sont importantes mais les primaires d’un des deux partis, celui qui les gagnent étant assuré ensuite d’être élu.

    Un mouvement s’est fait jour dans certains Etats afin de lutter contre cette confiscation de la démocratie par un camp mais il n’est pas encore assez puissant pour défaire ce découpage électoral pourtant largement critiqué.

    En 2014, on devrait aussi savoir si Hillary Clinton (démocrate) et Chris Christie (républicain) vont se présenter à la présidentielle de 2016.

    On semble s’acheminer vers ce duel mais des rebondissements en la matière sont possibles ainsi que l’émergence de nouvelles têtes qui, inconnues du grand public, sont capables de s’imposer (que l’on se rappelle des hommes comme Carter, Clinton, George W Bush ou Obama).

    Il est à noter qu’un débat important se déroule depuis quelques mois dans les médias et la classe politique (et qui a continué depuis le nouvel an) sur ce qu’est un centriste aux Etats-Unis.

    Ainsi, pour les radicaux de droite, tous les centristes déclarés sont en fait des «liberals» et donc des gens de gauche.

    Pour les radicaux de gauche, ces mêmes «liberals» ne sont que des centristes, parfois leur concèdent-ils l’étiquette de centre-gauche.

    Mais pour la majorité des «pundits» (leaders d’opinion) ainsi que pour l’opinion publique en générale, le portrait-robot du centriste ressemble à celui que l’on fait en Europe, un politique responsable et modéré, adepte du consensus, du compromis et d’un juste équilibre.

    Et si l’on reconnait à celui-ci des qualités, on ne va pas, comme c’est le cas en Europe, forcément voter pour lui!

    On le voit, 2014 sera une année riche pour les centristes américains qui ont l’occasion de régénérer le débat politique mais qui risquent également de s’y perdre…

     

    - Des élections à hauts risques pour les centristes européens.

    Si les élections européennes seront un test important pour les centristes français réunis au sein de l’Alternative, il en sera de même dans la plupart des pays de l’Union européenne.

    Dans tous les pays de l’UE, les partis centristes sont les plus pro-européens et dans cette période de repli nationaliste, de déshérence de la solidarité européenne et de montée inquiétante des populismes, ils risquent de payer le prix fort de leur engagement, en particulier en Grande Bretagne avec les Lib-Dem déjà sur la sellette pour leur alliance avec les Conservateurs.

    Mais de l’Italie aux Pays bas en passant par l’Allemagne, la Pologne ou l’Espagne, la capacité des centristes à émerger ou à ne pas sombrer sera scrutée avec attention.

    Il ne faudrait pas, comme cela semble se dessiner, que ces élections favorables généralement aux centristes deviennent le pain béni des extrémismes, ce qui menacerait l’Union européenne d’une implosion à plus ou moins long terme.

     

    - Un Centre dans les pays arabes est-il possible?

    Le printemps arabe est désormais bien loin avec ses espoirs d’une démocratisation et la mise en place de régimes garantissant les libertés à tous.

    On savait que ce serait une tâche très compliquée car les adversaires de la démocratie étaient bien préparés et savaient comment utiliser l’appel d’air en leur faveur.

    Il ne que de se rappeler que les partis religieux à l’idéologie antidémocratique (et qui n’utilisent la démocratie que pour parvenir au pouvoir) se sont autoproclamés «centristes», se disant à équidistance de l’islam radical et de la démocratie…

    Le pire, c’est sans doute que beaucoup ont cru dans ce discours spécieux et nombre des formations obscurantistes ont réussi à gagner les élections.

    C’est ce qui s’est passé en Tunisie et surtout en Egypte où le régime militaire actuel est directement de la responsabilité des Frères musulmans qui ont tenté d’établir un régime islamique bien loin de la démocratie.

    Mais les événements en Syrie ou en Libye ont également montré que dès qu’une volonté de s’émanciper de régimes dictatoriaux se faisait jour dans la population, les terroristes extrémistes accouraient de partout afin de déstabiliser, avec la bénédiction des monarchies du Golfe, toute une région et en récolter les fruits sur le modèle de ce qui s’est passé en Afghanistan avec les Talibans puis avec Al Qeida de Ben Laden.

    Pour autant, il serait faux de dire que la démocratie est impossible dans les pays arabes.

    Dans ce cadre, il est intéressant de noter que les initiatives, réelles celles-ci, de constituer des partis centristes laïques n’ont pas disparues.

    C’est le cas en Tunisie, pays qui tente de se débarrasser des islamistes qui ont plongé le pays dans le chaos, mais aussi au Liban (menacé de plus en plus par le conflit syrien) ou au Maroc, même si le roi n’est pas le plus grand démocrate de la terre.

    2014 devrait être pour ces initiatives, une année importante que tous les démocrates et tous les centristes devraient supporter.

     

    Alexandre Vatimbella

     

  • Pessimistes et déclinistes les Français demeurent démocrates

    Plusieurs sondages récents donnent un panorama intéressant de l’état d’esprit actuel des Français.

    On pourrait le résumer en disant que ceux-ci sont des pessimistes (66% estiment l’identité de la France menacée) déclinistes (à 73%), concernés (93% sont attachés à la France) et préoccupés (à 52%) par la situation actuelle du pays et par la leur, personnelle, mais qu’ils demeurent combatifs (à 54% contre seulement 15% résignés) et attachés à la démocratie ce qui n’est pas sans importance dans une période troublée où les populismes tentent de récupérer l’angoisse et la colère de la population à leur profit et pour leurs idéologies obscurantistes.

    Ainsi, pour l’enquête CSA (1), dont sont extraits les chiffres ci-dessus, 57% des Français estiment que le «moyen d’action le plus efficace pour faire entendre leur voix ou leurs opinions» est le droit de vote.

    Toujours selon cette enquête, 72% d’’entre eux estiment qu’être Français aujourd’hui c’est être attaché «aux valeurs de la République: Liberté, Egalité, Fraternité».

    Une enquête de l’agence Mediaprism (2) citée par Le Figaro magazine nous apprend, par ailleurs, que 99% des sondés estiment que pour avoir confiance en l’avenir il faut «être libre de penser et d’agir», 97% qu’il faut «vivre en démocratie et avoir le droit de vote» et 92%, «vivre dans un pays laïc».

    Ouf! Les Français croient encore à la démocratie et à ses valeurs.

    De même, ils sont encore 67% à choisir le progrès contre seulement 33%, les traditions, montrant une certaine foi en l’avenir malgré les difficultés de leur quotidien.

    En revanche, ils sont de plus en plus sceptiques sur notre capacité à vivre ensemble. Selon CSA, 57% affirment même que «ce qui divise les Français est plus fort que ce qui les rassemble».

    Bien sûr, ce résultat vient aussi de cette prise de conscience positive en démocratie de la différence qui permet à chacun d’avoir ses idées, ses opinions et sa vision de l’existence sans devoir adopter un comportement normatif et uniforme des sociétés du passé.

    Pour autant, il montre une difficulté à vivre ensemble qui se traduit souvent par cet irrespect au nom de son «droit» à être, non pas différent, mais «extraordinaire», c’est-à-dire, in fine, au-dessus des autres.

    Et s’ils estiment à 79%, à contre-courant d’une opinion médiatique fort présente et pesante que le politique ne peut plus rien, que les gouvernants ont «vraiment les moyens d'agir et d'influer sur le cours des choses» (32%) ou ont, malgré tout «des marges de manœuvre pour agir mais ne peuvent influer qu'à la marge sur le cours des choses» (47%), les Français pensent à 88% que les gouvernants «ne se préoccupent pas des gens comme vous».

    Et ils sont 49% à affirmer que c’est le gouvernement qui a le plus de pouvoir pour faire avancer la France sans pour autant se défausser sur celui-ci puisque 48% disent également que c’est «chacun d’entre nous à son niveau), tout cela loin devant les entreprises (32%), les mouvements citoyens (21%) ou l’Union européenne (19%).

    Et ce qui les préoccupe le plus désormais, ce sont les inégalités. En un an, elles sont devenues la «première menace sur la capacité à bien vivre ensemble en France» comme le dévoile un sondage Ipsos (3) pour le Conseil économique social et environnemental pour illustrer sa dernière conférence sur le vivre ensemble.

    En hausse de 11 points en un an, c’est le premier item cité par les Français détrônant au passage la crise économique et financière, 38% contre 34% (viennent ensuite les extrémismes religieux, l’individualisme, les extrémismes politiques, le repli communautaire et le fossé entre les générations).

    Dans l’enquête CSA, 77% des Français estiment qu’«au cours des dernières années les inégalités sociales en France se sont plutôt aggravées» contre 10% «qu’elles se sont plutôt réduites» et 13% qu’elles n’ont pas changé.

    Néanmoins, s’ils devaient choisir, les Français choisiraient la liberté (à 61%) plutôt que l'égalité (à 39%) selon CSA.

    En ce qui concerne la mondialisation, les Français voient négativement la globalisation économique (58% contre 27%) mais apprécient la mondialisation culturelle (49% contre 35%).

    Une bonne nouvelle malgré la frilosité en matière d’ouverture économique, puisque l’on nous rebattait constamment ces dernières années notre soi-disant fermeture d’esprit vis-à-vis de l’autre étranger, des autres cultures et de la culture métissée de la mondialisation.

    Dans cet afflux de données, les centristes peuvent y trouver la confirmation que leur positionnement politique correspond à l’époque actuelle mais aussi qu’il y a des dangers qui peuvent devenir extrêmement préoccupants dans les années à venir.

    La foi en la démocratie, l’ouverture à la culture mondiale, la volonté d’être combattif face à la situation, savoir que l’on doit compter sur soi-même (responsabilité) et que la liberté est plus importante que l’égalité sans pour autant que cette dernière ne soit oubliée (74% pensent que la société n’est pas assez égalitaire) tout en estimant que les gouvernements ne peuvent plus rien faire est une vision somme toute équilibrée.

    De même, il y a un motif d’espérance dans notre société où monte l’irrespect de l’autre, les Français placent les incivilités en troisième position sur ce qui les indigne le plus aujourd’hui, juste derrière la fraude aux aides sociales et la précarité de l’emploi.

    En revanche, la peur de la globalisation économique, le peu de crédibilité accordée à l’Union européenne, la défiance envers les partis politiques (75%) et les médias (49%), la vision négative de la décentralisation (41% contre 22%) montre des Français angoissés par l’ouverture économique au monde, portant une grande défiance à la politique et à l’information qui est délivrée (deux biens essentiels de la démocratie) et une appétence très limitée pour la manière dont la décision politique est organisée entre l’échelon central et les niveaux locaux.

    Reste une donnée essentielle dont les gouvernants doivent se saisir: 66% des Français estiment qu’il s'agit «d'une crise sans précédent» que nous vivons actuellement et qu’il sera difficile «d’en sortir sans réformer en profondeur le pays».

    Alors, au boulot, tous ensemble!

    Alexandre Vatimbella

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    (1) Enquête CSA réalisée du 14 au 21 novembre 2013 auprès d’un échantillon représentatif de 2004 personnes âgée de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points

     (2) Enquête Mediaprism réalisée par internet du 2 au 8 octobre 2013 auprès d’un échantillon représentatif de 1057 personnes âgée de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points

     

    (3) Enquête ISPOS réalisée les 8 & 9 novembre 2013 auprès d’un échantillon représentatif de 1025 personnes âgée de 15 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points

  • Le «réformisme permanent», seule réponse aux blocages destructeurs

    Une société qui se détruit constamment est aussi dangereuse qu’une société qui s’ankylose totalement. La seule bonne réponse est dans un «réformisme permanent» proposé par le Centre, c’est-à-dire un ajustement constant de la société pour qu’elle soit toujours en juste équilibre.

    Ce n’est pas du tout la réalité actuelle.

    Aujourd’hui, dans la plupart des pays avancés, nous payons le prix de la non-réforme, que le blocage vienne des conservateurs de droite ou de ceux de gauche, les uns et les autres faisant de la résistance afin de préserver les positions acquises de leur clientèle (celle-ci menaçant d’ailleurs de faire défection si on ne la récompense pas de son vote).

    Résultat, la France est dans l’impasse.

    Car quelles que soient les réformes qui sont ou vont être entreprises, le pays à un temps de retard qu’il sera très difficile de rattraper à court et même à moyen terme.

    D’autant que les réformes mises en place à gauche et à droite ne sont que des demi-réformes où l’on tape d’abord sur les clientèles de l’autre bord ou qui sont tellement édulcorées qu’elles ne produisent aucun résultat, pire qui sont totalement dépassées au moment où elles sont enfin mises en œuvre.

    Il faut donc ce «réformisme permanent», cette adaptation «en temps réel» de la société et de l’économie prôné par le Centrisme.

    Ce n’est évidemment pas simple techniquement et encore moins socialement et politiquement.

    Pourtant, si les mesures étaient prises lorsque cela s’avère nécessaire ou indispensable, on ne se retrouverait pas, comme aujourd’hui, face à une montagne de problèmes et de blocages que pratiquement aucune réformette proposée par la Gauche et la Droite ne peut soulevée.

    Pour autant, la réforme pour la réforme, celle qui casse tout n’est pas meilleure.

    La réforme doit être légitime, c’est-à-dire qu’elle s’attaque à un problème réel, qu’elle soit juste et équilibrée, utile et adaptée.

    Car, parfois, après tant de rendez-vous manqués, le pouvoir politique qui, dans un sursaut de dignité, prend le taureau par les cornes, propose un remède de cheval qui détruit plus qu’il ne construit avec, en sus, une population déboussolée et craintive dont la réponse est de refuser tout changement même celui qui est absolument nécessaire.

    Tout cela vient d’abord d’une cécité et d’une incompétence du politique mais surtout d’un manque de courage.

    Dans une démocratie républicaine représentative, les élus sont sensés prendre des mensures pour le bien de leurs électeurs et afin de répondre aux multiples défis qui se posent sans cesse dans un monde où, rappelons-le, ce qui ne bouge pas meurt, qu’il soit ou non mondialisé ou globalisé.

    Le rôle du politique est également pédagogique. Il faut expliquer, réexpliquer et expliquer encore les enjeux et comment les résoudre favorablement.

    Bien sûr, la population n’est pas exempte de reproches. Tous les sondages montrent qu’elle est consciente qu’il faut des réformes mais, à chaque fois que le politique se met à réformer, la voilà hostile et solidaire de tous les corporatismes.

    Du coup, l’immobilisme est de rigueur.

    Il est justifié, aux yeux des politiques, par la défense les (passe)droits acquis de leurs électeurs (qui disent la même chose).

    Rien n’est plus faux.

    En s’arque-boutant sur ces soi-disant droits acquis, non seulement on bloque la société lorsque ceux-ci sont un frein au progrès et à la croissance mais cette attitude les détruits tôt ou tard, souvent trop tard pour réformer la société dans de bonnes conditions et assurer la persistance de la partie légitime de ces avantages à leurs bénéficiaires.

    Dès lors, ces droits ne sont plus acquis mais disparaissent bel et bien.

    La réforme n’est pas une posture pour changer les choses pour le plaisir.

    Elle répond simplement à ce qu’est la vie, un mouvement perpétuel où tous ceux qui ont tenté de l’arrêter ont été balayés, un jour ou l’autre, par l’histoire.

    Oui, il nous faut une (vraie) réforme fiscale, une (vraie) réforme des dépenses publiques, une (vraie) réforme de l’assurance-maladie, une (vraie) réforme du marché du travail, une (vraie) réforme de l’éducation ainsi que de nouvelles approches du vivre ensemble, de la solidarité nationale, de l’intégration européenne, de la place de la France dans le monde.

    Et cette liste est loin d’être exhaustive…

    Si nous avions fait ces réformes et ces adaptations dans le temps, en s’attaquant aux problèmes les uns après les autres, nous ne serions pas devant ce mur gigantesque de la réforme qui crée une atmosphère anxiogène enveloppant toute une communauté nationale transie par l’effort à accomplir d’autant qu’elle n’en voit pas la légitimité.

    En outre, le résultat politique de l’immobilisme est ravageur.

    Si, au lieu d’assurer leur confort et leur réélection, les élus de la république avaient agi, comme c’est leur devoir lorsqu’ils acceptent des mandats électoraux, ils ne seraient pas aussi peu appréciés qu’ils le sont actuellement.

    Et l’on ne verrait pas les extrémistes, les populistes et les poujadistes de tout bord en profiter pour monter dans les sondages, pour occuper la rue et pour contester l’existence même de la démocratie républicaine.

    Bien sûr, cela n’est pas forcément mieux ailleurs.

    Est-ce que cela est une consolation?!

     

    Oui, nous devons mettre en place ce «réformisme permanent» avec les outils que le Centre et le Centrisme proposent depuis longtemps, avec ce principe de juste équilibre qui seul peut permettre de faire accepter les réformes puis de les faire réussir.

    Alexandre Vatimbella 

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  • Faut-il croire à une réunion des centres?

    Après les déclarations enflammées, viennent les précisions nettement plus en retrait. Ainsi, si les partis centristes envisagent une réunion (notons que cela est une constante affirmation de leur part depuis longtemps), ce n’est pas pour tout de suite que cela se concrétisera par un parti unique, ni même avec un projet centriste.

    Et s’il y a liste commune lors des européennes, cela pourrait être avec des personnalités adhérant à un même programme et non entre des partis politiques comme on l’a précisé à l’UDI.

    De même, si refondation il y a, elle n’est pour l’instant qu’un objectif et aucune discussion n’est pour l’instant au calendrier.

    D’autant que les voix dissonantes, n’en déplaise à Jean-Louis Borloo qui les a balayées de manière condescendante, se sont faites jour, et au Mouvement démocrate avec, en particulier, Jean-Luc Bennahmias, et à l’UDI avec Jean-Christophe Lagarde et François Sauvadet.

    Voilà de quoi refroidir les fantasmes qui, ici ou là, ont soudainement, surtout à droite, d’un centre adossé à l’UMP grâce à Jean-Louis Borloo.

    Non pas que la refondation ne soit pas nécessaire, ni même qu’il y ait des convergences, plus, des visions communes entre le Mouvement démocrate et l’UDI.

    Reste que les déclarations de bonnes intentions ne sont pas nouvelles et qu’il faut donc attendre si, cette fois-ci, elles seront suivies par du concret.

    De nombreux précédents plaident encore pour des prises de position qui permettent de baliser le terrain et d’apparaître, d’un côté comme de l’autre, unitaire pour deux alors que les stratégies sont essentiellement de se démarquer l’un de l’autre.

    François Bayrou n’a pas un intérêt personnel à se mettre sous les ordres d’un Jean-Louis Borloo qui, lui, n’a aucun intérêt à faire entrer le loup dans la bergerie.

    Néanmoins, François Bayrou pourrait rebondir s’il parvient à réunir les centristes à son profit et Jean-Louis Borloo donnerait à son projet de parti de centre-droit une consistance qu’il n’est pas encore au rendez-vous.

    Dès lors, en imaginant qu’une liste commune du Centre aux européennes soit mise sur pied, cela ne signifierait pas pour autant une réunion des centristes et peut-être même pas la première pierre d’une refondation de l’espace centriste.

    Il pourrait s’agir d’un «one shot», un acte isolé ayant avant tout une finalité électoraliste afin de ratisser beaucoup plus large pour des partis qui ne sont pas en position de force pour cette élection comme le montrent les sondages actuels.

    Car, en matière d’Europe, il suffira aux deux partis de se mettre d’accord sur de grands principes sans pour autant, par la suite, être obligés de se retrouver dans le même groupe au Parlement de Strasbourg et à Bruxelles.

    En revanche, il n’est pas question actuellement d’un accord pour les municipales avec des listes communes généralisées (même s’il devrait en exister ici ou là mais à l’initiative de la base).

    Le Mouvement tient à son concept d’alliance «à la carte» et l’UDI avec son alliance unique avec l’UMP.

    La réunion des centres aura peut-être lieu un jour mais elle ne semble pas être au programme.

    On peut même affirmer que si c’était le cas, cela ferait immédiatement imploser le Mouvement démocrate et créerait des remous à l’UDI.

    Et Bayrou et Borloo n’en ressortiraient pas forcément gagnants...

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • L’union des Etats-Unis d’Europe et d’Amérique, le moteur du XXI° siècle

    En 1849, au Congrès de la paix, Victor Hugo déclarait du haut de la tribune, «un jour viendra où l’on verra ces deux groupes immenses, les Etats-Unis d’Amérique et les Etats-Unis d’Europe, placés en face l’un de l’autre, se tendant la main par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies».

    Et si cette vision du grand poète était leur avenir en ce XXI° siècle, presque deux cents ans après qu’il l’ait formulée?

    En tous cas, même si l’Union européenne n’est pas (encore?) les Etats-Unis d’Europe, c’est ce que pensent de plus en plus de responsables des deux rives de l’Atlantique dans une mondialisation où les valeurs et les modes de vie occidentales doivent être renforcées, à la fois, pour permettre à l’Europe et l’Amérique du Nord de continuer à être ce berceau de la démocratie républicaine mais également pour qu’elles continuent à être le phare qui inspire tous ceux qui rêvent de liberté, d’égalité et de fraternité dans le monde.

    Mais, et il s’agit d’un point crucial, c’est également ce que souhaite une majorité d’Européens et d’Américains comme le montre de récents sondages. Ainsi, 58% des Américains souhaitent une augmentation des échanges commerciaux entre l’Europe et les Etats-Unis selon le Pew Research center. De même, selon une étude du Marshall fund, 75% des Italiens, 65% des Britanniques, 58% des Français ou 57 % des Allemands croient en un approfondissement des liens commerciaux et d’investissements entre les deux rives de l’Atlantique, sentiment partagé par 63% des Américains. Et une majorité encore plus forte (82% en France et 76% aux Etats-Unis, par exemple), sont en faveur d’une harmonisation des règlements entre l’Europe et l’Amérique sur les biens et les services.

    En outre, cette union permettrait aux Etats-Unis de compter un partenaire solide et à l’Europe de se réinventer enfin dans cette relation bilatérale.

    Ce rapprochement pourrait donc prendre, comme l’a proposé Barack Obama, d’abord la forme d’une vaste zone de libre-échange représentant 5.000 milliards de dollars. Sa proposition de mettre en place une «association totale en matière commerciale et financière» entre les Etats-Unis et l’Europe est appuyée par les milieux des affaires et les entreprises dans tous les pays visés par celle-ci et a été accueillie avec un énorme intérêt par l’ensemble des gouvernements concernés même si les points de vue des deux côtés de l’Atlantique doivent être rapprochés pour dissiper les inquiétudes et les malentendus (notamment en matière de biens culturels ou de produits agricoles).

    Pour autant, les officiels de Bruxelles se sont saisis du dossier et veulent avancer le plus rapidement possible afin d’aboutir dans les deux ou trois ans à venir.

    Cette zone serait évidemment une puissante dynamique pour la croissance au moment où les pays occidentaux souffrent d’une croissance trop faible voire d’une croissance zéro quand ce n’est pas d’une récession qui touche désormais la France.

    Mais elle dépasserait évidemment le simple caractère économique et commercial en ayant une forte signification politique.

    Elle enverrait ainsi un signal fort au reste de la planète d’une communauté occidentale revitalisée autour de ses liens économiques et commerciaux mais aussi de ses liens culturels, de ses valeurs ou de sa vision du monde capable de protéger et de faire progresser son modèle de civilisation.

    Quand on sait que les grands pays émergents, notamment ceux d’Asie mais pas seulement eux, deviennent de plus en plus puissants, cette union Europe-Amérique est une nécessité pour les deux entités, même si les Etats-Unis regardent aussi et de plus en plus vers le Pacifique.

    Cependant, ce n’est pas dans cette zone devenue cruciale pour eux (et pour le monde) qu’ils trouveront des alliés avec autant de points communs que les Européens et ils le savent, la proposition d’Obama en étant une preuve, lui que l’on dit, pourtant, peu intéressé par le vieux continent.

    Reste à savoir si la volonté politique qui s’est faite jour grâce au président américain pourra éviter les nombreux écueils et chausse-trappes d’une pratique politicienne étriquée et d’un manque de courage des peuples concernés.

    Pour pouvoir compter au XXI° siècle, pour pouvoir être pris au sérieux par les Etats-Unis, les pays européens n’ont qu’un moyen s’unir. Et au moment où les Etats-Unis leur proposent une zone de libre-échange qui pourrait déboucher sur une communauté euro-américaine, les pays européens sont devant leurs responsabilités.

    «Il n’y a qu’une voie de salut et c’est l’Europe» déclarait l’Européen convaincu qu’était Jean-Lecanuet en 1965. Près de cinquante ans après, il faut peut-être dire que le salut est devenu maintenant, dans cette ère de mondialisation et de globalisation, une communauté euroaméricaine ou américanoeuropéenne, au choix.

    Alexandre Vatimbella


  • La non-Europe crée un chômage de masse

    La France, après l’Espagne, vient d’établir un nouveau record, très peu enviable, du nombre le plus important de chômeurs depuis des décennies. Et la situation risque de se détériorer encore au cours de cette année comme l’avait annoncé François Hollande en 2012.

    Le président de la république espère toutefois que la courbe du chômage s’inversera à la fin de 2013. Vœu pieux ou réalité, on le saura dans quelques mois…

    Ce que l’on sait avec certitude, en revanche, c’est que l’absence d’Europe est une des raisons principales qui nous a mis dans cette situation si difficile et que sans un renforcement de celle-ci, la France mais également tous les autres nations européennes (mais oui, même l’Allemagne) auront beaucoup de mal à s’en sortir.

    Le chacun pour soi n’est plus une option, si elle l’a jamais été.

    Si les Etats-Unis peuvent faire de la relance seuls de leur côté, c’est qu’ils sont la première puissance mondiale avec une monnaie qui est encore aujourd’hui la devise universelle et ils en jouent comme cela a toujours été le cas des plus forts dans les relations internationales (regardons ce que fait également la Chine qui ferme son marché et bénéficie de l’ouverture des marchés étrangers dont l’européen, ce qui lui permet d’avoir des taux de croissance si élevés).

    Et cela donne des résultats. Il y a moins d’Américains au chômage, ils se créent des emplois et la croissance outre-Atlantique pour le premier trimestre 2013 a été de 2,5%.

    Et si la France s’est cassée les dents en 1981 (et a du changer toute sa politique économique en 1983) en voulant faire de la relance toute seule, c’est qu’elle n’est plus qu’une puissance moyenne et que sa devise de l’époque, le franc, n’avait rien d’une monnaie forte et stable…

    Mais l’Europe, elle…

    En effet, rien n’empêcherait l’Europe unie, avec une politique économique, financière et monétaire commune de prendre des mesures, à la fois, de rigueur budgétaire indispensable dans certains domaines, de solidarités obligatoire entre les différents pays de l’Union et de relance essentielle de l’économie afin de créer cette croissance indispensable à la baisse du chômage, tout en imposant son point de vue et ses intérêts au reste de la planète, tout au moins en faisant que ceux-ci aient un réel poids.

    Cette politique européenne concertée et axée sur ces trois grands domaines est, en plus, demandée par la communauté internationale et les grandes organisations internationales comme le FMI (Fonds monétaire international) ou l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique).

    Le Centre sait cela depuis longtemps et c’est pourquoi sa bataille pour une Europe fédérale, loin d’être béatement romantique, est fondée sur une analyse sérieuse et responsable de la réalité économique et sociale des pays de l’Union.

    Il semble malheureusement que l’on ne prenne pas le chemin d’un renforcement fédéral de l’Union européenne actuellement. Demain, avec une situation encore plus détériorée, cela sera sans doute incontournable mais peut-être trop tard…

    Aujourd’hui, la grande majorité des hommes et femmes politiques européens, dans leur grande majorité, manquent de vision et de courage pour porter ce projet. Quant aux peuples européens, ils demeurent focalisés sur leurs petits intérêts à court terme, ne comprenant pas que s’ils veulent les sauvegarder à moyen et long terme et même les renforcer, cela ne pourra que se faire qu’avec plus d’Europe.

    Le grand dessein de l’Europe est le seul qui peut apporter une réponse au chômage de masse et à une croissance anémique.

    Imaginons ce qu’une Europe fédérale pourrait aujourd’hui décider et, grâce à sa puissance, comment elle pourrait agir.

    Les scénarios fictions sont actuellement la seule chose qui nous permette d’espérer dans des lendemains meilleurs. Jusqu’à ce que ces possibles lendemains s’évanouissent et ne reviennent pas avant longtemps ou jamais.

    A moins qu’une «bonne guerre» (qui permet, c’est vrai, de régler la question du chômage mais à quel prix!) vienne, comme en 1939, tout détruire, faute d’avoir su construire quand il en était encore temps.

    La solution par la guerre a été, pendant longtemps, une grande spécialité européenne. Si elle était une nouvelle fois mise en pratique, elle signifierait la faillite totale des Européens, de tous les Européens…

    Raison de plus pour agir ensemble.

    Alexandre Vatimbella

     

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