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La France Réconciliée - Page 61

  • Pourquoi Barack Obama devrait être réélu en 2012


    Même si la mort de Ben Laden, tué par les commandos de marine américains, va booster la cote de popularité de Barack Obama ainsi que ses chances de remporter la prochaine présidentielle, elle n’a pas changé fondamentalement la donne.

    Avant même cet événement, le locataire de la Maison Blanche, qui a annoncé officiellement sa candidature pour 2012, avait déjà de très grandes chances de se succéder à lui-même sauf catastrophe dans les dix-huit mois qui viennent, comme un attentat meurtrier ou une nouvelle grave crise économique.

    Pour sept grandes raisons:

    - Son bilan n’est pas mauvais: de nombreuses réformes ont été mises en place, le cataclysme qui était possible lors de sa prise de fonction n’a pas eu lieu parce qu’il a pris les mesures qu’il fallait et certains résultats positifs commencent à se voir en matière économique.

    - La prime au sortant: aux Etats-Unis, il y a une forte prime au sortant qui bénéficie d’un avantage très important. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, seuls deux présidents candidats à un deuxième mandat n’ont pas été réélus: Jimmy Carter et George Bush père (et Gérald Ford mais celui-ci n’avait pas été élu, il avait été nommé après le départ de Richard Nixon).

    - Il est du Centre et gouverne au centre: c’est là où une majorité d’électeurs se trouvent, en particulier ceux qui se définissent comme indépendants et qui sont essentiels pour un candidat s’il veut remporter la présidentielle.

    - Il n’a pas d’opposants républicains de son niveau: pour l’instant, aucune des grosses pointures républicaines ne se sont lancées dans la campagne (en existe-t-il, d’ailleurs?!). Et si la situation demeure ce qu’elle est, beaucoup de candidats républicains potentiels ne voudront pas y aller, attendant plutôt 2016. Aux Etats-Unis, il y a généralement peu de chances qu’un perdant puisse se représenter indéfiniment à la présidentielle pour un grand parti, à l’opposé de ce qui se passe en France…

    - Il est noir: cette raison semble a priori paradoxale. Mais si on l’analyse, on peut penser que les Américains ne voudront pas faire perdre le premier président noir de leur histoire de peur d’être accusés de racisme et voudront, par fierté, confirmer leur vote historique de 2008 qui, s’il était invalidé, pourrait n’avoir été qu’anecdotique dans l’histoire des Etats-Unis.

    - Le métissage de plus en plus grand de la population américaine: non seulement les «blancs» sont en recul avec la montée des hispaniques, des asiatiques et des noirs mais il y a de plus en plus d’Américains aux origines métissées. Et tous ces gens métissées ou des minorités ethniques votent majoritairement démocrate et ont apporté largement leurs votes à Obama en novembre 2008.

    - Il est apprécié des Américains: même si sa cote politique peut jouer au yoyo (même si elle reste assez élevée, toujours au-dessus de 40% voir de 45%), sa cote personnelle, en tant qu’homme, a toujours été très élevée. Les Américains aiment l’homme même s’ils n’aiment pas toujours sa politique…

    Sans parler de la huitième grande raison: la mort de Ben Laden.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Et si l’on s’occupait enfin du projet du Centre pour 2012?


    Beaucoup de leaders centristes préfèrent jouer à faire semblant de se réconcilier (tout en s’envoyant des vacheries en coulisses) au lieu de s’occuper d’un projet politique et d’un programme électoral. Car on se demande comment on peut se réunir sans être d’accord, d’abord, sur une même vision politique. Mettre la charrue avant les bœufs n’est généralement pas un bon présage.

    Les cyniques diront que pour gagner une présidentielle, il vaut mieux un bon plan de communication qu’un projet politique responsable. Et les méchants diront que, de toute façon, les centristes n’ont rien à proposer d’intéressant.

    Si la première assertion n’est malheureusement pas aussi fausse que cela, ce n’est pas vrai de la seconde. Ce n’est pas parce que les partis centristes ne parlent pas (ou trop peu) de projet et de programme que la boîte à idées du Centre est vide. Bien au contraire.

    Le projet du Centre, autour du principe politique du juste équilibre, le seul qui tourne le dos au clientélisme, prend ses racines dans les fondamentaux suivants: pour mettre en place une société juste il faut une bonne gouvernance, une gestion responsable de la dépense publique, une libération des forces créatrices, innovantes et productrices, un effort de solidarité, à la fois, pour remettre en selle ceux qui ont connu des accidents de parcours et pour aider ceux qui n’ont pas les moyens de s’en sortir seuls avec, pour objectif, toujours de leur permettre à tous de retrouver leur autonomie qui, seule, apporte la fierté et le respect de soi-même.

    En résumé, il faut permettre à chacun de pouvoir vivre sa différence et de s’épanouir en faisant bénéficier la communauté de ses qualités tout en ne laissant personne au bord du chemin. C’est cela le libéralisme social porté par le Centrisme.

    La responsabilité des politiques est donc de mettre en place une société française juste et performante, capable d’affronter l’ensemble des défis du XXI° siècle et non de se replier sur elle-même en croyant s’en sortir en évitant de regarder la réalité en face.

    Pour cela, il faut une puissance publique transparente, honnête et compétente qui, par ses initiatives et ses incitations, permettent aux énergies de la société civile de bâtir une France du vivre bien.

    Plus concrètement, les réformes nécessaires et indispensables qui doivent être mises en route le plus rapidement possible sont celles, de la gouvernance (pour passer d’un Etat omnipotent et sclérosé à un Etat-outil efficace) de la fiscalité et des dépenses publiques, de l’éducation, de la protection sociale et de l’innovation le tout dans une redéfinition et un approfondissement de l’Union européenne, seul espace pertinent pour assurer croissance et bien être dans le monde globalisé d’aujourd’hui et de demain.

    Ajoutons à cela les réformes du mode de scrutin (avec introduction de la proportionnelle aux législatives) et de la décentralisation (avec une clarification de qui fait quoi) ainsi que de l’arrêt de cette inflation législative qui multiplie des lois mal faites, incompréhensibles et inapplicables, la démocratie ayant besoin d’un cadre légal clair pour tout le monde.

    Ces réformes centristes, concrètes, réalistes, utiles et de progrès, permettront de bien protéger et de bien former des citoyens responsables, instruits, compétents et capables de bâtir et de vivre leurs projets de vie, de donner les outils et les capacités aux entreprises pour qu’elles soient le plus performantes possibles économiquement et socialement, le tout en assurant le plus de liberté possible dans le plus de solidarité nécessaire.

    Mais ces réformes doivent aussi avoir un effet rapide car la croissance est actuellement beaucoup trop molle pour créer les nombreux emplois dont le pays a besoin pour faire baisser le chômage, premier fléau social. Dans ce cadre, comme l’explique tous les experts internationaux, il faut (re)donner du dynamisme au marché du travail avec une réforme primordiale qui lui apportera la flexibilité nécessaire avec, en retour, une aide vraiment efficace à ceux qui recherchent du travail et une indemnité forte mais limitée dans la durée, proche du «modèle scandinave» mais sans ses travers désormais bien analysés.

    De cette manière, les entreprises n’hésiteront plus à embaucher, d’autant que leurs charges sociales seront revues à la baisse par la réforme de la fiscalité et de la protection sociale dont le financement sera fiscalisé en grande partie, donc à donner du pouvoir d’achat qui alimentera la croissance dans un cercle vertueux bien connu.

    Les initiatives et les incitations de la puissance publique dans la création d’activités à fort potentiel de développement, notamment dans le secteur «vert» doivent être mises en place concomitamment à cette réforme du marché du travail

    Et, réforme plus symbolique mais tout autant importante par ce qu’elle signifiera, la devise nationale s’adjoindra un quatrième principe, celui du respect, le vrai, celui réclamé par une majorité de Français.

    Et ce n’est pas une simple mode. Tout au contraire. Dans la société d’individus-mondes et culturellement mondialisés, le respect est essentiel pour cimenter les rapports entre les personnes et assurer la cohésion sociale en prenant en compte l’évolution démocratique sans la refuser, ni la diaboliser.

    Oui, il est plus que temps de poser le première de cette démocratie républicaine qui regarde vers l’avenir et ne se gargarise pas d’un passé enjolivé, qui se penche vraiment sur les préoccupations de ses membres et non sur de l’apparat.

    On le voit, avec l’arrivée des centristes au pouvoir, il y aura du pain sur la planche!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme mérite mieux que cela


    Le Centrisme mérite mieux que le spectacle pitoyable auquel on assiste depuis 2007 et l’éclatement de l’UDF (même si tout était loin d’être extraordinaire avant!). Un spectacle qui a encore empiré ces dernières semaines avec les tentatives de préemption du Centre à des fins électoralistes ou d’ambitions personnelles.

    Oui, le Centrisme mérite mieux que les petits arrangements entre amis qui se détestent; d’être le sous-marin de la Droite; de servir de réservoir de voix à la Droite et à la Gauche; de se voir frauduleusement et constamment assimilé à une moitié de droite et une moitié de gauche; d’être le repère d’opportunistes qui n’ont rien de centristes, ni dans leurs valeurs, ni dans leurs attitudes, ni dans leurs programmes; de se voir représenter par des partis qui pensent à eux avant de penser à la France; d’être pillé sans vergogne par tous ceux qui le vilipendent; d’être accusé de n’avoir aucune valeur; d’être traité n’importe comment par des médias qui mélangent tout et n’importe quoi.

    Oui, le Centrisme mérite mieux que cela parce qu’il est une pensée originale; un projet humaniste pour la société; une recherche du consensus plutôt que de division; une volonté d’apporter le plus de liberté possible et le meilleur bien être possible à tout le monde; une promesse de respecter les différences de chacun; une construction d’un lien social fort et accepté par tous; un réformisme en constante recherche de la justice.

    Heureusement, le Centrisme est plus solide que ne le pensent ses détracteurs et ses ennemis. Heureusement, il a également plus de dignité que ceux qui pensent qu’ils peuvent le manipuler et en profiter.

    Heureusement, surtout, il possède des militants et des sympathisants qui croient en leur combat même si on tente, par tous les moyens, de leur bourrer le crâne en leurs expliquant que, scientifiquement, un centriste, ça ne peut pas exister. Heureusement, au milieu d’opportunistes et de ceux qui sont capables de le brader pour des miettes de pouvoir, il possède aussi quelques leaders qui croient en ce qu’ils disent et aux valeurs qu’ils défendent.

    Oui, heureusement, car le Centrisme mérite vraiment mieux que cela. Pas pour lui mais pour les services qu’il peut rendre à la France. Et ils sont très nombreux.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Borloo, un diviseur des centristes qui pourraient se réunir sur son dos?


    Au lieu d’être le fédérateur du Centre, Jean-Louis Borloo ne va-t-il pas être celui qui va encore plus le diviser? Ou, in fine, par un improbable retournement de situation pas aussi improbable que cela, ne sera-t-il pas celui qui permettra aux centristes de se réunir sur son dos?!

    Examinons ces deux scénarios iconoclastes.

    Or donc, le président du Parti radical s’est autoproclamé réunificateur en chef du Centre. Notons, au passage, que personne ne lui avait demandé d’endosser ce costume à part quelques aficionados que l’on trouve tout autant chez les radicaux qu’au Nouveau centre.

    Tout au plus lui avait-t-on réservé une place dans la future confédération centriste qui devait être une formation réunissant tous les centristes, du Nouveau centre au Mouvement démocrate en passant par l’Alliance centriste et incluant quelques partis périphériques au Centre comme le Parti radical, la Gauche moderne, les Radicaux de gauche et Cap 21 qui partagent une vision politique proche de celle du Centrisme et soluble dans celle-ci.

    Mais, dans sa volonté de vengeance envers l’UMP, Jean-Louis Borloo a voulu prendre à la hussarde le Centre afin d’en faire un moyen de pression sur Nicolas Sarkozy. Opération presque réussie si la ficelle n’était pas devenue trop grosse au fil de déclarations contradictoires, d’absence de projet politique et d’un défaut d’attitude centriste.

    Les interrogations se sont alors faites de plus en plus fortes chez les militants du Nouveau centre et de l’Alliance centriste sur les réelles motivations de Jean-Louis Borloo, dont on ne peut pas toujours exclure l’ambition d’être le prochain premier ministre de Nicolas Sarkozy avant ou après 2012.

    Sans parler d’une grande partie des troupes du Parti radical qui ne devraient pas suivre leur chef dans sa rupture avec l’UMP. Et de la grande majorité des centristes de l’UMP qui ont décidé de ne pas s’associer à sa démarche.

    Quant au Mouvement démocrate de François Bayrou, il n’a évidemment pas répondu à l’invitation de Borloo de rejoindre la majorité présidentielle dans une formation de centre-droit.

    Dès lors, sa formation républicaine, sociale et écologiste ne réunira pas, quoiqu’il arrive l’ensemble du Centre. Mais, scénario numéro un, en plus, celle-ci risque de diviser encore plus les centristes. Car, même si elle voit le jour, beaucoup ne la rejoindront pas et beaucoup de ceux qui le feront dans un premier temps ne s’y trouveront pas à l’aise.

    In fine, les oppositions entre centristes pourraient donc être plus fortes qu’avant.

    A moins que Jean-Louis Borloo ne parvienne à réaliser, sur son dos, la réunion de l’ensemble des formations du Centre!

    Ce scénario numéro deux n’est pas aussi fantaisiste que cela. La tentative de récupération du président du Parti radical pourrait créer, en effet, un électrochoc dans la famille centriste.

    Cette dernière, dans un sursaut de dignité, d’orgueil et de responsabilité ferait taire enfin ses inimitiés personnelles qui sont plus fortes et plus dérisoires que ses différences politiques pour prendre elle-même son destin en main.

    Une fois cette réunification réalisée, le Centre proposerait alors au Parti radical de Jean-Louis Borloo de le rejoindre ainsi qu’à tous ceux qui se sentiraient proche de cette véritable confédération centriste. Ce qui ne serait que dans l’ordre normal des choses…

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Comme Jésus, le Centre n’existe pas!


    Il y a des légendes tenaces que des soi-disant intellectuels sérieux véhiculent afin de tenter d’en faire des preuves «scientifiques». Parmi elles, Il en est de la non-existence de Jésus comme de celle du Centre.

    L’important n’est pas de se demander si Jésus ou le Centre existent – là où leurs négationnistes tentent de déplacer le débat - mais pourquoi des personnes s’évertuent à nier l’existence de Jésus ou du Centre.

    Car même si l’inexistence de Jésus était avérée, cela ne modifierait pas les fondements moraux et éthiques du Christianisme. De même pour le Centre où son inexistence ne remettrait pas en cause les idées et les valeurs humanistes promues par le Centrisme.

    Dès lors, on peut qu’en déduire qu’il ne s’agit que de subterfuges pour attaquer de biais des visions du monde, de la société et de l’être humain de la part de leurs ennemis.

    Tenter de décrédibiliser le message de Jésus ou le discours centriste par le négationnisme permet de détruire toute la construction spirituelle, intellectuelle et philosophique du Christianisme et du Centrisme sans les affronter réellement et honnêtement.

    Si un homme nommé Jésus n’a pas dit ce qu’on lui fait dire, ces paroles prononcées n’ont donc pas de sens affirment péremptoirement ceux qui remettent en cause son existence. Si le Centre n’est pas un lieu politique alors le Centrisme n’est qu’une escroquerie, rabâchent ceux qui professent qu’il ne peut y avoir qu’une Droite et une Gauche.

    Ce sont deux affirmations bien évidemment mensongères. Non seulement plus aucun historien des religions crédible ne remet en cause l’existence de Jésus mais plus aucun historien des idées sérieux ne nie l’existence du Centre.

    Une fois rappelé ces évidences, l’humanisme qui découle des valeurs chrétiennes et des valeurs centristes est le présupposé du Christianisme et du Centre et non le contraire.

    Sans cette vision religieuse humaniste, pas de Christianisme. Sans cette vision politique humaniste, pas de Centre. Le contraire, lui, n’a aucun sens!

    Bien évidemment, les dévoiements du Christianisme comme du Centrisme ont été nombreux au cours des siècles et encore aujourd’hui. De grandes figures mystiques comme Léon Tolstoï ou politiques comme Alexis de Tocqueville nous l’ont rappelé et nous ont mis en garde contre ceux-ci.

    Mais cela n’est pas une raison pour en profiter et jeter le bébé avec l’eau du bain. Car, que l’on soit d’accord ou non avec la vision religieuse humaniste du Christianisme ou avec la vision politique humaniste du Centre, celles-ci, comme toutes les autres, ont une substance et un intérêt pour le débat existentiel de l’humanité. Ce n’est pas en tentant de fermer les portes de la connaissance que l’on avance vers la vérité. Bien au contraire.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’identité du Centre et du Centrisme en danger de mort


    La mode actuelle du Centre et du Centrisme dans les médias et dans la classe politique est, paradoxalement, un énorme risque pour ceux-ci de perdre définitivement leurs identités respectives et de n’être plus qu’un objet non-identifié sans grand intérêt (ONISGI) auprès de la population.

    Pour la plupart des journalistes - même ceux qui sont spécialisés dans le domaine politique (comme ce fut le cas de l’auteur de ce texte) -, le Centre se définit comme un espace modéré entre la Droite et la Gauche et le Centrisme est une série de postures qui consistent à n’être ni de droite, ni de gauche. Un peu court!

    Mais, forts de cette grille d’évaluation basique, les médias ont distribué à des partis et des personnalités leur qualité de «centriste».

    On y trouve, bien entendu, les partis centristes bien répertoriés (Nouveau centre, Alliance centriste, Mouvement démocrate) et des personnalités (Hervé Morin, Jean Arthuis, François Bayrou, Pierre Méhaignerie). Même si l’on pourrait discuter du degré de centrisme de ceux que l’on vient de citer, globalement, le consensus existe sur leur appartenance à la galaxie centriste.

    On y trouve ensuite des partis et des personnalités qui méritent, pour le moins, une meilleure évaluation quant à leur qualité de centriste. Dans cette catégorie, on trouve Jean-Louis Borloo et son Parti radical, Jean-Marie Bockel et sa Gauche moderne, Jean-Michel Baylet et ses Radicaux de Gauche et de Corinne Lepage et Cap 21, parti qu’elle préside.

    En revanche, la dernière catégorie est une complète supercherie. Ainsi, quand les médias déclarent centristes Dominique de Villepin ou Nicolas Hulot, il ne peut y avoir qu’une réaction de consternation face à une duperie des intéressés soigneusement relayée par les médias (tout cela rappelle un peu le cas de Bernard Tapie, il y a quelques années…).

    Mettre dans la catégorie «centriste» tous ceux que les journalistes ne peuvent caractériser clairement est un danger mortel pour le Centre et le Centrisme qu’il convient de combattre.

    Car il existe bien autre chose que le terme «modéré» et un positionnement «ni droite, ni gauche» pour caractériser le Centre et le Centrisme.

    Tous ceux qui militent dans les partis centristes ou qui lisent, par exemple, les textes publiés sur le site Le Centrisme le savent depuis toujours.

    Pour les autres, le risque est grand de faire des mélanges de genre, des amalgames et au final de leur faire penser que le Centre est un marigot rempli d’opportunistes et de personnes sans aucune idée et/ou personnalité.

    Rappelons que c’était déjà la volonté de la propagande des ennemis des centristes lors de la Révolution française!

    Ce qui étonne le plus, c’est la quasi-apathie des centristes au regard de cet amalgame et de cette duperie. Ainsi, sans poser la moindre question, le Nouveau centre et l’Alliance centriste, par la voix de leurs présidents respectifs, Hervé Morin et Jean Arthuis, ont décerné au Parti radical de Jean-Louis Borloo et à la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel, leurs certificats de «centrisme» et s’apprêtent à les accueillir dans leur «confédération centriste» qui n’aura jamais aussi mal portée son nom.

    Car ces deux formations sont, encore actuellement, membre de l’UMP pour le première et alliée de cette même formation de droite pour le seconde. Pire, depuis 2002, Jean-Louis Borloo a toujours revendiqué son étiquette de droite (avec un soupçon d’écologie) et Jean-Marie Bockel, celle de gauche (alors que Pierre Méhaignerie, par exemple, s’est toujours déclaré centriste). Les voilà depuis quelques semaines, seulement, «centristes», à ce qu’ils disent… On a connu la presse plus inquisitrice sur les affirmations des hommes politiques!

    Pour ce qui concerne Dominique de Villepin, quelques membres des parti du Centre se sont, tout de même, inquiétés de l’étiquette de «centriste» que les médias lui ont accolé. Mais comme il représente environ 7% des voix actuellement, les leaders de ces partis sont demeurés étonnamment silencieux sur cette supercherie et même prêts à faire alliance avec lui.

    Le cas de Nicolas Hulot est encore plus «abracadabrantesque» pour employer le terme de son grand ami (pas très centriste), Jacques Chirac. Car, non seulement, la star de TF1 a beaucoup d’amis à droite mais il a beaucoup de conseillers à gauche, voire à l’extrême-gauche, comme un de ses plus proches, Jean-Paul Besset. Quant à ces accointances centristes, avant qu’il ne se déclare candidat, elles n’étaient guère remarquables et remarquées …

    Les leaders centristes, les vrais, doivent s’engager dans cette bataille de la communication. Dans un monde où il suffit souvent de prétendre pour être, il est inconcevable pour l’avenir du Centre et du Centrisme, pour le respect des militants et des électeurs centristes, qu’ils laissent croire que le Centre est une auberge espagnole et le Centrisme un simple jeu de rôle.

    Bien sûr, le Centre n’est pas un club privé qui n’accepte plus de nouveaux membres. Bien au contraire. Mais il en faut plus pour en faire partie que de se déclarer centriste du jour au lendemain sans en apporter aucune preuve et alors que tout son passé milite en sens inverse.

    Il en va de la crédibilité du Centre et du Centrisme. Il en va de leur existence.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les radicaux actuels sont-ils légitimes à refonder le Centre? Non!


    Il y a eu sans aucun doute de grandes figures radicales qui étaient centristes. Que ce soit Aristide Briand, le père de la loi sur la séparation de l’église et de l’Etat, qui disait, «l’art de la politique, c’est de concilier le désirable avec le possible». Ou que ce soit Jean-Jacques Servan-Schreiber, un des créateurs de l’UDF aux côtés de Jean Lecanuet. Mais, outre que ceux-ci ont été au sein même de leur famille des personnalités controversées en leur temps puis marginalisées, ils étaient dans leur vision et dans leur pratique politiques au-delà du radicalisme, notamment par leur universalisme et, en particulier, leur fédéralisme européen.

    Car, le radicalisme n’est pas, dans ses fondements, centriste. Ne remontons pas à la publication du programme radical de Belleville en 1869 dont certains passages ne rougiraient pas à se trouver dans celui d’un parti d’extrême-gauche, ni à la création en 1901 du Parti «républicain radical et radical socialiste» qui le posait à gauche. Mais, posons-nous la question de son socle d’idées aujourd’hui.

    En ralliant la Droite après avoir fait défection à la Gauche dans les années 1970 puis, après avoir fait partie de l’UDF, au Centre dans les années 2000, par son association dans l’UMP, le Parti radical a fait un tour de l’échiquier politique assez surprenant en peu d’années sans pour autant retrouver son lustre d’antan. D’ailleurs, son ralliement comme parti associé à l’UMP semblait signifier à terme sa disparition malgré les dénégations de ses responsables d’alors.

    Les idées prônées par le Parti radical lors du passage de Jean-Jacques Servan-Schreiber à sa tête, celles d’un Etat laïc et réformateur couplées d’une volonté de décentralisation et de justice fiscale pouvaient très bien se fondre dans le Centrisme et elles l’ont été.

    Mais celles qui ont cours depuis dix ans le sont nettement moins. Comme il n’y pas plus de programme du parti en tant que tel –un nouveau Manifeste radical devrait être adopté lors du prochain congrès en mai prochain-, les seules références sont les déclarations de ses leaders mais, plus encore, leurs pratiques politiques. Ces dernières sont sans équivoque, claires et nettes depuis dix ans: coller au plus près à celles de l’UMP et des gouvernements de Jacques Chirac et, surtout, de Nicolas Sarkozy jusque dans leurs dérives droitières. Les critiques qui se sont manifestées ces dernières semaines ont été proférées seulement après que le chef de l’Etat n’ait pas choisi Jean-Louis Borloo, comme premier ministre.

    Car, il y a bien un problème crucial sur la redécouverte du centrisme par les radicaux. C’est celui de savoir ce que seraient aujourd’hui leurs positions si leur leader était à la tête du gouvernement. Seraient-ils d’accord avec les propos du ministre de l’intérieur, Claude Guéant, par exemple, qui sont assez loin des valeurs humanistes centristes? Les positions du Parti radical de ces dix dernières années incitent à répondre oui. Rappelons que Jean-Louis Borloo ne voyait pas de problèmes particuliers à soulever lors de la reconduite des Roms en Roumanie à l’été 2010. Il faut dire qu’il se voyait alors en premier ministre…

    Dès lors, quelle est la légitimité des radicaux à organiser le Centre? Pratiquement aucune sauf, pour eux, à nier tout ce qu’ils ont dit et fait encore hier.

    Bien sûr, il est possible de faire son aggiornamento politique. Comme on l’a vu, le Parti radical s’en est fait une spécialité sous la V° République! S’ils le font, ils pourront évidemment rejoindre le Centre mais certainement pas s’introniser refondateurs en chefs.

    Et, pour l’instant, rien n’est venu démontrer que tel était le cas.

    Or donc, au jour d’aujourd’hui, et sans préjuger de l’avenir, même à court terme, rien ne doit inciter les centristes à se rallier conditionnellement ou inconditionnellement au Parti radical sous prétexte qu’il aurait un leader un peu plus populaire dans ses rangs que ceux des formations du Centre. D’autant que les intentions de vote en faveur de Jean-Louis Borloo dans les derniers sondages tournent autour de 5%. On a déjà vu mieux!

    Si, envers et contre tout, l’on estime que les radicaux actuels ont une légitimité à refonder le Centre alors il est évident que le Mouvement démocrate l’a encore plus. Dans ses rangs, il y a d’authentiques centristes qui mènent le combat humaniste depuis des années. Le splendide isolement destructeur de son président, François Bayrou, est certes sans issu et ses œillades à gauche jusqu’à l’année dernière, condamnables par rapport à un Centre indépendant. Mais, enfin, le fond du parti est bien centriste.

    Ce que l’on ne peut pas dire du Parti radical. D’autant que ses responsables continuent à proclamer leur loyauté totale envers la Droite. Ainsi, dans toutes leurs déclarations, ils affirment que la seule union possible pour le Centre est celle avec la Droite. Où est-ce écrit que les idées du Centre sont uniquement solubles dans celles de la Droite?! Elles ne sont solubles que dans elles-mêmes.

    Les leaders centristes qui s’apprêtent à rejoindre Jean-Louis Borloo, risquent d’être les dindons de la farce comme lorsqu’ils rejoignirent Edouard Balladur en 1995. Tant pis pour eux. Mais ils vont entraîner avec eux beaucoup de vrais militants centristes et ils vont, encore une fois, dévoyer les valeurs centristes. Les strapontins sont, décidemment, hors de prix en ce moment…

    Que les centristes désirent se réunir, quoi de plus légitime. Que leur espoir soit que cela se fasse le plus rapidement possible, c’est une évidence. Oui, le Centre a absolument besoin d’unité pour être utile à la France et aux Français, pour proposer son projet humaniste qui traverse, quelle que soit leurs différends actuels, tous les partis centristes, du Nouveau centre au Mouvement démocrate en passant par l’Alliance centriste. Que pour cela la maison commune ouvre ses portes à tous ceux qui veulent y participer, rien de plus de normal. Mais pas aux politiciens qui tentent de se trouver un espace uniquement pour leurs ambitions (ou leurs revanches) et qui prétendent vouloir la diriger sans l’avoir construite.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Pourquoi l’Alliance centriste doit «oser» dire non à la confédération version Borloo actuelle


    L’Alliance centriste a été fondée en 2009 pour «réunir tous les centristes». Bel objectif mais qui a pâtit des tergiversations de son fondateur, Jean Arthuis, à lancer réellement cette nouvelle formation pendant de nombreux mois au cours desquels elle a fait un surplace désespérant. Du coup, elle est demeurée un groupuscule qui compte quelques élus et très peu de militants malgré une volonté de ces derniers de la faire exister. Dommage pour le Centre.

    Car, aujourd’hui, alors que le Parti radical tente de faire une OPA sur le Centre avec l’aide d’un Nouveau centre inquiet pour son avenir et quelques groupuscules comme la Gauche moderne, il n’y a pas de refondation du Centre et encore moins de réunion de «tous les centristes».

    Des centristes, des vrais, il y en a encore à l’UMP, il y en a dans cette nébuleuse de confédération qui se met en place et il y en a au Mouvement démocrate. Si le projet de Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical, est de réunir tous ceux qui penchent à droite, il n’a pas envie d’y associer ceux qui penchent au centre, comme le Mouvement démocrate mais aussi comme une forte majorité de ceux qui ont rejoint les rangs de l’Alliance centriste.

    Lorsque Jean Arthuis, dont nous avons souvent défendu le point de vue dans nos analyses, a proposé –et a eu raison de le faire-, au début de l’année, de créer une confédération centriste et a commencé celle-ci par un accord avec Hervé Morin, il était entendu que c’était le premier pas et que la prochaine étape serait de faire venir le Mouvement démocrate de François Bayrou et non le Parti radical qui se trouvait encore à l’intérieur de l’UMP et dont la sensibilité centriste ne sautait pas aux yeux. Rappelons que son président, Jean-Louis Borloo a été de tous les gouvernements de droite depuis 2002, sauf le dernier, et que, lorsqu’il a failli être nommé premier ministre de Nicolas Sarkozy, il avait repris à son compte tout le programme de celui-ci, alors qu’il ressemblait déjà dangereusement à celui d’une droite extrême.

    Si des démarches secrètes ont bien eu lieu entre Jean Arthuis et François Bayrou, elles n’ont guère été poussées très loin et elles n’ont jamais débouché sur des réelles initiatives publiques. Même si le dernier comité exécutif de l’Alliance centriste a demandé à son président de prendre langue avec toutes les composantes du Centre, force est de constater que les derniers développements dans la galaxie centriste n’ont rien à voir avec une réunion de toute la famille, bien au contraire. Et l’idée que le Mouvement démocrate pourrait, en l’état, se fondre dans cette confédération est, au mieux, une naïveté, au pire, un mensonge.

    Beaucoup plus problématique pour l’Alliance centriste, de déclarations en déclarations, les membres du Parti radical, du Nouveau centre, de la Gauche moderne et de tous ceux qui, dans la majorité présidentielle, voient d’un bon œil la naissance de cette confédération précisent bien qu’elle est dans une alliance à droite avec l’UMP et que son candidat à la présidentielle, s’il n’est pas qualifié pour le second tour, se désistera pour le candidat de droite, en l’occurrence, Nicolas Sarkozy, selon toutes probabilités.

    Or, ceci va à l’opposé de la position politique de la formation présidée par Jean Arthuis. Celle-ci a posé comme préalables que toute formation réunissant les différentes composantes du Centre soit au centre du Centre, accueille tout le monde sans exclusif, propose un projet centriste défendant les valeurs du Centre, présente un candidat à la présidentielle qui ne roule que pour le Centre et ne se détermine dans ses alliances qu’entre les deux tours au vu des programmes de chacun des deux finalistes –s’il n’en est pas un- et d’un accord de gouvernement reprenant une partie de son programme.

    Comme on peut le voir, ces préalables sont très loin des volontés de Jean-Louis Borloo, d’Hervé Morin, de Jean-Marie Bockel et de leurs lieutenants, d’arrimer cette confédération à l’UMP.

    Dès lors, la seule réponse de l’Alliance centriste, en l’état actuel (ce qui ne préjuge pas d’une possible inflexion des positions du Parti radical et du Nouveau centre), est de dire non aux projets de Jean-Louis Borloo. Sauf à perdre son âme, c’est-à-dire la raison profonde de sa création.

    Il s’agit, pour elle, à la fois de garder sa spécificité mais aussi de continuer à exister tout court. Car si beaucoup de demandent à quoi elle sert, on peut répondre que ce sont les valeurs qu’elle défend et son positionnement politique qui en fait sa différence dans la galaxie centriste.

    Ses valeurs sont réellement centristes dans cet équilibre humaniste entre liberté et solidarité.

    Son positionnement est d’être au centre du Centre et d’y rester quoiqu’il arrive afin d’être ce point d’ancrage pour tous les courants centristes qui se déchirent.

    Or, le ralliement inconditionnel décidé par Jean Arthuis vide l’Alliance centriste de son originalité et de son utilité. Sans doute, ce dernier ne se fait plus d’illusions sur sa capacité à influencer le débat du Centre et cherche à monnayer la position au centre du Centre du parti qu’il dirige quand il peut encore le faire. Sa récente déclaration où il demande à ses troupes d’être «pragmatiques» le laisse supposer.

    Car ce pragmatisme est d’accepter ce que les militants qui ont rejoint l’Alliance centriste refusent, c’est-à-dire un Centre encore morcelé et une confédération centriste tirant à droite.

    S’agit-il d’une simple opération électorale (en vue des sénatoriales puis des législatives) ou, plus grave, d’un manque de courage politique d’un parti qui connait ses faiblesses? A la fin de son plaidoyer pour rejoindre inconditionnellement les centristes de la majorité, Jean Arthuis écrit, «osons». Il a raison, l’Alliance centriste doit oser. Elle doit oser être ce qu’elle est. Sinon elle disparaîtra.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Se battre pour le centrisme de demain


    Je ne me bats pas pour le centrisme d’hier, celui du XIX° siècle, ni même pour celui du XX° siècle. Je me bats pour le centrisme d’aujourd’hui qui construit celui de demain, celui du XXI° siècle. Celui qui permettra au Centre d’édifier une société française humaniste, prospère et dynamique où chacun aura la capacité de vivre une existence pleine et épanouie.

    Et tous les centristes doivent en faire de même s’ils ne veulent pas faire du surplace et, surtout, s’exposer à des critiques sur ce fameux Centre mou, sans saveur et dépassé politiquement, toujours à la remorque de la Droite et de la Gauche, rempli d’opportunistes en attente de quelques gratifications.

    Peu importe ce qu’était le Centre hier. Son seul apport est de nous permettre de comprendre ses manques, ses erreurs afin de ne pas retomber dans ses travers. Toutefois, il n’est pas question, non plus, d’oublier ses succès. Mais, eux aussi, tout glorieux qu’ils soient, font partie du passé.

    Le but du Centrisme d’aujourd’hui et de demain, pour être cette force politique d’entraînement de tout le corps social, est d’agir pragmatiquement par des réformes nécessaires, innovantes et justes sur un réel en continuelle évolution. Il ne peut, donc, se payer le luxe de regarder en arrière. Ni même de faire une pause dans sa mise à niveau car la réalité, elle, ne s’arrête jamais. Ce n’est pas une révolution permanente mais bien des réformes en continu!

    Pour ce faire, il met en œuvre une ligne politique par des principes d’action sous-tendus par des valeurs.

    La ligne politique du Centrisme du XXI° siècle est, comme je l’ai dit plus haut, de bâtir une société humaniste, juste et harmonieuse où chacun trouve sa place autour d’un lien social édifié à partir de ses deux valeurs centrales, la liberté et la fraternité (ou solidarité).

    Pour y parvenir, le Centrisme a deux principes de bonne gouvernance: le réformisme et le juste équilibre. Le Juste équilibre nécessite une réforme continuelle qui adapte sans cesse les règles de vie en commun à la réalité sociétale et non le contraire, sans pour autant donner dans la démagogie, le renoncement et la facilité.

    Rappelons que le juste équilibre est de pouvoir donner à chacun le plus qu’il peut recevoir de la société sans que l’autre n’en soit pénalisé. Il s’agit d’harmoniser tous les intérêts particuliers en donnant le plus de satisfaction possible à tous les citoyens.

    Cette ligne politique et ces principes doivent être mis en œuvre autour des quatre valeurs du centrisme: la liberté, l’égalité, la fraternité et le respect.

    Les centristes doivent se positionner sur ce corpus afin que leur combat soit à même de changer la société sans changer de société. Un combat qui n’a pas besoin, comme c’est le cas à gauche et à droite, de rêver d’une société qui n’existe plus ou n’a jamais existé.

    Nous ne sommes pas ou plus dans une communauté unie dans un nationalisme ethnique mais où la solidarité sociale n’est pas de mise. Nous ne sommes pas, non plus, dans une société où un nébuleux «bien commun» prévaudrait sur un individu qui devrait accepter l’autorité de l’Etat qu’il soit providence ou incarnation.

    Non, le challenge du Centre est bien de gérer cette modernité, cette postmodernité voire cette ultra-modernité pour que l’individu-monde, métissé culturellement et en communication mondialisée, de plus en plus libre et réclamant toujours plus d’autonomie demeure, au-delà de et malgré tout, une personne et non un électron libre sans lien avec sa communauté dans une dynamique qui permet de respecter ce qu’il est sans détruire le lien social. Un sacré challenge.

    Tocqueville prévoyait dejà que ce serait un défi difficile, presqu’impossible. Mais tous les centristes, les vrais, savent qu’être du Centre est beaucoup plus difficile et courageux que d’être aux extrêmes. Car les centristes sont là pour relever les vrais défis et non faire de la gesticulation. C’est la beauté du politique et non la médiocrité du clientélisme. A chacun de choisir son combat…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les centristes doivent-ils suivre Jean-Louis Borloo?


    Or donc, Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, a fait son «coming out» centriste. Ou plutôt, il s’est déclaré «républicain social et écologiste» et souhaite rassembler le «pôle social» de la majorité présidentielle.

    Pour cela, il veut créer une nouvelle formation qui réunirait les centristes de droite, les gaullistes sociaux, «l’aile gauche de la majorité» (la petite Gauche moderne) et des écologistes. S’il n’a pas cité Jean Arthuis de l’Alliance centriste dans ce rassemblement, il a, en revanche, appelé François Bayrou à revenir dans le giron de l’alliance Droite-Centre pour la prochaine présidentielle.

    Enfin, il a redit que cette formation et le candidat qui porterait son étendard en 2012 ne serait pas contre Nicolas Sarkozy mais dans le même camp. Pour autant, celui-ci se présentera pour gagner et non faire de la figuration.

    Que doivent penser les centristes de ce discours? Doivent-ils rejoindre, les yeux fermés, celui qui, depuis 2002, est un soutien indéfectible de tous les gouvernements de Droite? Est-il sincère et crédible dans son nouvel habit?

    Ces questions ne sont pas anodines car elles engagent le Centre, ses valeurs et sa vision de la société. Rappelons que le soutien des centristes à Edouard Balladur en 1995 avait été un fiasco pour le Centre.

    Au niveau du discours, Jean-Louis Borloo ne s’est jamais défini ces dernières années comme un centriste mais comme un républicain social et écologiste. C’est une différence qui n’est pas anodine. Revendiquer uniquement l’héritage radical n’en fait pas un homme du Centre. N’oublions pas que, dans l’histoire, les radicaux se sont souvent retrouvés au centre par hasard et non forcément par une volonté politique.

    Ceci dit, les valeurs radicales sont compatibles avec celles du Centre et la vision d’une France rassemblée est partagée par le radicalisme et le centrisme.

    En outre, les propos de Jean-Louis Borloo sur la nécessité de construire une société apaisée, consensuelle et responsable par d’importantes réformes et une pratique politique pragmatique où l’idéologie ne remplacerait pas la réalité sont également compatibles avec le projet centriste.

    Reste trois points qui sont plus problématiques: les composantes de cette nouvelle formation, son indépendance et la stature de chef de Jean-Louis Borloo.

    Sur le premier point, force est de reconnaître qu’elle ne couvre pas tout le spectre du Centre, loin de là. Le Mouvement démocrate est laissé sur le bord de la route. L’appel de Jean-Louis Borloo à François Bayrou de le rejoindre est de la rhétorique pure, au moins pour l’instant.

    Du coup, la volonté d’inclure des «gaullistes sociaux» apparaît comme une sévère déviation de la ligne centriste. Surtout si le président du Parti radical pense aux amis de Dominique de Villepin qui n’ont rien de centriste. Quant aux «écologistes», on ne sait qui ils sont. En revanche, la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel est certainement soluble dans le Centrisme.

    Sans oublier que beaucoup de radicaux refusent l’étiquette centriste. Rama Yade, la nouvelle égérie de Borloo a même déclarée qu’elle n’était pas centriste.

    Sur le deuxième point, les propos de Jean-Louis Borloo sont sans équivoques. La nouvelle formation fait partie de la majorité présidentielle. Même si on peut penser que, dans les mois qui viennent, elle prendra de plus en plus d’indépendance face à l’UMP et au gouvernement, cette volonté de demeurer, quoiqu’il arrive, collé à la formation de Droite empêche une véritable indépendance.

    L’indépendance politique –que pratiquent l’UMP et le PS- n’est pas une posture sans sens profond. C’est affirmer que l’on se détermine dans ses alliances électorales et gouvernementales par rapport à sa propre identité et à son propre programme (et donc avec ceux qui en sont les plus proches) et non, a priori, par rapport à un parti quelconque ou à son programme.

    Or, vouloir arrimer cette nouvelle formation qui s’affirme indépendante à l’UMP sans savoir quel sera le programme de cette dernière est évidemment une incongruité, voire une contradiction majeure.

    Une contradiction qui va totalement à l’encontre du positionnement du Mouvement démocrate de François Bayrou mais aussi à celui de l’Alliance centriste de Jean Arthuis. Et si ces deux partis ne font pas partie de la nouvelle formation, alors ce «rassemblement centriste» n’en sera pas un.

    Sur le troisième point, force est de reconnaître que la stature de chef de Jean-Louis Borloo a toujours été discutée, avec raison. S’il ne fait aucun doute qu’il a les capacités intellectuelles et qu’il est un chef d’équipe compétent, ses hésitations, son refus de prendre des risques, sa volonté de toujours ménager la chèvre et le chou afin de pouvoir plus facilement rebondir (avant que Fillion lui soit préféré à Matignon, il avait repris à son propre compte toute la politique de Sarkozy avant d’en critiquer une bonne partie une fois recalé…).

    Pourra-t-il, dès lors, être un chef incontesté, poursuivant une vision politique sans dévier de sa route? Au vu de son passé, rien n’est moins sûr. Mais, peut-être a-t-il désormais cette volonté. A lui de le prouver rapidement.

    Au vu de tout ce qui précède, les centristes doivent-ils rejoindre Jean-Louis Borloo?

    La perspective enthousiasmante de créer une nouvelle formation située au centre de l’échiquier politique capable de peser sur la vie politique française inciterait à répondre par l’affirmative.

    Pour autant, les centristes ne peuvent, en l’état, accepter une indépendance ad minima de celle-ci. D’autant qu’aujourd’hui elle ne pourra pas réunir toutes les composantes du Centre.

    Espérons que les négociations qui vont se poursuivre permettront de lever les ambiguïtés sur le positionnement politique et électoral de Jean-Louis Borloo. Au jour d’aujourd’hui, il a posé un jalon important. Mais il doit aller plus loin. Beaucoup plus loin. Sa route vers le Centre est loin d’être achevée.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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