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  • L’avenir du Centre, entre espoir et désillusion

    Alors, c’était donc bien cela. La seule différence entre le Mouvement démocrate et l’UDI s’appelait François Hollande.

    Si on ne disait pas trop de mal du président de la république, on était bayrouiste; si on en faisait une critique plus acerbe, on était borlooiste.

    Tout était dans les nuances de gris...

    Voilà ce que nous expliquent en long et en large les présidents des deux partis centristes et leurs proches avant le mariage (ou le Pacs) au pas de course prévu pour le mois d’octobre qui vient.

    Il n’y aurait donc pas d’autres différences et bienvenue au fils prodigue (Bayrou) ou au troupeau égaré (UDI), selon le côté auquel on se place.

    Si tel est le cas, on est atterré par une division qui dure depuis des années et ne reposait en fait sur rien ou presque, politiquement parlant.

    Sans oublier qu’il y a deux ans, Hollande n’était pas vraiment le problème mais que la division, elle, était bien réelle entre le Nouveau centre et le Mouvement démocrate où le soi-disant problème central s’appelait alors Nicolas Sarkozy.

    Décodage: il n’aurait s’agi en définitive pendant toutes ces années que d’une basse question de personnes, d’égos et d’ambitions personnelles maquillée en débat sur la ligne et l’homme politiques à suivre.

    Mais si tel n’est pas le cas, s’il y a quand même un fond politique réel à cette séparation, alors rien n’est vraiment réglé entre les deux ailes du Centrisme.

    L’envol d’une formation unie (quelle que soit sa forme) risque de n’être qu’une illusion puis une désillusion avec son crash en rase campagne parce qu’uniquement politicienne et électoraliste.

    D’ailleurs, comme je l’ai écrit ici, une refondation dans le dur serait plus crédible si les vieux barons centristes – Bayrou, Borloo, Morin, Arthuis, Raffarin et quelques autres – passaient la main et se retiraient de la compétition au leadership en faveur de la nouvelle génération pour enfin marquer un nouveau départ sans arrière-pensées ou presque...

    On l’a bien compris, ce ne sera pas le cas.

    Au contraire.

    Reste que pour que cette réunion soit un réel espoir, il faut un accord politique, tout aussi réel et qui aille au fond des choses et non une course à la plus méchante remarque contre Hollande afin de prouver que, oui, on est bien dans l’opposition et, à nouveau, amis.

    C’est-à-dire qu’il faut une synthèse entre la vision démocrate chrétienne et libérale, un accord entre ceux qui privilégient l’individu et ceux qui donnent une préférence à la communauté, ceux qui sont plus keynésien et ceux qui sont plus des disciples d’Hayek, ceux qui sont plus libéraux culturellement et ceux qui le sont plutôt économiquement, le tout en évitant que les thèses et synthèses radicales qui ne sont pas centristes s’invitent de trop dans la discussion comme ce fut le cas lors de la présidentielle.

    En un mot, il faut éviter ce qui a causé l’implosion de l’UDF, un refus d’un vrai débat et une vraie position centriste, une vraie adhésion au Centrisme.

    Est-ce possible? Sans aucun doute, les deux principales traditions politiques centristes sont compatibles entre elles grâce au principe de juste équilibre.

    C’est là que réside l’espoir.

    Est-ce la volonté des chefs centristes? On craint que la réponse soit négative.

    C’est là que se trouve la possible désillusion, qui ne serait malheureusement qu’une de plus au cours de ces dernières années.

    In fine, les électeurs centristes trancheront s’ils estiment que ce rassemblement a un sens autre qu’électoraliste et qu’il n’est pas dicté uniquement par la politique politicienne.

    Si les chefs centristes se fichent d’eux, ils risquent de le payer au prix fort…

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Faut-il un Centre-pivot?

    Pour certains, les centristes ne sont que des opportunistes qui penchent à droite et à gauche allant dans le sens du vent du succès comme des girouettes politiques, plus intéressés par les postes que par les idées.

    Mais il y a une autre version de cette balance droite-gauche que vient de nous rappeler Nick Clegg, le leader des libéraux-démocrates britanniques.

    Evoquant les prochaines législatives de 2015, celui-ci a dit, sans ambages, que son parti centriste était prêt à travailler avec les Travaillistes si ceux-ci remportaient les élections ou… de continuer à travailler avec les Conservateurs au cas où ces derniers seraient les vainqueurs du scrutin.

    Pour justifier ce positionnement, il a déclaré que l’important pour les libéraux-démocrates était d’avoir une vraie capacité d’infléchissement des politiques des deux grands partis en les teintant fortement d’une coloration centriste.

    Ainsi, il estime plus important de se trouver au gouvernement en agissant plutôt que dans l’opposition en critiquant, sachant, a-t-il ajouté, que les «lib-dems» n’étaient évidemment pas majoritaires actuellement dans le pays et qu’ils devaient s’adapter à cette réalité.

    On peut extrapoler cette problématique en France, par exemple, où les centristes ne sont pas, non plus, dominants et qu’ils peuvent également jouer un rôle de balance et de modération mais aussi avancer une partie de leur programme en participant à un gouvernement qu’il soit de droite ou de gauche.

    Ce pragmatisme se heurte évidemment à la réalité électorale où, par exemple, en France, le PS et l’UMP n’ont pas forcément besoin des centristes pour gouverner.

    Mais c’est également le cas en Grande Bretagne où soit les Conservateurs, soit les Travaillistes sont souvent majoritaires à eux seuls.

    Et l’on pourrait multiplier les exemples dans les pays dominés par la bipolarisation et où existe néanmoins une ou des formations centristes plus ou moins puissantes.

    Néanmoins, sans même être un apport indispensable pour obtenir une majorité, ce jeu de pivot peut être une bonne chose pour un pays afin d’éviter un gouvernement monolithique très clivé idéologiquement surtout dans un monde où rien n’est totalement blanc ou noir.

    Pour autant, il n’est pas sûr que cela soit une stratégie gagnante auprès des électeurs.

    Nick Clegg a ainsi été beaucoup critiqué par sa base pour avoir fait une alliance avec les Conservateurs alors que celle-ci était, sur bien des points, plus proche des Travaillistes.

    Et la présence dans un gouvernement qui a pris des mesures draconiennes face à la crise, parfois très à droite, a eu comme conséquence des Berezinas électorales pour les Libéraux-démocrates ces dernières années.

    Sauf que, même affaiblis, ceux-ci pourraient être encore des faiseurs de roi en 2015.

    En tout cas, ce Centre-pivot – et non opportuniste – est à considérer comme moyen de «centriser» des politiques bien trop clivées idéologiquement.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Un Front humaniste face aux extrémismes

    Que ce soit les élus, les militants, les sympathisants et les électeurs centristes, tous doivent être le rempart ultime contre les extrémismes.

    C’est pourquoi le noyau du Front humaniste qui doit se constituer face aux extrémismes de droite et de gauche doit être évidemment animé par les centristes.

    Les dernières déclarations de François Fillon sur le choix du candidat le moins sectaire en cas de duel entre le PS et le Front national associé à des sondages assez positifs sur le parti d’extrême-droite et sa leader, Marine Le Pen montrent que la vigilance est de plus en plus de mise.

    D’abord par les leaders des partis centristes qui doivent continuer, à l’instar de Jean-Louis Borloo et d’Hervé Morin à indiquer qu’il ne peut y avoir d’alliance avec le Front national.

    Il faut même qu’ils aillent plus loin en menaçant de rompre leur alliance «naturelle» avec l’UMP si celle-ci décide de faire un bout de chemin avec la formation d’extrême-droite et de ne pas travailler avec tout politique qui aurait des accointances avec le FN.

    L’exclusion du CNI (Centre national des indépendants) de l’UDI est un bon point en ce sens.

    De son côté, François Bayrou doit rappeler qu’aucune alliance à gauche n’est possible, non plus, au cas où le Parti socialiste ferait les yeux doux au Front de gauche, au Parti communiste (et même à certains écologistes) ou, pis encore, au NPA ou à Lutte ouvrière.

    Et ceci vaut évidemment pour des accords locaux lors des municipales et même si les appareils centraux de l’UMP et du PS les condamnent sans pour autant les combattre.

    Ensuite par les militants des partis centristes qui doivent user de tout leur poids afin d’empêcher leurs leaders mais aussi les élus qui sont membres de leurs formations respectives de marquer un intérêt trop évident, non seulement, aux formations des extrêmes mais également à leurs thèses, trouvant ici ou là des convergences qui se transformeront un jour ou l’autre en alliances.

    Sans oublier les sympathisants qui, par leur rôle de diffusion de la pensée centriste, de ses valeurs et de ses principes, doivent mener le combat humaniste où qu’il faille le mener et qui doivent marquer leur désapprobation avec leur bulletin de vote à chaque fois que des centristes s’accoquinent avec les extrêmes.

    Enfin et surtout les électeurs centristes doivent sanctionner tout dérapage des partis centristes avec leurs voix. Mais ils doivent aussi refuser, lors de seconds tours si le candidat centriste est éliminé, de reporter leur voix sur des partis ou des candidats de droite et de gauche qui ont des comportements coupables avec les extrêmes et leurs thèses.

    Le Front humaniste doit être imperméable parce qu’il défend des valeurs et des principes qui ne peuvent se mélanger avec les idéologies d’exclusion, d’intolérance, de violence et liberticides des extrêmes de tous bords dont le but final est de porter un coup fatal à la démocratie républicaine.

    Oui, comme je le dis et le répète, la démocratie et la liberté sont des combats quotidiens.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Borloo-Bayrou, 1-0 mais balle au Centre?

    Dans la bataille pour la prise de contrôle de l’espace au centre, force est de reconnaître que Jean-Louis Borloo vient de gagner la première bataille.

    Plus, il est bien parti pour remporter la victoire finale.

    Si un doute subsistait quant au vainqueur de la première manche, Il suffirait d’écouter les propos confus et contradictoires de François Bayrou pour s’en convaincre.

    Pour lui, sur bien des points, Il s’agit d’un reniement complet de tout ce qu’il a dit et espéré depuis un an.

    Ainsi sa critique de François Hollande semble bien exagérée à ce qu’il pouvait en dire de bien il y a peu comme s’il devait donner des gages à ses «anciens nouveaux» amis de l’UDI et parfois à la manière d’un amoureux éconduit.

    A l’opposé, il est désormais capable d’expliquer qu’il est d’accord à 95% avec Jean-Louis Borloo et qu’entre autres les accords municipaux qui lient le Mouvement démocrate avec le Parti socialiste dans de nombreuses villes et pas des moindres ne sont rien d’autre que des exceptions alors qu’il en faisait encore hier l’emblème de son indépendance avec ceux passés avec l’UMP.

    Et ce même s’il continue, timidement, à affirmer que le Centre se trouve au centre et pas à droite, il s’agit objectivement beaucoup plus d’un ralliement au positionnement de centre-droit de l’UDI que le contraire.

    On voit bien ici dans quelle urgence il se trouve pour ne pas disparaître de la scène politique.

    Sera-ce suffisant et est-il capable de reprendre la main face à un Jean-Louis Borloo qui vient de marquer un premier point qui risque d’être décisif.

    Non pas que le président de l’UDI soit dans une meilleure forme politique que celui du Mouvement démocrate.

    Sa formation est à la peine jusqu’à présent, manquant d’unité ainsi que d’identité, incapable de peser dans le débat politique et de séduire les Français.

    Les sondages électoraux donnent les deux partis centristes très proches et, surtout, très proches de rien du tout…

    Seuls les baromètres de popularité donnent des raisons d’espérer avec les bons scores des deux leaders.

    Mais François Bayrou s’est enfermé dans une logique de la solitude et de la marginalisation, tout à son rêve monomaniaque de devenir président de la république pendant que Jean-Louis Borloo, lui, faisait le contraire en s’entourant de tous les autres leaders centristes qui avaient quitté un à un le président du MoDem à cause principalement de son incapacité à partager le pouvoir au-delà d’un petit cercle de fidèles et à s’intéresser à l’avenir du Centre au-delà des présidentielles.

    Rien n’est évidemment totalement perdu pour Bayrou mais la tâche va s’avérer difficile pour lui.

    D’abord, il va lui falloir regagner la confiance de ses «anciens nouveaux» amis qui n’ont pas oublié 2002, 2007 et 2012.

    Ensuite, il va devoir redonner une crédibilité à son parti, en particulier en matière électorale s’il veut peser d’un poids politique suffisant dans les négociations à venir avec ses partenaires.

    Enfin son discours va devoir évoluer en prenant en compte le positionnement de centre-droit de l’UDI et son tropisme qui penche uniquement à droite en direction d’une UMP qui a, depuis toujours, représenté selon lui l’ennemi le plus dangereux, une machine à tuer le Centre.

    Jean-Louis Borloo, lui, est dans une situation bien plus confortable car il n’a absolument rien renié de son entreprise de parti centriste adossé au parti de droite.

    Plus, sa stratégie semble la bonne puisqu’il a obligé Bayrou à se rapprocher de lui sans aucune contrepartie pour l’instant.

    Cela le met dans une position de force afin de revendiquer la place de chef de la galaxie centriste alors même qu’il ne se définit pas comme centriste!

    Tout ceci, bien sûr, au cas où les rapprochements Borloo-Bayrou et MoDem-UDI se font dans le dur et non pour la galerie et les élections de 2014.

    Si l’on est réellement dans une logique d’une (ré)union alors Borloo mène bien par 1-0.

    Mais est-ce vraiment balle au Centre?!

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Etats-Unis et crise syrienne: les limites de la «méthode Obama»?

    Elu en grande partie pour mettre un terme aux guerres d’Irak et d’Afghanistan, Barack Obama, en recevant son prix Nobel quelques semaines après son élection, avait expliqué qu’il ne s’interdisait pas de faire la guerre si cela s’avérait nécessaire pour le bien de son pays.

    De même, en arrivant au pouvoir, il avait pris tout le monde par surprise en remettant à l’honneur le travail législatif en faisant en sorte, lors de la loi sur l’assurance-santé, de laisser au Congrès une large autonomie pour décider de son contenu, ce qui avait généré un débat citoyen dans tout le pays.

    La crise syrienne vient nous rappeler ces deux importants piliers de la «méthode Obama»: l’action, en l’occurrence ici militaire, doit, non seulement être juste et morale, mais être bénéfique aux intérêts américains; la discussion au sein du Congrès mais également dans toute la population doit être de mise pour toute décision importante.

    En ce qui concerne ce dernier point, c’est, dans le cas qui nous intéresse ici, à la fois une grande victoire et une grande défaite pour la démocratie!

    Il s’agit d’une victoire pour la démocratie américaine puisque celle-ci délibère au grand jour sur la nécessité de frappes contre la Syrie.

    Dans le même temps, c’est également une défaite de la démocratie qui montre sa faiblesse et son indécision face à ses ennemis ainsi que face aux victimes de ces derniers.

    La contradiction du système démocratique entre ses principes de fonctionnement et sa défense face aux menaces extérieures est posée dans toute sa dimension.

    Personne ne peut regretter le débat démocratique qui a saisi les Etats-Unis quand Obama a décidé de laisser les élus choisir ou non l’action militaire pour punir la Syrie mais personne, non plus, ne peut se satisfaire de l’indécision dans laquelle cela a mis le gouvernement de Washington.

    La délectation avec laquelle Vladimir Poutine a rejoué les plus belles partitions de la guerre froide le montre aisément.

    Quant à ceux qui reprochent à Barack Obama cette voie qu’il aurait choisie par faiblesse et incohérence de sa vision du monde, ils ont oublié qu’il a toujours été pour une démocratie délibérative et qu’il l’a toujours promue même dans les pires moments de sa présidence.

    Bien sûr, que ses compatriotes refusent de punir le dictateur syrien et son régime pour ses crimes abominables vis-à-vis de ses civils ne peut être une victoire des valeurs véhiculées par la démocratie.

    Pour autant, dans le même temps, c’est bien le fonctionnement de la démocratie qui en sort grandi…

    Quant à la guerre juste et morale qui sert les intérêts des Etats-Unis, deux points importants.

    D’une part, la défaite du régime autocratique syrien ne serait pas une victoire pour les Américains – et n’a jamais été considérée comme telle à Washington – puisque la plus grande probabilité serait aujourd’hui que les fondamentalistes islamistes s’emparent alors du pays ou d’une grande partie de celui-ci et mènent des attaques terroristes conte l’Occident après avoir massacré les chrétiens syriens.

    Mais la victoire de Bachar El-Assad serait une défaite pour les Américains qui, en tant que leader du monde démocratique, n’auraient pu empêcher un dictateur d’utiliser à sa guise et sans aucune sanction des armes interdites par la communauté internationale contre des civils et, en particulier, des enfants.

    Certains pensent que Barack Obama a refilé la patate chaude aux sénateurs et représentants américains tout en faisant valoir son point de vue mais en espérant qu’il n’aurait pas à mener une action militaire afin de ne pas devoir choisir entre deux mauvaises solutions et ne pas être responsable de l’option choisie.

    De ce point de vue, les déclarations de son secrétaire d’Etat, John Kerry, sur la seule façon qui rendrait les frappes inutiles, la destruction de toutes les armes chimiques syriennes après qu’elles aient été confiées à la communauté internationale, est vue, non comme un malheureux lapsus lors d’une conférence de presse, mais comme un moyen malin de se désengager sans trop d’humiliation alors même que le Congrès ne sait pas, non plus, trop quoi faire avec ladite patate...

    Sans aller jusqu’à créditer l’administration américaine de tant de machiavélisme, il est vrai que si la crise se résolvait par cette réelle destruction, les Etats-Unis n’en seraient pas les perdants malgré le fait que les frappes militaires, au départ, n’avaient aucun rapport avec l’élimination de ces armes mais était une punition pour les avoir utilisées…

    Quoiqu’il en soit, la crise syrienne montre à l’évidence que les dictatures sont plus fortes que les démocraties dans les bras de fer internationaux car elles n’ont pas à prendre en compte leurs fameuses opinions publiques, ce qu’Hitler avait bien compris et que les accords de Munich avaient entériné en 1938.

    Cependant, on ne peut critiquer le fait que les règles démocratiques fonctionnent.

    Tout au plus, on peut et on doit regretter que les peuples ne soient pas assez informés des réalités du monde et des conséquences d’un refus d’intervenir pour des motifs aussi importants.

    Car après Munich, il y a eu la Deuxième guerre mondiale et tous ceux qui croyaient qu’il suffisait de détourner les yeux pour sauver leur peau en ont été pour leurs frais…

    Quant à la «méthode Obama», elle sera jugée par l’Histoire sur ses résultats à long terme que ce soit en politique intérieure et en politique étrangère.

    En revanche, que ce soit en 2008 lors de sa première élection ou en 2012 lors de sa réélection, on ne peut pas dire qu’il a pris les Américains en traître.

    Cette démocratie délibérative dont il a appris le maniement quand il était travailleur social dans les quartiers pauvres de Chicago et qu’il devait trouver des solutions dans une atmosphère de violence endémique, est bien son mode de fonctionnement.

    La mettre à l’honneur dans un pays où l’on parle depuis la président de Nixon dans les années 1970 de «présidence impériale» est une bonne chose dans une démocratie mature.

    Malheureusement, elle suppose une majorité de citoyens également matures et là, rien n’est moins sûr…

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

  • Le Centrisme et la cuisine électorale

    Comment je l’ai souvent affirmé, il convient de ne jamais oublier de distinguer la pensée centriste du centre électoral.

    Mais cette distinction ne concerne pas que le Centre, c’est également vrai de toutes les autres pensées politiques qui ne se réduisent pas aux organisations qui prétendent les représenter.

    Le socialisme et le Parti socialiste en est un bon exemple.

    Ainsi donc du Centrisme dont les partis au centre de l’échiquier politique n’embrassent pas l’ensemble de sa conception de la société.

    Certains partis centristes sont plus proches de celle-ci que d’autres mais aucun à l’heure actuelle n’est complètement centriste au sens strict du terme.

    Pour autant, nous ne sommes pas forcément dans une supercherie car l’action politique demande des marges de manœuvre qui ne sont pas toujours dans la «bonne ligne».

    Ceci est d’autant plus vrai que le Centrisme est un pragmatisme dont le principe d’action est le «juste équilibre» et que pour atteindre celui-ci l’on peut se déséquilibrer d’un côté avant de se rééquilibrer de l’autre et de revenir ainsi à l’équilibre juste qui est une recherche constante à défaut d’être un positionnement figé, ce qui est d’ailleurs impossible puisque la société elle-même n’est pas figée.

    Néanmoins, les marges de manœuvre ne sont pas extensibles indéfiniment et la proximité aux références du Centrisme, que ce soient ses valeurs humanistes (liberté, respect, tolérance, solidarité) son principe d’action (juste équilibre), sa règle comportementale (responsabilité), sa philosophie (réformisme, progressisme, personnalisme, pragmatisme) afin de faire fonctionner au mieux la démocratie républicaine, doit se retrouver clairement dans l’action des partis se réclamant du Centrisme.

    Ce rappel est important au moment où les partis centristes français semblent engagés dans un rapprochement alors que de nombreuses voix à l’intérieur de ceux-ci demandent également des clarifications des positions de chacun.

    Parce que ce rapprochement ne peut être qu’un simple deal électoral et électoraliste sous peine de décrédibiliser un peu plus ces partis centristes qui ont perdu une grande partie de la confiance des Français et, surtout, de leurs électeurs ces dernières années de par leur programme et leur stratégie politiques quasi-illisibles.

    Or, de l’aveu même des responsables de ces formations, une réunion aurait comme avantage, avant même de gagner des voix et des sièges, de ne pas en perdre…

    François Bayrou et son Mouvement démocrate sont incapables de redresser la barre alors que Jean-Louis Borloo et l’UDI sont à la peine pour faire entendre leur voix et l’imposer comme centriste.

    Si les discussions entre les deux bords se bornent à «donne-moi ta crédibilité, je te donne mes voix», alors cette cuisine électorale sera, à terme, plus désastreuse que la désunion actuelle et une supercherie que les électeurs seraient en droit de sanctionner durement.

    Que la plateforme électorale ou le projet politique commun que les partis centristes peuvent dégager de leurs négociations à venir – si elles ont lieu – soient plus ou moins proche du Centrisme sera un autre challenge pour faire vivre ce dernier au niveau électoral et non pas comme pensée politique – celle-ci existant en-dehors même d’une représentation électorale.

    Mais, pour mériter un label du genre «centristes authentiques», le Mouvement démocrate et l’UDI ne doivent pas oublier que c’est un contresens de prétendre que le Centre serait «naturellement» à droite, de droite ou même un allié «naturel» de la Droite, ce que Jean-Louis Borloo demande à François Bayrou avec insistance.

    J’ai déjà eu, à de nombreuses reprises, à répondre à ces inepties proférées, à la fois, par des gens de la Droite qui veulent capter les voix centristes et par des gens de la Gauche qui tentent de diaboliser les partis centristes afin de récupérer un électorat de centre-gauche tenté par le vote en leur faveur.

    De même, on nous explique que bipolarisation politique oblige, les centristes doivent choisir leur camp et que celui-ci est à droite dont ils sont plus proches

    Cette autre ineptie est parfois reprise par les gens du Centre qui, ainsi, tentent de légitimer leur opportunisme politique.

    Si c’était le cas, il faudra donc nous expliquer pourquoi, par exemple, la très grande majorité des centristes américains se trouvent aujourd’hui à l’intérieur du Parti démocrate plutôt catalogué à gauche…

    Plus sérieusement, que le Centre choisisse une alliance à Droite ou à Gauche, celle-ci ne peut être, fort heureusement, que conjoncturelle.

    Si ce n’était pas le cas, le Centre n’existerait pas comme lieu politique.

    Plus, ce qui définit le Centre n’est pas la Droite ou la Gauche mais le Centrisme.

    Et ceux qui, au centre de l’échiquier politique, font tout pour brouiller les cartes dans ce domaine en faveur de leur destin politicien n’ont de centriste que le nom.

    Quoiqu’il arrive, que ceux qui croient que le Centrisme est la solution ne désespèrent pas, il continuera à exister même trahi ou bafoué.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • La démocratie est un combat

    Faut-il ou non intervenir en Syrie? Comment se comporter face à l’autocrate Poutine et au régime communiste chinois? Quelle est la meilleure façon de protéger la liberté?

    Autant de questions qui se sont entrechoquées ces derniers mois que ce soit avec les combats en Syrie, les affrontements en Egypte, les fuites sur les pratiques de la NSA aux Etats-Unis, les provocations russes contre les gays et le soutien du régime aux dictateurs de tous poils sur fond de reprise en main intérieure, le tour de vis chinois depuis l’arrivée de Xi Jinping qui se réfère à Marx et, surtout, à Mao en lui rendant des hommages appuyés et répétés, souhaitant marcher dans ses pas.

    Les démocraties sont donc, une fois de plus, devant des dilemmes importants.

    Le président syrien, comme son père avant lui, tue ses concitoyens avec du gaz sarin, les Frères musulmans et l’armée égyptienne rivalisent d’intolérance, les écoutes américaines mettent en émoi une partie du monde qui place la liberté au-dessus de la sécurité, les agissements du président russe nous rappelle tous les jours qu’il a été formé par le KGB dont on pouvait comparer les pratiques lors de la guerre froide à la tristement célèbre Gestapo et les sombres prédictions des défenseurs chinois de la démocratie sur la personne du nouveau maître de l’Empire du milieu se révèlent malheureusement trop vraies.

    Que faire?

    Se faire tuer pour sauver des enfants syriens? Laisser une dictature quelle qu’elle soit se mettre en place en Egypte? Accepter de perdre de la liberté pour de la sécurité sans être sûr que le deal est exactement celui-là? Continuer à faire comme si Poutine et Xi étaient des gens charmants et fréquentables pendant que leurs opposants soient pourchassés et emprisonnés?

    Les réponses ne sont pas simples et, surtout, ne doivent pas être simplistes.

    Prenons l’exemple syrien. Se lancer dans une guerre totale avec le clan Assad tête baissée serait aussi stupide que de ne rien dire et faire en se lavant les mains de massacres horribles et inacceptables.

    Pourquoi?

    Parce que, dans le premier cas, intervenir alors que  la chute d’Assad aurait de grandes chances de permettre aux intégristes islamistes de mettre le pays sous leur coupe et à en faire une base de l’extrémisme et du terrorisme, faisant en quelque sorte d’avoir sauver les enfants syriens pour que nos enfants soient éventuellement tuer dans de futurs attentats.

    Et, dans le deuxième cas, il est impossible pour toute communauté ayant une conscience de fermer les yeux en prétendant qu’un dictateur a le droit de tuer son peuple, notamment ses enfants, sans vergogne, sans devoir rendre des comptes mais aussi sans porter un coup à l’image de la démocratie, incapable de réagir face à des comportements qui la provoquent dans son essence même.

    Ce dilemme est celui de Barack Obama aujourd’hui. Mais il est celui de toute la communauté internationale, en tout cas de celle qui revendique des valeurs humanistes.

    Même cas de figure ou presque en Egypte où il faut se demander si une organisation, les Frères musulmans, qui s’est battue pendant des décennies contre les valeurs démocratiques et ne les a endossées que parce qu’elle a gagné les élections – et dont la pratique démocratique a laissé à désirer pendant son passage au pouvoir – vaut mieux qu’une armée qui n’a guère prouvé son attachement à ces mêmes valeurs.

    Quant à savoir si nous devons adresser la parole à Poutine et à Xi, la realpolitik répond oui à coup sûr. Mais cela ne doit pas nous empêcher de dire ce que nous pensons de leurs agissements et de tenter toutes les pressions pour les mettre en échec? A voir certains responsables politiques occidentaux faire allégeance à ces deux hommes et à leurs régimes donnent parfois des nausées.

    Comme le montre crûment les révélations d’Edward Snowden sur les pratiques de l’agence de renseignements américaine, la NSA, l’éminente question de savoir où se situe le curseur entre défense de la démocratie, défense des démocraties et intérêt des démocraties n’a pas de solution évidente.

    Pour autant, les précédents devraient inciter à ne pas baisser la garde.

    Ainsi, elle s’est déjà posée lors de la montée en puissance du fascisme et du nazisme entre les deux guerres mondiales puis lors de la guerre froide avec le bloc soviétique avec les résultats que l’on sait.

    Le renoncement face à l’Allemagne nous a plongés dans une guerre à 50 millions de morts alors que l’on aurait pu agir contre Hitler quand il en était encore temps.

    L’affrontement avec les Russes s’est révélé problématique jusqu’à l’implosion de l’URSS, exsangue par ses dépenses militaires démesurées et incapable d’apporter le bien-être à sa population.

    Avec, à la clé, des camps de concentration dans les deux pays.

    Le régime en place à Moscou – comme à Pékin d’ailleurs – est encore largement dominé par une idéologie qui diabolise la liberté qualifiée d’«occidentale».

    Xi Jinping, le nouveau maître du Parti communiste chinois ne parle que de maoïsme, de renforcement de l’armée et des valeurs occidentales erronées et dangereuses mettant en avant un «rêve chinois» qui risque de devenir le cauchemar des démocraties.

    Le ralentissement préoccupant de la croissance chinoise sur fond de corruption, de pollution catastrophique et de menaces de toutes sortes sur le régime va sans aucun doute renforcer, au moins dans un premier temps, les tendances autoritaires de celui-ci.

    Les prisons sont à nouveau pleines d’opposants, internet est de plus en plus contrôlé et censuré, le peuple est invité à se faire moins critique et à suivre la ligne officielle.

    Tout ceci nous amène à cette vérité basique, pure et dure: la démocratie a été, est et restera à jamais un combat quotidien contre des forces qui, de tous les côtés ainsi que de l’intérieur même, travaillent à la rogner, à la dénaturer et, in fine à l’abattre.

    La démocratie américaine est née d’une guerre de libération. Ce sont des révolutions qui ont accouché des valeurs démocratiques françaises. Même le système démocratique britannique a nécessité après la Grande Charte de 1215, une lutte au cours des siècles pour s’établir.

    Ceux qui renoncent à vouloir mener ce combat condamnent la démocratie, d’abord à s’affaiblir puis à disparaître.

    Ils font le jeu des ennemis des valeurs et des principes démocratiques.

    Peut-être que les peuples qui goûtent à un régime démocratique, certes imparfait mais envié par tous ceux qui en sont privés, ne veulent pas ou plus se battre pour le protéger et le faire exister.

    Peut-être qu’ils préfèrent leur sécurité ou tout simplement leur confort quotidien à leur liberté.

    Peut-être qu’ils préfèreraient vivre esclaves que mourir libres.

    Les sondages, généralement, disent le contraire.

    Alors, mettons nos actes en accord avec nos paroles: défendons la démocratie avant qu’on nous défende de le faire.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Faut-il croire à une réunion des centres?

    Après les déclarations enflammées, viennent les précisions nettement plus en retrait. Ainsi, si les partis centristes envisagent une réunion (notons que cela est une constante affirmation de leur part depuis longtemps), ce n’est pas pour tout de suite que cela se concrétisera par un parti unique, ni même avec un projet centriste.

    Et s’il y a liste commune lors des européennes, cela pourrait être avec des personnalités adhérant à un même programme et non entre des partis politiques comme on l’a précisé à l’UDI.

    De même, si refondation il y a, elle n’est pour l’instant qu’un objectif et aucune discussion n’est pour l’instant au calendrier.

    D’autant que les voix dissonantes, n’en déplaise à Jean-Louis Borloo qui les a balayées de manière condescendante, se sont faites jour, et au Mouvement démocrate avec, en particulier, Jean-Luc Bennahmias, et à l’UDI avec Jean-Christophe Lagarde et François Sauvadet.

    Voilà de quoi refroidir les fantasmes qui, ici ou là, ont soudainement, surtout à droite, d’un centre adossé à l’UMP grâce à Jean-Louis Borloo.

    Non pas que la refondation ne soit pas nécessaire, ni même qu’il y ait des convergences, plus, des visions communes entre le Mouvement démocrate et l’UDI.

    Reste que les déclarations de bonnes intentions ne sont pas nouvelles et qu’il faut donc attendre si, cette fois-ci, elles seront suivies par du concret.

    De nombreux précédents plaident encore pour des prises de position qui permettent de baliser le terrain et d’apparaître, d’un côté comme de l’autre, unitaire pour deux alors que les stratégies sont essentiellement de se démarquer l’un de l’autre.

    François Bayrou n’a pas un intérêt personnel à se mettre sous les ordres d’un Jean-Louis Borloo qui, lui, n’a aucun intérêt à faire entrer le loup dans la bergerie.

    Néanmoins, François Bayrou pourrait rebondir s’il parvient à réunir les centristes à son profit et Jean-Louis Borloo donnerait à son projet de parti de centre-droit une consistance qu’il n’est pas encore au rendez-vous.

    Dès lors, en imaginant qu’une liste commune du Centre aux européennes soit mise sur pied, cela ne signifierait pas pour autant une réunion des centristes et peut-être même pas la première pierre d’une refondation de l’espace centriste.

    Il pourrait s’agir d’un «one shot», un acte isolé ayant avant tout une finalité électoraliste afin de ratisser beaucoup plus large pour des partis qui ne sont pas en position de force pour cette élection comme le montrent les sondages actuels.

    Car, en matière d’Europe, il suffira aux deux partis de se mettre d’accord sur de grands principes sans pour autant, par la suite, être obligés de se retrouver dans le même groupe au Parlement de Strasbourg et à Bruxelles.

    En revanche, il n’est pas question actuellement d’un accord pour les municipales avec des listes communes généralisées (même s’il devrait en exister ici ou là mais à l’initiative de la base).

    Le Mouvement tient à son concept d’alliance «à la carte» et l’UDI avec son alliance unique avec l’UMP.

    La réunion des centres aura peut-être lieu un jour mais elle ne semble pas être au programme.

    On peut même affirmer que si c’était le cas, cela ferait immédiatement imploser le Mouvement démocrate et créerait des remous à l’UDI.

    Et Bayrou et Borloo n’en ressortiraient pas forcément gagnants...

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Centre: faire l’union au lieu d’en parler

    Les déclarations récentes de leaders centristes sur une possible union entre leurs partis respectifs semble une bonne nouvelle sauf que celles-ci sont malheureusement toujours aussi peu crédibles et que celle-là à peu de chances de se faire à court terme.

    François Bayrou a ainsi parlé du «grand paradoxe du Centre en France» qui est, selon lui, «la seule famille politique française qui soit éparpillée alors qu'elle n'est pas divisée sur les idées».

    Et Jean-Louis Borloo lui a répondu en estimant qu’il ne voyait pas «ce qui nous sépare» notamment pour les européennes et les municipales «et le reste ça sera la construction d'un projet».

    Bien entendu, cette nouvelle fièvre unioniste qui a pris François Bayrou ou Jean-Louis Borloo est une nécessité électorale si l’on se base sur les mauvais sondages. Un Centre dispersé est voué à l’échec aux prochaines municipales et européennes.

    Pour autant, le Mouvement démocrate et l’UDI ne sont pas, aujourd’hui, sur la même ligne politique et les deux obstacles principaux à une union s’appellent… François Bayrou et Jean-Louis Borloo.

    Quand le premier appelle à une union de la gauche modérée à la droite modérée en passant par le Centre dont il se voit le leader naturel, le second lui demande de rejoindre tout simplement sa confédération, «c’est le dernier qui manque», ainsi que de faire allégeance à la Droite qui, rappelle-t-il, est son seul partenaire.

    Aucun des deux, bien sûr, ne veut se mettre sous la coupe de l’autre.

    Non seulement parce que les deux hommes ne s’apprécient guère depuis la présidentielle de 2002 où Bayrou estime avoir été trahi par Borloo, mais parce qu’également celui qui laissera le leadership à l’autre condamnera sans doute sa carrière et ses ambitions politiques.

    Quant aux positionnements politiques des deux partis, ils sont toujours aussi éloignés, malgré les dires de Jean-Louis Borloo, puisque le Mouvement démocrate souhaite une large union de tous les modérés avec lui en chef d’orchestre et capable de gouverner avec le PS et/ou l’UMP alors que l’UDI s’accroche à son alliance exclusive avec l’UMP.

    Le premier parti joue la carte de l’union nationale. Le deuxième celle de la droite.

    Deux stratégies qui sont impossibles à fondre pour les municipales par exemple où le Mouvement démocrate a décidé des alliances à la carte avec tous les partis sauf les extrêmes alors que l’UDI fera liste commune uniquement avec l’UMP au deuxième tour et souvent dès le premier tour.

    En revanche, des listes communes centristes pour les européennes sont tout à fait dans l’ordre du possible car les convergences de leurs visions sur l’Europe peut permettre la mise au point d’une plateforme électorale minimale qui suffirait pour les constituer.

    Mais que l’on ne s’y trompe pas. En matière de politiques prônées, il y existe encore trop de divergences sur la manière de sortir de la crise et les mesures à prendre.

    Néanmoins, François Bayrou et Jean-Louis Borloo ont raison, il faut une union des partis centristes.

    Cependant, pour la réaliser, François Bayrou et, surtout, Jean-Louis Borloo ne sont pas les mieux placés.

    Dès lors, y parvenir nécessiterait sans doute l’effacement de ces deux leaders mais également celui d’hommes tels qu’Hervé Morin ou Jean Arthuis.

    Ce n’est évidemment pas ce qui est dans les tuyaux actuellement. Au contraire.

    Prôner l’union des partis centristes est même l’opposé de cet effacement puisque, et François Bayrou, et Jean-Louis Borloo, qui savent que cela demeure encore largement de la rhétorique au jour d’aujourd’hui, espèrent renforcer ainsi leurs images de leaders et en retirer des avantages politiques en se montrant unitaires auprès d’un électorat modéré demandeur.

    D’où les chances limitées d’une vraie union.

    Quoiqu’il en soit, il serait intéressant que l’ensemble des partis centristes, sans exclusive et sans préalables, se mettent à une table de négociation et confrontent leurs points de vue respectifs afin de faire un état des lieux de ce qui les rapprochent et de ce qui les éloignent.

    D’un certain côté, si une union des centristes pouvaient avoir lieu lors de des prochaines élections européennes, ce serait une première pierre, certes branlante mais réelle, dans une refondation centriste unitaire.

    Cependant, il ne faut pas se bercer d’illusion. Car même si des listes communes voient le jour, l’intérêt des deux côtés, Mouvement démocrate et UDI, de les constituer est d’abord d’éviter de se prendre une gifle pour ce scrutin qui théoriquement doit bénéficier aux centristes ainsi que de sombrer sans avoir de représentants au Parlement européen.

    Reste que la nécessité de survivre peut être une bonne raison pour, ensuite, approfondir une simple alliance électorale en une union et, enfin, une vraie refondation du Centre.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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