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gauche - Page 14

  • Quand les centristes reparlent d’Union nationale

     

     

     

    Bis repetita. Une fois de plus, les leaders centristes, notamment François Bayrou et Hervé Morin, parlent à mots plus ou moins couverts, voire tout à fait clairement, d’union nationale à mettre en place pour faire face aux problèmes de la France.

     

    On se rappelle que ce fut déjà un des thèmes prioritaires du président du Mouvement démocrate en 2007 (quand il présidait encore l’UDF…). Il semble que cela doive devenir un thème récurrent des partis centristes.

     

    Il faut dire que le consensus est dans les gènes des centristes. Ils sont pour une démocratie apaisée et capable de s’unir sur les grandes questions politiques, économiques, sociales et sociétales.

     

    Mais, plus prosaïquement et dans la cadre de la politique politicienne, c’est aussi leur intérêt actuel. Car le Centre ne semble pas en 2012, tout comme en 2007, pouvoir remporter l’élection présidentielle, ni avoir une majorité de sièges lors des élections législatives. Dès lors, l’union nationale est un moyen de peser politiquement plus que l’on ne vaut électoralement et de se retrouver aux affaires.

     

    Pour autant, comme à chaque fois, cette thématique recèle en elle-même l’affaiblissement d’un message réellement centriste et fait croire que le Centre n’est qu’un point à équidistance de la Droite et de la Gauche, donc que sa vocation est de gouverner avec une moitié des idées de la Droite et une moitié des idées de la Gauche, donc de n’être qu’un avatar d’une union nationale.

     

    Or ceci n’est pas vrai. Le Centrisme est une vraie politique alternative à celles de la Droite et de la Gauche. Et consensus n’est pas union nationale.

     

    D’autant que l’union nationale est un concept un peu flou pour ceux qui la demande. Par exemple, est-on dans la configuration d’une union nationale de tous les partis politiques? Et quand François Bayrou et Hervé Morin parlent de cette union quels sont les partis qu’ils veulent voir dedans? Tous, du Front national à Lutte ouvrière?!

     

    Le problème pour les centristes qui appellent à un gouvernement d’union nationale, c’est, comme nous l’avons dit, qu’ils ne sont pas en mesure de gagner l’élection. Dès lors, cet appel ressemble plutôt à un constat d’échec avant même d’aller devant les électeurs, un appel du pied aux autres formations politiques pour gouverner avec les vainqueurs, quels qu’ils soient.

     

    Une démarche qui risque de ne pas être comprise par les Français, notamment ceux qui préfèrent le vote utile et rejettent l’opportunisme. A quoi bon voter, se disent-ils, pour des candidats qui se dilueront dans une union nationale dont ils ne seront pas les dirigeants? Autant voter pour ceux qui la dirigeront vraiment…

     

    Enfin, l’unanimisme qui est derrière l’idée d’union nationale, quand elle est invoquée à tout bout de champ, n’est pas une vision démocratique. Dans une démocratie républicaine, il y a des visions et des opinions différentes qui se confrontent et s’affrontent pacifiquement dans des arènes publiques et sont adoubées ou rejetées lors des élections des représentants du peuple. Vouloir, à chaque élection gommer les différences sous couvert d’union nationale n’est pas un service à rendre au débat démocratique.

     

    Pour autant, est-on, au jour d’aujourd’hui, dans la configuration d’un appel à l’union nationale? Oui et non.

     

    Oui, si l’on estime que la situation va empirer dans les semaines et les mois à venir et que, la seule manière de prendre des décisions difficiles politiquement, c’est-à-dire hautement impopulaires, pour sauver le pays, est d’ya associer tous les partis politiques.

     

    Non si l’on analyse la situation actuelle, difficile mais pas catastrophique où des décisions doivent être prises rapidement mais sans pour autant brider le débat politique ou, pire, laisser aux seuls extrêmes le rôle d’opposition. Car, demain, si l’UMP, le PS et les partis centristes forment une union nationale, gageons que l’extrême-droite et l’extrême-gauche en tireront rapidement profit.

     

    Ce qui n’empêche pas, dans ce dernier cas de figure, que certaines mesures importantes soient votées par la Droite, la Gauche et le Centre. Cela s’appelle la responsabilité politique, non l’union nationale.

     

    L’union nationale est utile et se justifie dans la cadre d’une crise d’une extrême gravité comme une guerre ou une dépression économique profonde. Nous n’en sommes pas encore là, fort heureusement. Sinon, elle n’est qu’une manière de brider le débat démocratique.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Au-delà des échéances électorales, le Centrisme ne peut pas mourir

     

     


     

    Aristote et Confucius en furent les penseurs précurseurs, le Centrisme ne pourra jamais mourir et, ce, malgré les tentatives de le dévoyer, de le compromettre, de l’arrimer à la Droite ou à la Gauche et l’inanité… de nombre de leaders centristes.

     

    Si les prémisses de la pensée centriste existent dans des textes si anciens et si fondamentaux pour la pensée humaine, c’est que les valeurs portées par le Centre et le Centrisme sont d’une évidence et d’une profondeur qui ont traversé le temps.

     

    L’Humanité sait bien par son expérience et par les valeurs qu’elle veut défendre qu’une politique consensuelle, équilibrée, qui travaille pour tous afin de permettre à chacun de vivre la meilleure vie possible est la solution et qui est portée par le Centrisme, demeurera la référence quoiqu’il arrive face aux idéologies extrêmes de l’exclusion, de l’affrontement, des clientélismes et des fausses promesses.

     

    Cependant, le Centrisme – qui ne s’appelait évidemment pas ainsi dans l’antiquité même si l’on utilisait le mot «centre» comme Cicéron, par exemple – est également une pensée jeune car elle est la fille de la démocratie. Une vision de «juste milieu», à équidistance du conservatisme anquilosant et du progressisme aventureux, voit le jour dès l’indépendance des Etats-Unis et de sa révolution démocratique puis dès la première assemblée constituante lors de la Révolution française où le groupe des modérés est, de loin, le plus important, se battant alors pour un système «à l’anglaise», d’une monarchie constitutionnelle, voulant pérenniser les acquis de 1789 et se méfiant des ultraroyalistes et des révolutionnaires extrémistes.

     

    Le corpus actuel de la pensée centriste du XXI° siècle ne s’est pas fossilisé, bien au contraire. Ces derniers cent ans, il s’est nettement enrichi avec l’appropriation par le Centre des idées du social-libéralisme ou de la démocratie chrétienne, entre autres.

     

    Ce rappel permet de voir que le Centrisme a traversé l’Histoire toujours animé de la même volonté: réunir les humains mais des humains libres, responsables et capables de prendre leurs destins communs et individuels en main.

     

    C’est en cela que le Centrisme ne pourra jamais mourir car il porte en lui l’idéal de chacun, de pouvoir concilier sa vie et les promesses qu’elle peut lui offrir, tout en bâtissant des communautés en cercles concentriques (familial, amical, professionnel, du quartier, de la ville, du pays, du monde) où il peut être libre, solidaire, tolérant dans le respect et la responsabilité.

     

    Alors, les prochaines échéances électorales pourront être ici ou là et, notamment pour les prochaines présidentielles françaises, décevantes, voire désastreuses, le Centrisme ne sera pas rayé de la carte pour autant.

     

    Et ce, malgré les attaques de ses adversaires, bien aidés en cela par les chamailleries centristes. Car, ne nous méprenons pas sur les différences entre les centristes. Elles sont, non seulement normales, mais souhaitables Le Centre accueille des hommes et des femmes libres. En cela, il ne peut et ne pourra jamais être monolithique (ce qui n’empêche pas son possible rassemblement autour de valeurs et de principes forts). Pour autant, les querelles mesquines de personnes et les fausses oppositions pour s’affirmer face à l’autre, sont autant d’armes contre le Centrisme. Quoiqu’il en soit, ce dernier continuera son chemin et à éclairer celui de l’Humanité. Ce n’est pas si mal que ça…

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • La «majorité centrale» a des accents plus gaulliens que centristes


    Il est toujours intéressant d’écouter ceux qui ne sont pas du même bord que vous. En l’occurrence, Daniel Garrigue, l’ancien porte-parole de Dominique de Villepin et toujours député UMP, qui vient d’appeler à voter pour François Bayrou. Selon lui, le positionnement «central» du leader du Mouvement démocrate montre qu’il n’est pas centriste.

    Voilà qui est intéressant au-delà d’une dialectique quelque peu tirée par les cheveux si l’on se fie uniquement aux définitions du dictionnaire.

    Cela dit, entre ces définitions et les subtilités d’un positionnement politique, il y a, souvent, un abime…

    Et, effectivement, le thème de la «majorité centrale» de François Bayrou nous renvoie, comme il l’a déjà été indiqué ici, plus à une sorte d’union nationale ou, à une idée gaullienne qu’à un positionnement centriste.

    Car si le Général de Gaulle n’était pas centriste (il avait été démocrate-chrétien avant la Deuxième guerre mondiale mais ne l’était plus depuis longtemps quand il accéda au pouvoir en 1958, et il n’aimait guère les centristes), il se voulait, en revanche, un rassembleur en étant au-dessus des partis, c’est-à-dire dans une sorte de centralité attrape-tout.

    Rappelons pour la énième fois, que le Centre n’est pas central, qu’il n’est pas juste milieu. De même, le Centrisme qui ne ressort surtout pas d’un positionnement idéologique à équidistance entre la Gauche et la Droite, n’est pas centralité, ni un mélange plus ou moins subtil d’idées venues de droite et de gauche. En cela, la majorité centrale n’est pas centriste.

    Il faut se rappeler, également, que le Général de Gaulle voulait rassembler tout ce qu’il y avait entre les extrêmes. Selon lui, entre les Gaullistes et les Communistes, il n’y avait rien (à son époque, l’extrême-droite n’était qu’une bande groupusculaire).

    La volonté de rassembler tout ce qui se trouve du centre-gauche au centre-droit de Bayrou n’est donc pas très éloigné de la stratégie gaullienne si l’on songe que cela regroupe une grande partie du Parti socialiste et une grande partie de l’UMP.

    Les clins d’œil à Dominique de Villepin, à Manuel Valls et à quelques autres procèdent de celle-ci.

    François Bayrou, qui se voit en un Mitterrand gaullien (Mitterrand pour le parcours politique, de Gaulle pour la rencontre avec le peuple français), a décidé de se positionner de cette manière pour deux raisons.

    La première est qu’il croit en son destin présidentiel (même si seulement 18% des Français sont d’accord avec lui selon un récent sondage). Et celui-ci, selon la mythologie entretenue, est la rencontre d’une personne avec un peuple (sauf qu’aucun candidat sans un parti fort et structuré n’a pu remporter la présidentielle, pas même Valéry Giscard d’Estaing qui avait ses Républicains indépendants). Du coup, il faut se présenter comme un rassembleur.

    La deuxième est… qu’il ne peut pas faire autrement! Au jour d’aujourd’hui, son parti, le Mouvement démocrate, compte pour pas grand-chose électoralement parlant, et il ne peut s’appuyer sur lui pour en faire une machine à gagner la présidentielle.

    De même, il ne peut pas utiliser la stratégie de rassembler son camp au premier tour et les Français au second afin de se qualifier pour le second tour, au vu des résultats électoraux du MoDem et .à l’inverse de Nicolas Sarkozy, de François Hollande et même de Marine Le Pen.

    Dès lors, il doit se reposer uniquement sur un mouvement d’opinion en sa faveur qu’il doit construire et faire en sorte qu’il soit le plus large possible.

    Comme ce qu’il avait fait en 2007 où il avait choisi le thème de l’union nationale pour les mêmes raisons (même si, à l’époque, il avait une machine, l’UDF, malgré tout plus consistante).

    Union nationale et majorité centrale, même combat!

    Reste à savoir s’il sera capable de faire prendre la mayonnaise. A six mois de la présidentielle, ce n’est pas encore le cas.

    Pour les centristes, se posent donc la question de savoir si François Bayrou est leur candidat ou non. La réponse définitive sera apportée par ses propos et son positionnement lors de la campagne.

    Il se peut qu’il ne le soit pas mais qu’il demeure, malgré tout, celui qui sera le plus proche du projet politique du Centre. Cela lui permettra, sans doute, d’être celui des centristes…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Et maintenant?


    A sept mois de l’élection présidentielle mais aussi, il ne faut pas l’oublier, des élections législatives, quel est l’avenir du Centre pour ses deux rendez-vous politiques capitaux pour le pays?

    Au lieu de s’éclaircir, il s’est assombri… dans une certaine clarté!

    La clarté, c’est, bien entendu, une situation plus simple avec un candidat au centre qui semble au-dessus des autres et qui bénéficie d’une certaine légitimité. On veut parler, évidemment, de François Bayrou, depuis le retrait piteux de Jean-Louis Borloo.

    Mais cette clarté est toute relative puisqu’il y a toujours pléthore de micro-candidats qui veulent occuper l’espace central. Au premier rang de ceux-ci, il y a l’ancien lieutenant de Bayrou, Hervé Morin, qui a repris du poil de la bête depuis le renoncement de son associé et néanmoins adversaire, Borloo.

    Reste que lorsqu’il apparaissait dans les sondages, il ne dépassait guère les 2%. C’est en cela qu’il est encore un micro-candidat. Mais aussi parce qu’il n’a pas le soutien de tout son parti (notamment de tous ceux, nombreux, qui lui avaient préféré le président du Parti radical comme candidat).

    Derrière lui, Villepin pointe encore le bout de son nez (et, d’ailleurs, dans les sondages, il a toujours été plus haut que Morin). Bien entendu, nous le redisons, c’est une supercherie d’un homme de droite et nationaliste de vouloir se positionner au centre. Mais, franchement, est-ce beaucoup plus scandaleux que la tentative de phagocyter l’espace centriste à son profit par Jean-Louis Borloo, avec ses troupes qui avaient supporté sans sourciller Nicolas Sarkozy pendant quatre ans à l’intérieur du parti présidentiel?!

    On voit encore poindre Christine Boutin qui, si elle n’est pas centriste est, sans doute, moins éloignée de celui-ci que Villepin. Son engagement à la droite de la démocrate-chrétienne est une constante et elle porte avec elle certaines valeurs du Centre.

    Et puis il y a Corinne Lepage qui a vu dans le retrait de Borloo une belle opportunité de porter le flambeau d’une vision modérée de l’écologie. Est-elle pour autant une centriste? Ayant navigué du côté de la gauche modérée du temps de son engagement au Mouvement démocrate, on serait tenté den douter. Mais alors, on douterait également du recentrage de François Bayrou!

    Peut-être que d’autres candidats se déclareront dans les semaines à venir.

    La question est, qu’est-ce que cela va apporter au Centre?

    La réponse est simple, rien.

    Non pas que les personnes citées plus haut et les potentiels candidats qui pourraient encore sortir du bois n’ont aucun intérêt ou n’ont rien à dire. Cependant, ils continuent à encombrer l’espace centriste, à le morceler et à le rendre incompréhensible pour les électeurs.

    Pour l’instant, François Bayrou est celui qui a le plus de chance de faire un score honorable. Ce sera peut-être le cas d’un autre prétendant centriste (Hervé Morin?). Mais, il n’y a pas d’espace suffisant pour trois, quatre ou plus candidats se réclamant du Centre.

    D’autant qu’aucun d’eux, Bayrou compris, n’a une chance, actuellement, de se qualifier pour le second tour de la présidentielle. Il s’agit donc de se présenter pour faire exister les idées centristes, pour porter les valeurs du Centrisme et pour négocier au mieux un contrat de gouvernement avec la Droite ou la Gauche et de préparer les élections législatives.

    Néanmoins, le morcellement centriste assombri totalement cette ambition de pouvoir peser sur l’élection présidentielle et de permettre au Centre de négocier en position de force une alliance et un soutien contre une présence solide et substantielle dans le gouvernement qui sera mis en place après les présidentielles et les législatives.

    Si le Centre a une carte à jouer en 2012, c’est en se présentant uni aux deux élections. Sans écarter totalement la possibilité que son candidat puisse se retrouver en troisième position à l’issu du premier tour de la présidentielle, voire, en deuxième position, l’important est de montrer que le courant centriste a un projet pour la France et des équipes pour le mettre en œuvre. Cela permettra de peser politiquement sur le futur du pays.

    Pour que cela se réalise, il faudrait un peu de responsabilité de la part des leaders centristes. Et c’est bien pour cela, aussi, que l’avenir du Centre est bien sombre…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Des «centristes» à la pelle, en veux-tu, en voilà!


    Le Centre est déjà bien embouteillé par ceux qui ont une certaine légitimité à s’y trouver. Mais cet embouteillage risque de devenir un vrai bouchon au fur et à mesure que les présidentielle se rapprochent.

    Résumons.

    On avait le Nouveau centre, le Mouvement démocrate, l’Arés (Parti radical + Nouveau centre) et quelques groupuscules dont l’Alliance centriste qui est celui qui surnage parmi d’autres. Et un vague rassemblement d’anciens UDF à l’intérieur de l’UMP.

    Nicolas Sarkozy n’est pas loin de se dire centriste ainsi que François Hollande. En tout cas, leurs affidés ne s’en privent pas comme Gérard Collomb, le maire de Lyon et supporter d’Hollande qui prône l’alliance entre socialistes et centristes. Ou comme Jean Léonetti et Marc Laffineur, nouveaux ministres de Sarkozy, qui, en bons soldats, veulent créer, à l’intérieur de l’UMP, un pôle «humaniste et centriste» sous le parrainage de Jean-Pierre Raffarin (Pierre Méhaignerie appréciera!).

    Et puis, il y a Ségolène Royal, Dominique de Villepin, Jean-Michel Baylet et son alliance Radicaux de gauche-Génération écologie ainsi que la Gauche moderne.

    Bon, nous en oublions certainement un certain nombre (qu’ils poussent un soupir de soulagement…). Mais arrêtons-nous là, le bol est déjà bien rempli!

    Si l’on touille tout cela, nous obtenons une salade bien peu digeste... Surtout, les Français risquent de ne pas savoir ce qu’ils mangent (c’est peut-être ça, le but!).

    Un certain respect des politiques envers la démocratie et leurs électeurs seraient le bienvenu en la matière. Il faut que l’offre aux prochaines échéances électorales soit claire et permette un choix tout aussi clair.

    Ici, on se croirait plutôt dans un centre commercial où chacun fait son offre promotionnelle avec une multitude de slogans, tous racoleurs et quelques uns mensongers.

    Sans trop y croire, lançons un appel à la dignité…

    Les adversaires du Centre disent souvent que l’opportunisme est une déviation du Centre. Mais, on voit que la Droite et la Gauche n’ont pas de leçon à lui donner en la matière.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Bayrou, son projet, ses ambitions et le Centrisme

    Le François Bayrou de 2012 devrait se caractériser, selon ses propos dans les médias, par un recentrage (que l’on espère sincère), de bonnes idées et des valeurs essentielles. Mais tout cela pourrait ne servir à rien car sa stratégie demeure très aléatoire et son hubris - malgré sa repentance après les résultats électoraux calamiteux de son parti – est toujours prégnant et pourrait causer sa perte.

    D’autant que s’il ne parvient pas à s’imposer l’année prochaine, son avenir politique, en tout cas, son futur présidentiel risque d’être définitivement de l’histoire ancienne.

    Le Centre, c’est un humanisme intégral qui fait de la personne (l’individu responsable, doté de droits et de devoirs, dans une société solidaire au lien social solide) l’alpha et l’oméga de toute politique. François Bayrou croit, sans conteste, à ces valeurs centristes essentielles que sont la liberté, la solidarité, la tolérance et le respect.

    - Le Centre est indépendant et doit absolument le demeurer (ou le redevenir…). François Bayrou défend cette indépendance incontournable et non-négociable si les centristes veulent réellement porter leurs valeurs et leur projet afin de les faire triompher.

    - Le Centre doit rassembler autour de lui et non être une simple force d’appoint soit de la Gauche, soit de la Droite. François Bayrou est sur cette ligne, la bonne et la seule capable de mettre en place une vraie politique équilibrée dont la France a besoin dans une Europe unie et afin qu’elle ait toute sa place dans une mondialisation qu’il serait suicidaire de nier et de rejeter.

    - Le Centre doit proposer un projet politique responsable, innovant et visionnaire. François Bayrou n’en est pas très loin.

    Mais si son obsession d’un système éducatif performant et rénové est à mettre à son crédit, sa volonté de réindustrialiser la France à tous prix est beaucoup plus contestable, surtout, bien moins atteignable que l’investissement dans les nouvelles activités (qu’elles soient dans l’agro-alimentaire, l’industrie ou les services), l’innovation et la création. On peut certes récupérer un certain nombre d’activités délocalisées (et il ne faut pas s’en priver) mais, d’une part, toutes les activités ne sont pas intéressantes à récupérer et d’autre part, beaucoup ne le seront jamais. Et puis, comment imaginer que les Français soient prêts à payer des produits beaucoup plus chers pour cause de relocalisation alors même que leur pouvoir d'achat s'est effrité?!

    Quant à son obsession de l’équilibre budgétaire, il a mis de l’eau dans son vin, sachant que s’il défend la «règle d’or» (qu’il aurait voulu plus contraignante) et des coupes budgétaires importantes, il sait aussi que la politique qu’il veut mettre en place nécessite des mesures qui ont un coût. Notamment celle qu’il prône, cette aide nécessaire aux PME pourvoyeuses d’emplois et de richesse nationale.

    - Le Centre n’est pas un positionnement de circonstance. On aimerait dire que François Bayrou le pense mais on n’en est pas sûr. Son éloignement de la galaxie centriste de 2007 à 2010 ne plaide pas en faveur de la sincérité de ses serments de fidélité récents.

    - Le Centre, selon Bayrou, gagnera tout seul en rameutant autour de lui et de l’homme providentiel (a.k. François Bayrou himself) permettant de créer une improbable «union nationale» (2007) ou une tout aussi improbable «majorité centrale» (2011) réunissant de Dominique de Villepin à Ségolène Royal en passant par Jean-Louis Borloo, Hervé Morin ou Emmanuel Valls.

    François Bayrou veut faire croire qu’il croit dur comme fer à ce rassemblement sans queue ni tête mais qui lui permet de montrer qu’arithmétiquement sa stratégie est réalisable... Ce qui est une erreur voire une faute politique en analysant les forces politiques de la France, actuellement. Sauf à espérer secrètement que le pays ne plonge dans une crise majeure, extrêmement grave pour la démocratie et son avenir, rabattant les cartes et imposant des unions, ce qu’aucun responsable politique digne de ce nom ne peut espérer afin de booster son propre destin présidentiel…

    La bonne stratégie, c’est se battre pour ses idées, sa vision, son projet politiques et nouer, si nécessaire (et ça l’est), les alliances pour gouverner en imposant la plupart de ses vues si l’on est le partenaire le plus fort, en imposant des mesures emblématiques si l’on est le partenaire du plus fort.

    Au jour d’aujourd’hui, François Bayrou doit d’abord convaincre qu’il a l’étoffe d’un présidentiable crédible et que son projet politique permet de faire face aux défis actuels en matière économique, sociale, sociétale et internationale. S’il est en tête des intentions de vote ou s’il est dans le duo du second tour de la présidentielle, les rapprochements se feront par rapport à sa crédibilité personnelle et politique et non sur un concept fumeux.

    Enfin, on ne peut s’empêcher en lisant et en écoutant les propos de François Bayrou de lui demander de cesser de jouer au moralisateur en chef qui distribue les bons points de vertu. Le sage sait bien qu’il faut d’abord commencer par soi-même avant d’accabler les autres.

    Qu’il se rappelle que l’hubris a fait disparaître des civilisations comme l’expliquait le grand historien américain Arnold Toynbee et a détruit des destins personnels…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Une situation propice à un gouvernement centriste?


    Nous ne savons pas encore si nous sommes à l’aube d’une nouvelle récession avec une crise en «double dip» ou en W, comme on préfère (après la récession de 2008-2009, une phase de retour de la croissance entre 2010 et 2011 avant une nouvelle récession dans les semaines ou les mois qui viennent).

    Les derniers développements des déficits publics abyssaux avec une dette qui n’est plus maîtrisée (mais encore maîtrisable si l’on si prend maintenant), des bourses déboussolées et paniquées, un commerce extérieur de plus en plus dans le rouge, un chômage qui ne parvient pas à baisser et une croissance qui retourne dans l’atonie (0% en France au cours du deuxième trimestre!) semblent indiquer, malgré tout, que l’on s’en rapproche sauf miracle.

    Ce qu’il y a d’intéressant dans la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, c’est que les solutions proposées par la Droite et la Gauche ont failli. Ni une fiscalité basse pour les riches, ni un plan de dépenses publiques fortes n’ont permis à aucun pays de sortir de la crise dans les pays européens et aux Etats-Unis.

    Et si les dépenses publiques ont permis à la Chine de ne pas perdre sa croissance, c’est avant tout parce que la situation du pays était plus saine et que ses finances publiques pouvaient mieux le supporter grâce à l’énorme excédent de ses réserves de change accumulées ces trente dernières années. Pour autant, ce maintien d’un taux de croissance autour des 8%-10% s’est fait sur le dos des citoyens dont le pouvoir d’achat souffre en ce moment d’un taux d’inflation record.

    Pour en revenir à la France et à l’Europe, l’heure est à la responsabilité et aux réformes, les deux thèmes de prédilection d’une politique économique, financière et sociale que prône le Centrisme depuis toujours et, encore plus, actuellement. Une politique qui implique une des qualités essentielles que devraient posséder tout gouvernant: le courage.

    Responsabilité car il est plus que temps de tourner le dos au clientélisme et à la démagogie par la poursuite de déficits publics qui ont permis de ne pas prendre de décisions douloureuses pour la population et, en retour, peu populaires pour les politiques.

    Réforme car il est encore plus que temps de mettre en place une vraie société équilibrée où chacun doit contribuer à l’effort tout en sachant qu’il est pris en compte et respecté par celle-ci.

    Courage car mettre en route des réformes difficiles avec responsabilité et sans fléchir ne sera pas de tout repos. Il se peut même que les résultats positifs de cette politique ne bénéficient qu’à ceux qui viendront après que les réformateurs responsables et courageux aient quitté le pouvoir.

    L’Etat providence doit faire l’objet d’un audit tant approfondi que dénué de toute idéologie. La fiscalité doit être adaptée à la donne actuelle avec comme principes directionnels d’être plus juste et plus efficace. Entre autres.

    Néanmoins, si l’on comprend bien qu’un gouvernement centriste serait à même de s’attaquer aux problèmes difficiles qui se présentent au pays, les Français sont-ils prêts à jouer le jeu de la responsabilité et de la réforme nécessaires? Le monde politique est-il prêt, lui aussi, à ne pas être dans la fuite en avant désespérée qui va conduire la nation au fond du précipice en cessant ses postures démagogues et irresponsables?

    Deux questions essentielles auxquelles il faut répondre le plus vite possible. Car s’il est grand temps d’agir, le temps, lui, ne nous attendra pas.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Barack Obama, cet indécrottable centriste


    Les attaques contre Barack Obama après le compromis sur le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis, voté, in extremis, par les Républicains et les Démocrates au Congrès ont été d’une rare violence. Et elles sont venues des deux bords de l’échiquier politique.

    Voilà un type faible, un homme politique inconsistant qui ne fait pas le poids, qui recherche obsessionnellement le consensus, qui ne veut pas prendre de risques, qui n’est pas capable de prendre des décisions difficiles et tranchées, qui n’est décidemment pas le «commandant en chef» dont la plus grande puissance mondiale a besoin. Un centriste, quoi!

    Le gros mot est lâché. Que ce soit aux Etats-Unis où les gens de gauche s’étranglent de colère devant ce renégat et les gens de droite se gaussent de ce président transparent. Que ce soit en Europe où ces mêmes gens de gauche se sentent trahis et les gens de droite découvrent un leader qui n’est pas le «leader du monde libre» à la mode Reagan ou à la mode George W Bush.

    Oui, Barack Obama est un centriste. Et, non seulement, il le revendique mais, en plus, il agit en tant que tel. Inconcevable!

    Cette «manie» centriste comme l’appelle le mensuel français proche de l’extrême-gauche, Le Monde diplomatique, le perdra, annonce tous les analystes et experts qui ont la particularité de se tromper nettement plus souvent que Paul Le Poulpe mais qui ont oublié une chose fondamentale… Barack Obama n’a jamais dit qu’il était autre chose qu’un homme du Centre et il s’est toujours présenté comme tel devant les électeurs en 2008.

    Et ce centriste, qui est voué aux gémonies depuis son accession au pouvoir par les gens de gauche et de droite (n’oublions pas les attaques outrancières dont il est victime depuis son élection), est pourtant celui qui, en à peine deux ans, a le plus réformé son pays de tous les présidents des Etats-Unis. De la réforme de l’assurance-santé à la réforme du système financier, il a accompli un travail législatif qui n’avait jamais été réalisé jusqu’à présent, même pas par Franklin Roosevelt et son New Deal ou Lyndon Johnson et sa Great Society.

    Il a mis en place le plan de sauvetage de l’économie («stimulus paackage») le plus important jamais vu dans le monde au moment où la «Great Recession» de 2008-2009 s’est abattue sur les Etats-Unis et le monde entier. Un plan qui, selon tous les économistes sérieux, a empêché le naufrage du pays même s’il n’a pas réussi à faire repartir la machine économique autant qu’espéré.

    En outre, il a mené, dans l’ombre la traque réussie d’Ossama Ben Laden qui a été tué lors d’un raid au Pakistan. Il est venu en aide à l’industrie automobile, pourvoyeuse d’emplois, qu’il a sauvé de la disparition. Il a mis fin à la ségrégation des homosexuels dans l’armée américaine. Il a presque terminé la guerre en Irak et va rapatrier une bonne partie des soldats américains d’Afghanistan. Il a nommé le premier représentant de la communauté hispanique à la Cour Suprême, Sonia Sotomayor, etc.

    Durant la première année de son mandat, sur les 502 promesses qu’il avait faites lors de sa campagne, Barack Obama en a réalisées 91 et a fait des progrès sur 285 autres selon le site PolitiFact.com.

    Pour un faible qui ne sait pas prendre de décisions, on repassera!

    Néanmoins, il est vrai qu’il existe une vraie incompréhension de qui est le «vrai» Barack Obama par une partie de la population américaine notamment pour nombre de gens qui ont voté pour lui en 2008. Ils n’ont pas compris ce qu’était le changement qu’il proposait alors, croyant qu’il allait révolutionner le pays ou, tout au moins, qu’il allait agir dans le sens qu’ils voulaient qu’il agisse.

    Ceci est dû, en partie, à la campagne du candidat Obama à la Maison Blanche et aux slogans qu’il a utilisés. Il avait ainsi joué intelligemment de ceux-ci en ne se présentant pas comme le vecteur principal de sa propre campagne mais en faisant que ce soit le «changement» («Change, we can beleive in») qui le soit. Un changement que chacun pouvait s’approprier pour en voir ce qu’il désirait («Yes, we can!»).

    Du coup, cette campagne, aussi géniale fut-elle en termes de communication, portait en germe cette incompréhension puis cette déception perceptibles chez de nombreux Américains.

    Pour autant, David Axelrod, le principal conseiller de Barack Obama, a toujours expliqué que le changement prôné par ce dernier s’appuyait sur trois piliers identifiables: réunir le pays, revitaliser le «bipartisan government» à Washington afin de donner une large place au consensus et lutter contre les intérêts particuliers. Un changement centriste.

    N’oublions pas, non plus, que, dans ses discours et ses déclarations, Obama est demeuré proche de sa vision de la politique et de celle des Etats-Unis, sans essayer de tromper qui que ce soit sur ses objectifs.

    Il a toujours professé une vision centriste de la politique, de l’économie et du rêve américain qu’il se proposait de revitaliser.

    En même temps, il a été pris dans la tourmente de la crise économique venue des inconséquences de son prédécesseur. Et l’on peut dire que Barack Obama, en décidant de s’attaquer sans attendre à cette crise dès la fin de 2008, a pris ses fonctions bien avant le terme de la présidence de George W Bush et de sa propre intronisation le 20 janvier 2009, endossant par là-même, les erreurs de ce dernier qui lui sont imputées aujourd’hui par de nombreux Américains qui, s’ils voient bien en lui celui qui a pris les décisions difficiles pour éviter que le pays ne plonge dans une crise encore plus profonde que celle de 1929 au moment où celle-ci se mettait en place, voient aussi en lui celui qui a pris les premières mesures controversées alors que celles-ci viennent de l’Administration Bush (comme le plan Paulson de sauvetage des banques) et que la crise a bien commencé sous le gouvernement de cette dernière (la crise des subprimes et le naufrage de ces mêmes banques qui s’en est suivi et qui étaient responsables de celle-ci).

    Barack Obama n’est pas le messie, ni de près, ni de loin, venu sauver les Etats-Unis de tous les maux comme l’a espéré une grande partie du peuple américain, même beaucoup de ceux qui n’ont pas voté pour lui.

    Cet investissement démesuré dans un homme qui pouvait symboliser la repentance des pêchers passés (l’esclavagisme et le racisme endémique du Sud) et, en même temps, le renouveau du rêve américain avec le retour de la grandeur et de l’opulence passées du pays, le tout dans une pureté morale aux idéaux professés depuis l’indépendance, ne pouvait que se fracasser devant la réalité de l’Amérique et du monde actuels.

    Une réalité que Barack Obama n’a jamais niée, bien au contraire. Pour lui, il était essentiel de faire prendre conscience aux Américains, du monde dans lequel ils vivent afin de pouvoir mettre en place les réformes responsables dont le pays a un urgent besoin.

    Réalisme, réformisme, responsabilité, pragmatisme, consensualisme sont les termes qui définissent sa gouvernance. Autant de termes d’une politique centriste. Autant de termes qui sont à l’opposé de ceux utilisés par les politiciens de droite et de gauche. Autant de termes qui ne vont pas de pair avec leurs clientélismes politiques destructeurs. Autant de termes qui, malheureusement, peuvent aussi plomber une popularité et même faire perdre une élection…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Des électeurs centristes et du double repositionnement politique


    Avant chaque élection, c’est le temps du repositionnement. Tout d’abord, les partis et les élus de droite se repositionnent à droite et les partis et les élus de gauche se repositionnent à gauche. Il leur faut bien se rappeler au bon souvenir de leurs clientèles respectives déçues de leurs «trahisons» systématiques des promesses intenables qu’ils ont faites à leurs électeurs.

    Cette transhumance politique est un acte éprouvé qui permet de prouver sa pureté idéologique et tenter d’effacer toutes les décisions, tous les votes, toutes les déclarations qui n’ont pas été «dans la ligne» depuis le dernier rendez-vous électoral et qui ont fortement mécontenté les électeurs les plus militants, avec un discours sans nuance, formaté pour plaire uniquement à son camp.

    Ce processus traditionnel est une des causes principales du dégoût de la politique de nombreux citoyens qui, à raison, pensent qu’on les prend pour des imbéciles ou de simples bulletins de vote sans cerveaux!

    Mais il ne s’agit que de la première phase de ce repositionnement démagogique. Car ce dernier est, à la fois, double et à double-détente.

    Après le repositionnement idéologique en début de campagne, vient le repositionnement électoraliste vers la fin de celle-ci. Il convient alors de faire un pas au centre pour envoyer un signal à tous les électeurs modérés afin de les rassurer après la phraséologie partisane avec ce message, «ne croyez pas que nous sommes des extrémistes, c’est simplement une posture». Un message insultant aussi bien pour ceux à qui s’adresse le premier repositionnement que le second…

    Mais qu’importe puisqu’une élection se gagne au centre dans toutes les démocraties.

    On comprend bien que la Droite et la Gauche doivent se plier systématiquement à cet exercice démagogique et à l’éthique pour le moins discutable.

    Le Centre, lui, n’en a pas besoin.

    Et les électeurs centristes qui croient aux valeurs du centrisme ne devraient pas tomber dans le panneau.

    Le Centre n’a pas besoin, ni idéologiquement, ni démagogiquement, de s’ajuster pour rameuter ses électeurs et tromper ceux de droite et de gauche.

    Dans sa vision de juste équilibre, il n’a pas à utiliser d’artifices pour démontrer qu’il s’intéresse à tous et que sa démarche politique n’est pas clientéliste. De même, avec son pragmatisme, sa recherche du consensus, son projet libéral social, qui sont les composantes de son socle d’action, il ne lui est guère utile de se «recentrer».

    Quand viendra le temps du vote, les électeurs centristes feraient bien se s’en rappeler et de ne pas se tromper dans leur choix. Ce ne sera peut-être pas suffisant pour faire gagner le Centre mais cela le sera pour permettre à celui-ci d’être en position de force pour que ses propositions politiques soient prises en compte lors d’éventuels désistements ou d’éventuelles alliances.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La naissance de l’ARES signe-t-elle la mort de la refondation du Centre?


    Le Centre est-il en recomposition ou en décomposition? La naissance de l’ARES (Alliance républicaine, écologiste et sociale) sensée être le réceptacle à une refondation du Centre se présente plutôt comme une nouvelle cassure entre centristes avec, d’un côté, ceux du Nouveau centre qui ont fait alliance avec une droite modérée sarkozyste ainsi qu’avec une gauche défroquée sans autre point de chute et, de l’autre, ceux du Mouvement démocrate qui ont décidé de demeurer dans leur splendide isolement.

    On est encore loin d’une union souhaitée par l’Alliance centriste et une majorité de militants centristes.

    Au jour d’aujourd’hui, on peut discerner trois scénarios possibles d’ici les échéances électorales de 2012.

    - Premier scénario: l’ARES devient rapidement hégémonique au centre – c’est d’ailleurs la seule solution pour qu’elle soit pérenne -, suscitant de nombreux ralliements et portant une candidature de Jean-Louis Borloo qui, réalisant un bon score de premier tour, pèsera sur une alliance à droite au second tour, résultat qui permettra un bon accord pour les législatives qui suivront (sauf si, bien sûr, Borloo devance Sarkozy mais les sondages ne semblent pas montrer que l’on sera dans ce cas de figure). Dès lors, après une présidentielle remportée par Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Borloo peut devenir son premier ministre et être le leader d’une droite modérée qui se reconstruit face à une UMP qui sera moins fringante. Dans le cas où c’est un(e) socialiste qui occupe l’Elysée, le président du Parti radical peut se poser en recours comme leader d’une Droite éclatée et désemparée, envisageant 2017 comme une sérieuse possibilité pour devenir chef de l’Etat. Une sorte de scénario gagnant-gagnant pour Jean-Louis Borloo!

    - Deuxième scénario: le MoDem parvient à garder sa prééminence et François Bayrou s’impose comme le candidat naturel du Centre parce qu’il s’est déjà frotté à la présidentielle en deux occasions et que la greffe Borloo ne prend pas. Dès lors, on assiste à un rassemblement de centristes autour de cette candidature au-delà du Mouvement démocrate et à un délitement plus ou moins rapide de l’ARES où les pro-Morin relèvent la tête et portent la contradiction à l’intérieur de cette alliance qui n’aura durée qu’un temps. Eliminé dès le premier tour, comme pour Borloo dans le scénario précédent, François Bayrou peut monnayer son appui soit à droite, soit à gauche. S’il se tourne vers l’UMP en apportant les pourcentages indispensables au vu des chiffres du premier tour à une réélection de Nicolas Sarkozy, il pourrait obtenir, en contrepartie Matignon pour lui-même et un accord électoral favorable pour les législatives. S’il se tourne vers la Gauche, il devrait obtenir moins d’avantages a priori. Néanmoins, il est plus difficile de savoir ce que François Hollande ou Martine Aubry (les deux candidats les plus sérieux à la candidature socialiste) pourraient lui proposer. Moins, sans doute, que ce que Ségolène Royal en 2007 (Matignon) mais plus que des strapontins. Reste que l’échec, une nouvelle fois, de sa candidature devrait rendre caduque celle-ci pour une prochaine échéance présidentielle. Et il ne pourrait se poser en leader incontesté d’un Centre sans doute morcelé.

    Troisième scénario: l’opposition ARES/MoDem ne produit que deux nains politiques qui se neutralisent sans aucune émulation avec deux candidats qui n’obtiennent que quelques pourcentages de voix et ne peuvent peser ni sur la Droite, ni sur la Gauche à part pour récupérer quelques miettes. Si cette configuration se confirme (on peut supposer que l’ARES a une chance de se déliter si Borloo a de très mauvais sondages), le Centre ressortira encore plus affaibli et la nécessité de sa vraie refondation se posera à nouveau. Quel sera le leader providentiel qui sera capable de rapprocher les différentes tendances centristes? Pour l’instant, aucun nom ne s’impose réellement. Mais, gageons que les candidats seront nombreux!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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