Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

politique - Page 8

  • Un pôle centriste moteur d’un axe central

    Les centristes doivent-ils privilégier l’émergence d’un pôle centriste ou participer à l’élaboration d’un axe central qui semble se dessiner et qui pourrait aller du social-libéralisme de Manuel Valls à la droite réformiste d’Alain Juppé en passant par le libéralisme-social du Centre?

    En réalité, ils doivent d’abord bâtir un pôle centriste moteur d’un possible axe central qui pourrait être dans les années à venir l’alternative la plus novatrice de la politique française de ces trente-cinq dernières années et une réponse efficace à la montée des extrêmes et des populismes démagogiques, tant à droite qu’à gauche.

    N’étant pas hégémonique, loin de là, les partis centristes doivent donc d’abord créer un pôle centriste fort et crédible avant de pouvoir prétendre à être l’animateur (ou un des animateurs principaux) de l’axe central en train de voir le jour, pour l’instant plus au niveau d’une convergence d’idées que d’une volonté de rapprochements politiques.

    Pour autant, aujourd’hui, une redistribution des cartes se met en place.

    Alors qu’auparavant les centristes avaient le choix entre une alliance avec la Droite ou avec la Gauche, une troisième possibilité est en train d’émerger, une alliance avec la Droite et la Gauche ou, tout au moins, une partie de la Gauche, celle qui est social-libérale, et une partie de la Droite, celle qui est libérale réformiste, toutes deux modernes et ouvertes.

    Il ne s’agit pas d’une union nationale chère à François Bayrou car il n’est pas question de faire une coalition de tous les partis démocratiques. La gauche du PS et la droite de l’UMP ne sont pas solubles dans cet axe central et doivent demeurer pour les centristes une opposition démocratique à leur projet politique.

    Il n’est pas non plus question que cet axe central soit une alliance de circonstance afin de régler uniquement et pendant un laps de temps déterminé les graves problèmes qui se posent au pays.

    Car les courants politiques qui le constituent doivent travailler ensemble sur le long terme sans pour autant se dissoudre dans une grande formation, chacun ayant son histoire et ses différences.

    Libéraux, sociaux, réformistes, pragmatiques – ces quatre qualificatifs se mettant dans un ordre différent selon chaque courant –, ils partagent une vision de la France et de son avenir très proche.

    En refusant les réflexes de repli sur soi, la soi-disant irréversibilité du déclin du pays et de la disparition à terme de l’Union européenne, ils veulent créer les conditions d’un renouveau et d’une nouvelle société où le mérite et la solidarité dans une égalité des chances remettront à l’honneur l’ambition de la réussite et du partage.

    Bien entendu, pour les centristes, il s’agit d’une opportunité afin de diffuser beaucoup plus largement leurs idées et leurs valeurs, surtout un moyen de les appliquer concrètement.

    Si cet axe central n’est pas une vue de l’esprit, il n’existe pas dans les faits actuellement.

    De même que le pôle centriste qui le rendra possible.

    Dès lors, les centristes doivent se mettre au travail pour le bâtir sur les dépouilles d’une Alternative («organisation coopérative» entre le Mouvement démocrate et l’UDI) qui n’est rien d’autre qu’un cartel électoral sans intérêt.

    C’est sans doute là que l’on verra si les centristes sont capables, non seulement, d’être responsables mais d’acquérir cette culture de la gagne qui semble les avoir désertés depuis si longtemps, surtout cette force à vouloir réformer le pays et non plus seulement regarder les autres échouer à le faire.

    Si les partis centristes ne sont pas capables de construire d’abord un pôle centriste, ils ne pourront prétendre être le cœur dirigeant de l’axe central et seront, comme à leur mauvaise habitude de ce XXI° siècle, des suivistes et des subordonnés.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Le centriste, on l’aime bien… mais pas au pouvoir!

    Le Centre possède de fortes potentialités et de grands atouts nous disent les sondeurs et autres commentateurs de la vie politique.

    Les Français aiment bien les hommes et femmes politiques positionnées au centre style Juppé (depuis qu’il n’est plus premier ministre) ou Valls (avant qu’il ne soit premier ministre…) et ils ont même une grande sympathie pour des centristes comme François Bayrou et Jean-Louis Borloo, sans parler de Simone Veil, qui se trouvent souvent dans les premières places des baromètres des personnalités politiques.

    Ce qui permet à un chercheur en sciences politiques comme Pascal Perrineau du Cevipof (Centre d’étude de la vie politique de Sciences Po) de reprendre dans Le Figaro, la constatation que j’avais déjà pointée dans le même quotidien de la possible constitution d’un vaste champ au centre de l’échiquier politique: «en termes d’opinion, un espace centriste important se développe, du social-libéralisme de Manuel Valls au libéralisme social de François Bayrou, en passant par le libéralisme de François Fillon et le réformisme d’Alain Juppé».

    Et de prédire que «l’homme qui saura s’adresser dans les mois et les années qui viennent aux femmes et aux hommes qui, en dépit de leurs divisions politiques, se retrouvent peu ou prou dans cet espace central, acquerra la position hégémonique qui peut permettre de gagner l’élection présidentielle et surtout de gouverner et réformer dans de bonnes conditions».

    Très bien.

    Mais où cela se traduit-il en termes politiques et électoraux pour les partis centristes ailleurs que dans une sympathie éprouvée pour quelques personnalités?

    Nulle part.

    On l’aime bien le centriste mais apparemment pas au pouvoir!

    Dans les sondages lors des présidentielles, ni Borloo, ni Bayrou n’ont jamais obtenu une majorité quant à leur statut d’homme d’Etat ou quant à l’envie des Français de les voir occuper le fauteuil de l’Elysée.

    De même en termes de résultats aux élections, à part quelques «anomalies» positives ou négatives, les partis centristes réunis oscillent entre 9% et 11% des voix au niveau national avec quelques bastions régionaux et citadins qui leur permettent d’obtenir des élus, la plupart, néanmoins, après un accord de désistement, aujourd’hui avec la Droite, hier, au début de la V° République, avec la gauche.

    Ce paradoxe a-t-il une explication?

    Il est bien sûr difficile de sonder les pensées profondes des électeurs.

    Pour autant, il semble que l’on soit ici dans le cadre d’une image floue, d’un manque de crédibilité, d’une insuffisance de capacité à convaincre et d’une carence dans un leadership politique.

    Reprenons.

    Les Français ne savent pas très bien où se trouvent les centristes.

    Deux exemples.

    Après avoir fustigé la Droite et l’UMP, appelé à voter François Hollande en 2012 et refusé d’appeler à voter pour un des finalistes en 2007, François Bayrou, recalé pour faire partie de la majorité actuelle, a rejoint le camp de la Droite et s’est allié à Alain Juppé, homme politique le plus proche de Jacques Chirac que le leader du MoDem a fustigé pendant des années, refusant même de voter la confiance à son gouvernement dirigé alors par Dominique de Villepin.

    En se créant, l’UDI – qui a le mot «indépendance» dans son appellation et à la bouche de tous ses leaders – a immédiatement fait allégeance à la Droite et à l’UMP en déclarant cette dernière comme sa partenaire «naturelle» tout en expliquant en totale contradiction avec cette affirmation qu’elle serait intransigeante vis-à-vis de son indépendance et de son projet politique, refusant tout rapprochement qui pourrait être considéré comme une compromission politicienne mais en se montrant un allié sans faille avec l’UMP lors des élections au nom de cette alliance naturelle (et des désistements réciproques qui vont avec).

    Il faut avouer que c’est bien difficile pour un électeur qui n’est pas politologue de savoir exactement quel est le positionnement politique des centristes d’autant qu’il cherche en vain leur projet de société.

    Ou, plus grave, il lui est facile de trouver que ceux-ci naviguent un peu à droite, un peu à gauche comme les opportunistes et ne sont pas très souvent au centre et quand ils le sont c’est surtout pour négocier quelques accords pour des sièges de députés ou de sénateurs et des strapontins gouvernementaux.

    Comment dès lors apporter sa confiance et son vote à un parti qui, avant même de proposer un projet politique, indique qui sera son allié naturel?

    Comment de même apporter sa confiance et son vote à un homme dont on ne sait toujours pas avec qui il gouvernerait une fois au pouvoir?

    D’où une image quelque peu écornée qui ne donne en tout cas pas envie de glisser son bulletin de vote dans l’urne en faveur des centristes et d’estimer qu’au-delà du côté sympathique de leurs personnalités, celles-ci n’ont guère démontré leurs capacités à gouverner en ayant le leadership.

    Pour inverser cette vision peu valorisante du centriste sympathique, qui peut avoir de bonnes idées mais qui n’a pas la stature pour diriger le pays, il faut évidemment que les partis centristes soient capables de se rendre crédibles aux yeux des électeurs.

    Et cela passe d’abord par un «coming out» politique!

    Il est ainsi primordial que les centristes expliquent qui ils sont, où ils sont et ce qu’ils veulent faire, le plus clairement possible sans se cacher derrière les apparences et les postures, sans crainte d’assumer leur positionnement en rapport avec leurs convictions.

    Bien entendu, l’entretien d’un flou artistique où le Centre est associé à la modération et au consensus mou leur apporte quelques avantages, notamment celui de ne pas se dévoiler et de pouvoir se raccrocher à tous les wagons qui passent ou de menacer de le faire s’ils n’obtiennent pas les postes qu’ils souhaitent sans d’ailleurs aller jusqu’au bout de ces menaces, ce qui décrédibilise un peu plus les centristes aux yeux des Français.

    In fine, il s’agit d’un handicap plutôt rédhibitoire qui se traduit par des échecs répétés lors des rendez-vous électoraux.

    Parce que s’il est bien une idée que l’on associe avec les centristes actuellement, c’est celle de malléabilité ou, pire, d’une absence de leurs convictions qui leur permet, certes, de grappiller quelques restes mais jamais d’être ceux qui dirigent effectivement le pays.

    Une fois que les Français auront compris où se trouvent réellement les partis centristes – qui devrait être le Centre! –, à n’en pas douter, ceux-ci engrangeront une dynamique qui pourrait les mener loin si l’on en croit les sondages, notamment ceux sur les souhaits des électeurs en matière de réformes.

    Reste à savoir si les centristes auront assez de courage et seront assez responsables pour faire un vrai coming out dans une complète clarté et s’émanciper enfin de ce flou si sécurisant qu’ils cultivent depuis tant d’années…

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Une Semaine en Centrisme. UDI: les quatre capacités du prochain président

    Mine de rien, l’élection du président de l’UDI, dont le premier tour aura lieu à la fin de cette semaine, revêt une grande importance pour l’avenir du Centre et des partis centristes en France dans les années à venir.

    Au-delà du candidat qui sera élu ou des deux finalistes qui concourront pour le deuxième tour, quatre qualités principales doivent être regardées pour bien choisir le prochain président de la formation centriste et de la droite modérée.

    Ce sont sa capacité à maintenir l’indépendance de l’UDI, sa capacité à renforcer la cohésion de l’UDI, sa capacité à élaborer un projet politique ainsi que sa capacité à développer l’UDI et par delà le Centre.

     - Sa capacité à maintenir l’indépendance de l’UDI

    Le prochain président doit maintenir absolument l’indépendance de l’UDI, sans transiger.

    Il doit le faire pour permettre à l’UDI de continuer à exister mais bien sûr aussi de se développer et qu’elle acquiert la crédibilité nécessaire pour que les Français la considèrent sérieusement comme un parti de gouvernement, voire une alternative à la Gauche et à la Droite.

    Avoir cette capacité n’est pas seulement une question de rhétorique.

    Les quatre candidats à la présidence rivalisent dans leurs discours à qui sera le plus indépendant tout en accusant les autres de toutes les tentations d’inféodation à l’UMP.

    Une manière de décoder ces discours est sans doute de regarder qui est demeuré indépendant face à l’UMP et qui ne l’a pas été.

    Cependant, les alliances, voire les compromissions du passé, ne peuvent suffire à disqualifier un candidat.

    C’est également dans sa force de caractère et son charisme que se trouve une partie de la réponse.

    - Sa capacité à renforcer la cohésion de l’UDI

    On l’a dit souvent ici, il était assez caractéristique de voir que c’est un non-centriste, Jean-Louis Borloo, qui a pu réunir la plus grande partie de la famille centriste dans une confédération.

    Il l’a pu en se présentant comme une personnalité extérieure – donc ne venant pas d’une chapelle ou d’une coterie centristes – qui seule était capable de rapprocher les centristes englués dans des batailles de personnes et assommés par les défaites de 2012.

    Reste que la cohésion entre les différents constituants de l’UDI n’est pas du tout assurée, ce que Borloo savait en s’en plaignant amèrement.

    Personne ne sait exactement, à quelques jours du premier tour de cette présidentielle si la victoire de l’un ne va pas entraîner le schisme des autres et leur départ vers d’autres horizons.

    Cette question, ô combien brûlante, n’a pourtant pas été discutée par les quatre candidats lors de la campagne.

    On sait seulement qu’Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde au lourd passif commun ont indiqué, chacun de leur côté, que la victoire de l’un ou de l’autre n’entrainerait pas le départ du vaincu.

    Mais rien n’est sûr.

    De même, que feront les deux premiers nommés si Yves Jégo ou Jean-Christophe Fromantin venaient à leur chiper le poste de président sous leur nez.

    C’est dire si la capacité à renforcer la cohésion (ou, ad minima, à la préserver) est une qualité importante chez le prochain président.

    Si rien ne permet de prédire ce qu’il en sera dans la réalité, en tout cas, il faut absolument que dès sa nomination celui-ci prenne immédiatement des initiatives pour souder l’UDI avant que les envies séditieuses ne voient le jour.

    Tâche compliquée au moment où l’on parle mais qui ne le sera peut-être pas in fine si les résultats sont sans appel et sans contestations.

    Quoiqu’il en soit, un des moyens sera pour le nouveau président de lancer sans tarder l’élaboration du projet afin de créer une force centrifuge des idées pour se préserver des forces centripètes des ambitions personnelles.

    - Sa capacité à élaborer un projet politique

    Bien évidemment, il faut un projet politique pour l’UDI.

    Il le faut pour le présenter aux Français et devenir ainsi une force politique crédible à leurs yeux.

    Mais il le faut également pour la cohésion l’UDI qui, rappelons-le est une confédération (le fait de la changer ou non en parti centralisé n’est pas une question primordiale même si les candidats ont des visions différentes à ce sujet).

    Afin de la sortir de son statut de simple cartel électoral, le projet adopté par tous sera un liant fort et dynamique pour le parti centriste où tous auront comme objectif de le défendre.

    De plus, ce projet servira aux négociations avec le Mouvement démocrate pour savoir si une alliance avec de dernier est possible sur le fond et non sur la forme comme cela a été le cas avec le «machin» de l’Alternative.

    Enfin, il servira aux négociations avec tous ceux qui souhaiteront s’allier avec l’UDI, dont l’UMP, entre autres.

    Car négocier une alliance avec un projet et le comparer avec celui de son possible allié n’est pas la même chose que de discuter uniquement stratégie électorale et récompenses gouvernementales.

    Quel est aujourd’hui le candidat qui a cette force d’imposer un débat sur le projet, de faire en sorte qu’il soit adopté et d’avoir les idées pour le porter?

    A cette triple question, il n’existe pas de réponse évidente.

    - Sa capacité à développer l’UDI et par delà le Centre

    Une fois élu, le nouveau président de l’UDI devra se projeter immédiatement dans l’avenir pour imaginer et mettre en route toutes les stratégies qui amèneront au développement du parti et par delà, du Centre tout entier.

    Car l’UDI, malgré de bons résultats aux municipales et aux sénatoriales, n’a pas encore réussi sa percée dans l’électorat comme l’a montré le résultat très décevant des européennes où alliée avec le Mouvement démocrate dans l’Alternative, elle n’a pu passer la barre des 10% (9,93% pour 7 sièges dont la plupart au profit du MoDem).

    C’est donc, entre autres, en étant capable de montrer quelle est la spécificité de l’UDI et du Centre, dans sa capacité à démontrer que l’UDI et le Centre sont une alternative crédible à la montée des extrêmes, que le président assoira la notoriété du parti et le rendra attractif.

    Ce qui est sûr, c’est que si le prochain président de l’UDI possède ces quatre capacités et qu’en plus il réussit dans son entreprise, alors il deviendra, évidemment et naturellement, n’en déplaise à tous ceux qui tentent de lui dénier cette qualité avant même le début de son mandat, le candidat, non seulement, de son parti mais aussi du Centre à l’Elysée en 2017 et un éventuel héritier de Valéry Giscard d’Estaing.

    D’où les embûches qu’il rencontrera (sûrement) et les ennemis qu’il se fera (énormément) s’il a la stature pour…

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Le temps des alliances du Centre n’est pas encore venu

    Ne pas mettre la charrue avant les bœufs.

    Voilà un dicton de bon sens, bien raisonnable mais que certains centristes et beaucoup de ceux qui souhaitent les rallier à leur cause tentent de contourner afin de ne pas laisser le temps au Centre de se mettre correctement en ordre de marche.

    Car, mettre la charrue avant les bœufs, c’est de savoir, en l’occurrence, ce que l’on veut avant de savoir avec qui on va le mettre en œuvre.

    En un mot, les centristes doivent d’abord élaborer un projet de société à proposer aux Français avant de savoir avec qui ils vont s’allier pour le réaliser.

    Or, aujourd’hui, des pressions de toutes parts, essayent, par tous les moyens, que les centristes choisissent leurs alliances avant même d’avoir élaboré ce projet puis, sur sa base, un programme électoral.

    Si l’existence du Centre se limite à savoir à qui il va donner ses voix, alors il n’a aucun intérêt à exister.

    Quand monsieur Bayrou fait allégeance à monsieur Juppé, il oublie qu’il faut d’abord discuter du fond avant de se distribuer les postes.

    Même chose pour monsieur Sauvadet avec monsieur Sarkozy.

    Ainsi, ni le Mouvement démocrate, ni l’UDI n’ont un projet de société clairement établi à proposer aux Français et encore moins un programme électoral (il reste plus de deux ans et demi avant les prochaines présidentielles et législatives, il est vrai).

    De même, ni Alain Juppé, ni Nicolas Sarkozy, malgré leurs récentes interventions, n’ont un projet structuré ou un programme détaillé, pour citer deux des hommes de droite qui ont commencé à faire une cour assidue aux centristes.

    Mais on peut penser que si Manuel Valls concoure en 2017, il voudra également séduire les centristes.

    Donc, disions-nous, pas de charrue avant les bœufs, pas de ce jeu politicien qui consiste à s’allier pour se distribuer des postes sans savoir exactement ce que l’on va faire au gouvernement.

    Beaucoup dirons que la pratique actuelle tend de plus en plus à un projet politique flou, un programme électoral light et à des alliances politiciennes et qu’il faut en prendre son parti.

    Ils ont tort.

    Une des raisons de l’angoisse des Français face à l’avenir c’est que personne ne leur propose un vrai projet de société qui leur donne envie de se projeter dans le futur et de se retrousser les manches au présent.

    En conséquence, ils se retournent, pour nombre d’entre eux, vers des partis populistes et extrémistes qui leur font miroiter un retour à un âge d’or qui n’a jamais existé en fait mais qui est tellement plus sécurisant.

    Alors, avant de dire comme Bernadette Chirac qu’il faut choisir Nicolas Sarkozy parce qu’il est plus chaleureux qu’un Alain Juppé trop froid (!), essayons de faire de la politique avec un grand p comme projet de société.

    Et c’est en confrontant les projets de société, en les rapprochant et en passant des alliances en rapport avec ce qu’ils proposent que l’on rétablira l’honneur de la politique.

    Dans ce domaine, les centristes ont un rôle éminent à jouer en montrant la voie, eux qui ne sont pas empêtrés dans les clientélismes en tous genres.

    Mais il s’agit également pour eux de clarifier réellement leur positionnement et non de se voir uniquement en «parti charnière» qui leur permettrait de monnayer – aujourd’hui principalement avec la Droite – leur ralliement contre des postes.

    Depuis longtemps maintenant, des leaders centristes demandent l’élaboration de ce projet de société face à tous ceux qui expliquent qu’il ne faut pas trop se lier les mains par des documents trop contraignants et qui fort de cette logique font en sorte que plus personne ne sache qui est qui dans les partis démocratiques et républicains.

    Le Centre doit avoir un projet, nous l’avons dit et répété ici. Et le plus vite sera le mieux.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • L’indispensable rôle du Centre dans les réformes essentielles

    On ne pourra vraiment réformer la France – mais ceci vaut également pour de nombreux pays – que s’il existe un consensus suffisant, à la fois, dans la population (ce qui semble être le cas sur de nombreux points selon les sondages récents), et au niveau politique, ce qui est loin d’être gagné.

    Non pas que tous les partis démocratiques et républicains ne clament la nécessité de la réforme et leur désir sans discussion d’y procéder.

    Nicolas Sarkozy devait tout réformer, François Hollande aussi.

    Et la Droite promet, si elle revient au pouvoir, qu’elle réformera vraiment alors que la Gauche affirme que si elle y reste, elle continuera à vraiment réformer…

    Mais au moment où il faut discuter des réformes, de leur contenu puis de les voter, alors les réflexes corporatistes, clientélistes, partisans, égoïstes et égocentriques reviennent à la surface à la vitesse de la lumière, et dans la population, et dans le microcosme politicien incapable de s’élever pour la plupart de ses membres au-dessus des mesquineries et d’un populisme électoral.

    Car il ne faut jamais oublier que les victoires électorales de la Gauche et de la Droite sont assises sur un clientélisme qui impose que l’on ne touche peu ou pas aux intérêts de ceux qui vous ont élu même si cela va à l’encontre des intérêts de la communauté toute entière et du pays.

    Résultat, les réformes promises sont mises au placard (après, souvent, la mise sur pied d’un comité qui rédige un rapport salué puis enterré) ou, pire, accouchent de réformettes qui font croire au monde politique qu’il a rempli sa mission et à la population que les mesures nécessaires ont été prises, notamment celles qui sont les plus dures pour sa vie quotidienne alors que ce n’est pas le cas, d’où une résistance encore plus forte lors de la prochaine réformette qui ne résoudra pas le problème, non plus!

    Certains politiques qui manquent du courage nécessaire pour réformer réellement ont même l’air d’espérer que des catastrophes surviennent afin que les changements s’imposent d’eux-mêmes avec encore plus de dureté.

    Pire, tout un discours médiatico-politique s’est développé ces dernières années selon lequel la France est le mauvais élève de la classe mondialisation face aux critiques du premier de la classe, l’Allemagne, et aux remontrances du professeur, l’Union européenne, ce qui permet de rendre responsable des réformes à prendre les Allemands et les Européens qui les imposeraient au pays et non la réalité du monde qui nous entoure et auquel il faut s’adapter pour survivre, une loi qui existe depuis la nuit des temps.

    Quoi qu’il en soit, tous ces comportements irresponsables doivent être balayés au plus vite car il faut réellement parvenir à trouver un terrain d’entente sur les réformes essentielles (sans parler du fait que la réforme permanente est un devoir des gouvernants afin d’adapter le pays continuellement à la réalité).

    Et les centristes ont ici un rôle déterminant à jouer.

    Il ne s’agit pas de faire une union nationale mais de s’entendre sur les réformes structurelles qui ne peuvent attendre.

    Il s’agit d’un processus consensuel qui implique tous les partis politiques démocratiques et républicains qui doivent impérativement participer aux discussions et aux décisions.

    Il faut, dans un premier temps, les lister, ce qui n’est pas très difficile.

    Dans un deuxième temps, il faut se fixer des objectifs, ce qui ne l’est guère plus.

    Ensuite, dans un troisième temps, il faut se réunir pour déterminer sur quoi on est d’accord et sur quoi il faut négocier, ce qui devient un peu plus compliqué.

    Puis, dans un quatrième temps, il faut présenter le résultat de ce travail aux Français et le leur expliquer.

    Enfin, dans un cinquième temps, il faut voter collectivement ces réformes essentielles et, surtout, les mettre en place, ce qui nécessite du courage, ingrédient indispensable d’une vraie responsabilité politique.

    On comprend bien comment les centristes doivent être le lien entre tous les partis politiques par le principe même du juste équilibre qui définit le Centrisme.

    Car, de par ce principe, le Centre refuse toute politique clientéliste qui torpille sans cesse les réformes ou les transforme en gadget.

    Et les partis centristes doivent être cette avant-garde réformiste.

    C’est seulement alors que le processus des vraies réformes, de ces réformes essentielles, pourra aller à son terme.

    Dès lors, les partis centristes doivent proposer, sans attendre, des assises de la réforme à toutes les formations politiques démocratiques et républicaines sans préalables et sans tabous.

    L’entreprise nécessite courage et responsabilité.

    C’est ce qui fait sa grandeur mais aussi son urgence.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Sarkozy: critique centriste d’un retour annoncé

    Le revoilà donc.

    Personne n’en doutait mais c’est désormais officiel, Nicolas Sarkozy veut reprendre la place qu’il estime être due à sa personne, la présidence de la république.

    Comme l’a dit avec délectation François Hollande, c’est son droit et personne ne le lui déni sauf peut-être les juges dans les mois à venir.

    Quant à savoir s’il sera le sauveur d’une France en décomposition aidé en cela par un nouveau parti du XXI° siècle comme il l’annonce, rien n’est moins sûr.

    Les Français en doute.

    Déjà 64% d’entre eux ne s’intéressaient pas à son retour.

    Plus, 65% – dont 77% de sympathisants du Mouvement démocrate et 61% de sympathisants de l’UDI – ne souhaitaient pas son retour estimant que c’est une «mauvaise chose» pour la France.

    Enfin, pour 72% d’entre eux, il «n’a pas changé».

    Quoiqu’il en soit, ce retour concerne évidemment le Centre et les centristes même si l’ensemble des leaders centristes considèrent qu’il s’agit d’une affaire interne à l’UMP… pour le moment.

    Pas seulement parce que l’on prête l’intention à Nicolas Sarkozy de créer une nouvelle UMP réunissant droitistes et centristes, mais aussi parce qu’il faut bien faire l’inventaire centriste d’une présidence et d’une alliance passées avant de se projeter dans un possible avenir commun.

    Les cinq années sarkozystes de la France n’ont pas été vraiment marquées par une vision humaniste de la société, ni par une politique sous le sceau du principe centriste du juste équilibre, Nicolas Sarkozy ayant toujours affirmé, par ailleurs, un certain dédain pour les représentants du Centre.

    De même, l’alliance entre l’UMP et le Nouveau centre n’a pas été particulièrement bénéfique pour ce dernier parti qui ne s’est pas renforcé, bien au contraire, obligé de devenir une simple composante d’une UDI lancée par un droitiste modéré et ancien sarkozyste, Jean-Louis Borloo.

    Et on ne parle même pas des centristes de l’UMP totalement marginalisés.

    Pour ce qui est du bilan, il est globalement négatif en matière économique avec une absence de croissance, un chômage en hausse et une augmentation des déficits publics, ressemblant ainsi comme deux gouttes d’eau au bilan actuel de François Hollande.

    Sans oublier que sous sa présidence, l’UMP (et la majorité présidentielle d’alors) a perdu toutes les élections intermédiaires dont celle du Sénat qui a fait basculé ce dernier pour la première fois à gauche depuis le début de la V° République, jusqu’aux défaites à la présidentielle et aux législatives de 2012.

    On a vu meilleur chef et gagneur…

    Et puis, en voulant s’approprier les voix des électeurs du Front national, Nicolas Sarkozy a ouvert la boite de Pandore et a été en réalité le premier propagandiste du parti d’extrême-droite, reprenant nombre de ses idées, les banalisant en quelque sorte, ce qui permet aujourd’hui à Marine Le Pen de prétendre que son parti est un parti comme les autres et les médias de suivre ce raisonnement si dangereux pour la démocratie républicaine à laquelle est si attaché le Centrisme.

    Au lieu de marginaliser le FN, Sarkozy lui a, in fine, donné un surcroît de légitimité même s’il a su siphonner ses voix lors de la présidentielle de 2007.

    Rien n’est moins sûr qu’il y parvienne en 2017.

    D’ailleurs, on lui prête l’intention d’aller plutôt siphonner celles de gauche!

    Tout comme rien n’est moins sûr qu’il puisse séduire un électorat centriste plus attaché à la démocratie qu’au bonapartisme, plus libéral que nationaliste, plus parlementariste que vouant un culte au chef suprême.

    Quant à la «nouveauté» Sarkozy, elle s’inscrit dans l’incapacité de l’UMP à renouveler ses dirigeants et ses leaders (Fillon, Juppé, Raffarin et consorts accompagnant Sarkozy dans l’éternel retour des anciens).

    Dès lors, on comprend mieux pourquoi le retour de Nicolas Sarkozy est loin de ravir les Français.

    Le Centre a peut-être à gagner avec ce retour mais a tout à perdre en s’alliant avec lui dès maintenant.

    Il sera toujours temps de le faire si Nicolas Sarkozy devient le candidat de l’UMP pour la présidentielle et, surtout, que son programme est centro-compatible.

    On verra également où en est la menace d’extrême-droite dans deux ans.

    En attendant, il faut s’attendre à des pressions loin d’être amicales pour «convaincre» les centristes de rejoindre l’ancien président de la république.

    Aux centristes de résister en élaborant un projet humaniste qui sera la base du programme de son candidat en 2017.

    Et ce sera sur la base de ce projet qu’ils devront négocier une éventuelle alliance.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Le Centre et le danger de l’opposition systématique

    En démocratie représentative, il y a la majorité qui gouverne et l’opposition qui s’oppose.

    C’est un des principes du système démocratique qui reconnaît les opinions divergentes et le droit de les exprimer.

    Mais parmi les autres principes, il y a la responsabilité du personnel et le consensus démocratique.

    Cela signifie qu’il existe bien une base d’accord entre tous sur comment doit fonctionner le système ainsi qu’un principe qui affirme que représenter le peuple n’est pas une tâche que l’on peut accomplir sans la clarté et la fidélité à ses convictions et ses valeurs pour lesquelles on demande à obtenir un mandat électif.

    L’idée n’est pas que majorité et opposition gouvernent ensemble, ni même qu’elles partagent les mêmes programmes.

    Non, ce qui est en cause c’est l’affrontement pour l’affrontement, celui qui permet de noircir les traits de celui que l’on présente comme un «adversaire» et d’interdire tout consensus, fut-il à la base même du système politique.

    Si le Centrisme n’est pas la pensée de l’union nationale, il est, en revanche, celui du consensus démocratique et républicain, basé sur la responsabilité, un principe qu’il fait sien.

    Ce dernier est essentiel lorsqu’il s’agit de se positionner dans les débats politiques.

    Ainsi, on ne peut pas se battre pour quelque chose et quand ce quelque chose est mis en œuvre par «les autres», le critiquer tout d’un coup et s’y opposer.

    Bien entendu, cela permet de prétendre que nous c’est nous et eux c’est eux.

    Cependant, cette posture quand elle est systématisée brouille les cartes et, plus grave, présente le personnel politique comme de vulgaires politiciens irresponsables.

    D’ailleurs, cette opposition systématique renforce souvent les extrêmes qui eux ont l’habitude de la terre brûlée, de l’exagération rhétorique et de la violence oppositionnelle.

    C’est donc, à l’inverse, au centre de l’échiquier politique que doit se trouver l’ouverture responsable à toute politique, à toute mesure que l’on estime positive pour les citoyens et le pays et cela d’où qu’elles viennent.

    Il ne s’agit pas d’opportunisme, c’est même le contraire puisque l’on est en accord avec ce que l’on défend, encore moins une façon d’être à la remorque de la Gauche ou de la Droite.

    En l’occurrence, il existe aujourd’hui des passerelles entre le libéralisme social que doivent défendre les partis centristes et le social-libéralisme du gouvernement de Manuel Valls.

    Dire le contraire, c’est faire de l’opposition systématique, partisane et sans hauteur de vue pour le bien du pays.

    Ainsi, au lieu de critiquer sans relâche toute action de ce gouvernement, les centristes devraient se battre pour améliorer les politiques et les mesures en faveur desquelles ils luttent depuis des années et que, ni la Droite, ni la Gauche n’avaient mises en œuvre jusqu’à présent.

    On parle, entre autres, de la réduction des déficits, des mesures en faveur des entreprises et de la défense de la démocratie face aux périls intérieurs et extérieurs.

    Cela ne signifie pas qu’il doit y avoir nécessairement une alliance en bonne et due forme entre la Gauche qui gouverne actuellement et le Centre.

    En revanche, il peut et il doit y avoir une coopération quand cela est possible, encore une fois pour le bien des Français et de la France.

    Si les centristes craignent qu’en agissant ainsi ils se discréditent, ils se trompent gravement et participent aux blocages de notre société actuelle.

    Car ce sont bien les principes de responsabilité et de consensus qui sont à la base de cette ouverture (qui évidemment doit être identique face aux projets et mesures proposés par l’opposition actuelle de Droite qui vont dans le bon sens).

    Ainsi, comment les électeurs centristes pourraient-ils ensuite sanctionner un comportement qui permet au pays de mettre en place de bonnes politiques, surtout à un moment où l’exigence de responsabilité en la matière est si forte?

    Peut-être que le pays n’est pas prêt à cette démocratie apaisée et peut-être que les institutions de la V° République empêchent cette coopération sans reniements, ni opportunismes.

    Mais, pendant ce temps, la France s’enfonce dans la crise et émergent des forces extrémistes dangereuses.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Une fin d’année cruciale pour les espoirs du Centre

    En cette année 2014, il semblait que les rendez-vous les plus importants pour les partis centristes seraient les élections municipales et européennes avec le baptême du feu pour l’UDI en tant que formation structurée et pour l’Alternative en tant qu’«organisation coopérative» sensée rapprocher le Mouvement démocrate et l’UDI en vue d’une fusion future de l’espace central.

    Si les résultats n’ont certes pas été mauvais, notamment lors des élections municipales, ils n’ont pas été à la hauteur des espérances face à un pouvoir socialiste en déliquescence.

    Plus négatif pour la sphère centriste, les élections européennes ont été décevantes et l’Alternative a, non seulement été incapable de conduire le débat (qui a malheureusement été phagocyté par l’extrême-droite et la volonté de l’électorat de «punir» les partis traditionnels) mais elle est également apparue comme un simple cartel électoral dans lequel le MoDem a réussi à tirer son épingle du jeu au détriment de l’UDI et non des partis de droite ou de gauche.

    Néanmoins ce qui caractérisera sans doute l’année centriste 2014 sera les élections qui vont se dérouler à l’UDI et à l’UMP à l’automne prochain afin de désigner les nouveaux présidents des deux partis respectifs.

    Car celles-ci vont montrer où se trouve stratégiquement les centristes et quel est leur force politique.

    L’élection à la tête de l’UDI va permettre de savoir si un centriste «pur jus» va prendre la tête de la confédération créée par Jean-Louis Borloo et dirigée jusqu’à présent par des hommes de la droite libérale modérée (que ce soit Borloo lui-même puis Yves Jégo, son remplaçant «intérimaire»).

    Théoriquement, si l’on analyse les forces en présence, la bataille devrait se jouer entre Hervé Morin, le président du Nouveau centre (principale formation de la confédération), et Jean-Christophe Lagarde (premier allié centriste de Borloo), le président de Force européenne démocrate (Fed), deux centristes de longue date.

    Les autres prétendants, Jean-Christophe Fromantin, Yves Jégo (et son «associée», Chantal Jouanno) et, sans doute selon les rumeurs, Jean Arthuis, voire quelques autres candidats, devraient faire de la figuration malgré leurs qualités sauf à s’allier contre les deux favoris, ce qui n’est pas à exclure.

    Si les centristes parviennent à mettre la main sur la présidence de l’UDI, on ne devrait pas voir tout de suite un changement d’orientation politique ou de fonctionnement mais il est certain que la représentation du parti collerait mieux à son Adn qui est constitué majoritairement de matière centriste.

    Bien entendu, la victoire de Lagarde ou de Morin peut poser un énorme problème au parti du fait même qu’ils sont en conflit ouvert depuis la création du Nouveau centre en 2007 et la promesse non-tenue, selon Jean-Christophe Lagarde, par Hervé Morin de s’effacer au bout de deux ans de la présidence du parti à son profit.

    Cet épisode que n’a jamais digéré Lagarde et qui est une des raisons principales de son départ du Nouveau centre et de la création de son parti, la Fed, puis de l’UDI avec Jean-Louis Borloo, empêchera sans doute la possibilité d’un deal entre les deux hommes qui n’ont aucune confiance l’un dans l’autre.

    C’est sans doute à l’aune de cette menace d’implosion de l’UDI (Lagarde et Morin peuvent-ils accepter la victoire de l’autre?) que se trouve la chance des «seconds couteaux» de créer une surprise.

    Pour autant, si un de ces derniers réussissaient à être élu, se poserait la question de son réel pouvoir et de sa légitimité alors qu’il ne représenterait qu’un courant très minoritaire de l’UDI, face aux «puissants» que sont Morin et Lagarde qui n’auraient aucune intention et intérêt de jouer collectif.

    Du coup, se fera peut-être jour, également, une candidature venue directement du Parti radical (autre composante importante de l’UDI), celle de Laurent Hénart ou de Rama Yade, pour tenter de barrer la route aux deux hommes.

    On le voit, l’élection du président de l’UDI pourrait être l’événement majeur du Centre cette année avec beaucoup de points d’interrogations et autant de points d’exclamations…

    Car une des conséquences de ce scrutin pourrait être l’implosion de l’UDI ce qui remettrait en selle, du même coup et de manière spectaculaire, François Bayrou avec sans doute la distribution d’une nouvelle donne (avec des rapprochements du type Bayrou-Arthuis dans un paysage centriste très éclaté et sinistré).

    L’élection à la tête de l’UMP sera aussi un moment fort pour les centristes et pas seulement pour ceux qui se trouvent encore à l’intérieur de la «maison commune» Droite-Centre.

    Deux grands courants (au-delà même des batailles de personnalités qui sont innombrables!) se sont faits jour pour refonder l’UMP.

    Schématiquement, il y a celui porté par Juppé ou Raffarin qui est de reconstruire une alliance entre la Droite et le Centre dans un parti unifié passant des accords privilégiés avec les centristes qui demeureraient en-dehors de l’UMP.

    Et il y a celui porté par les Wauquiez, Guaino, Peltier et autres qui est de droitisé l’UMP et de chasser sur les terres du Front national pour (re)construire un parti de droite homogène et hégémonique, imposant les termes du débat politique aux centristes.

    L’élection permettra, quoi qu’il en soit, de jauger la véritable force du courant centriste à l’intérieur de l’UMP.

    Le récent sondage de l’institut BVA montre, en tout cas, qu’une petite majorité des sympathisants de l’UMP (54%) préfèrent la deuxième option et souhaitent un parti plus à droite qu’aujourd’hui contre 41% qui voudraient un parti plus centriste.

    Reste que ces deux chiffres montrent avant tout une formation divisée sur son identité ce qui pourrait profiter, in fine, à l’UDI… si celle-ci parvient à sortir de l’élection de son président, non seulement intacte, mais dynamisée et ainsi capable de débaucher tout ce que l’UMP compte de modérés, surtout si c’est la droite dure qui s’empare du parti.

    Si ce dernier scénario – qui n’est pas le plus probable – devait se réaliser, alors le basculement espéré par Jean-Louis Borloo où l’UDI deviendrait, devant l’UMP, le parti dominant dans l’opposition pourrait se mettre en place plus vite que prévu.

    On le voit, 2014 pourrait être vraiment une année primordiale pour le Centre dans un jeu de quitte ou double dont personne ne maîtrise actuellement l’ensemble des paramètres, loin de là.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • L’Europe des centristes, c’est l’Europe des personnes

    Le Centrisme en tant que pensée influencée par le personnalisme est pour une Europe fédérale qui réunisse, non pas, des peuples ou des communautés, mais des individus et, in fine, des personnes, des Européens à part entière, dotés de droits et de devoirs européens.

    Cela ne signifie pas que ces personnes doivent abandonner leurs spécificités librement choisies dans les sociétés dans lesquelles elles vivent mais simplement que le but ultime de la construction européenne pour le Centre, c’est bien le citoyen européen, personne libre, égale, solidaire, tolérante, respectueuse et dont on respecte l’individualité (les fameuses «différences»).

    Et c’est seulement cette Europe là qui a des chances d’émerger dans l’avenir et non celle, poussiéreuse, que la plupart des partis dans les vingt-sept pays de l’Union européenne essaient de nous vendre ou de nous en dégoûter, cette Europe, à la fois, bureaucratique et faite de peuples qui, au fur et à mesure que le temps passent, sont de moins en moins enclin à s’unir parce qu’ils ne perçoivent pas ou plus l’importance de cette identité européenne qui, malgré les divisions du vieux continent, à une réalité forte et qui fait que nous avons tous le même avenir commun, que nous soyons unis ou non, d’ailleurs.

    Car, avec cette montée de l’individualisme (qui n’est pas une tare, ce qui n’est pas le cas de celle de l’autonomisation irresponsable de l’individu) dans toutes les sociétés démocratiques, c’est bien à une Europe régénérée, qui parle à chacun, que chacun peut s’approprier et dans lequel il peut retrouver son rêve qu’il faut tendre désormais.

    Il faudrait enfin que les dirigeants comprennent que la grille de lecture sur l’Europe a changé. Que comme tout, le rêve européen a évolué et qu’il faut le réformer pour qu’il devienne le rêve de chaque européen.

    C’est d’ailleurs la seule manière de faire en sorte que chacun d’entre nous se sente réellement concerné par l’Europe.

    En faisant partie d’un peuple distinct des vingt-six autres, le tout chapeauté par une bureaucratie où ne règne ni la transparence, ni le souffle démocratique, il est quasiment impossible pour un citoyen de l’Union européenne de s’identifier à cette construction branlante et si loin d’avoir une âme quelconque, au grand dam des plus pro-européens d’entre nous.

    Bien entendu, tout ne peut pas se régler demain mais le tournant doit être pris au plus vite si l’on veut qu’il y ait encore une chance que l’Union européenne ne devienne pas un cartel de pays qui ne défendra qu’a minima un ensemble européen que quand tous les pays qui le composent seront entièrement d’accord et pour des questions dont le citoyen européen demeurera exclu.

    Certains souhaitent cette évolution qui remettrait en cause la raison même pour laquelle on a fait l’Europe après une guerre mondiale au 50 millions de morts dont les Européens sont entièrement responsables, tout comme ils l’étaient de la précédente qui fit près de 15 millions de morts.

    Evidemment, cette Europe est à construire.

    Dès lors, le 25 mai, la question n’est pas de voter pour la vieille Union européenne mais bien pour celle de demain.

    Voilà qui n’est guère facile puisque l’on continue à nous vendre la vieille.

    Toujours est-il qu’il ne faut pas tourner le dos à tous ceux qui veulent faire avancer la construction européenne.

    Et au premier rang desquels se trouvent les centristes.

    Bien sûr, si l’on lit avec attention les 65 propositions de l’Alternative pour l’Europe (UDI+Mouvement démocrate), on est un peu déçu d’y voir un mélange assez étrange de bonnes intentions, de souhaits incantatoires et de mesures concrètes, une sorte de condensé de le vieille Union européenne dans un programme électoral où le salut passe essentiellement par les Etats-membres ou les fonctionnaires de Bruxelles…

    Celui-ci, en outre, balance constamment entre utopie et réalité, renforcement fédéral et union étatique, laisser-faire et keynésianisme dont on ne comprend pas comment tout cela peut s’articuler harmonieusement.

    En outre, si dans le chapitre consacré à «l’’Europe du contrat social et fiscal» on retrouve les thèmes chers aux centristes, il n’en est pas exactement de même dans le chapitre sur «l’Europe de la croissance et de l’emploi» où est clairement énoncé un volontarisme étatique et une approche keynésienne, le tout dans un patriotisme non seulement européen mais français qui n’est peut-être pas le plus sûr moyen de libérer les énergies entrepreneuriales.

    Il n’est guère surprenant, dès lors, de constater qu’il n’y a pas de vision commune entre les différentes mouvances centristes européennes réunies dans l’Alde (Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe), sachant qu’en plus, une partie de l’Alternative y est adhérente (le Mouvement démocrate) et l’autre (UDI), non…

    Pour autant, le programme de l’Alternative reste européen pour l’essentiel et tous ceux qui veulent s’atteler à la création d’une Europe des personnes peuvent s’y reconnaître en partie et mettre un bulletin de vote pour ses listes dans l’urne le 25 mai.

    Alexandre Vatimbella

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Manuel Valls ou la (fausse?) tentation des centristes

    Avant même de penser à une recomposition politique qui n’est pas à exclure à terme, les centristes peuvent-ils faire un bout de chemin avec Manuel Valls?

    Leurs prises de position et leurs votes lors du discours de politique générale du nouveau premier ministre puis lors de sa récente présentation du pacte de responsabilité à l’Assemblée nationale semblent assez alambiqués, de la position ouverte du député Meyer Habib qui a déclaré qu’il voterait toutes les bonnes mesures présentées par le gouvernement à celle sans concession de François Sauvadet qui s’est mis dans une opposition résolue en passant par celle hésitante d’Yves Jégo qui est dans un attentisme irrésolu.

    On comprend que les repères politiques des centristes soient quelque peu chamboulés et qu’ils s’interrogent.

    Voilà un gouvernement qui semble vouloir faire, plus ou moins, ce qu’ils défendent depuis des années avec le discours qui va avec.

    Ce qui a séduit les sympathisants du Mouvement démocrate tout en laissant circonspects ceux de l’UDI.

    Il est évident qu’il existe des ponts entre le discours social-libéral de Manuel Valls et le discours libéral-social des centristes.

    Néanmoins, jusqu’à la prochaine présidentielle on ne voit pas comment un renversement d’alliance pourrait avoir lieu sauf si…

    Sauf si la situation politique, économique et sociale évolue dangereusement, non pas pour le Parti socialiste, mais pour tout le pays et que les crispations des extrêmes et des radicaux imposent des rapprochements de tous ceux qui défendent la démocratie libérale et une économie sociale de marché.

    Concrètement, la montée inexorable du Front national, l’alliance entre le Front de gauche et la gauche du PS, sur fond d’une économie ayant encore besoin d’être assainie sous peine de graves difficultés pour la France, alors les bases d’un large rassemblement central existeront avec les partis centristes en pivot, voire en pointe.

    D’autant plus si Manuel Valls obtient des résultats encourageants.

    Les prochains mois seront, à ce titre, importants pour tester grandeur nature l’exact positionnement du nouveau premier ministre sur des principes, ô combien chéris par les centristes, de consensus, de pragmatisme, de responsabilité, d’équilibre ainsi que sur sa capacité à libérer les énergies, notamment celle d’entreprendre, du carcan construit depuis des décennies par une vision pro-étatiste et centralisatrice partagée par le PS et l’UMP.

    Et, dans un an, il sera temps de faire le bilan de l’expérience Valls, non pas que ce temps sera nécessaire pour redresser la France mais il permettra de savoir si ses recettes fonctionnent.

    Si Manuel Valls réussit son coup, pas de doute que tous les idéologues et radicaux de tous bords auront du mouron à se faire. François Hollande aussi, d’ailleurs…

    Alexandre Vatimbella

    Voir le site Le Centrisme