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politique - Page 4

  • Pourquoi le Centre défend une méritocratie solidaire

    Non, les tenants d’un égalitarisme à tout crin, ce n’est pas vrai qu’il y a sept milliards de Thomas Edison, de Steve Jobs ou de Louis Pasteur dans le monde et que la société ne doit pas récompenser ceux qui inventent et prennent des risques.

    Non, les défenseurs d’un laisser-faire sans états d’âme, il n’est pas acceptable de laisser un être humain mourir dans le caniveau au titre qu’il l’aurait mérité ou que cela est dans l’ordre des choses.

    C’est la raison pour laquelle les centristes défendent une véritable méritocratie solidaire qui ne rougit pas de récompenser ceux qui réussissent et ne se cachent pas la tête dans le sable afin d’éviter d’aider ceux qui souffrent.

     

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  • L’UDI peut-elle résister à l’UMP?

    Depuis  les élections municipales de 2014 et, surtout, les élections départementales de 2015, la pression de l’UMP pour que l’UDI se range à ses côtés dans toutes les élections à venir s’est accentuée.

    On comprend fort bien l’intérêt de l’UMP pour une alliance électorale dès le premier tour qui devrait permettre aux candidats de la Droite (et, subsidiairement, du Centre) d’arriver en tête devant ceux du PS et du FN, en particulier à la présidentielle mais pas seulement.

     

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  • Hillary Clinton, une centriste pour succéder à un centriste à la Maison blanche?

    Hillary Clinton a donc décidé de se lancer dans la course à la présidence des Etats-Unis qui se conclura en novembre 2016.

    Ce n’est pas une grande surprise tant il semblait évident qu’elle voulait y aller, d’autant que les sondages lui donnent une vraie chance de gagner, elle est actuellement la grandissime favorite.

    Bien entendu, il s’agit d’abord, comme pour toute personnalité politique, d’une ambition personnelle et d’une envie de servir son pays en laissant sa marque dans l’histoire.

    Mais Hillary Clinton poursuit également deux autres buts.

    Le premier est d’être la première femme à prendre la tête de la première puissance du monde, elle qui lutte depuis toujours pour la cause des femmes.

    Le deuxième est de réformer les Etats-Unis avec un programme essentiellement centriste où la lutte pour la méritocratie et la réalité de l’égalité des chances («opportunities» aux Etats-Unis, c’est-à-dire la réalité effective de pouvoir utiliser toutes ses capacités pour réussir) ainsi que la lutte contre les inégalités sont les principales lignes directrices.

    Mais elle n’a jamais, non plus, stigmatisé la libre-entreprise et le monde des affaires et de la finance, sachant l’importance qu’ils revêtent pour l’économie américaine.

    Mais s’il fallait un argument définitif à son centrisme, il viendrait de… ses adversaires!

    Attaquée de manière indécente par les conservateurs du Parti républicain (on ne parle même pas de la frange radicale proche de l’extrême-droite), elle l’est également par l’aile gauche du Parti démocrate qui ne supporte pas son positionnement centriste et tente par tous les moyens de lui opposer un candidat de gauche pour les primaires sans, pour l’instant, en trouver un.

    Bien évidemment, Hillary Clinton se mettra dans les pas de deux autres centristes, son mari et ancien président, Bill Clinton (1993-2000) et celui qui occupe actuellement la Maison blanche, Barack Obama (2009-2016).

    Si elle partage nombre de points communs et d’idées avec ceux-ci, Hillary Clinton a également une vraie différence dans sa vision d’une Amérique populaire de ceux qui veulent réussir par leur courage et leurs qualités ainsi que celle qui est un phare de la démocratie dans le monde et qui doit montrer ses muscles à ses ennemis quand il le faut (elle est bien plus un «faucon» que ne l’est Barack Obama).

    Si, comme je l’ai dit, elle est la grande favorite de cette élection, la campagne ne s’annonce pas comme un long fleuve tranquille loin de là.

    Ainsi, ses concitoyens sont très majoritaires à estimer qu’elle possède sans conteste la compétence pour occuper le poste de présidente mais ils sont nettement plus réservés sur sa personnalité, ce qui donne globalement un pays divisé en deux, entre ceux qui l’apprécient, parfois la divinise, et ceux qui ne l’aiment pas, parfois la haïssent.

    Elle devra donc convaincre que ses détracteurs sont dans un «Hillary bashing» souvent plus dans la fantasmagorie que dans le réel.

    Mais il n’’en reste pas moins que ces derniers – dont de nombreux membres des médias – ont un vrai pouvoir de nuisance qui a fait, entre autres, qu’elle a perdu la primaire démocrate en 2008 face à Barack Obama (même si elle avait remporté plus de voix que son adversaire mais que les règles de la primaire démocrate faisait que celui-ci avait plus de délégués qu’elle).

    Reste, pour conclure, cet étonnant paradoxe qui fait que la politique américaine n’a jamais été autant polarisée du fait de la volonté des républicains de se démarquer à tous prix des démocrates en récupérant tout l’électorat radical, parfois même raciste et réactionnaire avec des discours populistes (au sens français) et démagogiques mais que l’hôte actuel de la Maison blanche est un pur centriste et que la favorite pour lui succéder en est une autre.

    On peut l’expliquer par la participation électorale, assez faible pour les élections législatives et surtout dominée par le vote des plus conservateurs et des plus âgés, plutôt masculins, alors que la présidentielle, reine des élections, voit un nombre beaucoup plus importants de votants où domine la classe moyenne, où les minorités afro-américaine, latino et asiatique ainsi que les jeunes et les femmes font la différence.

    De même, autre paradoxe, c’est encore une fois le parti démocrate qui part favori pour la présidentielle alors même que les deux chambres du Congrès sont dominées par les républicains.

    Mais là, il s’agit avant tout de cuisine électorale et de découpage de circonscriptions réalisé par les deux partis mais surtout les républicains car la démographie et la sociologie du pays le porte actuellement plus vers le Parti démocrate que vers le Parti républicain.

    Ainsi, par exemple, en 2012, les républicains obtinrent une forte majorité à la Chambre des représentants alors même que les démocrates avaient obtenus un million de voix de plus qu’eux lors du scrutin…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Primaire UMP: Les bonnes raisons pour que le Centre n’y participe pas

    L’UMP a donc fixé les règles de sa future primaire qui lui permettra de choisir son candidat à l’élection présidentielle de 2017.

    Une primaire qui sera «ouverte» aux candidats centristes si ceux-ci souhaitent y participer.

    Cette annonce a déjà semé la zizanie chez les leaders du Centre, François Bayrou se déclarant opposé à toute participation, Hervé Morin y étant totalement favorable et Jean-Christophe bottant en touche, indiquant que cette question serait traitée plus tard…

    Au-delà des conditions «techniques» d’une candidature (parrainage, représentativité, etc.), c’est des conditions politiques qu’il convient de discuter pour savoir si les partis centristes doivent ou non s’y associer comme le veulent ardemment tous les responsables de l’UMP.

    On connait les raisons qui militent en faveur d’une candidature commune de la Droite et du Centre en 2017 tellement elles sont rabâchées du côté UMP et dans les médias.

    D’abord, une meilleure efficacité dès le premier tour de la présidentielle – puis aux législatives – qui éviterait la possible absence d’un candidat de droite au second tour, devancé par celui du PS et du FN au cas où les voix centristes viendraient à lui manquer (ce qui permettrait alors et par ailleurs de faire porter aux centristes l’entière responsabilité de l’échec d’une Droite incapable aujourd’hui d’être porteuse d’une véritable dynamique politique).

    Ensuite, une meilleure efficacité dans la mise au point d’un programme électoral commun Droite-Centre en vue d’une victoire qui semble inexorable puis d’un contrat de gouvernement qui s’appuierait sur ce programme.

    Enfin, un jeu gagnant-gagnant puisque l’UMP hériterait de la présidence de la république en tant que parti dominant de la coalition mais les partis centristes, eux, auraient droit à des lots de consolation importants avec l’élection de nombreux députés et des places de choix dans le gouvernement qui serait formé après les victoires à la présidentielle et aux législatives.

    Certes, ce n’est pas rien pour les partis centristes qui ne semblent pas à l’heure actuelle capables de faire un score conséquent à la présidentielle et qui devront nécessairement nouer des alliances aux législatives pour le deuxième tour.

    Mais de meilleures raisons militent pour que le Centre ne participe pas à cette primaire et qu’il en ressorte, tout comme la France, malgré tout, gagnant sur le moyen et le long terme.

    La première est évidemment celle de l’identité centriste et la deuxième, son corollaire, celle de son indépendance.

    La participation des partis centristes à la primaire de l’UMP (qui sera rebaptisée d’ici là «Les Républicains») est une perte, et de la première et de la seconde.

    Une perte d’identité puisque les candidats centristes, pour avoir une chance d’emporter la primaire (ce qui semble une évidence s’ils se présentent, sinon leur présence ne sert à rien d’autre qu’à servir la soupe à l’UMP et à faire croire qu’il s’agit d’une primaire Droite-Centre, ce qu’elle n’est pas en réalité), devront s’adresser à une population majoritairement de droite, donc de présenter un programme électoral sensé la séduire et non véritablement centriste qui n’aurait guère de chance de l’intéresser.

    Une perte d’indépendance parce qu’en se présentant à cette primaire, les partis centristes acceptent donc la perte d’identité dont on vient de parler mais aussi de s’en remettre à un parti tiers pour l’organisation de la désignation de leur candidat et de lier leur destin à celui de l’UMP quoi qu’il arrive.

    D’où un risque évident et important de vassalisation qui embarquera les partis centristes dans un processus de satellisation pour les cinq prochaines années après la présidentielle.

    La troisième raison est l’existence même d’un espace centriste au-delà des échéances de 2017.

    En abandonnant son indépendance (et son identité), les partis centristes réduisent de fait leur espace politique, tant en matière programmatique qu’électorale.

    Si voter pour le Centre revient au même que de voter pour la Droite puisque le candidat sera évidemment de Droite vu la supériorité de l’UMP dans cette alliance totalement déséquilibrée, alors les électeurs qui feront ce choix se demanderont pourquoi continuer à voter pour les partis centristes d’autant que ceux-ci auront adopté un programme commun avec le parti de droite vainqueur.

    Comment, en outre, affirmer sa spécificité, autrement que par des rodomontades ridicules et sans aucun effet genre Radicaux de gauche face au PS, alors que l’on a décidé librement de la mettre en retrait.

    Mais cela ne serait pas aussi problématique s’il ne s’agissait que de cuisine électorale.

    Car, c’est la quatrième raison et sans doute la principale, en abdiquant d’être un pôle politique indépendant, les partis centristes abdiquent de présenter leur projet et leur programme aux Français lors du premier tour de la présidentielle et de celui, par la suite, des législatives.

    Ils affirment donc, dès le départ, que leurs différences et leur originalité n’existent pas et, en tout cas, ne sont pas assez importantes pour être soumises à l’appréciation des électeurs.

    Rappelons-nous tout le mal que ce comportement a fait aux centristes lors de l’élection de 1995 où certains soutinrent Chirac et d’autres Balladur, deux hommes de droite, deux hommes de l’UMP.

    Car, en V° République, ne pas présenter un candidat à la présidentielle, élection-phare, que l’on s’en félicite ou qu’on le regrette, est un aveu d’inexistence politique même si cela permet de se garantir des postes futurs.

    Mais l’engagement politique n’est pas un engagement pour ceux-ci mais pour des idées.

    Si les centristes décident, dès le départ, de ne pas se battre pour les leurs, alors à quoi servent-ils?

    Bien sûr, ils prennent un risque mais celui-ci fait partie du courage politique, essentiel à la démocratie qui, pour fonctionner réellement, doit avoir le choix entre des projets politiques différents.

    Tout cela n’empêche nullement les coalitions et les unions pour le second tour.

    Actuellement, il semble que celle qui concerne les partis centristes se fera avec l’UMP.

    Pourquoi pas?

    Mais avant de s’allier avec un parti qui défend une vision politique différente, même si elle a des proximités avec la vôtre, vous devez aller au combat politique pour présenter cette dernière, la défendre et convaincre les électeurs qu’elle est la bonne pour eux et pour le pays.

    Quant à la crainte de voir un deuxième tour PS-FN, disons tout de suite que les centristes doivent également avoir la même crainte qu’un duel UMP-FN.

    La démocratie perdra effectivement si l’extrême-droite se retrouve qualifiée pour le second tour quelle que soit la configuration de celui-ci.

    Nous en sommes encore loin et, in fine, si la situation politique fin 2016-début 2017 montrait que le FN était en capacité d’éliminer le candidat de droite, il y aurait alors la possibilité pour l’UMP, l’UDI et le Mouvement démocrate de s’assoir autour d’une table de négociation pour la désignation d’un candidat commun et unique autour d’un véritable programme électoral Droite-Centre.

    Mais cette négociation n’aurait rien à voir avec l’abdication des partis centristes à désigner leur(s) propre(s) candidat(s) et d’adopter leur(s) propre(s) programme(s) en se fondant d’ores et déjà dans une primaire UMP qui n’est pas la leur et ne sera jamais la leur.

    Oui, à ce moment-là, ce sera une vraie négociation entre partenaires indépendants et ayant gardé, chacun, leur dignité politique.

    Et ça change tout pour les centristes et, surtout, pour le Centrisme, ce pourquoi les partis centristes se battent… ou sont sensés se battre!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’UDI, «incontournable» pour l’UMP mais UMP-dépendante

    Dans l’euphorie de la victoire aux départementales de la coalition UMP-UDI, Jean-Christophe Lagarde, en déclarant que son parti, l’UDI, avait doublé le nombre de ses conseillers départementaux, a estimé que celui-ci était également devenu «incontournable» pour l’UMP.

    Il a ainsi expliqué que celui-ci avait acquis «un pouvoir, relatif, mais un pouvoir au sein de l'opposition» et que «nous sommes incontournables (pour l’UMP), alors que ça n'a pas toujours été le cas».

    Et de réitérer l’affirmation selon laquelle l’UDI serait le troisième parti de France derrière l’UMP et le PS en se basant sur le nombre d’élus, ce qui permet d’occulter l’évidence qu’il ne vient qu’en quatrième position en nombre de voix, très loin derrière le FN, l’UMP et le PS, dans l’ordre d’arrivée des élections européennes et qui est sans doute encore le même lors de ses départementales si l’UMP avait été seule à la bataille.

    Mais c’est de bonne guerre de gonfler le poids de sa formation politique.

    En revanche, l’incontournabilité supposée de l’UDI pour l’UMP semble plus vraisemblable même si elle s’accompagne, dans le même temps, d’une UMP-dépendance de l’UDI.

    Car, au cas où le rapport de force électoral n’évolue pas d’ici là, si l’UMP a besoin de l’UDI pour espérer avoir une majorité en 2017 et devancer le Front national lors du premier tour de la présidentielle, l’UDI a besoin de l’UMP pour exister électoralement parlant.

    Mais est-ce du «gagnant-gagnant», selon une des expressions favorites de Nicolas Sarkozy?

    Oui et non.

    Oui si l’on se place dans le rapport de force électoral du moment que l’on vient d’évoquer.

    Ainsi, si l’UMP doit avoir l’UDI à ses côtés pour espérer remporter la présidentielle (après avoir passé le premier tour grâce à un candidat commun) et les législatives, l’UDI a besoin de l’UMP pour avoir des députés en nombre et pouvoir participer de manière significative à un gouvernement de la Droite et du Centre.

    Non si l’on se place en matière d’indépendance et de spécificité politiques.

    La différence de poids électoral en faveur de l’UMP ne permet pas à l’UDI de peser d’un poids politique suffisant pour infléchir de manière importante la ligne droitiste de l’UMP vers plus de centrisme.

    Cela ne veut pas dire que l’UDI n’aura pas de moyens de pression pour, à la marge, obtenir des concessions et faire passer quelques unes de ses idées.

    Il se peut même que ces concessions excèdent le poids électoral de la formation de centre-droit si les sondages révèlent que l’électorat centriste en attend davantage d’une union UMP-UDI, ce qui obligera l’UMP a plus de souplesse.

    Reste que quelque soit le nombre et l’importance des concessions, elles demeureront dans un programme et un projet de droite et non du centre.

    Quant à l’indépendance, elle sera évidemment mise à mal uniquement du côté de l’UDI.

    Nous en serons alors à revivre la situation de 2007 où une partie de l’UDI (le Parti radical) était dans l’UMP et une autre (le Nouveau centre) était un appendice de cette même UMP, c’est-à-dire dans un suivisme politique des centristes vis-à-vis du parti de droite.

    Le paradoxe de tout cela est que pour être incontournable pour l’UMP, l’UDI doit être, en même temps, UMP-dépendante.

    D’où cette nécessité pour les partis centristes de s’entendre pour devenir un partenaire de poids dans les années à venir pour leur allié, où qu’il se trouve.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La tricoalition, une cohérence et une clarification politiques saines pour la démocratie

    Le tripartisme – et non une tripolarisation comme certains l’affirment – qui est sorti du premier tour des élections départementales (puis confirmé par les résultats du deuxième tour) et qui vient après la victoire du FN aux élections européennes; le «ni-ni» prônée par le président de l’UMP alors que son principal opposant à l’intérieur du parti est un adepte du désistement républicain, tout comme le premier ministre actuel mais qui n’a pas convaincu l’ensemble des électeurs socialistes, loin de là; l’existence des frondeurs au PS qui lorgnent plus sur une alliance avec le Front de gauche qu’avec les centristes alors qu’à l’UMP certains trouvent que le FN n’est pas aussi infréquentable et le mot «centriste» plutôt une moquerie voire une insulte: tout ce que je viens de dire et d’autres choses encore concourent à la création à terme d’une tricoalition (qui alors sera l’expression d’une tripolarisation droite-centre-gauche pour faire simple) qui aurait l’immense mérite, dans une démocratie comme la France, d’insuffler de la cohérence et de la clarification dans le débat politique et dans les choix de société au profit et dans le respect des citoyens-électeurs.

    Ainsi, il semble aujourd’hui cohérent de réunir la droite dure et radicale de l’UMP (ainsi que de groupuscules issus de celle-ci comme celui de Nicolas Dupont-Aignan) avec le Front national, les frondeurs socialistes avec le Front de gauche et les sociaux-libéraux du PS (et ceux des Radicaux de gauche et une partie des écologistes) avec les libéraux-sociaux du Centre et les gaullo-réformistes de l’UMP.

    Mais il ne s’agit pas – encore ou jamais? – de créer trois nouveaux partis mais bien d’un paysage politique à triple coalition sachant que, pour l’instant, ces nouveaux blocs ne sont pas monolithiques même s’ils ont assez de convergences internes pour être, chacun, une alliance électorale où ses composantes partagent de nombreux points de vue identiques sur la politique à mener.

    Si la gauche du PS garde des différences avec le Front de gauche tout comme la droite dure de l’UMP avec le Front national, leur proximité dans nombre de domaines et sur des questions précises est évidente, en tout cas plus évidente que la proximité avec les ailes modérées des mêmes partis.

    Quant aux sociaux-libéraux du PS et aux gaullo-réformistes de l’UMP, ils sont capables de trouver des points de convergence pour un programme de gouvernement avec la nécessaire présence des libéraux sociaux du Centre qui en sont le lien obligé, tout en gardant entre eux de notables différences.

    Cette nouvelle architecture politique aurait le mérite de la clarification et d’éviter les grands écarts ridicules auxquels plus aucun électeur ne croit réellement lorsqu’un Nicolas Sarkozy ou un Manuel Valls prétendent s’adresser à toute la droite ou à toute la gauche républicaines alors que les différentes composantes de celles-ci ne partagent plus, concrètement, les mêmes objectifs, ni les mêmes références politiques et, parfois, les mêmes valeurs.

    En outre, cela éviterait aux centristes de devoir critiquer les bonnes mesures venues des sociaux-libéraux de gauche tout en actant leur vraie proximité – et non seulement électorale – avec cette partie de la droite réformiste sans pour autant accepter à contrecœur le discours de la droite radicale conservatrice.

    D’aucuns prétendront que cette nouvelle donne politique sera difficile à mettre en œuvre.

    C’est fort probable que si elle accouche, ce sera dans la douleur.

    Mais si l’on regarde ce qui se fait à l’étranger actuellement, on assiste de l’Espagne à la Grèce en passant par l’Italie mais aussi en Allemagne ou aux Pays Bas à des bouleversements dans le paysage politique du même ordre que celui qui se dessine en France sans que l’on sache exactement s’ils iront jusqu’au bout et/ou s’ils seront durables.

    D’autres estimeront que la présence d’éléments modérateurs au PS et à l’UMP est préférable à des blocs plus radicaux tant à droite qu’à gauche.

    C’est vrai que ces modérés du PS et de l’UMP empêchent souvent ces deux partis de dériver vers la radicalité dure et de défendre des positions idéologiques extrêmes, démagogiques, populistes et clientélistes.

    Néanmoins, l’on peut voir cela différemment en estimant que les deux radicalités qui existent tant à l’UMP qu’au PS seraient, dans le cas de la tricoalition, des éléments modérateurs s’ils s’alliaient (et non se fondaient) avec le Front national et le Front de gauche, permettant au débat démocratique d’y gagner en transparence et en rationalité, ce qui serait un plus pour les citoyens et les électeurs.

    Reste que transparence et rationalité, cohérence et clarification ne sont pas des qualités naturelles du débat politique…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • «Ni-ni» et «désistement républicain» centristes: ni extrême-droite, ni extrême-gauche

    Le «ni-ni» façon Nicolas Sarkozy – ni désistement pour PS, ni pour le FN, deux partis mis sur un même pied – tourne tout aussi le dos aux valeurs de la démocratie et de la république que le «désistement républicain» à la sauce Manuel Valls – pourfendant tous ceux qui refusent sa sélectivité entre les partis à vocation totalitaire – qui fait du Front national son unique obsession en la matière tout en oubliant fort opportunément que le PS continue ses alliances avec un Parti communiste, comme c’est le cas, par exemple, à Paris, qui n’a pas tourné le dos à ses «combats révolutionnaires et internationalistes» ainsi qu’à sa fidélité aux «anticipations de Marx», comme il est écrit dans ses statuts, ceux-ci et celles-là ayant abouti dans l’histoire à des dictatures dont les tristes héros se nomment Lénine, Staline, Trotski, Mao, Pol Pot et quelques autres dont les régimes de terreur ont remplis les cimetières plutôt que développer une quelconque fraternité humaine.

    Le vrai «ni-ni», démocratique, républicain et humaniste, le véritable «désistement républicain» sont ceux qui viennent directement de la vision du Centrisme et de son principe moteur, le juste équilibre.

    C’est le barrage responsable et sans concession à tous les extrémismes qui se battent contre la démocratie républicaine libérale.

    Le communisme léniniste et son avatar le trotskisme (sans parler du maoïsme) sont deux pensées totalitaires et criminelles tout comme le sont le fascisme et le nazisme et leurs avatars (franquisme, salazarisme, pétainisme, etc.).

    Au nom de quoi, même en comparant le nombre de morts que les tenants de ces idéologies de l’exclusion et de la stigmatisation de l’autre, celui qui ne pense pas comme vous, celles d’extrême-droite seraient puantes et infréquentables et celles d’extrême-gauche seraient démocrates et républicaines?

    Même en expliquant que l’extrême-droite est le lieu de rassemblement des haineux tandis que l’extrême-gauche est celui des envieux, in fine, les idéologies développées par ces deux ennemies de la démocratie libérale aboutissent à éliminer le déviant (selon leurs critères, évidemment) après avoir supprimé sa liberté et son droit à la réussite individuelle ainsi que sa pensée a-normale (toujours selon leurs critères) et son refus de se plier aux dogmes de leurs vérités mortifères.

    En s’alliant aux démocraties pendant la Deuxième guerre mondiale après avoir signé un pacte avec Hitler, Staline a réussi le tour de force de donner une respectabilité de façade au communisme qui, rappelons-le, dès sa création par Marx et Engels, sur les traces de Babeuf et en s’inspirant de Rousseau, a été dénoncé par les penseurs les plus lucides, tel Proudhon, comme étant une idéologie criminelle et liberticide dans son essence même.

    Dès lors, les forces démocrates et républicaines doivent dire non à ces deux extrêmes.

    L’indignation du PS vis-à-vis du FN mais aussi vis-à-vis des attitudes parfois conciliantes de la Droite vis-à-vis de cette formation ainsi que le discours moral qu’il débite serait nettement plus crédibles s’il l’appliquait également à l’extrême-gauche, ce qui n’est pas le cas.

    Le «ni-ni» et de le «désistement républicain» centristes, c’est donc faire barrage aux extrêmes d’où qu’ils viennent en votant pour les partis républicains quels qu’ils soient lorsqu’une élection oppose un parti extrémiste à un parti républicain au-delà des alliances électorales du moment.

    Le seul moment où le bulletin blanc est de rigueur, où le «ni-ni» centriste s’applique lors d’un duel, c’est lorsque celui-ci oppose l’extrême-droite à l’extrême-gauche.

    Mais pour que ce «ni-ni» et ce «désistement républicain» fonctionnent de manière honnête, transparente et avec une totale efficacité (notamment en convaincant les électeurs qu’il n’y a qu’un poids et qu’une mesure), il ne doit souffrir aucun faux-semblant et hypocrisie.

    Si l’affirmation de Nicolas Sarkozy selon laquelle le PS et le FN sont deux partis que l’on peut mettre sur le même plan est une hypocrisie, les cries d’orfraie de Manuel Valls le sont tout autant alors que son parti gouverne ici ou là avec le Parti communiste.

    Dans cette histoire, on ne peut que saluer la position de Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI et demander à tous les centristes de l’appliquer systématiquement lors de toutes les élections en oubliant les petits calculs personnels et politiciens.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Départementales: victoire électorale mais défaite politique pour le Centre?

    Le Front national n’a donc pas viré en tête lors du premier tour des départementales.

    Voilà une grosse satisfaction pour tous les démocrates et les républicains dont les centristes.

    Il fallait voir la hargne de Marine Le Pen après ce demi-échec pour ne pas oublier qu’elle est bien la fille de son père et le FN un parti d’extrême-droite au populisme dangereux.

    Mais cette «défaite» – à 25,19% des voix, tout de même – n’est-elle pas en trompe l’œil?

    C’est en effet une coalition UMP-UDI-MoDem (bien que les médias oublient de citer ce dernier parti) qui arrive en tête avec 29,4% des suffrages.

    Ce n’est donc pas l’UMP qui devance le FN – ni l’UDI ou le MoDem – mais une alliance électorale de plusieurs partis.

    Ce qui montre, déjà, que la menace de l’extrême-droite et du populisme est toujours là, bien présente avec un quart des électeurs qui ont voté pour elle et les 49,83% d’abstentionnistes qui en sont les associés conscients et consentants.

    Mais l’on pourra dire que grâce aux centristes, le FN n’a pu savourer le fait d’être en tête même si l’on ne peut savoir quel aurait été exactement le score de l’UMP si celle-ci était partie seule au combat des urnes.

    Néanmoins, ce résultat, qui va permettre après le deuxième tour aux partis centristes d’avoir de nombreux élus et de se congratuler à nouveau d’avoir choisi la bonne recette, est aussi lourde de sens en vue des présidentielles et des législatives.

    Car c’est bien la stratégie de l’union de la Droite et du Centre qui a porté ses fruits et qui permet d’ailleurs aux médias comme Le Figaro de titrer sur sa une «L’UMP l’emporte» et au Monde d’écrire que c’est une «très nette victoire de l’UMP».

    Dès lors, cette victoire électorale n’est-elle pas une défaite politique pour un Centre indépendant?

    Le succès du trio UMP-UDI-MoDem prouve effectivement toute la justesse d’une alliance dès la premier tour (dans une grande majorité de cantons) de la Droite et du Centre.

    Comment, dès lors, les leaders centristes vont-ils pouvoir expliquer la pertinence d’une candidature autonome aux présidentielles de 2017, sachant qu’un succès aux départementales est évidemment très secondaire par rapport à une victoire aux présidentielles et aux législatives.

    Comment donc refuser l’alliance et la coalition dès le premier tour en 2017 et même de participer à une primaire de la Droite et du Centre dont on sait déjà que ce dernier sera le perdant?

    Le piège de la candidature unique s’est-il donc refermé sur les centristes?

    Bien sûr, ceux-ci diront que non et qu’il ne faut pas extrapoler les résultats de ce dimanche sur ce qui va se passer dans deux ans notamment sur le pourcentage de Marine Le Pen (qui vient d’annoncer sa candidature pour 2017) au premier tour de la présidentielle et de la possible élimination du candidat de l’UMP dans la foulée, s’il n’est pas soutenu par le Centre.

    Néanmoins, analysons cette victoire et ses conséquences pour les partis centristes.

    D’abord, la victoire est celle de l’UMP, parti archi-dominant dans cette coalition.

    Si les partis centristes sont allés à la bataille dans une alliance avec la formation de droite, c’était pour bénéficier de sa force électorale, de ses voix.

    Comment dès lors refuser cette alliance aux législatives qui suivront les présidentielles.

    Et comment mieux négocier les bonnes circonscriptions sans être alliés dès le premier tour à l’UMP aux présidentielles?

    Ensuite, c’est une victoire du président de l’UMP, en l’occurrence Nicolas Sarkozy.

    Or, celle-ci lui donne une évidente et manifeste légitimité qui lui était encore discutée après son élection sans gloire à la tête du parti et par des sondages peu encourageants concernant sa personne.

    Si cette élection est un marchepied pour le président de l’UMP, voilà qui va poser un dilemme aux partis centristes qui ne veulent pas d’une candidature Sarkozy en 2017, le Mouvement démocrate penchant fortement pour Juppé et l’UDI préférant nettement ce dernier à l’ancien président de la république mais sans doute n’importe quel autre candidat plus consensuel.

    Cependant, comment dire non à celui qui vient de vous faire gagner et qui sera peut-être en tête des sondages s’il est, comme cela semble très probable, désigné candidat de l’UMP?

    Si l’apport des voix centristes a été importante voire déterminante dans un certain nombre de cantons, il est difficile de le savoir exactement là où il y a eu candidature commune.

    Les partis centristes ayant refusé de se compter au premier tour de ces départementales, auront ainsi du mal à mettre en balance leur poids électoral largement inconnu sur la table des négociations pour peser réellement en 2017, à la fois, sur les investitures, sur le projet et le programme politique.

    Sans doute que les élections régionales où est en vigueur la proportionnelle donneront une vue meilleure de ce poids si des listes autonomes centristes sont présentées.

    Mais les législatives ne sont pas à la proportionnelle…

    Pour autant, il n’y a pas que des conséquences négatives à cette victoire électorale.

    Mettons de côté le corollaire mécanique de celle-ci, un nombre plus important d’élus locaux et de direction de départements, et attachons-nous aux fruits politiques.

    Ainsi, les centristes en permettant à l’UMP d’être le premier parti de France, ont du même coup augmenté leur capacité de négociation pour les futures élections dans le cadre d’une alliance.

    S’ils ne sont pas grand-chose (électoralement) sans l’UMP, celle-ci ne peut pourtant pas se passer des partis centristes pour l’emporter nationalement.

    Ces derniers ne sont donc pas sans aucune marge de manœuvre pour obtenir quelques concessions sur les investitures, les postes et les programmes.

    En outre, une alliance électorale permet de gagner ensemble mais n’oblige en rien, ensuite, à un alignement total des positions des différentes composantes sur celles du parti dominant, même si cela peut ressembler parfois à de la tambouille politicienne…

    Reste que cela est assez maigre si l’on veut bien se rappeler que les partis centristes parlent constamment d’indépendance, de volonté de s’affranchir du duo PS-UMP qui gouverne la France depuis plus de 30 ans, comme le rappelle constamment Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, et du vote de réformes indispensables que, ni la Droite, ni la Gauche, clientélistes et enfermées dans leurs promesses irresponsables, sont capables de mettre en route.

    Enfin, si être un appendice de la Droite est une fatalité pour les leaders de l’UDI et du MoDem, il faut qu’ils aient au moins le courage de le dire à leurs électeurs.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Axe central: Centrisme, gaullisme, socialisme libéral ou seulement opportunisme?

    L’axe central qui regroupe des hommes comme Manuel Valls, François Bayrou, Jean-Christophe Lagarde, Jean-Pierre Raffarin ou encore Alain Juppé, allant de la gauche modérée à la droite modérée pourrait bien devenir l’axe incontournable de la vie politique française dans les années à venir.

    C’est dire s’il attise les appétits et amène de plus en plus d’ambitieux à s’en revendiquer afin de se l’approprier ou d’avoir une part du gâteau.

    De même, chacun y vient avec sa propre définition ou son propre positionnement politique ce qui fait que cet axe central a encore, pour l’instant, des contours flous qui devraient s’éclaircir au fil du temps s’il doit aboutir, évidemment, à une coalition en bonne et due forme de tous ceux ou d’une grande partie de ceux qui s’en revendiquent.

    Ce qui semble acté c’est que cet espace politique encore informel regroupe des libéraux venus de tous les horizons politiques qui prônent des réformes profondes tout en mettant en avant une modération dans la pratique politique, cette fameuse «médiété» chère au philosophe grec Aristote qui voyait en elle la plus grande vertu.

    Mais tous ne viennent pas avec la même vision politique et beaucoup avec comme principale ou seule motivation de se placer au bon endroit au bon moment.

    En outre, pour certains d’entre eux, il s’agit de centrisme. Pour d’autres, de gaullisme. Pour d’autres encore, d’un socialisme libéral.

    Toutes ces pensées politiques différentes sont certainement solubles en une alliance mais ont de nombreuses divergences que seule la lutte contre la radicalité et l’extrémisme ne suffit pas à réduire à néant.

    L’on peut aussi y voir un simple opportunisme, en tout cas, la volonté de préempter cet axe central en devenir pour ses ambitions présentes et futures.

    Ce pourrait être le cas pour trois des figures les plus médiatiques de celui-ci, Manuel Valls, François Bayrou et Alain Juppé.

    Personne ne remet en cause leur proximité avec le centre de la vie politique et leur attachement aux valeurs libérales, même si elles peuvent être à géométrie variable.

    Néanmoins, personne ne peut nier que ces trois personnalités ont des parcours politiques différents et que des questionnements légitimes peuvent se faire sur leur attachement à cette centralité qu’ils revendiquent.

    Manuel Valls, formé en tant que rocardien, reste, par exemple, attaché à une égalité qui n’est pas seulement des chances et issues de la méritocratie mais qui renvoie à toutes les luttes de la Gauche au cours du dernier siècle.

    Alain Juppé, venu du néo-gaullisme est, lui, un homme souvent attaché aux pouvoirs étatiques face à la société civile et où le pouvoir central conservent de très importantes prérogatives face aux pouvoirs locaux.

    François Bayrou est certainement celui qui a le plus de légitimité à se trouver sur cet axe central mais également celui qui suscite le plus grand nombre d’interrogations!

    Démocrate-chrétien et centriste revendiqué à l’UDF, il entame un virage social-démocrate lors de la création du Mouvement démocrate après les présidentielles de 2007 puis un virage gaulliste pour les présidentielles de 2012 avant de revenir vers le centre-gauche puis de se positionner au centre-droit et à revenir aux alliances avec la Droite.

    Actuellement, il est difficile de définir très exactement le lieu politique de Bayrou et ce qu’il prône.

    Et même si c’est le cas également pour Valls et Juppé, les nombreux allers-retours du président du Mouvement démocrate troublent quelque peu son image.

    En outre, que ce soit pour Juppé ou Bayrou, tout comme la social-démocratie, le gaullisme n’est pas central même si c’est ce qu’aurait voulu le faire croire le Général de Gaulle en quête d’un consensus national extrêmement large qu’il n’a pu en fait réaliser que pendant une courte période à la Libération.

    Bien sûr, que ce soit pendant la Deuxième guerre mondiale, à la Libération ou lors de son retour aux affaires en 1958, il est vrai que des gens de gauche et du Centre l’ont rejoint.

    Mais il est tout aussi vrai que le gaullisme a été principalement un mouvement de droite ce que les présidentielle de 1965 ont démontré avec éclat (avec François Mitterrand et Jean Lecanuet) puis les événements de mai 1968, sans parler de ce qui s’est passé ensuite avec les héritiers revendiqués du gaullisme, Georges Pompidou, Jacques Chirac et même Nicolas Sarkozy.

    Par ailleurs, on voit bien que c’est au nom d’un large rassemblement que Valls, Bayrou et Juppé se positionnent sur l’axe central.

    Mais ils confondent alors souvent une sorte d’union nationale ad minima (tous les modérés contre les extrémistes de chaque côté) et cet axe central.

    Ce faisant, ils participent à lui donner ses contours flous actuels.

    Dès lors, il faudra sans doute attendre les projets politiques – qui tardent mais comme toujours –, plus sûrement les programmes électoraux en vue de la prochaine élection présidentielle (et les éventuelles négociations sur ceux-ci en vue de rapprochements) des personnalités qui veulent rassembler autour de l’axe central pour savoir si, au-delà de discours, de postures et de proximités affirmées, il y a possibilité de contrat de gouvernement pour 2017, voire pour 2022.

    Ou s’il n’y avait là qu’opportunisme même si, au-delà de celui éventuel des différents protagonistes, l’axe central a bien une véritable existence politique.

    Mais il se pourrait, comme souvent dans la politique, qu’il n’y ait pas d’hommes ou de femmes capables de l’incarner.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Jean-Christophe Lagarde, danger potentiel pour le Centre et l’UDI?

    Une des mises en garde répétées d’Hervé Morin, de Jean-Christophe Fromantin et de leurs amis respectifs avant, pendant et après l’élection de Jean-Christophe Lagarde au poste de président de l’UDI a été de dénoncer sa dangerosité sur la pérennité de la formation de centre-droit mais aussi sur ce qu’est et doit être le Centre, pointant ses pratiques, selon eux peu orthodoxes, voire de voyou, mais aussi une parole qui souvent dérape.

    Quelques mois après son intronisation, certains éléments du discours et des actes de Lagarde laissent penser qu’ils n’avaient pas tout à fait tort.

    L’impression que donne le président de l’UDI est double.

    D’une part, celle d’une volonté d’imposer l’UDI et sa personne dans le débat politique à tout prix.

    Voilà qui n’est pas négatif si l’on pense que le parti a un très important déficit de crédibilité dans l’opinion publique et que lui-même a un déficit de notoriété encore plus important.

    Sans oublier que le Centre est aujourd’hui incarné, pour la plupart des gens, par François Bayrou, président du Mouvement démocrate, mais par aucune personnalité de l’UDI depuis la retraite politique de Jean-Louis Borloo, comme vient de le rappeler un sondage sur les personnalités qui feraient un «bon président» où Lagarde, certes apparaît mais dans les derniers du classement.

    Dans cette optique, l’opposition frontale face à l’extrême-droite et au FN permet de positionner l’UDI comme la formation la plus pugnace contre leurs thèses et de donner de la visibilité médiatique à son président, le tout dans une légitimité sur le combat contre l’extrême-droite qui ne souffre aucune discussion.

    Et puis, bousculer par une agressivité au bon sens du terme les situations acquises, tant à droite qu’à gauche qu’à l’intérieur même des partis centristes où certains notables locaux ont tout verrouillé au mépris de toute dynamique, est salutaire.

    D’autre part, celle d’un homme qui est dans la surenchère systématique et dans la réaction virulente plutôt que dans l’échange d’arguments.

    Après son élection à la tête de l’UDI, on pensait qu’il adopterait un profil plus consensuel que celui qu’on lui connaissait depuis des années à l’UDF puis au Nouveau centre et enfin à l’UDI et qui a poussé beaucoup de dirigeants de cette dernière à soutenir Hervé Morin pour la présidence de la formation de centre-droit.

    Pas du tout. A plusieurs occasions, Jean-Christophe Lagarde a sur-réagi à une situation ou à une critique, faisant écho à ses humeurs dénoncées par ses opposants ainsi qu’à son surnom de «Sarkozy du 9-3», «compliment» donné, entre autres, par ses «amis» (critiques) UMP du département...

    Ce fut le cas, dès sa prise de fonction de président de l’UDI, lorsqu’il a traité sans aucune preuve de «menteur» le secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Jouyet, lors de la polémique sur les propos tenus par François Fillon à l’encontre de Nicolas Sarkozy, une charge qui n’avait strictement aucun intérêt politique, ni pour lui, ni pour l’UDI, ni pour le Centre – il suffisait qu'il dise qu'il s'agissait d'une histoire entre le PS et l'UMP – mais qui semblait être un acte d’autorité (pour s’imposer) et de reconnaissance (pour exister).

    Cela a été le cas sur la loi Macron qu’il a critiqué sans cesse et sans nuance alors qu’elle contenait, aux dires mêmes de plusieurs membres éminents de son parti, nombre de mesures positives que prônent, en plus, les centristes

    Bien avant même de pouvoir savoir si la loi était amendable, il a déclaré qu’il ne la voterait pas quoiqu’il arrive.

    Une posture d’opposition systématique qui le renvoie à son statut de second couteau qu’il a connu et qu’il a détesté de l’UDF à l’UDI et qui le faisait ruer dans les brancards plus que de nécessité.

    Cela vient, à nouveau, d’être le cas sur le conflit en Syrie à propos de la visite d’un sénateur de son parti à Damas pour rencontrer Bachar Al-Assad.

    Dans le dernier cas, non seulement, il a légitimé le voyage de François Zocchetto (en accord avec les sympathisants de son parti selon un sondage) en expliquant même qu’il faudra un jour reparler avec le dictateur syrien.

    Mais, afin de contrer les critiques qui se sont multipliées sur cette visite à un boucher sanguinaire, il en a rajouté plus que de mesure en en profitant, comme l’ont noté les médias, à être le seul représentant d’un parti républicain à critiquer la conduite de la guerre contre Daesh (ou organisation de l’état islamique) et d’attaquer François Hollande directement pour sa soi-disant incohérence dans sa position dans ce conflit.

    Si ses efforts pour donner une exposition à l’UDI et à son président doivent être salués, sa technique du bulldozer qui tire sur tout ce qui bouge pour faire le buzz ou pour avoir un diplôme de bon opposant ou encore pour être continuellement dans le rapport de force peut avoir, in fine, l’effet inverse de celui recherché.

    Car Jean-Christophe Lagarde n’est pas là pour séduire les électeurs de la droite radicale et extrême et encore moins leurs militants.

    Sa base, ce sont des électeurs qui refusent le plus souvent une vision d’opposition basique, un manichéisme partisan et l’absence de nuances, même s’ils sont de droite modérée et dont il doit s’attacher les votes en montrant son sérieux et sa responsabilité.

    Aujourd’hui, peut-être, nombre d’entre eux sont séduits par un discours vigoureux qui permet au Centre de se faire – parfois – entendre.

    Mais plus il sera martelé, avec les dérapages inéluctables qu’il comporte, plus il sèmera le doute chez les Français et, surtout, les sympathisants centristes.

    Plus il continuera à adopter la stratégie médiatique d’un Sarkozy, plus il brouillera le message du Centre.

    A ce moment là, si Jean-Christophe Lagarde n’a pas changé de style, forme et contenu compris, alors oui, il peut devenir dangereux pour l’UDI et le Centre, ouvrant, par ailleurs, un boulevard à François Bayrou qui n’en demande pas tant mais qui connaît bien l’homme.

    Espérons qu’il saura cultiver ses qualités et corriger ses défauts pour être un digne représentant du Centre.

    Il pourrait prendre exemple sur Yves Jégo, candidat malheureux à la présidence de l’UDI, dont les déclarations sont souvent justes «centristement» parlant ces dernières semaines, lui qui fut un inconditionnel de Sarkozy…

    Et ça tombe plutôt bien puisque Jégo et Lagarde sont alliés au sein de la majorité qui gouverne l’UDI.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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