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politique - Page 11

  • Le Centre italien balayé par les populismes

    Avec 10% des voix, le Centre est le grand perdant des élections italiennes alors que le «Mouvement 5 étoiles» du comique populiste Beppe Grillo en est le grand vainqueur, sans oublier… le populiste en chef, Silvio Berlusconi, auteur d’un retour improbable avec des promesses intenables.

     

    Bien sûr, c’est le Parti démocrate (centre-gauche) et ses alliés qui ont remporté la majorité à la Chambre des députés mais pas au Sénat, ce qui bloque tout puisqu’en Italie un gouvernement doit absolument obtenir la confiance dans les deux assemblées pour diriger le pays.

     

    Ces résultats inquiétants doivent être néanmoins appréciés, d’une part, sur un temps plus long et, d’autre part, par rapport à la situation économique et sociale des pays occidentaux.

     

    Ainsi, il ne faut pas oublier que le populisme en Italie n’est pas récent. La «Ligue du Nord pour l’indépendance de la Padanie» (territoire situé autour du Pô) créée par Umberto Bossi, alliée au parti de Berlusconi, date de 1989. Son but avoué est, à terme, de séparer le Nord de l’Italie, riche et industriel, du Sud, le fameux «Mezzogiorno», considéré par les supporters de la Ligue comme pauvre et sous-développé. Et, à l’instar des diatribes du comique Beppe Grillo, elle fustige depuis toujours les politiciens de Rome présentés comme des «voleurs».

     

    De son côté, Silvio Berlusconi est entré en politique en 1993 avec son parti Forza Italia et il a pratiqué, dès le début, un populisme tous azimuts où il a promis n’importe quoi et son contraire pour se faire élire et réélire, sans oublier ses propos bienveillants sur Mussolini et le fascisme.

     

    De ce point de vue, le populisme du «Mouvement 5 étoiles» de Grillo semble bien moins dangereux même s’il tape, comme les deux autres, sur la classe politique en promettant un grand nettoyage (un de ses slogans était de renvoyé les sortants «a casa», à la maison). Mais il avance aussi des propositions sérieuses et réalistes.

     

    Reste qu’il fait partie d’un mouvement beaucoup plus large que l’on voit, soit émerger, soit se renforcer dans la plupart des pays occidentaux depuis le déclenchement de la crise économique et financière de 2007.

     

    Rien de très différent, en effet, entre son mouvement et ceux qui, par exemple, ont enflammé récemment les Etats-Unis (Tea Party à droite et Occupy Wall Street à gauche), l’Espagne (les Indignatos anticapitalistes de la Puerta del Sol à Madrid), la Grande Bretagne (le UK Independence Party ou UKIP antieuropéen et anti-immigrés), la Grèce (Chrissi Avghi ou Aube dorée à l’extrême-droite et le parti de la gauche radicale avec son leader Alexis Tsipras) ou la France (Front national et Front de gauche). Et la liste est loin d’être limitative…

     

    Si certains de ces mouvements sont à gauche, voire à l’extrême-gauche, d’autres à droite ou à son extrême, tous se disent antisystème, anti-establishment, antilibéral et flattent le «peuple» qui devrait (re)prendre le pouvoir.

     

    Si on se place dans ce contexte, la comparaison faite en France entre Beppe Grillo et l’épopée tragico-comique de Coluche lors de la présidentielle de 1981 n’a aucune pertinence.

     

    Evidemment, dans ce panorama, ce qui fait la particularité italienne est que les élus de Beppe Grillo représentent désormais (que ce soit à la Chambre des députés ou au Sénat italiens) 25,5% des voix et la première force politique du pays (puisque tant la droite que la gauche qui le devancent étaient représentées par des coalitions). C’est là une nouveauté, due évidemment à la crise économique redoutable que connaît l’Italie mais aussi à un monde politique transalpin qui n’a pas été capable de faire les réformes nécessaires afin de sortir d’un archaïsme ainsi que de combines et de prébendes qu’il paye cash et sur lesquels déjà Berlusconi avait surfé pour parvenir au pouvoir.

     

    Cela dit, on ne peut pas parler de discrédit de la politique ici comme ailleurs car les populations occidentales sont souvent en attente de vrais débats politiques avec des vrais projets et de vraies décisions.

     

    Face à cette situation, Mario Monti n’a pas su être l’homme du rassemblement. Pour sa défense, sa tâche, pour absolument nécessaire qu’elle était, était également extrêmement difficile, voire impossible. Néanmoins, une approche plus «conviviale» lui aurait sans doute permis de trouver plus de soutien et être moins attaqué comme un technocrate froid et sans aucune compassion pour ceux qui souffrent à cause de cette crise. Reste qu’il s’agit plutôt d’un problème de tempérament d’un homme que d’une «caste technocratique» en l’espèce même si, plus généralement, le discours politique de mettre toutes les difficultés sur le dos des «technocrates» européens insensibles recèle un énorme danger à terme pour l’Union européenne mais aussi pour chacun des pays qui la compose.

     

    De son côté, La France n’est évidemment pas à l’abri de l’émergence d’un tel mouvement, son histoire politique le prouve amplement. Il suffit de rappeler un des mouvements populistes les plus récents, le poujadisme dans les années cinquante avec l’émergence alors d’un Jean-Marie Le Pen qui est demeuré un des représentants «antisystème» de la politique française jusqu’à ce jour.

     

    Et n’oublions pas que, lors de la présidentielle de l’année dernière, le «vote protestataire» (Front national + Front de Gauche) a représenté 29% avec les deux candidatures populistes de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon alors que Beppe Grillo et ses «grillinis» n’ont eu «que» 25,5% des suffrages…

     

    En revanche, la Constitution de la V° République et la loi électorale qui en découle ne permet pas une situation «à l’italienne» avec le blocage qui résulte des élections de dimanche et lundi derniers.

     

    Il y aura toujours des mouvements populistes dans les démocraties mais il est évident que leur puissance vient avant tout d’une situation difficile vécue par les pays avancés et beaucoup moins par le manque de vertu du monde politique. En période de croissance forte, le personnel politique n’est pas plus vertueux qu’en période de crise mais cela est moins ressenti comme un scandale par les populations. La confiance reviendra, en partie, avec une embellie économique.

     

    Cela dit, ces mouvements populistes sont un danger réel pour la démocratie de par leurs raccourcis mensongers mais ravageurs qui ont pour but de discréditer un système, selon eux, inadapté.

     

    L’efficacité de ces raccourcis auprès de la population écorne l’image de la démocratie représentative et peut conduire à un rejet de ses règles considérées comme un jeu de dupes dont sont victimes les simples citoyens, souvent présentés comme des victimes bernées et non comme des acteurs responsables.

     

    Pour autant, cette menace est constitutive de l’existence même de la démocratie.

     

    Ces mouvements peuvent néanmoins être également à l’origine d’une prise de conscience de cette même démocratie qui doit en permanence se régénérer et lutter contre une tendance oligarchique.

     

    Cependant, le monde politique n’est pas cet univers totalement cynique avec des élites coupées des réalités que l’on présente dans certains médias. Souvent, les hommes et les femmes politiques vivent le discrédit qui les touche comme une sorte d’injustice parce qu’ils tentent réellement de faire bouger les choses.

     

    Mais, paradoxalement, dans un monde de communication, ils sont incapables, non pas de faire de communiquer mais de bien communiquer avec leurs électeurs, c’est-à-dire d’établir un dialogue constructif, fait d’échanges qui permettent, à la fois, une pédagogie et une confrontation des idées et des attentes.

     

    Reste que la démocratie de ce XXI° siècle demande aussi un autre rapport entre les dirigeants et les dirigés du fait de l’autonomisation grandissante des individus née de l’approfondissement démocratique. Il faut donc trouver un nouveau modèle basé sur une participation plus grande d’individus acceptant leurs responsabilités, qui même s’il est déjà largement conceptualisé par nombre de penseurs politiques, a du mal à se concrétiser dans les faits. La confiance envers le politique ne reviendra que grâce ce renouveau qui prendra en compte ce que nous sommes devenus depuis plus de deux cents ans qu’existent les régimes démocratiques.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Ne pas confondre centriste et bipartisan

    Après le discours sur l’état de l’Union (SOTU, State Of The Union address) du 12 février, les comptes-rendus et autres commentaires ont, une nouvelle fois, cherché à savoir où se trouvait Barack Obama, à droite (conservative), à gauche (liberal) ou au centre (centrist) de l’échiquier politique.

    Cette obsession mise par certains à «découvrir» le positionnement politique du président des Etats-Unis alors qu’il débute son second mandat à la Maison blanche semble assez étonnant.

     

    Pour tenter de qualifier l’engagement politique d’Obama, la plupart des commentateurs et des médias définissent ce centre de l’échiquier politique comme se trouvant à équidistance des positions du Parti républicain et de celles du Parti démocrate.

     

    Ils font évidemment une grave erreur, ce qui aboutit à ce complet contresens sur ce qu’est le Centre, c’est-à-dire un milieu imprécis et indéterminable, ce fameux «marais» dont parlaient ses adversaires lors de la Révolution française.

     

    Car, dans leur définition étriquée, ces commentateurs et médias américains confondent centriste et bipartisan (et induisent en erreur la plupart des journalistes étrangers dont beaucoup ont déjà une vision biaisée du Centre…).

     

    Cet amalgame abusif vient d’une volonté de donner une vue soi-disant objective du paysage politique, en l’occurrence celui es Etats-Unis mais, au-delà, également de celui de la démocratie en général.

     

    Dès lors, associer les termes «bipartisan» et «centriste» revient à faire du centriste, une sorte de personnage modéré et hésitant qui ne se positionne dans une sorte de milieu, entre deux chaises en quelque sorte.

     

    Or rien n’est plus faux.

     

    Un centriste se place non pas au milieu de la Droite et de la Gauche mais dans un juste équilibre qui se définit en lui-même et non par rapport à d’autres positionnements.

     

    Il peut et il doit rechercher un consensus puisqu’il a comme approche de chercher par ce juste équilibre à contenter tout le monde dans la mesure du possible.

     

    Mais si des partis à droite ou à gauche sont tellement polarisés vers les extrêmes (ce qui est le cas du Parti républicain actuellement aux Etats-Unis), il ne peut évidemment pas se rapprocher de leurs positions sans quitter lui-même cette ligne du juste équilibre.

     

    Par conséquent, ce n’est pas parce que la Droite ou la Gauche accusent un centriste d’être à gauche ou à droite que cela est une réalité. Pourtant c’est ce qui est arrivé à Barack Obama par une sorte de propagande de dénigrement constante de l’ensemble du Parti républicain et plus particulièrement de sa frange la plus extrême où l’on retrouve le Tea Party et les évangélistes de droite (notons qu’une propagande, moins hargneuse, est menée par les cercles de gauche pour présenter Obama comme un conservateur).

     

    En réalité, Barack Obama se trouve au centre de l’échiquier politique américain et défend des positions centristes. Il ne s’est déporté ni vers sa droite, ni vers sa gauche.

     

    En revanche, le Parti républicain s’est lui déporté nettement sur sa droite alors que, dans le même temps, une majorité des membres du Parti démocrate s’est rapprochée des thèses centristes (une grosse minorité demeurant toujours à gauche).

     

    Aujourd’hui, la plupart des hommes et femmes politiques centristes se trouvent au Parti démocrate et le peu qui demeurent au Parti républicain (nombre de républicains modérés ont décidé de quitter la politique) sont l’objet d’une quasi-constante chasse aux sorcières de la part des extrémistes de droite.

     

    Bien entendu, rien n’empêche qu’un centriste soit bipartisan et c’est même une caractéristique de nombre de propositions du Centre que de pouvoir attirer à lui un certain nombre de voix de la Droite et de la Gauche grâce à ce juste équilibre.

     

    Mais rien n’empêche, non plus, que les gens de droite ou de gauche soient bipartisans et même qu’ils le soient sans pour autant proposer de mesures équilibrées et défendues par le Centre dans cette situation bien connue où les extrêmes se rejoignent dans l’exagération nocive!

     

    En outre, il est bon de rappeler que, dans son essence, et que ce soit de par ses racines libérales ou chrétiennes, le Centre est un progressisme car il souhaite, par la réforme continuelle, améliorer la société et faire en sorte que celle-ci soit en phase avec son époque afin de permettre à la personne de s’épanouir dans une communauté solidaire tout en s’appuyant sur des valeurs et des principes humanistes.

     

    Dès lors, chaque fois qu’une mesure proposée est progressiste, elle n’est pas clivée politiquement comme voudraient le faire croire les conservateurs de tous bords.

     

    En revanche, elle va à l’encontre des conservatismes clientélistes de la Droite (en matière sociétal particulièrement) et de la Gauche (en matière social généralement). Néanmoins, elle se trouve souvent en synergie avec les progressistes de droite et de gauche.

     

    Revenons enfin à Barack Obama pour préciser que dans son discours sur l’état de l’union, il a de nouveau plaidé pour un meilleur gouvernement: «ce n’est pas un plus grand gouvernement dont nous avons besoin mais d’un meilleur gouvernement qui définit ses priorités et investit dans une croissance diversifiée».

     

    Une profession de foi centriste, s’il en est…

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Le Centrisme en France en 2013. L’année de la reconstruction du Centre?

    2013 sera-t-elle l’«annus mirabilis» (l’année miraculeuse) du Centre en France?

    En tout cas, après une année 2012 où les mots «union», «réunion», «refondation», «réunification», «confédération» ont été utilisés à tire-larigot sans qu’il y ait, en fin de compte, la création d’un grand parti centriste tant espéré, les douze prochains mois seront indubitablement placés sous le signe d’une reconstruction impérative et incontournable si les partis centristes veulent pouvoir peser sur la politique du pays dans les années à venir.

     

    Du côté du Mouvement démocrate, le dilemme risque bien de se résumer à «la reconstruction ou la disparition» (au mieux la marginalisation groupusculaire).

     

    Du côté des partis centristes qui ont rejoint l’UDI (Nouveau centre, Alliance centriste, FED), la question sera de savoir s’ils sont en train de reconstruire un centre-droit ou s’ils ont atterri dans une UMP bis dirigée par Jean-Louis Borloo.

     

    Mais cette reconstruction ne s’annonce pas aussi facile que cela car la prise de conscience des leaders centristes de l’urgence à la mettre en route reste largement à venir.

     

    Ainsi, pour ceux qui ont eu le courage de regarder les vœux présentés par ces leaders (ceux qui en ont fait), il faut d’abord retenir qu’aucun d’eux n’a prononcé une seule fois les mots Centre, centriste et Centrisme, ce qui devient décidément une très fâcheuse habitude.

     

    Evidemment, vu ces absences, la reconstruction de l’espace centriste n’a été abordée par aucun d’eux.

     

    En revanche, que ce soit François Bayrou, Jean-Louis Borloo ou Hervé Morin, chacun a affirmé à sa façon que la France avait des potentialités énormes mais que tout va mal actuellement, ce qui les empêche d’être utilisées.

     

    Pour Bayrou, assis devant des rayonnages de livres, il y a trois vertus qui permettront de s’en sortir, la lucidité, la volonté et l’unité, cette dernière faisant à nouveau référence à son union nationale qu’il est le seul à promouvoir.

     

    Pour Borloo, les Français doivent «résister» en cette année 2013 et s’en remettre au seul parti digne de ce nom, l’UDI, dans un clip tout à sa gloire (à Borloo, bien entendu!).

     

    Pour Morin, dans une vidéo toujours aussi décalée (plus dans sa cuisine mais en pleine campagne normande), il s’agit de «foutre la paix» aux Français dans une réinterprétation excessivement néolibérale de la devise nationale, «Liberté, égalité, fraternité», puisque même ce dernier mot signifie selon lui, une simple «fraternité d’hommes» et non quelques aides concrètes et matérielles aux plus démunis…

     

    La chance des partis centriste est que 2013 sera une année sans élection. Ils doivent donc en profiter pour se réorganiser et se (re)construire dans la sérénité, l’application et le sérieux.

     

    Bien sûr, il est peu probable que le Mouvement démocrate fusionne avec l’Union des démocrates et indépendants. De même, rien ne garantit encore que cette dernière n’implosera pas.

     

    Néanmoins, sans être totalement unis, les centristes peuvent, à la fois, préciser leurs positionnements sur les grandes questions actuelles et trouver, éventuellement, des passerelles entre eux.

     

    Car il existe une incongruité politique flagrante: les centristes ont l’air plus capable de parler avec les partis de gauche (Mouvement démocrate) et de droite (UDI) qu’entre eux!

     

    Ainsi, l’alliance «naturelle» du centre-droit n’est pas avec l’UMP, comme le déclament sans cesse tous les responsables de l’Union des démocrates et indépendants, mais bien avec le Centre (voire le centre-gauche).

     

    Ce qui sépare le MoDem de l’UDI est certes réel mais bien moins que ce qui sépare cette dernière de l’UMP.

     

    C’est en tout cas ce que pensent la grande majorité des militants, sympathisants et électeurs centristes.

     

    Parlant de l’UMP, une des grandes inconnues sera de savoir ce que va devenir son pôle centriste. Pas forcément en 2013 (où aucune élection ne sèmera la zizanie à l’intérieur du parti de droite) mais, à moyen terme, lorsque les centristes umpistes se rendront une nouvelle fois compte qu’ils ne sont que la cinquième roue du carrosse et, ce, même s’ils vont pouvoir s’exprimer plus facilement cette année grâce à la reconnaissance des courants promise par le président en sursis, Jean-François Copé.

     

    Il semble assez naturel que, si l’UDI réussit à se construire dans la durée, ces centristes la rejoignent tôt ou tard (même si ce qui est naturel ne le semble pas toujours aux centristes…).

     

    En revanche, si l’UDI faillit, ce qui demeure une option au vu des différents échecs de ces dernières années dans la réunion des centres, les centristes de l’UMP ne devraient pas reprendre leur liberté qui serait synonyme pour eux de perte de mandats électoraux et disparition à terme.

     

    Quant à tous ceux qui estiment que le débat n’est plus de savoir si l’UDI sera un succès ou un échec mais qu’elle est bien une nouvelle force qui compte, rappelons-le que la seule élection à laquelle a été confronté le parti de Jean-Louis Borloo, s’est soldée par l’échec de son député sortant dans le Val-de-Marne fasse à un UMP dissident qui n’avait même pas l’investiture de son parti!

     

    Enfin, 2013 sera peut-être l’occasion d’un rapprochement (ou même d’un ralliement) entre François Bayrou et François Hollande.

     

    Les difficultés que devraient rencontrer le gouvernement au cours de l’année qui vient avec une montée du chômage et une croissance atone, le tout sur fond de défiance de plus en plus grande des Français, pourrait amener le Président de la république à vouloir, non pas élargir sa majorité (le MoDem n’a que deux élus…) mais l’ouvrir à une composante centriste qui lui servirait de caution politique.

     

    Pour François Bayrou, ce serait un risque mais aussi le moyen de compter à nouveau dans le paysage politique et de redonner vigueur à son parti, surtout à son ambition présidentielle.

     

    In fine, 2013 sera, à n’en pas douter, une année vérité pour les partis centristes. A eux de se saisir des opportunités qu’ils ont tant de fois manquées les années précédentes.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • L’Année du Centrisme en France. 2012, naufrages électoraux et recomposition du Centre en cours

    2012 a été une «annus horribilis», véritablement une année terrible, pour le Centre qui a touché un de ses points les plus bas depuis bien longtemps tant en matière électorale que de force capable d’influencer le débat politique.

    Comme toute catastrophe de ce genre, un mouvement de reconstruction s’est mis en route dans la foulée dont il est trop tôt pour juger de son éventuel succès ou de son échec.

     

    - Naufrages électoraux

     

    S’il faut parler, évidemment, du nouvel et sévère échec de François Bayrou à la présidentielle où il n’est arrivé qu’en cinquième position derrière François Hollande et Nicolas Sarkozy mais, plus grave, également derrière Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, ne parvenant pas à dépasser la barre des 10%, il ne faudrait pas oublier que tout le Centre a sombré dans cette année électorale.

     

    Que dire ainsi de la défaite de ce même Bayrou aux élections législatives qui ont suivi la présidentielle et de tout son Mouvement démocrate (à peine deux élus) ainsi que de tous les autres partis centristes.

     

    Que dire du Nouveau centre, fort soi-disant de ses trente députés mais incapable de s’unir derrière la candidature présidentielle de son président, Hervé Morin, qui, crédité de 1% des intentions des vote, voire moins, n’est même pas parvenu à réunir les 500 parrainages nécessaires pour être présent à l’élection alors que le trublion Jacques Cheminade, lui, n’a pas eu ce problème…

     

    Un Nouveau centre qui a ensuite et sans surprise explosé en plein vol avec le départ d’une partie de ses élus et de ses cadres derrière son président délégué et ennemi féroce de Morin, Jean-Christophe Lagarde dans un parti, la FED (Fédération européenne et démocrate) dont la création n’apparaît pas clairement à l’heure actuelle comme indispensable et qui s’est d’ailleurs immédiatement ralliée à l’UDI de Jean-Louis Borloo.

     

    Il faut dire que Lagarde, sans doute par ambition personnelle (tout à fait respectable au demeurant), a été le principal fan de Jean-Louis Borloo dans son entreprise de récupération des centristes pour ses visées également personnelles.

     

    Que dire également de l’Alliance centriste qui n’a jamais réussi à sortir de l’anonymat depuis sa création et est demeurée un groupuscule sans militants (mais avec quelques notables élus essentiellement au Sénat) et sans projet.

     

    Voilà un parti qui justifiait son existence par la volonté de réunir les centristes et qui, lors du premier tour, se rallia derrière François Bayrou contre Hervé Morin (après avoir fait alliance avec celui-ci un temps) et après les législatives rejoignit immédiatement le camp centriste opposé de l’UDI (en critiquant vertement François Bayrou)…

     

    Il y avait là tout l’opportunisme qui fait tant de mal au Centre depuis longtemps.

     

    Quant au Mouvement démocrate, assommé par l’échec de son chef et unique ciment, François Bayrou, il est demeuré ce qu’il a toujours été, une création d’un homme pour un destin personnel, sans élus et avec, dorénavant, peu de militants.

     

    Un gâchis énorme alors que le MoDem est certainement la formation politique qui défend la position la plus proche de ce que devrait être un Centre indépendant s’appuyant sur une vision réellement Centriste.

     

    A tous ces échecs, il ne faudrait pas oublier d’adjoindre celui… de l’UMP (à la fois électoralement et politiquement avec la crise interne lors de la guerre entre François Fillon et Jean-François Copé).

     

    Rappelons que l’objectif de cette dernière lors de sa création était de réunir Droite et Centre dans une même formation.

     

    Pourtant, dès le départ, les centristes y ont toujours été marginalisés (même si Jean-Pierre Raffarin fut le premier ministre de Jacques Chirac) et l’UMP fut toujours considérée comme un parti de droite et non un parti de droite et du Centre, a fortiori, un parti de centre-droit.

     

    Le départ de Pierre Méhaignerie «centriste historique» de l’UMP pour l’UDI est assez anecdotique mais montre malgré tout le désarroi de ces centristes umpistes phagocytés et leur incapacité de pouvoir peser sur la ligne politique de l’UMP depuis 2002 et, surtout, 2007.

     

    - Bayrou et Borloo

     

    Au niveau des hommes, le Centre, à tort ou à raison, est désormais incarné par deux leaders, François Bayrou et Jean-Louis Borloo.

     

    Malgré la claque qu’il a prise à la présidentielle, François Bayrou (président du Mouvement démocrate) demeure l’une des figures centrales du Centre.

     

    Cela veut-il dire qu’il à l’étoffe d’un grand homme politique ou bien que le Centre est désespérément vide de toute personnalité de premier plan?!

     

    Une réponse peut-être donnée par l’extrême facilité avec laquelle Jean-Louis Borloo (président du Parti radical et de l’UDI), qui n’a rien d’un centriste et qui le revendique haut et fort, a pu, tels autrefois Edouard Balladur et même Valéry Giscard d’Estaing, récupérer les troupes éparpillées du centre-droit derrière sa bannière.

     

    Les hommes et femmes d’avenir du Centre sont encore à chercher avec une loupe, voire un microscope! On peut, tout de même, citer les deux Jean-Christophe, Lagarde (président de la FED) et Fromantin (député-maire de Neuilly-sur-Seine).

     

    Espérons que les années qui viennent apporteront quelques fournées salutaires dans ce domaine quasi-désertique pour l’instant…

     

    - Création de l’UDI

     

    Avec la déconfiture de François Bayrou et des centristes aux élections présidentielles et législatives, la création de l’UDI (Union des démocrates et indépendants) est le deuxième événement de l’année dans la galaxie centriste française.

     

    Grâce à cette déconfiture, au désarroi des centristes et à un bon timing, Jean-Louis Borloo a pu créer cette structure (d’abord sous la forme d’un groupe à l’Assemblée nationale puis d’un parti) encore fédérale pour ses ambitions personnelles en agrégeant autour de lui la très grande majorité des personnalités de centre-droit mais aussi nombre d’autres venues de la «droite modérée» ainsi que de la Droite tout court.

     

    Ce qui fait de l’UDI plutôt un parti de droite modérée que de centre-droit.

     

    D’autant que Borloo n’a pas réussi, pour l’instant, à vider, loin de là, l’UMP de tous les centristes ni à récupérer une grande partie du Mouvement démocrate.

     

    De même, le parti demeure encore un assemblage de bric et de broc où les leaders se contredisent à périodes répétées quand ils ne de détestent pas entre eux (Morin et Borloo se détestent, tout comme le premier nommé et Lagarde, par exemple).

     

    En outre, si l’UDI a une bonne image dans la population (ce qui est de bon augure pour son avenir), elle a complètement raté son premier rendez-vous électoral avec la défaite d’un de ses députés lors d’une partielle après son invalidation par le Conseil Constitutionnel.

     

    Pire, la défaite du maire de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), Henri Plagnol, n’est pas venue de la Gauche mais de l’UMP, pourtant présentée comme moribonde par Jean-Louis Borloo, sous la personne de son ancien adjoint à la marie. Sylvain Berrios.

     

    Une entrée en la matière qui fait quelque peu tâche d’autant que Berrios ne bénéficiait même pas de l’investiture de l’UMP qui avait été donnée à Plagnol!

     

    - Le projet centriste en panne

     

    Autant dire qu’avec toutes ces péripéties électorales et organisationnelles (sans parler des problèmes d’égos), le projet centriste de gouvernement n’a pas beaucoup progressé en 2012.

     

    La plateforme électorale de François Bayrou était peu claire et le programme de l’UDI encore largement à définir.

     

    Ce qui a d’ailleurs exclu les centristes de tous les grands débats nationaux et internationaux à part celui sur la nécessité de réindustrialiser la France et sur la nécessité de s’attaquer aux abyssaux déficits des finances publiques.

     

    Néanmoins, on attend toujours ce projet de société humaniste, équilibrée et européenne, qui est la marque de fabrique du Centre dont on a peine à discerner les contours exacts et les fondements dans les propos actuels des leaders centristes.

     

    - Centre, centre-droit et centre-gauche

     

    Un des débats de cette année a été, encore et toujours, la place du Centre sur l’échiquier politique français.

     

    Ainsi, le Centre est-il plutôt proche de la Droite ou de la Gauche ou se trouve-t-il à équidistance des deux, ou ailleurs?

     

    On sait que les centristes se mélangent souvent les pédales dans ce positionnement pourtant essentiel et qu’ils ne sont guère aidés en cela par les adversaires du Centre, en particulier ceux qui prétendent qu’il n’existe pas.

     

    C’est de bonne guerre évidemment de la part de ces derniers mais est une faiblesse politique évidente des centristes.

     

    Le Centre, faut-il le rappeler, d’abord, n’est pas l’allié préférentiel, ni de la Droite, ni de la Gauche. Durant son histoire, il a été allié avec la Droite et la Gauche sans pour autant renier ce qu’il était.

     

    Ensuite, le Centre n’est pas un «juste milieu» politique, c’est-à-dire qu’il n’est pas la moitié de la Gauche et la moitié de la Droite, qu’il ne se définit pas par rapport à la Droite et la Gauche mais qu’il est un «juste équilibre» et qu’en cela il a un positionnement politique particulier dont on peut même dire qu’il est la référence qui positionne les clientélismes de droite et de gauche.

     

    Mais ce juste équilibre n’est pas non plus assimilable à une union nationale comme s’est employé à le faire croire François Bayrou pendant la campagne présidentielle et qu’il continue à la prôner au nom du Centre.

     

    Si le Centre a un esprit consensuel et de compromis, cela n’a rien à voir avec une vision d’un grand rassemblement unitaire. Les centristes sont des démocrates et ils savent bien que la démocratie ne peut vivre que s’il y a des mouvements d’idées divergentes à partir, évidemment, de valeurs communes.

     

    Ce qui n’empêcherait pas, évidemment, le Centre de prendre toute sa part d’une union nationale si celle-ci s’avérait nécessaire ce qui n’a jamais été le cas ces dernières décennies.

     

    - Où est le renouveau?

     

    L’année 2012 n’a pas montré le moindre renouveau du Centre. Ce sera, s’il doit y en avoir un, pour 2013 ou, plus sûrement, pour 2014 avec les élections municipales et européennes. C’est ce que nous tenterons de déterminer dans une prochaine analyse.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • La victoire historique de Barack Obama

    Il y avait tant de raisons pour que Barack Obama perde le 6 novembre: un taux de chômage à près de 8% qui n’avait jamais permis la réélection d’un sortant; une croissance plus que modérée qui continue à peser sur le bien être et le moral des Américains; un président trop noir et trop cérébral parfois trop brillant; des déçus tant à gauche (pas assez de réformes) qu’à droite (trop de réformes) qui, tous, lui reprochaient son positionnement indubitablement centriste; des républicains souvent franchissant les limites de la décence à son encontre et bénéficiant d’une manne financière quasiment illimitée pour un seul but, faire du président tant honni, un «one term president» (le président d’un seul mandat), comme le clamait sans vergogne leur leader au Sénat, Mitch McConnell, qui n’a d’ailleurs pas hésité à en rajouter une couche hier, comme tout mauvais perdant dévoilant son irrespect du vote démocratique.

    Sans oublier des signes négatifs en pagaille comme…la dernière défaite, juste avant le scrutin, de l’équipe de football américain des Redskins (l’équipe de la capitale, Washington) qui va généralement de pair avec celle d’un président sortant.

    Et pourtant, Barack Obama a gagné.

    Et c’est véritablement une victoire historique, un adjectif qui n’est pas trop fort, tout autant que celle de 2008 mais pour d’autres raisons.

    D’abord et surtout parce qu’il est le seul des dirigeants des grand pays développés à retrouver son siège dans cette crise plus ou moins larvée selon les pays. Ainsi, les Zapatero (Espagne), Berlusconi (Italie), Brown (Royaume Uni) et Sarkozy (France), parmi d’autres, sont passés à la trappe du suffrage populaire, victimes d’une situation économique et sociale difficile.

    Ensuite, parce qu’il a démontré qu’il était réellement le président de cette nouvelle Amérique qui se construit, celle de l’avenir qui est désormais un melting-pot, non plus d’Européens blancs, mais de blancs, de latinos, de noirs et d’asiatiques.

    Enfin parce qu’il a démontré que son élection de 2008 n’était pas un accident ou une simple rédemption d’une nation où l’esclavage des noirs puis leur marginalisation les a cantonnés pendant longtemps en simple spectateur impuissants et déshérités de la réussite du pays dont ils étaient des citoyens de seconde zone quand on voulait bien les considérer comme des citoyens.

    A l’opposé de 2008, il a gagné la présidentielle sur un bilan, certes parfois contesté mais réel (il a été un des plus importants présidents législateurs de l’histoire du pays), et non sur une image, démontant l’inanité des attaques et des menaces haineuses et racistes de ses opposants les plus virulents comme ceux du Tea Party qui le montraient en Hitler, Staline ou le Joker de Batman venues d’arrière-pensées que l’on pensait révolues.

    Oui, pour ces raisons, la victoire de Barack Obama est historique.

    Reste à savoir, maintenant, si ses huit ans de présidence seront, eux aussi, historiques car il y a encore beaucoup de boulot comme il l'a reconnu lui même hier lors de son intervention devant les militants démocrates réunis à Chicago après les résultats faisant de lui un «two term president».

    Rendez-vous en 2016.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Rêve américain: l’opposition entre démocrates et républicains

    L’élection présidentielle de cette année aux Etats-Unis est aussi une opposition entre deux visions du rêve américain (voir à ce sujet, mon article «Le choc des deux rêves américains» dans le dernier numéro de la nouvelle revue Géopolitique*).

    Le premier débat entre Barack Obama et Mitt Romney, en a été une preuve même si les médias se sont plus focalisés sur la forme que sur le fond, ainsi que j’ai déjà eu l’occasion de le dire ici.

    Comme l’a très bien expliqué Peter Baker du New York Times, un des rares journalistes à avoir vraiment écouté les propos de chacun des candidats, il s’agit bien d’un «choix philosophique fondamental à propos du futur de l’Amérique».

    Le rêve américain, a contrario de ce que pensent beaucoup, est un terme inventé récemment. Il vient d’un livre publié en 1931, en pleine Grande dépression, «The Epic of America» de l’historien James William Truslow dans lequel ce dernier évoque ce rêve américain qui est, selon lui, «ce rêve d’une terre dans laquelle l’existence serait meilleure, plus riche et remplie pour tout le monde, avec l’opportunité pour chacun d’y parvenir grâce à ses capacités ou ce qu’il a accompli. C’est un rêve difficile à réellement conceptualiser pour les classes supérieures européennes, mais également pour beaucoup d’entre nous qui sommes de plus en plus lassés et méfiants à son encontre. Il ne s’agit pas simplement d’un rêve d’automobiles ou de hauts salaires, mais c’est un rêve d’un ordre social qui permettra à chaque homme et à chaque femme de parvenir à ce qu’ils sont capables d’atteindre naturellement et à être reconnus par les autres pour ce qu’ils sont, indépendamment des circonstances fortuites de leur naissance ou de leur statut».

    Depuis, il a été invoqué à tout va et est devenu depuis le début du XXI° siècle, un enjeu idéologique récurrent entre les deux grands partis.

    Pour les démocrates et les progressistes, le Rêve américain est celui qui permet à chacun de vivre une vie décente, de pouvoir faire vivre sa famille sans l’angoisse du lendemain et d’espérer que ses enfants, grâce à son travail et à l’éducation qu’ils reçoivent, pourront s’élever socialement et avoir un meilleur avenir que celui de leurs parents et que les enfants de leurs enfants aient, à leur tour également la même opportunité. Dans ce cadre, le gouvernement a un rôle actif à jouer pour offrir cette opportunité à tous.

    Pour les républicains et les conservateurs, le Rêve américain est celui qui offre l’opportunité, à celui qui en a les capacités et l’envie, de s’élever socialement sans entrave, sans rien devoir à personne, surtout pas au gouvernement qui ne doit pas intervenir en la matière, et qui a le droit, une fois fortune faite, de jouir de tout ce qu’il a récolté grâce à son travail.

    Ces deux versions du Rêve américain peuvent très bien cohabiter en période d’abondance et de forte croissance comme ce fut le cas, par exemple, de la fin de la Deuxième guerre mondiale jusqu’au début dans années 1970. Le prix Nobel d’économie, Paul Krugman, ardent défenseur du keynésianisme et éditorialiste à succès au New York Times, s’en rappelle avec nostalgie dans son ouvrage, paru en 2007, l’«Amérique que nous voulons» («The Conscience of a Liberal»).

    En revanche, lorsque le pays se trouve dans une situation économique plus délicate, comme aujourd’hui, les deux rêves ne sont plus complémentaires, ils se confrontent. C’est, soit l’un, soit l’autre. Ou, en tout cas, c’est ce que prétendent les démocrates et les républicains.

    L’antagonisme sur le Rêve américain entre les deux grands partis est une des expressions les plus vives de leurs oppositions idéologiques de plus en plus exacerbées.

    Chacun des deux dénoncent dans le rêve de l’autre une perversion du «vrai» rêve qui est, bien évidemment, celui qu’il promeut.

    Le Rêve américain ne serait donc plus cette vision collective qui guiderait la nation mais un enjeu idéologique et politique.

    Barack Obama, dans son dernier discours sur l’état de l’Union, le 24 janvier dernier, a bien résumé la vision démocrate: «Nous pouvons, soit nous contenter d’un pays où un nombre de plus en plus faible de gens s’en sortent bien, pendant qu’une part croissante des Américains s’en sortent tout juste ou bien nous pouvons restaurer une économie où tout le monde a une chance, où tout le monde fait sa part, et tout le monde joue selon les mêmes règles».

    Ce à quoi les républicains lui répondent que c’est grâce aux riches que l’économie repartira et que donc permettre à des gens de devenir riches et de garder leur argent pour le dépenser est le meilleur moyen d’aider les autres.

    Ainsi, le gouverneur du New Jersey et étoile montante du Parti républicain, Cris Christie, peut critiquer le fait d’«insister que nous devons taxer et prendre et diaboliser ceux qui ont déjà réussi leur Rêve américain. Cela peut être une bonne stratégie pour Obama en vue de sa réélection mais c’est un message démoralisant pour l’Amérique».

    Plus fondamentalement, les républicains croient en la réussite personnelle et que celle-ci ne doit jamais être entravée par quiconque. Comme le dit Mitt Romney, le candidat républicain à la présidentielle, «nous croyons en l’initiative individuelle, la responsabilité personnelle, l’opportunité, la liberté, un gouvernement limité, la Constitution».

    Pour Newt Gingrich, l’ancien Speaker (président) républicain de la Chambre des représentants sous l’ère Clinton et qui fut un adversaire malheureux de Romney lors des primaires républicaines, le «Rêve américain est d’abord de reconnaître que nous vivons grâce à notre Créateur avec des droits inaliénables» et qu’«aucun président, juge ou bureaucrate ne peut nous ôter nos droits».

    Une fondation conservatrice, «Americans for prosperity» a d’ailleurs créé un rendez-vous annuel «Defending the American Dream Summit» au cours duquel les pointures du Parti républicain interviennent pour promouvoir un «marché libre» et «les principes d’un gouvernement limité».

    Quant au milliardaire Steve Forbes, il estime que «notre gouvernement fédéral a trop grossi et a trop de pouvoirs, la vraie perte a été celle de la liberté des gens à gouverner leurs propres vies et à participer pleinement au Rêve américain».

    Avec la polarisation entre démocrates et républicains, en est-on arrivé à ce fameux débat entre l’égalité des conditions et l’égalité des chances? Certes pas, les deux camps privilégient toujours la méritocratie et une égalité des chances.

    Pour autant, c’est la vision même de la fonction de la communauté américaine qui est en jeu. Pour les démocrates, ceux qui ont doivent aider ceux qui n’ont pas. Pour les républicains, ceux qui ont n’ont aucune obligation en la matière autre que morale et, en ce qui concerne ceux qui n’ont pas, ils les voient plutôt, ainsi que Romney l’a déclaré, comme «ceux qui n’ont pas encore»…

    Du coup, ce n’est pas en leur donnant des aides, ces fameux «entitlements» («droit à») qu’ils s’en sortiront mais en leur donnant la même chance d’y parvenir («equality of opportunity») que les autres, rien de plus.

    Le 6 novembre, une des deux visions l’emportera. Bien entendu, le candidat qui sera élu mettra de l’eau dans son vin, comme d’habitude. Il n’en reste pas moins vrai qu’une direction sera donnée qui devrait modeler la politique américaine pour les prochaines années, voire les prochaines décennies.

    Alexandre Vatimbella

     

    (*) La Nouvelle Revue Géopolitique, Spécial élections américaines 2012, n° 118/119, octobre-décembre 2012, 14 €

  • UDI: les trois scénarios de son avenir

    Alors que va se tenir le congrès fondateur de l’UDI (Union des démocrates et indépendants), ce dimanche 21 octobre à la Mutualité à Paris, quel peut être l’avenir de ce parti réunissant des centristes, des modérés de droite et d’autres membres se revendiquant uniquement de droite.

    Trois scénarios – réussite, satellite et faillite – sont envisageables.

    - Réussite: l’UDI parvient, non seulement, à demeurer unie mais à réunir l’ensemble de la droite modérée (dont le centre-droit) et aux franges de celle-ci (dont une partie du centre-centre), ratissant large ce qui lui permet de remplacer l’UMP comme parti dominant à droite et laissant à cette dernière l’espace politique allant de la droite de la droite à la droite extrême proche des thèses du Front national. Dans ce scénario, un avenir radieux est possible notamment pour la présidentielle de 2017.

    - Satellite: l’UDI ne peut pas dépasser le cadre d’un rassemblement d’une partie des modérés de droite sans parvenir à attirer plus que son noyau dur actuel et demeure une formation secondaire dans la paysage de la droite qui ne peut rien espérer d’autre que d’être un satellite de l’UMP, incapable de s’émanciper du parti dominant.

    - Faillite: l’UDI vole en éclats parce que, ne parvenant pas à attirer suffisamment de monde, ses composantes qui sont autant rivales quelles sont proches idéologiquement, se déchirent sur fond de faiblesse inhérente de cette réunion hétéroclite; in fine chaque parti reprend sa liberté.

    Bien entendu, l’avenir de l’UDI n’est pas totalement entre ses mains. Il dépend du degré de solidité de l’UMP. De même que de la crédibilité que lui accorderont les électeurs ainsi qu’à son «leader naturel», comme se définit Jean-Louis Borloo. Un homme politique dont le parcours et les idées ressemblent souvent à un embrouillamini de professions de foi et d’actes contradictoires, d’assauts flamboyants et de retraites pitoyables.

    L’UDI, heureusement pour elle, a le temps de s’établir dans le paysage politique français avant de se confronter à son premier test, les élections municipales de 2014.

    Cela va lui permettre de se structurer dans le calme et d’empêcher les ambitions et les inimitiés personnelles de miner ses fondements encore fragiles.

    Pour autant, les déclarations à l’emporte-pièce de son président risquent de semer quelques troubles notamment chez les centristes qui l’ont rejointe. La dernière, «On n’a parlé du Centre que lorsque l’ex-UDF est devenue cette espèce de machin qui ne savait plus où il habitait. Le Centre, cela ne veut rien dire. Jean Lecanuet, Simone Veil ou Valéry Giscard d’Estaing ne se sont jamais définis comme appartenant au Centre», n’est certainement pas faite pour les rassurer...

    Alexandre Vatimbella

     

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  • UDI: ratisser large ou réunir les centristes?

    La présence de membres du CNIP (Centre national des indépendants et paysans) dans l’UDI (Union des démocrates et indépendants) pose la question du positionnement politique de cette dernière structure créée par Jean-Louis Borloo et sensée représenter la mouvance du centre-droit.

    Se rappelant sans doute du modèle de l’UDF, le président du Parti radical a voulu une confédération ouverte à tous ceux qui veulent en faire partie, d’où la présence du CNIP dont les positions sont souvent plus proches de l’extrême-droite que du Centre.

    N’oublions pas que l’UDF, dès sa création, a malheureusement abrité dans ses rangs des personnalités bien plus à droite que celles que l’on trouvait à l’époque dans le RPR comme Philippe de Villiers, Christine Boutin ou Roger Chinaud et des hommes qui n’ont pas hésité à s’allier avec le Front national comme, en Lozère, Jacques Blanc ou, en Rhône-Alpes, Charles Million.

    La dernière intervention de François Lebel, maire du VIII° arrondissement de Paris et adhérent du CNIP sur le mariage gay (dont il a le droit d’y être opposé) qui serait une porte ouverte, selon lui, à la polygamie, à l’inceste et à la pédophilie, a des relents nauséabonds dont on trouve des similitudes dans des thèses dont certaines ont abouti à la stigmatisation et la chasse aux homosexuels dans le III° Reich…

    Le fait que l’UDI n’ait que condamné ces propos sans demander au président du CNIP, Gilles Bourdouleix, qui est pourtant signataire du pacte fondateur de l’UDI, de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre de ce militant de son parti (il s’est seulement désolidarisé de François Lebel) est de ce point de vue inquiétant.

    Car, comme l’a déclaré Borloo, le Centre, même celui qui penche à droite, n’a rien à voir avec les positions de l’extrême-droite.

    C’est bien de le dire, c’est mieux d’agir en conséquence.

    Plus largement, cela pose la question fondamentale du positionnement de l’UDI.

    Une clarification semble nécessaire: est-ce un parti attrape-tout sur le modèle UMP (d’autant plus que tout ralliement augmente son poids politique) ou un parti de centre-droit fier de ses valeurs et de ses principes humanistes.

    Il est à espérer que cette clarification se fera dans les semaines à venir et, pourquoi pas, le 21 octobre prochain lors du Congrès fondateur de la formation à la Mutualité dans un V° arrondissement de Paris où aucun maire n’aurait tenu des propos entendus de l’autre côté de la Seine…

    D’autant qu’il est étonnant d’avoir vu les responsables de l’UDI monter au créneau sans relâche pour dénoncer les propos de Jean-François Copé sur le «racisme anti-blanc» (on aurait, évidemment, préféré que le secrétaire général de l’UMP parle de tous les racismes dont celui-ci) alors que ceux-ci méritent un réel débat sur la capacité de la société française actuelle à établir un vrai respect dans le vivre ensemble, partout et de la part de chacun, plutôt que ces réactions d’indignations qui ont pour but un refus de s’engager dans une discussion, certes périlleuse mais pourtant hautement nécessaire, avant qu’un communautarisme pur et dur ne s’installe dans notre pays, séparant artificiellement des individus dont le Centre humaniste a toujours prôné leur valeur en tant que personnes libres et égales.

    Un homosexuel est un membre à part entière de la société française, tout comme n’importe quel autre citoyen, quel que soit sa couleur et ses origines. Les insultes et les violences, qu’elles soient racistes, homophobes ou autres ne sont pas acceptables, d’où qu’elles viennent.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Ne pas confondre le Centre avec le centre de la vie politique

    Pour les médias américains, le centre politique se trouve évidemment quelque part à équidistance des deux principales formations du pays, le Parti républicain et le Parti démocrate, quel que soit le positionnement de l’un ou de l’autre.

    Fort de ce principe, nombre de journalistes et commentateurs outre-Atlantique, au nom de l’équilibre qui doit régir leur traitement de la vie politique sont tombés dans le piège tendu par les extrêmes.

    Ce fut le cas dans les années 1960 où la diabolisation de la guerre du Vietnam par une partie de la gauche extrême a fini par définir l’étalon de la réflexion à son sujet et imposer un débat qui déplaçait le curseur de la modération vers les positions radicales de la gauche.

    C’est à nouveau le cas aujourd’hui mais, cette fois-ci, avec la droite extrême et ses vues - devenues largement majoritaires au sein du Parti républicain - sur les questions économiques, financières et fiscales (sans parler des questions sociétales) qui ont fini par déplacer ce curseur nettement à droite.

    Or ce principe est totalement erroné.

    En l’adoptant, on en arrive à identifier le «centre politique» avec le «centre de la vie politique à un moment donné», ce qui n’est pas du tout la même chose.

    Ici, les journalistes et les commentateurs confondent objectivité et vue équilibrée.

    Ainsi, en pratiquant cette vue, ils ont entériné le tour de passe-passe des extrémistes du Parti républicain.

    Celui-ci a consisté, d’abord à droitiser les positions républicaines, donc à déplacer vers la droite le centre de la vie politique actuelle et ainsi à faire croire que le centre politique également se trouvait désormais plus à droite.

    En demandant ensuite sans relâche au président Obama de faire un pas vers leurs nouvelles positions pour être soi-disant au centre et bipartisan alors qu’il l’était depuis le début de son mandat, ces extrémistes ont réussi en entraîner de nombreux médias avec eux dans cette supercherie.

    Le but était, au bout du compte, que les médias considèrent que le président s’était déporté sur sa gauche alors que son positionnement n’avait pas bougé d’un iota…

    C’est ce qui s’est passé même si, récemment, nombre de journalistes ont réactualisé leurs positions en parlant de la dérive droitière des républicains.

    Les élections de novembre prochain remettront peut-être les choses à leur place.

    Cet exemple d’intoxication idéologique permet, en tout cas, de réaffirmer que le Centre n’est pas une sorte de modération molle à équidistance des positions de la Gauche et de la Droite mais qu’il véhicule bien une pensée originale qui ne se laisse pas définir par le débat conjoncturel entre cette Droite et cette Gauche.

    Ce qui vaut pour les Etats-Unis, vaut également pour la France.

    Car, tout autant que les médias américains, les français estiment largement que le Centre est également un synonyme du centre de la vie politique.

    Une première remarque sur cette confusion malheureuse serait de dire que c’est toujours le Centre qui définit la Droite et la Gauche.

    Donc, si un positionnement politique est plus proche d’un autre, ce serait la Droite ou la Gauche qui seraient plus proche du Centre que l’inverse…

    Mais, au-delà de cette évidence (sans centre pas d’extrême, il ne peut exister une gauche et une droite dans la vie que par rapport à un axe central), le Centre n’est évidemment pas réductible à un bout de Gauche et un bout de Droite.

    Gouverner par le juste équilibre dans le but d’établir une société humaniste basée sur les valeurs de la liberté, de la tolérance, de la solidarité et le respect afin de garantir à tous les membres égaux d’une communauté - et sans aucun clientélisme de classe, de revenu, d’origine ou de tout autre acabit - de pouvoir s’épanouir et se réaliser à tous les niveaux ainsi que, surtout, s’émanciper pour profiter de leurs qualités et de leurs capacités dans la responsabilité, c’est-à-dire d’être à la fois responsables de leurs actes mais également d’être responsables de leurs existences qui leur appartiennent en les gérant comme bon leur semble dans le respect de l’autre, est le projet centriste.

    Plus fondamentalement, le concept de centre ne s’applique pas au milieu de la vie politique, ni ne se définit en référence à une droite et une gauche mais relève d’une démarche de philosophie politique mettant en avant la notion de juste équilibre pour bâtir une société la plus humaniste et harmonieuse possible qui n’a rien à voir avec un milieu géométrique ou géographique.

    Le Centrisme est ainsi une pensée qui veut qu’équilibre régisse le fonctionnement de la société afin de permettre à tous les intérêts individuels d’être maximisés sans en avantager certains par rapport à d’autres et que ceux-ci se réunissent, in fine, en un intérêt collectif partagé par tous caractérisé par le vivre bien ensemble.

    Le Centre est ainsi au centre de la société mais pas au centre de la vie politique et ne se détermine pas par la Gauche ou la Droite mais par rapport à un équilibre sociétal.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • François Bayrou tente de reprendre la main face à l’UDI de Jean-Louis Borloo

    «J'ai toujours été un militant de l'unité du Centre qui est la condition indispensable pour que le Centre existe dans la vie politique française. Alors, je dis à Jean-Louis Borloo: si c'est vraiment l'unité qui est le but à atteindre, faisons-la ensemble.»

    Voilà ce que François Bayrou a déclaré sur Europe 1, ce dimanche, reprenant d’autres de ses propos allant dans le même sens ces derniers jours.

    Pourquoi une telle déclaration de la part de celui qui estimait il y a encore peu être le seul vrai leader centriste légitime, que le Centre était au centre et non pas au centre-droit où se positionne Jean-Louis Borloo et qui n’a pas pardonné à la plupart des élus de l’UDI (Union des démocrates et indépendants) ce qu’il estime avoir été une trahison envers lui, eux qui le quittèrent entre 2002 et 2010.

    La réponse est duale: François Bayrou ne peut ignorer cette réunion centriste et ce, d’autant, qu’elle menace à terme l’existence même de son parti, le Mouvement démocrate, mais pour continuer à exister politiquement il doit, soit réduire l’importance de l’UDI, soit la phagocyter.

    Non seulement Jean-Louis Borloo a réussi à préempter l’espace centriste mais, en plus, de nombreux membres du MoDem quittent le navire bayrouiste pour s’encarter à l’UDI.

    Afin d’éviter l’hémorragie qui se profile, Bayrou a envoyé une lettre à ses militants pour leur dire qu’il était pour la réunion du Centre et qu’il fallait que tous les sensibilités de ce dernier travaillent ensemble.

    Il a même expliqué que dans cette réunion «ceux qui sont plus à droite défendront leur position à l'intérieur d'un ensemble, ceux qui veulent un Centre indépendant le feront aussi...la ligne politique, nous la définirons ensemble» ce qui est un reniement de ses positions passées sur la définition de ce qu’est le Centre et de son indépendance.

    Il a également ajouté que la double-appartenance politique pourrait être autorisée au MoDem.

    Bien sûr, quand François Bayrou dit à Jean-Louis Borloo, «faisons ensemble l’unité du Centre», cela veut aussi dire «chiche» et peut permettre ensuite au leader du Mouvement démocrate de démontrer que celui du Parti radical n’est pas un vrai rassembleur…

    Sans oublier que, au jour d’aujourd’hui, l’intégration du MoDem dans l’UDI poserait un problème de cohérence politique.

    Jean-Louis Borloo a rappelé sans cesse que son nouveau parti serait «indépendant» mais il a aussi rappelé avec la même insistance que les seules alliances électorales et gouvernementales de l’UDI seraient avec l’UMP ce qui est en contradiction totale de la vision de François Bayrou qui souhaite laisser ouvertes toutes les possibilités d’alliances avec la Droite et la Gauche.

    Accueillir le Mouvement démocrate dans l’Union des démocrates et indépendants serait peut-être, alors, introduire le ver dans le fruit pour Borloo et ses amis, ce qui est peut-être le but de Bayrou.

    Refuser cet accueil, à l’opposé, pourrait relativiser le nouveau parti en le cataloguant comme un simple appendice de la Droite, ce qui est peut-être, aussi, le but de Bayrou!

    Et puis, si cette intégration se faisait, comment éviter, à court et moyen terme, des clashs entre les visions antagonistes et entre des hommes qui ont encore bien des différends à régler?

    Autre question d’importance, quelle place peut revendiquer aujourd’hui François Bayrou dans un Centre réunifié après sa défaite aux présidentielles et la déroute de ses troupes aux législatives? La première? La deuxième? Une place parmi les chefs sans plus de précision?

    Connaissant l’homme, il est peu probable qu’il souhaite devenir un militant comme les autres.

    D’ailleurs, il a déjà signifié qu’il n’y avait que deux leaders au centre, Jean-Louis Borloo et lui-même.

    Mais on voit mal Borloo s’effacer devant Bayrou, ni même partager la première place avec lui.

    N’oublions tout de même pas que la proposition de François Bayrou peut consister en une simple alliance entre l’UDI et le Mouvement démocrate (notamment lors des élections).

    Du coup, il pourrait tenter de remplumer son parti en terme d’élus par ce biais et lui permettre de peser beaucoup plus qu’actuellement, ce qui se ferait grâce à Jean-Louis Borloo…

    Est-ce donc une partie de poker-menteur qui est en train de se mettre en place ou sont-ce les prémisses d’une vraie union du Centre?

    L’histoire des centristes sous la V° République montre qu’il n’y a pas de pronostics fiables en la matière!

    Alexandre Vatimbella

     

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