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politique - Page 9

  • Refondation du Centre. L’avenir en suspens de l’Alternative en cas de mauvais résultat aux européennes

    On peut penser que si les élections européennes sont un succès pour les listes de l’Alternative (UDI+MoDem), cette dernière deviendra incontournable pour les partis centristes et ce, même si de nombreux points resteront à éclaircir et à régler pour qu’elle avance vers programme commun en vue de la présidentielle et des législatives.

    En revanche, on peut se demander quel pourra être son avenir en cas de mauvais résultat.

    Une question qui n’est pas seulement académique puisque les sondages montrent que seulement 9% des électeurs déclarent qu’ils vont voter pour les listes centristes.

    Si c’est le cas, l’Alternative aura failli dans sa première mission de donner un coup de fouet aux partis centristes lors d’une élection qu’ils considèrent eux-mêmes comme très favorable à leur camp.

    Il se pourrait qu’il y ait un réflexe de survie qui aboutisse à un approfondissement de cette refondation, les partis centristes comprenant que leur espace politique est vraiment sinistré et qu’il faut un effort d’union d’une toute autre ampleur pour retrouver la crédibilité auprès des Français.

    Malheureusement, le cas de figure le plus probable devrait être une remise en question de l’existence de l’Alternative  -- comme certains dirigeants centristes l’ont déjà évoqué – même si celle-ci n’aboutit pas forcément à une séparation des deux partenaires.

    Car depuis la création de cette «organisation coopérative», l’UDI et le Mouvement démocrate ont montré à maintes reprises qu’ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde, loin s’en faut.

    Un échec aux européennes aurait donc comme conséquence de mettre sur la table les oppositions entre les démarches des deux partis, tant au niveau de la stratégie politique que celui du contenu même des projets politiques, sans parler de celui des chocs des ambitions personnelles.

    Déjà, les craquelures se sont manifestées avec des dirigeants en conflit et des avenirs fragilisés tant à l’UDI (départ de Borloo) que du Mouvement démocrate (qui se transforme petit à petit en coquille vide).

    De plus les militants des deux bords ne se font guère confiance et ne lorgnent pas du même côté (UDI plutôt vers le droite, MoDem plutôt vers la gauche).

    Ce qui est d’ailleurs confirmé par les positionnements des sympathisants qui semblent peu compatibles comme l’a montré un dernier sondage où 58% de ceux du Mouvement démocrate estiment que le Centre doit s’inscrire dans une coopération avec le gouvernement de Manuel Valls tandis que 73% de ceux de l’UDI estiment que le Centre doit clairement s’inscrire dans l’opposition.

    On ne peut pas faire plus opposé…

    Reste que les choses pourraient tourner autrement.

    Deux autres possibilités existent ainsi du fait que l’UDI doit se choisir dans les mois qui viennent un successeur à Jean-Louis Borloo.

    A cette occasion les risquent d’implosion de ce qui demeure une confédération où les partis qui la constituent ont gardé tous leurs attributs de légitimité, sont importants du fait de personnalités qui ne s’apprécient guère et n’ont pas l’intention de se faire des cadeaux, ni même de travailler ensemble.

    Du coup, l’Alternative pourrait imploser de même ou être, à l’opposé, un réceptacle pour tous les partis centristes à nouveau indépendants les uns des autres.

    Quoi qu’il arrive, son avenir est en suspens.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les Français veulent une politique centriste

    Comment se fait-il que Manuel Valls puisse avoir des sondages aussi positifs, même au début de sa nouvelle fonction, alors même que François Hollande ainsi que son prédécesseur à Matignon, Jean-Marc Ayrault, et le Parti socialiste sont eux en manque sérieux de popularité et de crédibilité?

    Une des raisons principales est que Manuel Valls est perçu comme un homme modéré, positionné au centre, partisan d’une politique équilibrée, responsable, réformiste et volontariste.

    En somme un centriste.

    Vrai ou faux, l’avenir nous le dira assez rapidement mais son engagement constant à la frange social-libérale du Parti socialiste plaide en faveur d’une réelle proximité avec le centre-gauche comme on le constate avec la volonté forte des sympathisants du Mouvement démocrate (73%) de collaborer avec lui.

    Plus important pour la politique et le futur du pays mais aussi pour les centristes, cela montre une nouvelle fois que les Français sont en demande d’une vraie politique centriste et que le juste équilibre est bien le moyen le plus sûr d’y parvenir.

    Pour eux, il doit y avoir obligatoirement des réformes profondes sur le fonctionnement de l’Etat et des services publics pour une meilleure efficacité de la machine qui gouverne et administre la France mais il faut aussi que l’ensemble de la collectivité soit prête à faire des sacrifices, par exemple pour que les entreprises retrouvent de la compétitivité, si dans le même temps, la solidarité de la société soit assurée, notamment pour les plus pauvres.

    Les Français ont compris, même s’ils ne l’avouent pas facilement comme le montre certains sondages aux résultats paradoxaux, que leur pays est engagé dans un monde où l’on ne se fait pas de cadeaux et que les peuples qui tireront in fine le mieux leur épingle du jeu seront ceux qui seront capables de faire face aux défis parfois gigantesques que le XXI° siècle nous impose.

    Ce qu’ils veulent, ce sont des gouvernants qui soient assez responsable pour le leur dire mais aussi pour agir concrètement tout en expliquant où ils veulent conduire le pays et pour quels résultats escomptés, non qui louvoient en promettant tout et n’importe quoi afin de faire passer la pilule, voire en leur cachant la réalité pour ne pas s’attirer leurs ressentiments avec des discours démagogiques et populistes.

    Bien entendu, une vraie politique centriste en ces temps de crise doit s’attendre à être combattue par tout ce qui reste de conservatisme, de corporatismes et de privilèges dans le pays, qu’ils soient de droite ou de gauche.

    Mais c’est aussi cela le courage politique.

    Au-delà des chiffres et des mesures concrètes, c’est bien de la confiance et de la détermination qu’a besoin un gouvernement de sensibilité centriste aujourd’hui pour entreprendre l’indispensable assainissement et l’incontournable mise à niveau de la France dans tous les domaines, de l’économie au social en passant par le sociétal.

    La confiance, les Français semblent prêts à l’accorder à ceux qui proposent une vision d’avenir.

    Tout l’enjeu des partis centristes sera d’en développer une crédible avec le courage nécessaire pour l’appliquer.

    Alors, ils seront enfin capables de mériter cette confiance.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Refondation du Centre. L’instant critique de l’après-Borloo

    Il y a quelque chose de particulièrement indécent – pardon, de «politique»  – à voir ceux qui le combattaient durement hier, dresser aujourd’hui des couronnes de lauriers à Jean-Louis Borloo pour mieux l’enterrer en vue de demain.

    Que n’a-t-on entendu dans les coulisses de l’UDI, ses «amis» le railler sur ses addictions voire sur ses incapacités congénitales à se décider et à diriger ainsi qu’à aller au combat.

    Sans parler des noms d’oiseaux et des synonymes de traître qui se baladaient un peu partout sur les lèvres des responsables de feue l’UDF puis du Mouvement démocrate, lui qui avait rejoint Jacques Chirac en 2002 puis Nicolas Sarkozy en 2007 en laissant tomber François Bayrou.

    Mais, comme le pointe les médias avec leur énième enterrement programmé du Centre, son retrait de la vie politique a créé un vide et un instant critique pour l’avenir, non seulement de l’UDI et de l’Alternative, mais pour celui de la refondation actuelle des partis centristes.

    Car, disons-le, même si Jean-Louis Borloo n’était pas un centriste (tout comme Valéry Giscard d’Estaing, par exemple), il avait réussi à réunir l’espace centriste et fait en sorte que les rivaux d’hier soient obligés de cohabiter ensemble.

    Or, lui parti, les vieilles inimitiés et querelles vont pouvoir reprendre, peut-être de plus belle, sachant que les leçons en politique ne sont que très peu apprises…

    Bien sûr, un président par intérim vient d’être nommé, Yves Jégo, en attendant le congrès extraordinaire chargé d’élire le nouveau chef de l’UDI.

    Bien sûr, également, les zones d’ombre du rapprochement UDI-Mouvement démocrate seront oblitérées jusqu’aux résultats des élections européennes.

    Bien sûr, les leaders centristes ont des propos mesurés les uns sur les autres.

    Pour autant, personne ne peut penser une seule seconde qu’Yves Jégo possède ne serait-ce que le début d’une stature et d’un entregent pour être le prochain président de l’UDI.

    Le problème est qu’il n’y a aucune personnalité qui fasse consensus pour prendre les rênes de la confédération de centre-droit.

    Hervé Morin en tant que président du Nouveau centre, principale composante de l’UDI, n’est pas celui-là, lui qui a fait fuir une grande partie de ses anciens amis (les premiers à rejoindre Borloo), qui a fait un flop retentissant aux présidentielles (incapable de réunir 500 signatures pour se présenter et ne dépassant pas 1% des intentions de vote dans les sondages) et qui a été obligé d’adhérer au nouveau parti de Borloo contraint et forcé par ses derniers lieutenants qui menaçaient tous de le quitter en cas de refus de sa part.

    Et nombre d’anciens du Nouveau centre qui ne l’aiment pas – et c’est un euphémisme – seront là pour s’assurer qu’il ne mette pas la main sur l’UDI, comme François Sauvadet, Maurice Leroy ou encore Jean-Christophe Lagarde.

    Ce dernier, qui a créé juste avant de rejoindre l’UDI, un nouveau parti, la FED (Force européenne démocrate) sera sans doute candidat comme son ennemi intime Morin (leur brouille date de l’époque où Morin devait lui céder sa place de président du Nouveau centre, deux ans après son élection, ce qu’il refusa in fine de faire alors qu’il lui avait donné sa parole afin de se faire élire à ce poste avec l’appui de Lagarde).

    Mais Jean-Christophe Lagarde est un éternel espoir de la politique et ses interventions publiques sont souvent décevantes comme celle qu’il a faite pour s’opposer sur tout ce que venait de dire Manuel Valls lors de son discours de politique générale avec des arguments d’une grande faiblesse, apparaissant plus jusqu’au-boutiste que les dirigeants de l’UMP…

    Son manque d’épaisseur sera sans doute un handicap mais les bons résultats dans sa ville de Drancy et ses réélections faciles dans un département de Seine-Saint-Denis penchant toujours fortement à gauche, montrent une réelle capacité politique.

    A côté des deux centristes, on devrait retrouver le radical Laurent Hénart, second de Borloo et nouveau maire de Nancy mais qui est encore peu médiatisé et demeure un second-couteau qui aura du mal à donner le dynamisme dont a besoin l’UDI pour franchir un nouveau cap et se positionner comme la future troisième force politique du pays.

    De même, des personnalités comme François Sauvadet (qui devrait récupérer la présidence du groupe UDI à l’Assemblée nationale, de quoi sans doute le contenter), Rama Yade ou Chantal Jouanno, pourraient être tentées de poser leur candidature sans grandes chances de succès, tant elles manquent de soutien à l’intérieur de la formation de centre-droit.

    Si l’on élargi la recherche, quelques noms apparaissent pour cette élection comme celui de l’ancien journaliste Jean-Marie Cavada (peut-être un peu trop âgé), du maire d’Issy-les-Moulineaux André Santini (trop de casseroles notamment judiciaires), de l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, Valérie Létard (un peu trop transparente), du maire de Neuilly-sur-Seine Jean-Christophe Fromantin (un peu trop individualiste et trop critique sur l’Alternative, opposant intransigeant à François Bayrou),du député de la Marne Charles de Courson (trop focalisé sur son dada les dépenses publiques et sans réelle stature nationale), du nouveau maire de Laval et président du groupe UDI au Sénat, François Zocchetto (lui aussi quasiment inconnu au niveau national).

    Certains pourront y rajouter l’ancien socialiste et ministre de Nicolas Sarkozy Jean-Marie Bockel (sans aucune troupe pour le soutenir) ou Jean Arthuis, président de l’Alliance centriste (mais trop velléitaire), qui font plutôt «has been» que prétendants sérieux.

    Si l’on reprend tous les noms que l’on vient de citer, on s’aperçoit que l’UDI a vraiment un problème de leadership qui pourrait être un handicap énorme pour son avenir.

    D’autant qu’il y a un leader centriste qui possède la stature nationale, la reconnaissance médiatique et l’expérience de chef, c’est bien évidemment François Bayrou!

    Bien sûr, le président du MoDem et nouveau maire de Pau ne se présentera pas à la présidence de l’UDI mais il pourrait être le grand bénéficiaire des moments difficiles qui se préparent dans cette formation.

    Pour autant, il sera aussi confronté au manque total de cohésion et à l’absence de projet et de programme cohérents de l’Alternative, cette organisation coopérative qui regroupe l’UDI et le Mouvement démocrate.

    Si le score de celle-ci est élevé lors des européennes, elle montrera son utilisé mais pas encore sa légitimité qui devra être construire après ces élections.

    On peut penser que la retraite de Jean-Louis Borloo va amener François Bayrou à être très consensuel et à faire nombre de compromis pour s’attirer les bonnes grâces des leaders de l’UDI afin d’asseoir un futur leadership sur l’espace centriste en vue des présidentielles de 2017 pour lesquelles il a assuré qu’il ne serait pas candidat (ce genre de promesse n’engageant que ceux qui la croit) ou pour négocier un «ticket» avec Alain Juppé (son soutien au maire de Bordeaux contre le poste de premier ministre).

    Un scénario fort possible d’autant plus crédible s’il a en face de lui un président de l’UDI faible et inconsistant.

    Reste que François Bayrou est à la tête d’un parti exsangue, tiraillé entre plusieurs tendances, avec peu de militants, peu de moyens financiers et peu d’élus (un peu plus néanmoins depuis les municipales), ce qui ne le place pas en position de force lors de négociations avec l’UDI, c’est le moins que l’on puisse dire.

    Dès lors l’implosion de l’espace centriste est une hypothèse vraisemblable.

    La politique ayant, comme la nature, horreur du vide, cela ne signifie évidemment pas la disparition des centristes et d’un ou plusieurs partis centriste mais la refondation centriste en prendrait un bon coup sur la tête.

    Quoi qu’il en soit, au risque de décevoir tous les fossoyeurs du Centre, et ils sont très nombreux, l’implosion et le morcellement, voire même la disparition fortement hypothétique d’une force politique centriste, ne signerait pas la disparition du Centrisme en tant que pensée politique et du Centre en tant que lieu politique.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Municipales: les bons résultats de l’UDI et du MoDem légitiment-ils l’alliance avec l’UMP

    Les partis centristes ont eux aussi largement profité de la déconfiture du Parti socialiste aux élections municipales avec de nombreux candidats élus ou réélus dès le premier tour ainsi que de grandes chances pour le second tour.

    Que ce soit l’UDI ou le Mouvement démocrate, les résultats sont très positifs.

    Evidemment, pratiquement à chaque fois où la tête de liste est centriste, c’est la constitution d’une liste d’union avec la droite, en particulier l’UMP, qui a permis ces bons scores.

    Même si les personnalités et le travail accompli pour les maires sortants ont joué, il est néanmoins difficile d’affirmer ce qui se serait passé si les candidats centristes étaient partis seuls au combat et avaient eu face à eux, systématiquement, des listes UMP.

    Reste qu’il est indéniable que la stratégie d’union entre le Centre et la Droite a été un succès pour ces élections où les partis centristes partaient dans l’inconnu avec la crainte de se prendre quelques belles gamelles.

    Dès lors, doit-il en être de même dans le futur?

    On sait que l’UDI et le MoDem regroupés sous la bannière de l’Alternative, iront tous deux seuls aux élections européennes.

    Ce sera un bon moyen de répondre à cette question.

    Un bon score lors de ces élections donnera une dynamique à l’Alterrnative et un poids certain dans les négociations futures avec l’UMP.

    Un score décevant et l’on peut penser que l’UMP rappellera à ses «amis» centristes tout ce qu’ils lui doivent dans leurs succès aux municipales.

    Mais, quoi qu’il arrive, si cette alliance qualifiée de «naturelle» par Jean-Louis Borloo a un sens électoralement parlant, il faudra également qu’elle en est politiquement parlant et que les centristes établissent rapidement un projet et un programme commun entre les deux composantes de l’Alternative puis qu’ils les confrontent au projet et au programme de la Droite.

    De même, il leur faudra se poser la question de la compatibilité de certaines factions de cette même Droite.

    Ainsi, la droite dure est-elle centro-compatible ou l’est-elle plus qu’une gauche social-démocrate voire un centre-gauche?

    Ces questions ne sont pas anodines car elle touche à l’essentiel, à l’identité du Centre et à ses valeurs.

    Ne pas confronter les idées et les programmes, les positions et les positionnements reviendrait, in fine, à ne conclure que le pire des accords électoraux, celui où l’on cherche seulement des élus et des prébendes et non un projet pour le pays.

    Voyons ce qu’il en sera, déjà, des visions de chacun des partenaires sur l’Europe, l’Union européenne et le fédéralisme européen.

    Alexandre Vatimbella

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  • L’axe gaullo-centriste Juppé-Bayrou est-il crédible?

    Ils s’aiment bien, c’est le moins que l’on puisse dire.

    Depuis des années, François Bayrou et Alain Juppé se font des compliments réciproques et s’affichent souvent ensemble.

    Même aux pires moments des relations Mouvement démocrate-UMP, où François Bayrou n’avait pas de mots assez durs pour fustiger Nicolas Sarkozy et son comportement, Alain Juppé n’a pas déterré la hache de guerre comme le reste des responsables du parti de droite.

    Et François Bayrou lui a toujours rendu hommage en louant le maire de Bordeaux et son travail ainsi qu’en faisant même alliance avec lui dans la capitale girondine, sans oublier son travail en tant que ministre de… Nicolas Sarkozy.

    Pas étonnant, dès lors, que dès que le président du MoDem a annoncé qu’il comptait se présenter à Pau pour les municipales, il ait reçu le soutien d’Alain Juppé alors que l’UMP se prononçait pour une candidature d’un ses siens contre le «traitre» Bayrou.

    Encore moins étonnant que ce dernier lui renvoi l’ascenseur en déclarant, après avoir affirmé qu’il ne comptait pas se présenter à la présidentielle de 2017, qu’il verrait bien Juppé en candidat unique de l’opposition droite-centre droit alors même que le maire de Bordeaux n’a rien annoncé de tel.

    Et les lieutenants d’entonner le même refrain comme Robert Rochefort.

    Sans doute que François Bayrou, comme l’ont noté nombre de commentateurs politiques, se verrait bien en premier ministre d’un président Juppé.

    On ne se refait pas…

    L’ancien premier ministre de Jacques Chirac (dont le ministre de l’Education nationale était… François Bayrou) a du, devant un tel empressement du MoDem, publié sur Twitter un démenti sur ses intentions en 2017.

    Bien entendu, celui-ci est faux, Alain Juppé se verrait bien à l’Elysée mais le chemin est encore semé d’embûches (retour ou non de Sarkozy, implosion de l’UMP, crédibilité de la candidature de François Fillon, etc.).

    Quoiqu’il en soit, voit-on se dessiner un axe gaullo-centriste (un oxymore pour beaucoup de centristes et de gaullistes historiques!) avec à sa tête le duo Alain Juppé-François Bayrou?

    Il est évidemment trop tôt pour se prononcer mais ce rapprochement et cette alliance seraient bénéfiques pour les ambitions que l’on prête aux deux hommes.

    Cela permettrait à Alain Juppé de rassembler dès le départ au-delà de son camp en crédibilisant sa possible candidature élyséenne.

    Cela permettrait à François Bayrou de se poser une nouvelle fois en rassembleur et de court-circuiter les caciques de l’UDI dont Jean-Louis Borloo pour se (re)placer dans la course à Matignon (celle à la présidence de la république semblant lui être quasi-définitivement fermée).

    Pourquoi François Bayrou a-t-il fait ces déclarations maintenant, juste avant les municipales et sans en avertir, semble-t-il, Alain Juppé, au risque de le gêner?

    Tout simplement pour donner encore quelques gages de son appartenance à l’opposition à François Hollande et au Parti socialiste à l’électorat de droite de Pau mais aussi afin de prendre date pour l’après-municipales et l’après-européennes.

    Pourquoi Alain Juppé s’est cru obliger de démentir avec vigueur?

    Tout simplement parce qu’il n’est pas encore bien vu à l’UMP d’avoir François Bayrou comme soutien et que tout mouvement de sa part pour les présidentielles actuellement ne ferait qu’ajouter à la cacophonie de la formation de droite et lui interdirait, sans doute, de se poser en recours contre celle-ci justement, en étant le candidat du consensus et de la raison, sondages de popularité à l’appui.

    Reste que cet axe Juppé-Bayrou peut devenir crédible aux yeux du pays demain.

    Pour autant, cela voudrait dire que, soit les centristes partiront une nouvelle fois divisés à la présidentielle (si l’UDI présente un candidat), soit les centristes renonceront une nouvelle fois de partir à la mère des batailles politiques de la V° République (si l’UDI se rallie à Juppé).

    Un mauvais coup pour le Centre.

    Les prochains mois apporteront une première réponse, celle sur le sérieux des déclarations de François Bayrou.

    En tout cas, ce possible pacte Juppé-Bayrou a beaucoup fait réagir à droite (parfois avec virulence, «Trop c'est trop, il ne s'excuse pas, il ne regrette pas, et en plus, Alain Juppé va le soutenir» dixit Henri Guaino) et a fait le buzz dans les médias.

    Ce qui était, bien entendu, l’effet recherché.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre américain va-t-il faire deux fois l’Histoire de suite?

    Après Barack Obama, premier noir à occuper la Maison blanche en 2009, Hillary Clinton sera-t-elle la première femme à s’asseoir dans le fauteuil du bureau ovale en 2017?

    Si tel est le cas, ce sera l’occasion pour le Parti démocrate de faire deux fois l’Histoire. Mais aussi pour les centristes américains de faire coup double.

    Car Barack Obama et Hillary Clinton sont tous deux indubitablement du Centre et s’en revendiquent.

    Preuve, parmi tant d’autres: les attaques virulentes et incessantes de la gauche du Parti démocrate qui les trouvent «trop à droite» et celles de la droite du Parti républicain qui les trouvent «trop à gauche»!

    Plus sérieusement et plus profondément, si Obama a quelque peu donné une coloration «populiste» (qui signifie aux Etats-Unis, plus proche des revendications sociales du peuple, plus à gauche) à son discours depuis sa réélection face à l’intransigeance des républicains radicaux, il n’en demeure pas moins un homme du Centre.

    Il a maintes fois prouvé, par son positionnement avant et après son élection, qu’il défendait les valeurs et la vision centristes.

    En ce qui concerne Hillary Clinton, elle est depuis encore plus longtemps une femme du Centre, l’ayant constamment démontré par son action politique comme première dame des Etats-Unis pendant la présidence de son mari, Bill, comme sénatrice de New York, lors de sa campagne électorale de 2008 et lors de son passage à la tête du département d’Etat dans l’administration Obama.

    Les Pères fondateurs des Etats-Unis (ceux qui mirent en place le système politique et rédigèrent la Constitution) avaient dans l’idée de faire une démocratie centriste où le consensus devait systématiquement l’emporter afin d’éviter qu’un camp ne profite du pouvoir de manière outrancière et protéger les droits de la minorité par tout un mécanisme de pois et contrepoids que l’on appelle «check and balances».

    Si des hommes comme Franklin Roosevelt (démocrate, gauche) ou Ronald Reagan (républicain, droite) ont réussi, comme quelques autres présidents (de même que certaines législatures dominées par la gauche du Parti démocrate ou la droite du Parti républicain), à déplacer le curseur mis en place par les créateurs de la démocratie américaine, il est vrai que c’est le gouvernement «au centre» qui l’emporte dans la durée.

    Néanmoins, un gouvernement «du Centre» a été plus rare avec des personnalités comme Théodore Roosevelt (républicain) ou Bill Clinton (démocrate).

    Depuis le virage à droite du Parti républicain à la fin du XX° siècle, les centristes se trouvent essentiellement au Parti démocrate où ils sont bien représentés même si l’aile droite de ce dernier (les «blue dogs», courant de centre-droit) est en perte de vitesse.

    Quant à Hillary Clinton, les choses semblent se présenter sous des auspices que l’on pourrait qualifier de plus qu’encourageants.

    Largement en tête tant dans les baromètres de popularité que dans les sondages d’intention de vote, elle a déjà derrière elle de nombreux supporters qui s’organisent et organisent la machine de guerre électorale même si elle n’a pas encore dévoilé ses intentions pour la présidentielle de 2016.

    Ces dernières semaines, les médias ont encore un peu plus parlé d’elle puisque le temps électoral aux Etats-Unis est devenu quasi-permanent …

    Quoi qu’il en soit, elle semble être, non seulement la grande favorite, mais ne pas pouvoir être battue.

    Néanmoins, nous sommes encore à plus de deux ans et demi avant la prochaine élection et il peut se passer beaucoup de choses qui pourraient casser cette évidence.

    Rappelons qu’en 2008, elle était l’archi-favorite de la primaire démocrate ainsi que de l’élection présidentielle et qu’elle a trouvé sur son chemin un certain Barack Obama…

    De même, elle cristallise sur son nom la haine tenace de très nombreux républicains ultras, ce qui pourrait multiplier, lors de la prochaine campagne, le nombre de coups tordus, ces fameuses «boules puantes», à son encontre et dont on peut avoir un avant-goût de temps à autre.

    Il faudra également qu’elle soit à la hauteur. Même si cela semble une évidence pour une femme qui maîtrise la politique comme elle, rien n’est jamais gagné d’avance dans une élection présidentielle.

    Pour autant, Hillary Clinton a de fortes chances de devenir la première présidente des Etats-Unis (on ne voit pas qui pourrait, en tant que femme au jour d’aujourd’hui, avoir autant de chances qu’elle).

    Et si c’est le cas, l’on sera alors assuré d’avoir une vraie centriste à la Maison blanche dont un des proches conseillers sera un autre vrai centriste, un certain Bill Clinton…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre face au fiasco de la société vis-à-vis de sa jeunesse

    «No future», le slogan le plus célèbre du mouvement punk, né dans les années 1970, est-il en train de se confirmer pour cette jeunesse du XXI° siècle de plus en plus marginalisée dans les sociétés occidentales et où, en France, elle ne n’aperçoit plus d’avenir avec un taux de chômage record et un manque flagrant d’intégration de la part de la société qui semble avoir baissé les bras face à son incapacité à offrir de l’espoir à ses enfants.

    Ainsi, au lieu de faire les gros titres pour ses succès et son dynamisme, la jeunesse française les fait pour son désœuvrement, pour son renoncement, pour sa violence ou pour son exil à l’étranger en quête d’une vie meilleure.

    Prenons l’exemple de cette fameuse violence que l’on reproche aux jeunes. A chaque élection nationale, on ne parle que de cela et on fait évidemment de la répression un argument électoral.

    Mais si, aujourd’hui, le mal être de la jeunesse s’exprime parfois de façon violente, n’est-ce pas aussi parce que la société a failli dans la tâche d’accueillir les enfants puis les adolescents en de leur permettre de grandir et développer leurs personnalités et leurs capacités dans un environnement sain sûr.

    La simple énonciation de cette question fait bondir les tenants du tout répressif (surtout lorsque les échéances électorales se rapprochent…). Pourtant, elle se doit d’être posée et mérite, c’est là l’essentiel, que l’on y réponde concrètement, non pas en multipliant les centres d’éducation fermés et les déclarations fracassantes et anxiogènes mais en ouvrant grand les portes du futur à la jeunesse.

    En incitant, à tous ceux ricanent à ces propos en mettant en avant cette soi-disant violence endémique qui ne cesse de progresser, à rouvrir leurs livres d’histoire pour y lire ce qu’était la violence des jeunes il y a juste quelques décennies où l’on parlait des méfaits des loubards, des voyous et autres blousons noirs tout en se rappelant qu’il y a à peine cent ans, il n’était pas du tout raisonnable d’aller se promener à la tombée de la nuit au-delà des «barrières» qui délimitait Paris de sa proche banlieue pour ne pas tomber sur des bandes de jeunes malfamées…

    Ce qui n’est évidemment pas une excuse pour les violences et les incivilités d’aujourd’hui mais il est important de ne pas utiliser un discours hystérique et stigmatisant qui ne produit rien de bon et divise sur une question aussi essentielle du devenir de notre jeunesse.

    Les partis centristes qui se réclament du Centrisme, qui est un humanisme intégral, devrait s’en saisir prioritairement et y donner une réponse forte, adéquate à l’enjeu et au défi qu’elle représente. Car c’est à l’accueil et à la place faite aux enfants et aux adolescents que l’on juge une société.

    Cela ne veut pas dire qu’il faille faire preuve d’angélisme et d’excuser tous les actes délictueux des jeunes à cause de ce «no future» tout en accusant uniquement une société qui serait responsable de tout et n’importe quoi.

    Néanmoins, se défausser de nos manquements évidents en la matière sur cette jeunesse soi-disant incontrôlable et dangereuse pour la paix civile et sociale est tout autant irresponsable et permet en présentant quelques mesures chocs de faire croire que l’on s’attaque au problème et que l’on va tout régler d’un coup de baguette magique alors que l’on ne fait que l’aggraver avec de la poudre de perlimpinpin.

    Il n’est pas dans ce propos de vouloir récupérer la révolte de la jeunesse ce qui serait, à la fois, stupide et démagogique. Celle-ci a toujours existé et il est bon qu’elle continue à exister parce qu’elle remet en cause de manière salutaire un ordre établi en le faisant souvent progresser positivement.

    En revanche, la société doit donner toute sa place à la jeunesse, à ses capacités, à ses idées et faire en sorte que les jeunes se sentent impliqués dans un projet global et non pas rejetés à la marge par un dédain à leur égard, par le fait que celle-ci n’est pas capable de leur trouver un emploi et par la crainte rampante de leur révolte possible avec un remake brutal et sanguinaire de Mai 68.

    Et le Centre doit ainsi être à l’avant-garde de cette intégration et non d’une récupération en élaborant un plan national pour les jeunes qui doit être d’une priorité absolue dans toute action d’un gouvernement responsable.

    Les partis centristes doivent aussi incorporer dans leurs rangs le plus de jeunes possibles.

    Le dire est chose facile, le réaliser est beaucoup plus compliqué puisque l’on sait que le désir d’absolu et de refaire le monde de la jeunesse la porte le plus souvent à endosser des idéologies extrêmes voire extrémistes plutôt qu’à se tourner vers une vision centriste.

    Il faut ainsi leur démontrer que le romantisme de la révolution est un mensonge criminel, une chimère qui ne produit rien de positif et est un fossoyeur de leurs bonnes idées et de leurs bonnes volontés.

    En revanche, le réformisme permanent que prône le Centrisme permet à ceux qui veulent vraiment s’investir pour améliorer de manière significative le monde, qui souhaitent se battre concrètement pour un humanisme respectueux et cette liberté chérie dans la différence qui donne un sens à chaque existence, de trouver de quoi contenter leurs désirs et stimuler leurs forces vives.

    En retour, il faut évidemment que la jeunesse se pense respectée, prise au sérieux et que ses rêves d’un monde meilleur ne se fracassent plus sur le cynisme et le manque de convictions de ceux qui nous gouvernent.

    Le pire c’est de lui montrer que tout ce qu’elle propose finira dans les poubelles et les oubliettes de nos propres renoncements.

    Nous avons toujours à la bouche le fait que nous bâtissons l’avenir pour nos enfants, que rien n’est plus important que de leur offrir un monde meilleur et que nous sommes prêts à tout sacrifier pour eux.

    Malheureusement, ce discours est souvent creux parce que rien de concret ne vient l’étayer.

    Dès lors, nous ne devons pas nous étonner que la jeunesse ressente une profonde désillusion et une grande méfiance vis-à-vis de ses aînés qui prodiguent des bons conseils que bizarrement ils ne s’appliquent pas eux-mêmes et qui ont une propension à faire la morale sans jamais se regarder dans la glace.

    Sans cette implication de la jeunesse dans le projet de la société, non seulement nous nous coupons de la force la plus vive de la communauté mais nous l’enfermons dans un ghetto où s’évapore ses espérances présentes et futures.

    Ne nous étonnons pas ensuite des réactions violentes de certains, de l’exil d’autres, d’une ambiance de défiance largement répandue mais surtout de ce sentiment d’être abandonné qui est, plus que tout, destructeur pour les jeunes et leur avenir mais aussi pour celui de toute la communauté.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Chroniques d’une haine (politique) pas ordinaire

    Il suffit de se promener dans nos villes pour voir les murs couverts d’affiches haineuses, la plupart du temps contre le gouvernement en place et sa majorité socialiste.

    Elles sont collées par des partis d’extrême-droite mais aussi par ces fameux mouvements qui se disent «populaires» et ne sont souvent que populistes, voire séditieux, comme Jour de colère, les Bérets rouges, les Vestes jaunes et autres Printemps français.

    Bien sûr, à chaque fois que la gauche est au pouvoir, l’extrême-droite déverse son fiel contre elle, comme à chaque fois que la droite est au pouvoir, c’est l’extrême-gauche qui s’y colle dans cette entreprise traditionnelle hautement… imbécile réduisant le débat démocratique à des slogans insultants et des soi-disant «bons mots».

    Pour autant, l’atmosphère politique actuellement pas très saine participe de ce délitement dont cet affichage n’est en quelque sorte que l’illustration.

    Sans jouer à «autrefois c’était mieux» parce que c’est totalement faux, il est non moins évident que tout cela rappelle de bien mauvais souvenirs historiques.

    De leur côté, les médias participent à la curée en se délectant des attaques virulentes des responsables politiques, les uns contre les autres, qui pullulent dans les colonnes des journaux, sur les ondes radiophoniques ou à partir de plateaux de télévision.

    Ils participent même à la curée, certains étant devenus de simples instruments de propagande pour un camp quand ce n’est pas contre le camp adverse avec cette mauvaise foi qui caractérise la malhonnêteté intellectuelle que pourtant doivent refuser déontologiquement les journalistes et que l’on retrouve sur les affiches précitées.

    Il ne s’agit pas d’édulcorer ou d’émasculer le débat politique mais il serait de bon ton de lui donner le sérieux nécessaire avec un fond qui aurait enfin le dessus sur la forme, où le respect de son interlocuteur serait la règle et non son dénigrement systématique, où l’insulte ne serait plus l’argument principal.

    De ce point de vue, les centristes ont le devoir en vertu des valeurs qu’ils défendent de demander et d’être les garants d’un débat politique assaini ce qui ne veut pas dire sans aspérité et sans défendre ses convictions néanmoins vidé de cette haine qui gangrène actuellement les fondements de la démocratie représentative.

    Cette dernière ne peut exister sans la liberté de parole et d’opinion mais elle ne peut exister, non plus, sans un minimum de consensus, de compromis et de respect.

    Et pour cela, il faut une classe politique responsable.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Bayrou est-il en train de réussir une OPA sur… l’UDI?

    Les médias – qui accusent de leur côté la nature – ont horreur du vide, c’est bien connu.

    Et le vide, aujourd’hui au Centre, c’est cette Alternative rassemblant le Mouvement démocrate et l’UDI, ce «machin» comme l’aurait certainement baptisé une des références de François Bayrou, le général De Gaulle, qui se veut un instrument «coopératif» selon ses initiateurs.

    Une des raisons, mais loin d’être la seule et même la principale, de cette absence politique est que l’un d’entre eux, Jean-Louis Borloo, est en convalescence de longue durée.

    Du coup, les projecteurs (ou les veilleuses, tant les partis centristes sont, eux aussi, convalescents) se sont braqués sur le deuxième larron de la coopération centriste, François Bayrou.

    Les commentateurs avisés ont ainsi cru déceler la volonté de ce dernier de s’accaparer l’espace centriste (ce n’est pas nouveau) en profitant des déboires physiques de son partenaire-adversaire mais aussi de l’incapacité de l’UDI à créer une dynamique autour d’elle.

    Et c’est vrai que le président de ce qui reste du Mouvement démocrate en pleine décrépitude du fait des oppositions entre sa droite et sa gauche, pourrait bien réussir, ce qui semblait un non-sens il y a quelques mois encore, une OPA sur l’UDI et retrouver un avenir politique qui pourrait lui assurer une nouvelle candidature à la présidentielle en 2017.

    Le fait d’avoir réussi à imposer ses fidèles comme têtes de liste aux européennes (en particulier Marielle de Sarnez à Paris) en est une preuve solide.

    De même que les silences de ses «anciens» «nouveaux» «amis», toujours dans une détresse politique depuis leur fiasco de 2012 et leur suivisme de survie de Jean-Louis Borloo à qui ils n’ont jamais vraiment fait confiance.

    Les Arthuis, Lagarde, Morin et consorts sont prêts à se mettre derrière Bayrou comme ils se sont mis derrière Borloo si le président du Mouvement démocrate sait la jouer finement.

    D’autant plus si Borloo ne revient pas vite et si Yves Jégo continue à être chargé de «coordonner» pendant encore plusieurs mois la maison UDI.

    Bien entendu, il y a aura un peu de casse avec les départs de quelques uns des barons du parti comme Fromantin, Sauvadet ou Yade.

    Cependant, Bayrou doit également agir vite et risque dans cette précipitation de rater son coup.

    Ainsi, la décrépitude du Mouvement démocrate pourrait aboutir plus vite que prévu à une implosion comme le montre ce qui se passe actuellement à Marseille.

    Mais même si ce n’est pas le cas, la parti voulu par Bayrou pour être un soutien sans faille de ses ambitions présidentielles ne pèse plus grand-chose politiquement parlant.

    Ce qui reste au président du Mouvement démocrate, c’est sa légitimité présidentielle et ses 18,7% de 2007 qui demeurent une monnaie d’échange solide face à un Borloo incapable de se présenter à des élections nationales et à l’incapacité des autres leaders centristes à réunir sur leur nom plus de quelques points (et encore) dans les sondages.

    Mais l’absence d’une force politique crédible et d’élus sera, tôt ou tard, un handicap majeur pour François Bayrou.

    La bataille des municipales à Pau où il a décidé de se présenter (peut-être regrette-t-il maintenant de l’avoir fait) peut agir comme un accélérateur de son projet d’OPA s’il remporte la mairie à gauche depuis plus de quarante ans mais aussi comme un frein puissant à sa renaissance politique s’il échoue car il s’agirait d’un nouvel échec auprès des électeurs, peut-être celui de trop.

    Quoiqu’il en soit, ceux qui, au Centre, voulaient se débarrasser du «système Bayrou» qui est, selon eux, uniquement une entreprise personnelle où seule une poignée de fidèles d’entre les fidèles est récompensée, en seront peut-être pour leurs frais si l’OPA réussit.

    On n’en est pas encore là mais il est certain que ce retour presqu’en fanfare pose, en l’état, plus de questions pour les centristes qu’il n’en résout sur leurs capacités à séduire les Français, sur leur positionnement politique, sur leur aptitude à bâtir une vraie alternative crédible et sur une certaine déshérence faite d’allers-retours incessants et de plus en plus incompréhensibles pour ceux qui regardent vivre l’espace centriste en ce début de XXI° siècle.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les retrouvailles centristes ne doivent pas tourner à l’entente politicienne

    Si vous lisez des articles sur l’Alternative (l’organisation «coopérative» du Mouvement démocrate et de l’UDI) ou, plus sûrement, sur l’alliance entre le Mouvement démocrate et l’UDI, ceux-ci parleront des négociations pour constituer les listes pour les prochaines élections municipales et européennes ou des chamailleries entre nouveaux alliés et même entre «anciens alliés» (les partis regroupés dans l’UDI).

    En revanche, pas une ligne sur le projet politique, le programme électoral, les valeurs et les principes du Centre et du Centrisme…

    Ce n’est pas tant que l’on parle et reparle de la tambouille électorale (il faut bien parler, négocier et trouver des compromis dans les alliances entre partis) que le fait que l’on ne parle que de ça (ou des bobos de François Bayrou et de la maladie de Jean-Louis Borloo)!

    Et quand ce n’est pas la cuisine interne qui est à l’honneur, ce sont les turpitudes avec les alliés UMP comme à Paris (NKM) ou à Neuilly-sur-Seine (Fromantin), sans oublier, évidemment Pau (Bayrou).

    Les jours qui viennent de s’écouler n’ont malheureusement pas dérogé à cette règle.

    Trois exemples parmi d’autres: les règlements de compte entre François Bayrou et Rama Yade sur fond de choix des têtes de liste aux européennes, les passes d’armes entre Jean-Louis Borloo (président de l’UDI) et Philippe Vigier (porte-parole de l’UDI) parce que ce dernier avait attaqué Yves Jégo (délégué général de l’UDI), protégé du premier, alors que celui-ci s’était bombardé chef par intérim de l’UDI en l’absence de Borloo, les nouvelles défections MoDem à Paris avec ralliements à la candidate du PS Anne Hidalgo sans oublier la liste dissidente du Nouveau centre dans le XX°.

    Bien sûr, nous savions que l’Alternative était d’abord une entente électorale pour éviter que le Mouvement démocrate et l’UDI se prennent une double-double-claque aux prochaines échéances (double-claque aux municipales, double-claque aux européennes).

    Mais cela ne justifie pas que cette entente vire au plus minable des marchandages politiciens sur fond de règlements de compte et de petites ambitions personnelles alors que l’on ne sait toujours pas sur quoi, politiquement parlant, l’UDI et le Mouvement démocrate sont d’accord.

    Les découragements des militants, un peu partout en France, pire, ceux des sympathisants qui sont aussi des électeurs, devraient pourtant inspirer les leaders des partis centristes à être un peu plus responsables.

    Est-ce trop demander?

    Alexandre Vatimbella

     

     

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