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politique - Page 59

  • La mondialisation humaniste du Centrisme


    Refuser la mondialisation ne la fera pas disparaître d’un coup de baguette magique et n’aboutira qu’à la subir au lieu de la maîtriser et de s’en servir positivement. Prôner la fameuse «démondialisation» à la mode chez quelques intellectuels et de politiques populistes en mal de buzz médiatique est une attitude qui ne résoudra pas les problèmes de la France, bien au contraire. A l’inverse, n’accepter qu’une mondialisation financière, sans règle et sans gouvernance digne de ce nom est irresponsable. La bonne réponse est une mondialisation humaniste. C’est le but du Centrisme.

    Rappelons que la mondialisation est une mise en réseau du monde par un processus d’ouverture volontaire ou non de chacune de ses parties (continent, région, pays, ville et de leurs populations) aux échanges et aux influences de toute nature venus de toutes les autres parties, échanges et influences qui produisent de la richesse au-delà même du processus autonome qui les active. Et ce, quel que soit les gagnants et les perdants de ce processus de mise ne réseau.

    Ce phénomène de mondialisation part d’un changement d’échelle des relations économiques et culturelles entre les pays. Il doit aboutir à un monde global où ces échanges et ces influences créent un lien direct entre tous les humains au-delà des frontières d’un pays, au-delà de l’appartenance à une nation, au-delà de la culture que l’on a reçue.

    Dans ce monde global continuellement interconnecté, la division internationale du travail doit permettre, en théorie, une rationalisation de la production dans un fonctionnement gagnant-gagnant alors que l’individu mondialisé devient un citoyen du monde.

    La réalité prouve que les dérapages sont nombreux. Et seule la dimension humaniste lui peut apporter l’équilibre nécessaire.

    Une mondialisation humaniste est celle qui réunit sans uniformiser, qui rapproche sans contrainte, qui fait coopérer les individus volontairement et sur un pied d’égalité, qui crée des réseaux de communication et d’échange fonctionnant sur le principe du juste équilibre.

    C’est également une mondialisation qui se réforme et se régule constamment, qui place le progrès de l’humanité au cœur de son projet et où la gouvernance mondiale a comme but la paix perpétuelle ainsi que le développement de la vie bonne (le vivre bien ensemble, le vivre bien individuel et la réalisation de soi) au niveau global.

    Cette mondialisation ne se construit pas sur un fantasme mais sur le réel, c’est-à-dire en reconnaissant que toute société, mondiale ou nationale, fonctionne sur les mêmes principes du libéralisme social où la liberté et la solidarité sont deux piliers qui se complètent et non qui s’opposent pour bâtir la meilleure société possible.

    Voilà donc cette mondialisation humaniste que prône le Centre et qui est essentielle dans ce monde global où les défis et les solutions à ceux-ci sont, le plus souvent, du domaine de la communauté humaine et non de communautés nationales divisées et n’ayant pas les moyens de réussir en agissant chacune de leur côté.

    Relier les personnes entre elles – économique, socialement, sociétalement – au bénéfice de chacun, individuellement, et de tous, collectivement, telle est la raison d’être de la mondialisation humaniste, cette mondialisation respectueuse, progressiste, équilibrée. Tel est l’espoir de l’humanité depuis toujours.

    Et, au lieu de fermer les portes à double tours et de se barricader derrière des murs en béton, dans une régression que nous paierons cher, tous autant que nous sommes dans le monde, nous devons prendre nos responsabilités. C’est peut-être cela qui fait peur, la responsabilité, aux adversaires de la mondialisation humaniste, qu’ils se trouvent autant chez les profiteurs d’une mondialisation sauvage que chez les craintifs supporters d’une renationalisation antagoniste de la planète.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le «vrai» centriste, c’est celui qui dit qu’il l’est… ou pas!


    L’espace au centre est toujours convoité quand arrivent les présidentielles. Du coup, les personnalités politiques à se déclarer centristes ou à se trouver des accointances avec les idées centristes, deviennent de plus en plus nombreuses à mesure que l’échéance électorale principale de la politique française se rapproche.

    Limitons-nous à ceux qui se déclarent centristes. Bien sûr, nous avons parlé ici maintes et maintes fois de tous ces prétendants. Mais il est toujours intéressant de se rappeler pourquoi ils jurent leurs grands dieux qu’ils sont, chacun d’entre eux, le «vrai» centriste, le seul légitime à réclamer les votes des électeurs du Centre.

    Ce n’est pas pour chicaner que nous conduisons cet examen mais parce qu’il est crucial pour le Centre d’être représenté par un ou des candidats qui ont réellement une vision centriste.

    Ainsi, quand les médias s’amusent à prétendre que Dominique de Villepin doit être classé dans les candidats centristes à la présidentielle, on aurait tendance à regretter que les cours de sciences politiques ne soient pas obligatoires pour avoir une carte de presse…

    Plus sérieusement, trois candidats et quelques «recours» encore dans l’ombre naviguent dans la galaxie centriste et peuvent prétendre à être le fameux «vrai» centriste.

    Par ordre alphabétique, ce sont: François Bayrou, Jean-Louis Borloo, Hervé Morin (et Jean Arthuis comme premier «recours»).

    Dans ces trois là, les deux qui tiennent actuellement la corde pour représenter le Centre en 2012 sont Jean-Louis Borloo et François Bayrou (même s’il ne faut enterrer définitivement Hervé Morin).

    Au-delà de leurs positionnements passés, ce qui est intéressant est leur positionnement présent, celui des deux dernières années. On peut se (re)découvrir centriste sans que cela soit une escroquerie. Sauf si cela se produit juste avant chaque échéance électorale…

    Aucun des deux n’a fait, durant cette période, de grands serments de Centrisme, à part ces derniers mois.

    Jean-Louis Borloo se disait jusque récemment totalement dans l’UMP, dans une aile sociale de la Droite républicaine mais pas du Centre.

    François Bayrou se disait, dans le même temps, démocrate, plus en référence au Parti démocrate américain, au Libéraux-démocrates britanniques de son ami Nick Clegg voire au Parti démocrate italien de son ami Francesco Rutelli, c’est-à-dire, dans son esprit, entre le Centre et la Gauche, dans une tentative de dépassement de l’humanisme centriste par le solidarisme.

    On peut donc dire, pour schématiser, que Jean-Louis Borloo est proche du centre-droit sans en être, se présentant comme un républicain-social de droite, et que François Bayrou est proche du centre-gauche, se présentant comme un social-libéral.

    Evidemment, cette double affirmation sera critiquée par ceux qui feront valoir les états de service des deux prétendants à l’investiture centriste.

    Pour beaucoup, le parcours politique de François Bayrou est bien plus proche de celui d’un homme de Droite que de celui d’un homme de Gauche. Et ses racines démocrate-chrétiennes le légitimeraient, selon eux, au centre de l’échiquier politique français.

    Concernant Jean-Louis Borloo, il a toujours navigué, certes à droite, mais dans une vision beaucoup plus consensualiste vis-à-vis des franges modérées qui se mélangent avec elle, voire même avec des mouvances plus éloignées, comme les Verts.

    Admettons ces remarques mais rappelons que ce qui nous intéresse ici est le positionnement adopté non pas il y a dix ou cinq ans, ni celui revendiqué depuis trois à six mois.

    De ce point de vue, aucun des deux hommes ne s’est épanché sur son appartenance au Centre et n’a fait preuve d’un militantisme centriste particulier.

    Nous avons donc deux prétendants à la place de candidat du Centre à la présidentielle qui revendiquent leur légitimité respective sans que celle-ci puisse être établie sans équivoque.

    C’est sans doute la raison pour laquelle nous assistons à des déclarations à répétition (plus du côté de Bayrou actuellement) sur leur attachement au Centre et aux valeurs centristes (même si Borloo ne se définit pas comme un centriste mais comme le meilleur représentant des modérés de droite et de gauche et donc aussi du Centre).

    N’oublions pas, non plus, les soutiens de Bayrou à la candidature d’Edouard Balladur à la présidentielle de 1995 et de Borloo à celle de Nicolas Sarkozy à celle de 2007, deux hommes que l’on ne peut guère placer au centre de l’échiquier politique.

    En attendant la publication de leurs programmes précis, nous serons encore, pendant quelques mois, réduits à les croire sur parole.

    Bien difficile pour les centristes qui sont plutôt des pragmatistes et des réalistes s’attachant au réel et non aux discours des opportunistes qui vont et viennent au gré des sondages et des espaces politiques libres.

    Car, en définitive, le «vrai» centriste est d’abord celui qui le prouve par son parcours politique.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme face à la tentation suicidaire du repli

    Les sondages montrent que les Français veulent de plus en plus de protection face à la mondialisation et un monde qu’ils estiment dangereux. Dans le même temps les politiques populistes et irresponsables, en quête de voix, viennent nous asséner leurs thèses simplistes sur les bienfaits d’une «démondialisation» (terme très à la mode dans l’hexagone) qui résoudrait tous nos problèmes.

    Face à une société ouverte, voilà la tentation du repli nationaliste et de l’exclusion qui fait son retour en force, réclamant de l’autoritarisme et du protectionnisme partout, se nourrissant d’une crainte irrationnelle de l’autre ainsi que de l’angoisse de perdre son bien être matériel et son identité.

    Cette tentation du repli sur soi-même n’est pas nouvelle. Elle n’a même jamais totalement disparue dans les périodes de croissance forte. Ce qui est différent, c’est qu’elle est en train de devenir l’espoir d’un peuple et la solution miracle de ses gouvernants qui ne savent plus comment faire pour gérer une situation qu’ils ont laissé se détériorer et dont ils sont responsables en partie. Tout comme, d’ailleurs, tout un chacun de nous.

    Car, il est bien trop facile d’avoir pris pendant des années tout ce qui pouvait être bon dans la mondialisation (tout en la regardant avec dégoût, comportement typiquement français…), pour la jeter à la poubelle de l’histoire dès que les difficultés surviennent (et croire que c’est possible).

    D’autant qu’il n’est pas du tout sûr que nos compatriotes soient conscients de ce qu’ils perdraient si la France venait à se protéger de l’extérieur avec toutes les barrières possibles et imaginables que des auteurs en mal de succès nous rabâchent sans cesse dans leurs ouvrages d’adopter le plus rapidement possible et avec lesquelles les politiciens nous haranguent de leurs tribunes.

    Rappelons-nous la dernière tentative du genre en 1981 quand les socialistes pensaient pouvoir changer la France dans une vision autarcique et dans l’illusion que le pays serait le moteur d’une révolution mondiale en la matière. Il aura suffi de deux ans pour que la gauche française perde ses fantasmes… qu’elle tente de nous ressortir maintenant. Tout comme une partie de la droite nationaliste qui a toujours été son alliée objectif en la matière.

    Cela ne signifie nullement que tout va bien dans le meilleur des mondes. Cela ne signifie pas, non plus, que nous devons demeurer sans rien faire en attendant que les choses se passent. Car elles ne passeront pas comme ça, par un simple coup de baguette magique.

    Le Centre combat depuis toujours toutes les tentations de repli. La vision centriste affirme qu’il faut se prendre en main à l’intérieur et se concerter avec les autres peuples, à l’extérieur dans le cadre d’une société équilibrée, c’est-à-dire aussi ouverte que possible mais aussi solidaire de ses membres que possible également.

    Si nous voulons nous sortir de la crise larvée dans laquelle nous sommes, où le chômage devient le compagnon de désespoir de plus en plus de Français pendant un temps de plus en plus long, nous devons faire les réformes nécessaires et indispensables pour assainir la société française et, notamment, son économie.

    De la même manière, nous devons être ouverts mais fermes vis-à-vis de l’extérieur.

    Par rapport à nos partenaires européens, nous devons demander une Union européenne plus puissante, c’est-à-dire plus unie dans ses objectifs et ses actions en vue de permettre à celle-ci d’être un espace unique capable de faire face à la concurrence venue des autres régions du monde.

    Par rapport aux autres pays, nos alliés, nos concurrents, voire nos adversaires, nous devons affirmer sans faiblesse aucune que nous sommes pour des règles équitables mais réciproques. Nous ne pouvons ainsi admettre que des pays jouent leur partition personnelle au détriment des autres dont le nôtre. La Chine, l’Inde, le Brésil ne peuvent être les meneurs de pays émergents et en développement qui expliquent, sans rire, que tout leur ait du sans aucune contrepartie, qui demandent de la responsabilité chez les pays riches tout en se déclarant irresponsables. Quand les pays aujourd’hui avancés se sont développés, ils n’ont demandé rien à personne. Et rien ne fut facile à obtenir.

    Pour autant, n’oublions pas que la France est un des pays qui bénéficie le plus de la mondialisation malgré toutes les affirmations des cassandres en tout genre. Les capitaux étrangers viennent en masse dans des investissements directs qui créent de l’emploi. Nous sommes la première destination mondiale pour le tourisme. Et nous vendons nos produits de luxe dans le monde entier. Sans oublier Airbus au moment où certains voudraient que Boeing soit évincé du marché français. Quatre exemples parmi d’autres.

    Si nous avons des faiblesses, elles proviennent majoritairement de notre immobilisme et de notre incapacité à avoir bâti, comme d’autres, une économie assez forte pour résister à la nouvelle donne mondiale.

    Mais nous devons savoir une chose, la mondialisation continuera, que ce soit avec ou sans nous. Il ne s’agit pas d’attendre qu’elle disparaisse. Il s’agit de bien l’intégrer et de s’en servir pour nos intérêts, français et européens.

    Personne n’a jamais prétendu que la mondialisation était un phénomène où, par une métamorphose aussi improbable qu’illusoire, les relations entre les différents pays de la planète allaient être idylliques et qu’elle allait permettre d’établir le paradis sur terre. Ceux qui l’ont cru se sont racontés des histoires et n’ont toujours pas compris que le monde était un espace où l’on doit se battre pour exister. C’était vrai hier, c’est vrai aujourd’hui et cela le sera encore demain.

    Avec notre confort et nos revenus, nous avons cru que ce monde-là n’était plus le nôtre. Il est temps de redescendre sur terre. Il n’y a que ceux qui prennent part à la compétition qui peuvent la gagner. Les spectateurs, eux, ne remportent jamais les trophées et vivent par procuration. Est-ce cela que nous voulons dans cette tentation suicidaire du repli?! Si tel est le cas, nous ne devrons pas nous plaindre de ce qui nous arrive.

    Au contraire, si nous voulons relever le défi du monde du XXI° siècle, quel qu’il soit, à nous de nous retrousser les manches et prouver que nous sommes toujours un grand peuple. Et nous avons un outil adapté à cette tâche aussi difficile qu’exaltante: le Centrisme du juste équilibre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Y a-t-il une chance pour voir un Centre uni à la présidentielle?


    Même si François Bayrou ne s’est pas encore déclaré officiellement et si Jean-Louis Borloo hésite; même si Hervé Morin et Jean Arthuis n’ont pas tout à fait renoncé; et même si un candidat de dernière minute n’est pas exclu, peut-il y avoir, in fine, un candidat unique du Centre lors des élections présidentielles de 2012?

    Si l’on analyse la situation politiquement (sans oublier celle des égos!), la réponse est non. Au cas où Jean-Louis Borloo jetterait l’éponge face aux pressions de l’UMP et de l’Elysée, Hervé Morin ne se gênerait pas pour se lancer dans la bataille. De son côté, quoiqu’il arrive, François Bayrou sera candidat. Et Jean Arthuis réfléchit.

    Trop de choses séparent encore les leaders centristes pour que l’on puisse envisager une réconciliation suivie d’une refondation d’un Centre uni avant les présidentielles. Cela ne veut pas dire que ça ne vaut pas le coup de travailler en faveur de cette refondation mais que le principe de réalité engage à ne pas se faire trop d’illusions de ce côté-là.

    Si l’on analyse la situation administrative, la situation est tout autre. Au jour d’aujourd’hui aucun des candidats ayant décidé de se situer au centre de l’échiquier politique ne possède les 500 signatures nécessaires pour se présenter. Ni Jean-Louis Borloo, ni Hervé Morin, ni François Bayrou.

    Cela ne signifie aucunement qu’ils ne les obtiendront pas. On peut supposer que Jean-Louis Borloo y parviendra même sans l’aval de l’Elysée. A contrario, on peut penser que François Bayrou y parviendra mais, cette fois-ci, avec l’aval de l’Elysée! En revanche, il y a peu de chances qu’Hervé Morin les obtiennent surtout après son livre de quasi-injures à l’encontre de Nicolas Sarkozy. Et il y a peu de chances également que Jean Arthuis puisse les réunir.

    Donc, si Jean-Louis Borloo jette l’éponge, on pourrait se retrouver avec une seule candidature, celle de François Bayrou, sponsorisée, quelque part, par l’Elysée qui n’a jamais caché que le leader du Mouvement démocrate était le seul «vrai» centriste et le seul qui avait une légitimité à représenter le Centre en 2012. Façon de délégitimer Borloo et Morin…

    Evidemment, cela posera un problème politique à François Bayrou si les signatures d’élus qui lui permettent d’être présent à la présidentielle viennent en grande majorité de l’UMP, le parti d’un président qu’il n’a pas cessé de critiquer et de combattre pendant cinq ans.

    On sait déjà que le discours sera de dire qu’il ne s’agit pas d’une fleur ou d’une aide quelconque mais de l’esprit démocratique des élus. Seulement, personne ne sera dupe…

    Si tel est le cas, peut-on voir le Nouveau centre, voire le Parti radical, se ranger derrière François Bayrou? A part quelques soutiens personnels, cela serait très étonnant.

    Si François Bayrou, par extraordinaire, ne se présente pas et que Jean-Louis Borloo, est présent, il ne sera pas, non plus, le candidat de tous les centristes car le Mouvement démocrate ne le soutiendra pas et, sans doute pas, non plus, l’Alliance centriste. Sans parler qu’une partie des radicaux ne sera pas derrière lui.

    En résumé, même s’il ne devait y avoir qu’une seule candidature centriste à la présidentielle de 2012, le Centre serait toujours autant fragmenté et pourrait même en ressortir encore plus désuni.

    Mais il peut y avoir une autre situation: aucun candidat centriste. Car, dans une logique purement arithmétique, si aucun de ceux qui veulent y aller n’arrive à réunir les 500 signatures, la place du Centre sera vide.

    Ce scénario catastrophe a, avouons-le, peu de chances de se réaliser. En revanche, le scénario catastrophe d’un trop plein de candidats (avec des «faux» centristes en sus), n’est pas à écarter totalement, lui. Et pourrait se révéler bien plus catastrophique que le premier!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme première victime de la bataille au centre

    On ne sait pas encore qui va gagner la bataille au centre où les deux favoris du moment, Jean-Louis Borloo et François Bayrou, ont redécouvert récemment les vertus du Centre. Mais l’on commence à discerner qui va en être la victime: le Centrisme…

    Car cette bataille se fait avant tout sur des égos, des ambitions politiques et des positionnements aléatoires et non sur un solide corpus centriste. Beaucoup diront que cette situation n’est guère nouvelle. C’est exact. Mais cela n’en est pas moins destructeur une fois de plus pour la crédibilité et l’image du Centrisme déjà accusé d’être une fausse pensée politique et un alibi pour tous les politiciens hésitants ou opportunistes.

    Dans ce théâtre des faux-semblants où les Rastignac élyséens en mal de positionnement politique tentent une OPA sur l’espace centriste, les Français ont beaucoup de mal à s’y retrouver. Et pour ne rien arranger, les médias ne clarifient rien.

    Prenons ainsi le dernier sondage sur la personnalité qui incarne mieux le Centre. Sur les cinq personnalités proposées aux Français, deux ne sont pas centristes (selon leurs propres propos): Jean-Louis Borloo et Dominique de Villepin. Le premier, républicain social de droite, arrive en tête alors que l’on retrouve en troisième position le second, nationaliste de droite vaguement gaulliste.

    Sans oublier que nous avons en deuxième position François Bayrou, un homme qui ne s’est jamais reconnu totalement dans le centrisme et en quatrième position, Hervé Morin qui n’a de cesse de clamer qu’il n’est pas du Centre mais au centre-droit.

    Le seul qui s’affirme au centre du Centre, Jean Arthuis, termine bon dernier avec 4%...

    Intéressons-nous maintenant au sondage commandé par le Nouveau centre sur la vision qu’ont les Français du Centre. A la question de son positionnement sur l’échiquier politique, l’institut de sondage a demandé si le Centre était plus proche de la Gauche ou de la Droite. Aucune possibilité de répondre, «ni l’un, ni l’autre» (mais l’on peut penser aussi que le commanditaire, le Nouveau centre, n’était pas demandeur, lui qui affirme que le Centre est à droite…). Et les sondés, en bons soldats des enquêtes d’opinions ont estimé à 67% qu’il est plus proche de la Droite (63% des électeurs de François Bayrou en 2007) et à 33% de la Gauche (37% des électeurs de François Bayrou en 2007).

    Cependant, force est de reconnaître que peu de sondés ont choisi la case «sans opinion»…

    Bien sûr, il s’agit de sondages où tous les Français sont interrogés. On peut supposer que les réponses seraient un peu différentes  si l’on n’interrogeait que les militants, sympathisants et électeurs centristes (quoique les électeurs de Bayrou en 2007 sont dans la moyenne comme on l’a vu ci-dessus…).

    Si l’on rapproche les deux sondages, on s’aperçoit qu’il n’est guère étonnant que les Français estiment que ce soit un homme modéré de droite qui incarne le mieux le Centre, Jean-Louis Borloo et que Dominique de Villepin recueille un pourcentage élevé.

    Mais si les médias peuvent embrouiller les Français et si ceux-ci se laissent embrouiller aussi facilement, c’est bien parce que les centristes ont eux-mêmes tout embrouillé et qu’on les entend peu défendre les valeurs du Centrisme.

    En fait, comme tous les autres politiques de Droite et de Gauche, ils sont assez vagues pour tenter de ratisser large. Mais si leurs collègues à l’UMP ou au PS ont en tête d’attirer les électeurs centristes, eux, ils lorgnent sur les modérés de gauche et de droite, donc des deux côtés de l’échiquier politique, ce qui implique un grand écart périlleux... Sans oublier qu’il faut bien nouer des alliances en vue des législatives avec la Droite ou la Gauche pour obtenir quelques députés.

    Au vu de ce tableau, est-ce donc un fatalisme et une histoire sans fin que le Centre soit dénaturé et trahi par les siens, immolé sur l’autel du réalisme politique?

    Non, si l’on considère que le combat politique des idées et des projets est plus important que celui des postes. Non, si l’on considère qu’une fois remporté le combat des idées, les postes en sont la récompense et permettent de mettre en œuvre un programme centriste. Non, si l’on considère qu’un Centre fort dicte sa loi à ses partenaires dans une coalition plutôt qu’il ne se laisse dicter leurs lois.

    Bien évidemment, en ce début d’été 2011, on est loin du compte. Mais l’on doit aussi reconnaître que la volonté politique n’est pas au rendez-vous dans le camp centriste pour développer ce travail de longue haleine.

    François Bayrou s’en rapprocherait le plus. Mais il est tellement dans une démarche monomaniaque pour décrocher l’Elysée qu’il se sert plus du Centre qu’il ne le sert. C’est dommage, car cela a engendré parfois un fort hiatus entre ses propos, ses démarches et les idées du Centrisme.

    Il a ainsi proposé à Dominique de Villepin de discuter (tout comme, d’ailleurs, Jean-Louis Borloo). Il a même affirmé, avant de revenir dans le giron centriste, que le mot «centre» ne faisait pas partie de son vocabulaire lors d’une conférence de presse.

    Il faut dire que c’était juste après avoir obtenu 18,57% des voix à la présidentielle 2007. L’hubris l’avait touché de plein fouet…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Réformer et être réélu ne sont pas forcément contradictoires!

    Tournant le dos à l’immobilisme conservateur et à la destruction nihiliste qui ne font jamais avancer le développement équilibré d’une société, le Centrisme est une pensée politique résolument réformatrice.

    Pour autant, force est de constater que, dans les pays démocratiques, les réformes indispensables qui doivent être initiées, semblent se fracasser systématiquement, les unes après les autres, sur le mur indestructible du temps électoral.

    Beaucoup trop souvent, les promesses démagogiques et la peur de l’échec aux prochaines élections prennent le pas sur la responsabilité et le courage politiques, seuls à même de les mener à bien. Et les élus en place sont parmi les premiers à jouer dans ce registre de la lâcheté, de la pusillanimité et de la capitulation puisqu’il est bien établi que les réformateurs, les vrais, ont souvent du mal à se faire réélire face à ceux qui gèrent les affaires courantes au risque de précipiter le pays dans l’impasse, voire dans des crises périlleuses.

    D’autant que, ces dernières années, ce temps électoral s’est dangereusement accéléré et étendu, empêchant les représentants du peuple de s’atteler, sans pression autre que celle de bien faire, à gouverner un pays du mieux possible. On le voit bien en France et aux Etats-Unis où il revient dorénavant deux ans avant chaque élection présidentielle, obligeant les chefs d’Etat en place à agir plus pour leur réélection que pour le bénéfice de leurs concitoyens.

    Cette campagne électorale permanente qui guette les pays démocratiques est un des dangers les plus importants auxquels ils ont à faire face, décrédibilisant une légitimité acquise dans les urnes et remise en cause quasi-immédiatement et paralysant l’action responsable au bénéfice de la communication démagogique.

    De plus, les risques de catastrophes ou de révolutions violentes augmentent au fur et à mesure que les réformes urgentes sont remises à plus tard ou, pire, à jamais. Des réformes qui, justement, permettent d’éviter ces événements destructeurs. La boucle est définitivement débouclée!

    Il est donc dans l’intérêt évident des peuples et de leurs représentants de mettre en place les réformes nécessaires afin de continuer à améliorer la société, à bâtir un vivre mieux ensemble et à consolider ainsi la démocratie républicaine, le meilleur système politique. Et ces réformes, il vaut bien mieux les adopter dans le calme et la réflexion plutôt que lorsque l’urgence nous fait agir dans l’à-peu-près et le colmatage et non dans la résolution des problèmes.

    Cependant, il est faux de dire que cela relève de la chimère. Oui, il est possible de réussir à réformer un pays démocratique sans pour autant être jeté aux orties par des citoyens peu reconnaissants. Et cela en pouvant être réélu!

    Plusieurs conditions doivent, néanmoins, être remplies afin que l’action réformatrice entreprise soit concrète et efficace puis couronnée de succès (même si ce dernier ne suit pas forcément le temps électoral), c’est-à-dire que le processus mis en route aboutisse à une vraie réforme vraiment acceptée par la population.

    - Il faut indiquer clairement les réformes à accomplir et les expliquer largement durant la campagne électorale.

    - Les réformes doivent être entreprises dès le lendemain de victoire aux élections.

    - Il ne faut ni trop réformer sans raison, ni pas assez par trop prudence et ne pas se tromper de cible, c’est-à-dire de bien identifier l’objet à réformer.

    - La cohésion dans l’équipe gouvernementale qui décide des réformes est indispensable.

    - La cohérence politique des réformes doit être évidente.

    - Le pays tout entier doit être associé et tout le corps social impliqué dans la réflexion afin de susciter l’adhésion et non la soumission aux réformes.

    - Comme l’être humain, il est préférable pour la société de s’adapter à son environnement en contrôlant le processus des réformes au lieu de le subir; c’est pourquoi ces dernières doivent éviter d’être prises dans l’urgence: le politique doit anticiper cette adaptation afin que les réformes soient les plus efficaces possible avec le maximum de bienfaits.

    - La communication doit être forte et constante durant tout le processus mis en route sur les enjeux, les buts poursuivis et le résultat attendu.

    - Les efforts et les coûts des réformes mais aussi leurs retombées positives doivent impérativement être équitablement répartis dans la population et il faut que cela se voit.

    - Le passage en force tout comme le louvoiement constant doivent être évités, Il faut donc une décision qui évite d’être ressentie par la population soit comme un diktat, soit comme une reculade.

    - Les représentants du peuple doivent, in fine, prendre une vraie décision responsable et courageuse et non accepter une demi-mesure qui ne résout rien à moyen et long terme et empêche souvent que la réforme complémentaire voit le jour au motif que l’action réformatrice a déjà eu lieu.

    Si l’ensemble de ces conditions sont respectées, alors il est, non seulement, beaucoup plus facile de faire comprendre le pourquoi des réformes et de les faire accepter par la population mais, en plus, de les réussir.

    Si tel est le cas alors les réformes et le temps électoral ne sont plus antinomiques mais complémentaires. Les réformes deviennent alors des avantages évidents en termes électoraux dans le même temps où la réélection victorieuse légitime les réformes mises en place.

    C’est, tout autant, l’intelligence, le bien-fondé et la qualité des réformes que le courage et la responsabilité du réformateur ainsi que son savoir-faire pour bien les faire fonctionner qui sont récompensés.

    Bien entendu, l’essentiel n’est pas de réformer pour le plaisir de réformer. Les réformes ont pour but d’adapter constamment la société aux défis qui se présentent à elle afin qu’elle puisse les relever tout en assurant le maximum de bien être possible à ses membres.

    Dès lors, il ne s’agit pas de prédéfinir les domaines qui doivent être soumis aux réformes. Au fur et à mesure, tous seront concernés sans exception par cette adaptation ou, au minimum, par des ajustements nécessaires.

    N’oublions jamais que la vie est mouvement. Nous ne sommes immobiles que lorsque nous sommes morts! Refuser l’évolution naturelle de l’existence est autant un suicide pour un être humain que pour une société ou une civilisation. L’Histoire en fourmille d’exemples qui auraient pu être évités si des réformes adéquates avaient été décidées à temps.

    Si, aujourd’hui, le XXI° siècle mondialisé impose des réformes dans des domaines comme ceux des dépenses publiques (pour maîtriser les déficits), des systèmes de protection sociale (pour assurer des assurances santé et vieillesse dignes de ce nom), d’enseignement (pour transmettre correctement les savoirs afin de former des individus compétents) ou de recherche et développement (pour favoriser encore plus l’innovation) ou encore de notre relation avec la nature (que nous devons continuer à dominer tout en la protégeant pour assurer notre cadre de vie et notre subsistance), demain d’autres exigences réformatrices se présenteront à nous.

    Loin d’être des fardeaux, les réformes nous impliquent dans le présent et nous projettent dans l’avenir et nous permettent d’utiliser tous nos savoirs-faires et nos capacités pour améliorer notre condition. En cela, elles sont des challenges excitants et exaltants. En cela, elles font partie intégrante de la recherche de la meilleure société possible, le but que s’est fixé le Centrisme du Juste Equilibre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les centristes de la majorité et Sarkozy


    Nicolas Sarkozy est passé à l’offensive vis-à-vis des centristes de la majorité au moment où ceux-ci finalisent leur «alliance» les regroupant et où leur leader, Jean-Louis Borloo est sur le point d’annoncer sa candidature à la présidentielle.

    Après avoir fait donné les seconds couteaux, du député radical Leonetti au président de l’UMP Copé en passant par le Premier ministre Fillon, le Président de la république s’est enfin décidé à monter en première ligne en recevant les députés du Nouveau centre pour leur expliquer fermement tout le bien (!) qu’il pensait de leur «alliance» et tout le mal qu’il pensait de leur indépendance. Sans parler de l’aversion que lui inspirait la candidature de Jean-Louis Borloo, son grand ami…

    Cette prise de parole de Nicolas Sarkozy s’est accompagnée de toute la panoplie réservée à ceux qui veulent prendre leur indépendance dans la sphère politique. Il leur a dit combien leur combat était le sien et combien ceux qui ne comprendraient pas la nécessité de l’union de la majorité présidentielle s’exposaient à des mesures de rétorsion comme celle, bien connue, concernant les élus et plus particulièrement les députés, de ne pas être investi lors des prochaines élections et/ou d’avoir un concurrent de leur propre camp.

    Pour l’instant, les modérés de la majorité présidentielle qui ont décidé de s’émanciper de Nicolas Sarkozy et de l’UMP affichent la sérénité et affirment que cela ne change rien à leur détermination d’aller jusqu’au bout de leur démarche. C’est toujours le cas quand les élections sont encore loin et que l’on croit encore dans la dynamique des décisions que l’on vient de prendre dans une certaine euphorie. Pourtant, tout le monde sait que si Jean-Louis Borloo ne décolle pas dans les trois mois à venir dans les sondages, ce sera sans doute une autre histoire. D’autant que l’intéressé n’a aucune envie de se griller politiquement.

    Rappelons que la stratégie de Nicolas Sarkozy est de réunir toute la majorité actuelle sous son nom pour la prochaine élection présidentielle afin d’arriver en première position lors du premier tour et initier une dynamique victorieuse pour le second tour.

    A ceux qui lui répondent qu’il n’aura alors aucune réserve de voix, il explique qu’il aura au moins une partie des voix de François Bayrou qui se présentera quoiqu’il arrive. C’est d’ailleurs pourquoi Nicolas Sarkozy affirme à qui veut l’entendre que le seul vrai centriste et le seul qui est légitime à se présenter sous la bannière du Centre en 2012 est le leader du Mouvement démocrate.

    Ces voix de François Bayrou qui le rejoindront seront ces 1% à 3% dont il aura besoin pour faire la différence.

    Mais ce que ne dit pas l’actuel hôte de l’Elysée, c’est que sa réserve principale de voix se trouve du côté de Marine Le Pen. S’il parvient à être en tête, devant le candidat socialiste et en ayant éliminé la candidate du Front national, alors une grande partie des déçus du sarkozysme, qui se sera portée sur Le Pen ou qui se sera abstenue, préfèrera voter pour lui plutôt que pour le PS (dont le candidat sera plus à gauche que cela avait été Dominique Strauss-Kahn) ou même que s’abstenir afin d’éviter de voir l’élection d’un président de gauche.

    Evidemment, c’est une analyse qui n’est pas sûre d’être validée d’autant que les Français semblent penser que Nicolas Sarkozy a fait son temps et jugent de manière très dure son action depuis plus de quatre ans. Cependant, une élection présidentielle se joue tout autant pour un candidat que contre les autres. De même, la situation politique, économique et sociale peut encore changer d’ici à avril 2012.

    En attendant, une des tâches principales du président de la république, c’est éviter, à la fois, la dispersion des voix de sa majorité avec la présence d’un ou deux concurrents (Borloo, voire Villepin) et une campagne où ceux-ci ne manqueraient pas de critiquer le bilan du quinquennat au risque de démobiliser leurs électeurs pour un vote en sa faveur au second tour.

    Question essentielle: que feront, au bout du compte, les modérés de centre-droit de la majorité? Nicolas Sarkozy pensent qu’ils manqueront de courage pour aller jusqu’au bout de leur démarche d’émancipation. Ont-ils vraiment la capacité de le faire mentir?

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Autonomie, intérêt, altruisme et empathie au cœur du projet du Centrisme du XXI° siècle

    Le Centrisme est un humanisme politique. Il part donc de l’être humain, de sa prééminence évidente dans une société d’humains construite par des humains pour des humains et dont le but est d’assurer la Vie bonne qui regroupe, à la fois, le vivre bien ensemble, le vivre bien individuel et la réalisation de soi.

    Ce respect de l’humain et la volonté de lui permettre de vivre la meilleure vie possible dans la liberté, le respect, la solidarité et la tolérance passe par la transformation de l’individu en personne.

    Cette transformation se réalise en respectant la différence ontologique de chaque individu par un lien social et des droits lui assurant sa liberté et en lui demandant, en retour, d’être une personne responsable.

    Toute cette architecture, qui se réalise dans le cadre du juste équilibre, part d’une vision de l’être humain portée par le Centrisme.

    D’abord, à l’inverse du libéralisme, le Centrisme estime que l’intérêt n’est pas l’unique moteur de l’individu. Car nous ne sommes pas seulement mus par la seule recherche de la maximisation de notre bien être et celui de nos proches. Nous sommes également des êtres altruistes et empathiques.

    Cette affirmation pouvait passer pour naïve il y a quelques années et elle l’était pour les fondateurs du libéralisme. Mais les recherches en sciences sociales en psychologie et en biologie ont confirmé ces capacités que chacun de nous possède et qui nous porte à aider les autres et à partager leurs émotions. Et, ce, dès notre naissance et non par le seul apprentissage social. Notre nature et notre confrontation à l’autre, nous poussent à cette solidarité envers nos semblables.

    Ensuite, le Centrisme n’en déduit pas, pour autant, que l’individu n’est qu’un membre d’une communauté. Il l’est, bien évidemment, et il doit même son existence à cette communauté car il ne naît pas autonome, il le devient. Or, pour être libre, il faut d’abord être autonome.

    Mais, une fois acquis cette autonomie, il doit bénéficier de la plus grande liberté possible qui va lui permettre de se réaliser et de devenir un être humain responsable, responsable de sa vie, responsable de ses actes, responsable de ses choix.

    De ce point de vue, la montée de l’individualisme dans la société démocratique n’est que la résultante de ce processus. Elle lui pose des défis énormes et met à mal la solidité du lien social mais elle doit être comprise pour ce qu’elle est, une conséquence de l’approfondissement du processus démocratique.

    Pour autant, elle n’est pas vouée à n’être qu’une tare de celle-ci. Bien au contraire, elle en est une étape essentielle si elle est bien gérée par la société. Revenir en arrière dans ce domaine serait limiter ce processus alors que si on l’appréhende correctement, elle devient une chance extraordinaire pour la communauté.

    Ainsi, l’autonomie grandissante de la personne ne peut être conçue que si elle s’accompagne de la responsabilité de ses actes et de son imprégnation de vertu républicaine.

    Si nous réclamons plus de liberté, c’est que nous nous sentons capables d’en assumer les conséquences, toutes les conséquences individuelles et sociales. La société doit donc nous donner le cadre et les outils pour la vivre et l’assumer. C’est sa plus belle mission.

    Et plus un être est autonome et responsable, moins il est dépendant matériellement de la société et plus il est capable d’apporter un plus à la société tout en recherchant son intérêt. Plus l’individu peut se réaliser, plus il a une expérience, une compétence et une vision de la vie qui enrichit la société. Plus les différences se manifestent, plus elles ouvrent des possibles dont la collectivité est ensuite bénéficiaire.

    Mais, dans le même temps, il convient de créer un environnement adapté pour que nos capacités altruistes et empathiques puissent s’exprimer et non qu’elles soient bridées, voire dévalorisées, comme c’est trop souvent le cas.

    Pour ce faire, il ne faut pas opposer l’individu autonome et la communauté solidaire mais affermir les liens indissolubles qui les lient, non pas pour enchaîner le premier ou pour paralyser la seconde. Au contraire, les acquis de l’individu libre et responsable ne peuvent qu’enrichir la communauté dont il est membre et développer les solidarités.

    Pour beaucoup, cette relation est loin d’être évidente et le discours qui la porte peut paraître puéril. Il n’en est rien. Car, et c’est le fondement même de la vision humaniste du monde développée par le Centrisme, cette relation ne peut exister que dans le cadre de valeurs fortes portées sans faiblesse par la société, ce qui n’est pas le cas actuellement où tout est devenu dans ce domaine, à la fois, d’un relativisme destructeur et d’une confusion foisonnante.

    Or il faut affirmer sans la moindre hésitation qu’il n’y a, pour une société humaine, qu’un métafondement, un métabien et quatre métavaleurs qui seuls permettent à celle-ci de tendre vers sa meilleure organisation possible que l’on peut appeler l’organisation optimum de la société réelle.

    Le métafondment c’est la vie, le métabien c’est la protection et la préservation de la vie (la vie humaine avant tout dans une société d’humains).

    Les métavaleurs sont la liberté, le respect, la solidarité et la tolérance. Toutes les autres valeurs ne peuvent qu’en découler.

    Toute société qui met l’être humain (le métasujet) au centre de ses préoccupations ne peut faire l’impasse là-dessus. Et le fonctionnement d’une société équilibrée se fonde sur ce métafondement, ce métabien et ces métavaleurs.

    En inventant tous les jours des pseudo-valeurs dans un catalogue sans fin, en promouvant des principes qui n’ont rien d’essentiels, on noie sous un fatras de futilités le socle du pacte social qui nous fait avancer ensemble tout en nous permettant de nous émanciper dans la responsabilité, dans l’altruisme et dans l’empathie.

    Il est temps de se projeter dans la réalité du présent et la construction de l’avenir en reconnaissant que nous ne les bâtirons qu’en saisissant les bienfaits de l’évolution naturelle et culturelle des sociétés démocratiques.

    C’est le combat du Centrisme du juste équilibre, le Centrisme du XXI° siècle.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’Alliance républicaine, confédération de déçus et de frustrés du sarkozysme


    Après le Nouveau centre, après le Parti radical, après la Convention démocrate, ce sera au tour de la Gauche moderne de voter sa participation à cette confédération, non pas regroupant des formations du Centre puisque ce dernier parti nie en être, mais, plutôt et surtout, de déçus et de frustrés du sarkozysme, tous affirmant continuer à demeurer de la majorité présidentielle.

    Car, depuis que le Mouvement démocrate a fermé la porte à sa participation qui était déjà plus qu’hypothétique, depuis qu’aucun autre parti situé sur le centre de l’échiquier comme Cap 21 ou les Radicaux de gauche n’aient manifesté son envie de rejoindre cette structure et, surtout, depuis que l’Alliance centriste semble ne plus vouloir en être la caution centriste et indépendante, celle-ci ne sera, au mieux, qu’un appendice de l’UMP, au moins pour l’instant.

    Il faut rappeler que tous les dirigeants des partis qui vont composer la nouvelle formation ont fait et continuent à faire allégeance à la Droite. Cela n’est pas une tare mais montre bien son positionnement au «centre-droit» comme le dit Hervé Morin, «dans la majorité» comme le déclare Jean-Louis Borloo, voire «clairement dans la majorité» pour rassembler «tous ceux qui se situent en dehors de l’UMP», comme l’a écrit à ses militants le secrétaire général de la Gauche moderne.

    Et puis, imaginons un instant ce qui se serait passé si Jean-Louis Borloo était devenu premier ministre, comme il en rêvait, et avait formé un gouvernement dans lequel se trouverait Hervé Morin, Jean-Marie Bockel (tous deux virés par Fillon) et Hervé de Charrette. Y aurait-il, aujourd’hui, une Alliance républicaine, sociale et écologiste?!

    Quelle peut-être donc le but de cette alliance que les médias souvent appellent improprement «Alliance centriste» qui est le parti dirigé par Jean Arthuis (et qui d’ailleurs n’a pas l’air de s’émouvoir de cette confusion…).

    Dans une lutte pour la prééminence à droite entre un courant conservateur, étatique et nationaliste et un courant réformiste, libéral et européen, la bataille semble de nouveau s’engager.

    De même, les leaders de cette alliance attendent un «rééquilibrage» de la Droite en leur faveur, eux qui n’ont eu que des miettes ces cinq dernières années dans les gouvernements et les allées du pouvoir.

    Bien sûr, le rêve caché de Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Hervé de Charrette et Jean-Marie Bockel, c’est de créer une confédération qui va monter en puissance et qui, à terme, pourrait dépasser l’UMP dans un remake de l’affrontement RPR-UDF.

    Sauf que l’Alliance républicaine n’est pas une nouvelle UDF, n’en déplaise aux slogans des dirigeants du Nouveau centre.

    Et elle ne peut l’être tant une partie importante des centristes y demeurent en dehors. Même s’il ne faut pas idéaliser l’ancienne formation créée par Valéry Giscard d’Estaing dont certains membres se trouvaient bien plus à droite que beaucoup de gaullistes…

    Evidemment, il y a également la présidentielle en ligne de mire. Pour l’instant, on ne sait pas encore si Jean-Louis Borloo, seul personnalité crédible à ce niveau de la confédération, va se présenter. Il hésite. Et il fait bien, pour lui, pour son parti et pour la Droite.

    Car si sa stratégie personnelle est de se rendre indispensable à l’actuelle majorité, alors il doit, à la fois, regarder les sondages qui ne montrent pas plus que cela une réelle adhésion d’une partie importante de l’électoral à sa candidature, loin de là, ainsi que les possibles ravages que cette dernière pourrait causer dans son camp (Sarkozy devancé par Le Pen, par exemple). Voilà qui l’empêcherait sans doute, si elle était menée jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’au premier tour de la présidentielle, de se retrouver à Matignon dans la cadre d’une réélection de Nicolas Sarkozy.

    De quoi peser le pour et le contre, patiemment et de susciter l’impatience chez ses partenaires de la future confédération.

    Mais, peut-être que nous n’en arriverons pas jusque là. Car, après avoir célébré dans le courant juin la naissance de cette confédération (alors même que la dernière composante éventuelle, l’Alliance centriste, ne se sera pas encore prononcée sur son adhésion!), il va falloir écrire un programme puis se distribuer les postes de responsabilité puis les investitures pour les sénatoriales et les législatives avant de voir si les députés radicaux encore dans l’UMP rejoindront la nouvelle structure fin 2011. Et là, d’autres difficultés, bien plus importantes que des professions de foi unitaires et des discours enflammés, vont commencer.

    Sans oublier qu’il reste encore près d’un an à Nicolas Sarkozy pour semer la zizanie et diviser tout ce beau monde (et à l’UMP de faire revenir dans son giron des élus craintifs pour leurs mandats). Finalement, les déçus et les frustrés du sarkozysme pourraient bien réintégrer le giron avec quelques promesses qui n’engagent que ceux qui y croient.

    En politique, comme au théâtre, les claquements de portes sont souvent suivis de réconciliations et de nouveaux serments de fidélité… Une comédie de boulevard qui permettra, malheureusement si elle est jouée, de rire encore une fois aux dépends du Centre.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Pour le Centrisme, il est impératif de réformer et réguler le système et non d’en changer


    Pour la pensée centriste, la démocratie républicaine libérale et sociale, basée sur la représentativité politique et une économie concurrentielle de marché, est le meilleur système pour organiser une société.

    Cela ne veut pas dire qu’il suffit de s’en réclamer pour que celui-ci existe. De même, il ne suffit pas que celui existe pour qu’il fonctionne correctement. Il faut, au contraire, constamment le réguler et le réformer, deux modes d’action promus depuis toujours par le Centre.

    Car la démocratie républicaine libérale et sociale n’est et ne peut être figée. Elle est un organisme vivant qui évolue avec le temps et avec son temps. Les ajustements plus ou moins importants sont donc une nécessité pour qu’elle remplisse du mieux possible sa mission, c’est-à-dire offrir le mieux qu’il est possible à chaque membre de la communauté tout en développant et renforçant le bien vivre ensemble.

    C’est la vision du Centre, du Centrisme et des Centristes. C’est cela la vision du Centrisme du Juste Equilibre, ce Nouveau Centrisme du XXI° siècle.

    Il est à l’opposé du conservatisme de droite et de gauche qui s’arcboute sur les situations acquises par et pour leurs clientèles respectives et ne voient le changement que comme l’extension de ces avantages sous couvert de rhétoriques nationalistes ou du «bien commun».

    Aujourd’hui, force est de reconnaître que ce système est plus que grippé. Il produit même des phénomènes qui le détruisent de l’intérieur. Une bonne raison pour ses ennemis d’affirmer qu’il faut l’abattre pour mettre en place une autre organisation sociale, sociétale et économique.

    Une erreur ou, pire, un mensonge qui caresse souvent les citoyens dans le sens du poil en leur faisant croire qu’un autre système serait capable de tout régler, voire même, d’établir le paradis sur terre. Et, tous, nous avons envie de croire aux miracles et aux promesses mirifiques.

    Cependant, pour que les choses évoluent dans le bon sens, ce n’est malheureusement pas en tournant le dos à la réalité et à la responsabilité que l’on y parviendra.

    Se focaliser sur la réforme et la régulation est une tâche bien plus ingrate et bien plus difficile que de prôner et réaliser la destruction d’un système sans être capable, par la suite, de faire fonctionner, à la place, une alternative utopique et dangereuse ou de ne rien faire au nom de valeurs dépassées et d’un principe de précaution qui détruit toutes les initiatives.

    Le travail à accomplir est à la hauteur des énormes défis du XXI° siècle qui devrait être celui d’un bouleversement dans les hiérarchies entre régions et entre pays, d’une démographie galopante (au moins pour quelques années encore), d’une raréfaction voire d’une disparition d’un certain nombre de matières premières essentielles aujourd’hui pour faire fonctionner la machine économique sans parler des graves dangers qui pèsent sur notre environnement voire sur la pérennité de la civilisation actuelle, pour ne pas dire de l’organisation de l’Humanité (les êtres humains, tout au moins une partie d’entre eux, devraient malgré tout réchapper à tous les cataclysmes annoncés s’ils se produisent…).

    Nous n’avons jamais eu autant d’intelligence, de connaissances scientifiques, de savoir-faire et techniques et d’outils en tout genre à notre disposition. Même si nous sommes loin d’avoir tout compris et que les scientifiques à la recherche de la fameuse et fumeuse «théorie du tout» (une équation sensée tout expliquer), nous pouvons avancer et, surtout, tenter de relever avec succès ces défis.

    Ce ne sera pas facile mais c’est possible.

    Pour cela, le Centrisme du Juste Equilibre fourni un cadre particulièrement adapté au niveau politique. Appelant un chat, un chat, il refuse les fantasmes en tout genre et se confronte à la réalité, non pas pour constater son impuissance mais pour faire en sorte de réformer la société humaine afin qu’elle puisse, à la fois, la prendre en compte pour en profiter et se protéger de ses dangers.

    Une démarche de responsabilité (un mot qui a un sens que beaucoup trop d’entre nous oublient) qui permet d’adapter notre existence tout en recherchant le «toujours mieux» sans pour autant tomber dans le piège sans issu du «toujours plus».

    Dans le même temps, la régulation des activités humaines individuelles et collectives qui ont un impact sur la communauté est l’autre tâche essentielle pour le Centrisme du Juste Equilibre.

    Cette régulation concerne tout autant l’activité économique (avec la mise en place d’une vraie économie sociale de marché concurrentielle seule capable de libérer les énergies sans que celles-ci ne jouent contre la communauté), l’activité sociale (avec la reconnaissance de la réussite individuelle par le mérite tout en protégeant et en aidant les plus faibles à acquérir l’autonomie et l’indépendance pour les remettre en selle), l’activité sociétale (avec la reconnaissance de l’individu-monde mondialisé tout en le mettant en face de ses nouvelles responsabilités à la fois dans sa communauté d’appartenance et la communauté mondiale pour renforcer le lien social au lieu de le déliter).

    Réformer et réguler est d’autant plus nécessaire qu’il est important d’avoir à l’esprit que nous ne retournerons jamais en arrière, à un «temps nostalgique et béni» que nous vendent tous les démagogues rétrogrades et qui n’a jamais existé, ni qu’un «grand soir» permettra de régler tous nos problèmes d’un claquement de doigt. Depuis que l’Humanité existe, elle doit avancer et s’inventer constamment un futur sans pour autant détruire le socle sur lequel elle s’est bâtie patiemment.

    Bien entendu, cette marche n’a jamais été linéaire. Mais faire croire que l’on peut recréer un passé glorifié et sublimé est une supercherie. Même si, par exemple, demain, la mondialisation s’effrite et le monde se morcelle à nouveau en Etats-nations refermés sur eux-mêmes dans une autarcie sans issue, cela ne sera jamais «comme avant». Ce sera toujours une nouvelle situation avec de nouveaux défis.

    Travaillons donc plutôt avec les acquis, nombreux, que les années et les siècles précédents nous ont apportés pour bâtir cette démocratie républicaine dans laquelle la liberté responsable sera au cœur d’un pacte social où l’envie d’être responsables sera aussi forte que celle d’être libre.

    C’est la mission que le Centrisme du Juste Equilibre s’est donné. Ce Nouveau Centrisme à l’assaut des défis du XXI° siècle et qui s’appuie sur les expériences centristes de l’histoire tout en les dépassant pour créer un nouveau paradigme humaniste, tournant le dos à tous les opportunismes et les compromissions qu’un certain «vieux» Centre a pu porter en lui aux pires moments de son existence.

    Dès lors, le combat du Centrisme apparaît comme ce qu’il est, loin de la ringardise caricaturale décrite par les médias et portée par la figure du notable sans envergure, comme la seule pensée politique qui peut réconcilier l’humanité avec son futur.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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