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centre-droit

  • Le Parti radical, fer de lance de l’indépendance de l’UDI?

    Laurent Hénart veut un candidat UDI à la prochaine présidentielle et il veut que ce soit son ami, Jean-Christophe Lagarde, avec qui il a contribué à créer le parti derrière Jean-Louis Borloo, qui représente la formation de centre-droit et de la droite modérée.

    De même, il souhaite ressouder la famille centriste et c’est la raison pour laquelle il a invité François Bayrou au congrès de la formation dont il est le président, ce week-end.

    Il pourra également parler avec Jean-Michel Baylet, le leader des Radicaux de gauche (centre-gauche), lui aussi invité.

     

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  • L’avenir politique d’Hervé Morin est-il à l’UDI?

    De semaines en semaines, d’interviews en interviews, Hervé Morin continue à jouer contre l’UDI. Ce qui était au départ une petite musique est devenu avec le temps une véritable musique militaire avec cymbales et grosse caisse.

    Les divers commentateurs ne s’y trompent pas qui parlent de propos qui sentent le renoncement et la défaite programmée en 2017.

     

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  • Présidence de l’UDI: 4 candidats, 4 lignes politiques

    Après que Jean Arthuis ait du piteusement jeter l’éponge faute d’un nombre suffisant de parrainages, il ne reste donc plus, officiellement (les dépôts sont clos), que quatre candidats en lice pour la présidence de l’UDI: Fromantin (droite), Jégo (droite modérée), Morin (centre-droit), Lagarde (centre).

    L’éventail est donc large pour les militants de la formation regroupant de la Droite au Centre, qui devront se choisir un nouveau leader en octobre prochain.

    - Jean-Christophe Fromantin représente l’option droite de l’UDI. Il prône un positionnement clairement à droite pour concurrencer directement l’UMP avec une tradition démocrate-chrétienne à l’instar de ce qu’est la CDU d’Angela Merkel en Allemagne ou de ce que fut la Démocratie chrétienne en Italie. Jean-Christophe Fromantin est le seul à demander que l’UDI devienne un parti uni et non plus une confédération. A noter, en outre, que sa foi catholique en fait un conservateur en matière de mœurs à l’opposé de ses trois concurrents plutôt libéraux en la matière.

    - Yves Jégo (avec son binôme Chantal Jouanno) représente l’option droite modérée de l’UDI dans le droit fil du positionnement de Jean-Louis Borloo que ce dernier qualifie de «républicanisme social». S’il n’est peut-être pas le candidat-paravent de Borloo qui tiendrait la boutique en attendant que le chef se remette de ses problèmes de santé, Jouanno et lui sont deux inconditionnels du président sortant qui ne feraient aucune difficulté à s’effacer le moment venu pour lui rendre son poste s’il lui prenait l’envie ou le devoir de revenir. Il est certainement le plus libéral des quatre candidats tant en matière économique qu’en matière de mœurs. Son handicap peut-être rédhibitoire est de n’être pas, comme Fromantin, centriste.

    - Hervé Morin représente l’option centre-droit de l’UDI. Il défend une «alliance naturelle» avec l’UMP comme l’a fait pendant cinq ans (entre 2007 et 2012) de gouvernement le Nouveau centre qu’il dirige avec une vision très libérale de l’économie et un Centre, certes indépendant, mais qui est pré-positionné à droite quoi qu’il arrive, ce qui fut d’ailleurs le motif de sa rupture officielle avec François Bayrou après la présidentielle de 2007.

    - Jean-Christophe Lagarde représente, avec toutes les précautions nécessaires, l’option centre de l’UDI. Il s’est positionné pour une UDI totalement indépendante de l’UMP et, qui plus est, qui doit se confronter avec cette dernière en défendant un programme centriste pour en ressortir vainqueur. Son projet politique est à la fois libéral économiquement parlant et teinté de solidarisme, socialement parlant. Reste que Lagarde est un peu un mystère car ses déclarations et ses prises de position sont parfois déroutantes, passant souvent d’un consensualisme à une confrontation dure et sans concession que l’on peut sans doute mettre sur le compte d’insuffisances dans sa réflexion politique.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’avenir flou et bancal de l’UDI

    Maintenant que sont passés les deux vrais premiers tests électoraux que l’UDI attendait avec autant d’impatience que de crainte, quel est l’avenir de la confédération de centre-droit, à la fois dans l’Alternative, dans ses relations avec (feue?) l’UMP, dans sa capacité à demeurer unie et à se structurer en vrai parti centralisé, dans son projet politique, dans sa réponse à la montée des extrêmes?

    Beaucoup de questions auxquelles vont devoir répondre les responsables de la formation créée puis quittée par Jean-Louis Borloo et en particulier ceux qui vont se présenter à la présidence du parti dans les mois qui viennent pour le remplacer et prendre la place occupée actuellement par l’«intérimaire» Yves Jégo.

    Si on analyse les résultats des élections municipales et ceux des élections européennes, l’UDI n’a pas de quoi pavoiser.

    Même si elle a réussi à enlever nombre de villes, elle le doit en grande partie à son alliance avec l’UMP dès le premier tour, ce qui ne permet évidemment pas de savoir quel est son poids politique réel lors des municipales.

    Quant à sa présence au Parlement européen, le parti perd quatre députés et le score de l’Alternative (l’«organisation coopérative» avec le Mouvement démocrate) est décevant pour des centristes qui espéraient en secret approcher la barre des 15%, en tout cas, dépasser celle des 12% et qui n’ont pas réussi à atteindre un score à deux chiffres avec seulement 9,90% des suffrages exprimés.

    D’ailleurs, le seul à avoir postulé officiellement à ce jour à la présidence du parti, le député-maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin, estime qu’il est surprenant de dire que «c'est formidable d'avoir fait 9% aux élections européennes alors que nous perdons des sièges».

    Ceux qui estiment dans les médias que tout s’est bien passé lors de la campagne européenne avec le Mouvement démocrate sont démentis par les multiples prises de parole et de position critiques de leaders du parti, comme celle du vice-président François Sauvadet qui n’a même pas voté pour l’Alternative au motif que la tête de liste dans sa région était MoDem ou celle de la vice-présidente Rama Yade (et candidate à la président du Parti radical) qui vient de déclarer qu’elle n’était pas «satisfaite de la tournure qu'a prise l'alliance entre l'UDI et le Modem. C'est l'UDI qui a tendu la main au Modem quand celui-ci était au plus mal et le Modem a exercé une sorte de chantage pour la constitution des listes ce qui fait que l'UDI est passée de sept députés européens à trois».

    Le temps de l’explication avec François Bayrou et ses lieutenants, voulue par le secrétaire général Jean-Christophe Lagarde avant même les européennes, est donc venu afin de savoir si l’Alternative a un quelconque avenir.

    L’échec de cette dernière serait évidemment un coup dur pour l’UDI qui a sauvé la carrière politique de François Bayrou et qui n’a rien obtenu de tangible en retour pour l’instant.

    Néanmoins, si cette organisation coopérative devait demeurer dans le flou programmatique et dans son positionnement politique, ni l’UDI, ni le Mouvement démocrate n’en sortiraient gagnants.

    Rappelons qu’il y a un certain nombre de personnes à l’UDI qui ne veulent pas entendre parler d’une alliance avec François Bayrou qu’ils considèrent toujours comme un «traître» (ou un homme qui a voté pour François Hollande) et qu’il va bien falloir régler ce problème soit par l’abandon de l’alliance avec le MoDem, soit avec le départ de cette frange contestataire qui pourrait trouver refuge dans le prochain parti de droite qui devrait succéder à l’UMP dans les mois qui viennent (ou à une UMP «rénovée»).

    Tout ceci pose la question de l’unité de l’UDI.

    Celle-ci, il faut encore une fois le rappeler, n’est qu’une confédération de partis.

    Jean-Louis Borloo a bien essayé d’aller vers un parti centralisé mais il n’a pas réussi dans cette tâche.

    Actuellement, il semble impossible que des hommes et des femmes comme Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, François Sauvadet, Rama Yade, Jean-Christophe Fromantin et quelques autres se retrouvent dans le même parti et abandonnent leurs ambitions et leurs postes dans leurs formations respectives.

    Pour ne prendre qu’un exemple, Hervé Morin continue à peser politiquement et en particulier à l’intérieur de l’UDI, uniquement parce qu’il est le président du Nouveau centre, la formation qui a le plus de députés de la confédération et non parce qu’il a des fonctions à l’intérieur de la confédération.

    En tant que parti de centre-droit revendiqué et dans une alliance «naturelle» avec la droite affirmée, l’UDI a donc des relations spécifiques avec l’UMP.

    Cette dernière, au-delà de ses graves problèmes actuels, a toujours regardé l’UDI comme une excroissance d’elle-même qu’elle se ferait fort de récupérer le moment venu, soit en l’absorbant, soit en la phagocytant avec cette arme imparable qu’aucun membre de l’UDI ou presque ne peut être élu à une élection sans le concours de l’UMP.

    Bien entendu, les leaders de la formation centriste le savent mais veulent garder le plus d’indépendance possible tout en sachant que tous leurs postes électifs ou presque (pas ceux de députés européens…) viennent de leur alliance électorale avec l’UMP.

    De même, la montée du Front national, marquée par sa victoire aux élections européennes, repose la question de l’unité de la Droite et du Centre par ceux qui estiment que les centristes sont «naturellement» dans le camp de la Droite.

    Mais aussi par des centristes qui veulent faire barrage à l’extrême-droite et qui souhaitent être ceux qui éviteront que l’UMP s’allient avec le Front national ou n’épouse ses thèses pour soi-disant mieux le combattre en lui offrant une alternative (rappelons tout de même que la création de l’UMP, parti de la Droite et du Centre, en 2002 était la réponse à la présence de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de la présidentielle mais que douze ans plus tard le Front national a remporté les élections européennes avec 24,85% des voix…).

    Bien évidemment, tout serait plus facile pour l’UDI si elle faisait 25% des voix et avait deux cents députés.

    C’est le rêve des leaders de la confédération mais ce n’est pas du tout la réalité actuelle.

    Dès lors, en tant que formation «petite» ou «moyenne», tout dépend de la façon de voir le verre à moitié vide ou à moitié rempli (c’est-à-dire de savoir ce que représente 30 députés sur 577 à l’Assemblée nationale), elle doit se positionner face au double-défi de la reconquête du pouvoir (alliance à droite ou à gauche) et barrage à l’extrême-droite (alliance fusionnelle avec l’UMP), le tout en se demandant s’il faut continuer le chemin avec le Mouvement démocrate.

    Et les votes à l’Assemblée nationale lors de la discussion du Pacte de responsabilité présenté par Manuel Valls n’ont pas éclairci les positions avec ceux qui ont voté pour, ceux qui ont voté contre et ceux qui se sont abstenus.

    Tout cela serait sans doute plus simple si l’UDI avait un projet politique au lieu d’avoir un gadget avec ce «contre-gouvernement» mis en place par Jean-Louis Borloo (sur le modèle de celui qu’avait mis en place sans succès François Bayrou au Mouvement démocrate il y a quelques années) et qui n’intéresse personne.

    Car l’UDI ne sera une vraie formation avec un avenir que lorsqu’elle aura un positionnement politique clair et un programme cohérent.

    En tout cas, les mois qui viennent seront importants pour l’avenir de l’UDI qui, comme l’UMP, devra se choisir un nouveau président lors d’un processus qui risque d’être aussi sanglant, à défaut d’être aussi spectaculaire, que celui du parti de droite…

    Alexandre Vatimbella 

     

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  • Continuer à définir et expliquer le Centrisme

    Le temps de la politique n’est pas celui des idées. De même que le temps électoral ne facilite guère l’adéquation entre l’agir et le corpus idéologique.

    Ce n’est évidemment pas propre à ce qui nous occupe ici, le Centre et le Centrisme.

    Cependant, au moment où plusieurs partis qui se disent centristes devraient former ensemble une union située au centre-droit, il n’est pas inutile de rappeler ces incoordinations et leurs conséquences.

     - Le Centrisme est une pensée politique autonome qui est, comme toute pensée politique, une référence pour ceux qui s’investissent en politique en son nom.

    Cette affirmation signifie, concrètement, qu’aucun parti centriste n’embrasse, n’a jamais embrassé et n’embrassera jamais la totalité du Centrisme dans son agir politique.

    Cependant, cela n’empêche pas un centre de recherche comme le CREC (Centre de Recherche et d’Etude du Centrisme) que je dirige, de formuler ce qu’est le Centrisme et l’adéquation ou non à celui-ci de l’action de ceux qui s’en réclament.

    Et ceci même si le Centrisme ne serait pas applicable à la société contemporaine.

    - Le Centrisme n’est ni de gauche, ni de droite, il est tout simplement du Centre quoi qu’en disent ceux qui souhaiteraient le tordre et le dénaturer afin de le faire coller à leurs projets personnels ou desseins idéologiques.

    De ce point de vue, aucun véritable centriste ne peut adhérer à une vision qui ferait du Centrisme un appendice de la pensée de la Droite ou de celle de la Gauche.

    Mais, et ceci est important à préciser, cela ne veut pas dire que des proximités n’existent pas entre la pensée centriste et celle de droite comme de gauche ou même qu’à un moment donné les proximités sont plus à droite ou à gauche.

    De même, le Centrisme peut être une référence pour des personnes de gauche ou de droite modérées.

     - La demande d’équidistance faite aux partis centristes face aux partis de droite et les partis de gauche est une supercherie.

    Ceci semble être la négation de ce que l’on vient de dire mais ne l’est pas en réalité.

    Explications.

    Si les partis de droite professent des idées plus extrêmes que les partis de gauche ne le font dans leur camp, ou inversement, se positionner à équidistance d’eux n’a strictement aucun sens pour les partis centristes.

    Le Centre, quelque soit la vision que l’on en a, qu’il soit au juste milieu ou au juste équilibre n’est jamais constitué d’une moitié de droite et une moitié de gauche, il se base sur un corpus d’idées propres qui ne varient pas ou ne fluctuent pas selon le degré d’extrémismes de la Gauche ou de la Droite.

    - Le positionnement politique de l’ensemble des partis de l’échiquier politique à un moment donné implique des alliances pour le Centre lorsqu’il n’est pas majoritaire à lui tout seul.

    Cela signifie, d’une part, que lorsque les partis centristes ne peuvent gouverner seuls, ils doivent nouer des alliances (de même pour les échéances électorales lorsque les scrutins ne se déroulent pas à la proportionnelle).

    D’autre part, les alliances des partis centristes ne peuvent être gravées dans le marbre, elles dépendent du positionnement politique des partis qui sont à leur gauche et ceux qui sont à leur droite.

    Ainsi, prétendre que le Centre est l’allié naturel de la Droite ou de la Gauche est une contre-vérité.

    - Ce n’est pas parce qu’aucun parti n’est exactement du Centre que le Centrisme n’existe pas.

    Cette constatation vaut pour toutes les pensées politiques. Elle vient en complément du premier point développé ici. Et elle vaudrait même si aucun parti ne se réclamait du Centre ou du Centrisme.

    Un dernier mot, enfin, pour dire que, au CREC, nous nous félicitons que les partis centristes soient dans une logique de réunion même si nous aurions préféré qu’elle se déroule au centre et non au centre-droit.

    Car nous sommes des défenseurs et des promoteurs naturels d’un Centre et d’un Centrisme à qui l’on n’a pas besoin d’accoler d’autres qualificatifs pour exister.

    Nous espérons néanmoins que cette union sera solide et qu’elle portera en elle des potentialités fortes en termes de résultats électoraux et de projet de gouvernement.

    Pour autant, en tant que think tank indépendant, cela ne change rien à notre manière de travailler et de penser le Centrisme.

    Notre but, à nous, est de solidifier et de fortifier la pensée centriste, de la faire partager à ceux qui en sont déjà des adeptes ou la faire découvrir à tous ceux qui le sont potentiellement ainsi qu’à des possibles électeurs des partis centristes, voire à ceux qui sont intéressés à connaître cette vision politique moderne et d’avenir dont les bases ont été posées au cours du XX° siècle et qui s’appuie sur des valeurs humanistes (liberté, respect, tolérance, solidarité), un principe (juste équilibre) ainsi que sur la reconnaissance de la responsabilité, de l’égalité et du droit à la différence de la personne comme sujet indépassable de toute communauté, tout en continuant à se modeler face à l’évolution de la société humaine grâce à sa vision réformiste et pragmatiste.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • La rentrée politique vérité du Centre

    Après la déculottée des élections 2012 et avant les prochaines échéances de 2014, la rentrée politique 2013 des partis centristes sera éminemment importante pour leur avenir et leur capacité à séduire les électeurs.

    Pour être de nouveau crédibles, ceux-ci ont encore du chemin à faire si l’on se réfère à leur situation actuelle.

    D’un côté, on a un Mouvement démocrate sans grande troupe qui ne tient que par son chef, François Bayrou. De l’autre, on a une Union des démocrates et indépendants dont le chef ne tien absolument pas ses troupes néanmoins plus nombreuses, comme il l’a d’ailleurs lui-même reconnu dans un courrier récent adressé aux fondateurs de la confédération.

    Au niveau sondagier, si les deux chefs ont quelques raisons d’être satisfaits par leur classement dans les baromètres des personnalités préférées des Français, leurs partis n’en tirent pratiquement aucune bénéfice, plafonnant à des scores très décevants, pour ne pas dire plus.

    Quant à la ligne politique des deux partis, elles sont plus que floues, ce qui est peut-être la raison des mauvais sondages que nous venons d’évoquer.

    Bien sûr, on sait que l’UDI est au centre-droit puisque tous ses dirigeants le répètent à toutes les sauces sauf qu’il a pu accueillir en son sein pendant un an un parti, le CNI, plus proche de l’extrême-droite que du Centre.

    Bien sûr, on sait que le MoDem est au centre puisque François Bayrou l’affirme sns cesse sauf que de dire du bien un jour du gouvernement et du mal le lendemain dans une sorte d’équilibrisme du ni-ni ne fait pas de ces allers-retours une politique vraiment centriste.

    Tout cela va devoir changer et vite car les municipales puis les européennes arrivent à grands pas.

    De nouveaux échecs seraient catastrophiques pour les partis centristes. Or, aujourd’hui, c’est plutôt ce à quoi l’on s’attend.

    Evidemment, il reste encore un peu temps pour corriger le tir. Le peuvent-ils?

    Du côté de l’UDI, l’incapacité de Jean-Louis Borloo à être un chef qui va au combat et accepte de prendre les coups a toujours été connue de ses alliés bien avant la création du parti.

    Que le débat à l’UDI soit toujours aussi animé sur le sujet n’est guère rassurant.

    En même temps, sa volonté de tout contrôler sans trop se mouiller paralyse l’action du parti.

    Sans oublier la dimension confédération de l’UDI. Les leaders des formations centristes de l’UDI n’ont jamais souhaité fondre celles-ci totalement dans celle-là et y semblent encore moins disposés qu’auparavant…

    Quant à l’autocratisme bien connu de François Bayrou, il a déjà tant coûté d’abord à l’UDF puis au Mouvement démocrate que l’on se demande si ce dernier n’est pas amené à ne pouvoir faire que de la pâle figuration – comme cela a été le cas depuis sa création – lors des échéances électorales comme celles qui se profilent en 2014, en dehors, évidemment des présidentielles.

    Pour autant, on veut croire que les partis centristes ont la capacité de rebondir. Mais, pour cela, il leur faut se battre sur les valeurs et les grandes thématiques du Centrisme pour enfin démontrer qu’ils ne sont pas simplement des réunions de politiciens, réservoirs de voix pour la Droite et la Gauche.

    Pour cela, il leur faut descendre dans l’arène politique et défendre les idées et les politiques du Centre, en démontrant en quoi elles ont, non seulement, une utilité, mais surtout sont la solution aux problèmes du pays.

    Tout cela en démontrant que les partis centristes, s’ils ont besoin d’alliance avec d’autres partis, sont indépendants et ont leurs propres projets, responsables et crédibles, pour le présent et l’avenir de la France.

    Personne ne dit que ce sera facile et gagné d’avance.

    D’autant que la tâche s’annonce titanesque.

    Mais y a-t-il une autre solution?

    Ceux qui penseront qu’ils ont déjà lu quelque chose de ce genre ici ont raison… malheureusement.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Le Centrisme en France en 2013. L’année de la reconstruction du Centre?

    2013 sera-t-elle l’«annus mirabilis» (l’année miraculeuse) du Centre en France?

    En tout cas, après une année 2012 où les mots «union», «réunion», «refondation», «réunification», «confédération» ont été utilisés à tire-larigot sans qu’il y ait, en fin de compte, la création d’un grand parti centriste tant espéré, les douze prochains mois seront indubitablement placés sous le signe d’une reconstruction impérative et incontournable si les partis centristes veulent pouvoir peser sur la politique du pays dans les années à venir.

     

    Du côté du Mouvement démocrate, le dilemme risque bien de se résumer à «la reconstruction ou la disparition» (au mieux la marginalisation groupusculaire).

     

    Du côté des partis centristes qui ont rejoint l’UDI (Nouveau centre, Alliance centriste, FED), la question sera de savoir s’ils sont en train de reconstruire un centre-droit ou s’ils ont atterri dans une UMP bis dirigée par Jean-Louis Borloo.

     

    Mais cette reconstruction ne s’annonce pas aussi facile que cela car la prise de conscience des leaders centristes de l’urgence à la mettre en route reste largement à venir.

     

    Ainsi, pour ceux qui ont eu le courage de regarder les vœux présentés par ces leaders (ceux qui en ont fait), il faut d’abord retenir qu’aucun d’eux n’a prononcé une seule fois les mots Centre, centriste et Centrisme, ce qui devient décidément une très fâcheuse habitude.

     

    Evidemment, vu ces absences, la reconstruction de l’espace centriste n’a été abordée par aucun d’eux.

     

    En revanche, que ce soit François Bayrou, Jean-Louis Borloo ou Hervé Morin, chacun a affirmé à sa façon que la France avait des potentialités énormes mais que tout va mal actuellement, ce qui les empêche d’être utilisées.

     

    Pour Bayrou, assis devant des rayonnages de livres, il y a trois vertus qui permettront de s’en sortir, la lucidité, la volonté et l’unité, cette dernière faisant à nouveau référence à son union nationale qu’il est le seul à promouvoir.

     

    Pour Borloo, les Français doivent «résister» en cette année 2013 et s’en remettre au seul parti digne de ce nom, l’UDI, dans un clip tout à sa gloire (à Borloo, bien entendu!).

     

    Pour Morin, dans une vidéo toujours aussi décalée (plus dans sa cuisine mais en pleine campagne normande), il s’agit de «foutre la paix» aux Français dans une réinterprétation excessivement néolibérale de la devise nationale, «Liberté, égalité, fraternité», puisque même ce dernier mot signifie selon lui, une simple «fraternité d’hommes» et non quelques aides concrètes et matérielles aux plus démunis…

     

    La chance des partis centriste est que 2013 sera une année sans élection. Ils doivent donc en profiter pour se réorganiser et se (re)construire dans la sérénité, l’application et le sérieux.

     

    Bien sûr, il est peu probable que le Mouvement démocrate fusionne avec l’Union des démocrates et indépendants. De même, rien ne garantit encore que cette dernière n’implosera pas.

     

    Néanmoins, sans être totalement unis, les centristes peuvent, à la fois, préciser leurs positionnements sur les grandes questions actuelles et trouver, éventuellement, des passerelles entre eux.

     

    Car il existe une incongruité politique flagrante: les centristes ont l’air plus capable de parler avec les partis de gauche (Mouvement démocrate) et de droite (UDI) qu’entre eux!

     

    Ainsi, l’alliance «naturelle» du centre-droit n’est pas avec l’UMP, comme le déclament sans cesse tous les responsables de l’Union des démocrates et indépendants, mais bien avec le Centre (voire le centre-gauche).

     

    Ce qui sépare le MoDem de l’UDI est certes réel mais bien moins que ce qui sépare cette dernière de l’UMP.

     

    C’est en tout cas ce que pensent la grande majorité des militants, sympathisants et électeurs centristes.

     

    Parlant de l’UMP, une des grandes inconnues sera de savoir ce que va devenir son pôle centriste. Pas forcément en 2013 (où aucune élection ne sèmera la zizanie à l’intérieur du parti de droite) mais, à moyen terme, lorsque les centristes umpistes se rendront une nouvelle fois compte qu’ils ne sont que la cinquième roue du carrosse et, ce, même s’ils vont pouvoir s’exprimer plus facilement cette année grâce à la reconnaissance des courants promise par le président en sursis, Jean-François Copé.

     

    Il semble assez naturel que, si l’UDI réussit à se construire dans la durée, ces centristes la rejoignent tôt ou tard (même si ce qui est naturel ne le semble pas toujours aux centristes…).

     

    En revanche, si l’UDI faillit, ce qui demeure une option au vu des différents échecs de ces dernières années dans la réunion des centres, les centristes de l’UMP ne devraient pas reprendre leur liberté qui serait synonyme pour eux de perte de mandats électoraux et disparition à terme.

     

    Quant à tous ceux qui estiment que le débat n’est plus de savoir si l’UDI sera un succès ou un échec mais qu’elle est bien une nouvelle force qui compte, rappelons-le que la seule élection à laquelle a été confronté le parti de Jean-Louis Borloo, s’est soldée par l’échec de son député sortant dans le Val-de-Marne fasse à un UMP dissident qui n’avait même pas l’investiture de son parti!

     

    Enfin, 2013 sera peut-être l’occasion d’un rapprochement (ou même d’un ralliement) entre François Bayrou et François Hollande.

     

    Les difficultés que devraient rencontrer le gouvernement au cours de l’année qui vient avec une montée du chômage et une croissance atone, le tout sur fond de défiance de plus en plus grande des Français, pourrait amener le Président de la république à vouloir, non pas élargir sa majorité (le MoDem n’a que deux élus…) mais l’ouvrir à une composante centriste qui lui servirait de caution politique.

     

    Pour François Bayrou, ce serait un risque mais aussi le moyen de compter à nouveau dans le paysage politique et de redonner vigueur à son parti, surtout à son ambition présidentielle.

     

    In fine, 2013 sera, à n’en pas douter, une année vérité pour les partis centristes. A eux de se saisir des opportunités qu’ils ont tant de fois manquées les années précédentes.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • L’Année du Centrisme en France. 2012, naufrages électoraux et recomposition du Centre en cours

    2012 a été une «annus horribilis», véritablement une année terrible, pour le Centre qui a touché un de ses points les plus bas depuis bien longtemps tant en matière électorale que de force capable d’influencer le débat politique.

    Comme toute catastrophe de ce genre, un mouvement de reconstruction s’est mis en route dans la foulée dont il est trop tôt pour juger de son éventuel succès ou de son échec.

     

    - Naufrages électoraux

     

    S’il faut parler, évidemment, du nouvel et sévère échec de François Bayrou à la présidentielle où il n’est arrivé qu’en cinquième position derrière François Hollande et Nicolas Sarkozy mais, plus grave, également derrière Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, ne parvenant pas à dépasser la barre des 10%, il ne faudrait pas oublier que tout le Centre a sombré dans cette année électorale.

     

    Que dire ainsi de la défaite de ce même Bayrou aux élections législatives qui ont suivi la présidentielle et de tout son Mouvement démocrate (à peine deux élus) ainsi que de tous les autres partis centristes.

     

    Que dire du Nouveau centre, fort soi-disant de ses trente députés mais incapable de s’unir derrière la candidature présidentielle de son président, Hervé Morin, qui, crédité de 1% des intentions des vote, voire moins, n’est même pas parvenu à réunir les 500 parrainages nécessaires pour être présent à l’élection alors que le trublion Jacques Cheminade, lui, n’a pas eu ce problème…

     

    Un Nouveau centre qui a ensuite et sans surprise explosé en plein vol avec le départ d’une partie de ses élus et de ses cadres derrière son président délégué et ennemi féroce de Morin, Jean-Christophe Lagarde dans un parti, la FED (Fédération européenne et démocrate) dont la création n’apparaît pas clairement à l’heure actuelle comme indispensable et qui s’est d’ailleurs immédiatement ralliée à l’UDI de Jean-Louis Borloo.

     

    Il faut dire que Lagarde, sans doute par ambition personnelle (tout à fait respectable au demeurant), a été le principal fan de Jean-Louis Borloo dans son entreprise de récupération des centristes pour ses visées également personnelles.

     

    Que dire également de l’Alliance centriste qui n’a jamais réussi à sortir de l’anonymat depuis sa création et est demeurée un groupuscule sans militants (mais avec quelques notables élus essentiellement au Sénat) et sans projet.

     

    Voilà un parti qui justifiait son existence par la volonté de réunir les centristes et qui, lors du premier tour, se rallia derrière François Bayrou contre Hervé Morin (après avoir fait alliance avec celui-ci un temps) et après les législatives rejoignit immédiatement le camp centriste opposé de l’UDI (en critiquant vertement François Bayrou)…

     

    Il y avait là tout l’opportunisme qui fait tant de mal au Centre depuis longtemps.

     

    Quant au Mouvement démocrate, assommé par l’échec de son chef et unique ciment, François Bayrou, il est demeuré ce qu’il a toujours été, une création d’un homme pour un destin personnel, sans élus et avec, dorénavant, peu de militants.

     

    Un gâchis énorme alors que le MoDem est certainement la formation politique qui défend la position la plus proche de ce que devrait être un Centre indépendant s’appuyant sur une vision réellement Centriste.

     

    A tous ces échecs, il ne faudrait pas oublier d’adjoindre celui… de l’UMP (à la fois électoralement et politiquement avec la crise interne lors de la guerre entre François Fillon et Jean-François Copé).

     

    Rappelons que l’objectif de cette dernière lors de sa création était de réunir Droite et Centre dans une même formation.

     

    Pourtant, dès le départ, les centristes y ont toujours été marginalisés (même si Jean-Pierre Raffarin fut le premier ministre de Jacques Chirac) et l’UMP fut toujours considérée comme un parti de droite et non un parti de droite et du Centre, a fortiori, un parti de centre-droit.

     

    Le départ de Pierre Méhaignerie «centriste historique» de l’UMP pour l’UDI est assez anecdotique mais montre malgré tout le désarroi de ces centristes umpistes phagocytés et leur incapacité de pouvoir peser sur la ligne politique de l’UMP depuis 2002 et, surtout, 2007.

     

    - Bayrou et Borloo

     

    Au niveau des hommes, le Centre, à tort ou à raison, est désormais incarné par deux leaders, François Bayrou et Jean-Louis Borloo.

     

    Malgré la claque qu’il a prise à la présidentielle, François Bayrou (président du Mouvement démocrate) demeure l’une des figures centrales du Centre.

     

    Cela veut-il dire qu’il à l’étoffe d’un grand homme politique ou bien que le Centre est désespérément vide de toute personnalité de premier plan?!

     

    Une réponse peut-être donnée par l’extrême facilité avec laquelle Jean-Louis Borloo (président du Parti radical et de l’UDI), qui n’a rien d’un centriste et qui le revendique haut et fort, a pu, tels autrefois Edouard Balladur et même Valéry Giscard d’Estaing, récupérer les troupes éparpillées du centre-droit derrière sa bannière.

     

    Les hommes et femmes d’avenir du Centre sont encore à chercher avec une loupe, voire un microscope! On peut, tout de même, citer les deux Jean-Christophe, Lagarde (président de la FED) et Fromantin (député-maire de Neuilly-sur-Seine).

     

    Espérons que les années qui viennent apporteront quelques fournées salutaires dans ce domaine quasi-désertique pour l’instant…

     

    - Création de l’UDI

     

    Avec la déconfiture de François Bayrou et des centristes aux élections présidentielles et législatives, la création de l’UDI (Union des démocrates et indépendants) est le deuxième événement de l’année dans la galaxie centriste française.

     

    Grâce à cette déconfiture, au désarroi des centristes et à un bon timing, Jean-Louis Borloo a pu créer cette structure (d’abord sous la forme d’un groupe à l’Assemblée nationale puis d’un parti) encore fédérale pour ses ambitions personnelles en agrégeant autour de lui la très grande majorité des personnalités de centre-droit mais aussi nombre d’autres venues de la «droite modérée» ainsi que de la Droite tout court.

     

    Ce qui fait de l’UDI plutôt un parti de droite modérée que de centre-droit.

     

    D’autant que Borloo n’a pas réussi, pour l’instant, à vider, loin de là, l’UMP de tous les centristes ni à récupérer une grande partie du Mouvement démocrate.

     

    De même, le parti demeure encore un assemblage de bric et de broc où les leaders se contredisent à périodes répétées quand ils ne de détestent pas entre eux (Morin et Borloo se détestent, tout comme le premier nommé et Lagarde, par exemple).

     

    En outre, si l’UDI a une bonne image dans la population (ce qui est de bon augure pour son avenir), elle a complètement raté son premier rendez-vous électoral avec la défaite d’un de ses députés lors d’une partielle après son invalidation par le Conseil Constitutionnel.

     

    Pire, la défaite du maire de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), Henri Plagnol, n’est pas venue de la Gauche mais de l’UMP, pourtant présentée comme moribonde par Jean-Louis Borloo, sous la personne de son ancien adjoint à la marie. Sylvain Berrios.

     

    Une entrée en la matière qui fait quelque peu tâche d’autant que Berrios ne bénéficiait même pas de l’investiture de l’UMP qui avait été donnée à Plagnol!

     

    - Le projet centriste en panne

     

    Autant dire qu’avec toutes ces péripéties électorales et organisationnelles (sans parler des problèmes d’égos), le projet centriste de gouvernement n’a pas beaucoup progressé en 2012.

     

    La plateforme électorale de François Bayrou était peu claire et le programme de l’UDI encore largement à définir.

     

    Ce qui a d’ailleurs exclu les centristes de tous les grands débats nationaux et internationaux à part celui sur la nécessité de réindustrialiser la France et sur la nécessité de s’attaquer aux abyssaux déficits des finances publiques.

     

    Néanmoins, on attend toujours ce projet de société humaniste, équilibrée et européenne, qui est la marque de fabrique du Centre dont on a peine à discerner les contours exacts et les fondements dans les propos actuels des leaders centristes.

     

    - Centre, centre-droit et centre-gauche

     

    Un des débats de cette année a été, encore et toujours, la place du Centre sur l’échiquier politique français.

     

    Ainsi, le Centre est-il plutôt proche de la Droite ou de la Gauche ou se trouve-t-il à équidistance des deux, ou ailleurs?

     

    On sait que les centristes se mélangent souvent les pédales dans ce positionnement pourtant essentiel et qu’ils ne sont guère aidés en cela par les adversaires du Centre, en particulier ceux qui prétendent qu’il n’existe pas.

     

    C’est de bonne guerre évidemment de la part de ces derniers mais est une faiblesse politique évidente des centristes.

     

    Le Centre, faut-il le rappeler, d’abord, n’est pas l’allié préférentiel, ni de la Droite, ni de la Gauche. Durant son histoire, il a été allié avec la Droite et la Gauche sans pour autant renier ce qu’il était.

     

    Ensuite, le Centre n’est pas un «juste milieu» politique, c’est-à-dire qu’il n’est pas la moitié de la Gauche et la moitié de la Droite, qu’il ne se définit pas par rapport à la Droite et la Gauche mais qu’il est un «juste équilibre» et qu’en cela il a un positionnement politique particulier dont on peut même dire qu’il est la référence qui positionne les clientélismes de droite et de gauche.

     

    Mais ce juste équilibre n’est pas non plus assimilable à une union nationale comme s’est employé à le faire croire François Bayrou pendant la campagne présidentielle et qu’il continue à la prôner au nom du Centre.

     

    Si le Centre a un esprit consensuel et de compromis, cela n’a rien à voir avec une vision d’un grand rassemblement unitaire. Les centristes sont des démocrates et ils savent bien que la démocratie ne peut vivre que s’il y a des mouvements d’idées divergentes à partir, évidemment, de valeurs communes.

     

    Ce qui n’empêcherait pas, évidemment, le Centre de prendre toute sa part d’une union nationale si celle-ci s’avérait nécessaire ce qui n’a jamais été le cas ces dernières décennies.

     

    - Où est le renouveau?

     

    L’année 2012 n’a pas montré le moindre renouveau du Centre. Ce sera, s’il doit y en avoir un, pour 2013 ou, plus sûrement, pour 2014 avec les élections municipales et européennes. C’est ce que nous tenterons de déterminer dans une prochaine analyse.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Alliance: Le Centre doit-il en pencher à gauche ou à droite?

     

    Au moment où il semble que le Mouvement démocrate de François Bayrou et l’UDI de Jean-Louis Borloo ont deux stratégies complètement différentes, sinon diamétralement opposées, en matière d’alliances électorale et de gouvernement, quelle est, par rapport au paysage politique actuel de la France, la meilleure pour le Centre?

    Au-delà de son union qui reste encore largement à faire et qui ne serait, de toute façon, pas suffisante pour gagner les élections et gouverner, il y en a trois possibles: soit une alliance à droite, soit une alliance à gauche, soit une alliance multidirectionnelle avec la droite et la gauche modérées.

    Certains, dont nombre de centristes, affirment qu’une alliance soi-disant «naturelle» unirait le Centre et la Droite, toute la Droite, en excluant uniquement les partis d’extrême-droite comme le Front national.

    D’autres estiment que l’alliance est plutôt à rechercher du côté de la Gauche, à l’exclusion de la gauche de la gauche (Front de gauche) et de l’extrême-gauche (du NPA à Lutte ouvrière).

    Enfin, la troisième possibilité est l’alliance avec la droite et la gauche modérées, ce qui impliquerait une recomposition politique (scission des ailes modérées du Parti socialiste et de l’UMP) qui n’a pas encore eu lieu.

    Etudions ces trois cas de figure:

    - Alliance Centre-Droite: C’est l’alliance qui s’est développée en priorité pour une majorité des centristes depuis le début des années 1970. Elle n’a rien de «naturelle», ni d’«historique», malgré les affirmations de Jean-Louis Borloo ou d’Hervé Morin, quand on se rappelle l’opposition frontale entre centristes et gaullistes depuis la Libération.

    Elle s’est ensuite réalisée sur une proximité idéologique, notamment, sur l’économie (économie de marché) mais bien plus sur la politique, refus sans concession du communisme et constat de l’impossibilité pour le Parti socialiste français de se réformer pour se positionner comme une formation social-démocrate après la tentative désastreuse de Gaston Deferre à la présidentielle de 1969 puis la signature du Programme commun de gouvernement avec les communistes en 1972.

    Mais même si le centre-droit est présent à l’intérieur même de l’UMP, il existe, entre le Centre et la Droite de nombreuses différences.

    Libéraux mais aussi personnalistes et solidaristes, influencés en cela par les doctrines sociales démocrate-chrétiennes, les centristes ont une vision plus ouverte de la société, une recherche plus grande d’humanité et de partage ainsi qu’une volonté émancipatrice de l’individu dans le progrès.

    Par conviction, le centriste n’est pas un conservateur, il est réformiste. De même, s’il est patriote, il n’est pas nationaliste et voit l’avenir de la France dans une fédération européenne.

    - Alliance Centre-Gauche: C’est une alliance qui a eu lieu maintes et maintes fois dans l’histoire politique de la France. Aujourd’hui encore elle persiste  - à un niveau certes minimum - grâce à la présence des Radicaux de gauche (centre-gauche) aux côtés du Parti socialiste.

    Reste que les centristes ne partagent pas la vision socialiste plutôt holistique de la société où la liberté est bridée face au primat d’un intérêt général aussi peu précis qu’il est, par définition, extensif à tout et n’importe quoi, et où un Etat omniprésent est chargé d’administrer ce tout et n’importe quoi.

    En outre, le choix des socialistes français de se tourner vers les extrêmes à gauche pour constituer des alliances électorales et de gouvernement les a coupés d’une vraie possibilité d’union avec le Centre alors que fortes convergences existent dans de nombreux domaines.

    - Alliance du Centre avec les gauche et droite modérées: Cette alliance serait évidemment la meilleure et certainement la plus «naturelle» par rapport à ce que nous venons de dire des deux précédentes sauf… qu’elle est impossible actuellement.

    En effet, la droite modérée est aujourd’hui majoritairement à l’intérieur de l’UMP (et ne semble pas vouloir s’en détacher malgré la crise dévastatrice qui frappe le parti) même si on la trouve aussi dans l’UDI (d’où, d’ailleurs, la possible marginalisation, à terme, des centristes comme ce fut rapidement le cas à l’intérieur de l’UMP).

    De son côté, la gauche modérée, que ce soit avec les Radicaux de gauche, une partie des Verts ou avec la frange la plus réformiste du Parti socialiste, est bien arrimée à ce dernier et si elle souhaite une alliance avec le Centre, elle n’est pas en mesure d’imposer au PS les compromis nécessaires pour la réaliser.

    De même, au-delà de l’alliance avec le Centre, la droite modérée et la gauche modérée ne semblent pas, sur les bases actuelles du débat politique mais aussi des blocages dus à l’organisation même du politique en France, capables de construire une alliance entre elles.

    Pour faire bouger les lignes en la matière, il faudrait un Centre hégémonique auquel s’agrègeraient la droite et la gauche modérées. Autant dire que nous en sommes encore loin…

    Revenons-en maintenant aux stratégies différentes du Mouvement démocrate et de l’UDI.

    Le Mouvement démocrate se positionne de plus en plus au centre-gauche tandis que l’Union des démocrates indépendants s’est installée franchement au centre-droit.

    Même si l’on peut considérer que ces positionnements sont électoralistes et qu’il s’agit également, et pour l’UDI et pour le MoDem, de trouver, chacun, un espace politique privilégié et protégé, ils sont également le résultat de deux analyses divergentes d’un constat commun: le corps social, notamment la classe moyenne, cœur de cible du Centre, est de plus en plus individualiste et consumériste dans une société postmoderne.

    Ce constat d’une communauté où l’individu réclame que l’on prenne en compte ses choix de vie prioritairement au vivre ensemble tout en lui assurant une sécurité amène des réponses proches de la part des deux partis centristes mais pas identiques, que ce soit en matières économique, sociale et sociétale.

    C’est certainement dans ce dernier domaine que les différences sont les plus nettes. Les positions du MoDem sont ainsi plus libérales et celles de l’UDI plus conservatrices, même si les discours des deux formations et de leurs présidents demeurent encore loin d’une société ouverte, métissée et mondialisée.

    De leurs côtés, l’UMP s’arcboute sur des positions très conservatrices alors que le Parti socialiste agit, en la matière, en parti attrape-tout qui se focalise sur l’ensemble des minorités en leur promettant de défendre leur cause… qui sont parfois opposées.

    Deux réponses qui ne sont pas celles du Centre qui met en avant la liberté dans la responsabilité mais aussi la notion de personne, l’une et l’autre devant ainsi être des garde-fous de choix radicaux.

    Le pari de François Bayrou d’une alliance avec le Parti socialiste prend en compte une vision où les «droits à» et les revendications identitaires de groupes divers, le tout dans un environnement où règne le «principe de précaution», sont en constante progression dans cette société postmoderne qui est en train de se construire.

    Le pari de Jean-Louis Borloo d’une alliance avec l’UMP prend en compte une vision où les revendications individuelles à une plus grande autonomie sont l’autre pendant de cette postmodernité.

    Reste que le plus important est de savoir quelle est l’alliance qui sera le plus bénéfique pour le Centre et pour les Français.

    Au jour d’aujourd’hui, au vu de la faiblesse du Centre, ces deux alliances recèlent autant de dangers pour les partis centristes.

    En réalité, ce qui sera le plus important, sera la capacité de ceux-ci de devenir des partenaires égaux dans une alliance.

    A ce jeu, l’UDI semble avoir pris une longueur d’avance sur le Mouvement démocrate.

    A ce dernier de trouver un moyen pour revenir à la hauteur du parti de Jean-Louis Borloo s’il veut encore peser sur l’avenir du Centre demain.

    L’essentiel se jouera néanmoins sur l’élaboration d’un programme entre les partenaires. C’est à ce moment là que l’on pourra vraiment savoir si le Centre ne joue que les utilités ou s’il réussit à obtenir un réel compromis équitable avec son allié.

    C’est pour cela qu’il est trop tôt pour se prononcer sur le choix que doit faire le Centre tout en ajoutant qu’il est tout aussi évident qu’un choix devra obligatoirement être fait, au plus tard pour les prochaines élections législatives et présidentielles.

    La particularité des élections municipales et régionales n’obligent pas à d’autres alliances que locales même s’il peut y en avoir une au niveau national. Sans parler des européennes où chaque parti peut se compter seul.

    En d’autres termes, l’important pour le Centre est avant tout de se (re)construire afin de se présenter, quand il sera temps, en partenaire crédible de la Droite ou de la Gauche.

    C’est pour cela qu’il semble étonnant que l’UDI se soit déjà prononcée pour une alliance à droite avant même toute négociation programmatique avec l’UMP.

    C’est pour cela qu’il semble étonnant que le Mouvement démocrate penche à gauche alors qu’il n’y ait au aucun signe de réelle ouverture de la part du PS.

    In fine, l’alliance la plus «naturelle» du Centre serait avec une gauche réformiste et une droite progressiste. Mais la V° République et ses institutions ne semblent pas être des facilitateurs pour celle-ci.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Les centristes doivent-ils se réjouir des difficultés de l’UMP?

     

    Les problèmes de l’UMP et la possible implosion du parti de droite, nombre de centristes les regardent avec gourmandise en espérant récupérer tous les déçus de cette tragicomédie, élus, militants et électeurs.

    Son affaiblissement permettrait, donc, de rééquilibrer l’opposition en faveur des centristes et, en particulier, de l’UDI, voire de faire de cette dernière le premier parti de l’opposition.

    Les déboires de l’UMP sont-ils, pour autant, une bonne nouvelle pour le Centre?

    En admettant que la formation de droite se déchire et que beaucoup de ses membres décident de rejoindre l’UDI (on ne devrait pas en compter énormément qui choisissent le Mouvement démocrate!), ce ne sera pas au profit des centristes et de leurs idées mais plutôt à leur détriment.

    Ainsi, le parti de Jean-Louis Borloo qui se positionne au centre-droit selon certains de ses membres ou comme de droite modérée pour d’autres, verrait affluer majoritairement des membres de cette dernière tendance et non pas des centristes.

    Du coup, ces derniers se verraient dilués dans un parti de droite, ce qui n’est pas sans rappeler un parti du nom de… l’UMP à laquelle ils avaient, en son temps, refusé d’appartenir!

    Quant à la récupération des voix de l’UMP, rien ne dit que ce sera le cas, ni pour l’UDI, ni pour le MoDem.

    D’une part, parce que les électeurs sont généralement légitimistes et ceux de droite encore plus que les autres.

    D’autre part, parce que ceux qui gagneront le bas de fer entre Jean-François Copé et François Fillion, resteront à l’UMP en incarnant toujours le même positionnement politique quoi qu’on en dise, les positions défendues par les deux hommes, au-delà d’une stratégie de communication et électoraliste, étant très proches.

    Dès lors, pourquoi les électeurs fuiraient-ils l’UMP? Rappelons qu’ils n’ont pas déserté de la Parti socialiste après son catastrophique congrès de Reims.

    Sans oublier que les prochaines élections législatives et présidentielles ne se dérouleront que dans cinq ans, ce qui donne à l’UMP tout le temps nécessaire pour se reconstruire.

    Enfin, une fragilisation trop importante de l’UMP bénéficierait également au Front national et pourrait avoir deux conséquences désastreuses pour l’opposition actuelle.

    D’abord, une incapacité à gagner des élections sans un accord avec le Front national.

    Ensuite, s’il y avait un accord de ce type, une désertion des électeurs modérés qui affaiblirait, à la fois l’UMP et l’UDI (seul le Mouvement démocrate en serait bénéficiaire mais sans doute pas assez pour peser sur une élection).

    Plus profondément, les centristes n’ont pas à récupérer élus, militants et électeurs de droite mais ils ont à les convaincre que ce que propose le Centrisme est bien la meilleure politique pour la France.

    Et après leurs désastres électoraux de mai et juin derniers, ils ont du pain sur la planche.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme