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centrisme - Page 35

  • Refondation du Centre. Premiers pas de l’Alternative, entre espoir et statisme

    Depuis que l’UDI et le Mouvement démocrate se sont alliés dans l’Alternative, la consolidation de cette dernière est à l’ordre du jour en vue des municipales et des européennes.

    Comme on pouvait le supposer, la réunion des centristes est plus facile à décréter dans les états-majors parisiens qu’à faire sur le terrain.

    De même, il reste beaucoup à faire afin de convaincre les électeurs même si une majorité de Français approuvent la création de cette «organisation coopérative» selon les termes même du contrat établi entre Jean-Louis Borloo et François Bayrou.

    L’établissement des listes communes pour les municipales ainsi que les alliances dès le premier tour occupent largement les leaders de l’Alternative.

    Au-delà de la candidature de François Bayrou à Pau, où il est probable malgré la ferme opposition de l’UMP locale ainsi que de Jean-François Copé, que le président du MoDem soit investi in fine par la Droite et le Centre (il a reçu le soutien d’Alain Juppé et de François Fillon, notamment), les cas difficiles sont nombreux.

    Il y a bien sûr les grandes villes comme Paris (où le Mouvement démocrate avec Marielle de Sarnez a tenté de court-circuiter l’UDI en pleine bagarre interne en s’alliant directement avec l’UMP Nathalie Koscuisko-Morizet pour de meilleures places), Marseille (où l’UDI soutien le maire sortant, Jean-Claude Gaudin, alors que le Mouvement démocrate s’y refuse) et Lyon mais aussi toutes ces villes où les alliances de l’UDI ne sont pas les mêmes que celles du Mouvement démocrate comme à Dijon, à Chartres ou à Auxerre, entre autres.

    Bien sûr, avant le dépôt des listes, il y aura des négociations et des accords mais il semble assuré que les exceptions seront encore nombreuses.

    Il restera ensuite à constituer les listes communes aux européennes en servant tout le monde sans faire trop de déçus aigris…

    Mais les discussions entre UDI et Mouvement démocrate pour les municipales ne sont que le premier niveau d’un plus vaste marchandage avec l’UMP.

    Là aussi, l’Alternative va devoir affirmer son existence alors que les discussions concernent plus en ce moment l’UDI et l’UMP avec, d’ailleurs, de nombreuses pierres d’achoppement comme à Strasbourg, à Nîmes ou à Rouen, etc.

    Outre les municipales et les européennes, l’Alternative doit exister médiatiquement.

    C’est dans ce sens qu’il faut décrypter l’annonce qu’une proposition de loi sera faite chaque mois dans un domaine différent.

    Sans oublier la sortie de la naphtaline du fameux contre-gouvernement mis sur pied par Jean-Louis Borloo voici plusieurs mois sur le modèle du «shadow cabinet» britannique et de l’initiative prise voici quelques années par… François Bayrou et qui avait fait un flop.

    Ce contre-gouvernement a ouvert ses portes et ses places au Mouvement démocrate en tenant une réunion sur la fiscalité fin novembre où l’on a plaidé pour un «Grenelle de la dépense publique»…

    Il en faudra sans doute plus pour faire exister cet organisme, d’autant que celui-ci, dans l’optique d’une alternance et de l’alliance «naturelle» UDI-UMP, devrait avoir des membres de cette dernière formation politique pour être vraiment crédible.

    Reste que les partis centristes veulent affirmer leur spécificité, ce qui est une bonne chose, bien entendu, ce qui ne serait plus le cas dans le cadre d’un shadow cabinet dominé «naturellement» par l’UMP.

    Car la grande difficulté de l’Alternative et qui était déjà celle de l’UDI va être d’affirmer sa personnalité et son existence même ainsi que de ne pas apparaître que comme un supplétif de l’UMP, alors même qu’elle s’est déjà rangée aux côtés de cette dernière électoralement parlant et qu’elle n’est pas la formation dominante.

    C'est sûrement dans le mouvement qu'elle trouvera sa raison d'exister, mouvement qui pourrait, paradoxalement ouvrir des brèches dans cette entente pour l'instant a minima.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Kennedy-Johnson: quand la légende éclipse le vrai réformateur centriste

    Pendant la campagne des primaires démocrates de 2008, Hillary Clinton a rendu un vibrant hommage au président des Etats-Unis Lyndon Johnson (1963-1968), dit LBJ, pour avoir réformé en profondeur le pays, permettant, entre autres, la mise en place d’une assistance médicale pour les plus âgés et pour avoir fait progresser les droits civiques de manière considérable.

    Elle fut alors l’objet d’attaques scandaleuses et de sarcasmes déplacés de la part des conseillers de Barack Obama pour qui le seul héros de cette époque était John Kennedy (1960-1963), dit JFK, qui avait précédé Johnson à la présidence (ce dernier lui succédant après son assassinat en sa qualité de vice-président).

    L’ironie n’est pas tant dans cette erreur historique que dans le fait que si Lyndon Johnson n’avait pas eu le courage et l’intelligence politique de faire voter des lois sur les droits civiques et le vote des noirs face à un Congrès hostile, Barack Obama n’aurait jamais battu Hillary Clinton lors des primaires démocrates et n’aurait jamais remporté l’élection présidentielle dans la foulée!

    Ici, la légende a totalement éclipsé le vrai réformateur.

    D’autant que la présidence de Johnson a été ternie par la guerre impopulaire du Vietnam dont il faut rappeler qu’elle a vraiment pris son essor lors de la présidence Kennedy et que ce dernier a refilé la patate chaude à son successeur.

    Et la haine minable (car étant, à la fois, condescendante et arrogante de personnes se croyant au-dessus des autres) du clan Kennedy pour Johnson n’a évidemment pas arrangé les choses.

    Lorsqu’une famille d’Amérique aussi populaire, aidée en cela par tous les conseillers brillants recrutés par JKF, crie haro sur un homme, ce dernier n’a que peu de chances d’être célébré par l’historiographie nationale.

    Et pourtant.

    Alors que Kennedy a mis toute son énergie (avec son père et son frère, Robert) à bâtir sa légende de son vivant sur beaucoup de vent – un peu comme César avec sa campagne de Gaule où il ne fut vainqueur que parce qu’il avait affaire à des tribus divisées se faisant la guerre et à une alliance avec une partie de celles-ci –, Johnson, le rude et bougon sudiste, lui, n’avait pas le profil pour devenir une icône face à ce jeune et bel homme, soi-disant en pleine santé et possession de ses moyens physiques et intellectuels, ce qui se révéla largement une escroquerie.

    Les révélations de l’histoire ont permis de changer quelque peu cette vision totalement erronée mais les mythes ont la vie dure comme on a pu le voir lors des commémorations de ces derniers jours du cinquantième anniversaire de l’assassinat de JFK à Dallas ainsi que dans les sondages qui font de lui le président le plus apprécié de ces dernières décennies par les Américains avec 90% d’opinions favorables!

    Mais le vrai réformateur, centriste de gauche (et non «liberal», de gauche, comme on le présente souvent), était bien Johnson, lui qui a fait passer des lois essentielles pour les Etats-Unis d’aujourd’hui et qui est le plus grand législateur de l’après-guerre avec… Barack Obama.

    Son projet de «Great society» (grande société) a donné peut-être plus de résultats concrets que le «New deal» (nouveau contrat) de Franklin Roosevelt – dont Johnson était un admirateur – comme le rappelle avec justesse l’historienne Doris Kearns Goodwin.

    Et si le président américain actuel a mis ses pas dans un de ses anciens coreligionnaires, c’est dans ceux du Texan d’origine pauvre et ancien instituteur et non du Bostonien d’origine riche et homme du monde (sans oublier de préciser que Kennedy était un démocrate conservateur).

    Le rêve américain s’incarne d’ailleurs beaucoup plus en Johnson (et en Obama) qui est arrivé à la tête du pays à force de travail (tout comme Obama) que dans Kennedy qui fut tiré de son oisiveté par son père qui voulait absolument qu’un de ses fils deviennent président.

    Bien sûr, un pays vit par ses mythes, ses légendes et ses représentations. De ce point de vue, il est sûr que Kennedy (grâce aussi à son arme secrète, sa femme Jackie) présente incontestablement mieux que Johnson et qu’il donne, sans doute, plus de fierté et d’orgueil aux Américains que LBJ.

    Néanmoins, oublier Johnson est, outre une injustice flagrante, une grande erreur parce que la politique ce n’est pas que du paraître, c’est une action concrète qui permet à la société d’avancer vers plus de liberté et de bien-être par de vraies réformes.

    Ici, quoi que veuillent le faire croire les millions de fans de JFK aux Etats-Unis mais aussi à travers le monde, LBJ gagne le match à plate couture.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella 

     

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  • Le Centre, la crise et la juste mesure

    Tous ceux qui, depuis Aristote, en particulier dans son «Ethique à Nicomaque», se sont penchés sur la question de la centralité, qu’elle soit politique, philosophique ou morale, l’ont érigée en lieu de vertu parce qu’ils refusent les désordres de l’extrémisme aveugle et destructeur et privilégient l’harmonie, et l’équilibre.

    De même, c’est par la juste mesure, cet agir débarrassé des passions malsaines et des pulsions haineuses, que l’on doit analyser les défis qui assaillent actuellement la société et les humains, leur présent et leur futur.

    Aristote explique qu’il «appelle mesure ce qui ne comporte ni exagération ni défaut» et Albert Camus affirme «la nécessité d’une mesure».

    Or, aujourd’hui, en ces temps troublés où l’on ne sait plus très bien où l’on va, cette juste mesure fait souvent défaut notamment au niveau des décideurs politiques, sociaux et médiatiques que ce soit dans la pensée et dans l’agir.

    La démesure, dont Camus dit encore qu’elle «ne trouvera sa règle et sa paix que dans la destruction universelle» est partout.

    Ainsi, celui qui ne regarderait que les chaînes d’info en continu et leurs mises en scène anxiogènes de l’information, ne lirait que les attaques virulentes et incessantes du Figaro contre François Hollande ou les commentaires négatifs du Monde à propos du même (pour des raisons inverses, évidemment, chaque média estimant qu’il ne va pas assez loin pour sa chapelle), n’écouterait que les rugissements haineux de Jean-Luc Mélenchon et n’entendrait que les diatribes xénophobes et anti-européennes de Marine Le Pen, les deux unis dans une lutte contre la démocratie libérale, ou même seulement les discours de Jean-François Copé ou Harlem Désir, le tout en observant les jacqueries corporatistes, celui-là se dirait que tout va mal et que nous sommes proches d’une révolution, voire de l’apocalypse.

    Qu’en est-il?

    La France, à coup sûr, est devant des difficultés indéniables, résultant d’une crise mondiale mais aussi d’un immobilisme de plusieurs décennies.

    Mais tout n’est pas perdu, loin de là, si des réformes fortes et pas toujours populaires sont prises afin de permettre au pays cette mise à niveau indispensable qui lui permettra d’être à même de lutter efficacement dans un monde mondialisé et une économie globalisée.

    Cette mise à niveau demande un minimum de consensus de tous les acteurs politiques, économiques et sociaux.

    Non seulement devant les mesures à prendre mais aussi la difficulté qu’il y a à les prendre.

    Si chaque gouvernement, aujourd’hui celui de Jean-Marc Ayrault, hier celui de François Fillon et demain un autre, est attaqué de toute part quand il décide de réformer, alors le consensus n’existe pas et la mise en place des réformes est, non seulement, extrêmement difficile mais impossibles dans certain domaines, les plus sensibles et les plus cruciaux.

    Pourtant, tous les sondages le disent, les Français savent qu’il faut faire des réformes et des efforts. Mais, ajoutent-ils, ils ne trouvent pas, face à eux, des dirigeants responsables qui leur montrent le chemin à suivre et leur insufflent cette volonté de l’effort par une vision du présent et de l’avenir positive qui lui donnerait un sens.

    Dès lors, dans une atmosphère de défiance, ils préfèrent se recroqueviller sur ce qu’ils ont aujourd’hui au lieu de se projeter sur ce qu’ils pourraient avoir demain s’ils faisaient les sacrifices indispensables pour ne pas perdre, et ce qu’ils ont aujourd’hui, et ce qu’ils pourraient avoir demain.

    Cette attitude s’explique, se comprend même, mais ne s’approuve pas car elle aboutira à une catastrophe si rien n’est fait pour mettre en place les réformes nécessaires.

    Prenons l’exemple ô combien clivant actuellement des finances de l’Etat.

    François Hollande n’a fait qu’une moitié de chemin en augmentant les impôts que tout président de la république aurait du faire, tout en ne réduisant pas assez le train de vie de l’Etat (et non les actions gouvernementales qui permettent de la croissance et qui doivent être maintenues actuellement) ce que tout président de la république doit faire.

    Or, la moitié du chemin en l’occurrence n’est absolument pas la juste mesure et non plus une moitié de succès tant les deux moitiés, augmentation des impôts et réduction des dépenses vont de pair en s’équilibrant.

    L’une ne vaut rien sans l’autre.

    Et ceux qui, en face, hurlent à chaque taxe mise en place devraient se rappeler que ce n’est pas seulement en baissant le train de vie de l’Etat que l’on parviendra à redresser la barre mais aussi en faisant rentrer les recettes fiscales nécessaires.

    Dans cette atmosphère indéfinissable où tout le monde trouve de quoi argumenter en sa faveur et à faire peur à tout le monde, les centristes doivent être cette force de courage et de mesure, capable de délivrer un discours rationnel et responsable.

    Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas.

    Hier, les attaques de François Bayrou contre Nicolas Sarkozy pouvaient être démesurées. Aujourd’hui celles du même Bayrou et de Jean-Louis Borloo contre François Hollande peuvent l’être également (sans parler des appels à la démission du président de la république par Hervé Morin).

    Le Centre n’a pas à crier au loup avec la Droite et la Gauche.

    Ce qui le distingue justement, c’est la juste mesure qu’il met dans sa pensée, son positionnement et sa parole.

     

    Les centristes devraient faire attention à ne pas perdre ce qui leur spécificité et l’intérêt que peut leur porter les Français.

    Alexandre Vatimbella

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  • Le «réformisme permanent», seule réponse aux blocages destructeurs

    Une société qui se détruit constamment est aussi dangereuse qu’une société qui s’ankylose totalement. La seule bonne réponse est dans un «réformisme permanent» proposé par le Centre, c’est-à-dire un ajustement constant de la société pour qu’elle soit toujours en juste équilibre.

    Ce n’est pas du tout la réalité actuelle.

    Aujourd’hui, dans la plupart des pays avancés, nous payons le prix de la non-réforme, que le blocage vienne des conservateurs de droite ou de ceux de gauche, les uns et les autres faisant de la résistance afin de préserver les positions acquises de leur clientèle (celle-ci menaçant d’ailleurs de faire défection si on ne la récompense pas de son vote).

    Résultat, la France est dans l’impasse.

    Car quelles que soient les réformes qui sont ou vont être entreprises, le pays à un temps de retard qu’il sera très difficile de rattraper à court et même à moyen terme.

    D’autant que les réformes mises en place à gauche et à droite ne sont que des demi-réformes où l’on tape d’abord sur les clientèles de l’autre bord ou qui sont tellement édulcorées qu’elles ne produisent aucun résultat, pire qui sont totalement dépassées au moment où elles sont enfin mises en œuvre.

    Il faut donc ce «réformisme permanent», cette adaptation «en temps réel» de la société et de l’économie prôné par le Centrisme.

    Ce n’est évidemment pas simple techniquement et encore moins socialement et politiquement.

    Pourtant, si les mesures étaient prises lorsque cela s’avère nécessaire ou indispensable, on ne se retrouverait pas, comme aujourd’hui, face à une montagne de problèmes et de blocages que pratiquement aucune réformette proposée par la Gauche et la Droite ne peut soulevée.

    Pour autant, la réforme pour la réforme, celle qui casse tout n’est pas meilleure.

    La réforme doit être légitime, c’est-à-dire qu’elle s’attaque à un problème réel, qu’elle soit juste et équilibrée, utile et adaptée.

    Car, parfois, après tant de rendez-vous manqués, le pouvoir politique qui, dans un sursaut de dignité, prend le taureau par les cornes, propose un remède de cheval qui détruit plus qu’il ne construit avec, en sus, une population déboussolée et craintive dont la réponse est de refuser tout changement même celui qui est absolument nécessaire.

    Tout cela vient d’abord d’une cécité et d’une incompétence du politique mais surtout d’un manque de courage.

    Dans une démocratie républicaine représentative, les élus sont sensés prendre des mensures pour le bien de leurs électeurs et afin de répondre aux multiples défis qui se posent sans cesse dans un monde où, rappelons-le, ce qui ne bouge pas meurt, qu’il soit ou non mondialisé ou globalisé.

    Le rôle du politique est également pédagogique. Il faut expliquer, réexpliquer et expliquer encore les enjeux et comment les résoudre favorablement.

    Bien sûr, la population n’est pas exempte de reproches. Tous les sondages montrent qu’elle est consciente qu’il faut des réformes mais, à chaque fois que le politique se met à réformer, la voilà hostile et solidaire de tous les corporatismes.

    Du coup, l’immobilisme est de rigueur.

    Il est justifié, aux yeux des politiques, par la défense les (passe)droits acquis de leurs électeurs (qui disent la même chose).

    Rien n’est plus faux.

    En s’arque-boutant sur ces soi-disant droits acquis, non seulement on bloque la société lorsque ceux-ci sont un frein au progrès et à la croissance mais cette attitude les détruits tôt ou tard, souvent trop tard pour réformer la société dans de bonnes conditions et assurer la persistance de la partie légitime de ces avantages à leurs bénéficiaires.

    Dès lors, ces droits ne sont plus acquis mais disparaissent bel et bien.

    La réforme n’est pas une posture pour changer les choses pour le plaisir.

    Elle répond simplement à ce qu’est la vie, un mouvement perpétuel où tous ceux qui ont tenté de l’arrêter ont été balayés, un jour ou l’autre, par l’histoire.

    Oui, il nous faut une (vraie) réforme fiscale, une (vraie) réforme des dépenses publiques, une (vraie) réforme de l’assurance-maladie, une (vraie) réforme du marché du travail, une (vraie) réforme de l’éducation ainsi que de nouvelles approches du vivre ensemble, de la solidarité nationale, de l’intégration européenne, de la place de la France dans le monde.

    Et cette liste est loin d’être exhaustive…

    Si nous avions fait ces réformes et ces adaptations dans le temps, en s’attaquant aux problèmes les uns après les autres, nous ne serions pas devant ce mur gigantesque de la réforme qui crée une atmosphère anxiogène enveloppant toute une communauté nationale transie par l’effort à accomplir d’autant qu’elle n’en voit pas la légitimité.

    En outre, le résultat politique de l’immobilisme est ravageur.

    Si, au lieu d’assurer leur confort et leur réélection, les élus de la république avaient agi, comme c’est leur devoir lorsqu’ils acceptent des mandats électoraux, ils ne seraient pas aussi peu appréciés qu’ils le sont actuellement.

    Et l’on ne verrait pas les extrémistes, les populistes et les poujadistes de tout bord en profiter pour monter dans les sondages, pour occuper la rue et pour contester l’existence même de la démocratie républicaine.

    Bien sûr, cela n’est pas forcément mieux ailleurs.

    Est-ce que cela est une consolation?!

     

    Oui, nous devons mettre en place ce «réformisme permanent» avec les outils que le Centre et le Centrisme proposent depuis longtemps, avec ce principe de juste équilibre qui seul peut permettre de faire accepter les réformes puis de les faire réussir.

    Alexandre Vatimbella 

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  • Etats-Unis – Les centristes républicains veulent relever la tête

    Pour les élections législatives de mi-mandat en 2014, les républicains modérés ont mis en route une campagne pour discréditer et se débarrasser des élus les plus à droite du parti, ceux qui bloquent toutes les initiatives et qui par leur extrémisme irresponsable mettent à mal les institutions américaines mais empêchent également le Parti républicain d’avoir une chance de remporter la majorité au Sénat et de pouvoir espérer gagner les élections présidentielles.

    Les derniers événements où un petit groupe d’activiste d’extrême-droite a presque réussi à empêcher le gouvernement de fonctionner correctement et de faire face aux engagements du pays a été un révélateur surtout que les Américains estiment que le Parti républicain est le premier responsable des dysfonctionnements de Washington.

    Il faut donc que ce dernier réagisse vite en prévision des joutes électorales qui s’annoncent mais aussi pour ne pas perdre définitivement son âme forgée au fil des ans par des Abraham Lincoln, Theodore Roosevelt et quelques autres grands présidents républicains.

    Que ce soit à l’intérieur du parti ou au Congrès, des élus et des candidats centristes mènent donc une bataille violente contre les factions extrémistes avec, souvent, l’aide financière des entreprises principales donatrices qui se sont aperçues que les élus qui les composent, en particulier ceux du Tea Party, n’avaient aucune envie de faire en sorte que le pays aille mieux s’il leur fallait composer avec les démocrates, pire selon eux, avec leur ennemi honni, Barack Obama, sur fond de racisme latent.

    De même, ils préfèrent perdre les élections (estimant qu’ils les gagneront un jour quand le peuple sera enfin capable de comprendre leurs positions…) que de sacrifier leurs combats d’arrière-garde.

    Deux initiatives récentes de ce que l’on appelle aux Etats-Unis «l’establishment républicain» composé par les principaux chefs ainsi que par les conservateurs modérés tentent de faire le ménage.

    C’est le cas de celle mise  en route par l’ancien représentant de l’Ohio, Steve LaTourette qui, fort d’un budget de huit millions de dollars, diffuse des spots à la télévision dirigés contre ce qu’il appelle les «Senate candidates hall of shame» (les candidats au Sénat membres du temple de la honte en référence à tous les «halls of fame», temple de la gloire ou de la renommée, qui honorent les plus grands dans de nombreuses disciplines surtout sportives mais pas seulement).

    Ceux-ci sont, entre autres, Todd Akin du Missouri, célèbre pour avoir expliquer qu’une femme qui subissait un «viol légitime» avait le pouvoir de ne pas tomber enceinte (une thèse extravagante afin de combattre les avortements même en cas d’agression sexuelle) ou Christine O’Donnell dont une des professions de foi de candidate avait été d’affirmer sans rire qu’elle n’était pas une «sorcière» sans oublier ses déclarations sur le fait que le viol était «une volonté de Dieu».

    Devant tant d’obscurantisme, Steve LaTourette espère réveiller la conscience des électeurs républicains et leur faire comprendre que ces élus sont une menace même pour l’avenir du parti.

    Selon lui, «la tentative de l’extrême-droite de purger le GOP (Grand old party, surnom du Parti républicain) des gens qu’ils estiment ‘imparfaits’ doit cesser. (…) Pour la première fois, il y aura un groupe représentant l’aile responsable du Parti républicain qui ne fera pas seulement que se défendre mais qui mènera l’offensive».

    De son côté, la sénatrice du Maine, Susan Collins a décidé de faire vivre dans la durée le groupe «bipartisan» modéré «common-sense coalition» (coalition du bon sens) qu’elle avait créé avec le sénateur démocrate de Virginie Occidentale, Joe Manchin, lors des blocages idéologiques au Congrès de ces derniers mois qui avaient abouti aux coupes budgétaires automatiques et avait failli provoquer le défaut de paiement de l’Etat.

    Le groupe qui avait négocié la sortie de crise regroupe seize élus qui veulent garder le contact et œuvrer pour des solutions négociées et consensuelles.

    Tout cela couplé avec la réélection dans un fauteuil du républicain modéré, Chris Christie (et possible candidat à la candidature républicaine pour la présidentielle de 2016), à son poste de gouverneur du New Jersey, Etat très majoritairement démocrate, redonne espoir aux républicains centristes que leur parti n’est pas en train de se marginaliser pour les décennies à venir et qu’un retour vers le juste milieu (à défaut, pour l’instant du juste équilibre) est possible dans un avenir pas trop éloigné.

    Ce serait évidemment une bonne nouvelle pour le Parti républicain mais aussi pour la démocratie américaine.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Refondation du Centre: les centristes n’auront plus d’excuses

    Ainsi donc les centristes (la quasi-majorité d’entre eux) se sont réunis.

    Certes, il en reste encore quelques uns dispersés, à l’UMP, dans quelques micro-formations, aux Radicaux de gauche et au même au PS mais le gros des troupes se trouvent désormais dans la nouvelle alliance entre le Mouvement démocrate et l’UDI, elle-même confédération de plusieurs partis.

    Cette alliance a décidé de se positionner au centre-droit et comptera deux chefs de file au moins, Jean-Louis Borloo et François Bayrou mais Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, voire Jean-Christophe Fromantin s’il ne claque pas la porte et quelques autres, restent à l’affût et ne laisseront certainement pas les deux premiers la préempter sans se positionner pour les combats électoraux futurs.

    Reste que désormais réunis les centristes vont pouvoir enfin se compter et ne plus pouvoir mettre sur le dos de la désunion et de l’éparpillement leurs insuccès ou leurs échecs.

    Autant dire que les partis centristes jouent gros.

    Mais la tâche n’est pas simple.

    S’ils doivent, bien entendu, convaincre les électeurs de leur capacité à représenter une force politique et électorale capable de nouer des alliances et de gouverner sans compromissions de leurs idées et de leurs valeurs, il leur faudra également convaincre tous les récalcitrants qui, au Mouvement démocrate et à l’UDI, estiment que cette alliance n’est pas souhaitable.

    Cela passe, évidemment, par un projet politique et des programmes électoraux et pas seulement par un positionnement dans l’opposition au président de la république actuellement en place et à son gouvernement.

    Cela passe également par des leaders, sinon charismatiques, au moins politiquement reconnus et non pas seulement appréciés pour leur personnalité.

    Ainsi, le hiatus dans les sondages à propos de Jean-Louis Borloo et François Bayrou est assez inquiétant.

    L’appréciation des hommes, qui est haute, est contrebalancée par une appréciation sur leur capacités politiques qui, elle, est plus que mitigée.

    Présenter un Centre et des centristes crédibles est donc le premier challenge de cette nouvelle alliance qui doit, dans le même temps, colmater les fissures qui sont apparues en interne avant qu’elles ne deviennent des fractures.

    La nouvelle union a six mois pour cela et plus d’excuses pour se cacher derrière en cas d’échec de son entreprise.

    Car les résultats des municipales et des européennes en 2014 démontreront, au-delà des simples chiffres qui seront malgré tout importants, s’il existe une dynamique en vue de 2017.

    C’est elle qui sera l’élément essentiel. Son absence pourrait tout remettre en cause plus vite qu’on ne le pense.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Refondation du Centre. «UDI-MoDem: le Centre, l’Alternative» se veut une «organisation coopérative»

    Or donc les bans ont été publiés et voici le contrat de mariage entre Jean-Louis Borloo et François Bayrou, un document de trois pages qui fixe les règles entre les deux formations centristes, l’UDI et le Mouvement démocrate.

    Rien de très révolutionnaire par rapport à ce qui était prévu si ce n’est que le texte est plus long et que l’on a essayé de synthétiser les différences pour les transformer en convergences.

    Exercice pour le moins difficile qui n’est pas vraiment atteint ce qui donne un verbiage parfois indigeste, parfois totalement illisible.

    Rien que la forme et la dénomination de cette «organisation coopérative» (sic!), «UDI-MoDem: le Centre, l’Alternative» (resic!) ne sont pas d’une clarté et d’une simplicité évidente.

    Cependant, l’important est plutôt à rechercher dans les affirmations sèches telles que «Nous condamnons la politique suivie par la majorité actuelle et le gouvernement», «L’alliance avec le PS est impossible», «La droite républicaine, en ce qu’elle est fidèle aux valeurs humanistes, est notre partenaire naturel».

    Ici, c’est clairement Jean-Louis Borloo qui a dicté la nouvelle règle centriste à François Bayrou.

    Quant à la forme de cette union, cette fameuse «organisation coopérative» qui doit être «une forme politique nouvelle à inventer qui respecte et fédère des sensibilités politiques différentes», elle contentera François Bayrou, laissant à chacun une latitude dont on verra à l’usage si elle ne porte pas en germes une séparation finale dès que les difficultés surgiront à propos de lignes politiques fondamentales même si les signataires de la charte précisent que «nos idées nous unissent, nos valeurs n’ont jamais cessé d’être les mêmes, nos convictions aussi» et que seule la «bipolarisation» est responsable de leurs divisions passées.

    Enfin, notons que cette union centriste se fait en rapport avec la situation de la France selon les termes de la charte, ce qui laisse penser qu’elle se situe plus dans la réaction que dans l’action et que le rapprochement a été rendu possible parce qu’il est «contre» (le gouvernement et le président de la république actuels) plutôt que «pour» (un projet et un programme politiques).

    Il reste donc du chemin à faire pour qu’elle devienne le terreau d’un espoir politique à vocation humaniste.

    Bien entendu, ce ne sont que des mots et l’essentiel sera, dans les semaines et les mois qui viennent, les actes (notamment en termes de projet) pour savoir s’il s’agit d’un événement seulement médiatique ou à vraie portée politique.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Continuer à définir et expliquer le Centrisme

    Le temps de la politique n’est pas celui des idées. De même que le temps électoral ne facilite guère l’adéquation entre l’agir et le corpus idéologique.

    Ce n’est évidemment pas propre à ce qui nous occupe ici, le Centre et le Centrisme.

    Cependant, au moment où plusieurs partis qui se disent centristes devraient former ensemble une union située au centre-droit, il n’est pas inutile de rappeler ces incoordinations et leurs conséquences.

     - Le Centrisme est une pensée politique autonome qui est, comme toute pensée politique, une référence pour ceux qui s’investissent en politique en son nom.

    Cette affirmation signifie, concrètement, qu’aucun parti centriste n’embrasse, n’a jamais embrassé et n’embrassera jamais la totalité du Centrisme dans son agir politique.

    Cependant, cela n’empêche pas un centre de recherche comme le CREC (Centre de Recherche et d’Etude du Centrisme) que je dirige, de formuler ce qu’est le Centrisme et l’adéquation ou non à celui-ci de l’action de ceux qui s’en réclament.

    Et ceci même si le Centrisme ne serait pas applicable à la société contemporaine.

    - Le Centrisme n’est ni de gauche, ni de droite, il est tout simplement du Centre quoi qu’en disent ceux qui souhaiteraient le tordre et le dénaturer afin de le faire coller à leurs projets personnels ou desseins idéologiques.

    De ce point de vue, aucun véritable centriste ne peut adhérer à une vision qui ferait du Centrisme un appendice de la pensée de la Droite ou de celle de la Gauche.

    Mais, et ceci est important à préciser, cela ne veut pas dire que des proximités n’existent pas entre la pensée centriste et celle de droite comme de gauche ou même qu’à un moment donné les proximités sont plus à droite ou à gauche.

    De même, le Centrisme peut être une référence pour des personnes de gauche ou de droite modérées.

     - La demande d’équidistance faite aux partis centristes face aux partis de droite et les partis de gauche est une supercherie.

    Ceci semble être la négation de ce que l’on vient de dire mais ne l’est pas en réalité.

    Explications.

    Si les partis de droite professent des idées plus extrêmes que les partis de gauche ne le font dans leur camp, ou inversement, se positionner à équidistance d’eux n’a strictement aucun sens pour les partis centristes.

    Le Centre, quelque soit la vision que l’on en a, qu’il soit au juste milieu ou au juste équilibre n’est jamais constitué d’une moitié de droite et une moitié de gauche, il se base sur un corpus d’idées propres qui ne varient pas ou ne fluctuent pas selon le degré d’extrémismes de la Gauche ou de la Droite.

    - Le positionnement politique de l’ensemble des partis de l’échiquier politique à un moment donné implique des alliances pour le Centre lorsqu’il n’est pas majoritaire à lui tout seul.

    Cela signifie, d’une part, que lorsque les partis centristes ne peuvent gouverner seuls, ils doivent nouer des alliances (de même pour les échéances électorales lorsque les scrutins ne se déroulent pas à la proportionnelle).

    D’autre part, les alliances des partis centristes ne peuvent être gravées dans le marbre, elles dépendent du positionnement politique des partis qui sont à leur gauche et ceux qui sont à leur droite.

    Ainsi, prétendre que le Centre est l’allié naturel de la Droite ou de la Gauche est une contre-vérité.

    - Ce n’est pas parce qu’aucun parti n’est exactement du Centre que le Centrisme n’existe pas.

    Cette constatation vaut pour toutes les pensées politiques. Elle vient en complément du premier point développé ici. Et elle vaudrait même si aucun parti ne se réclamait du Centre ou du Centrisme.

    Un dernier mot, enfin, pour dire que, au CREC, nous nous félicitons que les partis centristes soient dans une logique de réunion même si nous aurions préféré qu’elle se déroule au centre et non au centre-droit.

    Car nous sommes des défenseurs et des promoteurs naturels d’un Centre et d’un Centrisme à qui l’on n’a pas besoin d’accoler d’autres qualificatifs pour exister.

    Nous espérons néanmoins que cette union sera solide et qu’elle portera en elle des potentialités fortes en termes de résultats électoraux et de projet de gouvernement.

    Pour autant, en tant que think tank indépendant, cela ne change rien à notre manière de travailler et de penser le Centrisme.

    Notre but, à nous, est de solidifier et de fortifier la pensée centriste, de la faire partager à ceux qui en sont déjà des adeptes ou la faire découvrir à tous ceux qui le sont potentiellement ainsi qu’à des possibles électeurs des partis centristes, voire à ceux qui sont intéressés à connaître cette vision politique moderne et d’avenir dont les bases ont été posées au cours du XX° siècle et qui s’appuie sur des valeurs humanistes (liberté, respect, tolérance, solidarité), un principe (juste équilibre) ainsi que sur la reconnaissance de la responsabilité, de l’égalité et du droit à la différence de la personne comme sujet indépassable de toute communauté, tout en continuant à se modeler face à l’évolution de la société humaine grâce à sa vision réformiste et pragmatiste.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Quand le Tea Party se méprend du centrisme d’Obama

    Ils le pensaient mou et indécis, incapable de fermeté et de lignes directrices, prêts à céder à tous, les voilà les grands perdants, aveuglés par leurs propres fantasmes et atteints au dernier degré de ce que l’on appelle aux Etats-Unis, l’hubris, leur excessive confiance en eux et en leur vision politique.

    «Ils», ce sont les membres du Tea Party, cette nébuleuse de centaines d’associations regroupant tout ce que le pays et le Parti républicain compte d’extrémistes de Droite et de populistes fascisants.

    Scotchés chaque jour devant les écrans de la chaine réactionnaire Fox news où officient des nombre d’éditorialistes haineux, celle-ci n’a pas hésité à y faire venir le psychanalyste de service pour expliquer que la soi-disant intransigeance affichée du président américain lui venait d’un complexe de victimisation dû au problèmes psychologiques rencontrés lors du départ au loin de sa mère pour son travail et à son hébergement par ses grands-parents!

    Mais, en réalité, «ils» n’avaient rien compris et en ont été pour leurs frais, détestés, de plus, par une très grande majorité des Américains pour avoir mis leur pays en péril, ce qui est le cadet de leurs soucis, cependant.

    Car il ne faut pas oublier que les membres du Tea Party ont comme projet, quel que soit leur soutien populaire, de détruire l’Etat fédéral (sauf l’armée) et de donner tout les pouvoirs aux Etats fédérés pour faire en sorte, selon eux, que l’on (re)vienne à une Amérique régie par le darwinisme social (seuls les forts survivront) et par le laisser-faire le plus intégral (le moins d’interdictions possible, le moins d’impôts possible et chacun pour soi, la seule solidarité étant la charité de particuliers à particuliers).

    Une Amérique qui n’a jamais réellement existé, précisons-le même si ces idées ont été populaires dans certains cercles à la fin du XIX° et au début du XX° siècle.

    Le tout sur fond d’un pays, première puissance mondiale élue et exceptionnelle (théorie de l’exceptionnalisme) ayant vocation, sinon à diriger le monde, du moins à lui montrer le chemin de la vérité.

    Face à cela, le «socialisme européen» et l’«étatisme» supposés d’Obama, sa volonté de faire du gouvernement fédéral un ciment du pays (notamment avec la loi sur l’assurance-santé), selon leurs vues, sont évidemment les plus grands dangers à combattre par tous les moyens jusqu’à la victoire finale et sans concession.

    Sans oublier leur aversion pour la couleur de peau, le métissage et le multiculturalisme du président.

    Ce dernier, lui, est demeuré ce qu’il est, un centriste.

    Tout ce que le Tea Party (mais aussi la gauche du Parti démocrate) a pris, ces dernières années  pour de la faiblesse et de l’indécision n’est en réalité qu’une manière de gouverner où le consensus et la délibération sont les deux principes de base afin d’aboutir à une décision équilibrée.

    Un chemin clair mais compliqué comme le montre les presque cinq ans de sa présidence.

    De la loi sur l’assurance-santé à la réponse adéquate à trouver face aux horreurs en Syrie, Barack Obama a appliqué cette politique qu’il défendait dès 2007 lors de sa première campagne présidentielle mais également dans ses livres.

    Tout cela est écrit noir sur blanc.

    Cependant, cette volonté consensuelle et délibérative n’est en rien un signe de faiblesse comme la plupart des observateurs de gauche et de droite l’ont affirmé et cru.

    D’ailleurs, il suffirait de demander aux collaborateurs de la Maison blanche, si Obama est un faible, eux qui essuient à périodes répétées ses foudres lorsque des dysfonctionnements se produisent…

    Pour revenir à la fameuse «méthode Obama» dont nous avons déjà parlé ici, si elle favorise la discussion et un grand tour de table, elle refuse l’ultimatum et les menaces.

    C’est en cela que les membres du Tea Party, grisés par leurs pseudo-succès des derniers mois (la relance de la polémique sur l’attaque du consulat américain de Benghazi dès la victoire d’Obama le 5 novembre dernier, les blocages répétés de toute initiative de la Maison blanche, des nominations à des postes de direction des services publics au contrôle renforcé des armes à feu en passant par la loi sur l’immigration) qui sont autant de défaites, à terme, du Parti républicain, ont cru – poussés par des médias toujours friands de tensions partisanes pour leurs taux d’audience – que l’on pouvait attaquer de front un président des Etats-Unis présenté comme velléitaire et vulnérable pour, comme le disait un activiste ultra lors d’une récente manifestation, le «faire quitter Washington à genoux».

    En tant que centriste, Barack Obama croit que la politique est la recherche du bien commun par l’équilibre et la responsabilité.

    C’est ce qu’il a mis en place dès son intronisation en janvier 2008.

    Il parlait alors de collaboration bipartisane et même d’une ère «post-partisane»….

    Mais, jamais, il n’a déclaré qu’il ferait fi des principes et des valeurs de la démocratie républicaine.

    La défaite – provisoire? – des activistes du Tea Party en est une preuve éclatante.

    A eux d’être à genoux!

    Une dernière chose, importante, la victoire d’Obama est aussi et avant tout une victoire des Etats-Unis.

    Aux élus du Congrès d’en prendre conscience.

    Alexandre Vatimbella

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  • Quand les agissements du Parti républicain démontrent l’utilité des centristes

    Qu’ils soient dans des partis indépendants où à l’intérieur de grands partis, les centristes sont une force d’équilibre et de responsabilité qui, si elle n’existe pas ou ne peut peser sur le débat politique, ouvre la porte à toutes les dérives comme le démontre la mainmise actuelle sur Parti républicain américain des extrémistes du Tea Party.

    D’ailleurs, on peut penser qu’une grande partie de la droite française aurait depuis longtemps fricotée ouvertement avec le Front national sans la pression des élus et des électeurs centristes qui ont permis de garder relativement étanche la frontière droite-extrême-droite.

    Néanmoins, s’inspirant de ces extrémistes du Parti républicain, certains, à l’UMP comme Jean-François Copé, commencent malheureusement à jouer la politique du pire et de l’intransigeance ce qui pourrait aboutir, à terme, à une implosion de la formation de droite et donner naissance, à l’instar du PS et du Front de gauche, à deux partis, l’un modéré, l’autre radical.

    Toujours est-il que la survie de la démocratie républicaine ne peut se permettre cette politique du pire et de l’intransigeance car son existence même est assise sur un certains nombre de principes dont la responsabilité et le consensus.

    Le consensus dont on parle n’est pas de trouver à chaque fois une voie médiane à des opinions opposées mais de s’accorder sur le fonctionnement d’un système qui donne le pouvoir à une majorité, qui respecter les droits de la minorité et qui s’appuie sur quelques piliers incontournables comme le recours à l’impôt, l’égalité politique, la transparence ou la solidarité.

    Or, aux Etats-Unis, le Tea Party a décidé de s’opposer à tout cela.

    Pas d’impôt (sauf pour l’armée et la police), pas d’égalité politique (avec les lois qui restreignent la possibilité de voter pour les minorités ou avec le charcutage électoral indécent qui permet à un parti minoritaire en voix au niveau national de gagner les élections législatives), pas de transparence (avec l’afflux d’argent pour ces extrémistes venus de quelques milliardaires et entreprises qui peuvent verser ce qu’ils veulent sans le dire, faussant in fine le jeu électoral), pas de solidarité (en supprimant tous les programmes sociaux qui permettent aux plus pauvres de vivre dignement et en s’opposant par tous les moyens à la mise en œuvre de la loi sur l’assurance santé décidée par le président – réélu entretemps –, votée par le Congrès et déclarée légale par la Cour suprême).

    Grâce à un activisme et un entrisme que l’on croyait réserver jusque là aux extrémistes de gauche, les militants du Tea Party ont réussi, non seulement à phagocyter le Parti républicain mais à le vider quasi-totalement de tous ses centristes qui se comptent désormais par quelques dizaines d’élus seulement au niveau national dont une au Sénat, Olympia Snowe mais aussi de sa culture du compromis démocratique.

    Pire, les élus modérés sont désormais terrorisés par les primaires de leur parti où ils risquent de se faire battre par des extrémistes jusqu’au-boutistes.

    Du coup, pour garder leurs sièges, ils adoptent une position frileuse en se taisant.

    Cela, d’ailleurs ne suffit plus puisque le Tea Party demande l’allégeance à ses thèses, ce qui fait que nombre de centristes se parjurent constamment.

    Résultat, le blocage du gouvernement américain qui risque de plonger le pays et le monde dans le chaos, si ce n’est aujourd’hui avec les crises du budget et de la dette, mais demain ou après-demain car les militants du Tea Party ont tout leur temps pour réussir leur entreprise: détruire l’Etat fédéral.

    Quand on voit les quelques illuminés du Tea Party et donc du Parti républicain, heureusement fortement minoritaires actuellement, demander que l’on mette dehors Obama de Washington à coup de pied dans le derrière tout en brandissant le drapeau confédéré lors de manifestations ces derniers jours aux relents nauséabonds de racisme, on comprend la haine qui anime de nombreux élus, dictant leurs comportements et rendant illusoire tout compromis qu’ils associent immédiatement à une compromission.

    Une des conséquences les plus dommageables pour le système démocratique américain est que l’alternance politique n’est plus le but d’une partie du Parti républicain.

    Les extrémistes sont en effet plus intéressés à abattre le système démocratique honni parce que n’allant pas dans leur sens qu’à prendre le pouvoir. Dès lors, ils ne luttent plus pour la victoire dans les urnes mais pour une victoire quasi-insurrectionnelle.

    Les Etats-Unis ont besoin d’un Parti républicain conservateur et non d’une formation politique dont le seul but est de s’opposer et de détruire.

    S’il semble que l’on en soit loin au jour d’aujourd’hui, on peut tout de même espérer que cela surviendra à moyen terme.

    Car, ce qui est hautement réconfortant, c’est que la démocratie américaine, à l’opposé d’autres, a toujours su trouver le moyen de se revitaliser et de retrouver ses valeurs dans les crises, aussi dures furent-elles.

    Ainsi, lors de la Grande dépression, pendant qu’Hitler prenait le pouvoir en Allemagne, les Américains confiaient leur destinée en Franklin Roosevelt…

    Alexandre Vatimbella

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