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centriste - Page 36

  • Quand le Tea Party se méprend du centrisme d’Obama

    Ils le pensaient mou et indécis, incapable de fermeté et de lignes directrices, prêts à céder à tous, les voilà les grands perdants, aveuglés par leurs propres fantasmes et atteints au dernier degré de ce que l’on appelle aux Etats-Unis, l’hubris, leur excessive confiance en eux et en leur vision politique.

    «Ils», ce sont les membres du Tea Party, cette nébuleuse de centaines d’associations regroupant tout ce que le pays et le Parti républicain compte d’extrémistes de Droite et de populistes fascisants.

    Scotchés chaque jour devant les écrans de la chaine réactionnaire Fox news où officient des nombre d’éditorialistes haineux, celle-ci n’a pas hésité à y faire venir le psychanalyste de service pour expliquer que la soi-disant intransigeance affichée du président américain lui venait d’un complexe de victimisation dû au problèmes psychologiques rencontrés lors du départ au loin de sa mère pour son travail et à son hébergement par ses grands-parents!

    Mais, en réalité, «ils» n’avaient rien compris et en ont été pour leurs frais, détestés, de plus, par une très grande majorité des Américains pour avoir mis leur pays en péril, ce qui est le cadet de leurs soucis, cependant.

    Car il ne faut pas oublier que les membres du Tea Party ont comme projet, quel que soit leur soutien populaire, de détruire l’Etat fédéral (sauf l’armée) et de donner tout les pouvoirs aux Etats fédérés pour faire en sorte, selon eux, que l’on (re)vienne à une Amérique régie par le darwinisme social (seuls les forts survivront) et par le laisser-faire le plus intégral (le moins d’interdictions possible, le moins d’impôts possible et chacun pour soi, la seule solidarité étant la charité de particuliers à particuliers).

    Une Amérique qui n’a jamais réellement existé, précisons-le même si ces idées ont été populaires dans certains cercles à la fin du XIX° et au début du XX° siècle.

    Le tout sur fond d’un pays, première puissance mondiale élue et exceptionnelle (théorie de l’exceptionnalisme) ayant vocation, sinon à diriger le monde, du moins à lui montrer le chemin de la vérité.

    Face à cela, le «socialisme européen» et l’«étatisme» supposés d’Obama, sa volonté de faire du gouvernement fédéral un ciment du pays (notamment avec la loi sur l’assurance-santé), selon leurs vues, sont évidemment les plus grands dangers à combattre par tous les moyens jusqu’à la victoire finale et sans concession.

    Sans oublier leur aversion pour la couleur de peau, le métissage et le multiculturalisme du président.

    Ce dernier, lui, est demeuré ce qu’il est, un centriste.

    Tout ce que le Tea Party (mais aussi la gauche du Parti démocrate) a pris, ces dernières années  pour de la faiblesse et de l’indécision n’est en réalité qu’une manière de gouverner où le consensus et la délibération sont les deux principes de base afin d’aboutir à une décision équilibrée.

    Un chemin clair mais compliqué comme le montre les presque cinq ans de sa présidence.

    De la loi sur l’assurance-santé à la réponse adéquate à trouver face aux horreurs en Syrie, Barack Obama a appliqué cette politique qu’il défendait dès 2007 lors de sa première campagne présidentielle mais également dans ses livres.

    Tout cela est écrit noir sur blanc.

    Cependant, cette volonté consensuelle et délibérative n’est en rien un signe de faiblesse comme la plupart des observateurs de gauche et de droite l’ont affirmé et cru.

    D’ailleurs, il suffirait de demander aux collaborateurs de la Maison blanche, si Obama est un faible, eux qui essuient à périodes répétées ses foudres lorsque des dysfonctionnements se produisent…

    Pour revenir à la fameuse «méthode Obama» dont nous avons déjà parlé ici, si elle favorise la discussion et un grand tour de table, elle refuse l’ultimatum et les menaces.

    C’est en cela que les membres du Tea Party, grisés par leurs pseudo-succès des derniers mois (la relance de la polémique sur l’attaque du consulat américain de Benghazi dès la victoire d’Obama le 5 novembre dernier, les blocages répétés de toute initiative de la Maison blanche, des nominations à des postes de direction des services publics au contrôle renforcé des armes à feu en passant par la loi sur l’immigration) qui sont autant de défaites, à terme, du Parti républicain, ont cru – poussés par des médias toujours friands de tensions partisanes pour leurs taux d’audience – que l’on pouvait attaquer de front un président des Etats-Unis présenté comme velléitaire et vulnérable pour, comme le disait un activiste ultra lors d’une récente manifestation, le «faire quitter Washington à genoux».

    En tant que centriste, Barack Obama croit que la politique est la recherche du bien commun par l’équilibre et la responsabilité.

    C’est ce qu’il a mis en place dès son intronisation en janvier 2008.

    Il parlait alors de collaboration bipartisane et même d’une ère «post-partisane»….

    Mais, jamais, il n’a déclaré qu’il ferait fi des principes et des valeurs de la démocratie républicaine.

    La défaite – provisoire? – des activistes du Tea Party en est une preuve éclatante.

    A eux d’être à genoux!

    Une dernière chose, importante, la victoire d’Obama est aussi et avant tout une victoire des Etats-Unis.

    Aux élus du Congrès d’en prendre conscience.

    Alexandre Vatimbella

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  • Quand les agissements du Parti républicain démontrent l’utilité des centristes

    Qu’ils soient dans des partis indépendants où à l’intérieur de grands partis, les centristes sont une force d’équilibre et de responsabilité qui, si elle n’existe pas ou ne peut peser sur le débat politique, ouvre la porte à toutes les dérives comme le démontre la mainmise actuelle sur Parti républicain américain des extrémistes du Tea Party.

    D’ailleurs, on peut penser qu’une grande partie de la droite française aurait depuis longtemps fricotée ouvertement avec le Front national sans la pression des élus et des électeurs centristes qui ont permis de garder relativement étanche la frontière droite-extrême-droite.

    Néanmoins, s’inspirant de ces extrémistes du Parti républicain, certains, à l’UMP comme Jean-François Copé, commencent malheureusement à jouer la politique du pire et de l’intransigeance ce qui pourrait aboutir, à terme, à une implosion de la formation de droite et donner naissance, à l’instar du PS et du Front de gauche, à deux partis, l’un modéré, l’autre radical.

    Toujours est-il que la survie de la démocratie républicaine ne peut se permettre cette politique du pire et de l’intransigeance car son existence même est assise sur un certains nombre de principes dont la responsabilité et le consensus.

    Le consensus dont on parle n’est pas de trouver à chaque fois une voie médiane à des opinions opposées mais de s’accorder sur le fonctionnement d’un système qui donne le pouvoir à une majorité, qui respecter les droits de la minorité et qui s’appuie sur quelques piliers incontournables comme le recours à l’impôt, l’égalité politique, la transparence ou la solidarité.

    Or, aux Etats-Unis, le Tea Party a décidé de s’opposer à tout cela.

    Pas d’impôt (sauf pour l’armée et la police), pas d’égalité politique (avec les lois qui restreignent la possibilité de voter pour les minorités ou avec le charcutage électoral indécent qui permet à un parti minoritaire en voix au niveau national de gagner les élections législatives), pas de transparence (avec l’afflux d’argent pour ces extrémistes venus de quelques milliardaires et entreprises qui peuvent verser ce qu’ils veulent sans le dire, faussant in fine le jeu électoral), pas de solidarité (en supprimant tous les programmes sociaux qui permettent aux plus pauvres de vivre dignement et en s’opposant par tous les moyens à la mise en œuvre de la loi sur l’assurance santé décidée par le président – réélu entretemps –, votée par le Congrès et déclarée légale par la Cour suprême).

    Grâce à un activisme et un entrisme que l’on croyait réserver jusque là aux extrémistes de gauche, les militants du Tea Party ont réussi, non seulement à phagocyter le Parti républicain mais à le vider quasi-totalement de tous ses centristes qui se comptent désormais par quelques dizaines d’élus seulement au niveau national dont une au Sénat, Olympia Snowe mais aussi de sa culture du compromis démocratique.

    Pire, les élus modérés sont désormais terrorisés par les primaires de leur parti où ils risquent de se faire battre par des extrémistes jusqu’au-boutistes.

    Du coup, pour garder leurs sièges, ils adoptent une position frileuse en se taisant.

    Cela, d’ailleurs ne suffit plus puisque le Tea Party demande l’allégeance à ses thèses, ce qui fait que nombre de centristes se parjurent constamment.

    Résultat, le blocage du gouvernement américain qui risque de plonger le pays et le monde dans le chaos, si ce n’est aujourd’hui avec les crises du budget et de la dette, mais demain ou après-demain car les militants du Tea Party ont tout leur temps pour réussir leur entreprise: détruire l’Etat fédéral.

    Quand on voit les quelques illuminés du Tea Party et donc du Parti républicain, heureusement fortement minoritaires actuellement, demander que l’on mette dehors Obama de Washington à coup de pied dans le derrière tout en brandissant le drapeau confédéré lors de manifestations ces derniers jours aux relents nauséabonds de racisme, on comprend la haine qui anime de nombreux élus, dictant leurs comportements et rendant illusoire tout compromis qu’ils associent immédiatement à une compromission.

    Une des conséquences les plus dommageables pour le système démocratique américain est que l’alternance politique n’est plus le but d’une partie du Parti républicain.

    Les extrémistes sont en effet plus intéressés à abattre le système démocratique honni parce que n’allant pas dans leur sens qu’à prendre le pouvoir. Dès lors, ils ne luttent plus pour la victoire dans les urnes mais pour une victoire quasi-insurrectionnelle.

    Les Etats-Unis ont besoin d’un Parti républicain conservateur et non d’une formation politique dont le seul but est de s’opposer et de détruire.

    S’il semble que l’on en soit loin au jour d’aujourd’hui, on peut tout de même espérer que cela surviendra à moyen terme.

    Car, ce qui est hautement réconfortant, c’est que la démocratie américaine, à l’opposé d’autres, a toujours su trouver le moyen de se revitaliser et de retrouver ses valeurs dans les crises, aussi dures furent-elles.

    Ainsi, lors de la Grande dépression, pendant qu’Hitler prenait le pouvoir en Allemagne, les Américains confiaient leur destinée en Franklin Roosevelt…

    Alexandre Vatimbella

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  • UDI: tensions et possibles scissions sur fond d’accord avec le MoDem

    Après le CNI (Centre national des indépendants) de Bourdouleix, l’UDI va-t-elle se séparer des libéraux démocrates d’Aurélien Véron puis de Territoires en Mouvements du maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin?

    Va-t-on assister à une énième recomposition au centre de l’échiquier politique plutôt que réunion des centres?!

    Telle sont les questions que l’on est en droit de se poser quand on regarde de plus près ce qui est en train de se produire dans l’espace centriste français.

    Petit rappel: l’UDI a été créée pour rassembler les partis centristes et les partis de la droite modérée.

    Dans le premier groupe on trouvait le Nouveau centre, Force européenne démocrate, et l’Alliance centriste.

    Dans le deuxième, on trouvait le Parti radical, le CNI, Territoires en Mouvements et le PLD (Parti libéral démocrate).

    Sans oublier quelques groupuscules indéfinissables tels la Gauche moderne, France écologie, Nouvelle écologie démocrate sensée donner une couleur progressiste et écologiste à la confédération.

    Après le dérapage du président du Centre national des indépendants sur les gens du voyage et leur élimination par les nazis, ce parti a été exclu de l’UDI à la rentrée.

    Entre temps est venu le temps du rapprochement Borloo-Bayrou qui devrait donner lieu à un «contrat» entre leurs deux partis, l’UDI et le Mouvement démocrate, selon la terminologie de Borloo, une «joint-venture» selon celle de Bayrou.

    Dans le même temps, le PLD qui avait rejoint récemment l’UDI a pris de nombreuses positions iconoclastes avec la ligne politique officielle.

    Du coup, beaucoup à l’UDI comme Yves Jégo et Hervé Morin, mais pas tous comme Jean-Christophe Lagarde, comme nous l’apprend un écho du Figaro songent à une séparation qui serait peu douloureuse tant il s’agit d’un micro-parti qui tente depuis quelques années de s’adosser désespérément à une formation plus importante pour exister (il avait fait des offres au Nouveau centre dont il était devenu un parti associé après avoir tenté de se rapprocher de l’Alliance centriste).

    L’opposition de Morin au PLD, si elle est confirmée, serait d’ailleurs assez étonnante, lui qui était un libéral bon teint dans l’UDF, proche de Léotard (dont il fut le chef de cabinet) et de Madelin, d’autant qu’il entretenait avec celui-ci de très bonnes relations il n’y a pas si longtemps que cela, participant même à ses tables rondes.

    En revanche, l’eau dans le gaz entre Jean-Louis Borloo et Jean-Christophe Fromantin représente un défi d’une importance bien plus grande pour l’UDI.

    Le maire de Neuilly-sur-Seine, étoile montante de la droite indépendante, avait été une belle prise pour Jean-Louis Borloo, lui qui avait réussi contre toute attente à enlever de haute main la mairie de Neuilly-sur-Seine aux sarkozystes puis, dans la foulée, à devenir député de la ville.

    Mais, indépendant avant tout, il ne s’est jamais vraiment fondu dans la formation de centre-droit et il s’était déjà distingué en étant un des chantres des opposants au mariage pour tous, montant même à la tribune du Champs de Mars aux côtés de Frigide Barjot lors de la manifestation parisienne pendant que le président de l’UDI, lui, approuvait l’union entre personnes du même sexe.

    Ses relations avec Borloo, alors même qu’il est en charge du projet politique de l’UDI ne sont donc pas au beau fixe, si elles ne l’ont jamais été.

    Et le voici, dans une interview au Figaro, qui tire à boulets rouges sur le rapprochement UDI-Mouvement démocrate, pièce essentielle de la stratégie Borloo.

    «Je suis extrêmement réservé, déclare-t-il sans ambages, sur tous les rapprochements qui procèdent davantage d'un schéma tactique que d'une perspective de projet. Le niveau de défiance des Français vis-à-vis des partis politiques est très important car ils nous reprochent de nous préoccuper davantage de la prospérité des systèmes politiques que des solutions pour la France. Je m'inquiète par ailleurs du risque de quiproquos autour de la notion de ‘centre’. Le MoDem me semble être davantage dans une recherche de compromis entre la droite et la gauche - d'où les virages imprévisibles aux présidentielles. Je ne suis pas du tout sur cette ligne. Le centre, tel que je le conçois, correspond à une ligne politique claire, ancrée à droite, orientée vers quelques principes fondamentaux comme le principe de subsidiarité, la confiance en l'initiative privée, le rôle structurant des entreprises dans les politiques sociales et l'attachement à un projet européen. L'UDI ne doit pas brouiller son message. Elle doit mettre son énergie au service de son projet et de ses valeurs.»

    On ne saurait être plus clair, Fromantin ne veut pas, mais vraiment pas d’une alliance avec Bayrou.

    Ce qui est exactement le contraire d’Hervé Morin.

    Celui qui a quitté son chef en 2007 pour créer le Nouveau centre avec d’autres dissidents de l’UDF parce que Bayrou avait refusé de voter pour Sarkozy (mais il avait aussi refusé de le faire pour Royal alors qu’en 2012 il a voté pour Hollande…), voit dans l’union avec le Mouvement démocrate, un moyen d’affaiblir la position de Jean-Louis Borloo.

    On peut donc penser que si la réunion MoDem-UDI se réalise, le maire de Neuilly-sur-Seine quittera l’UDI.

    On pourrait donc avoir une UDI amputée de trois partis (CNI, PLD, Territoire en Mouvement) au nom d’une refondation au centre-droit avec un Mouvement démocrate qui clame partout qu’il demeurera au centre du Centre et indépendant...

    Sans oublier qu’à l’intérieur du Parti radical, du Nouveau centre ou de Force européenne démocrate, certains sont toujours opposés à s’acoquiner avec Bayrou.

    La question qui devrait se poser tôt ou tard aux dirigeants de l’UDI est de savoir si la prise Bayrou vaut la peine de ce remue-ménage qui pourrait aboutir, in fine, à une scission plus prononcée de la formation au nom d’une réunion qui est, à l’heure actuelle, plus tactique que justifiée sur le fond.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Le monde a besoin de la «centriste attitude»

    Le monde est malade de l’extrémisme.

    Et je ne parle même pas de ces groupes terroristes qui, au nom d’une idéologie morbide tentent d’assassiner lâchement, par des attentats sanglants qui ciblent des populations sans défense, tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux ou qui ne sont pas assez bons, selon leurs critères criminels pour demeurer en vie.

    Non, je parle de tous ces partis extrémistes et de leurs leaders qui retrouvent de la voie dans les pays autoritaires et dictatoriaux mais aussi et surtout qui gagnent du terrain dans les pays démocratiques.

    Voici une liste qui n’est malheureusement pas exhaustive.

    La France, avec le Front national dirigé par Marine Le Pen et la droite dure de l’UMP sans oublier le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon.

    Les Etats-Unis avec le Tea Party où officie un certain Ted Cruz, sénateur du Texas, nouveau héraut aux côtés d’autres personnages glauques de l’extrême-droite américaine; la Grande Bretagne avec le parti populiste antieuropéen de l’UKIP; la Grèce avec le parti néo-nazi de l’Aube Dorée; la Russie avec le parti Russie unie de Vladimir Poutine; la Tunisie avec le parti islamiste Ennahda; la Chine avec le Parti communiste où s’opère un retour en force glaçant de l’idéologie maoïste de sinistre mémoire grâce à son nouveau secrétaire général, Xi Jinping; Israël avec le populiste d’extrême-droite Netanyahu.

    Juste quelques exemples donc car l’on pourrait largement étendre la liste.

    Le désarroi des populations face aux difficultés, face à la crise économique, face à un monde qu’elles considèrent d’autant plus dangereux qu’elles ne le comprennent pas (ou qu’elles refusent de comprendre) semble une nouvelle fois les attirer vers les partis extrémistes et leurs idées simplistes, comme si les leçons de l’histoire, encore une fois, n’avaient pas été comprises (et bien expliquées…).

    Bien sûr, on ne peut encore parler d’un retour d’Hitler, de Staline voire même de Mao et de quelques autres monstres qui peuplent les poubelles de l’histoire.

    Mais l’on sait bien que les ans patinent les dictateurs et leurs visions criminelles grâce à l’oubli coupables des nations qui transforment ceux-ci en personnages historiques où leurs actions criminelles sont atténuées par leur mélange avec d’autres.

    Ainsi la construction d’autoroutes devient un pendant aux chambres à gaz, l’industrie lourde à des famines meurtrières provoquées et au goulag tandis que le massacre d’étudiants ainsi que l’emprisonnement de tous ceux qui demandent la démocratie sont justifiés par une croissance fulgurante de l’économie.

    Au sortir de la Deuxième guerre mondiale, la plupart des pays démocratiques ont adopté, face à l’ignominie des actes de l’extrême-droite fasciste et nazie ainsi qu’au péril réel de l’extrême-gauche communiste, n’en déplaise aux historiens révisionnistes des années 1960, une «centriste attitude» avec des partis modérés et consensuels qui ont gagné les élections et ont gouverné avec modération.

    Il ne s’agissait pas toujours de partis centristes et encore moins de Centrisme.

    Mais l’on avait compris, alors, que face aux ennemis de la démocratie, l’on devait rechercher le consensus afin d’assoir les valeurs humanistes.

    Or, tout ceci aurait pu être adopté avant même que le deuxième conflit mondial n’éclate.

    Des hommes comme Aristide Briand s’y employèrent, en vain.

    Cela aurait évité la mort de 50 millions de personnes.

    Aujourd’hui, personne ne sait si nous sommes à l’aube de conflits mondiaux. Mais les guerres régionales et locales font toujours rage aux quatre coins de la planète.

    Pendant ce temps, dans les pays en paix, monte une agressivité attisée par quelques dangereux pousses-au-crime qui tentent de capitaliser sur le mécontentement des populations.

    Il est donc urgent que cette «centriste attitude» soit à nouveau pratiquée par la majorité des partis dans les pays démocratiques où un front humaniste, que j’ai appelé de mes vœux, se mettent en place et que ces mêmes pays démocratiques fassent pression sur les régimes autoritaires pour que ceux-ci se rendent compte qu’ils n’ont rien à gagner dans la violence et l’agressivité, notamment vis-à-vis de leur peuples.

    Tout cela est une question de responsabilité, notion au cœur même de toute gouvernance, quelle soit locale, régionale ou mondiale.

    Or, actuellement, c’est bien l’irresponsabilité qui domine la classe politique mondiale qui n’a pas appris grand-chose de l’histoire afin de prendre la bonne direction, celle qui assure le respect, la liberté, le tolérance et la solidarité, celle de la voie du juste équilibre afin de montrer aux peuples de la planète que la haine, le ressentiment, le repli sur soi, les boucs émissaires et la violence n’ont jamais été de bonnes réponses pour vivre en paix.

    Faudra-t-il que l’on perde cette dernière, comme d’habitude, pour se rappeler qu’elle n’a pas de prix?!

    Alexandre Vatimbella

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  • UDI-MoDem, jeu de poker menteur au Centre?

    Si 94% et 95% des sympathisants du Mouvement démocrate et de l’Union des démocrates et indépendants veulent une union entre les deux partis au centre de l’échiquier politique selon un sondage récent, qu’en est-il réellement de leurs dirigeants.

    Bien entendu, l’arithmétique électorale plaide en faveur d’un bloc centriste ainsi que la crédibilité même du discours centriste.

    A 12%-15%, on est plus audible politiquement parlant qu’à 6% + 6%.

    Déjà parce que cela permet simplement d’avoir plus d’élus.

    De même, dans le système français avec l’élection du président de la république comme événement majeur phagocytant quasiment tous les autres rendez-vous électoraux, il faut qu’un courant politique y présente un candidat et fasse un résultat au moins honorable pour peser dans le débat public au cours des cinq années qui suivent.

    Tout cela est une évidence.

    Mais ce qui est également une évidence, c’est les fractures réelles entre les centristes que les paroles apaisantes, les gestes d’allégeance et les grands sourires ne peuvent gommer instantanément.

    Pas plus d’ailleurs que les ambitions qui se cachent à peine derrière tout ce cérémonial de retrouvailles médiatiques.

    Chacun se méfie encore de l’autre et du coup tordu qu’il pourrait lui préparer en sous-main.

    François Bayrou craint d’être marginalisé par l’UDI, d’autant que son Mouvement démocrate n’a pas grand-chose à apporter dans la corbeille des futurs mariés.

    C’est pourquoi il prend la parole sans relâche et que ses lieutenants martèlent que la légitimité centriste est de leur côté.

    Jean-Louis Borloo, lui, craint une OPA de l’UDI par François Bayrou grâce à surface médiatique bien plus importante que la sienne et à la possibilité d’une alliance de circonstances entre ses ennemis extérieurs (Bayrou et ses troupes ainsi que certains centristes de l’UMP) et intérieurs (Morin et ses troupes ainsi que quelques caciques centristes de l’UDI qui ne font pas confiance en la capacité du président de leur parti d’assumer un leadership).

    D’où un jeu de poker menteur qui s’est mis en place avec des déclarations d’amour et de confiance mais aussi ces demandes répétées du côté du Mouvement démocrate de respecter l’identité de chacune des parties et ces affirmations constantes du côté de l’UDI que la seule stratégie possible est l’alliance avec la Droite.

    Faut-il rappeler que ces différences ne sont pas anodines puisqu’elles sont en grande partie à l’origine de la séparation des centristes depuis 2002 avec la création de l’UMP puis avec le départ massif des troupes parlementaires de l’UDF après 2007.

    Dès lors, il s’agit bien de savoir qui, à terme, va manger l’autre et non comment vont coexister deux formations centristes dans une union contractuelle.

    D’autant que l’espace électoral centriste n’est pas assez grand actuellement pour faire vivre deux partis avec un nombre conséquent d’élus.

    On saura bientôt, selon les dires de François Bayrou et de Jean-Louis Borloo, le contenu exact du contrat de mariage qu’ils vont signer.

    Il sera possible alors de savoir qui a gagné la première manche.

    Pas encore celui qui gagnera la partie.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • De l’affaiblissement d’Obama et de son possible rebond

    La crise syrienne ne sera sans doute pas un des meilleurs souvenirs de Barack Obama lorsqu’il aura quitté la Maison blanche.

    De même que les multiples blocages politiciens des républicains extrémistes, incapables de faire passer l’intérêt de leur pays avant celui des intérêts des plus riches et, surtout, de leur haine du premier président afro-américain.

    Le «shutdown» («fermeture») de l’administration qui vient d’en résulter à

    Washington avec le refus des élus républicains du Congrès de voter les fonds nécessaires au fonctionnement des services publics (sauf s’ils avaient pu détruire en contrepartie la loi sur l’assurance santé, la fameuse «Obamacare») en est une nouvelle et désolante preuve avec la prise en otage de toute une nation par une frange extrémiste, celle du Tea Party.

    Mais alors que les opposants d’Obama pointent sa faiblesse à propos de la crise syrienne (ainsi que d’avoir remis en selle la Russie sur la scène internationale du fait de son indécision) voire du bras de fer avec l’Iran et son intention de se doter de l’arme atomique en ayant discuté avec le nouveau président du pays, Rohani, voilà que ces mêmes opposants l’accusent d’intransigeance et de dureté dans la crise du shutdown!

    Comprenne qui pourra.

    Toutes ces crises provoquées ou non par les ennemis des Etats-Unis et les adversaires de Barack Obama font dire à certains observateurs que le président des Etats-Unis est définitivement affaibli et que le reste de sa présidence risque d’être celle d’un canard boiteux (lame duck) bien avant l’heure.

    Il semble évident à première vue que c’est le cas.

    Néanmoins, ce serait oublié un peu vite que l’hôte de la Maison blanche a encore plus de trois ans de mandat et que ses affaiblissements supposés d’aujourd’hui, sont peut-être ses forces de demain comme l’estiment plusieurs experts.

    Bien sûr, il se peut qu’Obama échoue face à la hargne des républicains et à la volonté des adversaires de la démocratie de travailler à tout faire pour empêcher le monde d’être plus sûr.

    Mais il se peut également qu’il réussisse, que sa loi sur l’assurance santé permette réellement à des millions d’Américains, et pas seulement à ceux qui ne sont pas assurés, de pouvoir se protéger contre la maladie à un coût acceptable tout en évitant – et il faut rappeler avec force qu’il s’agit d’un des objectifs prioritaires de cette loi – que le système n’implose pas à cause de coûts prohibitifs comme cela est prédit par les spécialistes qui savent que seule une régulation peut l’éviter et qui est contenue dans «Obamacare».

    De même, il est possible qu’après avoir mis fin aux conflits en Irak (illégitime) et en Afghanistan (légitime), il réussisse à renouer un vrai dialogue constructif et suivi de décisions concrètes avec l’Iran.

    Sans oublier une nouvelle phase de paix entre Israël et les Palestiniens, tout en trouvant une solution acceptable au conflit en Syrie où un dictateur sanguinaire tue son peuple pendant que des groupes terroristes aussi violents tentent de prendre le contrôle du pays pour en faire une base de combat contre l’Occident.

    Quant aux rapports avec la Chine, le «pivot» de sa politique étrangère vers l’Asie pour aider les voisins inquiets de la montée en puissance de l’agressivité de l’Empire du milieu permettra peut-être de stabiliser une région qui court à grande vitesse vers des périodes et des séquences de tensions extrêmes.

    De son côté, l’économie sera peut-être repartie sur un rythme de croisière qui permettra au chômage de baisser fortement et de faire entrer les Etats-Unis mais aussi le monde dans une nouvelle ère de développement.

    Enfin, l’urgence de mettre en route une vraie politique environnementale qui était un des objectifs de son premier mandat pourra peut-être se réaliser avec la lente prise de conscience des Américains qu’il faut agir, prise de conscience dont l’Administration Obama est en partie responsable.

    On ne parle même pas des possibilités de faire passer une loi sur l’immigration indispensable pour donner un nouveau souffle à un pays qui a réussi grâce à l’arrivée et l’assimilation de millions et de millions de personnes et sur celle, morale, concernant un meilleur contrôle des armes à feu.

    Si Barack Obama parvient à réaliser la moitié de ce que l’on vient de parler, alors son affaiblissement actuel n’aura été qu’un trompe-l’œil d’une politique résolument tournée vers la réforme et le consensus.

    Une politique centriste qui, comme il convient de le rappeler sans cesse, a des ennemis déterminés de chaque côté de l’échiquier politique et chez tous les régimes autoritaires et dictatoriaux.

    Quoiqu’il en soit, que l’on ne s’y trompe pas, Barack Obama ne navigue pas à vue mais a des objectifs précis, une méthode de gouvernement pour y parvenir structurée et une grande volonté.

    Et on le constatera si les Américains lui donnent à nouveau une majorité à la Chambre des représentants en 2014 lors des élections de mi-mandat, ce qui est loin d’être une vue de l’esprit tant les républicains lassent la population avec leur guerre stérile et incessante à son encontre.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • L’avenir du Centre, entre espoir et désillusion

    Alors, c’était donc bien cela. La seule différence entre le Mouvement démocrate et l’UDI s’appelait François Hollande.

    Si on ne disait pas trop de mal du président de la république, on était bayrouiste; si on en faisait une critique plus acerbe, on était borlooiste.

    Tout était dans les nuances de gris...

    Voilà ce que nous expliquent en long et en large les présidents des deux partis centristes et leurs proches avant le mariage (ou le Pacs) au pas de course prévu pour le mois d’octobre qui vient.

    Il n’y aurait donc pas d’autres différences et bienvenue au fils prodigue (Bayrou) ou au troupeau égaré (UDI), selon le côté auquel on se place.

    Si tel est le cas, on est atterré par une division qui dure depuis des années et ne reposait en fait sur rien ou presque, politiquement parlant.

    Sans oublier qu’il y a deux ans, Hollande n’était pas vraiment le problème mais que la division, elle, était bien réelle entre le Nouveau centre et le Mouvement démocrate où le soi-disant problème central s’appelait alors Nicolas Sarkozy.

    Décodage: il n’aurait s’agi en définitive pendant toutes ces années que d’une basse question de personnes, d’égos et d’ambitions personnelles maquillée en débat sur la ligne et l’homme politiques à suivre.

    Mais si tel n’est pas le cas, s’il y a quand même un fond politique réel à cette séparation, alors rien n’est vraiment réglé entre les deux ailes du Centrisme.

    L’envol d’une formation unie (quelle que soit sa forme) risque de n’être qu’une illusion puis une désillusion avec son crash en rase campagne parce qu’uniquement politicienne et électoraliste.

    D’ailleurs, comme je l’ai écrit ici, une refondation dans le dur serait plus crédible si les vieux barons centristes – Bayrou, Borloo, Morin, Arthuis, Raffarin et quelques autres – passaient la main et se retiraient de la compétition au leadership en faveur de la nouvelle génération pour enfin marquer un nouveau départ sans arrière-pensées ou presque...

    On l’a bien compris, ce ne sera pas le cas.

    Au contraire.

    Reste que pour que cette réunion soit un réel espoir, il faut un accord politique, tout aussi réel et qui aille au fond des choses et non une course à la plus méchante remarque contre Hollande afin de prouver que, oui, on est bien dans l’opposition et, à nouveau, amis.

    C’est-à-dire qu’il faut une synthèse entre la vision démocrate chrétienne et libérale, un accord entre ceux qui privilégient l’individu et ceux qui donnent une préférence à la communauté, ceux qui sont plus keynésien et ceux qui sont plus des disciples d’Hayek, ceux qui sont plus libéraux culturellement et ceux qui le sont plutôt économiquement, le tout en évitant que les thèses et synthèses radicales qui ne sont pas centristes s’invitent de trop dans la discussion comme ce fut le cas lors de la présidentielle.

    En un mot, il faut éviter ce qui a causé l’implosion de l’UDF, un refus d’un vrai débat et une vraie position centriste, une vraie adhésion au Centrisme.

    Est-ce possible? Sans aucun doute, les deux principales traditions politiques centristes sont compatibles entre elles grâce au principe de juste équilibre.

    C’est là que réside l’espoir.

    Est-ce la volonté des chefs centristes? On craint que la réponse soit négative.

    C’est là que se trouve la possible désillusion, qui ne serait malheureusement qu’une de plus au cours de ces dernières années.

    In fine, les électeurs centristes trancheront s’ils estiment que ce rassemblement a un sens autre qu’électoraliste et qu’il n’est pas dicté uniquement par la politique politicienne.

    Si les chefs centristes se fichent d’eux, ils risquent de le payer au prix fort…

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Faut-il un Centre-pivot?

    Pour certains, les centristes ne sont que des opportunistes qui penchent à droite et à gauche allant dans le sens du vent du succès comme des girouettes politiques, plus intéressés par les postes que par les idées.

    Mais il y a une autre version de cette balance droite-gauche que vient de nous rappeler Nick Clegg, le leader des libéraux-démocrates britanniques.

    Evoquant les prochaines législatives de 2015, celui-ci a dit, sans ambages, que son parti centriste était prêt à travailler avec les Travaillistes si ceux-ci remportaient les élections ou… de continuer à travailler avec les Conservateurs au cas où ces derniers seraient les vainqueurs du scrutin.

    Pour justifier ce positionnement, il a déclaré que l’important pour les libéraux-démocrates était d’avoir une vraie capacité d’infléchissement des politiques des deux grands partis en les teintant fortement d’une coloration centriste.

    Ainsi, il estime plus important de se trouver au gouvernement en agissant plutôt que dans l’opposition en critiquant, sachant, a-t-il ajouté, que les «lib-dems» n’étaient évidemment pas majoritaires actuellement dans le pays et qu’ils devaient s’adapter à cette réalité.

    On peut extrapoler cette problématique en France, par exemple, où les centristes ne sont pas, non plus, dominants et qu’ils peuvent également jouer un rôle de balance et de modération mais aussi avancer une partie de leur programme en participant à un gouvernement qu’il soit de droite ou de gauche.

    Ce pragmatisme se heurte évidemment à la réalité électorale où, par exemple, en France, le PS et l’UMP n’ont pas forcément besoin des centristes pour gouverner.

    Mais c’est également le cas en Grande Bretagne où soit les Conservateurs, soit les Travaillistes sont souvent majoritaires à eux seuls.

    Et l’on pourrait multiplier les exemples dans les pays dominés par la bipolarisation et où existe néanmoins une ou des formations centristes plus ou moins puissantes.

    Néanmoins, sans même être un apport indispensable pour obtenir une majorité, ce jeu de pivot peut être une bonne chose pour un pays afin d’éviter un gouvernement monolithique très clivé idéologiquement surtout dans un monde où rien n’est totalement blanc ou noir.

    Pour autant, il n’est pas sûr que cela soit une stratégie gagnante auprès des électeurs.

    Nick Clegg a ainsi été beaucoup critiqué par sa base pour avoir fait une alliance avec les Conservateurs alors que celle-ci était, sur bien des points, plus proche des Travaillistes.

    Et la présence dans un gouvernement qui a pris des mesures draconiennes face à la crise, parfois très à droite, a eu comme conséquence des Berezinas électorales pour les Libéraux-démocrates ces dernières années.

    Sauf que, même affaiblis, ceux-ci pourraient être encore des faiseurs de roi en 2015.

    En tout cas, ce Centre-pivot – et non opportuniste – est à considérer comme moyen de «centriser» des politiques bien trop clivées idéologiquement.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Un Front humaniste face aux extrémismes

    Que ce soit les élus, les militants, les sympathisants et les électeurs centristes, tous doivent être le rempart ultime contre les extrémismes.

    C’est pourquoi le noyau du Front humaniste qui doit se constituer face aux extrémismes de droite et de gauche doit être évidemment animé par les centristes.

    Les dernières déclarations de François Fillon sur le choix du candidat le moins sectaire en cas de duel entre le PS et le Front national associé à des sondages assez positifs sur le parti d’extrême-droite et sa leader, Marine Le Pen montrent que la vigilance est de plus en plus de mise.

    D’abord par les leaders des partis centristes qui doivent continuer, à l’instar de Jean-Louis Borloo et d’Hervé Morin à indiquer qu’il ne peut y avoir d’alliance avec le Front national.

    Il faut même qu’ils aillent plus loin en menaçant de rompre leur alliance «naturelle» avec l’UMP si celle-ci décide de faire un bout de chemin avec la formation d’extrême-droite et de ne pas travailler avec tout politique qui aurait des accointances avec le FN.

    L’exclusion du CNI (Centre national des indépendants) de l’UDI est un bon point en ce sens.

    De son côté, François Bayrou doit rappeler qu’aucune alliance à gauche n’est possible, non plus, au cas où le Parti socialiste ferait les yeux doux au Front de gauche, au Parti communiste (et même à certains écologistes) ou, pis encore, au NPA ou à Lutte ouvrière.

    Et ceci vaut évidemment pour des accords locaux lors des municipales et même si les appareils centraux de l’UMP et du PS les condamnent sans pour autant les combattre.

    Ensuite par les militants des partis centristes qui doivent user de tout leur poids afin d’empêcher leurs leaders mais aussi les élus qui sont membres de leurs formations respectives de marquer un intérêt trop évident, non seulement, aux formations des extrêmes mais également à leurs thèses, trouvant ici ou là des convergences qui se transformeront un jour ou l’autre en alliances.

    Sans oublier les sympathisants qui, par leur rôle de diffusion de la pensée centriste, de ses valeurs et de ses principes, doivent mener le combat humaniste où qu’il faille le mener et qui doivent marquer leur désapprobation avec leur bulletin de vote à chaque fois que des centristes s’accoquinent avec les extrêmes.

    Enfin et surtout les électeurs centristes doivent sanctionner tout dérapage des partis centristes avec leurs voix. Mais ils doivent aussi refuser, lors de seconds tours si le candidat centriste est éliminé, de reporter leur voix sur des partis ou des candidats de droite et de gauche qui ont des comportements coupables avec les extrêmes et leurs thèses.

    Le Front humaniste doit être imperméable parce qu’il défend des valeurs et des principes qui ne peuvent se mélanger avec les idéologies d’exclusion, d’intolérance, de violence et liberticides des extrêmes de tous bords dont le but final est de porter un coup fatal à la démocratie républicaine.

    Oui, comme je le dis et le répète, la démocratie et la liberté sont des combats quotidiens.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Borloo-Bayrou, 1-0 mais balle au Centre?

    Dans la bataille pour la prise de contrôle de l’espace au centre, force est de reconnaître que Jean-Louis Borloo vient de gagner la première bataille.

    Plus, il est bien parti pour remporter la victoire finale.

    Si un doute subsistait quant au vainqueur de la première manche, Il suffirait d’écouter les propos confus et contradictoires de François Bayrou pour s’en convaincre.

    Pour lui, sur bien des points, Il s’agit d’un reniement complet de tout ce qu’il a dit et espéré depuis un an.

    Ainsi sa critique de François Hollande semble bien exagérée à ce qu’il pouvait en dire de bien il y a peu comme s’il devait donner des gages à ses «anciens nouveaux» amis de l’UDI et parfois à la manière d’un amoureux éconduit.

    A l’opposé, il est désormais capable d’expliquer qu’il est d’accord à 95% avec Jean-Louis Borloo et qu’entre autres les accords municipaux qui lient le Mouvement démocrate avec le Parti socialiste dans de nombreuses villes et pas des moindres ne sont rien d’autre que des exceptions alors qu’il en faisait encore hier l’emblème de son indépendance avec ceux passés avec l’UMP.

    Et ce même s’il continue, timidement, à affirmer que le Centre se trouve au centre et pas à droite, il s’agit objectivement beaucoup plus d’un ralliement au positionnement de centre-droit de l’UDI que le contraire.

    On voit bien ici dans quelle urgence il se trouve pour ne pas disparaître de la scène politique.

    Sera-ce suffisant et est-il capable de reprendre la main face à un Jean-Louis Borloo qui vient de marquer un premier point qui risque d’être décisif.

    Non pas que le président de l’UDI soit dans une meilleure forme politique que celui du Mouvement démocrate.

    Sa formation est à la peine jusqu’à présent, manquant d’unité ainsi que d’identité, incapable de peser dans le débat politique et de séduire les Français.

    Les sondages électoraux donnent les deux partis centristes très proches et, surtout, très proches de rien du tout…

    Seuls les baromètres de popularité donnent des raisons d’espérer avec les bons scores des deux leaders.

    Mais François Bayrou s’est enfermé dans une logique de la solitude et de la marginalisation, tout à son rêve monomaniaque de devenir président de la république pendant que Jean-Louis Borloo, lui, faisait le contraire en s’entourant de tous les autres leaders centristes qui avaient quitté un à un le président du MoDem à cause principalement de son incapacité à partager le pouvoir au-delà d’un petit cercle de fidèles et à s’intéresser à l’avenir du Centre au-delà des présidentielles.

    Rien n’est évidemment totalement perdu pour Bayrou mais la tâche va s’avérer difficile pour lui.

    D’abord, il va lui falloir regagner la confiance de ses «anciens nouveaux» amis qui n’ont pas oublié 2002, 2007 et 2012.

    Ensuite, il va devoir redonner une crédibilité à son parti, en particulier en matière électorale s’il veut peser d’un poids politique suffisant dans les négociations à venir avec ses partenaires.

    Enfin son discours va devoir évoluer en prenant en compte le positionnement de centre-droit de l’UDI et son tropisme qui penche uniquement à droite en direction d’une UMP qui a, depuis toujours, représenté selon lui l’ennemi le plus dangereux, une machine à tuer le Centre.

    Jean-Louis Borloo, lui, est dans une situation bien plus confortable car il n’a absolument rien renié de son entreprise de parti centriste adossé au parti de droite.

    Plus, sa stratégie semble la bonne puisqu’il a obligé Bayrou à se rapprocher de lui sans aucune contrepartie pour l’instant.

    Cela le met dans une position de force afin de revendiquer la place de chef de la galaxie centriste alors même qu’il ne se définit pas comme centriste!

    Tout ceci, bien sûr, au cas où les rapprochements Borloo-Bayrou et MoDem-UDI se font dans le dur et non pour la galerie et les élections de 2014.

    Si l’on est réellement dans une logique d’une (ré)union alors Borloo mène bien par 1-0.

    Mais est-ce vraiment balle au Centre?!

    Alexandre Vatimbella

     

     

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