Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mouvement démocrate - Page 5

  • Le tournant libéral de la Gauche nécessite celui de la Droite

    Qu’il le reconnaisse ou non, le nouveau gouvernement de Manuel Valls est de tendance social-libérale avec son objectif politique déclaré d’une société équilibrée et non l’établissement du socialisme en France.

    En cela, il se rapproche nettement du libéralisme social que portent le Centre et le Centrisme pour construire une société du juste équilibre.

    Reste évidemment à ce que cette «révolution» qui s’ébauche aille jusqu’au bout de sa logique et, surtout, s’ancre profondément dans le parti dominant de la Gauche, le Parti socialiste, sachant déjà qu’une majorité d’électeurs de celui-ci le demande peu ou prou et que cela ne soit pas seulement une parenthèse comme beaucoup de responsables socialistes l’espèrent encore.

    Mais si cette mue libérale est nécessaire au PS – et au pays –, cela nécessite aussi que le principal parti de droite, l’UMP, fasse la sienne et jette aux orties tous ses conservatismes et ses tendances réactionnaires (au même titre que ceux que les rénovateurs actuels du PS tentent d’éliminer de leur côté).

    N’oublions pas que le libéralisme est avant tout une vision politique de la société et que celle-ci est la base de toute démocratie républicaine représentative et participative.

    A ce titre, tous les partis politiques qui se disent démocratiques et républicains devraient se déclarer libéraux, ce qui ne tombe pas sous le sens quand on regarde leurs prises de position et leurs programmes.

    Ensuite, il y a ce fameux libéralisme économique qui est combattu par une partie de la droite (notamment au sein de l’UMP) et une partie de la gauche (notamment au sein du PS) mais aussi par certains centristes (notamment au sein du Mouvement démocrate).

    Pour le vouer aux gémonies, les adversaires du libéralisme économique ont assimilé ce dernier à l’ultralibéralisme et au néolibéralisme qui se sont développés à la fin des années 1970 avec une Margaret Thatcher et un Ronald Reagan qui, en gouvernant respectivement le Royaume Uni et les Etats-Unis, reprirent les thèses les plus extrêmes de certains économistes dont, bien sûr, Friedrich Hayek ou Milton Friedman en porte-étendards, pour porter cette fameuse révolution «néolibérale» dont le but ultime était aussi utopique que le dépérissement de l’Etat dans un monde communiste, c’est-à-dire une société sans puissance publique et totalement autorégulée par les lois du marché.

    De même, pour provoquer la peur et l’angoisse, ces mêmes adversaires l’ont assimilé aux pires dysfonctionnements de la globalisation (mondialisation économique).

    Mais le libéralisme économique n’est pas et ne sera jamais l’ultralibéralisme mondialisé. Etablir un tel rapprochement revient à présenter la Gauche que par les thèses d’extrême-gauche et la Droite que par celles de l’extrême-droite.

    D’autant que le libéralisme économique (tout comme politique) est lui-même divers, allant de doctrines très «laisser-faire» avec Jean-Baptiste Say, en passant par celles prônant l’organisation indispensable d’une vraie concurrence avec Adam Smith ou celles demandant une nécessaire régulation avec John Manyard Keynes (qui n’a jamais fait partie des étatistes même s’il a été instrumentalisé par eux), jusqu’à celles souhaitant  une dose importante de social avec John Stuart Mill.

    Le propos n’est pas ici de faire un cours de libéralisme politique et/ou économique mais de dire que nos démocraties républicaines existent de par le libéralisme.

    Sans libéralisme, pas de liberté politique et pas de richesse économique sachant que la liberté d’entreprendre, consubstantielle au libéralisme économique, n’est peut-être pas parfaite mais qu’elle est le meilleur système conçu jusqu’à présent pour créer de la richesse donc du bien-être et du travail ainsi qu’in fine de la redistribution.

    Et c’est à partir d’un libéralisme politique et d’un libéralisme économique équilibrés que l’on peut créer une société du juste équilibre que défend le Centrisme.

    Pour en revenir à cette droite aux conservatismes archaïques qui reprend nombre de thèmes de l’extrême-droite de peur d’être trop moderne, elle est tout aussi ankylosée que l’est la Gauche aux conservatismes archaïques qui reprenaient jusqu’à présent nombre de thèmes de l’extrême-gauche.

    La Droite doit donc se débarrasser de ses anciens oripeaux qui bloquent sa mue et l’empêchent – malgré un discours plus libéral que celui de la Gauche mais peu suivi d’actes lors de ses passages au pouvoir – de se battre réellement pour l’établissement d’une société de progrès en étant du côté de la réforme et de l’innovation, de la liberté et de la solidarité, sans oublier la tolérance dont elle a semblé assez éloignée ces dernières années.

    Non pas pour devenir la Gauche, ni même le Centre mais une Droite moderne utile au pays.

    Tout simplement pour que Droite, Gauche et Centre soutiennent ce fameux consensus incontournable à la démocratie républicaine afin que le lien social se ressource mais dans la prise en compte de la réalité d’aujourd’hui et non dans le fantasme d’un passé qui n’a jamais vraiment existé.

    Et cela afin de permettre, in fine, l’indispensable modernisation et rénovation de la France.

    Car c’est avec une Droite, une Gauche et un Centre qui auront enfin compris les défis du XXI° siècle que l’on construira un pays qui veut gagner.

    Sinon, nous continuerons à perdre du terrain que ce soit en Europe et dans le monde.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Les centristes et la tentation Valls, bis repetita

    Peut-on défendre une politique et refuser de faire alliance avec ceux qui sont comme vous et qui, en plus, dirigent le pays?

    Telle est en gros la question qui s’est (re)posée aux centristes à propos des (nouvelles) orientations du (nouveau) gouvernement de Manuel Valls et d’en faire partie.

    Les médias ont parlé de contacts entre les personnalités centristes (de Bayrou à Lagarde en passant par Jégo) et le premier ministre qui aurait souhaité débaucher quelques uns d’entre eux.

    Mais cela ne s’est pas fait.

    Pourquoi alors que les orientations politiques de Valls sont de plus en plus centro-compatibles?

    Il y a des raisons bassement politiciennes mais aussi des raisons politiques.

    En ce qui concerne la politique, il ne faut pas oublier que François Hollande a fermé la porte au Mouvement démocrate et à François Bayrou après son élection à l’Elysée.

    Ce n’est sans doute pas par conviction que le président de la république a agi de la sorte mais par une impossibilité de mettre en place une politique social-démocrate rejetée par une frange importante du Parti socialiste tout en faisant entrer des centristes dans son gouvernement avec une alliance en bonne et due forme.

    La pilule aurait sans doute était trop grosse à avaler pour les socialistes étatistes.

    Ce rendez-vous manqué a pesé évidemment dans les relations avec le Mouvement démocrate qui s’est droitisé avec le départ de l’aile gauche de la formation et le rapprochement de François Bayrou avec l’UDI puis avec la frange modérée de l’UMP, sans parler de son soutien à Alain Juppé.

    En ce qui concerne l’UDI, les bases de la politique de François Hollande en 2012 n’étaient pas, selon ses responsables, assez libérales.

    Ce que l’on peut comprendre de part du chef de l’Etat qui ne pouvait pas, dès après l’élection, faire un virage à 180 degrés même s’il savait que la situation économique et sociale du pays le justifiait.

    Dès los, la porte centriste se refermait et était verrouillée des deux côtés.

    L’arrivée de Valls à Matignon a évidemment changé la donne avec une politique social-libérale assumée et hautement compatible avec le libéralisme social du Centre.

    Mais il était difficile, encore une fois, à Valls de faire accepter ce nouveau rapprochement vers les thèses centristes aux troupes socialistes tout en ouvrant la porte aux centristes.

    Le nouvel infléchissement actuel n’a donc pas fait bouger les lignes.

    Là, on entre dans les raisons politiciennes.

    Il est évident que Manuel Valls aurait bien aimé épingler un ou deux centristes à son tableau de chasse pour démontrer que sa politique était rassembleuse et se donner un peu d’air.

    Mais, en face, il était tout aussi évident que les mauvais résultats de l’économie française et les chiffres catastrophiques de la popularité de l’exécutif avec en ligne de mire les prochaines élections (peut-être même des élections législatives anticipées ce que pensent désormais tous les leaders de l’opposition) n’incitaient pas ceux qui auraient eu envie de se confronter aux réalités et aux responsabilités de franchir le Rubicon.

    Faut-il s’en désoler?

    Oui et non.

    Oui parce que les centristes doivent être responsables et ne peuvent pas refuser de mettre en place des mesures politiques qu’ils demandent depuis longtemps au seul motif que cela ne rapportera pas grand chose en terme électoral puisque celles-ci sont très impopulaires même si elles sont nécessaires.

    Non parce que ces mêmes centristes ne peuvent être ceux que l’on appelle en désespoir de cause et qui se retrouveraient dans un gouvernement et une majorité proche de l’implosion du fait de la fronde de l’aile gauche du Parti socialiste, cette dernière ne garantissant absolument pas que les mesures nécessaires et impopulaires puissent être prises, in fine.

    Tout cela est malgré tout désespérant pour la politique, celle qui doit s’occuper des affaires de la cité au mieux et en dehors de tout calcul politicien, notamment lorsque le pays connait de graves problèmes qui résultent d’un refus d’adaptation au réel depuis des décennies de toute la communauté nationale et avec la large démission du politique.

    Car, à ce moment-là, des alliances (et non une union nationale) de ceux qui partagent la même vision et veulent utiliser les mêmes outils pour remettre sur pied le pays seraient l’honneur de la politique.

    Celles-ci concerneraient cette aire centrale où se trouvent l’aile modérée de l’UMP, les centristes de l’UDI et du Mouvement démocrate ainsi que l’aile modérée du Parti socialiste.

    Face à elle se trouverait la gauche étatiste, la droite conservatrice et les extrêmes de droite et de gauche.

    Cette recomposition de l’espace politique n’aura sans doute pas lieu demain à moins que l’extrême-droite poujadiste et démagogique fasse courir à la France le risque de l’effondrement par son arrivée au pouvoir.

    Rien n’est simple et facile actuellement doivent se dire tous ceux qui font de la politique. Mais n’est-ce pas à ce moment-là que l’on voit la vraie valeur de ceux qui sollicitent nos suffrages pour nous gouverner?

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Le Centre et la question Bayrou

    Ses récentes déclarations et son nouveau positionnement politique posent, à tous les centristes et pas seulement à ses sympathisants, la question Bayrou.

    Outre son obsession d’occuper l’Elysée, il y avait, chez François Bayrou, ces dernières années, une certaine fidélité à des idées nées d’une volonté de faire du Centre un espace politique indépendant, volonté qui était à porter à son crédit.

    Bien entendu, on n’oublie pas que, lors de sa candidature à l’élection présidentielle de 2007, il avait prétendu que le mot «centre» ne faisait pas partie de son vocabulaire, ni qu’il se soit ouvert à des militants de son parti sur sa recherche d’une nouvelle appellation pour situer politiquement plus exactement, selon ses dires, le Mouvement démocrate qu’il venait de créer.

    L’espace centriste était devenu trop petit pour ses ambitions mais les résultats souvent catastrophiques du Mouvement démocrate lors des diverses élections entre 2007 et 2012 montrèrent plutôt le contraire.

    Faute de trouver ce nouvel espace, il avait ensuite réinvesti, à la veille des dernières présidentielles, celui du Centre, se déclarant centro-centriste, toujours adepte du fameux ni-ni, ni gauche, ni droite, qu’il avait mis en place en créant le MoDem, prônant un rassemblement large sur lequel il pourrait s’appuyer en cas de victoire personnelle.

    En adoptant cette posture dès 2007, il s’était enfermé dans un isolement total ayant confondu indépendance et solitude, ne voulant pas entendre parler d’alliances mais de ralliements alors même que son parti ne dépassait que rarement les 10% des voix aux diverses élections.

    Sa campagne poussive de 2012 avait, à nouveau, connu quelques déraillements idéologiques où on l’avait vu, afin de faire décoller ses scores dans les sondages, tresser des lauriers à répétition au Général de Gaulle, parler de nationalisme et de protectionnisme économiques en perdant de vue les fondamentaux même du Centrisme comme le libéralisme, se présenter comme un rempart face une mondialisation soi-disant mortifère pour l’identité française ainsi que prôner une union nationale aux contours changeants et à géométrie variable, vantant un unanimisme introuvable.

    Sa troisième défaite présidentielle avec un score divisé par deux par rapport à 2007, la perte de son siège de député, l’hémorragie de militants et d’élus au sein du Mouvement démocrate, sa voix de plus en plus inaudible ont amené François Bayrou à tout faire pour retrouver une existence politique.

    Malheureusement, cela s’est fait en enterrant à nouveau son positionnement centriste.

    Après avoir lâché en route nombre de ses anciens lieutenants du MoDem en tournant le dos à l’alliance à gauche que son vote pour François Hollande (ou, plutôt, contre Nicolas Sarkozy) laissait augurer selon certains d’entre eux, il s’est d’abord rapproché de l’UDI de Jean-Louis Borloo en créant cette «organisation coopérative», sorte d’OPNI (Objet politique non-identifié), afin de retrouver de la crédibilité et de se faire élire maire de Pau (grâce aux voix de l’UMP!) et, dans la foulée, assurer à sa fidèle d’entre les fidèles, Marielle de Sarnez, sa réélection au Parlement européen, tout cela sur le dos de l’UDI qui demeure encore groggy d’avoir servi de marchepied au retour politique de son ancien plus grand contempteur et à sa nouvelle préemption de l’espace centriste.

    Depuis, ses déclarations montrent que l’homme a retrouvé l’ambition nationale (alors qu’il avait lui-même expliqué qu’il ne sortirait plus de sa province béarnaise s’il était élu premier édile de Pau) et qu’il chasse désormais sur les terres d’une alliance avec Alain Juppé et François Fillon tout en critiquant sans ménagement François Hollande alors qu’il se targuait il y a peu d’entretenir une relation forte et enrichissante ainsi que de partager nombre de ses points de vue avec l’actuel président de la république.

    Ses récentes apparitions et déclarations dans les médias confirment qu’il n’a pas passé la main et qu’il ne souhaite absolument pas le faire, d’autant que le retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo a été une divine surprise, le laissant seul dans l’espace centriste en tant que personnalité connue de l’ensemble des Français.

    Mais si grâce à François Bayrou les médias parlent du Centre et des centristes, il est aussi celui qui phagocyte le même Centre et qui marginalise les centristes à son profit et ses ambitions.

    Or, aujourd’hui, la question Bayrou est de savoir s’il sert ou dessert le Centre et le Centrisme.

    S’il conserve depuis des années une bonne opinion chez les Français, il a toujours été vu, dans les sondages, comme un homme qui ne possédait pas la stature d’un président de la république et qui n’avait pas les moyens politiques de son ambition personnelle.

    En outre, il a réussi maintes fois à brouiller le message centriste avec, au fil des ans, ses multiples rapprochements et éloignements qui ont commencé avec Valéry Giscard d’Estaing puis avec Jacques Chirac et jusqu’à François Hollande, en passant par Daniel Cohn-Bendit ou Ségolène Royal, sans parler de Nicolas Sarkozy en qui il voyait le dévoiement personnifié du politique pour affirmer désormais qu’il pourrait s’allier avec lui si l’homme changeait.

    En agissant ainsi au grès des circonstances, que ce soit au niveau des grandes lignes de sa vision politique que de ces accointances personnelles, il a maintenu le Centre dans cette sorte de mouvance indéfinie où l’on peut brûler le soir ce que l’on a défendu le matin même.

    Si l’on regarde son évolution depuis 2012, on s’aperçoit qu’il est passé sans difficulté de la proximité avec la Gauche (Hollande) à celle avec la Droite (Juppé & Fillon), toujours avec ce fameux discours de «lanceur d’alerte» dont il s’est attribué indûment la seule paternité et qui est de prédire le pire tout en n’ayant pas grand-chose à proposer à la place, faisant de lui une sorte d’éternel opposant au pouvoir en place quel qu’il soit.

    Comment, par exemple, peut-il prétendre que François Hollande n’a aucune ligne directrice, aucune politique cohérente, qu’il ne sait pas où il va et avoir appelé à voter pour lui il y a seulement deux ans?...

    C’est d’autant plus dommage que François Bayrou a été parfois sur la bonne ligne centriste et, comme nous l’avons dit, qu’il faut louer sa bataille pour l’indépendance du Centre, même si celle-ci avait des arrière-pensées pour son destin personnel.

    Reste que la question Bayrou est aussi et peut-être surtout celle du remplacement des élites politiques.

    Elle se pose tant à gauche qu’à droite ou au centre.

    Mais alors que l’on voit poindre quelques nouvelles têtes tant à gauche qu’à droite, il n’y en a quasiment aucune au centre.

    Car si François Bayrou a pu demeurer aussi longtemps en haut de l’affiche centriste, il le doit autant à ses talents politiques qu’au désert qui l’environne.

    Non pas qu’il n’y ait pas de personnalités de qualité au centre de l’échiquier politique, loin de là.

    Mais elles ne parviennent pas à se faire un nom et une notoriété comme ce fut le cas des Jean Lecanuet, des Jean-Jacques Servan-Schreiber, des Raymond Barre ou des Simone Veil qui parvinrent en leur temps à prendre le relais de leurs aînés.

    Dès lors, la question Bayrou est aussi celle de tous les autres leaders du Centre d’aujourd’hui.

    Et elle est cruciale.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Avant ceux de l’opposition, il faut des états généraux du Centre

    Yves Jégo, président par intérim de l’UDI et désormais candidat à la succession de Jean-Louis Borloo, propose que l’opposition fasse ses états généraux après les élections des présidents de l’UDI et de l’UMP à l’automne prochain.

    Mais avant tout, avant cette confrontation nécessaire et même et surtout avant l’élection d’un nouveau président de l’UDI, il est indispensable de tenir des états généraux du Centre.

    Car sur quoi sont d’accord les leaders du Centre et leurs différentes chapelles?

    Le vote sur le pacte de responsabilité présenté par Manuel Valls où certains centristes votèrent pour, d’autres contre pendant que la majorité s’abstenaient démontre, au-delà d’une soi-disant indépendance, des divergences parfois profondes sur les idées et sur le positionnement face au paysage politique actuel.

    Où en est par ailleurs la «clarification» entre l’UDI et le MoDem demandée instamment par Jean-Christophe Lagarde avant les élections européennes?

    Comment concilier l’opposition «constructive» d’un Jégo avec l’opposition radicale d’un François Sauvadet ou l’opposition sans concession d’un Jean-Christophe Fromantin?

    Au-delà de tout «Hollande bashing» dans lequel il excelle désormais, où se trouve politiquement François Bayrou et sera-t-il toujours dans la configuration de l’alliance «naturelle» avec l’UMP si Nicolas Sarkozy en redevient le chef?

    Quel est le projet de l’Alternative à part éviter le bouillon lors d’élections?

    De même, les différentes personnalités peuvent-elles réellement travailler ensemble?

    Là aussi il y a du boulot avec les querelles entre Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde, les bouderies de François Sauvadet et son opposition agressive face au retour de François Bayrou avec qui Jean-Christophe Fromantin a plusieurs fois déclaré qu’il ne voulait pas travailler pendant qu’Yves Jégo ne manque pas une occasion de tresser des couronnes au président du Mouvement démocrate, les inimitiés entre Laurent Hénart et Rama Yade et entre celle-ci et pratiquement tous les leaders centristes.

    Sans oublier les relations difficiles avec les centristes encore à l’UMP qui seraient pourtant bien inspirés de revenir dans une maison commune refondée au lieu de remettre constamment leur sort entre les mains de la Droite.

    Encore faut-il que cette maison existe et soit solide.

    Oui, il y a ces interrogations et de nombreuses autres encore et tout aussi essentielles que doivent résoudre les centristes avant d’espérer pouvoir obtenir la confiance des Français pour gouverner.

    Car, demeurer dans le flou le plus longtemps possible nous renvoie à cet espace centriste opportuniste qui déteste tant se dévoiler pour être un lieu attrape-tout ce qui lui a évité sans doute plusieurs fois de disparaître mais qui l’a surtout empêché d’être crédible aux yeux d’une majorité d’électeurs.

    Dès lors, ces états généraux du Centre ne sont vraiment pas une futilité, bien au contraire.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • UDI: qui pour remplacer Jean-Louis Borloo?

    A part Jean-Christophe Fromantin, le député-maire de Neuilly-sur-Seine, aucun autre membre de l’UDI ne s’est encore déclaré officiellement candidat pour le poste de président de la confédération laissé vacant depuis le départ de Jean-Louis Borloo.

    Mais, en regard du rapport des forces à l’intérieur du parti de centre-droit et sauf surprise de dernière minute (comme le retour de Borloo ou l’adhésion d’un poids lourd venu de l’UMP), on peut dresser une liste probable des principaux candidats qui devraient s’affronter avant la fin de l’année afin de devenir, sinon le leader du Centre, au moins une des deux têtes du cerbère de la maison centriste avec François Bayrou qui, lui, est toujours là alors qu’un des buts de l’UDI étaient justement de s’en débarrasser...

    On trouve dans les premiers couteaux, outre monsieur Fromantin, Jean-Christophe Lagarde, Hervé Morin, Yves Jégo et, dans les seconds couteaux, François Sauvadet, Jean Arthuis, Rama Yade, Laurent Hénart ou François Zochetto.

    Et il n’est pas exclut, comme on l’a évoqué ci-dessus, qu’en dernier recours, Jean-Louis Borloo, renaissant de ses cendres, tel le Phoenix soit également candidat à sa propre succession, lui dont la santé s’améliore rapidement et qui suit ce qui se passe à l’UDI avec beaucoup d’intérêt et… d’interventionnisme.

    Voyons les atouts et les faiblesses des candidats que l’on vient de citer.

    - Jean-Christophe Formantin: Puisqu’il est le premier à s’être déclaré, commençons par lui.

    Ses atouts – Le député-maire de Neuilly-sur-Seine est un fonceur à qui tout réussit depuis qu’il s’est lancé en politique.

    Président d’un parti qu’il a fondé et formation membre de la confédération, Territoires en mouvement, il a, à son palmarès d’avoir réussi à prendre la suite de Nicolas Sarkozy dans son fief de Neuilly alors même qu’il n’était pas le successeur désigné et adoubé, loin de là, faisant prendre littéralement un bouillon à l’UMP dans la ville cossue de la banlieue parisienne.

    Ce fait d’armes lui a donné une réelle stature.

    Mais il est aussi un homme de projets et de propositions, ce qui n’est pas si courant ces derniers temps dans les rangs centristes…

    Son dynamisme est également à mettre à son crédit.

    Ses handicaps – Le maire de Neuilly-sur-Seine est en revanche un marginal à l’intérieur de l’UDI. Il représente l’aile droite de la formation, n’ayant pas la fibre vraiment centriste mais plutôt celle d’un représentant d’une droite libérale modérée située au centre de l’échiquier politique.

    De même, il n’a pas beaucoup de troupes et est très individualiste, ce qui lui a permis de s’imposer à Neuilly sur le mode commando mais ce qui est plutôt une faiblesse pour prendre une organisation de militants.

    Depuis qu’il s’est déclaré, il a reçu quelques soutiens mais pas des grands leaders du parti.

    Enfin, paradoxe de son fort libéralisme en matière économique, il est assez conservateur sur les mœurs (il est ainsi en pointe depuis le début dans le combat contre le mariage pour tous ayant même été un des orateurs vedettes lors de la grande manifestation qui se termina au Champs de mars), ce qui pourrait rebuter une partie de l’UDI.

    - Jean-Christophe Lagarde: C’est aux yeux de beaucoup, le favori.

    Ses atouts – Le député-maire de Drancy, en Seine-Saint-Denis, dans l’ex-banlieue rouge communiste, a montré qu’il savait prendre d’’assaut un territoire pour en faire un fief solide et incontesté, un peu à la manière de Fromantin, mais avant lui.

    Son positionnement, qui est certainement un de ceux qui est le plus au centre de l’UDI, le désigne naturellement pour prendre en main une confédération qui est majoritairement constitué de partis centristes et dont le fait que Jean-Louis Borloo en a été le président est plutôt un anachronisme idéologique.

    Rappelons qu’il est co-secrétaire général de l’UDI (avec Laurent Hénart du Parti radical), ce qui fait de lui, théoriquement, le numéro deux du parti.

    Il est apprécié par beaucoup et il fut même un temps où l’Alliance centriste de Jean Arthuis espérait en faire son président (lui a préféré créer la FED, Force européenne démocrate).

    Ses handicaps – Eternel espoir du Centre, Jean-Christophe Lagarde ne parvient pas à dépasser, pour l’instant, ce stade alors qu’il a maintenant 46 ans.

    Il a espéré être ministre de Nicolas Sarkozy mais celui-ci lui a préféré des hommes comme Morin, Sauvadet et Leroy, ce qui l’a beaucoup affecté.

    Ses sorties médiatiques sont souvent ternes et sans souffle et on s’interroge souvent sur son positionnement politique, parfois plus à droite que l’UMP dans certaines de ses diatribes sécuritaires et de ses attaques politiques, parfois très proche du social-libéralisme d’un Manuel Valls, notamment en matière de mœurs (il a voté la loi sur le mariage pour tous).

    Enfin, il est déteste Hervé Morin autant que celui-ci le déteste, ce qui devrait l’empêcher, dans un premier temps, d’avoir le soutien du Nouveau centre alors qu’il devra absolument l’obtenir pour être élu.

    - Hervé Morin: le député de l’Eure est aussi le président de la principale composante de l’UDI, le Nouveau centre, qu’il a créé en 2007 en quittant l’UDF et François Bayrou, avant que celui-ci ne crée dans la foulée le Mouvement démocrate, et avec deux principaux comparses, Jean-Christophe Lagarde et François Sauvadet.

    Ses atouts – L’atout principal d’Hervé Morin est d’être le président de la principale composante de l’UDI, le Nouveau centre (il est également président du Conseil national de l’UDI, le «parlement» du parti mais ce qui est une fonction essentiellement honorifique).

    Malgré le départ fracassant d’une partie de ses troupes derrière Jean-Christophe Lagarde, François Sauvadet et Maurice Leroy, il a réussi à éviter l’implosion finale.

    Bien sûr, afin de garder ses partisans, il a dû, la mort dans l’âme, rejoindre l’UDI alors qu’il a des relations conflictuelles avec tous ses autres leaders, au premier chef avec Jean-Louis Borloo et Jean-Christophe Lagarde mais aussi avec François Sauvadet et Maurice Leroy ainsi qu’avec les dirigeants du Parti radical.

    Ses handicaps – Hervé Morin ne représente rien sur l’échiquier politique, lui qui était crédité de moins de 1% des intentions de vote dans les sondages lors de la dernière présidentielle et, surtout, qui n’a même pas été capable de pouvoir se présenter, n’ayant pas pu récolter les 500 parrainages d’élus nécessaires ce qu’un candidat fantaisiste comme Jacques Cheminade a réussi à faire!

    Autant dire qu’au-delà des nombreuses hostilités à l’intérieur de l’UDI, son élection à la tête de la confédération n’aurait aucun intérêt en termes politiques pour cette dernière.

    Et l’on ne peut concevoir, aujourd’hui, un ralliement des Lagarde, Sauvadet, Leroy, Fromantin, Yade et Hénart derrière son nom.

    D’autant qu’il joue la carte du rapprochement avec François Bayrou, ayant été un des plus fervents défenseurs de la création de l’Alternative.

    Ce rabibochage avec celui qui fut son chef pendant des années à l’UDF et qui lui préféra toujours Marielle de Sarnez comme lieutenant, n’est que de façade, les deux hommes n’ayant pas grand respect l’un pour l’autre.

    Mais il permet à Hervé Morin de s’appuyer sur Bayrou contre ses ennemis de l’intérieur…

    De même, il est fort possible que ses troupes, une nouvelle fois, l’obligent à accepter de s’effacer derrière un autre leader.

    Prendra-t-il le risque d’une nouvelle humiliation?

    Reste qu’il joue encore une fois sa crédibilité politique même s’il ne devrait pas disparaître de la scène publique en cas d’échec.

    - Yves Jégo: Président par intérim et par hasard, il rêve de demeurer à la tête de l’UDI, coûte que coûte, ayant même proposé à Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin, un triumvirat avec présidence tournante, ce que les deux sollicités ont décliné poliment…

    Ses atouts – On est encore étonné de trouver Yves Jégo à l’UDI.

    L’homme avait fait allégeance à Nicolas Sarkozy et, il fut une époque, défendait bec et ongle toutes les idées de son mentor jusqu’à la caricature.

    Mais il fut très mal récompensé puisque, selon ses termes, «viré comme un malpropre» du gouvernement Fillon.

    Lui qui se qualifiait de «sarkozyste avant tout», entra donc en résistance et rejoignit Borloo puis l’UDI.

    C’est un libéral avec peu de fibres centristes mais il s’est totalement mis dans la peau du président après le retrait de Jean-Louis Borloo et force est de reconnaître qu’il ne s’en est pas trop mal sorti.

    En pointe à l’UDI dans la recherche d’un consensus avec le gouvernement de Manuel Valls (même s’il a multiplié les déclarations contradictoires), il est également un de ceux qui mènent une guerre sans merci au Front national au nom des valeurs libérales, ce qui est à porter à son crédit.

    Ses handicaps – Il n’a aucune troupe et aucun leader de l’UDI ne songe un instant à lui en apporter par son soutien.

    Même s’il pourrait être élu pour éviter l’implosion de la formation de centre-droit en étant le candidat le moins clivant, son élection serait certainement un très mauvais signal, car il ne possède pas la surface politique nécessaire pour lui donner la dynamique indispensable dont elle a besoin dans les deux années qui viennent.

    En outre, son parcours politiques méandreux est un moins certain.

    - Rama Yade: Finissons avec la chouchou des journalistes qui n’est pas une favorite loin de là mais qui a une certaine aura auprès du grand public.

    Elle se lancera peut-être dans la course si elle n’est pas élue président du Parti radical ou, justement, si elle est élue à ce poste!

    Car, ce qu’elle veut désormais, c’est exister politiquement à tout prix.

    Ses atouts – D’une grande faiblesse dans le débat des idées jusqu’à présent, son atout majeur est d’être une icône médiatique et, de ce fait, d’avoir une surface en la matière importante, voire démesurée face à son réel poids politique.

    Et aujourd’hui, il faut bien le dire, il n’y a pas de personnalités médiatiques à l’UDI à part elle et Jean-Louis Borloo.

    C’est donc sa chance.

    Ses handicaps: L’ancienne ministre et égérie de Nicolas Sarkozy n’est absolument pas une centriste, ni même de centre-droit ou de droite modérée.

    Si elle se retrouve à l’UDI, c’est parce qu’elle y a suivi Jean-Louis Borloo et pour tenter d’avoir des mandats électifs, ce qu’elle n’ pu obtenir à l’UMP.

    Elle ne dispose, par ailleurs, d’aucun soutien des leaders de l’UDI, notamment des centristes qu’elle ne porte pas dans son cœur.

    Et puis, son combat face à Laurent Hénart pour la présidence du Parti radical pourrait laisser quelques séquelles et ne pas lui permettre d’avoir un parti uni derrière elle pour la compétition de l’UDI.

    Ce panorama est évidemment sommaire et laisse quelques prétendants de côté.

    Pour autant, si l’on devait désigner un favori, nous l’avons dit, ce serait Jean-Christophe Lagarde.

    Il est, en effet, le plus «compatible» avec les différents courants de l’UDI.

    Néanmoins, il est loin de s’imposer naturellement et d’être le choix évident.

    D’autant qu’il est le plus centriste et que l’histoire nous apprend que les centristes ont souvent cherché un chef en dehors de chez eux…

    Face à lui, dans le trio final, on devrait retrouver Hervé Morin et Jean-Christophe Fromantin qui pourrait être la surprise de ce scrutin.

    Enfin, il existe un risque non-négligeable pour la cohésion déjà fragile de l’UDI si les candidats qui arrivent dans les trois ou quatre premières places se retrouvent avec des scores très proches, aucun n’obtenant la légitimité nécessaire pour diriger le parti mais n’ayant l’obligation de s’effacer face aux autres.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Y a-t-il aujourd’hui un candidat centriste pour 2017?

    Bien sûr, nous sommes encore à trois ans de la prochaine élection présidentielle et il peut encore passer beaucoup d’eau sous les ponts.

    Pour autant, en prenant comme référence le fait que les leaders de l’UDI l’aient eux-mêmes constaté récemment, il n’y a pas de présidentiable dans leur parti depuis le retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo.

    Et de noter que l’éclosion d’un quasi-inconnu dans les trois ans qui viennent serait sans doute une première dans la politique française pour un courant de pensée politique majeure.

    Surtout si celui-ci veut avoir une chance de bien figurer, c’est-à-dire de pouvoir monnayer son score du premier tour au second.

    Car il semble aujourd’hui irréaliste de penser qu’un candidat centriste sera présent au second tour sauf circonstances exceptionnelles comme la désagrégation totale de l’UMP ou le naufrage complet du PS qui ferait qu’un centriste soit opposé au représentant du Front national.

    Rien n’indique, en effet, que ce dernier pourrait perdre de son influence dans les trois ans à venir et ne plus se trouver dans les trois grandes forces politiques du moment avec l’UMP et le PS) sauf si François Hollande parvenait à ses fins en redressant le pays et en faisant baisser le chômage dans de grandes proportions…

    Même Barack Obama, aux Etats-Unis, qui a véritablement explosé en 2007, soit un peu plus d’un an et demi avant la présidentielle qu’il remporta brillamment en novembre 2008, avait une certaine notoriété depuis son discours remarqué lors de la convention démocrate de 2004 qui lui avait apporté des soutiens dans son parti.

    Dès lors, en revenant à la France, le seul qui possède aujourd’hui une notoriété de présidentiable au centre est François Bayrou.

    Si l’on veut dresser une liste d’outsiders, on y mettra Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, Jean-Christophe Fromantin et Rama Yade, la dernière étant sans doute la plus connue des cinq et la moins centriste!

    En cherchant vraiment d’autres noms, on pourra citer Yves Jégo, Jean-Marie Cavada, Jean Arthuis, Charles de Courson, mais on ne voit pas comment ils pourraient dépasser un score de 5% et ne faire autre chose que de la figuration.

    Cette relative pauvreté dans les candidats potentiels se double, d’une part, de la grande difficulté qu’aura François Bayrou s’il rempile pour une quatrième candidature d’avoir tout le Centre derrière lui et, d’autre part, de la volonté de certains centristes de, déjà, regarder vers un candidat centro-compatible de l’UMP, au premier rang desquels on trouve Alain Juppé.

    Quand on parle du groupe des cinq outsiders, on se rend également compte que ses membres ne comptent qu’une expérience ministérielle très limitées.

    Seuls deux, Hervé Morin (défense nationale) et Rama Yade (jeunesse et sports), ont occupé des postes dans un gouvernement.

    Evidemment, l’exemple de François Hollande, jamais ministre mais élu président, vient en contrepoint mais il semble que cela reste encore l’exception qui confirme la règle en France.

    De même, pour pouvoir se faire connaître, un candidat a besoin que son parti soit derrière lui, en tout cas, qu’il en obtienne une certaine légitimité.

    La guerre des chefs sourde actuellement mais au grand jour demain à l’intérieur de l’UDI et entre l’UDI et le Mouvement démocrate ne permet pas de dégager une figure consensuelle actuellement au centre.

    Dès lors, certains centristes ont déjà fait leur choix et vont militer pour une candidature unique Droite-Centre comme le fait déjà François Sauvadet qui voit – tout comme François Bayrou – en Alain Juppé l’homme de la situation (François Fillon ferait aussi l’affaire).

    On n’a pas encore parlé de l’éventualité pour les centristes de se ranger derrière un homme venu de la Gauche.

    Ce qui est évidemment de la politique fiction actuellement.

    Pour autant, le social-libéral Manuel Valls possède sans doute des qualités proches de celles d’Alain Juppé pour être un candidat soutenu par le Centre.

    Cependant, il semble impossible que les centristes – qui se voient partager le pouvoir avec l’UMP en 2017 – s’allie avec une gauche si libérale soit-elle mais assurée d’une défaite.

    Pour répondre à la question d’un candidat centriste pour 2017, il faut constater qu’il n’en existe aucun d’incontestable et encore moins aucun de capable de gagner.

    Reste que, pour contredire en partie l’analyse de départ, il reste malgré tout trois ans, ce qui est peu et beaucoup à la fois pour trouver la perle rare.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • L’avenir flou et bancal de l’UDI

    Maintenant que sont passés les deux vrais premiers tests électoraux que l’UDI attendait avec autant d’impatience que de crainte, quel est l’avenir de la confédération de centre-droit, à la fois dans l’Alternative, dans ses relations avec (feue?) l’UMP, dans sa capacité à demeurer unie et à se structurer en vrai parti centralisé, dans son projet politique, dans sa réponse à la montée des extrêmes?

    Beaucoup de questions auxquelles vont devoir répondre les responsables de la formation créée puis quittée par Jean-Louis Borloo et en particulier ceux qui vont se présenter à la présidence du parti dans les mois qui viennent pour le remplacer et prendre la place occupée actuellement par l’«intérimaire» Yves Jégo.

    Si on analyse les résultats des élections municipales et ceux des élections européennes, l’UDI n’a pas de quoi pavoiser.

    Même si elle a réussi à enlever nombre de villes, elle le doit en grande partie à son alliance avec l’UMP dès le premier tour, ce qui ne permet évidemment pas de savoir quel est son poids politique réel lors des municipales.

    Quant à sa présence au Parlement européen, le parti perd quatre députés et le score de l’Alternative (l’«organisation coopérative» avec le Mouvement démocrate) est décevant pour des centristes qui espéraient en secret approcher la barre des 15%, en tout cas, dépasser celle des 12% et qui n’ont pas réussi à atteindre un score à deux chiffres avec seulement 9,90% des suffrages exprimés.

    D’ailleurs, le seul à avoir postulé officiellement à ce jour à la présidence du parti, le député-maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin, estime qu’il est surprenant de dire que «c'est formidable d'avoir fait 9% aux élections européennes alors que nous perdons des sièges».

    Ceux qui estiment dans les médias que tout s’est bien passé lors de la campagne européenne avec le Mouvement démocrate sont démentis par les multiples prises de parole et de position critiques de leaders du parti, comme celle du vice-président François Sauvadet qui n’a même pas voté pour l’Alternative au motif que la tête de liste dans sa région était MoDem ou celle de la vice-présidente Rama Yade (et candidate à la président du Parti radical) qui vient de déclarer qu’elle n’était pas «satisfaite de la tournure qu'a prise l'alliance entre l'UDI et le Modem. C'est l'UDI qui a tendu la main au Modem quand celui-ci était au plus mal et le Modem a exercé une sorte de chantage pour la constitution des listes ce qui fait que l'UDI est passée de sept députés européens à trois».

    Le temps de l’explication avec François Bayrou et ses lieutenants, voulue par le secrétaire général Jean-Christophe Lagarde avant même les européennes, est donc venu afin de savoir si l’Alternative a un quelconque avenir.

    L’échec de cette dernière serait évidemment un coup dur pour l’UDI qui a sauvé la carrière politique de François Bayrou et qui n’a rien obtenu de tangible en retour pour l’instant.

    Néanmoins, si cette organisation coopérative devait demeurer dans le flou programmatique et dans son positionnement politique, ni l’UDI, ni le Mouvement démocrate n’en sortiraient gagnants.

    Rappelons qu’il y a un certain nombre de personnes à l’UDI qui ne veulent pas entendre parler d’une alliance avec François Bayrou qu’ils considèrent toujours comme un «traître» (ou un homme qui a voté pour François Hollande) et qu’il va bien falloir régler ce problème soit par l’abandon de l’alliance avec le MoDem, soit avec le départ de cette frange contestataire qui pourrait trouver refuge dans le prochain parti de droite qui devrait succéder à l’UMP dans les mois qui viennent (ou à une UMP «rénovée»).

    Tout ceci pose la question de l’unité de l’UDI.

    Celle-ci, il faut encore une fois le rappeler, n’est qu’une confédération de partis.

    Jean-Louis Borloo a bien essayé d’aller vers un parti centralisé mais il n’a pas réussi dans cette tâche.

    Actuellement, il semble impossible que des hommes et des femmes comme Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, François Sauvadet, Rama Yade, Jean-Christophe Fromantin et quelques autres se retrouvent dans le même parti et abandonnent leurs ambitions et leurs postes dans leurs formations respectives.

    Pour ne prendre qu’un exemple, Hervé Morin continue à peser politiquement et en particulier à l’intérieur de l’UDI, uniquement parce qu’il est le président du Nouveau centre, la formation qui a le plus de députés de la confédération et non parce qu’il a des fonctions à l’intérieur de la confédération.

    En tant que parti de centre-droit revendiqué et dans une alliance «naturelle» avec la droite affirmée, l’UDI a donc des relations spécifiques avec l’UMP.

    Cette dernière, au-delà de ses graves problèmes actuels, a toujours regardé l’UDI comme une excroissance d’elle-même qu’elle se ferait fort de récupérer le moment venu, soit en l’absorbant, soit en la phagocytant avec cette arme imparable qu’aucun membre de l’UDI ou presque ne peut être élu à une élection sans le concours de l’UMP.

    Bien entendu, les leaders de la formation centriste le savent mais veulent garder le plus d’indépendance possible tout en sachant que tous leurs postes électifs ou presque (pas ceux de députés européens…) viennent de leur alliance électorale avec l’UMP.

    De même, la montée du Front national, marquée par sa victoire aux élections européennes, repose la question de l’unité de la Droite et du Centre par ceux qui estiment que les centristes sont «naturellement» dans le camp de la Droite.

    Mais aussi par des centristes qui veulent faire barrage à l’extrême-droite et qui souhaitent être ceux qui éviteront que l’UMP s’allient avec le Front national ou n’épouse ses thèses pour soi-disant mieux le combattre en lui offrant une alternative (rappelons tout de même que la création de l’UMP, parti de la Droite et du Centre, en 2002 était la réponse à la présence de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de la présidentielle mais que douze ans plus tard le Front national a remporté les élections européennes avec 24,85% des voix…).

    Bien évidemment, tout serait plus facile pour l’UDI si elle faisait 25% des voix et avait deux cents députés.

    C’est le rêve des leaders de la confédération mais ce n’est pas du tout la réalité actuelle.

    Dès lors, en tant que formation «petite» ou «moyenne», tout dépend de la façon de voir le verre à moitié vide ou à moitié rempli (c’est-à-dire de savoir ce que représente 30 députés sur 577 à l’Assemblée nationale), elle doit se positionner face au double-défi de la reconquête du pouvoir (alliance à droite ou à gauche) et barrage à l’extrême-droite (alliance fusionnelle avec l’UMP), le tout en se demandant s’il faut continuer le chemin avec le Mouvement démocrate.

    Et les votes à l’Assemblée nationale lors de la discussion du Pacte de responsabilité présenté par Manuel Valls n’ont pas éclairci les positions avec ceux qui ont voté pour, ceux qui ont voté contre et ceux qui se sont abstenus.

    Tout cela serait sans doute plus simple si l’UDI avait un projet politique au lieu d’avoir un gadget avec ce «contre-gouvernement» mis en place par Jean-Louis Borloo (sur le modèle de celui qu’avait mis en place sans succès François Bayrou au Mouvement démocrate il y a quelques années) et qui n’intéresse personne.

    Car l’UDI ne sera une vraie formation avec un avenir que lorsqu’elle aura un positionnement politique clair et un programme cohérent.

    En tout cas, les mois qui viennent seront importants pour l’avenir de l’UDI qui, comme l’UMP, devra se choisir un nouveau président lors d’un processus qui risque d’être aussi sanglant, à défaut d’être aussi spectaculaire, que celui du parti de droite…

    Alexandre Vatimbella 

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • L’Europe des centristes, c’est l’Europe des personnes

    Le Centrisme en tant que pensée influencée par le personnalisme est pour une Europe fédérale qui réunisse, non pas, des peuples ou des communautés, mais des individus et, in fine, des personnes, des Européens à part entière, dotés de droits et de devoirs européens.

    Cela ne signifie pas que ces personnes doivent abandonner leurs spécificités librement choisies dans les sociétés dans lesquelles elles vivent mais simplement que le but ultime de la construction européenne pour le Centre, c’est bien le citoyen européen, personne libre, égale, solidaire, tolérante, respectueuse et dont on respecte l’individualité (les fameuses «différences»).

    Et c’est seulement cette Europe là qui a des chances d’émerger dans l’avenir et non celle, poussiéreuse, que la plupart des partis dans les vingt-sept pays de l’Union européenne essaient de nous vendre ou de nous en dégoûter, cette Europe, à la fois, bureaucratique et faite de peuples qui, au fur et à mesure que le temps passent, sont de moins en moins enclin à s’unir parce qu’ils ne perçoivent pas ou plus l’importance de cette identité européenne qui, malgré les divisions du vieux continent, à une réalité forte et qui fait que nous avons tous le même avenir commun, que nous soyons unis ou non, d’ailleurs.

    Car, avec cette montée de l’individualisme (qui n’est pas une tare, ce qui n’est pas le cas de celle de l’autonomisation irresponsable de l’individu) dans toutes les sociétés démocratiques, c’est bien à une Europe régénérée, qui parle à chacun, que chacun peut s’approprier et dans lequel il peut retrouver son rêve qu’il faut tendre désormais.

    Il faudrait enfin que les dirigeants comprennent que la grille de lecture sur l’Europe a changé. Que comme tout, le rêve européen a évolué et qu’il faut le réformer pour qu’il devienne le rêve de chaque européen.

    C’est d’ailleurs la seule manière de faire en sorte que chacun d’entre nous se sente réellement concerné par l’Europe.

    En faisant partie d’un peuple distinct des vingt-six autres, le tout chapeauté par une bureaucratie où ne règne ni la transparence, ni le souffle démocratique, il est quasiment impossible pour un citoyen de l’Union européenne de s’identifier à cette construction branlante et si loin d’avoir une âme quelconque, au grand dam des plus pro-européens d’entre nous.

    Bien entendu, tout ne peut pas se régler demain mais le tournant doit être pris au plus vite si l’on veut qu’il y ait encore une chance que l’Union européenne ne devienne pas un cartel de pays qui ne défendra qu’a minima un ensemble européen que quand tous les pays qui le composent seront entièrement d’accord et pour des questions dont le citoyen européen demeurera exclu.

    Certains souhaitent cette évolution qui remettrait en cause la raison même pour laquelle on a fait l’Europe après une guerre mondiale au 50 millions de morts dont les Européens sont entièrement responsables, tout comme ils l’étaient de la précédente qui fit près de 15 millions de morts.

    Evidemment, cette Europe est à construire.

    Dès lors, le 25 mai, la question n’est pas de voter pour la vieille Union européenne mais bien pour celle de demain.

    Voilà qui n’est guère facile puisque l’on continue à nous vendre la vieille.

    Toujours est-il qu’il ne faut pas tourner le dos à tous ceux qui veulent faire avancer la construction européenne.

    Et au premier rang desquels se trouvent les centristes.

    Bien sûr, si l’on lit avec attention les 65 propositions de l’Alternative pour l’Europe (UDI+Mouvement démocrate), on est un peu déçu d’y voir un mélange assez étrange de bonnes intentions, de souhaits incantatoires et de mesures concrètes, une sorte de condensé de le vieille Union européenne dans un programme électoral où le salut passe essentiellement par les Etats-membres ou les fonctionnaires de Bruxelles…

    Celui-ci, en outre, balance constamment entre utopie et réalité, renforcement fédéral et union étatique, laisser-faire et keynésianisme dont on ne comprend pas comment tout cela peut s’articuler harmonieusement.

    En outre, si dans le chapitre consacré à «l’’Europe du contrat social et fiscal» on retrouve les thèmes chers aux centristes, il n’en est pas exactement de même dans le chapitre sur «l’Europe de la croissance et de l’emploi» où est clairement énoncé un volontarisme étatique et une approche keynésienne, le tout dans un patriotisme non seulement européen mais français qui n’est peut-être pas le plus sûr moyen de libérer les énergies entrepreneuriales.

    Il n’est guère surprenant, dès lors, de constater qu’il n’y a pas de vision commune entre les différentes mouvances centristes européennes réunies dans l’Alde (Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe), sachant qu’en plus, une partie de l’Alternative y est adhérente (le Mouvement démocrate) et l’autre (UDI), non…

    Pour autant, le programme de l’Alternative reste européen pour l’essentiel et tous ceux qui veulent s’atteler à la création d’une Europe des personnes peuvent s’y reconnaître en partie et mettre un bulletin de vote pour ses listes dans l’urne le 25 mai.

    Alexandre Vatimbella

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • La difficile campagne européenne des centristes

    Les chiffres sont là, les listes de l’Alternative, regroupant l’UDI et le Mouvement démocrate sont aux alentours de 10% des intentions de vote dans les sondages mais ne parviennent pas à créer une dynamique.

    Et la voix des centristes dans le débat européen, malgré leur mobilisation et leur disponibilité médiatique, ne porte guère.

    Bien sûr, en se présentant comme les plus pro-européens au moment où l’euroscepticisme n’a jamais été aussi fort, les partis centristes prennent un risque de n’être pas compris, de n’être pas entendus, pire, d’être rejetés.

    Néanmoins, expliquer ces faibles intentions de vote aussi peu encourageantes par un refus d’Europe de la part des Français est trop court.

    Même si l’Union européenne est de plus en plus vue comme un problème et non une solution, il n’en reste pas moins vrai que tous les sondages donnent encore une majorité en faveur de l’idée et de la construction européennes auxquelles tente de s’associer et de s’identifier complètement l’Alternative.

    Le scrutin n’a pas encore eu lieu et il se peut qu’il y ait une petite progression des listes centristes par rapport aux sondages actuels avant le 25 mai.

    Pour autant, il semble difficile qu’un score de plus de 15% soit atteignable ce qui, malgré les dires des leaders de l’UDI et du MoDem (qui affirment qu’ils seront satisfaits avec un score à deux chiffres, une absence d’ambition suspecte…), sera une déception, voire une défaite.

    Une des raisons tient certainement à ce que les partis centristes ne parviennent pas à être crédibles sur la scène politique nationale.

    Il y a bien eu les municipales avec de bons résultats mais ceux-ci, sans être quand même exceptionnels, ont une signification nationale limitée et, surtout, les centristes faisaient alors alliance dans la très grande majorité des cas avec d’autres, principalement l’UMP.

    L’élection européenne permet, puisqu’elle se déroule à la proportionnelle, de jauger l’importance de chaque parti et ce malgré l’abstention qui y est forte généralement et qui pourrait encore battre des records cette année.

    De même, si elle peut être un défouloir puisqu’«elle ne porte pas à conséquence», comme on dit, au vu des pouvoirs limités du Parlement européen, elle est une photographie pas aussi infidèle que cela du paysage politique à un moment donné.

    Ainsi, cette année, elle risque de consacrer la montée de l’extrême-droite avec un score élevé du FN, une bonne tenue de l’UMP et une forte baisse du PS, tous ces phénomènes étant indépendants de l’élection européenne elle-même.

    Dès lors, un Centre à 10% sera donc, en gros, ce que celui-ci représente actuellement en France. C’est-à-dire pas beaucoup plus qu’en 2012 pour les présidentielles où son résultat avait été considéré comme une lourde défaite et qui a initié, dans la foulée, le regroupement du centre-droit sous la bannière de l’UDI créée par Jean-Louis Borloo puis la mise sur pied de l’Alternative, associant cette même UDI et le Mouvement démocrate.

    Les résultats, s’ils sont proches de ce que disent les sondages, signifieront que les partis centristes n’ont pas réussi leur coup alors qu’ils avaient deux ans pour s’y préparer depuis la présidentielle et la création de l’UDI (d’ailleurs, ils demandaient, lors de leur regroupement, à être jugés sur les résultats de ces européennes).

    Plus fondamentalement, cela signifiera que l’espace centriste est toujours très fragile et que sa refondation prendra plus de temps.

    Mais cela pourrait aussi signifier, comme l’ont montré certaines enquêtes, que les centristes demeurent très divisés sur leur positionnement, tant au niveau de leurs dirigeants que de celui de leurs militants ou de leurs sympathisants.

    L’arrivée de Manuel Valls à Matignon en a été le révélateur.

    En tout cas, si échec il devait y avoir le 25 mai, il est fort probable que des mises au point se feront rapidement.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Qui sont les centristes et où doivent-ils être?

    La nomination de Manuel Valls à Matignon aura au moins eu comme conséquence bénéfique pour les centristes et tous ceux qui, à leur côté, occupent l’espace central, de préciser qui ils sont et où ils sont, de se connaître un peu mieux, somme toute, un exercice qu’ils n’apprécient guère et qu’ils pratiquent peu souvent au grand dam de leurs sympathisants qui sont souvent désorientés par leurs prises de position et leurs déclarations…

    Car, pour beaucoup d’entre eux, être au centre, voire du Centre, permet de ne jamais expliciter clairement leur positionnement politique.

    Les expressions «opposition constructive» ou «opposition responsable», que viennent d’utiliser les leaders de l’UDI, en sont, parmi d’autres, des exemples.

    D’autres, en revanche, ont profité du débat actuel sur ce positionnement centriste assez récurrent dans les médias mais qui a pris une ampleur certaine face au gouvernement social-libéral de Valls pour (ré)affirmer leurs convictions politiques.

    - Qui sont donc les centristes et leurs affiliés de l’espace central?

    Une première catégorie affirme qu’ils se trouvent d’un côté de l’échiquier politique et leur seul allié ne peut être que ceux qui sont à leur droite ou à leur gauche.

    Se définissant comme de centre-droit ou de centre-gauche, ils sont en réalité, le plus souvent, des modérés de droite ou de gauche ayant choisi un camp contre un autre et, ce faisant, ils n’occupent pas réellement l’espace central mais un bout de l’espace de la Droite ou de la Gauche.

    Une deuxième catégorie affirme qu’ils sont les modérateurs des dérives de la Droite et de la Gauche.

    Ceux-ci s’autolimitent ainsi dans une définition qui leur permet de naviguer à vue.

    Si l’on suit les (multiples) propos d’Yves Jégo, le président par intérim de l’UDI, ils ne peuvent pas voter contre le pacte de responsabilité de Valls – qui est la feuille de route du nouveau gouvernement – tout en ne pouvant pas ne pas rester dans l’opposition et dans une alliance naturelle avec l’UMP.

    En somme, ils sont, à la fois, des soutiens et des opposants du gouvernement, un nouveau positionnement politique qu’il leur faudra expliquer à leurs électeurs.

    Voilà en tout cas qui fait la joie de tous les critiques et tous les ricaneurs qui prétendent depuis toujours que les centristes sont des girouettes qui changent constamment d’avis.

    A leur décharge, les centristes ne sont pas les initiateurs (malheureusement) du calendrier politique mais ils le subissent du fait de leur poids et de l’influence, cet épisode en étant une preuve flagrante.

    Quant François Hollande décide de nommer Manuel Valls premier ministre et que celui-ci met en place un plan qui reprend, à défaut du contenu exact, la philosophie de leur propre projet d’économie des dépenses publiques, ils se trouvent dans une position en porte-à-faux puisqu’ils ont déjà fait allégeance à l’UMP, leur partenaire «naturel».

    Néanmoins, comme je l’ai dit souvent ici, le fait pour l’UDI  -- et maintenant l’Alternative – de s’être enfermées toutes seules dans le concept de l’«alliance naturelle» avec la Droite (en l’occurrence l’UMP), fait aujourd’hui qu’elles ne peuvent que se retrouver dans une posture paradoxale face à une politique de l’autre bord qui leur convient.

    Car si l’on veut répondre à la question, les centristes doivent d’abord être du Centre et défendre leurs valeurs, leurs principes et leur programme en toute indépendance.

    Cela leur permettrait, alors, d’agir en accord avec eux-mêmes et, sans aucune allégeance à la Droite ou la Gauche, de supporter telle ou telle politique, telle ou telle mesure, tel ou tel texte de loi.

    Ce n’est qu’au moment des élections qu’ils doivent déterminer avec qui ils font alliance (ceux dont ils sont les plus proches) et être capables, dans cette indépendance qui figure dans le nom même de l’UDI, de se positionner sans avoir à subir l’enfermement dans lequel ils se sont mis tous seuls…

    - Et où doivent donc ils être?

    Ce que je viens de décrire est en réalité la troisième catégorie de centristes qui est, à l’heure actuelle, la moins fournie (notamment depuis le virage à droite de François Bayrou) mais la plus proche de ce qu’est le Centrisme.

    Les centristes doivent être du Centre et les modérés qui se trouvent à leurs côtés, au centre.

    Cela signifie très clairement qu’ils ne doivent pas être à gauche ou à droite.

    S’ils étaient d’un côté ou de l’autre, ils ne seraient plus du Centre.

    Cette évidence ne l’est malheureusement pas aussi… évidente pour beaucoup de centristes et de modérés.

    Car, selon nombre d’entre eux, leur positionnement est au centre-droit ou dans une alliance avec la Droite (et au centre-gauche dans une alliance avec la Gauche pour une frange plus restreinte).

    C’est en tout cas là où veut se situer l’UDI depuis sa fondation.

    En revanche, le Mouvement démocrate défendait jusqu’il y a peu un positionnement central jusqu’au retournement aussi subite que l’a été le prosélytisme de son président, François Bayrou contre François Hollande.

    Mais, en signant la charte de l’Alternative, ce dernier a mis son parti dans les pas de celui de l’UDI (à défaut d’y emmener la majorité de ses militants et de ses sympathisants comme le montre les sondages et les dissensions à l’intérieur du MoDem).

    Il faudra bien que les centristes comprennent bien un jour une simple équation: quand on est de gauche, on est à gauche de l’échiquier politique; quand on est de droite, on en est à sa droite; quand on est du Centre, on est en son centre.

    Si ce n’est pas ce que pensent les centristes, c’est alors qu’il n’y a pas de Centre ou qu’ils ne sont pas du Centre.

    Tout simplement.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme