Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

ps - Page 4

  • Les centristes et leur destin

    Les centristes sauront-ils prendre leur destin en main ou se montreront-ils incapables de jouer collectivement et d’être présents lors des prochaines présidentielles de 2017?

    La réponse à cette question conditionnera leur capacité à gouverner et/ou à peser sur le débat politique quoi qu’il arrive.

    Elle sera aussi importante sur le rapport de force qui s’instaurera dans les prochaines années avec les tentations de radicalisation de la Droite, la menace de l’extrême-droite et, plus généralement, les dérives populistes et démagogiques qui impactent tous les bords politiques.

    Le premier challenge qui attend les centristes est celui de l’union, de l’écriture d’un projet politique, de la réflexion sur un programme électoral, c’est-à-dire celui de la cohésion de l’espace centriste.

    Le deuxième challenge sera celui des alliances politiques et de l’attitude face à l’élection la plus importante de la vie démocratique de la V° République, la présidentielle où ils auront le choix entre présenter un candidat indépendant, participer à la primaire de l’opposition avec l’UMP ou de faire ni l’un, ni l’autre.

    Or donc, le premier challenge concerne la capacité d’union des centristes.

    Sans parler des centristes qui sont à l’UMP et d’autres qui se trouvent dans la majorité actuelle, la refondation du Centre dans une réunion des différents courants centristes indépendants ne va pas de soi.

    Outre la séparation entre le Mouvement démocrate et l’UDI que la création de l’Alternative n’a absolument pas réduite, les diverses chapelles à l’intérieur de la confédération qu’est l’UDI vont avoir beaucoup de mal à cohabiter ensemble dans les mois qui viennent.

    La victoire de Jean-Christophe Lagarde sur Hervé Morin pour la présidence de la formation de centre-droit n’a pas permis, comme on le supposait et on le craignait, de renforcer l’unité.

    Il suffit de voir l’organigramme de la nouvelle direction concoctée par Lagarde où les partisans de Morin sont marginalisés pour les rares qui auront une fonction de direction ou d’entendre ce dernier lancer des piques sans arrêt à l’encontre de son concurrent victorieux et de toutes ses initiatives, prenant un malin plaisir à dire le contraire de ce qu’il vient de déclarer pour s’apercevoir que la tâche de rassembler l’UDI pour qu’elle se tourne vers ce qui est sa fonction et son objectif, la conquête du pouvoir et la mise en place d’une politique centriste ne va vraiment pas de soi.

    Sans oublier que François Bayrou, qui a intérêt en une UDI faible et divisée, ne manquera pas d’attiser les rivalités entre ces deux anciens lieutenants.

    Et pour que cette conquête puisse avoir lieu, il faut évidemment un projet politique et un programme électoral qui permettra enfin aux Français de distinguer vraiment le Centre de la Droite et de la Gauche.

    Mais ceux-ci ne pourront être élaborés que dans une union où tous tireront dans le même sens et non dans des directions opposées.

    Comment écrire des textes si importants quand des chicaneries empêchent la réflexion de fond?

    Le challenge de la cohésion de l’espace centriste est donc loin d’être gagné à l’heure actuelle.

    Néanmoins, l’espérance de gagner les élections et de gouverner qui ressort des sondages et de l’état d’esprit des Français peut imposer une entente des centristes.

    Car il serait totalement irresponsable de leur part de manquer l’opportunité qui se présente pour des querelles auxquelles les électeurs ne comprennent pas grand-chose sauf que les centristes, décidément, ne sont pas capables, une nouvelle fois, d’être crédibles à leurs yeux.

    Le deuxième challenge sera de savoir comment aborder la présidentielle.

    Les centristes doivent-ils avoir un candidat indépendant (voire deux s’il y en a un du MoDem et un de l’UDI) qui se présente quoiqu’il arrive ou doivent-ils faire une croix sur 2017, soit en se présentant à la primaire de la Droite avec 100% de chance d’être battus ou en renonçant à participer à ce rendez-vous électoral directement de quelque façon que ce soit?

    En préambule, on doit dire qu’il est difficile de prédire qu’un centriste puisse être vainqueur de la prochaine présidentielle.

    Même si rien n’est forcément donné, même si un Bayrou et, pourquoi pas, un Lagarde pourraient créer la surprise, il est plus sérieux d’envisager un score conséquent qui permettent de placer le centre et ses idées en position de force dans une alliance pour le second tour.

    L’évidence pour un courant de pensée majeur et indépendant est d’avoir un candidat à la reine des élections qui est la présidentielle dans notre système politique actuel.

    Renoncer à s’y présenter, c’est admettre que l’on est incapable de la gagner mais aussi incapable de bien y figurer et d’en retirer un avantage politique.

    Si l’on regarde bien les résultats des dernières présidentielles, il semble clair que les centristes ont existé plus ou moins bien (autour de 7% en 2002, 18,5% en 2007 et 9% en 2012).

    Pour autant, ils ont été incapables de bien négocier leur force électorale pour gouverner ou même influencer le pouvoir issu de ces élections.

    Il faut évidemment que cela change.

    Cependant, ce n’est pas en refusant d’être présent au premier tour de la présidentielle de 2017 que les centristes pourront peser réellement et non à la marge sur la gouvernance de la France.

    En décidant de participer à la primaire de la Droite – où les quelques milliers de militants ne feront pas le poids face aux dizaines de milliers de l’UMP, sans parler des sympathisants et ce même en cas d’un mouvement populaire en faveur des partis centristes –  et en se désistant pour un des candidats présent au second tour de celle-ci et en se ralliant au vainqueur, les centristes auront quelques miettes et quelques promesses mais elles seront loin de valoir celles qu’ils pourraient obtenir dans des négociations entre les deux tours d’une présidentielle où c’est la victoire finale qui est en jeu, installant une pression sur celui qui veut rallier derrière son nom.

    Une réalité même si le vainqueur de la primaire s’appelle Alain Juppé.

    Reste une troisième alternative qui serait de ne pas participer directement à la présidentielle en se préparant avant tout pour les législatives qui suivront et en tentant d’influencer le choix des candidats de Droite (Juppé) et de Gauche (Valls) puis en s’engageant pour l’un d’entre eux (plus Juppé que Valls mais que se passerait-il si c’était Sarkozy-Valls?).

    Les centristes se retrouveraient dans une configuration qu’ils ont connue en 1995 avec leur soutien raté à Edouard Balladur.

    Mais, en misant sur le bon cheval, ils pourraient, en amont, négocier un vrai contrat de gouvernement avec une vraie alliance électorale.

    Cette dernière solution n’est évidemment pas la meilleure alors que l’élection présidentielle est un passage obligé pour les grands courants politiques d’exister et de peser.

    Mais, à défaut d’être présent directement, ne vaut-il pas mieux ne pas y aller que de se ridiculiser dans une primaire à droite comme Jean-Michel Baylet se ridiculisa en 2011 dans la primaire à gauche, où le président des Radicaux de gauche obtint laborieusement 0,64% des voix…

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • UDI: Les premiers pas prometteurs de Lagarde

    Jean-Christophe Lagarde a entamé sa deuxième semaine de président de l’UDI et les grands médias, jusqu’à présent distants avec celui qui n’était encore que le député-maire de Drancy, lui ont ouvert leurs portes et leurs émissions pour le découvrir et le faire découvrir au pays.

    Le nouveau leader du parti centriste la formation centriste a ainsi eu l’occasion de préciser son projet pour l’UDI et sa vision du Centre dans le paysage politique français.

    Avec un discours assez volontariste, il a expliqué qu’il voulait un parti indépendant et capable d’être un partenaire d’égal à égal avec l’UMP, surtout qui pourrait présenter son candidat à l’élection présidentielle.

    Quant au Centre, il veut en faire une force de renouveau devant les échecs de la Droite et de la Gauche ainsi que devant la menace des extrêmes et notamment du Front national, affirmant que le moment des centristes est venu, des centristes qui n’ont été ces dernières années que des supplétifs peu respectés de la Droite.

    Partout, il martèle son projet humaniste et fédéraliste tout en jouant l’apaisement à l’intérieur de l’UDI.

    Et le message semble assez bien reçu même s’il demeure encore du scepticisme sur la capacité de Jean-Christophe Lagarde à atteindre les objectifs, très hauts placés, qu’il s’est fixé.

    Car, aujourd’hui, l’UDI est toujours, à la fois, en structuration et en convalescence.

    Ainsi, un départ d’Hervé Morin voire une opposition déterminée et sans concession de sa part vis-à-vis du nouveau président aurait des répercussions sur les marges de manœuvre de ce dernier.

    Mais, plus que tout, sa déclaration maintes fois répétées qu’il peut y avoir, dans deux ans, un candidat centriste à la présidentielle capable d’être présent au second tour, oblige Jean-Christophe Lagarde a prendre beaucoup de risques pour parvenir à ce but que beaucoup jugent plus qu’impossible.

    Le dynamisme et l’agressivité – dans le bon sens du terme – qu’il présente lors de ses sorties médiatiques en tant que président de l’UDI avec un discours clair et bien appris ainsi que par une posture apaisée de celui qui a gagné et qui peut être magnanime et rassembleur sont un bon départ et de bonne augure pour la suite.

    Reste que la tâche va être rude.

    Et si les difficultés deviennent insurmontables et les objectifs irréalisables, Jean-Christophe Lagarde pourrait alors perdre sa crédibilité naissante.

    D’autant qu’il est un faux calme et que certaines de ses sorties médiatiques, depuis son entrée en politique, dérapent parfois et soudainement dans une agressivité – dans le mauvais sens du terme – qui pourrait à terme anéantir tout ses efforts afin d’apparaître comme un leader responsable, maîtrisant son discours.

    Un exemple parmi d’autres?

    Lors de son passage au grand jury de RTL, on lui a posé une question à propos de ses dures attaques à l’encontre de Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l’Elysée qu’il a traité sans ménagement de menteur à propos de l’affaire qui l’oppose à François Fillon.

    Le problème est que – au-delà de savoir qui a menti de Jouyet ou Fillon – l’on se demande encore quel était son intérêt de s’attaquer avec hargne au secrétaire général de l’Elysée dans une affaire qui ne concerne, in fine, que l’UMP, peut-être le PS mais en aucun cas l’UDI.

    Un tel comportement déjà observé par le passé, s’il se répétait trop fréquemment, pourrait devenir pain béni pour ses adversaires politiques.

    Et sa réponse devant les journalistes de l’émission ont montré qu’il a vraiment mieux à faire que de la polémique pour la polémique qui n’ajoute rien à son image publique, bien au contraire.

    Dans les mois qui viennent, il faudra qu’il ne se disperse pas tant les rendez-vous risquent d’être chauds pour faire exister une UDI aux côtés du PS, de l’UMP et du FN mais aussi pour réunir tous les courants de son parti autour d’un projet politique tout en affirmant sans faille l’indépendance de celui-ci face aux pressions qui viendront sans cesse de l’UMP, sans oublier le problème d’une alliance ou non avec François Bayrou dans le cadre d’une hypothétique réunion du Centre.

    Pour pouvoir affronter tous ces défis, il fallait au moins ces débuts prometteurs.

    C’est fait.

    Reste à ne pas les gâcher, surtout, à transformer l’essai.

    Et que son volontarisme affiché soit autre chose qu’une posture rhétorique.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Refondation du Centre. Où en est-on en cette fin 2014?

    On avait prédit que 2014 serait une année test pour cette fameuse refondation du Centre qui est loin d’être terminée encore aujourd’hui.

    Après la création en deux temps de l’UDI en 2012, celle de l’Alternative en 2013, 2014 était une année d’élections (municipales, européennes, sénatoriales) qui allait voir les partis centristes se confronter aux électeurs pour la première fois après leurs terribles résultats de l’année 2012 et leur permettre de jauger leur solidité et leur potentiel dans la perspective de 2017.

    On n’avait évidemment pas prévu que cette année 2014 serait aussi celle du passage de témoin entre Jean-Louis Borloo et son successeur, après que le président fondateur de l’UDI ait décidé de jeter l’éponge suite à un grave problème de santé mais aussi par une grande lassitude de ne pouvoir structurer la confédération de centre-droit en un parti unifié dédié à son projet politique et à ses ambitions personnelles.

    Quel bilan tirer à propos du Centre alors que viennent de se terminer les élections à la présidence de l’UDI qui ont vu la victoire de Jean-Christophe Lagarde sur Hervé Morin et que l’avenir de la formation n’est pas encore totalement assurée même si Morin a accepté le résultat tout en pointant des irrégularités et en se déclarant le vainqueur moral?

    - Refondation de l’espace centriste

    En ce qui concerne l’espace centriste, le constat est mitigé.

    L’UDI, qui a passé le cap des deux ans d’existence, a assez bien tenu le choc des élections externes et surtout internes mais demeure encore un parti en structuration avec des forces qui ne sont loin d’être soudées et des leaders qui sont plus en mode confrontation qu’en celui de collaboration.

    Tout le travail du nouveau président, Jean-Christophe Lagarde, sera d’insuffler une dynamique permettant, dans les mois qui viennent, de surmonter ce manque de cohésion autour de l’écriture d’un projet et d’une identité politiques afin de transcender les ambitions personnelles en une aventure collective.

    Néanmoins, la tâche s’annonce rude et le succès n’est pas assuré, loin de là.

    Le Mouvement démocrate, lui, a continué à devenir une petite formation totalement dédiée à son chef, François Bayrou.

    Il a pu se refaire une petite santé lors des municipales (avec l’élection de Bayrou à la mairie de Pau) et a limité les dégâts lors des européennes grâce à sa nouvelle alliance avec l’UDI et l’UMP, tournant ainsi le dos au fameux «ni, ni» de son président qui avait eu comme conséquence sa quasi-disparition de l’Assemblée nationale en 2012 (un siège de député).

    Si, à l’inverse de l’UDI, le leader du Mouvement démocrate est connu et se trouve parmi les personnalités les plus appréciées des Français, cela ne se traduit pas pour le parti par des succès électoraux et une place dans les grandes formations politiques.

    Ce serait d’ailleurs plutôt le contraire avec un paradoxe qui s’explique peut-être par l’extrême identification du MoDem à son seul chef, n’en faisant qu’un outil à ses ambitions et non un parti traditionnel aux yeux des électeurs.

    En outre, une partie de la gauche du MoDem a claqué la porte après le rapprochement de François Bayrou avec l’UMP et avec Alain Juppé et s’en est allée créer un nouveau parti, le Front démocrate, qui peine à exister.

    Quant à l’Alternative, cette «organisation coopérative» entre l’UDI et le MoDem, créée par François Bayrou et Jean-Louis Borloo, elle n’a été, jusqu’à présent – et définitivement? – qu’un cartel électoral qui, s’il a été très peu utilisé lors des municipales, a été l’étiquette sous laquelle se sont présentées les deux formations centristes aux européennes au grand profit du Mouvement démocrate et au grand dam de l’UDI.

    Mais aucune avancée n’a été faite sur un quelconque projet commun (ni même sur un projet de chacun d’entre eux), les partis centristes se contentant de montrer une opposition peu constructive face à François Hollande et au gouvernement de Manuel Valls, pariant sur la victoire assez évidente de la Droite en 2017 et, donc, dans le cadre d’une alliance «naturelle» avec celle-ci, à leur retour au pouvoir.

    - Puissance politique et électorale du Centre

    En matière politique et électorale, le Centre a enregistré des avancées timides.

    Le Centre demeure une force politique de second plan et ne parvient pas à se hisser au niveau du PS et de l’UMP, ce que le FN est parvenu à faire de son côté.

    Si l’UDI et le Mouvement démocrate clament qu’en nombre d’élus les partis centristes sont la troisième force du pays, les sondages en font la quatrième force derrière l’UMP, le PS et le FN, et plus proche des scores des écologistes et du Front de gauche que des trois premiers.

    Les élections municipales et sénatoriales, si elles ont vu effectivement des gains, ceux-ci n’ont pas été conséquents et, dans la plupart des cas, obtenus au sein d’une coalition avec l’UMP et non pas sur le simple nom de l’UDI ou du MoDem.

    Surtout, les élections européennes, les seules où le Centre est allé au combat uniquement sous sa propre bannière, ont été un échec cuisant avec moins de 10% (9,93%) des voix alors que, dans le même temps, le Front national devenait le premier parti de France avec près de 25% (24,85%) des voix sur un programme totalement anti-européen.

    Pourtant, l’espace centriste demeure malgré tout un lieu convoité par la Gauche et la Droite en prévision des élections présidentielles et législatives de 2017 qui ne se gagneront pas sans les électeurs centristes pour l’un ou l’autre camp.

    Ainsi, tant à gauche avec Manuel Valls qu’à droite avec Alain Juppé, les centristes sont très courtisés et un axe central est en train d’émerger sans que l’on sache, pour l’instant, s’il sera une solide alternative à la Gauche et à la Droite ainsi qu’à l’extrême-droite dans les années qui viennent.

    La bonne nouvelle pour la refondation du Centre est donc que les partis centristes n’ont pas disparu et ont été capables de gains lors des élections municipales et sénatoriales.

    Mais on est loin encore d’une robustesse qui permet de regarder l’avenir avec sérénité.

    C’est même plutôt le contraire avec un risque non-négligeable d’implosion de l’espace centriste qui ne signifierait pas la mort du Centre mais son incapacité à être une force politique crédible pour les Français.

    Pour autant, les potentialités existent.

    Reste aux centristes de ne pas les gâcher.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • C’est la Droite qui penche vers le Centre, non le contraire

    Le Centre n’est qu’un appendice de la Droite, c’est convenu chez les droitistes et leurs politologues mais aussi pour la Gauche.

    De même, pour les mêmes, désormais le Centre penche naturellement à droite (il y a même des centristes pour le dire).

    Sans prétendre que la Droite ne serait qu’un appendice du Centre (ce ne serait pas convenable…), discutons la deuxième affirmation.

    Parce qu’il se pourrait bien que la Droite penche dorénavant au centre…

    Débat crucial, et pour les partis de droite et centristes, tous en quête de leurs identités respectives pour ce XXI° siècle.

    Voyons ce qui a fait principalement l’ADN de la Droite depuis la Révolution française jusqu’à nos jours: un conservatisme parfois éclairé, un étatisme revendiqué, un nationalisme parfois exclusif, un bonapartisme où la stature du chef induit un suivisme souvent aveugle, un attachement à des valeurs familiales venues de l’idéal bourgeois du XIX° siècle, une défense de la république avant celle de la démocratie.

    Qu’est-ce qui a fait la particularité du Centre en retour?

    Un libéralisme politique et économique, une décentralisation des territoires et une ouverture au monde (mondialisme et européanisme), un refus et une méfiance du chef tout puissant, un parlementarisme garant d’une démocratie républicaine, un personnalisme teinté de solidarisme et de tolérance, une reconnaissance de la différence, un réformisme et un progressisme (notamment sociétal).

    Or, que constate-t-on ces dernières années: qu’une majorité des droitistes s’est convertie au libéralisme économique, à la nécessité de réformer la société, à la décentralisation, au projet européen et à une certaine acceptation de la mondialisation ainsi que de la différence.

    En revanche, les centristes sont demeurés fidèles à leurs convictions et à leur tradition politique sans déplacer leur curseur vers la Droite.

    La conclusion est assez limpide, c’est la Droite grâce à son aile «moderne» qui s’est rapprochée du Centre et non le contraire.

    Dès lors, c’est bien la Droite qui penche vers le Centre et non le Centre qui penche vers la Droite.

    Mais cette victoire des idées a-t-elle bénéficié politiquement et électoralement au Centre?

    La réponse ici est clairement non (sauf en 1974 où Valéry Giscard d’Estaing est élu sur des positionnements proches des centristes et qu’il gouverne avec eux sur un pied d’égalité).

    L’évolution de la Droite vers les thèses et les idées centristes a permis à celle-ci de se rénover et d’être en phase avec son époque et les Français.

    Du coup, elle a pu séduire les électeurs en remportant trois des quatre dernières présidentielles alors que le Centre n’a jamais passé le premier tour de ces élections.

    Le problème est que les centristes se sont montrés incapables de profiter de cette gouvernance au centre (et avec des idées du Centre) de la Droite (mais aussi de la Gauche, ce qui est encore plus vrai avec Manuel Valls).

    Ce mystère qui n’en est pas un vient d’un individualisme centriste et d’une structuration insuffisante de l’espace centriste après l’échec de l’UDF dès 1995 à devenir, aux côtés du PS et du RPR puis de l’UMP, le troisième grand parti de gouvernement alors qu’elle avait réussi à inverser cette faiblesse structurelle du début de la V° République.

    Elle vient aussi d’une absence de personnalités crédibles pour devenir, non seulement, président de la république mais aussi grands personnages de l’Etat ainsi que de leur impuissance à se vendre et à vendre leurs idées (mieux vendues par les autres que par eux…).

    En fin de compte, les centristes revendiqués sont globalement des centristes alors que les droitistes revendiqués sont le plus souvent des hommes de centre-droit.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Centre courtisé par Valls et Juppé: jeu de dupes ou recomposition politique?

    C’est peu dire que les centristes sont actuellement courtisés à droite et à gauche alors que, paradoxe, c’est un des moments de leur histoire où ils sont les plus faibles en termes de force politique.

    Dès lors, il faut se demander si dans les déclarations venues tant de la droite que de la gauche il n’y a pas une volonté de les instrumentaliser ou s’ils sont vraiment considérés comme de possibles partenaires égaux afin de bâtir une majorité nouvelle pour 2017.

    Quand Alain Juppé estime que la Droite ne peut gagner sans le Centre la prochaine présidentielle, cela signifie, selon lui, que l’UMP doit absolument s’allier avec l’UDI et le Mouvement démocrate pour remporter l’élection.

    Mais cela ne signifie par forcément qu’il souhaite en faire des associés à égalité.

    De même lorsque de Manuel Valls déclare qu’il veut ouvrir sa majorité au centre, cela signifie, selon lui, que le PS a besoin de l’UDI et du Mouvement démocrate pour effectuer sa mue afin de pouvoir poursuivre la politique entreprise depuis le début de l’année et d’avoir une chance de rester au pouvoir en 2017.

    Mais cela ne signifie pas forcément qu’il veut mettre en place les réformes proposées par les centristes.

    Il est certain que le tropisme centriste d’Alain Juppé et Manuel Valls est réel.

    Mais il n’est pas certain qu’ils veuillent d’un projet et d’un programme centristes, ni même qu’ils soient prêts à s’inspirer d’un tel projet et d’un tel programme.

    En revanche, travailler avec les centristes auraient pour eux de nombreux avantages.

    D’abord, cela leur permettrait d’apparaître aux Français comme des hommes d’ouverture face aux caciques de leurs partis arcboutés sur leurs idéologies clientélistes.

    Ensuite, cela leur permettrait de se libérer du carcan de leurs partis respectifs qui ne leur assure pas, loin de là, d’être les candidats de la Droite (Juppé) et de la Gauche (Valls) pour 2017 (voire 2022 pour Valls).

    De plus, cela leur permettrait de récupérer un électorat, même réduit ces derniers temps, qui ferait la différence au premier ainsi qu’au second tour de la présidentielle ainsi que de renvoyer les extrêmes dans les cordes.

    Enfin, cela leur permettrait de réformer la France de manière plus profonde, comme ils prétendent vouloir le faire, les centristes ayant exprimé leurs vœux depuis longtemps de mettre en route des réformes de grande ampleur alors que ni l’UMP avant 2012, ni le PS depuis 2012 n’en ont été capables jusqu’à présent.

    Mais qu’auraient à gagner les centristes en s’alliant soit à Juppé (le plus probable des scénarios), soit à Valls?

    Aujourd’hui, on parle beaucoup des centristes parce qu’ils sont courtisés de toute part.

    Il suffirait qu’ils concluent une alliance dès à présent pour qu’ils retournent dans une sorte d’anonymat peu propice à leur renouveau.

    Avant donc de se lancer éventuellement d’un côté ou de l’autre, leur tâche est de reconstruire un Centre crédible et sûr de lui qui sera capable de négocier une alliance gagnante-gagnante dans deux ans.

    Et là, cette alliance pourrait être un tournant pour un Centre en reconquête, ses valeurs, ses principes et son projet politique (qu’il n’a pas encore).

    A plus long terme, les partis centristes pourraient devenir ce cœur du nouvel axe central dont l’émergence semble de plus en plus possible par les déclarations de Juppé et de Valls.

    Néanmoins, les centristes ne doivent pas oublier qu’ils ont souvent été instrumentalisés par le passé et que, ni Alain Juppé, ni Manuel Valls ne sont des centristes.

    Qu’ont-ils gagné en 2012 en soutenant Sarkozy (Nouveau centre) ou Hollande (Mouvement démocrate)? Rien.

    Et que la meilleure façon de faire gagner le Centre et ses idées, c’est d’avoir un candidat centriste en capacité de remporter la prochaine présidentielle.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Le tournant libéral de la Gauche nécessite celui de la Droite

    Qu’il le reconnaisse ou non, le nouveau gouvernement de Manuel Valls est de tendance social-libérale avec son objectif politique déclaré d’une société équilibrée et non l’établissement du socialisme en France.

    En cela, il se rapproche nettement du libéralisme social que portent le Centre et le Centrisme pour construire une société du juste équilibre.

    Reste évidemment à ce que cette «révolution» qui s’ébauche aille jusqu’au bout de sa logique et, surtout, s’ancre profondément dans le parti dominant de la Gauche, le Parti socialiste, sachant déjà qu’une majorité d’électeurs de celui-ci le demande peu ou prou et que cela ne soit pas seulement une parenthèse comme beaucoup de responsables socialistes l’espèrent encore.

    Mais si cette mue libérale est nécessaire au PS – et au pays –, cela nécessite aussi que le principal parti de droite, l’UMP, fasse la sienne et jette aux orties tous ses conservatismes et ses tendances réactionnaires (au même titre que ceux que les rénovateurs actuels du PS tentent d’éliminer de leur côté).

    N’oublions pas que le libéralisme est avant tout une vision politique de la société et que celle-ci est la base de toute démocratie républicaine représentative et participative.

    A ce titre, tous les partis politiques qui se disent démocratiques et républicains devraient se déclarer libéraux, ce qui ne tombe pas sous le sens quand on regarde leurs prises de position et leurs programmes.

    Ensuite, il y a ce fameux libéralisme économique qui est combattu par une partie de la droite (notamment au sein de l’UMP) et une partie de la gauche (notamment au sein du PS) mais aussi par certains centristes (notamment au sein du Mouvement démocrate).

    Pour le vouer aux gémonies, les adversaires du libéralisme économique ont assimilé ce dernier à l’ultralibéralisme et au néolibéralisme qui se sont développés à la fin des années 1970 avec une Margaret Thatcher et un Ronald Reagan qui, en gouvernant respectivement le Royaume Uni et les Etats-Unis, reprirent les thèses les plus extrêmes de certains économistes dont, bien sûr, Friedrich Hayek ou Milton Friedman en porte-étendards, pour porter cette fameuse révolution «néolibérale» dont le but ultime était aussi utopique que le dépérissement de l’Etat dans un monde communiste, c’est-à-dire une société sans puissance publique et totalement autorégulée par les lois du marché.

    De même, pour provoquer la peur et l’angoisse, ces mêmes adversaires l’ont assimilé aux pires dysfonctionnements de la globalisation (mondialisation économique).

    Mais le libéralisme économique n’est pas et ne sera jamais l’ultralibéralisme mondialisé. Etablir un tel rapprochement revient à présenter la Gauche que par les thèses d’extrême-gauche et la Droite que par celles de l’extrême-droite.

    D’autant que le libéralisme économique (tout comme politique) est lui-même divers, allant de doctrines très «laisser-faire» avec Jean-Baptiste Say, en passant par celles prônant l’organisation indispensable d’une vraie concurrence avec Adam Smith ou celles demandant une nécessaire régulation avec John Manyard Keynes (qui n’a jamais fait partie des étatistes même s’il a été instrumentalisé par eux), jusqu’à celles souhaitant  une dose importante de social avec John Stuart Mill.

    Le propos n’est pas ici de faire un cours de libéralisme politique et/ou économique mais de dire que nos démocraties républicaines existent de par le libéralisme.

    Sans libéralisme, pas de liberté politique et pas de richesse économique sachant que la liberté d’entreprendre, consubstantielle au libéralisme économique, n’est peut-être pas parfaite mais qu’elle est le meilleur système conçu jusqu’à présent pour créer de la richesse donc du bien-être et du travail ainsi qu’in fine de la redistribution.

    Et c’est à partir d’un libéralisme politique et d’un libéralisme économique équilibrés que l’on peut créer une société du juste équilibre que défend le Centrisme.

    Pour en revenir à cette droite aux conservatismes archaïques qui reprend nombre de thèmes de l’extrême-droite de peur d’être trop moderne, elle est tout aussi ankylosée que l’est la Gauche aux conservatismes archaïques qui reprenaient jusqu’à présent nombre de thèmes de l’extrême-gauche.

    La Droite doit donc se débarrasser de ses anciens oripeaux qui bloquent sa mue et l’empêchent – malgré un discours plus libéral que celui de la Gauche mais peu suivi d’actes lors de ses passages au pouvoir – de se battre réellement pour l’établissement d’une société de progrès en étant du côté de la réforme et de l’innovation, de la liberté et de la solidarité, sans oublier la tolérance dont elle a semblé assez éloignée ces dernières années.

    Non pas pour devenir la Gauche, ni même le Centre mais une Droite moderne utile au pays.

    Tout simplement pour que Droite, Gauche et Centre soutiennent ce fameux consensus incontournable à la démocratie républicaine afin que le lien social se ressource mais dans la prise en compte de la réalité d’aujourd’hui et non dans le fantasme d’un passé qui n’a jamais vraiment existé.

    Et cela afin de permettre, in fine, l’indispensable modernisation et rénovation de la France.

    Car c’est avec une Droite, une Gauche et un Centre qui auront enfin compris les défis du XXI° siècle que l’on construira un pays qui veut gagner.

    Sinon, nous continuerons à perdre du terrain que ce soit en Europe et dans le monde.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Présidence de l’UDI: la bataille de l’indépendance

    Ils sont maintenant cinq candidats principaux à briguer la présidence de l’UDI en novembre prochain: Jean-Christophe Lagarde, Hervé Morin, Jean-Christophe Fromantin, Yves Jégo et Jean Arthuis.

    Si chacun représente une option différente – ce qui rend cette élection très intéressante –, tous, dans leur déclaration de candidature ou dans leurs propos, ont déjà eu à cœur de parler de l’«indépendance» de l’UDI, un thème très sensible chez les centristes et qui sera certainement primordial pour cette élection mais également pour l’avenir de la confédération créée par Jean-Louis Borloo.

    Quatre des cinq prétendants peuvent, de plus, se targuer de n’avoir jamais rejoint l’UMP et d’avoir toujours supporté un Centre indépendant de la Droite.

    Seul Yves Jégo qui a papillonné à droite et a été un supporter inconditionnel de Nicolas Sarkozy n’a pas ce background même s’il est devenu depuis sa rupture avec l’ancien président de la république et son ralliement à Jean-Louis Borloo, lui-même en rupture d’UMP, un des avocats les plus intransigeants de l’indépendance de l’UDI face à l’UMP.

    Mais il y a indépendance et indépendance.

    Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin en tant que membres du Nouveau centre ont été les alliés fidèles de l’UMP pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

    Et même s’il n’a pas été ministre à l’opposé d’Hervé Morin et qu’il s’en targue désormais, Jean-Christophe Lagarde a été un appui fidèle de la majorité d’alors.

    Jean-Christophe Fromantin, à l’opposé, a gagné ses galons politiques par sa posture d’indépendance face aux partis. Candidat surprise à la mairie de Neuilly-sur-Seine en 2008, il l’a emporté face à l’UMP et aux héritiers de Nicolas Sarkozy, ne pliant jamais aux pressions venus d’un peu partout.

    Quant à Jean Arthuis, membre de l’UDF puis du Mouvement démocrate avant de créer l’Alliance centriste, il a tenté sans succès de réunir les centristes éparpillés dans une structure indépendante avant de supporter François Bayrou à la présidentielle puis de rallier l’UDI.

    Le fait que les deux derniers n’aient pas varié dans cette indépendance face à la Droite est certainement un plus pour leur candidature, ce qui leur sera sans doute utile puisqu’ils partent avec un déficit certain avec la faiblesse de leurs partis respectifs, Territoires en Mouvement (Fromantin) et Alliance centriste (Arthuis).

    Néanmoins, on peut mettre au crédit des deux premiers la création du Nouveau centre dès leur rupture avec François Bayrou entre les deux tours de la présidentielle de 2007 ainsi que leur refus réitéré et sans faille de rejoindre l’UMP comme l’avaient fait nombre de centristes avant eux.

    Quant à Yves Jégo, on peut penser qu’il en fera des tonnes pour démontrer qu’il est vraiment indépendant de ses anciens amis de la Droite et parfois même d’une droite très radicale.

    Pour autant, qu’est-ce que signifie cette indépendance clamée par tous ces candidats?

    L’UDI s’est mise dans une situation très paradoxale en affirmant haut et fort son indépendance (contenue même dans son nom) et, en même temps, en clamant son allégeance indéfectible à une alliance «naturelle» avec l’UMP.

    Car indépendance veut bien dire qu’il n’y a pas de liens «naturels» ou autres avec un autre courant politique mais seulement une possible alliance électorale puis éventuellement gouvernementale en cas de succès basé sur un véritable programme politique.

    Dès lors, il sera intéressant dans les semaines qui viennent d’écouter les différents candidats explicités leurs visions personnelles de l’indépendance en détaillant leurs projets politiques respectifs.

    Rappelons, tout de même, que l’UDI se définit comme un parti de centre-droit.

    On ne devrait donc pas voir un des candidats se réclamer d’un Centre à équidistance de la Gauche et de la Droite comme l’a fait pendant des années François Bayrou.

    Ou alors, comme on a cru le percevoir dans certaines déclarations d’un Jean-Christophe Lagarde ou d’un Jean-Christophe Fromantin, l’UDI pourrait, à l’occasion de l’élection de son président, en profiter pour présenter une nouvelle version de son indépendance, émancipée de tout lien a priori, grâce à l’originalité de son projet centriste.

    Au moment où ni le PS, ni l’UMP ne savent plus exactement où ils en sont politiquement parlant, ce serait un acte fort et porteur d’un espoir de voir le Centre séduire les Français.

    Alexandre Vatimbella

     

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Y a-t-il aujourd’hui un candidat centriste pour 2017?

    Bien sûr, nous sommes encore à trois ans de la prochaine élection présidentielle et il peut encore passer beaucoup d’eau sous les ponts.

    Pour autant, en prenant comme référence le fait que les leaders de l’UDI l’aient eux-mêmes constaté récemment, il n’y a pas de présidentiable dans leur parti depuis le retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo.

    Et de noter que l’éclosion d’un quasi-inconnu dans les trois ans qui viennent serait sans doute une première dans la politique française pour un courant de pensée politique majeure.

    Surtout si celui-ci veut avoir une chance de bien figurer, c’est-à-dire de pouvoir monnayer son score du premier tour au second.

    Car il semble aujourd’hui irréaliste de penser qu’un candidat centriste sera présent au second tour sauf circonstances exceptionnelles comme la désagrégation totale de l’UMP ou le naufrage complet du PS qui ferait qu’un centriste soit opposé au représentant du Front national.

    Rien n’indique, en effet, que ce dernier pourrait perdre de son influence dans les trois ans à venir et ne plus se trouver dans les trois grandes forces politiques du moment avec l’UMP et le PS) sauf si François Hollande parvenait à ses fins en redressant le pays et en faisant baisser le chômage dans de grandes proportions…

    Même Barack Obama, aux Etats-Unis, qui a véritablement explosé en 2007, soit un peu plus d’un an et demi avant la présidentielle qu’il remporta brillamment en novembre 2008, avait une certaine notoriété depuis son discours remarqué lors de la convention démocrate de 2004 qui lui avait apporté des soutiens dans son parti.

    Dès lors, en revenant à la France, le seul qui possède aujourd’hui une notoriété de présidentiable au centre est François Bayrou.

    Si l’on veut dresser une liste d’outsiders, on y mettra Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, Jean-Christophe Fromantin et Rama Yade, la dernière étant sans doute la plus connue des cinq et la moins centriste!

    En cherchant vraiment d’autres noms, on pourra citer Yves Jégo, Jean-Marie Cavada, Jean Arthuis, Charles de Courson, mais on ne voit pas comment ils pourraient dépasser un score de 5% et ne faire autre chose que de la figuration.

    Cette relative pauvreté dans les candidats potentiels se double, d’une part, de la grande difficulté qu’aura François Bayrou s’il rempile pour une quatrième candidature d’avoir tout le Centre derrière lui et, d’autre part, de la volonté de certains centristes de, déjà, regarder vers un candidat centro-compatible de l’UMP, au premier rang desquels on trouve Alain Juppé.

    Quand on parle du groupe des cinq outsiders, on se rend également compte que ses membres ne comptent qu’une expérience ministérielle très limitées.

    Seuls deux, Hervé Morin (défense nationale) et Rama Yade (jeunesse et sports), ont occupé des postes dans un gouvernement.

    Evidemment, l’exemple de François Hollande, jamais ministre mais élu président, vient en contrepoint mais il semble que cela reste encore l’exception qui confirme la règle en France.

    De même, pour pouvoir se faire connaître, un candidat a besoin que son parti soit derrière lui, en tout cas, qu’il en obtienne une certaine légitimité.

    La guerre des chefs sourde actuellement mais au grand jour demain à l’intérieur de l’UDI et entre l’UDI et le Mouvement démocrate ne permet pas de dégager une figure consensuelle actuellement au centre.

    Dès lors, certains centristes ont déjà fait leur choix et vont militer pour une candidature unique Droite-Centre comme le fait déjà François Sauvadet qui voit – tout comme François Bayrou – en Alain Juppé l’homme de la situation (François Fillon ferait aussi l’affaire).

    On n’a pas encore parlé de l’éventualité pour les centristes de se ranger derrière un homme venu de la Gauche.

    Ce qui est évidemment de la politique fiction actuellement.

    Pour autant, le social-libéral Manuel Valls possède sans doute des qualités proches de celles d’Alain Juppé pour être un candidat soutenu par le Centre.

    Cependant, il semble impossible que les centristes – qui se voient partager le pouvoir avec l’UMP en 2017 – s’allie avec une gauche si libérale soit-elle mais assurée d’une défaite.

    Pour répondre à la question d’un candidat centriste pour 2017, il faut constater qu’il n’en existe aucun d’incontestable et encore moins aucun de capable de gagner.

    Reste que, pour contredire en partie l’analyse de départ, il reste malgré tout trois ans, ce qui est peu et beaucoup à la fois pour trouver la perle rare.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • La difficile campagne européenne des centristes

    Les chiffres sont là, les listes de l’Alternative, regroupant l’UDI et le Mouvement démocrate sont aux alentours de 10% des intentions de vote dans les sondages mais ne parviennent pas à créer une dynamique.

    Et la voix des centristes dans le débat européen, malgré leur mobilisation et leur disponibilité médiatique, ne porte guère.

    Bien sûr, en se présentant comme les plus pro-européens au moment où l’euroscepticisme n’a jamais été aussi fort, les partis centristes prennent un risque de n’être pas compris, de n’être pas entendus, pire, d’être rejetés.

    Néanmoins, expliquer ces faibles intentions de vote aussi peu encourageantes par un refus d’Europe de la part des Français est trop court.

    Même si l’Union européenne est de plus en plus vue comme un problème et non une solution, il n’en reste pas moins vrai que tous les sondages donnent encore une majorité en faveur de l’idée et de la construction européennes auxquelles tente de s’associer et de s’identifier complètement l’Alternative.

    Le scrutin n’a pas encore eu lieu et il se peut qu’il y ait une petite progression des listes centristes par rapport aux sondages actuels avant le 25 mai.

    Pour autant, il semble difficile qu’un score de plus de 15% soit atteignable ce qui, malgré les dires des leaders de l’UDI et du MoDem (qui affirment qu’ils seront satisfaits avec un score à deux chiffres, une absence d’ambition suspecte…), sera une déception, voire une défaite.

    Une des raisons tient certainement à ce que les partis centristes ne parviennent pas à être crédibles sur la scène politique nationale.

    Il y a bien eu les municipales avec de bons résultats mais ceux-ci, sans être quand même exceptionnels, ont une signification nationale limitée et, surtout, les centristes faisaient alors alliance dans la très grande majorité des cas avec d’autres, principalement l’UMP.

    L’élection européenne permet, puisqu’elle se déroule à la proportionnelle, de jauger l’importance de chaque parti et ce malgré l’abstention qui y est forte généralement et qui pourrait encore battre des records cette année.

    De même, si elle peut être un défouloir puisqu’«elle ne porte pas à conséquence», comme on dit, au vu des pouvoirs limités du Parlement européen, elle est une photographie pas aussi infidèle que cela du paysage politique à un moment donné.

    Ainsi, cette année, elle risque de consacrer la montée de l’extrême-droite avec un score élevé du FN, une bonne tenue de l’UMP et une forte baisse du PS, tous ces phénomènes étant indépendants de l’élection européenne elle-même.

    Dès lors, un Centre à 10% sera donc, en gros, ce que celui-ci représente actuellement en France. C’est-à-dire pas beaucoup plus qu’en 2012 pour les présidentielles où son résultat avait été considéré comme une lourde défaite et qui a initié, dans la foulée, le regroupement du centre-droit sous la bannière de l’UDI créée par Jean-Louis Borloo puis la mise sur pied de l’Alternative, associant cette même UDI et le Mouvement démocrate.

    Les résultats, s’ils sont proches de ce que disent les sondages, signifieront que les partis centristes n’ont pas réussi leur coup alors qu’ils avaient deux ans pour s’y préparer depuis la présidentielle et la création de l’UDI (d’ailleurs, ils demandaient, lors de leur regroupement, à être jugés sur les résultats de ces européennes).

    Plus fondamentalement, cela signifiera que l’espace centriste est toujours très fragile et que sa refondation prendra plus de temps.

    Mais cela pourrait aussi signifier, comme l’ont montré certaines enquêtes, que les centristes demeurent très divisés sur leur positionnement, tant au niveau de leurs dirigeants que de celui de leurs militants ou de leurs sympathisants.

    L’arrivée de Manuel Valls à Matignon en a été le révélateur.

    En tout cas, si échec il devait y avoir le 25 mai, il est fort probable que des mises au point se feront rapidement.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Manuel Valls ou la (fausse?) tentation des centristes

    Avant même de penser à une recomposition politique qui n’est pas à exclure à terme, les centristes peuvent-ils faire un bout de chemin avec Manuel Valls?

    Leurs prises de position et leurs votes lors du discours de politique générale du nouveau premier ministre puis lors de sa récente présentation du pacte de responsabilité à l’Assemblée nationale semblent assez alambiqués, de la position ouverte du député Meyer Habib qui a déclaré qu’il voterait toutes les bonnes mesures présentées par le gouvernement à celle sans concession de François Sauvadet qui s’est mis dans une opposition résolue en passant par celle hésitante d’Yves Jégo qui est dans un attentisme irrésolu.

    On comprend que les repères politiques des centristes soient quelque peu chamboulés et qu’ils s’interrogent.

    Voilà un gouvernement qui semble vouloir faire, plus ou moins, ce qu’ils défendent depuis des années avec le discours qui va avec.

    Ce qui a séduit les sympathisants du Mouvement démocrate tout en laissant circonspects ceux de l’UDI.

    Il est évident qu’il existe des ponts entre le discours social-libéral de Manuel Valls et le discours libéral-social des centristes.

    Néanmoins, jusqu’à la prochaine présidentielle on ne voit pas comment un renversement d’alliance pourrait avoir lieu sauf si…

    Sauf si la situation politique, économique et sociale évolue dangereusement, non pas pour le Parti socialiste, mais pour tout le pays et que les crispations des extrêmes et des radicaux imposent des rapprochements de tous ceux qui défendent la démocratie libérale et une économie sociale de marché.

    Concrètement, la montée inexorable du Front national, l’alliance entre le Front de gauche et la gauche du PS, sur fond d’une économie ayant encore besoin d’être assainie sous peine de graves difficultés pour la France, alors les bases d’un large rassemblement central existeront avec les partis centristes en pivot, voire en pointe.

    D’autant plus si Manuel Valls obtient des résultats encourageants.

    Les prochains mois seront, à ce titre, importants pour tester grandeur nature l’exact positionnement du nouveau premier ministre sur des principes, ô combien chéris par les centristes, de consensus, de pragmatisme, de responsabilité, d’équilibre ainsi que sur sa capacité à libérer les énergies, notamment celle d’entreprendre, du carcan construit depuis des décennies par une vision pro-étatiste et centralisatrice partagée par le PS et l’UMP.

    Et, dans un an, il sera temps de faire le bilan de l’expérience Valls, non pas que ce temps sera nécessaire pour redresser la France mais il permettra de savoir si ses recettes fonctionnent.

    Si Manuel Valls réussit son coup, pas de doute que tous les idéologues et radicaux de tous bords auront du mouron à se faire. François Hollande aussi, d’ailleurs…

    Alexandre Vatimbella

    Voir le site Le Centrisme