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La France Réconciliée - Page 47

  • Du respect, messieurs, mesdames les élus!

    Pour le Centre et le Centrisme, le respect est une des valeurs essentielles de la démocratie républicaine.

    Pour illustrer le pourquoi, il suffit d’observer la manière consternante dont le débat politique dérape ces derniers mois avec des attitudes, des mots et des postures qui n’honorent pas ceux qui les font leurs.

    Et dire cela, ce n’est pas faire le lit des extrémismes, bien au contraire, c’est rappeler que la démocratie est aussi et beaucoup de la tolérance et de la responsabilité.

    Dans ce cadre, le respect est bien la valeur qui empêche les dérives multiples auxquelles est confrontée la démocratie républicaine dont, bien sûr, le possible basculement dans l’extrémisme de droite ou de gauche.

    Respecter l’autre, c’est respecter sa différence et ses opinions. C’est également et évidemment une relation symétrique: celui que je respecte doit me respecter pour que le respect fonctionne et remplisse sa mission.

    Un respect qui permet de faire dire à Voltaire (il semble qu’en fait il n’ait jamais prononcé ces mots même s’ils résument bien sa vision de la tolérance), «Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire».

    Oui, la bataille n’est pas d’agresser son contradicteur mais de lui permettre d’expliciter et d’expliquer ses opinions et de préparer ses arguments pour lui répondre.

    Les dérapages récents constatés tant à droite qu’à gauche (et quelques  fois, malheureusement, au centre) montent combien nous devons nous battre pour que le respect soit reconnu comme cette valeur qui permet à tous d’être des citoyens à part entière de la république, c’est-à-dire reconnus dans leur être et dans leurs droits.

    Les insultes, les violences, les comportements grossiers nourrissent la haine et le ressentiment qui permettent ensuite aux démagogues populistes de monter le peuple contre la démocratie pour en montrer le ridicule et le désordre.

    Mais qui a donc libéré la parole politique pour qu’elle devienne agressive et franchisse les lignes de la bienséance? Bien sûr, l’extrême-droite s’est affranchie depuis longtemps d’un dialogue respectueux et les fameux dérapages lepénistes ont, après les indignations de façade, donné des (mauvaises) idées aux autres.

    Tout le monde est donc responsable dans l’univers politico-médiatique où l’injure et la méchanceté font bien mieux le buzz et la notoriété que la courtoisie et la civilité.

    De même, le «Casse-toi pauv’con» de l’ancien président de la république n’a pas été un exemple, loin de là, montrant que celui qui doit être le chef de tous les Français pouvaient insulter ceux qui, simplement, ne pensaient pas comme lui. Tout comme les insultes à répétition d’un Jean-Luc Mélenchon à l’égard de ses anciens amis socialistes, de ses adversaires lepénistes ou des journalistes, se parant sans doute de la posture de Georges Marchais qui, pour virulent (et de mauvaise foi…) que fut l’ancien secrétaire général du Parti communiste, n’avait jamais dépassé les bornes comme le fait allègrement et avec gourmandise le leader du Front de gauche.

    Certains penseront sans doute que le respect n’est dû qu’à ceux que l’on respecte vraiment et que la force du débat politique est dans l’affirmation forte de ses convictions.

    Ceux-là n’ont rien compris et s’ils sont des politiques, se sont manifestement trompés de métier ou de régime...

    Dans une démocratie républicaine digne de ce nom, on respecte la parole de tous tant qu’elle est respectueuse et la puissance dans la confiance de ses convictions confrontée à celle des autres dans une ouverture d’esprit qui définit l’intelligence, fait qu’on n’a pas besoin d’agresser les autres pour développer ses arguments et tenter de convaincre le pays qu’ils sont les bons.

    Au-delà de l’énervement un peu puéril (mais malgré tout très dangereux) actuel, il est malheureusement peu probable que le respect s’impose à ceux qui, pour exister, savent qu’il faut transgresser les codes de bonne conduite envers les autres.

    Et tant que nous serons friands de ces joutes pourtant affligeantes et pathétiques, pourquoi s’en priveraient-ils?!

    Pour autant, ceux qui croient que le respect est bien au centre du vivre bien ensemble dans une démocratie républicaine ne baisseront pas les bras.

    Oui, la démocratie, comme il est souvent rappeler ici, est un combat quotidien. Mais un combat dans la dignité pour la dignité de soi-même et des autres.

    De ce point de vue, il est assez réconfortant de voir que les centristes ont su, globalement, demeurer dignes. Espérons qu’ils continueront ainsi.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les ravages inquiétants du populisme et du consumérisme

    Les adversaires, parmi lesquels ses ennemis les plus résolus, de la démocratie républicaine libérale défendue par le Centre et le Centrisme ont tout intérêt à la survenance de périodes de crises quelles qu’elles soient.

    On le voit bien aujourd’hui où les voilà qui saisissent n’importe quel motif ou incident pour s’attaquer aux principes mêmes démocratiques, ceux qui, pour imparfaits qu’ils soient, ont permis l’établissement de pays avancés riches et de sociétés ouvertes où chacun bénéficie de la liberté d’expression et de la protection de la loi contre l’arbitraire du pouvoir ainsi que contre la violence des autres.

    Deux des pires dangers de la démocratie montent actuellement en puissance, tant à droite qu’à gauche, les comportements populistes et les revendications consuméristes qui conduisent à des discours démagogiques et clientélistes de la part des politiques.

    Les premières estiment que la démocratie républicaine n’est qu’un système pourri dès le départ, générant la chienlit, la corruption et le désordre des «élites», et qu’il faut y mettre de l’ordre coûte que coûte en s’attaquant en priorité au personnel politique, aux institutions et en contestant les résultats des élections lorsqu’elles ne vous sont pas favorables.

    Les deuxièmes, phénomène beaucoup plus récent, considèrent la démocratie comme un vaste hypermarché où l’on peut faire ses courses en choisissant les biens et les services dont on a envie sans se préoccuper de ce que la signifie pour les autres, que ce doit au niveau de l’individu ou de la collectivité, l’idée étant que l’on a le «droit à».

    Ces deux types de comportements, qui ont, chacun, des dimensions individuelles et collectives, ont d’ailleurs plus de points commun qu’on ne le croit au-delà de leur remise en cause de la démocratie libérale.

    Le premier est qu’ils ne peuvent exister que grâce aux règles démocratiques…

    En outre, tous deux demandent que la démocratie soit à leur service et se plient à leurs volontés et leurs caprices qui sont changeants et souvent épidermiques.

    Mais, soyons clairs, le populisme et le consumérisme ne viennent pas de nulle part. Si, aujourd’hui, nous en sommes là, c’est qu’ils sont attisés par certains responsables politiques soi-disant responsables qui s’en délectent mais également parce qu’ils sont les premiers à allumer les premières braises par des discours et des actes démagogiques et clientélistes afin d’attiser des comportements extrêmes pour ensuite surfer sur la vague des mécontentements.

    Le comportement d’un homme comme Jean-François Copé suscite ainsi nombre d’interrogations. Le voilà qui récupère de manière démagogique les thèmes d’extrême-droite sans vergogne mais lorsque l’on parle de publier le patrimoines des politiques s’insurgent contre le voyeurisme du «peuple» qu’il a lui-même excité pendant des mois et des mois.

    A l’opposé, François Fillon, lui, évite les provocations, ce qui nous rappelle fort opportunément que la bataille pour la présidence de l’UMP n’était pas seulement une question d’hommes mais aussi et surtout celle d’une vision de la société et d’une façon de faire de la politique.

    Et n’oublions jamais que quand des hommes politiques comme monsieur Copé joue un double-jeu, la victime est toujours la même, la démocratie.

    Mais ceux qui jouent la carte du clientélisme pour contenter des demandes consuméristes déraisonnables (comme l’adoption pour les couples gays) sont également responsables du climat délétère qui s’installe, contaminant la société tel un poison aux effets lents mais extrêmement toxiques.

    Car, derrière, les adversaires de la démocratie libérale comme Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon en profitent pour tenter de la discréditer alors que leurs modèles de société d’un autre temps seraient, non seulement, liberticides, mais plongeraient le pays dans une crise économique et sociale sans précédent.

    Enfin, ce qui est également intéressant de noter dans l’évolution du populisme et du consumérisme, c’est qu’ils fonctionnent de plus en plus de manière semblable.

    Le premier nommé était jusqu’à présent essentiellement un mouvement social alors que le consumérisme était avant tout une attitude individuelle.

    Aujourd’hui, le populisme est souvent issu d’une agrégation de comportements consuméristes (comme, par exemple, la demande que la collectivité se plie à une vision individuelle partagée par un groupe plus ou moins nombreux) et le consumérisme prend de plus en plus des formes collectives de revendications (comme, par exemple, celle d’un droit pour une communauté particulière).

    Pour autant, ce n’est pas le fameux et nébuleux «intérêt général» ou l’imprécis «bien commun» qui permettre de résoudre l’équation «ni populisme, ni consumérisme» mais bien le principe du «Juste équilibre» propre au Centrisme qui rejette la démagogie et le clientélisme.

    Celui-ci, je le rappelle, vise à donner le plus de satisfaction possible à tous les citoyens tout en sachant que personne ne peut être contenté totalement. Ainsi, c’est dans l’harmonie (et non la confrontation) de tous les intérêts particuliers que le politique bâtit sans relâche le juste équilibre de la communauté.

    C’est uniquement de cette façon que, non seulement, l’on pourra préserver les acquis démocratiques mais, surtout, les adapter à la nouvelle réalité des sociétés contemporaines.

    Seule le Centrisme aujourd’hui se bat contre la démagogie et le clientélisme, les deux plaies de la démocratie républicaine.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le temps du Centre est-il en train de venir?

    Laminé lors de la dernière présidentielle de 2012 puis lors des législatives qui l’ont suivie, divisé entre plusieurs petits partis qui se font une guéguerre aussi pathétique qu’inutile, phagocyté par des ambitions personnelles aussi démesurées que sont insignifiantes leur poids dans la vie politique actuelle, il semble un peu provocant, voire ridicule, de se demander si le temps du Centre va bientôt survenir.

    Et pourtant…

    N’oublions pas que ni la Droite avec un Nicolas Sarkozy renvoyé sèchement par les Français, ni la Gauche, qui a héritée du pouvoir après ce licenciement démocratique et qui s’est montrée incapable jusqu’à présent d’inspirer la confiance nécessaire et indispensable au sursaut du pays, ne parviennent pas, toutes les deux, à insuffler la dynamique politique pour nous sortir de la situation plus que délicate dans laquelle nous nous trouvons présentement.

    Les extrêmes, eux, n’ont que des solutions clivantes, hasardeuses et aventurières à proposer qui feraient dangereusement régresser le pays et dont il aurait le plus grand mal à surmonter les conséquences dévastatrices.

    On ne parle même pas des écologistes qui ne sont même pas capables d’être d’accord avec eux-mêmes avec des extrémistes parfois plus irresponsabes que ceux de l’extrême-droite et de l’extrême-gauche.

    Reste donc le Centre.

    Depuis plusieurs années, celui-ci propose une politique responsables de rigueur mais pas d’austérité, de libéralisation de l’économie mais pas de néolibéralisme débridé, de réformes en profondeurs de la société et des institutions face aux conservatismes de gauche et de droite qui ankylosent la France, au risque de la mettre en péril, mais pas de mesures clientélistes qui minent de plus en plus le lien social et mettent à mal le vivre bien ensemble.

    De même, ses valeurs humanistes de respect, tolérance et solidarité dans une société de liberté sont à même d’accompagner les moments difficiles puis la renaissance du pays.

    Mais se pose évidemment la question essentielle: comment le Centre peut-il se poser en force de gouvernement vu sa faiblesse, son morcellement, ses combats internes ridicules et ce, dans un climat d’affrontement idéologique exacerbé par la Droite et la Gauche et leurs extrêmes.

    C’est évidemment le paradoxe du Centre français  de voir que ses idées et ses positionnements sont plébiscités par une majorité de la population mais que les partis centristes ne parviennent pas à être une force politique majeure.

    Les Français élisent donc des partis de droite ou de gauche en souhaitant qu’ils feront une politique centriste et en espérant qu’ils prendront (en plus, quelques mesures clientélistes afin de grappiller quelques petits avantages…).

    Mais il ne faut pas en conclure pour autant que la Droite et la Gauche font la politique du Centre, une fois au pouvoir. Leurs partis font une politique au centre c’est-à-dire une politique qui est un méli-mélo de tout et n’importe quoi, un peu de mesures à gauche, un peu de mesures à droite et des pâles copies de ce qui devrait être fait et ce qui serait fait par le Centre. Le tout en flattant leurs électorats respectifs.

    Dès lors, ce dernier doit-il, devant la gravité de la situation, entrer au gouvernement et à n’importe quel prix?

    Les partis centristes doivent demeurer extrêmement vigilants si l’on fait appel à eux.

    Si, demain, il y a une coalition entre la Gauche et le Centre (avec François Bayrou), il faut absolument éviter que ce dernier ne soit qu’un alibi, une sorte de cache-misère de la Gauche comme le Centre l’a été de 2007 à 2012 avec Nicolas Sarkozy.

    De même, si la Droite revient au pouvoir, le Centre (avec Jean-Louis Borloo), ne devra pas, à nouveau, n’être qu’un faire-valoir dont les membres seront plus préoccupés de garder leurs sièges d’élus nationaux que de défendre leurs idées.

    Car si les partis centristes se décrédibilisent au pouvoir, il ne restera plus grand-chose à part les deux fronts…

    Oui, le temps du Centre n’est sans doute pas loin si nous voulons sortir la France de cette situation intenable qui sent le soufre dans laquelle elle se trouve et sur laquelle tous les politiciens en quête de grand soir se penchent, tels des charognards prêts à s’emparer du pouvoir en décomposition.

    Malheureusement, les partis centristes sont encore aux abonnés absents. Et s’ils sont les marginalisés de la vie politique, il faut aussi qu’ils s’en prennent à eux-mêmes et arrêtent d’incriminer tout et n’importe quoi à tout bout de champs comme le scrutin majoritaire (même si celui-ci doit être amendé) pour s’absoudre de leur incapacité à convaincre une majorité de Français de voter pour eux.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le rêve humaniste du Centre d’une société équilibrée

    Il y a, bien sûr, le fameux rêve américain qui a façonné tant d’espoirs de vie meilleure dans le monde; il y a aussi le «modèle français» devenu dans la bouche de François Hollande, le «rêve français» qui consiste dans la mise en place d’une république sociale et égalitaire; il y a depuis peu le rêve chinois que veut promouvoir le nouveau numéro un du pays, Xi Jinping, dont le moteur, semble-t-il, est de ravivé l’utopie communiste par une vision purement nationaliste, un paradoxe de plus dans l’empire du milieu; il y a le projet, ne l’oublions pas, d’une fédération européenne que certains qualifient de rêve mais qui est en train de s’étioler, petit à petit, face à la résurgence des égoïsmes nationaux et des replis frileux devant une tâche pourtant si exaltante.

    Et puis il y a le rêve humaniste du Centre d’une société basée sur l’être humain et érigée sur le principe du juste équilibre.

    Ce rêve là est peut-être moins clinquant que les autres dans les images qu’il véhicule mais il propose moins de chimères et produira beaucoup plus de concret pour tous.

    Son objectif, créer une communauté de personnes libres et responsables, respectueuses les unes des autres et où chacun pourra se réaliser en réalisant son projet de vie.

    Rien de fantasmagorique, ici, mais plutôt cet espoir raisonnable d’une existence accomplie dans une société équilibrée.

    Bien entendu, l’objectif n’est pas de promouvoir la morosité et la médiocrité d’une petite vie sans aspérités, c’est même le contraire. Il s’agit de libérer l’ensemble des potentialités réelles que nous avons tous en nous afin que chacun d’entre nous puisse vivre sa vie du mieux possible et, en retour, en faire bénéficier, d’une manière ou d’une autre, la communauté dans laquelle il vit.

    L’important est de (re)partir de l’humain afin que renaisse cet envie et cet espoir, moteurs essentiels des grandes épopées de l’humanité, non pas de quelques uns mais de tous.

    Car, en ces temps de grands doutes dans les pays avancés mais aussi de questionnement dans les pays émergents et de craintes dans les pays en développement, il nous faut retrouver cette confiance dans le présent et l’avenir qui seule peut permettre au genre humain de se dépasser et de mettre son intelligence et ses facultés au service le projet de construire la mondialisation humaniste, unique voie pour bâtir un monde de paix et de progrès.

    C’est en portant ce rêve qui doit devenir réalité que les centristes apporteront leur pierre indispensable à l’édifice de l’humanité.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’exigence de la démocratie, notre devoir de responsabilité

    Si l’économie française était en croissance et créait de nombreux emplois, si la classe moyenne voyait ses revenus augmenter et se sentait en sécurité, si la jeunesse pensait que ses rêves avaient des chances de se réaliser, si les Français se sentaient en confiance dans une France européenne cappable de faire entendre sa voix et de proposer un vrai projet d’avenir tout en relevant les défis humanistes du XXI° siècle, alors l’affaire Cahuzac serait ce qu’elle est en grande partie, un fait divers affligeant d’un homme seul comme il y en a souvent.

    Oui mais voilà, ce n’est pas le cas.

    Alors, quand tout (ou presque) va mal du point de vue des citoyens, quand ils n’ont pas confiance dans le présent (et encore moins dans l’avenir), ce genre d’affaires cristallisent l’ensemble des frustrations, que les causes soient réelles ou non.

    De même, lorsque les politiques n’ont que peu de résultats concrets à offrir et qu’ils sont contestés sur leurs compétences, les voilà qui nous parlent de ce qui leur tombe sous la main, aujourd’hui de la moralisation de la vie politique et même de la vie tout court.

    Et ils sont relayés jusqu’à l’overdose par des médias où le superlatif est devenu le gage de l’engagement à dire tout la vérité, rien que la vérité que, bien entendu, ils sont les seuls à délivrer honnêtement.

    D’autant que pour ne pas se faire doubler par tout ce qui circule sur la toile qui charrie tout et n’importe quoi, ils ont également choisi d’être les premiers à reprendre n’importe quelle info au lieu de se demander, d’abord, si elle est vraie ou, simplement, crédible.

    A force de sondages dont les questions sont évidemment libellées en vue de conforter la thèse du «tout fout le camp» et du «tous pourris», la boucle est enfin bouclée: on vous a dit que tout allait mal et vous nous dites, en retour, tout va mal.

    Fermer le ban.

    Cela fait-il une crise de régime et, sœur Anne, voyez-vous venir une possible révolution?

    Bien sûr, l’Histoire nous enseigne que le pire est toujours possible. Les ennemis de la démocratie libérale aiment ces atmosphères sombres.

    Mais elle nous dit aussi que ceux qui crient au loup sont souvent ceux qui l’ont fait entrer dans la bergerie ou, même, les loups eux-mêmes déguisés en bons samaritains.

    La «respectabilité» de Mélenchon, c’est le PS qui lui a donnée et la «banalisation» des thèses du Front national doit beaucoup à leur promotion par l’UMP.

    Cependant, au lieu de nous tourner vers des boucs émissaires, si nous étions vraiment dans cette crise de régime, l’honnêteté serait de dire que les responsables, c’est nous tous!

    Nous oublions un peu vite que nous vivons en démocratie et tous les élus de la république, oui, tous sans exception, l’ont été grâce à nos voix.

    Un président de la république ne peut nommer un premier ministre qui nommera des ministres que parce qu’il a été élu par les Français au suffrage universel direct.

    Jérôme Cahuzac est devenu député grâce aux électeurs de sa circonscription.

    Oui, la démocratie c’est nous et cela nécessite autre chose que de mettre de temps en temps un bulletin de vote dans une urne ou de se plaindre par sondages interposés.

    La démocratie, c’est un peuple responsable à tous les niveaux. C’est sa beauté mais aussi son exigence.

    Si les Français sont écœurés par les politiques, il faut qu’ils le soient également par leurs comportements en la matière, par leur légèreté à élire n’importe qui, à ne pas s’investir suffisamment dans les rouages de la démocratie par le biais de tous les relais qui peuvent exister (partis politiques, syndicats, associations, etc.), en faisant confiance sans se renseigner, en n’étant pas assez mobilisés en tant que citoyens.

    Cela ne veut pas dire que ceux qui sollicitent un mandat de leur part doivent être exonérés de leurs agissements lorsque ceux-ci sont irresponsables voire délictueux, bien au contraire.

    Néanmoins, des citoyens passifs ne peuvent se plaindre d’être abusés car ils se sont abusés eux-mêmes.

    Il ne s’agit pas de faire le travail des élus à leur place. Nous sommes dans un régime démocratique dit «représentatif» où nous donnons mandat à ces derniers pour qu’ils consacrent tout leur temps à administrer la société.

    Non, mais nous devons sans cesse nous renseigner (sans information pas de démocratie) et contrôler leur action (sans contrôle du pouvoir pas de république).

    C’est cela la démocratie républicaine représentative et participative que prônent le Centre et le Centrisme.

    Rappelons enfin que la démocratie n’est pas un système figé mais qu’il évolue constamment et qu’il doit être réformé continuellement pour être adapté aux données du présent et qu’il doit anticiper souvent les évolutions futures.

    Faire vivre la démocratie, c’est notre devoir d’hommes et de femmes libres.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • Les centristes ne doivent pas jouer la politique du pire

    Lors de l’élection présidentielle, nous savions, nous Français, mais surtout, nous, centristes, que les temps étaient particulièrement difficiles et nous le disions et le répétions, appelant le pays à une prise de conscience et les politiques à la responsabilité.

    Nous proclamions, également, qu’il faudrait, quel que soit le président qui allait être élu, mettre en place, avec la rigueur nécessaire mais en évitant l’austérité destructrice, d’importantes réformes et des mesures drastiques qui auraient déjà du être prises depuis des années, sur fond de manque de croissance, de chômage en hausse, de déficits publics croissants, de crise de l’euro et d’Union européenne en panne. Le tout avec un pays qui doute de lui, le manque de confiance étant un handicap bien plus fort que tous les autres.

     

    Presqu’un an après la présidentielle, nous y sommes jusqu’au cou.

     

    François Hollande a, dans ce cadre, pris de nombreuses décisions dont beaucoup difficiles pour un homme politique et sa popularité. Sans parler de son appartenance à un Parti socialiste qui sait depuis longtemps que des réformes sont indispensables mais qui était jusqu’alors incapable de s’y rallier de peur de perdre son électorat.

     

    Beaucoup de ces décisions auraient du être prises de toute façon par n’importe quel président à la tête du pays, de Droite, du Centre et même des extrêmes.

     

    Dès lors, même si certaines n’ont pas été aussi profondes qu’il l’aurait fallu, ne pas les supporter pour des raisons idéologiques et électoralistes, c’est jouer contre la France.

     

    C’est une faute politique que le pays paiera à un moment donné.

     

    S’y opposer c’est manquer ce moment historique où, enfin, de la Droite à la Gauche, en excluant les extrêmes, un consensus pourrait se faire jour, et dans la population, et chez les militants politiques, sur la réforme, même sur des mesures dures mais que nous savons incontournables si nous voulons bâtir un avenir meilleur à défaut d’un présent radieux.

     

    Dans ce cadre, il faut saluer les propos de François Hollande sur une «société apaisée» et de «réconciliation», deux termes chers aux centristes qui montrent un ralliement à leur vision de la démocratie.

     

    Bien sûr, tout n’est pas parfait, loin de là, dans le gouvernement de la France.

     

    Par exemple, faut aller beaucoup plus loin dans la libération des énergies créatrices. De même, sur certaines questions de société, des décisions très dangereuses sont prises ou sur le point de l’être concernant l’adoption d’enfants par les couples gays ou l’utilisation des cellules embryonnaires.

     

    Bien sûr, les intentions ne sont pas toujours très claires comme pour les retraites aves des déclarations contradictoires entre François Hollande qui parle d’allongement des cotisations donc d’un départ plus tardif et son premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui dit le contraire.

     

    Bien sûr, la «centrisation» de François Hollande n’est pas partagée par une part importante du Parti socialiste.

     

    Dans ce contexte où il faut que tout le monde soit sur le pont, une grande partie de la Droite a malheureusement décidé de jouer la politique du pire avec une opposition frontale qui rappelle sur bien des aspects celle, aux Etats-Unis, du Parti républicain, et notamment de sa frange populiste le Tea Party, qui, depuis plus de quatre ans, a opté pour une guérilla politique et médiatique sans concession contre Barack Obama sur tout et n’importe quoi, lui déniant même la légitimité d’être au pouvoir comme cela est le cas en France sur de nombreux sites et blogs de sympathisants et membres de l’UMP pour François Hollande.

     

    Les médias qui supportent cette droite «décomplexée» de plus en plus radicalisée, tel le Figaro (dont pas un jour sans que la «une» ne soit consacrée aux déboires et à l’incompétence de François Hollande), s’inspirent de plus en plus de Fox News et de ses critiques dures et systématiques à l’encontre du président américain en oubliant que la mission première d’un journaliste n’est ni de dresser des louanges, ni de faire de la critique systématique mais de dire ce qui se passe.

     

    Il est dommage que nombre de centristes se soient alignés sur cette stratégie, en particulier l’UDI et son chef, Jean-Louis Borloo (le Mouvement démocrate et François Bayrou jouant un jeu plus trouble fait d’approbations et de critiques pour se ménager tous les avenirs possibles).

     

    Depuis des années que les centristes demandent des réformes indispensables pour remettre le pays dans le bon sens mais qui, mises en œuvre, ne seront évidemment pas populaires, ce n’est pas pour crier avec la meute quand cela se produit, que cela vienne de la Gauche ou de la Droite.

     

    De la même façon que les centristes ont applaudi à la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy même si elle était trop molle, il leur faut reconnaître les efforts fait par François Hollande même s’ils demeurent largement perfectibles.

     

    Non pas qu’il faille prôner aujourd’hui une union nationale qui na pas lieu d’être mais seulement espérer un consensus national sur les problèmes les plus urgents dont on sait qu’il n’y a pas trente-six solutions pour les régler.

     

    Non pas que les centristes doivent former une coalition avec le Parti socialiste, ni dresser des louanges excessives à François Hollande, ce n’est pas à l’ordre du jour. Mais s’ils représentent les forces de la responsabilité, du consensus et de l’équilibre, alors il faut qu’ils le montrent dans leurs discours et dans leurs actes en critiquant de manière constructive quand cela est nécessaire et en approuvant honnêtement quand cela est le cas, le tout en alimentant, sur le fond, le débat politique.

     

    Actuellement, on en est loin.

     

    Les partis centristes ne devraient pas tomber dans le piège tendu par l’extrême-droite et par la frange la plus intolérante de l’UMP, mener une attaque frontale contre la légitimité du pouvoir républicain. François Hollande a été élu démocratiquement et quoi que disent les sondages, ils ne sont évidemment pas de la même nature qu’une élection dans une démocratie.

     

    Qu’une droite dure et peu démocratique (ainsi qu’une gauche de même acabit menée par le Front de gauche) saute sur l’occasion pour attaquer le régime démocratique, ce n’est pas étonnant.

     

    Que de nombreuses personnalités de la droite démocratique la suivent, voilà qui est inquiétant.

     

    Mais il ne peut être question pour les centristes de jouer cette partition. A défaut, pour ceux qui s’enfonce dans cette irresponsabilité politique, de n’être plus du Centre.

     

    Car c’est dans les temps difficiles que l’on attend des partis centristes qu’ils œuvrent pour le bien du pays tout entier et non pas pour un camp ou des clientélismes particuliers.

     

    On n’est pas défenseur du juste équilibre pour rien.

     

    C’est ça aussi la grandeur d’être du Centre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Mariage homosexuel: quand l’enfant n’est qu’un alibi

     

    En France et aux Etats-Unis dans le débat sur le mariage homosexuel, l’enfant n’est en fait, pour les deux camps qui s’opposent, qu’un simple alibi dans la bataille qui fait actuellement rage sur sa légalisation ou non.

    On est loin, ici, d’une vision humaniste du Centre, celle qui privilégie le respect et la dignité de la personne mais aussi cherche la réforme juste.

     

    Pour les lobbys homosexuels et la Gauche, l’objectif principal est d’obtenir les mêmes droits pour les gays que ceux des hétérosexuels. Pour cela, il est impératif que l’enfant soit au cœur du débat, non pas en tant que tel mais parce qu’il est une pièce essentielle dans la reconnaissance de droits identiques même si l’enfantement par deux personnes du même sexe est impossible.

     

    Dans cette optique, ce n’est pas le bien être de l’enfant, ni même le désir d’enfant pour un couple homosexuel qui sont les arguments essentiels mais le fait d’avoir les mêmes droits, qu’il y ait reconnaissance d’un même statut dans une démarche égalitariste extrême sous prétexte qu’une orientation sexuelle ne peut être discriminatoire.

     

    Ce juridisme extrême voire extrémiste, est dans la logique identique des batailles menées par des représentants de groupes spécifiques pour gommer les différences, même naturelles, au nom de l’égalité. On retrouve l’argumentation largement utilisée par les tenants de la «théorie du genre» qui affirment qu’il n’y a pas de femme ou d’homme à la naissance mais des êtres humains qui, quels que soient leurs caractéristiques physiques et physiologiques, doivent pouvoir choisir entre être une femme ou un homme ou encore quelqu’un d’autre s’ils le souhaitent, dépassant le constat de la nature pour ne s’occuper que de celui de la culture dont la dominante serait à l’origine de cette séparation aliénante entre deux genres, masculin et féminin.

     

    Pour les lobbys anti-homosexuels et la Droite, même stratégie de l’enfant alibi mais dans le sens inverse où l’enfant est alors l’argument maître afin de refuser le mariage entre deux hommes ou deux femmes. Ce n’est pas tant son bien être ou la loi de la nature (un enfant ne peut naître que d’une femme et d’un homme) qu’ils défendent mais ce qui les mobilise est l’attaque frontale qui serait faite, selon eux, à la civilisation occidentale et qui la dévoierait si l’institution du mariage était ouverte à deux personnes du même sexe.

     

    Pour donner un tour émotionnel à leur combat, ils ont placé l’intérêt de l’enfant au milieu de leur argumentation. Mais si tel était réellement leur préoccupation principale, alors, ils proposeraient que l’on réforme le droit du mariage en découplant celui-ci de la possibilité automatique de demander l’adoption (et non pas de l’obtenir systématiquement comme ils le prétendent, ce qui n’a jamais été le cas).

     

    Oui, le mariage et la possibilité d’adoption sont aujourd’hui couplés. Non, ce n’est pas une obligation qu’ils le demeurent et la loi peut être modifiée en ce sens.

     

    Dès lors, nous aurions un mariage pour tous qui n’aboutirait pas à une possibilité d’enfants pour n’importe qui.

     

    On ferait ainsi coup double, on reconnaîtrait les droits au mariage des gays et le droit des enfants à demeurer des personnes et à ne pas devenir de simples objets de pression ou de désir.

     

    On ferait une avancée dans les droits des gays tout en en faisant une autre dans celle des enfants en rappelant que le fameux principe de précaution que l’on trouve dans la Constitution (et qui dans nombre de situations semble hors de propos) s’applique en priorité à eux.

     

    Ce qui est fondamental, ici, est qu’un couple n’est pas une famille, c’est seulement l’union de deux personnes qui n’implique jamais qu’il y ait, ensuite, la présence d’enfants.

     

    Si l’on veut vraiment parler de l’union de deux personnes du même sexe, alors mettons en place le mariage sans l’adoption.

     

    Oui, la loi est amendable car toutes les lois sont amendables. Oui le mariage homosexuel qui permet à deux personnes du même sexe de célébrer leur amour et de donner une protection juridique aux deux conjoints n’a pas comme automaticité (autre que dans la configuration juridique actuelle qui peut être changée) qu’il y ait l’éventuelle présence d’enfants dans ce couple.

     

    Car les couples mariés sans enfant ne sont pas ce que l’on appelle une famille et les couples non-mariés (de plus en plus nombreux) avec des enfants ont bien fondé, eux, une famille.

     

    Si seul le mariage faisait la famille dans notre XXI° siècle, cela se saurait.

     

    Donc, il est possible de découpler mariage et enfant, couple et famille.

     

    Et ce découplage est essentiel pour protéger les enfants aujourd’hui.

     

    Enfin, arrêtons un peu de parler du droit des adultes d’avoir des enfants et penchons-nous sérieusement sur leurs devoirs de faire le moins de mal et de dommages possibles aux enfants.

     

    In fine, la montée du droit à l’enfant pour des couples gays, infertiles ou dans d’autres situations particulières (avec l’adoption mais aussi toutes les techniques comme la procréation médicale assistée ou les mères porteuses) faire revivre une situation que l’on croyait disparue à jamais, la toute puissance des adultes à décider de la vie et du statut de l’enfant selon leur bon plaisir…

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • En démocratie, rien ni personne n’est au-dessus de la loi et… de la critique

     

    Le Centre et le Centrisme sont les défenseurs inconditionnels de la démocratie républicaine libérale et sociale.

    En conséquence de quoi, les centristes sont respectueux des institutions de la démocratie et des personnes. Cependant, pour eux, ni les premières, ni les secondes ne sont au-dessus des lois et de la critique.

    Ni l’exécutif, ni la législatif, ni le judiciaire, ni le «quatrième pouvoir» qu’est la presse (et plus généralement tout outil pour exprimer son opinion), ni les individus quels qu’ils soient ne peuvent se prétendre en dehors de la loi et refuser d’être critiqués.

    Sans loi pas de sécurité, sans critique pas de liberté.

    La sécurité et la liberté sont deux fondements de la démocratie.

    Ceci est important pour comprendre dans quel cadre se déroule la vie démocratique d’un pays comme la France et quelles sont les règles pour que celle-ci soit, à la fois, préservée et approfondie.

    La première règle principale en la matière est que les institutions et les personnes doivent être respectées en tant qu’institutions et personnes.

    Cela signifie, concrètement, que, par exemple, les tribunaux ou les médias doivent être respectés comme entités indispensables pour que la démocratie fonctionne. Sans juge et sans journaliste, pas de démocratie.

    De même, les personnes ont droit au respect parce que, sinon, on se retrouve dans la loi de la jungle, donc en dehors des règles démocratiques.

    Ayant dit cela, la deuxième règle principale c’est qu’aucune institution, aucune personne n’est au-dessus de la loi ou d’une opinion critique.

    Si nous ne pouvons réprimander ceux qui occupent certaines fonctions ou signifier notre opposition à tel ou tel agissement d’une institution ou d’une personne, alors nous ne sommes pas en démocratie.

    De même, si, dans le cadre de la loi, aucune institution n’a de compte à rendre sur son fonctionnement au peuple alors nous ne sommes pas, non plus, dans un régime démocratique.

    Analysons ces deux règles que nous venons d’énoncer à la lumière de la mise en examen par un juge d’instruction d’un ancien président de la république.

    La justice ne peut être critiquée comme institution dans cette affaire. En revanche, elle peut l’être, à la fois, dans son organisation et dans sa manière de fonctionner, notamment sur le fait de savoir si elle a respecté ou non le cadre légal.

    La décision du juge est ainsi tout à fait critiquable pour celui qui le souhaite. Il peut même l’attaquer… en justice.

    A l’opposé, aucun responsable politique présent ou passé ne peut échapper aux lois de la république et à la critique de son action. C’est la fonction et uniquement la fonction de président de la république qui doit être respectée, non la personne qui l’occupe ou l’a occupée ainsi que ses agissements.

    Néanmoins, elle a droit, comme tout autre citoyen, au respect dû à son statut de sujet central d’une démocratie, le statut de personne qui est innocente tant qu’elle n’a pas été condamnée.

    Dès lors, un juge d’instruction qui met en examen un ancien président de la république n’est pas légitime à s’attaquer à l’institution «président de la république» mais l’est tout à fait de le faire à une personne qui a occupé ce poste.

    En revanche, cette personne et ceux qui le soutiennent sont tout à fait libres de critiquer, non pas l’institution «justice» mais la personne qui l’exerce par rapport à ses actes. Si tel n’était pas le cas, nous ne serions pas en démocratie.

    Ce faisant, cette personne qui a occupé le poste de président de la république peut être tout à fait critiqué pour son action passée et présente au nom du même principe démocratique.

    Il ne faudrait pas en conclure au vu de ce que je viens de dire que la démocratie ne peut et ne doit pas accepter les critiques sur son organisation.

    Bien évidemment, dans le débat démocratique l’on peut critiquer une institution en estimant qu’elle n’est pas légitime ou que ses pouvoirs sont trop importants ou pas assez.

    Cependant, cette conversation est d’une autre nature, d’un autre niveau et ne doit pas être à géométrie variable, c’est-à-dire concerner tel événement particulier et seulement celui-ci.

    D’autant que ceux qui ont critiqué de manière virulente le juge, d’un côté, ou l’ancien président de la république, de l’autre, ne sont des adversaires déclarés de la démocratie républicaine, de ses règles et de des institutions.

    Ou alors, il faut qu’ils nous le disent…

    Alexandre Vatimbella

     

    PS: Bien évidemment ces remarques ne s’appliquent pas aux nouvelles imbécilités de Nadine Morano comparant la mise en examen de Nicolas Sarkozy à l’erreur judiciaire commise lors de l’affaire d’Outreau où des adultes furent faussement accusés de comportements pédophiles et condamnés à de lourdes peines de prison après une instruction bâclée par un juge. La démocratie demande que ceux ayant exercé des responsabilités politiques aient, sinon de l’intelligence, au moins de la retenue…

     

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  • Le grand écart politique impossible de Jean-Louis Borloo

     

    Par une tactique qu’il pensait subtile, Jean-Louis Borloo a refusé d’aligner a priori la position de l’UDI sur celle de l’UMP en votant automatiquement la motion de censure déposée par cette dernière ce mercredi 20 mars à l’Assemblée nationale et en tentant de faire porter le chapeau de cet alignement pourtant probable au refus du premier ministre, Jean-Marc Ayrault, de répondre aux demandes qu’il lui avait faites, notamment en matière de politique du logement et de services à la personne ainsi que d’arrêt des augmentations d’impôts.

    Du haut de la tribune du Palais Bourbon, le président de l’UDI a, dans un discours assez déstructuré et pris d’une certaine excitation, tenté de donner une consistance à ce qu’il appelé, par un oxymore dont les politiques ont le secret, une «opposition constructive et résolue»…

     

    Brandissant un sondage dans lequel, selon lui, les Français approuvaient toutes ses demandes, il a, in fine, déclaré que son groupe voterait la censure.

     

    Au-delà de cette prestation parfois touffue, il était évident, dès le départ, que l’UDI voterait la motion de censure et que les demandes de Jean-Louis Borloo seraient ignorées par Jean-Marc Ayrault ce qui permettrait de justifier cette décision.

     

    Personne ne pouvait être dupe.

     

    Dès lors, on peut se demander si Jean-Louis Borloo et ses acolytes de l’UDI ont bien une stratégie compréhensible et constructive pour exister entre le PS et l’UMP, stratégie qui consiste à être l’allié naturel de l’UMP sans pour autant s’aligner sur ses positions tout en donnant des gages de fidélité...

     

    C’est bien un grand écart auquel doit se livrer l’UDI et son leader afin d’affirmer sa spécificité face à l’UMP tout en demeurant son partenaire politique et électoral.

     

    En écoutant Jean-Louis Borloo à l’Assemblée nationale, on a bien compris l’alliance UDI-UMP, on a moins relevé l’originalité de la position de l’UDI face à celle de l’UMP.

     

    Cela n’est guère étonnant car nous sommes dans une situation paradoxale créée par Jean-Louis Borloo et dans laquelle il est en train de se pièger lui-même.

     

    En déclarant lors de la fondation de l’UDI que la seule alliance possible et envisagée était avec l’UMP, il s’est autolimité dans sa recherche d’une différence qui ferait que des électeurs de centre-gauche ou de centre-droit préfèrent voter UDI plutôt que PS ou UMP.

     

    Pouvait-il faire autrement alors qu’il a été un fidèle collaborateur de Jacques Chirac puis de Nicolas Sarkozy, membre de l’UMP pendant des années?

     

    C’est pourquoi sa volonté d’être le représentant du Centre posait un problème et continue de le poser.

     

    C’est sans doute également la raison pour laquelle François Bayrou bénéficie toujours d’un espace politique que Jean-Louis Borloo n’est pas capable de lui disputer et d’investir de par son choix de positionnement politique très proche, en réalité, de celui de l’UMP.

     

    Est-ce que cette stratégie peut ouvrir un espace politique assez grand et assez pérenne pour faire de l’UDI un parti politique de premier ordre pour les années à venir? Il est bien sûr trop tôt pour en tirer une conclusion définitive qui sera apportée lors des prochains scrutins nationaux, que ce soit les municipales ou les européennes.

     

    Reste que les électeurs centristes ont de quoi s’interroger sur la pertinence de celle-ci.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Barack Obama est-il toujours centriste?

     

    Alors qu’il vient tout juste de commencer son second mandat après avoir été réélu sans équivoque, de nouveau, les accusations fusent à l’encontre de Barack Obama, notamment depuis que les coupes budgétaires automatiques sont entrées en vigueur après l’échec des négociations entre la Maison blanche et la Chambre des représentants, début mars.

     

    Venus de la droite comme de la gauche, celles-ci prétendent que le président des Etats-Unis n’est pas (ou plus) un centriste mais qu’il a, soit opéré un tournant à gauche (selon les conservateurs), soit mis de l’eau dans son vin démocrate pour séduire les républicains (selon les liberals).

     

    Qu’en est-il?

     

    Il est vrai que Barack Obama campe sur des positions bien plus fermes aujourd’hui face aux républicains. Mais la faute à qui et pourquoi? Ce sont ces mêmes républicains qui ont tout fait pour radicaliser les deux camps depuis 2009. Et lorsque Barack Obama a fait des gestes vers leurs positions, à chaque fois, ils en ont profité pour lui en demander plus, c’est-à-dire de pencher nettement sur sa droite.

     

    On ne peut donc pas le blâmer, après avoir été réélu par ces concitoyens et voyant ses thèses largement approuvées, d’adopter un positionnement de départ plus au centre-gauche afin de n’avoir pas à céder trop de terrain, in fine, lors des négociations avec des républicains toujours majoritaires à la Chambre des représentants et qui ont, une nouvelle fois, décidé de faire de l’obstruction car celle-ci est le dernier ciment qui leur reste entre eux, eux qui sont de plus en plus divisés entre les réalistes (qui ne veulent plus s’enfermer dans de l’idéologie stérile qui continuera à leur faire perdre la majorité des voix aux élections, ce qui a été le cas en novembre 2012, même à la Chambre des représentants où ils n’ont gardé leur majorité que grâce aux découpages honteux des circonscriptions réalisées par les organes législatifs de chaque Etat) et les idéologues (qui ne parlent que de «pureté» et de ligne politique sans concession contrairement au jeu politique traditionnel américain du consensus issu de la Constitution même des Etats-Unis qui a mis en place un système de balance des pouvoirs).

     

    Mais, il est vrai aussi que Barack Obama a continué à affirmer qu’il était ouvert à un vrai compromis avec les républicains, notamment sur la réduction des déficits par un équilibre entre coupes budgétaires dans tous les domaines et augmentation des impôts des plus riches afin de ne pas compromettre la reprise économique que connait actuellement le pays.

     

    De ce fait, il a été immédiatement accusé par la gauche du Parti démocrate de vouloir, une nouvelle fois, abandonner les programmes sociaux et favoriser les entreprises au détriment des plus pauvres.

     

    En réalité, le changement le plus notable dans la politique de Barack Obama n’est pas le fond mais la forme.

     

    Pendant quatre ans, même quand il avait une majorité démocrate à la Chambre des représentants jusqu’en 2010, il a tendu la main aux républicains, même s’il ne l’a pas fait de la manière traditionnelle pratiquée à Washington en faisant semblant d’être ami avec ses opposants, ce que ces derniers ainsi que les médias lui ont reproché.

     

    Il faut dire qu’Obama croit en la politique et estime qu’elle ne sort pas grandie si elle ne devient qu’un spectacle.

     

    Dans un monde de communication, c’est un handicap, lui que l’on présente pourtant (et à tort) comme un communiquant hors pair en faisant référence à ses deux campagnes présidentielles et à son utilisation d’internet et des réseaux sociaux.

     

    Car il est avant tout un homme de conviction avant d’être un bateleur de foire.

     

    Toujours est-il qu’il a constaté amèrement que ses ouvertures ont été, à chaque fois, l’occasion pour ses opposants de droite mais aussi de gauche, de tenter de l’affaiblir et de le déconsidérer auprès des électeurs.

     

    Rappelons ainsi qu’en 2209, il avait voulu laisser au Congrès (Chambre des représentants et Sénat) le soin de structurer la loi sur l’assurance-santé à partir des grandes lignes qu’il avait défendues pendant la campagne présidentielle afin de trouver le plus large consensus possible.

     

    Résultat, les républicains avaient fait de l’opposition systématique, avaient joué la montre et avaient monté des opérations de communication mensongères et indignes (comme par exemple, sur les «panels de la mort») qui ont abouti, entre autres, à l’émergence du Tea Party et à ses outrances.

     

    De leur côté, les démocrates de gauche n’avaient pas cessé de dénoncer en Barack Obama un démocrate conservateur, certain allant même jusqu’à dire qu’il était plus à droite que nombre de républicains!

     

    Dès lors, à l’entame de son second mandat – qui est pour lui tout aussi important que son premier, voire plus, car il légitime son action et n’en fait plus une curiosité historique, «le premier noir à la Maison blanche» -, il refuse de se faire coincer entre ces deux oppositions, surtout de permettre aux républicains de bloquer son action réformatrice qu’il veut mener dans de nombreux domaines (élections, contrôle des armes à feu, programmes sociaux, immigration, etc.).

     

    Evidemment, il n’est pas sûr qu’il puisse réussir à sortir de cette nasse. Nombre de médias et de commentateurs sont sceptiques sur ses chances de réussite. Pour autant, il ne faudrait pas l’enterrer trop vite car on oublie trop souvent ses nombreux succès et à l’heure du bilan, honnête, on verra sans doute qu’il a beaucoup plus agi que certains ne le prétendent actuellement.

     

    Reste que sa politique demeure aujourd’hui dans ses fondements ce qu’elle était au moment où il devint le 44° président des Etats-Unis, centriste. Et cela ne plaît vraiment pas à tout le monde. Comme d’habitude…

     

    Alexandre Vatimbella

     

    © 2013 LesNouveauxMondes.org

     

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    Barack Obama est-il toujours centriste?

     

    Alors qu’il vient tout juste de commencer son second mandat après avoir été réélu sans équivoque, de nouveau, les accusations fusent à l’encontre de Barack Obama, notamment depuis que les coupes budgétaires automatiques sont entrées en vigueur après l’échec des négociations entre la Maison blanche et la Chambre des représentants, début mars.

     

    Venus de la droite comme de la gauche, celles-ci prétendent que le président des Etats-Unis n’est pas (ou plus) un centriste mais qu’il a, soit opéré un tournant à gauche (selon les conservateurs), soit mis de l’eau dans son vin démocrate pour séduire les républicains (selon les liberals).

     

    Qu’en est-il?

     

    Il est vrai que Barack Obama campe sur des positions bien plus fermes aujourd’hui face aux républicains. Mais la faute à qui et pourquoi? Ce sont ces mêmes républicains qui ont tout fait pour radicaliser les deux camps depuis 2009. Et lorsque Barack Obama a fait des gestes vers leurs positions, à chaque fois, ils en ont profité pour lui en demander plus, c’est-à-dire de pencher nettement sur sa droite.

     

    On ne peut donc pas le blâmer, après avoir été réélu par ces concitoyens et voyant ses thèses largement approuvées, d’adopter un positionnement de départ plus au centre-gauche afin de n’avoir pas à céder trop de terrain, in fine, lors des négociations avec des républicains toujours majoritaires à la Chambre des représentants et qui ont, une nouvelle fois, décidé de faire de l’obstruction car celle-ci est le dernier ciment qui leur reste entre eux, eux qui sont de plus en plus divisés entre les réalistes (qui ne veulent plus s’enfermer dans de l’idéologie stérile qui continuera à leur faire perdre la majorité des voix aux élections, ce qui a été le cas en novembre 2012, même à la Chambre des représentants où ils n’ont gardé leur majorité que grâce aux découpages honteux des circonscriptions réalisées par les organes législatifs de chaque Etat) et les idéologues (qui ne parlent que de «pureté» et de ligne politique sans concession contrairement au jeu politique traditionnel américain du consensus issu de la Constitution même des Etats-Unis qui a mis en place un système de balance des pouvoirs).

     

    Mais, il est vrai aussi que Barack Obama a continué à affirmer qu’il était ouvert à un vrai compromis avec les républicains, notamment sur la réduction des déficits par un équilibre entre coupes budgétaires dans tous les domaines et augmentation des impôts des plus riches afin de ne pas compromettre la reprise économique que connait actuellement le pays.

     

    De ce fait, il a été immédiatement accusé par la gauche du Parti démocrate de vouloir, une nouvelle fois, abandonner les programmes sociaux et favoriser les entreprises au détriment des plus pauvres.

     

    En réalité, le changement le plus notable dans la politique de Barack Obama n’est pas le fond mais la forme.

     

    Pendant quatre ans, même quand il avait une majorité démocrate à la Chambre des représentants jusqu’en 2010, il a tendu la main aux républicains, même s’il ne l’a pas fait de la manière traditionnelle pratiquée à Washington en faisant semblant d’être ami avec ses opposants, ce que ces derniers ainsi que les médias lui ont reproché.

     

    Il faut dire qu’Obama croit en la politique et estime qu’elle ne sort pas grandie si elle ne devient qu’un spectacle.

     

    Dans un monde de communication, c’est un handicap, lui que l’on présente pourtant (et à tort) comme un communiquant hors pair en faisant référence à ses deux campagnes présidentielles et à son utilisation d’internet et des réseaux sociaux.

     

    Car il est avant tout un homme de conviction avant d’être un bateleur de foire.

     

    Toujours est-il qu’il a constaté amèrement que ses ouvertures ont été, à chaque fois, l’occasion pour ses opposants de droite mais aussi de gauche, de tenter de l’affaiblir et de le déconsidérer auprès des électeurs.

     

    Rappelons ainsi qu’en 2209, il avait voulu laisser au Congrès (Chambre des représentants et Sénat) le soin de structurer la loi sur l’assurance-santé à partir des grandes lignes qu’il avait défendues pendant la campagne présidentielle afin de trouver le plus large consensus possible.

     

    Résultat, les républicains avaient fait de l’opposition systématique, avaient joué la montre et avaient monté des opérations de communication mensongères et indignes (comme par exemple, sur les «panels de la mort») qui ont abouti, entre autres, à l’émergence du Tea Party et à ses outrances.

     

    De leur côté, les démocrates de gauche n’avaient pas cessé de dénoncer en Barack Obama un démocrate conservateur, certain allant même jusqu’à dire qu’il était plus à droite que nombre de républicains!

     

    Dès lors, à l’entame de son second mandat – qui est pour lui tout aussi important que son premier, voire plus, car il légitime son action et n’en fait plus une curiosité historique, «le premier noir à la Maison blanche» -, il refuse de se faire coincer entre ces deux oppositions, surtout de permettre aux républicains de bloquer son action réformatrice qu’il veut mener dans de nombreux domaines (élections, contrôle des armes à feu, programmes sociaux, immigration, etc.).

     

    Evidemment, il n’est pas sûr qu’il puisse réussir à sortir de cette nasse. Nombre de médias et de commentateurs sont sceptiques sur ses chances de réussite. Pour autant, il ne faudrait pas l’enterrer trop vite car on oublie trop souvent ses nombreux succès et à l’heure du bilan, honnête, on verra sans doute qu’il a beaucoup plus agi que certains ne le prétendent actuellement.

     

    Reste que sa politique demeure aujourd’hui dans ses fondements ce qu’elle était au moment où il devint le 44° président des Etats-Unis, centriste. Et cela ne plaît vraiment pas à tout le monde. Comme d’habitude…

     

    Alexandre Vatimbella

     


     

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