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La France Réconciliée - Page 45

  • Barack Obama, président noir mais pas des noirs

    L’emblématique victoire de Barack Obama en 2008 en a fait le premier président noir de l’histoire des Etats-Unis. Mais, dès le départ, celui-ci a tout fait pour ne pas être le président des noirs.

    Il avait ainsi déclaré deux mois après sa prise de fonction qu’«à l’inauguration (de sa présidence), j’ai pensé qu’il y avait une fierté justifiée d’une partie du pays que nous avions fait un pas qui avait permis de laisser derrière nous l’héritage desséché de la discrimination raciale de ce pays. Mais ce sentiment n’a duré qu’un jour».

    Cette volonté lui a été reprochée maintes fois par les activistes de la communauté noire ou par les médias, que ce soit, depuis son accession au poste suprême, pour pointer l’écart toujours aussi important entre la condition de la communauté blanche et la communauté noire ou par le racisme qui semble toujours aussi présent contre les noirs dans certaines régions du pays ou dans certains groupes.

    L’affaire Trayvon Martin qui vient de connaître son épilogue lorsqu’un jury composé de six femmes, dont cinq blanches et une latino, ont acquitté George Zimmerman (qui avait tué ce jeune noir qui rentrait tranquillement chez son père dans un quartier d’une petite ville de Floride au motif qu’il avait le profil d’un voleur et qu’une loi de cet Etat permet à toute personne s’estimant menacée de tuer son soi-disant agresseur), vient de rappeler, par les réactions diverses – pro et anti – qui ont accueilli ce verdict extrêmement contesté et contestable, que le «problème noir» était toujours et encore d’actualité pour ceux qui pensaient être entrés dans une ère nouvelle à ce sujet.

    Bien évidemment, Barack Obama a été victime du racisme depuis qu’il s’est déclaré candidat à la présidence, sans même parler de la période d’avant celle-ci.

    Rappelons que dans ce fameux «Sud profond» dont la Floride fait plus ou moins partie et où règnent toujours le fameux esprit «rednecks» (littéralement les «cous rouges» qui sert à désigner, par les habitants des côtes Est et Ouest, les ploucs racistes du Sud et du Midwest), on entendait encore lors de la campagne de 2008 des phrases du genre «les noirs et les femmes, ça ne fait pas de politique».

    Et depuis son élection, Obama est un des présidents les plus insultés avec des injures qui ne sont pas toujours directement racistes mais qui ne trompent personne. Sans parler de ceux qui déclaraient vouloir prendre les armes au cas où il serait réélu…

    Pour autant, si Barack Obama, lors du meurtre de Trayvon Martin en mars 2012 s’était risqué à déclarer que s’il avait eu un fils il lui aurait ressemblé, ce qui était sa deuxième déclaration présidentielle de soutien aussi directe à un noir (il en avait faite une autre en 2009 lorsqu’un professeur d’Harvard, Henry Louis Gates jr. avait été pris par la police pour un cambrioleur alors qu’il rentrait chez lui et molesté), il a réagi après le verdict en parlant de tragédie et en demandant un contrôle plus strict des armes à feu mais sans évoquer la couleur de peau d’aucun des deux protagonistes.

    Cela n’empêche pas les membres d’extrême-droite du Parti républicain d’affirmer que le cas Trayvon Martin a été instrumentalisé dès le départ par la Maison blanche pour faire passer tous les républicains comme des racistes et que c’était une des causes de la défaire de Mitt Romney lors du scrutin de novembre dernier!

    Cette thèse farfelue (contenue, notamment, dans un livre d’un activiste d’extrême-droite très apprécié du Tea Party) qu’évidemment aucune preuve n’étaye, est un exemple parmi d’autres qui montrent tout le danger pour Obama d’être le défenseur de sa communauté en tant que président. Cela montre aussi comment cette extrême-droite tente de diaboliser constamment ce président noir qui serait l’instigateur d’un complot pour mettre à mal la démocratie pour défendre sa communauté, ce qui s’appelle du racisme!

    Et puis, Barack Obama n’a été qu’une seule fois sur le continent africain lors de son premier mandat et vient d’achever ce qui risque d’être son seul ou un de ses deux voyages en Afrique de son second mandat.

    Plusieurs raisons expliquent cette décision Barack Obama de ne pas être le président des noirs.

    En premier lieu, il a toujours dit qu’il voulait être un président «normal» même s’il appréciait la valeur hautement symbolique de son élection en tant que premier noir à la Maison blanche. Mais, dans son esprit, sa réélection a été plus importante encore car elle a démontré au monde entier que si la couleur de sa peau avait pu jouer en sa faveur en 2008, c’est bien sa compétence qui avait été récompensée en 2012, les Américains n’ayant plus besoin de se donner bonne conscience en votant pour un noir s’il avait été un incapable.

    En second lieu, sa vision profondément centriste ne peut s’accommoder de la condition restrictive de président des noirs ou de tout autre cause ou communauté particulières. Cela irait à l’encontre de ses convictions et ses valeurs politiques qui sont d’être le président de tout les Américains en recherchant constamment le juste équilibre et le consensus.

    En troisième lieu, dès son intronisation, il a voulu éviter les polémiques destructrices pour sa fonction et sa politique ainsi que pour les intérêts de la communauté noire s’il avait été un avocat engagé de cette dernière et un porte-parole dénonçant tous les actes de racismes à travers le pays. Sa crédibilité aurait été atteinte profondément et le racisme plus ou moins latent dont on vient de voir la réalité aurait pu s’exprimer sans aucune retenue et paralyser toutes ses initiatives au-delà de ce que les républicains ont mis en place depuis 2010 et leur victoire aux élections de mi-mandat, c’est-à-dire le plus grand blocage politique jamais organisé depuis que les Etats-Unis existent (et, pourtant, des blocages, il en a existé!).

    Cependant, il faut bien se rappeler que Barack Obama n’est pas un Michael Jackson de la politique.

    Il n’a jamais tenté de cacher qu’il est un membre de la communauté noire. Plus, il le revendique sans aucune ambiguïté. Car, n’oublions pas qu’il est métis et qu’il aurait pu choisir de se définir comme blanc (aux Etats-Unis, c’est l’individu qui choisit sa communauté d’appartenance en cochant une case sur un formulaire), ce qu’il n’a pas fait, tout à fait consciemment et comme un acte militant.

    De même, il a épousé une femme noire descendante d’esclave pour mieux revendiquer son appartenance à cette communauté alors que plusieurs activistes noirs affirmaient que né d’une mère blanche et d’un père kenyan (donc non-américain), il ne pouvait en être.

    Barack Obama entrera sûrement dans l’Histoire comme le premier président noir des Etats-Unis d’Amérique. Peut-être qu’il y sera également pour ce qu’il aura accompli ainsi que pour son intelligence et son charisme. En tout cas, c’est tout ce qu’il souhaite et il aura tout fait pour que ce soit le cas.

    Alexandre Vatimbella

     

  • Le Centre avec Malala

    Malala Yousafzai vient d’avoir seize ans mais elle se bat contre l’obscurantisme depuis qu’elle a… onze ans!

    Son courage exemplaire est un modèle et un symbole pour ceux qui veulent construire un monde meilleur où l’on donne, à tous ceux qui le veulent, une chance de réussir leur vie et leurs rêves.

    Que demande-t-elle?

    «Je ne parle pas en mon nom mais au nom de tous ceux dont la voix ne peut être entendue. Au nom de tous ceux qui luttent pour leur droit de vivre dans la paix, leur droit d'être traité avec dignité, leur droit à l'égalité des chances et leur droit à l'éducation» vient-elle de dire du haut de la tribune des Nations unies à New York où elle était l’invitée d’honneur.

    Ainsi, elle souhaite que toutes les filles du monde – dont celles du Pakistan, son pays d’origine – puissent étudier et devenir des citoyennes à part entière, des personnes respectées.

    Pour cette bataille humaniste et pacifique, elle a failli mourir en recevant une balle dans la tête de la part des talibans qui contrôlent de fait la région où elle est née.

    Des hommes barbares qui ont décidé d’ériger l’obscurantisme en mode de gouvernement comme ils l’ont montré en Afghanistan avant l’intervention de la coalition mondiale après les attentats du 11 septembre 2001 et comme ils le font quotidiennement dans les zones tribales pakistanaises, là où l’armée a renoncé à maintenir l’ordre, voire est complice de ces extrémistes imbéciles et meurtriers.

    Ecoutons-la encore: «Les talibans ont pensé que la balle qui m'a touchée nous pousserait à nous taire, mais ils ont eu tort. Au lieu du silence, une clameur s'est élevée. Ils ont pensé changer mes objectifs et mes ambitions, mais une seule chose a changé: la faiblesse, la peur et le désespoir ont disparu et le courage et le pouvoir sont nés. Je suis la même Malala. Mes ambitions, mes rêves et mes espoirs sont les mêmes».

    Quand une jeune fille de seize ans qui a reçu une balle dans la tête pour de telles idées parle de cette manière, l’ensemble des hommes et des femmes qui soutiennent les valeurs humanistes du Centre et du Centrisme, se doivent d’être derrière elle, solidaires de sa lutte.

    Bien évidemment, le combat de Malala a d’énormes implications. La transmission du savoir donne des citoyens informés et capables de comprendre le monde dans lequel ils vivent. Cela éloigne la servitude et donne la liberté de penser, de parler et d’agir en personne responsable, tout ce que les talibans et autres intolérants et irrespectueux abhorrent plus que tout…

    Et elle le sait: « Nos livres et nos stylos sont nos armes les plus puissantes. Un enseignant, un livre, un stylo, peuvent changer le monde », ajoutant « Les extrémistes ont peur des livres et des stylos ».

    Et c’est bien cela, terroriser les terroristes avec les armes les plus nobles: la liberté, le respect, la tolérance, la solidarité sans oublier l’amour.

    Alexandre Vatimbella

     

     

    Signer la pétition de Malala Yousafzai sur l’éducation

  • Pour le Centre et le Centrisme, voter pour les extrêmes est une faute

    En expliquant qu’il posait les bonne questions (mais y apportait les mauvais réponses) et que ses électeurs étaient simplement des Français désorientés à qui il fallait parler et apporter des réponses adéquates, le monde politico-médiatique ou médiatico-politique – au choix! -- commet une grave erreur en faisant du Front national un interlocuteur honorable et fréquentable du débat démocratique.

    En lui permettant ainsi, petit à petit, d’entrer dans le jeu politique démocratique, il a ainsi «dédiabolisé» un parti extrémiste qui, à l’instar du Parti communiste au XX° siècle, sait parfaitement utiliser les faiblesses récurrentes du système démocratique face à ses ennemis dont les principaux sont les médias et les partis politiques démocratiques...

    Du coup, Marine Le Pen peut affirmer péremptoirement que son parti est devenu «le centre de gravité de la vie politique».

    Mais l’utilisation du Front national comme repoussoir et pour le mettre dans les pattes de ses adversaires est un jeu pervers dont le pays paye le prix quotidiennement avec la montée de l’intolérance et dont l’addition pour la démocratie pourra être très salée dans un avenir plus ou moins proche.

    C’est la raison pour laquelle, au-delà de cette exploitation politicienne qui n’est pas à l’honneur de ceux qui l’ont initié (entre autres, François Mitterrand), que le Centre et le Centrisme estiment que le vote pour les extrêmes est une faute grave.

    Que le système démocratique ne soit pas parfait, personne ne le conteste. Que la république ait des failles, non plus. Que des individus souvent sans scrupules, malhonnêtes et irresponsables profitent de celui-ci et de celle-là, c’est une évidence. Que cela contrarie ou mette en colère certains, c’est une réalité.

    Pourtant, cela n’excuse en rien le vote en faveur des extrêmes.

    Oui, l’électeur qui met un bulletin en faveur d’un candidat d’extrême-gauche ou d’extrême-droite commet une faute et il est aussi condamnable que celui pour qui il vote.

    Ou alors, il faut nous expliquer pourquoi, selon la Droite et la Gauche, un irresponsable qui vote contre ses intérêts fondamentaux, influençable et incapable de discerner le bon du mauvais est autorisé à remplir son devoir civique…

    Si ce n’est pas le cas, ce que nous croyons, il faut donc nous démontrer en quoi cet acte éminemment politique que de glisser un bulletin de vote en toute connaissance de cause pour les extrêmes est excusable moralement.

    Surtout si l’on estime que la démocratie républicaine représentative et délibérative est le seul système qui permet de garantir le plus de liberté et qui est le plus efficace pour développer un pays tout en permettant aux talents de tous de pouvoir s’exprimer. Il suffit d’étudier l’Histoire.

    Qu’il y ait des crises, des problèmes, des manquements issus de ce système, il faut en convenir.

    Mais c’est bien ce système que l’on doit renforcer, réformer et moderniser et non tenter de le laminer et, in fine, de le détruire en se tournant vers les solutions liberticides et irresponsables des extrêmes.

    Donc, tout citoyen ayant le sens des responsabilités, le respect de l’autre, la liberté comme étendard et la volonté de construire une société du juste équilibre, tolérante et solidaire, doit s’engager dans la défense de la démocratie républicaine et non dans sa destruction.

    Voter pour le Front national ou les groupuscules d’extrême-droite, voter pour le Front de gauche ou les groupuscules d’extrême-gauche, c’est décider de jouer contre cette démocratie républicaine représentative et délibérative, contre la liberté, contre le respect, contre une société du juste équilibre. C’est agir de manière irresponsable.

    En démocratie c’est bien évidemment le droit de tous mais cela ne veut pas dire que ce soit excusable.

    Or, aujourd’hui, ceux qui, à droite et à gauche, sont sensés défendre le système démocratique et les valeurs de la démocratie n’ont plus ce discours ferme et inflexible face à ce comportement.

    C’est la raison pour laquelle les centristes, les vrais, ne doivent jamais fléchir en rappelant constamment que les valeurs qu’ils portent ne peuvent mener à une quelconque mansuétude pour ceux qui prônent les solutions extrémistes mais aussi pour ceux qui votent pour celles-ci et qui leur permettront peut-être, un jour, de parvenir au pouvoir comme l’Histoire, encore elle, nous l’enseigne.

    Il s’agit d’une question de dignité humaniste. Voilà en quoi voter pour les extrêmes est une faute morale.

    Et espérons que nous n’aurons pas à dire, tel Daladier revenant en 1938 de Munich et atterrissant au Bourget, voyant la foule joyeuse de l’accord qu’il venait de passer avec Hitler alors qu’il s’attendait à recevoir des tomates, «Ah les cons! S’ils savaient!».

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Etats-Unis 2016: En attendant Hillary

    Les médias américains qui veulent de plus en plus avoir une élection d’avance, fourmillent de reportages, d’articles et de commentaires sur la prochaine présidentielle de 2016 et, surtout, sur la probable candidature à la primaire démocrate d’Hillary Clinton.

    Ancienne première dame (surtout ancienne principale conseillère de Bill, son mari président), ancienne sénatrice de New York, ancienne candidate malheureuse à la primaire de 2008 face à Obama (et, alors, ancienne favorite qui, il ne faut pas l’oublier, avait réuni plus de voix qu’Obama mais avait été battue à cause du mode de désignation du candidat démocrate), ancienne secrétaire d’Etat du même Obama de 2009 à 2013, son parcours politique est bien rempli et beaucoup de politiques s’en contenterait.

    Mais Hillary Clinton poursuit un double but: son ambition qui a toujours été grande (on dit que c’est elle qui était la plus capable de devenir président dans son couple avec Bill) et l’ambition de voir, enfin, une femme comme président(e) des Etats-Unis.

    Pour autant, rien n’est gagné pour elle si elle se décide à se présenter.

    Si elle possède déjà un grand avantage sur tout autre candidat démocrate en vue de la primaire et tout candidat républicain lors de la présidentielle, elle devra démontrer qu’elle n’est pas trop âgée pour le poste, qu’elle propose un programme consistent et non qu’elle est «juste» une femme.

    Sans oublier son positionnement centriste depuis toujours et encore plus marqué que celui d’Obama.

    Concernant son âge (elle aura 69 ans en 2016), il s’agit actuellement de l’angle d’attaque de nombreux républicains pour la disqualifier. Mais comme le note le site Politico, cela pourrait bien se retourner contre ces derniers.

    D’une part, parce que les séniors pourraient, dans les Etats-clés où ils sont nombreux (Floride, Ohio), voter pour elle et la faire gagner haut la main. D’autre part, parce que rien n’indique actuellement que cet argument pourrait avoir un effet négatif sur l’électorat en général (69 ans au XXI° siècle n’est pas «vieux»).

    Rappelons, en outre, que l’icône de la quasi-totalité des républicains d’aujourd’hui, est Ronald Reagan qui fut le candidat le plus vieux à être élu président des Etats-Unis et qui prit ses fonctions à 70 ans en 1981…

    Et puis, l’électorat américain est majoritairement féminin. Les Américaines verraient sûrement d’un mauvais œil que l’on essaye de jouer sur l’âge d’Hillary Clinton, ce qu’elles assimileraient à une façon détournée pour les misogynes et autres antiféministes de ne pas parler ouvertement de son sexe (comme certains racistes en 2008 parlaient de l’incompétence de Barack Obama).

    Bien évidemment, Hillary Clinton devra éviter d’être seulement une candidate. Même si cela lui rapportera un soutien puissant au-delà de l’électorat démocrate et même «independent», ce positionnement peut être, in fine, un désavantage si les Américains ne la voient uniquement que comme quelqu’un qui se définit par son sexe féminin.

    Mais ce reproche ne sera sans doute pas à l’ordre du jour quand on connaît son parcours politique et son implication forte dans la politique américaine par ses prises de position, par ses actes et par ses propositions.

    Une des forces d’Hillary Clinton est certainement son centrisme qu’elle a toujours affiché et revendiqué. Elle est ainsi capable de réunir sur son nom de nombreux «independents» (électeurs qui se disent ni démocrates, ni républicains) ainsi que nombre de républicains modérés (d’autant plus si le Parti républicain se choisit un candidat très à droite, ce qui est une probabilité non-négligeable).

    Pour autant, Clinton qui peut être définie comme plutôt progressiste en matière sociétale, plutôt conservatrice en matière économique et plutôt «faucon» en matière de politique étrangère, sera sans doute contestée par une partie de l’aile gauche du Parti démocrate qui l’avait déjà attaquée durement lors de la primaire de 2008 face à Obama, l’accusant d’être trop à droite (son vote en faveur de la guerre en Irak est un des thèmes récurrents utilisés par les «liberals» même si elle a expliqué que si elle avait connu la réalité exacte de la situation, l’absence d’armes de destruction massive par Saddam Hussein, elle ne se serait pas prononcée en faveur d’une attaque militaire).

    De l’autre côté, nul doute que les tenants du Tea Party (droite extrême), mettront en avant son soutien à de nombreuses causes comme le mariage homosexuel ou l’avortement.

    Quoiqu’il en soit, et même si son taux de popularité a baissé ces dernières semaines, Hillary Clinton demeure la favorite pour l’élection de 2016.

    Si elle parvenait à l’emporter, non seulement elle serait la première «Madam the President» mais elle serait une présidente centriste qui se situerait dans un prolongement de la présidence de Barack Obama sans en être, toutefois, son héritière.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Et si l’on parlait (enfin) des enfants et (vraiment) de leur protection

    Mis à toutes les sauces pour permettre aux adultes de dire tout et n’importe quoi en s’abritant derrière leur respect et leur bien être afin de promouvoir des combats idéologiques qui ne les concernent que peu, les enfants ont besoin urgemment d’une mobilisation plus désintéressée.

    Cette instrumentalisation de la cause des enfants par les adultes n’est guère nouvelle mais le degré de caricature de débat atteint avec le mariage pour tous (et qui va continuer puisque les prochains combats vont être sur la procréation médicale assistée puis la gestation pour autrui) a été pathétique et montré que les enfants n’étaient qu’un argument rhétorique utilisé sans vergogne par des individus souvent irresponsables qui revendiquent pourtant être des «grandes personnes».

    Ceux qui défendaient le mariage pour tous expliquaient que les couples homosexuels ont droit à avoir un enfant alors que ceux qui le combattaient, expliquaient que la civilisation occidentale est en danger si ces mêmes homosexuels se marient.

    Il s’agissait donc avant tout, sur le fond, d’un débat idéologique sur ce que doit être notre société et ce qu’elle doit ou non autoriser aux adultes, en l’occurrence, ici, les homosexuels et pas vraiment sur le bien être de l’enfant et sa protection.

    Parce que si l’on veut vraiment parler et s’occuper des enfants – et il y a vraiment du boulot –, il faudrait que les mêmes qui étaient des millions à descendre dans les rues pour défendre l’une ou l’autre des causes précitées, se précipitent pour clamer haut et fort leur indignation sur le fait que, rien qu’en France, il y a deux enfants qui meurent chaque jour de maltraitance comme vient de nous le rappeler un rapport officiel. Et encore, il ne s’agit que des cas constatés. Sans parler de tous ceux qui sont traumatisés à vie, physiquement ou psychologiquement.

    Là, point d’arguments philosophiques à deux balles que l’on entend tous les jours (même si la question de l’enfant-objet est une vraie problématique morale) mais une terrible réalité, concrète.

    Car il ne s’agit pas de maladies au pronostic souvent fatal pour lesquelles on est encore malheureusement démuni.

    Mais de violence infligée par des adultes.

    On parle ici d’enfants qui meurent de mauvais traitements quelle que soit leur famille.

    Mais aucune manifestation de masse n’est prévue pour cela, qu’elle soit organisée par les pro-mariage pour tous ou les anti-mariage pour tous ou par tout autre groupe de pression, voire par une amicale réunissant les «pro» et les «anti» dans un moment de lucidité.

    Pourtant, nos politiques ont trouvé un filon lorsqu’ils s’opposent à leurs adversaires: l’avenir de nos enfants.

    Si l’on dépense trop, ce sont nos enfants qui devront rembourser. Si l’on détruit trop notre environnement, ce sont nos enfants qui ne pourront plus vivre convenablement. Si l’on fait ceci ou cela, malheur à nos enfants.

    Mais même si c’est le cas, cela ne concernera pas, au minimum et en France, les sept cents qui, chaque année, n’auront pas de le droit de construire leur avenir.

    Bien sûr, à chaque assassinat horrible d’un enfant, à chaque disparition inquiétante, les politiques montent au créneau en rapport avec l’émotion de l’opinion.

    Mais cela ne dure qu’un temps, le temps médiatique.

    Ce dernier est beaucoup trop court pour s’attaquer réellement au problème de la maltraitance des enfants au sens le plus large (qui ne concerne pas seulement les décès). Il faut un investissement quotidien fort et les moyens de faire en sorte d’éradiquer cette honte dont nous partageons tous une part de responsabilité tant qu’elle n’aura pas cessé.

    Et l’on aimerait bien que les partis centristes, sensés défendre une vision humaniste de la société, montent en première ligne sur cette cause qui ne divise pas, qui ne peut diviser et qui peut donc accueillir tout le monde, dans une sorte d’union nationale chère à certains, sans forcément de récupération politicienne…

    Mais, justement, cette cause est peut-être trop peu intéressante en matière de retombées électorales?!

    On n’ose y croire et l’on voudrait plutôt penser que l’humanisme dont se targue tellement de politiques aujourd’hui n’est pas seulement une posture quand il faut le défendre «à la base», celui qui est au cœur de toute humanité, l’enfant.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Obama fidèle à une politique centriste

    Un conseiller de Barack Obama vient d’expliquer que ce qui était particulièrement difficile pour le président américain était d’être constamment attaqué tant à sa droite qu’à sa gauche.

    Bienvenue dans le monde du Centre, monsieur le conseiller!

    Celui-ci estime qu’Obama devrait donner des gages à un des deux côtés afin de ne pas demeurer dans une telle situation qu’il considère comme intenable politiquement.

    En somme, il lui demande de ne plus être centriste…

    Comme je l’ai déjà dit de nombreuses fois, être du Centre, c’est effectivement s’exposer constamment aux critiques de la gauche et de la droite, c’est-à-dire à un double-feu de critiques des clientélismes et des populismes des deux bords extrêmes.

    Un centriste qui réussit, c’est une défaite pour la gauche et la droite. C’est donc inacceptable pour les extrêmes.

    Barack Obama, qui ne s’est jamais départi de son positionnement centriste, ne le savait peut-être pas en 2007 lorsqu’il a accédé à la Maison blanche, mais j’en doute.

    Parions qu’avec les attaques parfois ordurières dont il a été victime et venant tant de droite que de gauche, il est désormais parfaitement au courant!

    C’est bien d’ailleurs ce qui est arrivé à nombre de ses prédécesseurs lorsqu’ils ont accédé, dans le monde, au poste suprême d’un Etat.

    Bill Clinton aux Etats-Unis mais, en France, Valéry Giscard d’Estaing pour ne prendre que deux exemples.

    Et quand un dirigeant de droite ou de gauche, s’aventure de temps en temps au centre de l’échiquier politique, comme c’est le cas de François Hollande aujourd’hui et de Jacques Chirac hier, ils sont bombardés de critiques venus des deux bords.

    C’est comme cela.

    Pour en revenir à Obama qui, lui, est un vrai centriste, ces critiques sont un bon baromètre de son positionnement politique.

    Dans la tourmente actuellement – mais on pourrait dire, comme d’habitude! – suite à des affaires où il n’a rien à voir et à d’autres où l’on met en cause son action, voire ses reniements, il demeure droit dans ses bottes de centriste.

    Avant cela, rappelons qu’il y a le monde tel qu’on voudrait le voir et le monde tel qu’il est. Un centriste peut rêver que notre monde ressemble au premier mais il se doit d’agir de manière responsable vis-à-vis du second afin de le rendre meilleur et plus sûr.

    Mais ce hiatus entre les deux mondes est bien une réalité politique qui contraint les responsables politiques de tous bords de faire le grand écart lorsqu’ils sont au pouvoir.

    Oui, le monde tel qu’il est a du mal, parfois, à faire rêver alors que l’on peut bâtir toutes les fantasmagories que l’on souhaite avec le monde tel qu’on voudrait le voir.

    Dans ce dernier, il n’y a pas de crises économiques qui mettent au chômage des millions de personnes, il n’y a pas d’enfants battus et d’autres vivants dans des bidonvilles, il n’y a pas de terroristes qui s’attaquent à des personnes qui ne leur ont rien fait et il n’y a ni misère, ni haine, seulement du respect et de l’amour.

    Rêvons car cela nous aide à poursuivre l’espoir d’un monde meilleur et les rêveurs ont eu, souvent, de meilleurs résultats que ceux qui renonçaient.

    Cependant, agir sur la réalité pour la rendre meilleure est l’action la plus efficace de toute. Mais elle est loin d’être la plus glamour, ni la plus populaire.

    Voilà comment on peut expliquer, partout dans le monde, les difficultés des politiques centristes, voire au centre.

    Barack Obama a évidemment des idéaux et ses discours où il stigmatise la guerre, la pauvreté et la violence faite aux enfants en sont des preuves.

    De même que son action en faveur d’une couverture santé des plus pauvres, sa volonté de régulariser nombre d’immigrants entrés illégalement aux Etats-Unis ou pour réguler la finance afin qu’elle ne soit pas toute puissance et dicte ses volontés à la nation tout entière, est dictée par une volonté de bâtir un monde meilleur.

    Pour autant, il n’a jamais été un naïf et il sait qu’il y a une réalité que l’on peut réformer, que l’on peut améliorer, que l’on peut parfois transformer mais qui est là et qui sera toujours là face aux chimères des idéologues de la droite et de la gauche.

    De même, il n’a jamais fui les responsabilités qui peuvent écorner une image comme celle d’assurer la sécurité des Etats-Unis face au terrorisme, qu’il vienne de l’extérieur ou de l’intérieur, démontrant qu’être centriste n’est pas être naïf.

    Il lui reste encore trois ans et demi pour faire de son passage à la Maison blanche une réussite centriste mais il a déjà accompli beaucoup.

    Pour autant, quoiqu’il arrive, il devra faire face à ces attaques venues de la droite et de la gauche jusqu’à la fin de son mandat.

    Ceux qui, à droite et à gauche, affirment qu’être du Centre est un positionnement politique sûr et de tout repos sont des mystificateurs. Ils confondent à dessein la volonté de mener une politique de juste équilibre et de réformes responsables avec cette politique démagogique qui est de contenter, en même temps, tous les clientélismes en faisant de l’immobilisme irresponsable qu’eux-mêmes mènent lorsqu’ils sont au pouvoir après avoir abandonné la plupart de leurs promesses électorales irréalistes.

    Ici, l’alliance objective Gauche-Droite contre le Centre est vraiment une réalité.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Une alliance centriste UDI-MoDem se profile-t-elle?

    Les récentes déclarations de plusieurs responsables centristes remettent sur le devant de la scène une possible alliance entre l’UDI de Jean-Louis Borloo et le Mouvement démocrate de François Bayrou.

    Il est bien trop tôt pour dire si cela va se concrétiser d’autant qu’il ne s’agit pas, pour l’instant, de rapprochements programmatiques ou de projets politiques mais d’une nécessité de faire alliance en vue des prochains scrutins de 2014, les municipales et les européennes.

    Une alliance dictée avant tout par la nécessité de ne pas être, à nouveau, les grands perdants des consultations populaires.

    Car le constat est là, dur et abrupt. Au jour d’aujourd’hui et sans préjuger d’évolutions futures plus positives, l’UDI et le MoDem sont à la peine dans les sondages.

    Que ce soit pour les européennes (où à eux d’eux, ils font moins de 15% des intentions de vote ce qui les place, chacun, derrière l’UMP, le PS, le FN, le Front de gauche et les Verts) ou les municipales (où les listes autonomes de l’une et de l’autre ont peu d’appétence auprès des électeurs même dans certains fiefs centristes).

    D’où l’idée de s’allier pour éviter le fiasco et peser sur la vie politique française, voire européenne.

    Quoi de plus naturel entre centristes, pourrait-on penser tout en se félicitant de ce tournant responsable alors que les deux formations se regardent plutôt en chien de faïence depuis la création de l’UDI l’année dernière.

    Sauf que l’UDI se déclare toujours pour une alliance exclusive avec l’UMP et que le Mouvement démocrate, lui, navigue à vue à ce sujet, ayant inventé le concept de l’alliance à la carte, en particulier pour les municipales.

    Ces deux stratégies, qui ressortent de deux positionnements politiques différents (l’UDI se dit de centre-droit et le MoDem du Centre), semblent peu à même de se fondre l’une dans l’autre.

    Il n’en reste pas moins, cependant, que les passerelles existent depuis toujours (n’y a-t-il pas un groupe commun entre les deux formations au Sénat) et que les réalités imposent aux centristes un pragmatisme en matière d’alliances, d’autant qu’ils partagent, tout de même, des valeurs identiques et nombre de vues communes.

    D’autant que l’alliance exclusive avec l’UMP prônée par Jean-Louis Borloo est perçue du côté du parti de droite comme un simple ralliement du petit parti (UDI) au grand (UMP), ce qui signifie que la place d’égal réclamée par Borloo a peu de chance d’être acceptée par Copé en l’état.

    De son côté, Bayrou n’a pu réaliser jusqu’à maintenant son alliance avec le PS, ce dernier préférant ne pas s’aliéner définitivement le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon.

    Dès lors, il s’est tourné vers ce drôle de concept d’alliance à la carte pour les municipales où l’on peut faire liste commune avec l’UMP dans une ville et avec le PS dans l’autre, voire, pourquoi pas, avec l’UDI dans une troisième…

    Mais cette stratégie n’est guère satisfaisante car elle recèle en elle-même une absence de projet politique crédible et, surtout, original qui, à terme, fera du MoDem, au mieux une force d’appoint pour qui saura lui proposer le plus de gratifications.

    S’en rendant compte, c’est peut-être la raison pour laquelle, dans un entretien au Journal du Dimanche, le même Bayrou vient d’affirmer que, à défaut d’une alliance en bonne et due forme avec le PS, «le plus probable, c’est que des passerelles se bâtissent entre la droite républicaine et nous».

    Une déclaration qui rapproche évidemment le Mouvement démocrate de l’UDI et ouvre des perspectives d’alliances.

    Encore faut-il que l’UDI saisisse ce que Jean-Marie Cavada (député européen de l’UDI élu grâce à François Bayrou) a appelé la main tendue ou que demande le Mouvement démocrate à la formation dirigée par Jean-Louis Borloo.

    Il répondait à Marielle de Sarnez, numéro deux du MoDem qui, pour les municipales, veut «créer les conditions d'un rassemblement plus large au centre. C'est ce que j'essaie de faire depuis des semaines et des semaines avec, par exemple, le parti de Jean-Louis Borloo, à Paris. J'aimerais beaucoup arriver à ce rassemblement du Centre».

    Un autre responsable du parti de François Bayrou, Robert Rochefort, veut, pour les élections européennes, une liste commune avec «nos cousins de l’UDI».

    Reste que cela n’est pour l’instant que des déclarations d’intentions et que rien de concret, comme l’ouverture officielle de négociations, n’a été annoncé.

    Mais, quoiqu’il arrive, l’essentiel sera de ne pas décevoir une nouvelle fois l’électorat centriste avec des arrière-pensées politiciennes et des ambitions uniquement personnelles, voire pour ne sauver quelques sièges et en grappiller quelques autres.

    Ici, on ne fait malheureusement pas de procès d’intention, on s’appuie simplement sur l’expérience passée…

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • L’UDI, un an après: «doit encore faire largement ses preuves»

    En réunissant son premier conseil national samedi 15 juin et en lançant officiellement son «contre-gouvernement», l’UDI (Union des démocrates et indépendants), formation de centre-droit créée par Jean-Louis Borloo il y a un an, veut démontrer qu’elle est désormais la troisième formation française et qu’elle fait partie des «grands», marchant inexorablement vers la gloire illustre de son ancêtre, l’UDF de Valéry Giscard d’Estaing.

    Petit problème, Jean-Louis Borloo «oublie» le Front national dont un sondage paru récemment dans Valeurs Actuelles, lui donnait 21% des intentions de vote aux européennes de 2014 contre 6,5% pour l’UDI qui se retrouve également derrière le Front de gauche (9%), les Verts (7,5%) et même le Mouvement démocrate (7%). Ce qui en ferait alors, si cela se confirme dans les urnes l’année prochaine, le septième parti de France!

    Pourtant, à force de déclarations mêlant chiffres et satisfecit ainsi qu’approximations, pour ne pas dire plus, les responsables du parti ont même réussi à convaincre les médias que cela n’était plus qu’une question de mois avant que l’auto-prophétie martelée par son président, à savoir que l’UDI allait devenir le premier parti de France, ne se réalise.

    Mais qu’en est-il de ce pari de faire exister une deuxième formation de droite aux côté de l’UMP, un peu plus modérée et un peu plus tournée vers le centre de l’échiquier politique?

    L’UDI revendique 50.000 adhérents (mais il semble que beaucoup d’anciens militants des partis qui la composent se soient retrouvés de fait membres de cette confédération sans avoir demandé quoi que ce soit), 31 députés et 28 sénateurs (dans un groupe où ils côtoient ceux du MoDem au nombre de quatre).

    Ces chiffres n’en font pas un «grand» parti, cette qualification étant réservée à ceux qui dépassent les 20% à 25% des voix dans les scrutins nationaux et qui se retrouvent avec une centaine de députés.

    De plus les ambiguïtés fondamentales de l’UDI demeurent.

    La première est qu’il s’agit d’une confédération de petits partis dont aucun pour l’instant ne s’est dissous, ni n’en a l’intention de le faire, dans une formation unique et centralisée, l’espoir de Jean-Louis Borloo.

    Même si le combat des chefs est en sourdine, qui peut croire que des personnalités qui se détestent autant que Morin, Borloo et Lagarde (liste non-limitative) puissent, dans la durée, coexister?

    La deuxième est que l’UDI qui se dit proche du Centre recherche exclusivement son alliance à droite. L’UMP plutôt que le Mouvement démocrate.

    Pourquoi pas mais, alors, il faut nous expliquer comment elle peut faire groupe commun avec de dernier au Sénat tout en rejetant une alliance des centres!

    La troisième est de savoir qu’elle est l’ambition de l’UDI. Est-elle un parti à côté de l’UMP ou qui veut prendre la place de cette dernière? En rappelant à tout bout de champ qu’elle est indépendante mais que sa seule alliance possible est avec l’UMP, ses dirigeants tiennent un discours paradoxal d’une indépendance politique dans une dépendance électorale a priori, avant même d’avoir justement discuter d’un programme politique...

    Ainsi, quand, par exemple, Hervé Morin clame partout le retour du Centre et la fin de la dépendance de celui-ci avec la Droite et qu’en même temps il fait allégeance à celle-ci en déclarant qu’il n’y aura pas d’autre alliance qu’avec elle, il enferme l’UDI dans une satellisation de fait qui est identique à celle qui prévalait auparavant pour le Nouveau centre ou le Parti radical.

    D’autant qu’Hervé Morin ne rechigne pas à se contredire quand il se félicite du retour du Centre par le biais de l’UDI tout en affirmant que le temps de la modération centriste est terminée et que l’UDI est une alternative à l’UMP! «Nous étions devenus la décoration de l'UMP dans une composition gouvernementale ou majoritaire. Cette famille politique doit retrouver la place qui était la sienne, d'être une alternative au PS et à l'UMP avec des propositions chocs, la demi-mesure c'est fini».

    Cette même contradiction se retrouve chez Borloo: «L'indépendance n'est pas un slogan ni une tactique d'alliance de circonstance, c'est le fruit d'une vision et d'une organisation. Mais l'indépendance ce n'est pas l'isolement. Les démocraties occidentales fonctionnent avec des coalitions, la France ne fait pas exception à cette règle. Nous avons vocation à établir une coalition avec la droite républicaine, humaniste mais nous n'avons pas vocation à ne pas savoir où nous habitons ou à changer de coalition».

    Une contradiction qui ne devient cohérente que si l’objectif à terme de l’UDI est de remplacer l’UMP avec la même philosophie qui a présidé à la création de cette dernière en 2002, à savoir réunir la droite et le centre dans un parti unique, ce que critiquent les dirigeants de la confédération de centre-droit et qui est à l’origine soi-disant de sa mise sur pied...

    Car, rappelons-le, même si Nicolas Sarkozy n’a jamais aimé les centristes, ce qui est un euphémisme, Jacques Chirac voulait de cette alliance Droite-Centre et a choisi son Premier ministre après la création de l’UMP chez les centristes avec Jean-Pierre Raffarin.

    C’est sans doute pourquoi, Jean-Louis Borloo et ses lieutenants sont obligés d’expliquer à chaque fois en quoi l’existence de l’UDI a un intérêt. Un exercice assez surréaliste que l’on voit peu souvent pratiqué systématiquement par les formations politiques.

    Le président de l’UDI a ainsi déclaré lors du conseil national que «Il doit y avoir une signature UDI. Cette signature UDI, c'est la liberté d'entreprendre, le dynamisme, la maîtrise des impôts, le travail en réseau entre républicains car on ne dirige pas des collectivités en étant sectaire.»

    Le problème, c’est que du PS au FN, on peut tout à fait reprendre cette signature…

    Sans oublier (mais là, Borloo ne s’en est pas souvenu!), l’Europe et la décentralisation qui sont des thèmes centristes par excellence.

    Il avait malgré tout affirmé peu auparavant que l’élection européenne de 2014 serait «majeure» pour l’UDI tout en souhaitant que celle-ci aille à la bataille, non sous son propre nom, mais avec une liste baptisée «les Européens»!

    Tout cela fait brouillon, à moins que la vraie justification de l’existence de l’UDI soit d’empêcher l’UMP de conclure des alliances avec le FN puisque la seule ligne rouge dans l’alliance entre l’UDI et l’UMP est l’alliance que cette dernière pourrait conclure avec l’extrême-droite.

    Encore que, dans es rangs, l’UDI compte le CNI qui n’a jamais fermé totalement la porte à des rapprochements avec le FN…

    En fait, pour comprendre l’existence de l’UDI et ses paradoxes, il faut en revenir à la genèse de sa création.

    L’UDI, c’est, avant tout, une coalition de bras cassés de l’après 2012 où Jean-Louis Borloo, d’abord écarté de Matignon par Sarkozy avait fait un flop à la présidentielle en n’ayant pas le courage de se présenter, où Hervé Morin ne put jamais réunir les 500 signatures lui permettant de se présenter (et alors que les sondages ne lui donnaient, au mieux, que 1% des intentions de vote), où Jean Arthuis se retrouvait à la tête d’un micro-parti en train de se déliter lentement, où Jean-Christophe Lagarde était dans l’impossibilité de faire exister une alternance à Hervé Morin au Nouveau centre, où Jean-Marie Bockel et sa Gauche moderne étaient en instance d’évaporation et quelques autres cas du même genre.

    La claque prise aux législatives après celle de la présidentielle obligeait ces différentes personnalités et leurs formations affaiblies à se réunir sous peine de disparaître de l’échiquier politique national.

    S’il fallait une preuve que cette union est faite de bric et de broc, on peut la trouver dans les approches qui continuent à être différentes sur la plupart des sujets économiques, sociaux ou sociétaux entre les interventionnistes du Parti radical, les libéraux d’une partie du Nouveau centre et de l’Alliance centriste et les démocrates sociaux d’une autre partie du Nouveau centre, de Force européenne démocrate. Sans parler du Centre national des indépendants (très à droite), de la Gauche moderne (un peu à gauche) ou de Territoires en mouvement (social-conservateur), la formation du maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin.

    Les dissonances lors du débat sur le mariage pour tous ont été, non pas le révélateur de ces différences importantes de vision, mais un nouvel exemple du manque de cohérence politique de l’UDI.

    Du coup, au bout d’un an d’existence, on n’a pas encore une vue assez claire de ce qu’est l’UDI qui démontrerait qu’elle est indispensable au Centre et au Centrisme ou au paysage politique français et, surtout, à la France.

    En cette période d’examens de fin d’année scolaire, l’appréciation sur le dossier de l’élève UDI pourrait être «doit encore largement faire ses preuves».

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Le juste équilibre du Centre entre liberté et sécurité

    Le juste équilibre est le principe premier d’une vision politique centriste.

    Il s’applique, entre autres, dans le débat sécurité-liberté qui est au cœur de la démocratie républicaine.

    S’il ne peut y avoir de démocratie sans liberté, il ne peut y en avoir, non plus sans sécurité.

    La sécurité garantit la liberté.

    Pour jouir et user de sa liberté, il faut être en sécurité.

    Et cette équation est encore plus prégnante pour tous ceux qui ne sont pas en haut de l’échelle sociale.

    De même, une démocratie se doit de se protéger contre les risques d’agressions extérieures.

    Et la communauté mondiale démocratique doit unir les efforts de tous ses membres pour en faire de même.

    Tout ceci n’est que du réalisme et du pragmatisme face aux dangers qui menacent depuis toujours le système démocratique.

    Quant à l’angélisme qui veut que personne ne peut en vouloir à la démocratie qui ne peut avoir d’ennemi ou se montrer agressif vis-à-vis d’un pays démocratique, l’histoire en a montré l’inanité et la dangerosité.

    Enfin, dans une démocratie républicaine, seule une institution communautaire peut assurer cette sécurité pour tous: le gouvernement central au niveau d’une entité étatique et tous les échelons intermédiaires ensuite selon les traditions de chaque pays.

    Ayant dit cela, il faut donc trouver ce fameux juste équilibre tout en ne tournant pas le dos aux valeurs de la démocratie mais aussi en ne niant pas les réalités dans lesquelles nous vivons et qui ne sont pas les mêmes selon les époques (tout en pointant les permanences des rapports de force).

    Si on se place dans le cadre de la démocratie représentative, il est évident que, quelles que soient les règles adoptées, les élus du peuple doivent avoir la capacité de contrôler les mesures de sécurité mises en place afin que celles-ci ne viennent pas annihiler la liberté mais la servent et la protègent.

    Quant au fil rouge qui doit animer les responsables politiques dans l’élaboration délicate de ce juste équilibre, il doit évidemment privilégier la liberté car c’est en son nom que les mesures de sécurité sont prises dans une démocratie.

    Cela ne signifie nullement qu’in fine se soit toujours plus de liberté pour moins de sécurité mais cette dernière ne peut-être légitime que si elle est incontournable afin d’assurer l’intégrité de l’individu et/ou de la communauté.

    Tout ceci nous ramène évidemment aux mesures anti-terroristes prises ces dernières années aux Etats-Unis qui sont actuellement l’objet de critiques de la part de nombreux politiciens et de médias à travers le monde depuis les «révélations» récentes d’un ancien agent de la CIA, Edward Snowden.

    Il faut rappeler d’abord que le travail controversé de la NSA (National security agency, l’agence fédérale qui est en charge des programmes de sécurité nationale dont, en particulier, ceux d’écoute afin de détecter les possibles attaques contre le pays) est contrôlé depuis toujours par le Congrès américain, celui-ci étant non seulement au courant de ce qui se passe mais c’est lui qui autorise ces contrôles.

    On est bien dans le contrôle démocratique exercé par les élus du peuple dont nous parlions plus haut.

    Ce que Snowden a «dénoncé» comme étant un Big brother qui a un œil sur tous les faits et gestes de tout un chacun (ce qui est faux selon les élus du Congrès) est un programme tout à fait légal et voté par le Congrès des Etats-Unis.

    Ensuite, il est important de savoir si ces mesures sont liberticides au point que leur mise en œuvre fait plus de mal à la démocratie qu’elle ne lui en fait du bien.

    Evidemment, nous ne savons pas tout de ce qui se passe réellement mais la surveillance telle qu’elle est autorisée – et qu’aucune preuve sérieuse, pour l’instant, n’a démontré qu’elle est un paravent pour des agissements répréhensibles – possède la légitimité nécessaire face aux risques terroristes internes et externes concrets qui planent sur les Etats-Unis.

    De leur côté, les citoyens américains à une majorité de 56% sont d’accord avec ces programmes de la NSA selon les derniers sondages

    Quant à Snowden, ils sont pour l’instant dans l’expectative et dans l’attente d’informations pour se déterminer afin de savoir s’il est un «traitre» ou un «patriote». 46% d’entre eux déclare ne pas savoir tandis que 31% pensent qu’il est patriote et 23% un traitre.

    Toujours est-il que, selon de nombreux experts interrogés par les médias, la mise sous les projecteurs de ces programmes va rendre le travail de surveillance et d’appréciation du risque terroriste plus difficile et tous les efforts réalisés jusqu’à présent moins efficaces à court terme.

    La liberté est un bien inestimable et son existence pour les citoyens des pays démocratiques n’est pas négociable.

    Néanmoins, cette liberté, s’il elle permet légitimement de débattre du juste équilibre entre liberté et sécurité notamment dans les médias, ne peut être invoquée afin d’affaiblir ces mêmes pays démocratiques face aux ennemis, non pas de l’Occident, mais de la liberté elle-même.

    Si l’on ne peut aller jusqu’à la sentence définitive de Saint-Just, «pas de liberté pour les ennemis de la liberté» et à toutes les conséquences radicales qu’il y attachait, on peut tout de même affirmer que les pays démocratiques ne doivent pas permettre à la liberté des ennemis de la liberté de détruire celle-ci sans essayer de la protéger et de la garantir dans un monde où ces ennemis sont en très grand nombre et déterminés à user de la violence extrême pour l’abattre sans aucun état d’âme.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Le Centre doit poser les bonnes questions sur les extrêmes de tous bords

    Au risque de se faire insulter et amalgamer, posons les bonnes questions au moment où médias et classe politique s’émeuvent à juste titre de ce fait divers où un militant d’extrême-gauche est décédé lors d’une bagarre avec des militants d’un groupe skin d’extrême-droite.

    Avant tout chose, être centriste c’est regretter et condamner la mort d’un jeune homme parce que celui-ci avait des convictions politiques.

    Aucun humaniste ne peut concevoir le débat politique dans la violence et l’agression, qu’elles soient verbales ou physiques.

    De même, les groupes skins, quels qu’ils soient, ont toujours été des menaces pour la liberté et la sécurité des personnes.

    Ayant dit cela, les réactions à cet homicide (que l’on ne peut encore qualifier de meurtre, ni d’assassinat, le premier supposant la volonté de tuer et le second la préméditation) dont on ne connait pas encore tous les tenants et les aboutissants sur sa survenance, doivent interpeler les centristes dans leur démesure émotionnelle et la diabolisation idéologique d’un extrême vis-à-vis d’un autre.

    Car, oui et malgré ce décès tragique, les extrêmes, qu’ils soient de gauche ou de droite, basés sur des idéologies totalitaires dont on a vu les crimes lorsqu’elles ont été mises en œuvre concrètement, sont également condamnables parce qu’ils dénient à leur ennemis politiques, c’est-à-dire tous ceux qui ne pensent pas comme eux, la qualité de personne, fondamentale dans la vision humaniste du Centrisme.

    Et posons donc les bonnes questions.

    La dictature communiste est-elle plus humaine que la dictature fasciste?

    Staline était-il meilleur qu’Hitler?

    Mao est-il moins scélérat que Franco?

    Fidel Castro à Cuba était-il un dictateur plus acceptable que le général Pinochet au Chili?

    Les camps de concentration communistes étaient-ils moins ignominieux que les camps de concentration nazis?

    Le génocide des khmers rouges au Cambodge était-il moins monstrueux que celui des juifs par les nazis?

    Les violences de l’extrême-gauche sont-elles plus compréhensibles que celles de l’extrême-droite?

    Les insultes des l’extrême-gauche sont-elles moins ordurières que celles de l’extrême-droite?

    Les assassinats politiques d’Action directe, de la Fraction armée rouge (Bande à Baader) et des Brigades rouges ont-ils été moins criminels que ceux de l’OAS, des Noyaux armés révolutionnaires (italiens) ou d’Honneur de la police?

    A toutes ces questions, la réponse d’un humaniste est: non.

    Non, quand on est un défenseur de la démocratie républicaine assise sur les valeurs de la liberté, du respect, de la solidarité et de la tolérance, sur le principe du juste équilibre et celui de l’égalité de toute personne vis-à-vis d’une autre.

    Et oui, il faut poser ces bonnes questions encore et toujours.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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