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La France Réconciliée - Page 49

  • Obama II commence au centre

    Barack Obama a été investi pour son second mandat de président des Etats-Unis le 20 janvier à la Maison blanche en prêtant serment devant le président de la Cour suprême, John Roberts.

    Et lundi, Il a répété son serment devant une foule plus nombreuse et enthousiaste que prévue, rassemblée devant le Capitole, le siège du Congrès des Etats-Unis à Washington (cette double cérémonie est due au fait que le 20 janvier tombait un dimanche, jour de repos, et que la Constitution obligeait à ce que le nouveau président mais aussi son vice-président prêtent serment à cette date).

     

    Le voilà donc au début de quatre années nouvelles pour gouverner les Etats-Unis. Que peut-on en attendre au niveau de la ligne politique? Sera-t-elle toujours centriste ou plus marquée à gauche par un raidissement face à l’opposition systématique des républicains qui, malgré quelques infléchissements ce dernier mois, devrait demeurer très dure?

     

    Son discours d’inauguration où il a repris à plusieurs reprises la fameuse formule par laquelle commence la Constitution américaine, «We, the people» (Nous, le peuple) donne quelques réponses à ce sujet.

     

    D’une durée assez courte, il a été marqué par un appel pressant et constant à l’unité de tous les citoyens afin de bâtir les Etats-Unis de demain sur les principes de toujours (la liberté, l’égalité des chances et le droit de réussir son rêve américain).

     

    Surtout, il a dit avec solennité qu’en Amérique, toute personne était égale à une autre: «Nous, le peuple, déclarons aujourd’hui que la plus évidente des vérités – que nous avons été créés égaux – est l’étoile qui encore nous guide».

     

    Bien entendu, on sait bien que tout cela est plus de l’ordre du symbolique que de la réalité. Mais c’est cela aussi qui cimente une communauté, ces idéaux communs qui entretiennent l’espoir d’un avenir meilleur.

     

    Néanmoins, rappelons que le rêve américain version démocrate insiste plus sur le destin commun de tous les citoyens tandis que sa version républicaine se focalise d’abord sur le droit de réussir sa vie par la seule force de sa volonté, avec ou sans et même parfois en marge de la communauté pour certains libertariens.

     

    Cette Amérique de demain, selon Barack Obama, sera celle qui permettra à tous de construire leur existence dans la sécurité (avec, notamment, une assurance maladie et une retraite garanties) sans qu’ils soient traités injustement d’assistés.

     

    Il s’agira, entre autres, d’offrir à tous une bonne éducation, de lutter contre le réchauffement climatique, d’innover, de vivre en paix en tournant le dos aux conflits armés autant que possible et d’être toujours cette terre d’accueil pour tous ceux qui, dans le monde, rêve de liberté et de réalisation de soi-même, sans oublier un meilleur contrôle des armes à feu pour permettre aux enfants de vivre dans un environnement sûr.

     

    Barack Obama a expliqué que seule une nation rassemblée pourrait relever les défis qui se présentent au pays, un pays qui est une démocratie «du peuple, pour le peuple, par le peuple», reprenant ainsi le discours historique d’Abraham Lincoln à Gettysburg lors de la Guerre de sécession.

     

    Il a aussi déclaré que c’était le moment pour sa génération de se battre afin que les Etats-Unis demeurent le phare de la liberté pour tous sans exception (parlant des avancées des droits des minorités qu’elles soient ethniques ou sexuelles).

     

    Ce qui est important dans ce discours, c’est que Barack Obama estime qu’il a énormément de travail à faire pour tenir les promesses qu’il a faites il y a quatre ans lors de sa première élection.

     

    Comme il l’a dit dans un mail adressé à ses supporters, «il est temps maintenant de finir ce que nous avons commencé»

     

    Dès lors, c’est un président beaucoup plus ferme sur ses positions et ses principes que l’on devrait découvrir mais animé de la même volonté de construire de manière équilibrée et consensuelle un pays de liberté (notamment d’entreprendre) d’opportunités pour tous, tolérant pour toutes les communautés et solidaires pour ceux qui en ont besoin à un moment ou à un autre de leur existence.

     

    Un pays où chacun peut exercer ses droits et être récompensé des efforts qu’il fait.

     

    Un pays où la priorité est de développer et de faire progresser la classe moyenne.

     

    Tout cela s’appelle simplement une vision centriste et fait écho à ce désormais fameux «fair shake» (opportunité équitable) qui, selon Obama, est une bonne définition de sa politique.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Le Centre et l’intervention au Mali: Heureusement, il y a Jean-Pierre Raffarin!

    Jean-Pierre Raffarin n’est pas toujours au diapason d’une vision centriste de la société et ses prises de position sur la Chine, pays qu’il aime et qu’il a raison d’aimer, ne sont pas toujours empreintes d’une défense de la démocratie.

    Pourtant, ses déclarations sur l’intervention française au Mali sont exactement ce que tout responsable centriste devrait dire.

     

    Il a ainsi expliqué que tous les politiques devaient être rassemblés face au terrorisme islamiste dans une «éthique de responsabilité» et que ceux qui critiquaient à tout va le déploiement des troupes devraient, dans «cette situation d’extrême gravité», garder leur «sang-froid».

     

    Saluons de même François Bayrou et Jean-Louis Borloo qui, chacun de leur côté, ont pris une position identique dans le fond à celle de Jean-Pierre Raffarin.

     

    Bien sûr, nous sommes en démocratie et il est normal, sain et indispensable que les opinions diverses et contradictoires se confrontent pour que le citoyen puisse se faire la sienne afin d’être cette personne responsable et informée, capable de voter en toute connaissance de cause et en fonction de son intérêt et de celui de la communauté à laquelle il appartient.

     

    Ayant dit cela, rien ne justifie la politique politicienne raz-des-pâquerettes, d’où qu’elle vienne, de la Droite, de la Gauche ou du Centre.

     

    Or, ne voilà-t-il pas que celle-ci apparait de manière assez indécente à propos de l’intervention de la France au Mali.

     

    Que le Front national et le Front de gauche tirent à boulets rouge sur l’intervention, quoi de plus normal, ils sont dans l’opposition systématique.

     

    Mais que cette posture soit de mise dans le camp de la Droite et, malheureusement, du Centre, ces derniers jours est, au minimum, décevant et irresponsable.

     

    Comment qualifier, par exemple, les propos d’un Valéry Giscard d’Estaing parlant de risques néo-colonialistes?

     

    Nous ne ferons pas l’injure de rappeler à l’ancien chef de l’Etat ses relations africaines sans parler de quelques coups d’éclat (salués justement en leur temps) comme celui des parachutistes à Kolwezi (République démocratique du Congo) en mai 1978.

     

    Mais il n’est pas le seul.

     

    Laurent Wauquiez, vice-président de l’UMP parle, lui, d’impréparations, de «manque de stratégie claire» (oubliant, au passage, l’intervention en Libye de Nicolas Sarkozy et de son fameux va-t-en-guerre, Bernard-Henry Lévy, si clairvoyants que cela permet aujourd’hui aux djihadistes d’avoir des bases arrières dans le pays et de posséder un arsenal impressionnant qu’ils utilisent notamment… au Mali contre notre armée), et de légèreté (sûr qu’il en connaît un bout avec son rôle dans la crise de l’UMP).

     

    Quant à Hervé Morin, président du Nouveau centre et un des leaders de l’UDI, avant même toute action militaire, il avait déjà commencé à critiquer l’intervention des troupes françaises dont pourtant il fut le ministre.

     

    Dans cette longue liste, nous n’oublions pas Alain Juppé, Axel Poniatowski, Brice Hortefeux et quelques autres.

     

    Notons, en revanche, les propos pleins de lucidité de Michel Barnier fustigeant la «politique politicienne» de ses amis de l’UMP.

     

    Il se peut que les opérations militaires contre les terroristes islamistes qui se sont établis au Mali ne donnent pas les résultats escomptés ou que des pertes importantes choquent les Français qui pensaient sans doute que c’était une promenade de santé, ce qui n’a jamais été le cas de n’importe quelle action de guerre.

     

    Dans ce domaine tout est possible et les retournements de l’opinion publique, actuellement majoritairement en faveur de cette intervention, sont connus et redoutés par les politiques.

     

    Mais avant de critiquer pour diviser le pays – ce qu’adorent, entre nous soit dit les terroristes – les responsables politiques de l’opposition devraient faire une analyse honnête et responsable de la situation.

     

    Peut-être auraient-ils souhaité que l’offensive des groupes islamistes sur Bamako réussisse? Cela leur aurait permis de critiquer l’irresponsabilité et la légèreté de François Hollande.

     

    Mais ne faisons pas de procès d’intention…

     

    Reste que tout cela rappelle la stratégie de la critique systématique mise en place par les républicains face à Obama aux Etats-Unis.

     

    Si une partie de la Droite et du Centre vont dans ce sens, le débat démocratique risque d’en souffrir.

     

    Enfin, rappelons quand même de quoi on parle.

     

    Des groupes terroristes islamistes ont établi des bases au Mali pour mener des opérations meurtrières en Afrique et ailleurs dans le monde. Dans le même temps, ils s’en prennent à la population locale et professent des idées obscurantistes.

     

    Ils détestent au plus haut point la démocratie occidentale et, par extension, tous les Occidentaux.

     

    Ils n’ont aucunement l'intention de laisser le monde en paix puisque leur vision de l’Islam est que celui-ci doit devenir la religion de la planète par la soumission de tous ceux qui ne sont pas musulmans.

     

    Pour cela, ils sont prêts à tuer quiconque, hommes, femmes, enfants, pour leur dessein.

     

    Quand on tente de débarrasser le monde de ces individus, on le rend plus sûr.

     

    Pour cela, il faut s’en donner les moyens.

     

    Et quand la France fait ce qu’il faut, tous les démocrates devraient supporter son action.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Le Centre ne confond pas droit au mariage et droit à l’enfant

    Le Centrisme est issu de deux courants de pensée principaux, le libéralisme et la démocratie chrétienne. Voilà qui fait sa grande richesse ainsi que sa double filiation humaniste.

    Néanmoins, il s’agit également d’une des raisons pour lesquelles sur un certain nombre de questions, il peut y avoir deux approches différentes.

     

    C’est le cas sur la controverse née actuellement du projet de loi gouvernemental sur le mariage homosexuel et l’adoption d’enfants par ces couples de même sexe et alors que de nombreux centristes ont manifesté le 13 janvier à Paris contre celui-ci pendant que beaucoup d’autres ont affirmé leur accord sur son contenu.

     

    Mais s’il y a des différentes approches centristes sur le mariage homosexuel, il ne peut certainement pas y en avoir concernant l’adoption d’enfants et la procréation médicale assistée sans parler des mères porteuses.

     

    Dans le premier cas, les différences viennent d’une part d’une tradition libérale qui ne voit aucun inconvénient à ce qu’un mariage civil, c’est-à-dire un contrat liant deux personnes, ait lieu entre deux personnes du même sexe alors que, d’autre part, la tradition démocrate chrétienne, elle, n’est évidemment pas la même puisqu’elle considère le mariage comme un sacrement religieux (même si des communautés chrétiennes des premiers siècles ont offert également le sacrement à l’union de deux personnes du même sexe).

     

    Dans le second cas, nous sommes au cœur même de la vision humaniste commune aux traditions libérale et démocrate chrétienne.

     

    Ici, pas question de contrat ou de sacrement mais de la définition même de l’essence de l’humanisme et de la conception de ce qu’est un être humain.

     

    La règle immuable et incontournable est que l’enfant, tout comme tout autre personne, n’est pas un objet mais un sujet.

     

    Dans le cas de son adoption, c’est donc autour de lui et de son bien-être qu’elle doit être organisée comme tout ce qui l’intéresse et non de ses parents (de sexes différents ou non, d’ailleurs).

     

    Pour être plus clair, le Centrisme considère que le droit de l’enfant est une réalité indiscutable au même titre que le droit de tout être humain, alors que le droit à l’enfant n’est qu’une construction idéologique sans aucun fondement.

     

    Il n’est pas concevable que quelqu’un puise réclamer un droit à avoir un enfant qui, de plus, supplanterait le droit de l’enfant.

     

    Non pas au nom d’une quelconque homophobie de circonstance comme tente de le faire croire des activistes radicaux de la cause homosexuelle mais de l’intérêt supérieur de l’enfant.

     

    Car ceci vaut tout autant pour un individu qu’un couple de même sexe ou de sexe opposé (ce qui pose le problème de fond de certaines techniques de la procréation médicale assistée, des mères porteuses et, plus récemment encore, des «bébés médicaments» conçus pour aider un membre de leur famille malade grâce à leurs cellules souches).

     

    Si tel était le cas, l’enfant serait bel et bien un objet.

     

    Ce qui, par extension et logiquement, ferait de nous tous, à un moment ou à un autre de notre existence, des objets. Ainsi, tous les adultes d’aujourd’hui auraient été considérés comme des objets lors de leur conception, de leur naissance et de leur enfance.

     

    Dans une vision uniquement utilitariste et consumériste de la société, cette thèse de l’enfant-objet se défend mais ce n’est pas celle du Centre qui la réfute avec force.

     

    Dans sa vision humaniste de la société, elle est proprement inacceptable.

     

    Or, le gros problème de l’adoption d’un enfant par un couple de même sexe, c’est de permettre à des adultes en mal d’enfants de devenir parents et ce alors que rien ne permet de dire aujourd’hui que cela ne met pas en cause l’intégrité psychologique de l’enfant adopté tout au long de son existence comme personne.

     

    Dès lors, on ne peut prendre ce risque au nom d’un droit qui serait donné à quelqu’un d’autre que l’enfant, c’est-à-dire, en l’occurrence, extérieur à celui qui en serait la victime potentielle par la survenance d’un danger pour sa santé. En clair, on ne peut prendre le risque de mettre en danger un enfant sous prétexte qu’un tiers aurait un droit sur lui.

     

    A noter que les Français d’ailleurs semblent plutôt centristes sur cette question. Selon les sondages, ils acceptent le mariage pour les couples homosexuels et se déclarent contre l’adoption des enfants par les mêmes couples.

     

    Pour finir, nous reproduisons cet extrait d’un article extrêmement pertinent («L’échec fondamental des militants des droits de l’enfant) du blog du défenseur infatigable des droits des enfants, Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny:

     

    «On voit aujourd’hui qu’il y avait plus grave: fondamentalement notre pays n’a pas adhéré à cette idée que l’enfant est une personne. Il s’apprête à démolir les références parentales des enfants; pire encore, il se prépare à donner le feu vert à la fabrication artificielle d’enfants par des couples qui en passeraient commande à travers ces médecins qualifiés de ‘sorciers de la vie’ dénoncés dans les années 80. On en est revenu purement et simplement à cette idée que l’enfant est un bien que les adultes peuvent commander soit naturellement ou scientifiquement. Le droit à l’enfant l’emportera sur le droit de l’enfant. D’ailleurs ne dit-on pas ‘Combien as-tu d’enfants?’ et non pas ‘Combien de fois es-tu parent?’. Etre et avoir!»

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Le Centre et la réforme juste

    Certains affirment que c’est dans les temps difficiles que l’on peut réformer en profondeur un pays, au moment où celui-ci est face à l’urgence et que son peuple ne peut plus reculer, ni faire l’autruche et doit absolument et immédiatement prendre des décisions fortes.

    D’autres, au contraire, estiment que c’est en période faste que l’on peut s’attaquer correctement aux dysfonctionnements et aux blocages car, justement, les réformes à mettre en place seront moins douloureuses dans un tel contexte.

     

    En réalité, l’histoire nous montre qu’il n’y a pas de périodes favorables et que les gouvernants ainsi que les gouvernés tentent toujours de repousser le plus loin possible les réformes importantes comme on le fait avec le rendez-vous chez le dentiste, que l’on ait une rage de dent ou pas!

     

    C’est pourquoi, la réforme n’est pas un moment particulier dans la gouvernance d’un pays mais fait partie intégrante et constante de celle-ci comme je l’ai souvent écrit, une sorte de réforme permanente.

     

    Une réforme qui doit être équilibrée, responsable et pragmatique, une réforme juste.

     

    C’est le Centre et le Centrisme qui, prioritairement, portent en eux un tel projet politique. C’est d’ailleurs ce qui les distingue des clientélismes conservateurs défendus par la Droite et la Gauche.

     

    Dans la période difficile que connait actuellement la France (ainsi que l’Europe), c’est évidemment dans cette voie qu’il faut s’engager sans plus attendre (et c’est ce qu’ont fait d’ailleurs plusieurs gouvernements, sans évoquer ici la pertinence ou non des réformes entreprises). Cependant, une fois l’embellie en vue, il ne faudra pas, tout d’un coup, s’arrêter de réformer.

     

    Ce serait une erreur fondamentale.

     

    Car, la réforme, c’est l’ajustement continuel dont a besoin un pays pour avancer vers un avenir meilleur (que celui-ci soit économique, social ou sociétal).

     

    Mais attention, la réforme pour la réforme n’a aucune pertinence.

     

    La réforme, au-delà de son efficacité, doit être juste, c’est-à-dire avoir un sens et un objectif.

     

    Le sens, il faut le trouver dans les valeurs qui la sous-tendent. En l’occurrence, la réforme juste pour le Centrisme, au-delà de son principe de juste équilibre, doit être passée au prisme de la liberté, de la tolérance, de la solidarité ainsi que du respect.

     

    Quant à l’objectif, il est de construire une société humaniste où l’humain est le centre de tout et dont le but est d’apporter le mieux possible à tous sans pénaliser aucun.

     

    Sans ce sens et cet objectif, la réforme est un jeu intellectuel, voire dangereux.

     

    De même, il y a bonne et mauvaise réforme.

     

    Bien entendu, il y a celle qui ne répond pas au défi conjoncturel du moment, soit parce qu’elle est trop timide et superficielle ou, à l’inverse, trop radicale, soit qu’elle s’attaque à un domaine qui n’a pas besoin d’une réforme de ce type.

     

    Malheureusement, elle fait souvent partie de l’aléa politique, prise dans l’immédiat et sans le recul nécessaire (quelques fois, il est vrai, impossible à prendre).

     

    Néanmoins, on peut dire qu’en matière structurelle, la mauvaise réforme est souvent celle qui ne répond qu’à des critères idéologiques et non à la réalité des choses.

     

    Ainsi, par exemple, quand on parle de réforme de l’Etat, la question n’est pas «plus» (Gauche) ou «moins» (Droite) d’Etat mais «mieux» (Centre) d’Etat, c’est-à-dire à un Etat qui fasse mieux avec des coûts rationalisés.

     

    C’est pour cela qu’il faut également une méthode pour réformer.

     

    Si l’on était dans un système où la réforme permanente est au cœur des décisions, on pourrait, grâce à elle, modeler au fur et à mesure la société dans la paix sociale afin qu’elle s’adapte en douceur aux nouveaux défis qui se présentent à elle constamment.

     

    On pourrait ainsi faire l’économie de nombre de crises ainsi que d’affrontements idéologiques qui interviennent une fois que l’on ne peut faire autrement que d’agir de manière radicale et souvent sans les accompagnements nécessaires.

     

    Mais cela voudrait dire que nous serions dans le règne de la responsabilité et de la clairvoyance, deux caractéristiques fondamentales qui doivent être portées, à la fois, par les gouvernants et les gouvernés.

     

    Cette année 2013 sera très difficile pour la France et les Français. Comprendrons-nous enfin que nous aurions pu éviter d’en arriver là si nous avions accepté de regarder la réalité en face et de faire en sorte de nous y préparer, non pas pour la subir comme cela va être le cas, mais pour l’accompagner et en être des gagnants.

     

    Espérons, toutefois, que ce qui nous arrive soit une bonne leçon que nous retenions pour le futur et que nous changions nos mentalités et notre irresponsabilité.

     

    Si tel était le cas, nous serions alors dans l’ère de la maturité de la démocratie républicaine.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Le Centrisme dans le monde en 2013. Une année cruciale pour le rêve européen porté par le Centre

    - En 2013, plusieurs élections vont concerner les partis centristes et leur avenir.

    Des législatives auront lieu le 22 septembre en Allemagne où il est désormais difficile de trouver un vrai parti centriste depuis que les libéraux (FDP) se sont positionnés plus à droite que la démocratie-chrétienne (CDU–CSU) qui, elle, ressemble plus à un parti du style UMP que du Centre. Néanmoins, le courant modéré y existe et Angela Merkel, dernièrement, semble s’être positionnée sur sa ligne.

     

    En Italie, les législatives des 24 et 25 février, verront l’ensemble des petits partis centriste rangés derrière le président du conseil sortant, Mario Monti qui a démissionné, lâché par le parti de droite de Silvio Berlusconi. Ils pourraient ainsi être les arbitres du scrutin dont la victoire devrait, normalement, revenir au Parti démocrate de centre-gauche qui a préféré noué des alliances à sa gauche plutôt qu’au centre mais qui aura sans doute besoin des centristes au Sénat pour constituer une majorité.

     

    Les législatives du 22 janvier en Israël se dérouleront alors que les centristes désunis (avec, entre autres, Kadima en chute libre et Le Mouvement de Tzipi Livni peu crédible) ne devraient pas faire le poids face au Likoud de Netanyahu, de plus en plus à droite et jouant sur les peurs de la population mais qui parvient encore à trouver plus à droite que lui dans une surenchère qui est dangereuse pour le pays et son avenir.

     

    Une présidentielle importante aura lieu en république tchèque en janvier (11-12 et 25-26 janvier) car elle sera la première du genre à se dérouler au suffrage universel direct, ce que demandait 80% de la population. Neuf candidats sont en lice pour un scrutin qui s’annonce serré.

     

    Il y aura également une élection législative au Pakistan (février ou mars) et une présidentielle en Iran (juin) qui ne devraient pas permettre aux courants modérés de se faire réellement entendre alors que l’on sait qu’une grande partie des populations concernées sont proches de leurs thèses.

     

    Il sera intéressant de voir si les élections prévues sur le continent africain (Kenya en mars, Madagascar en mai; Togo, Guinée et Zimbabwe n’ont pas encore arrêté les dates de leurs élections respectives…) mettront en avant les partis centristes de plus en plus nombreux en Afrique.

     

    On suivra aussi les législatives en Jordanie (23 janvier) pour savoir où en est le courant centriste laïc dans les pays arabes après ses déconvenues en Tunisie et en Egypte.

     

    Enfin, des élections en Albanie (législatives au printemps), au Cambodge (législatives en juillet), en Géorgie (présidentielles en octobre) et au Népal (élection d’une assemblée constituante en avril ou mai) pourraient permettre l’émergence de personnalités et de courants centristes dans des pays au prise avec de graves difficultés politiques et/ou économiques.

     

    - Aux Etats-Unis, Barack Obama débutera son second mandat cette année. Les avis sont partagés sur sa capacité à gouverner de manière consensuelle et à parvenir à faire passer les mesures qu’il a promises aux Américains durant la campagne électorale.

     

    On a vu ainsi avec quelles difficultés le Congrès est parvenu à un accord minimum sur les hausses d’impôts fin décembre et début janvier afin d’éviter un blocage qui aurait conduit à des difficultés économiques et financières pour la pays (appelées «fiscal cliff»).

     

    Cet accord que l’on a qualifié de «victoire» pour Obama, est demeurée en travers de la gorge de nombreux républicains jusqu’au-boutistes qui veulent, d’après nombre de commentateurs, la lui faire payer très cher en bloquant toutes ses initiatives, quelles qu’elles soient, au mépris même de l’avenir du pays.

     

    Dans ce contexte, les réformes urgentes sur la fiscalité (priorité d’Obama), les finances publiques (priorité des républicains), la protection sociale (priorité des républicains et d’Obama), le port d’arme (priorité d’Obama et des démocrates) mais aussi les remises à plat du budget de la défense (priorité de tous) et des axes de la politique étrangère (priorité de tous) risquent de n’être que des prétextes à des affrontements idéologiques et des tribunes partisanes sans des décisions à la hauteur des enjeux.

     

    L’espoir de faire sauter le blocage viendrait alors des élections de mi-mandat, en 2014, qui sanctionneraient l’obstruction des républicains les plus radicaux afin de donner une vraie majorité consensuelle capable de prendre ses responsabilités dans la direction du pays.

     

    Rappelons tout de même que la volonté des Américains a été assez claire en novembre dernier puisque, non seulement Barack Obama a été réélu mais le Sénat est demeuré à majorité démocrate et que si les élections à la Chambre des représentants ont certes ramené une majorité de républicains, ce n’est que grâce aux charcutages des circonscriptions puisque les démocrates ont été, là aussi, majoritaires en voix.

     

    - Le vrai challenge international des partis centristes, en 2013, sera l’Europe et son union, ce combat inlassable où le Centre est en première ligne depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale mais également bien avant avec des précurseurs comme Aristide Briand.

     

    L’Union européenne est une nécessité incontournable pour tous les pays qui en sont membres même si certains (Royaume Uni, République Tchèque, Grèce, …) la critiquent tout en profitant de son existence et auraient bien du mal à surnager s’ils en sortaient.

     

    Mais elle est aussi une chance pour le monde et la mondialisation, que ce soit pour la globalisation économique ou le métissage culturel qui doit permettre de créer une communauté mondiale respectueuse et en paix.

     

    Les Européens ont donc, à la fois, une chance à saisir et un devoir au regard de l’humanité.

     

    Les partis centristes qui font de l’incantation sur le fédéralisme à longueur de temps doivent prendre en main, concrètement, le combat pour l’Europe, dans tous les pays de l’Union.

     

    Ils doivent faire progresser l’idée des Etats-Unis d’Europe, seuls capables de donner un grand avenir à tous les pays qui les composeront et une assise démocratique au monde (en duo avec les Etats-Unis d’Amérique).

     

    Le rêve européen doit ainsi prendre sa place dans les grandes représentations du monde au même titre que le rêve américain. Assis sur des valeurs fortes qui ont construit le continent au cours des siècles, il doit être un phare humaniste.

     

    Un échec de l’Europe (ou de la zone euro) serait une catastrophe pour les pays du vieux continent comme la France mais aussi pour l’espoir d’un monde de progrès et de paix qui fait que l’on s’engage politiquement en faveur du Centre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • L’Année du Centrisme dans le Monde. 2012, Obama superstar

    Pour ce qui est de la galaxie centriste, 2012 a bien évidemment été dominée par la réélection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis.

    Ailleurs, dans le monde, les centristes n’ont pas toujours été à la fête comme en Grande Bretagne et, surtout, au Japon.

     

    Quant à l’ambiguïté de l’adjectif «centriste» accolé à certains partis, il a continué à nourrir le débat politique dans les pays arabes.

     

    - La réélection d’Obama

     

    L’élection du président de la première puissance mondiale est sans conteste un événement international. Et la victoire de Barack Obama en est un autre à plusieurs titres.

     

    En premier lieu parce qu’il est un des seuls gouvernants des pays démocratiques à avoir retrouvé son poste alors que la crise économique et financière est loin d’être terminée.

     

    Et à l’inverse de ce que beaucoup croient, il n’a pas été réélu dans un mouchoir de poche.

     

    Selon les statistiques officielles, il a obtenu 51% des voix contre seulement 47,3% à Mitt Romney, un écart de presque 4% et de près de cinq millions de voix. De même, il a remporté une majorité d’Etats dont tous ceux, à part le Texas, qui sont les plus peuplés. Sans oublier les 332 grands électeurs face aux 206 de son rival républicain.

     

    En second lieu parce qu’il a fait mentir tous les statistiques et précédents qui voulaient qu’un président américain ne pouvaient être réélus avec une situation économique aussi difficile.

     

    Les commentateurs sont allés chercher tout ce qui pouvait démontrer l’impossibilité pour Barack Obama de retrouver le Bureau ovale. In fine, les électeurs les ont démentis sans appel…

     

    En troisième lieu parce que son élection en 2008 en tant que premier noir (afro-américain) et membre d’une ethnie minoritaire à accéder à la Maison blanche était déjà historique mais que sa réélection, du fait des difficultés des Etats-Unis, des attaques outrancières des républicains notamment du mouvement de la droite extrême du Tea Party qui l’a comparé à Hitler et Staline ainsi que le blocage voulu et assumé des élus républicains au Congrès pour le faire chuter, l’est encore plus.

     

    Ainsi, s’il avait été battu le 6 novembre dernier, on aurait tôt fait d’affirmer que sa victoire de 2008 n’avait été en réalité, non pas un accident de l’histoire, mais qu’un épisode conjoncturel et exceptionnel rendu possible par des circonstances particulières telles la désastreuse fin de la présidence de George W Bush (n’importe quel démocrate devait l’emporter face au candidat républicain selon les analystes politiques) et à la volonté des Américains de retrouver une dignité et une moralité, ce qui avait abouti à l’élection d’un jeune sénateur sans grande expérience et afro-américain.

     

    Sa réélection, a contrario, démontre qu’il ne s’agissait pas d’un événement unique et hors du commun.

     

    La raison en vient, en grande partie, du formidable charisme de Barack Obama (tous les sondages ont montré que les Américains aimaient l’homme même s’ils critiquaient sa politique) allié toutefois avec un changement profond dans la société américaine au niveau des mentalités mais surtout dans l’évolution de la population américaine, toujours plus urbaine et plus métissée avec, en outre, la montée en puissance de groupes ethniques tels les afro-américains ou les asiatiques et, évidemment les latinos qui ont voté à plus de 75% pour Obama.

     

    En quatrième lieu parce qu’il est un centriste et que toute réélection d’un centriste est toujours ardue car il doit défendre un bilan face aux attaques dures venues de sa droite et de sa gauche.

     

    Barack Obama a ainsi défendu pendant quatre ans une approche de la politique par la voie du juste équilibre et du consensus le plus large, se heurtant aux critiques des libéraux (gauche) et des conservateurs.

     

    Pourtant, il a continué sur cette voie qu’il a défendue pendant la campagne électorale.

     

    De ce point de vue, sa victoire est aussi celle du Centre même si, paradoxe, on comptera moins de centristes élus à la Chambre des représentants et au Sénat.

     

    Mais cette anomalie vient des pratiques très contestables de charcutages électoraux réalisés par les congrès de chaque Etat de l’union et qui aboutissent à des circonscriptions qui, aujourd’hui, avantagent largement les républicains.

     

    Car si ces derniers ont remporté largement les élections à la Chambre des représentants en nombre d’élus, ils les ont perdues en vote populaire…

     

    - Les difficiles heures des centristes anglais

     

    Nick Clegg compte quelque peu pour pain et beurre dans le gouvernement du conservateur David Cameron et cette situation s’est encore accrue en 2012. Pourtant, le leader des libéraux-démocrates (centristes), est le vice-premier ministre en titre de Grande Bretagne.

     

    Néanmoins, il a du avaler des couleuvres à répétition depuis qu’il a décidé de faire alliance avec la Droite et non avec la Gauche à l’issu des dernières élections législatives.

     

    Il pensait pouvoir peser sur les décisions et c’est tout le contraire qui s’est produit au grand dam de ses partisans et de ses troupes.

     

    Du coup, son crédit auprès de l’opinion publique a fondu comme neige au soleil et si des élections législatives avaient lieu aujourd’hui, son parti serait laminé comme il l’a été dans les diverses élections qui ont eu lieu dernièrement, notamment les municipales.

     

    Moments difficiles, donc, pour les centristes britanniques dont on ne donne pas cher lors des prochaines législatives, pour l’instant.

     

    - Les centristes européens dans la tourmente de la crise économique

     

    Les centristes n’ont pas été à la fête en Europe même s’ils ont pu faire de la résistance dans plusieurs pays, notamment dans les pays scandinaves ou dans certains des ex-pays de l’Est et que la chancelière Angela Merkel a recentré son discours en vue des prochaines législatives allemandes, se rappelant soudainement qu’un parti démocrate-chrétien a vocation à se retrouver au centre de l’échiquier politique...

     

    Mais c’est en Italie qu’ils ont été en première ligne avec le gouvernement de Mario Monti. Une expérience sous fond de grave crise économique qui a déchaîné les passions mais qui semblait remettre le pays sur les bons rails et qui vient de se terminer, torpillée par le populiste de la droite extrême, l’opportuniste Silvio Berlusconi.

     

    Du coup Monti a démissionné et les prochaines élections législatives de février prochain s’annoncent très mal. Les partis centristes ne sont crédités que de 10% des intentions de vote (16% si Monti prend la tête d’une coalition), la Gauche étant favorite avec le Parti démocrate et ses alliés devant le parti de Berlusconi, Peuple de la liberté.

     

    - La bérézina des centristes japonais

     

    Au Japon, le Parti libéral démocrate de Shinzo Abe (droite conservatrice et nationaliste) est revenu au pouvoir, balayant le parti de centre-gauche qui a gouverné ces trois dernières années après une victoire historique en 2009 et qui n’a obtenu que 57 sièges sur 480 à la chambre des députés!

     

    Il faut dire que la politique du PDJ (Parti démocrate du Japon) a été assez illisible dans de multiples domaines et que la crise économique et financière sur fond de vieillissement accéléré de la population et de montée en flèche du péril chinois, n’a pas joué en faveur du gouvernement de Yoshihiko Noda, le dernier premier ministre centriste.

     

    - Partis centristes en recomposition en Israël

     

    Devant la montée du nationalisme et de la droite dure en Israël, les centristes semblent de plus en plus divisés et, surtout, incapables de pouvoir disputer la victoire promise à Benjamin Netanyahu, l’actuel premier ministre, lors des législatives du 22 janvier prochain.

     

    Ainsi, le principal parti centriste jusqu’à présent, Kadima, créé par Ariel Sharon, disparaitrait quasiment de la prochaine chambre des députés (avec une projection de deux sièges contre 28 actuellement!).

     

    Le nouveau parti centriste, Le Mouvement, créé par Tzipi Livni, l’ancienne ministre des Affaires étrangères, n’aurait que neuf sièges alors que Yesh Atid, un parti créé par l’ancien journaliste Yaïr Lapid, en obtiendrait six.

     

    - Centrisme et centrisme dans les pays arabes

     

    On a beaucoup parlé de Centre et de Centrisme dans les pays arabes au cours de ces deux dernières années. Pourtant, il s’agit souvent d’une vision centriste qui n’a rien à voir avec le Centre et le Centrisme tels que nous les entendons au CREC, ni même dans les démocraties, comme nous avons eu l’occasion de l’écrire.

     

    Car il y a deux centrismes et deux centres dans le paysage politique de la plupart des pays arabes.

     

    Le premier ressemble à celui des démocraties, il est positionné comme modéré, consensuel et prône des politiques de juste équilibre.

     

    Le deuxième est une construction factice, dans une définition réduite d’un centre uniquement à équidistance de deux «extrêmes», en l’occurrence les partis islamistes et les partis laïcs.

     

    Ce deuxième centre a pratiquement mis sous l’éteignoir le premier nommé comme, par exemple, en Tunisie, où le parti islamiste Ennahda, se présente désormais comme centriste, brouillant ainsi le message du Centre, par définition laïc, consensuel et tolérant.

     

    - Les partis centristes africains

     

    Dans leur recherche de la démocratie, les pays africains tâtonnent souvent. Dans ce cadre, de nombreux partis se créent chaque année. Et ils sont de plus en plus nombreux à se réclamer du Centrisme comme, par exemple, l’Union centriste du Sénégal (UCS) créée récemment par Abdoulaye Baldé.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Le Centrisme en France en 2013. L’année de la reconstruction du Centre?

    2013 sera-t-elle l’«annus mirabilis» (l’année miraculeuse) du Centre en France?

    En tout cas, après une année 2012 où les mots «union», «réunion», «refondation», «réunification», «confédération» ont été utilisés à tire-larigot sans qu’il y ait, en fin de compte, la création d’un grand parti centriste tant espéré, les douze prochains mois seront indubitablement placés sous le signe d’une reconstruction impérative et incontournable si les partis centristes veulent pouvoir peser sur la politique du pays dans les années à venir.

     

    Du côté du Mouvement démocrate, le dilemme risque bien de se résumer à «la reconstruction ou la disparition» (au mieux la marginalisation groupusculaire).

     

    Du côté des partis centristes qui ont rejoint l’UDI (Nouveau centre, Alliance centriste, FED), la question sera de savoir s’ils sont en train de reconstruire un centre-droit ou s’ils ont atterri dans une UMP bis dirigée par Jean-Louis Borloo.

     

    Mais cette reconstruction ne s’annonce pas aussi facile que cela car la prise de conscience des leaders centristes de l’urgence à la mettre en route reste largement à venir.

     

    Ainsi, pour ceux qui ont eu le courage de regarder les vœux présentés par ces leaders (ceux qui en ont fait), il faut d’abord retenir qu’aucun d’eux n’a prononcé une seule fois les mots Centre, centriste et Centrisme, ce qui devient décidément une très fâcheuse habitude.

     

    Evidemment, vu ces absences, la reconstruction de l’espace centriste n’a été abordée par aucun d’eux.

     

    En revanche, que ce soit François Bayrou, Jean-Louis Borloo ou Hervé Morin, chacun a affirmé à sa façon que la France avait des potentialités énormes mais que tout va mal actuellement, ce qui les empêche d’être utilisées.

     

    Pour Bayrou, assis devant des rayonnages de livres, il y a trois vertus qui permettront de s’en sortir, la lucidité, la volonté et l’unité, cette dernière faisant à nouveau référence à son union nationale qu’il est le seul à promouvoir.

     

    Pour Borloo, les Français doivent «résister» en cette année 2013 et s’en remettre au seul parti digne de ce nom, l’UDI, dans un clip tout à sa gloire (à Borloo, bien entendu!).

     

    Pour Morin, dans une vidéo toujours aussi décalée (plus dans sa cuisine mais en pleine campagne normande), il s’agit de «foutre la paix» aux Français dans une réinterprétation excessivement néolibérale de la devise nationale, «Liberté, égalité, fraternité», puisque même ce dernier mot signifie selon lui, une simple «fraternité d’hommes» et non quelques aides concrètes et matérielles aux plus démunis…

     

    La chance des partis centriste est que 2013 sera une année sans élection. Ils doivent donc en profiter pour se réorganiser et se (re)construire dans la sérénité, l’application et le sérieux.

     

    Bien sûr, il est peu probable que le Mouvement démocrate fusionne avec l’Union des démocrates et indépendants. De même, rien ne garantit encore que cette dernière n’implosera pas.

     

    Néanmoins, sans être totalement unis, les centristes peuvent, à la fois, préciser leurs positionnements sur les grandes questions actuelles et trouver, éventuellement, des passerelles entre eux.

     

    Car il existe une incongruité politique flagrante: les centristes ont l’air plus capable de parler avec les partis de gauche (Mouvement démocrate) et de droite (UDI) qu’entre eux!

     

    Ainsi, l’alliance «naturelle» du centre-droit n’est pas avec l’UMP, comme le déclament sans cesse tous les responsables de l’Union des démocrates et indépendants, mais bien avec le Centre (voire le centre-gauche).

     

    Ce qui sépare le MoDem de l’UDI est certes réel mais bien moins que ce qui sépare cette dernière de l’UMP.

     

    C’est en tout cas ce que pensent la grande majorité des militants, sympathisants et électeurs centristes.

     

    Parlant de l’UMP, une des grandes inconnues sera de savoir ce que va devenir son pôle centriste. Pas forcément en 2013 (où aucune élection ne sèmera la zizanie à l’intérieur du parti de droite) mais, à moyen terme, lorsque les centristes umpistes se rendront une nouvelle fois compte qu’ils ne sont que la cinquième roue du carrosse et, ce, même s’ils vont pouvoir s’exprimer plus facilement cette année grâce à la reconnaissance des courants promise par le président en sursis, Jean-François Copé.

     

    Il semble assez naturel que, si l’UDI réussit à se construire dans la durée, ces centristes la rejoignent tôt ou tard (même si ce qui est naturel ne le semble pas toujours aux centristes…).

     

    En revanche, si l’UDI faillit, ce qui demeure une option au vu des différents échecs de ces dernières années dans la réunion des centres, les centristes de l’UMP ne devraient pas reprendre leur liberté qui serait synonyme pour eux de perte de mandats électoraux et disparition à terme.

     

    Quant à tous ceux qui estiment que le débat n’est plus de savoir si l’UDI sera un succès ou un échec mais qu’elle est bien une nouvelle force qui compte, rappelons-le que la seule élection à laquelle a été confronté le parti de Jean-Louis Borloo, s’est soldée par l’échec de son député sortant dans le Val-de-Marne fasse à un UMP dissident qui n’avait même pas l’investiture de son parti!

     

    Enfin, 2013 sera peut-être l’occasion d’un rapprochement (ou même d’un ralliement) entre François Bayrou et François Hollande.

     

    Les difficultés que devraient rencontrer le gouvernement au cours de l’année qui vient avec une montée du chômage et une croissance atone, le tout sur fond de défiance de plus en plus grande des Français, pourrait amener le Président de la république à vouloir, non pas élargir sa majorité (le MoDem n’a que deux élus…) mais l’ouvrir à une composante centriste qui lui servirait de caution politique.

     

    Pour François Bayrou, ce serait un risque mais aussi le moyen de compter à nouveau dans le paysage politique et de redonner vigueur à son parti, surtout à son ambition présidentielle.

     

    In fine, 2013 sera, à n’en pas douter, une année vérité pour les partis centristes. A eux de se saisir des opportunités qu’ils ont tant de fois manquées les années précédentes.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • L’Année du Centrisme en France. 2012, naufrages électoraux et recomposition du Centre en cours

    2012 a été une «annus horribilis», véritablement une année terrible, pour le Centre qui a touché un de ses points les plus bas depuis bien longtemps tant en matière électorale que de force capable d’influencer le débat politique.

    Comme toute catastrophe de ce genre, un mouvement de reconstruction s’est mis en route dans la foulée dont il est trop tôt pour juger de son éventuel succès ou de son échec.

     

    - Naufrages électoraux

     

    S’il faut parler, évidemment, du nouvel et sévère échec de François Bayrou à la présidentielle où il n’est arrivé qu’en cinquième position derrière François Hollande et Nicolas Sarkozy mais, plus grave, également derrière Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, ne parvenant pas à dépasser la barre des 10%, il ne faudrait pas oublier que tout le Centre a sombré dans cette année électorale.

     

    Que dire ainsi de la défaite de ce même Bayrou aux élections législatives qui ont suivi la présidentielle et de tout son Mouvement démocrate (à peine deux élus) ainsi que de tous les autres partis centristes.

     

    Que dire du Nouveau centre, fort soi-disant de ses trente députés mais incapable de s’unir derrière la candidature présidentielle de son président, Hervé Morin, qui, crédité de 1% des intentions des vote, voire moins, n’est même pas parvenu à réunir les 500 parrainages nécessaires pour être présent à l’élection alors que le trublion Jacques Cheminade, lui, n’a pas eu ce problème…

     

    Un Nouveau centre qui a ensuite et sans surprise explosé en plein vol avec le départ d’une partie de ses élus et de ses cadres derrière son président délégué et ennemi féroce de Morin, Jean-Christophe Lagarde dans un parti, la FED (Fédération européenne et démocrate) dont la création n’apparaît pas clairement à l’heure actuelle comme indispensable et qui s’est d’ailleurs immédiatement ralliée à l’UDI de Jean-Louis Borloo.

     

    Il faut dire que Lagarde, sans doute par ambition personnelle (tout à fait respectable au demeurant), a été le principal fan de Jean-Louis Borloo dans son entreprise de récupération des centristes pour ses visées également personnelles.

     

    Que dire également de l’Alliance centriste qui n’a jamais réussi à sortir de l’anonymat depuis sa création et est demeurée un groupuscule sans militants (mais avec quelques notables élus essentiellement au Sénat) et sans projet.

     

    Voilà un parti qui justifiait son existence par la volonté de réunir les centristes et qui, lors du premier tour, se rallia derrière François Bayrou contre Hervé Morin (après avoir fait alliance avec celui-ci un temps) et après les législatives rejoignit immédiatement le camp centriste opposé de l’UDI (en critiquant vertement François Bayrou)…

     

    Il y avait là tout l’opportunisme qui fait tant de mal au Centre depuis longtemps.

     

    Quant au Mouvement démocrate, assommé par l’échec de son chef et unique ciment, François Bayrou, il est demeuré ce qu’il a toujours été, une création d’un homme pour un destin personnel, sans élus et avec, dorénavant, peu de militants.

     

    Un gâchis énorme alors que le MoDem est certainement la formation politique qui défend la position la plus proche de ce que devrait être un Centre indépendant s’appuyant sur une vision réellement Centriste.

     

    A tous ces échecs, il ne faudrait pas oublier d’adjoindre celui… de l’UMP (à la fois électoralement et politiquement avec la crise interne lors de la guerre entre François Fillon et Jean-François Copé).

     

    Rappelons que l’objectif de cette dernière lors de sa création était de réunir Droite et Centre dans une même formation.

     

    Pourtant, dès le départ, les centristes y ont toujours été marginalisés (même si Jean-Pierre Raffarin fut le premier ministre de Jacques Chirac) et l’UMP fut toujours considérée comme un parti de droite et non un parti de droite et du Centre, a fortiori, un parti de centre-droit.

     

    Le départ de Pierre Méhaignerie «centriste historique» de l’UMP pour l’UDI est assez anecdotique mais montre malgré tout le désarroi de ces centristes umpistes phagocytés et leur incapacité de pouvoir peser sur la ligne politique de l’UMP depuis 2002 et, surtout, 2007.

     

    - Bayrou et Borloo

     

    Au niveau des hommes, le Centre, à tort ou à raison, est désormais incarné par deux leaders, François Bayrou et Jean-Louis Borloo.

     

    Malgré la claque qu’il a prise à la présidentielle, François Bayrou (président du Mouvement démocrate) demeure l’une des figures centrales du Centre.

     

    Cela veut-il dire qu’il à l’étoffe d’un grand homme politique ou bien que le Centre est désespérément vide de toute personnalité de premier plan?!

     

    Une réponse peut-être donnée par l’extrême facilité avec laquelle Jean-Louis Borloo (président du Parti radical et de l’UDI), qui n’a rien d’un centriste et qui le revendique haut et fort, a pu, tels autrefois Edouard Balladur et même Valéry Giscard d’Estaing, récupérer les troupes éparpillées du centre-droit derrière sa bannière.

     

    Les hommes et femmes d’avenir du Centre sont encore à chercher avec une loupe, voire un microscope! On peut, tout de même, citer les deux Jean-Christophe, Lagarde (président de la FED) et Fromantin (député-maire de Neuilly-sur-Seine).

     

    Espérons que les années qui viennent apporteront quelques fournées salutaires dans ce domaine quasi-désertique pour l’instant…

     

    - Création de l’UDI

     

    Avec la déconfiture de François Bayrou et des centristes aux élections présidentielles et législatives, la création de l’UDI (Union des démocrates et indépendants) est le deuxième événement de l’année dans la galaxie centriste française.

     

    Grâce à cette déconfiture, au désarroi des centristes et à un bon timing, Jean-Louis Borloo a pu créer cette structure (d’abord sous la forme d’un groupe à l’Assemblée nationale puis d’un parti) encore fédérale pour ses ambitions personnelles en agrégeant autour de lui la très grande majorité des personnalités de centre-droit mais aussi nombre d’autres venues de la «droite modérée» ainsi que de la Droite tout court.

     

    Ce qui fait de l’UDI plutôt un parti de droite modérée que de centre-droit.

     

    D’autant que Borloo n’a pas réussi, pour l’instant, à vider, loin de là, l’UMP de tous les centristes ni à récupérer une grande partie du Mouvement démocrate.

     

    De même, le parti demeure encore un assemblage de bric et de broc où les leaders se contredisent à périodes répétées quand ils ne de détestent pas entre eux (Morin et Borloo se détestent, tout comme le premier nommé et Lagarde, par exemple).

     

    En outre, si l’UDI a une bonne image dans la population (ce qui est de bon augure pour son avenir), elle a complètement raté son premier rendez-vous électoral avec la défaite d’un de ses députés lors d’une partielle après son invalidation par le Conseil Constitutionnel.

     

    Pire, la défaite du maire de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), Henri Plagnol, n’est pas venue de la Gauche mais de l’UMP, pourtant présentée comme moribonde par Jean-Louis Borloo, sous la personne de son ancien adjoint à la marie. Sylvain Berrios.

     

    Une entrée en la matière qui fait quelque peu tâche d’autant que Berrios ne bénéficiait même pas de l’investiture de l’UMP qui avait été donnée à Plagnol!

     

    - Le projet centriste en panne

     

    Autant dire qu’avec toutes ces péripéties électorales et organisationnelles (sans parler des problèmes d’égos), le projet centriste de gouvernement n’a pas beaucoup progressé en 2012.

     

    La plateforme électorale de François Bayrou était peu claire et le programme de l’UDI encore largement à définir.

     

    Ce qui a d’ailleurs exclu les centristes de tous les grands débats nationaux et internationaux à part celui sur la nécessité de réindustrialiser la France et sur la nécessité de s’attaquer aux abyssaux déficits des finances publiques.

     

    Néanmoins, on attend toujours ce projet de société humaniste, équilibrée et européenne, qui est la marque de fabrique du Centre dont on a peine à discerner les contours exacts et les fondements dans les propos actuels des leaders centristes.

     

    - Centre, centre-droit et centre-gauche

     

    Un des débats de cette année a été, encore et toujours, la place du Centre sur l’échiquier politique français.

     

    Ainsi, le Centre est-il plutôt proche de la Droite ou de la Gauche ou se trouve-t-il à équidistance des deux, ou ailleurs?

     

    On sait que les centristes se mélangent souvent les pédales dans ce positionnement pourtant essentiel et qu’ils ne sont guère aidés en cela par les adversaires du Centre, en particulier ceux qui prétendent qu’il n’existe pas.

     

    C’est de bonne guerre évidemment de la part de ces derniers mais est une faiblesse politique évidente des centristes.

     

    Le Centre, faut-il le rappeler, d’abord, n’est pas l’allié préférentiel, ni de la Droite, ni de la Gauche. Durant son histoire, il a été allié avec la Droite et la Gauche sans pour autant renier ce qu’il était.

     

    Ensuite, le Centre n’est pas un «juste milieu» politique, c’est-à-dire qu’il n’est pas la moitié de la Gauche et la moitié de la Droite, qu’il ne se définit pas par rapport à la Droite et la Gauche mais qu’il est un «juste équilibre» et qu’en cela il a un positionnement politique particulier dont on peut même dire qu’il est la référence qui positionne les clientélismes de droite et de gauche.

     

    Mais ce juste équilibre n’est pas non plus assimilable à une union nationale comme s’est employé à le faire croire François Bayrou pendant la campagne présidentielle et qu’il continue à la prôner au nom du Centre.

     

    Si le Centre a un esprit consensuel et de compromis, cela n’a rien à voir avec une vision d’un grand rassemblement unitaire. Les centristes sont des démocrates et ils savent bien que la démocratie ne peut vivre que s’il y a des mouvements d’idées divergentes à partir, évidemment, de valeurs communes.

     

    Ce qui n’empêcherait pas, évidemment, le Centre de prendre toute sa part d’une union nationale si celle-ci s’avérait nécessaire ce qui n’a jamais été le cas ces dernières décennies.

     

    - Où est le renouveau?

     

    L’année 2012 n’a pas montré le moindre renouveau du Centre. Ce sera, s’il doit y en avoir un, pour 2013 ou, plus sûrement, pour 2014 avec les élections municipales et européennes. C’est ce que nous tenterons de déterminer dans une prochaine analyse.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • Faisons-nous assez pour protéger nos enfants?

    Après la tragédie de Newton aux Etats-Unis, revient en mémoire ce que disait si justement Albert Camus: «ce n’est pas la souffrance de l’enfant qui est révoltante en elle-même, mais le fait que cette souffrance ne soit pas justifiée».

    Celle-ci rappelle également que la place de l’enfant dans la société est une question fondamentale.

     

    Le Centre comme la Droite ou la Gauche prétendent s’en préoccuper en priorité.

     

    Le Centrisme, humanisme intégral, milite pour que cette place soit la première et fait sienne cette évidence du grande spécialiste de l’enfance, Jean-Pierre Rosenczveig, «c’est à la place fait aux enfants que l’on juge une société et sa culture».

     

    Et le constat n’est pas forcément très brillant…

     

    Dans cette optique l’interrogation de Barack Obama devant les parents éplorés des vingt enfants assassinés à l’école Sandy Hook de Newton (Connecticut) est essentielle: «nous devons nous demander si nous faisons assez pour protéger nos enfants».

     

    Tout aussi essentielle est sa réponse: «si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, la réponse est non».

     

    Mais elle n’est pas simplement négative aux Etats-Unis, elle l’est également dans le monde entier, un monde qui n’est souvent pas fait pour les enfants, un monde qui souvent n’est pas accueillant pour le nouveau-né, un monde qui préfère souvent détourner le regard devant la détresse et la douleur des enfants, un monde qui instrumentalise les enfants, qui en fait trop souvent des objets voire des marchandises.

     

    Pourtant, nous affirmons tous, tous les jours, dans une belle unanimité que les enfants sont les êtres que nous chérissons le plus et que nous sommes prêts à tout pour leur sécurité, même à sacrifier nos vies pour cela.

     

    Les vingt petits enfants de six à sept ans abattus par un jeune homme de vingt ans avec un fusil d’assaut sont là pour démontrer que nous avons encore beaucoup de chemin à faire.

     

    Non pas que nous puissions éviter à coup sûr ce genre de massacre épouvantable et qui jalonne l’histoire de l’humanité comme autant d’épisodes honteux de nos civilisations.

     

    Mais c’est dans la réponse globale, dans les décisions importantes que se trouve une grande partie de la solution.

     

    L’Unicef milite ainsi pour que «l’intérêt supérieur des enfants» soit le «critère primordial de gouvernance».

     

    Cela supposerait une vraie révolution dans la manière d’envisager cette gouvernance car chacun de ses aspects «peut affecter les droits de l’enfant».

     

    L’organisation internationale poursuit en expliquant «que les décisions concernent la fiscalité ou le commerce, la diplomatie ou l’endettement, il n’existe pas de politique, loi, budget, programme ou plan qui soit ‘neutre pour les enfants’. Le premier défi pour les Etats parties consiste donc à évaluer les conséquences sur les enfants de toute la gamme de leurs actions législatives et administratives. Le second consiste à s’assurer que les budgets, politiques et programmes appliquent les principes de la Convention des droits de l’enfant sous tous ses aspects. Au niveau national, les budgets et les programmes, en particulier, devraient classer par ordre de priorité les services qui sont essentiels pour faire respecter le droit des enfants à la survie, au développement, à la protection et à la participation. Ces efforts devraient permettre de mobiliser et coordonner les ressources des secteurs publics et privés tout en surveillant la situation des droits de l’enfant à l’intérieur des pays et des communautés.»

     

    Ainsi, par exemple, personne ne prétend qu’Adam Lanza, dans sa folie et sa volonté de tuer, n’aurait pu trouver les armes pour perpétrer son acte innommable.

     

    Cependant, si les Etats-Unis avaient des lois strictes contre la possession d’armes, au minimum pour ce qui est des fusils d’assaut, son dessein criminel aurait eu beaucoup plus de mal à se concrétiser.

     

    A la lumière de ce que l’on vient de dire, la réponse à la question «faisons-nous assez pour protéger nos enfants», est évidemment non, si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes…

     

    Si le martyr de ces vingt petits enfants pouvait servir à ce que les adultes agissent en personnes responsables et non en êtres totalement incapables de faire face aux grands défis de l’humanité, alors ils ne seraient pas morts en vain.

     

    Malheureusement, même si une prise de conscience à l’air de d’émerger aux Etats-Unis, il n’est nullement sûr qu’une législation restrictive voit le jour (Barack Obama vient de se prononcer contre les ventes d’armes d’assaut, une mesure déjà votée… en 1994 sous la présidence de Bill Clinton mais qui n’avait pas été pérennisée par le Congrès à majorité républicaine en 2004 au moment où cette interdiction venait à expiration).

     

    Peut-être même qu’une fois passées l’émotion, la douleur et la rage, les défenseurs des armes à feu et leurs arguments fallacieux reprennent du poil de la bête et s’opposent avec succès à toute règlementation.

     

    Souvent, lorsque les adultes sont des irresponsables, on dit qu’ils agissent comme des enfants.

     

    C’est, à la fois, insultant et, surtout, faux.

     

    Car les enfants ont cet amour et cette empathie vis-à-vis des autres qui feraient que, s’ils avaient le pouvoir, les armes, toutes les armes, seraient supprimées immédiatement.

     

    Alors, nous les adultes, quand allons-nous agir comme des enfants?!

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • L’enfant est un être d’amour, pas un objet de désir

    Dans la théorie libérale qui est un des piliers de l’Humanisme et du Centrisme, l’individu se possède et peut donc se vendre (en particulier sa «force de travail»). Cette vision lui permet de s’appartenir et de ne plus être la possession d’autres comme sous la féodalité ou dans des sociétés totalitaires où il doit une obéissance complète et aveugle à l’Etat.

    Elle a permis de justifier les révolutions et autres émancipations qui ont mis en place des régimes démocratiques.

     

    Mais elle pêche par une conception trop utilitariste de l’humain et basée sur une vision avant tout économique.

     

    C’est pourquoi j’ai toujours préféré la notion où l’être humain «est», c’est-à-dire qu’il ne se possède pas mais que le fait qu’il existe fait de lui un être unique et impossible à asservir par d’autres.

     

    L’être précède l’avoir. Il faut être pour avoir.

     

    Nous rejoignons ici plutôt les valeurs chrétiennes, autre pilier de l’Humanisme et du Centrisme, qui ont débouché sur le personnalisme et la reconnaissance qu’un individu est, dans la société, une personne qui dispose de lui-même et, surtout, est lui-même ce qui lui confère des droits et l’inaliénabilité de son existence et de sa différence.

     

    Ce rappel est primordial si l’on veut aborder la question essentielle de la procréation médicalement assistée, de la gestation pour autrui (les «mères porteuses») et de l’adoption des enfants, ce fameux «droit à» l’enfant qui se télescope de plus en plus avec le «droit de» l’enfant.

     

    Pouvoir acheter une voiture, quand on a l’argent pour, celle que l’on veut, quand on veut et pour en faire ce que l’on veut (sauf foncer sur les autres pour les tuer!), c’est une liberté fondamentale.

     

    Pouvoir avoir un enfant est aussi une liberté mais elle se régule évidemment avec le fait que l’enfant n’est pas un objet de désir (ou utilitaire) mais un être humain.

     

    Néanmoins, ne soyons pas, non plus, angéliques. Les enfants sont trop souvent les laissés pour compte dans la société.

     

    Les moyens pour éviter la pédophilie, les mauvais traitements, la prostitution sans même parler des accidents ou des traumatismes psychologiques sont dérisoires pour des êtres que nous prétendons être au-dessus de tout et pour lesquels nous déclarons que nous serions prêts à tout sacrifier, même notre existence.

     

    Pour autant, nous pouvons prétendre que tout cela fait partie de cette vie dangereuse qui nous entoure et que nous tentons, malgré tout, d’éviter le pire.

     

    Ce n’est pas du tout le cas lorsque l’Etat et la société légifèrent sur le «droit à» l’enfant en mettant en avant le désir d’avoir un enfant avant même le bien-être de l’enfant.

     

    Ainsi de l’adoption, de la gestation pour autrui (interdite en France) et de la procréation médicale assistée.

     

    Un enfant adopté est souvent plus heureux dans sa nouvelle famille que dans un orphelinat (ou dans sa famille qui l’a abandonné). De même, un enfant né grâce à la gestation pour autrui ou par les techniques diverses de procréation assistée est souvent aimé encore plus parce qu’il était vraiment désiré.

     

    Cependant, tout est-il possible dans ces domaines?

     

    Bien sûr que non.

     

    Parce que le désir manifesté par des adultes d’avoir un enfant grâce à l’adoption ou à la procréation médicale assistée doit d’abord être un désir de parent et pas un désir de consommateur.

     

    Avoir un enfant en tant que parent c’est avoir une responsabilité dans ce qu’il est, ce qu’il va devenir ainsi que sur son bien-être et sa sécurité, c’est lui donner de l’amour.

     

    En tant que consommateur, il s’agit alors seulement de contenter un désir.

     

    L’amour des enfants et non le désir d’enfant qui doit être évidemment le critère de référence. Aimer les enfants c’est les respecter et vouloir leur bien. Désirer un enfant c’est avant tout vouloir un enfant pour soi.

     

    Bien sûr, et je l’ai déjà écrit ici, il est très difficile de faire la part des choses, de sonder l’âme des individus pour savoir s’ils sont plus dans une démarche de parent ou de consommateur.

     

    Reste que cette règle doit être sous-tendue dans chaque cas d’adoption ou de procréation médicale assistée.

     

    Dès lors, la question de savoir si les couples homosexuels peuvent avoir des enfants et être considérés comme deux parents, doit être passée au crible de l’intérêt de l’enfant et non de l’envie des adultes.

     

    Au moment où l’on brandit à tout va cette notion si controversée de «principe de précaution» que Jacques Chirac a fait inscrire dans la Constitution et dont la gauche se sert à tout va, il est pour le moins étonnant que ceux qui ont le plus de valeur pour une société, les enfants, en soient exclus.

     

    Car rien ne prouve sans doute les effets néfastes de l’homoparentalité. Rien ne prouve le contraire, non plus.

     

    Comme l’explique le docteur Guillaume Fond dans une étude qu’il a réalisé sur le sujet pour l’INSERM, «à ce jour, aucune étude n’a pu démontrer que l’homoparentalité était un facteur de risque. Mais aucune étude n’a pu faire de comparaison avec un ‘groupe de contrôle’ suffisamment important».

     

    N’est-ce pas cette situation d’absence de preuve du côté des «pour» comme du côté des «contre» qui fait qu’en France les OGM sont interdits au nom du principe de précaution?!

     

    Le Centrisme défend la liberté, mais une liberté dans la responsabilité et le respect.

     

    Aujourd’hui, l’homoparentalité se heurte à la responsabilité parentale que nous avons évoquée plus haut et, surtout, au respect de l’enfant.

     

    Se dire opposé à celle-ci n’est donc ni un conservatisme, ni une réaction ou un retour en arrière.

     

    C’est tout le contraire, c’est faire partie de ce mouvement qui, depuis deux cents ans, travaille à l’émancipation des enfants dans la société, qui a permis l’adoption de nombreuses législations à travers le monde pour lui donner une identité juridique et le protéger contre tous les abus dont il était victime de la part de la société (et dont il est toujours victime).

     

    Il a abouti à la Déclaration de Genève sur les droits de l’enfant de 1924 puis à la Déclaration des droits de l’enfant de 1959 ainsi qu’à la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989 adoptées toute deux par les Nations Unies et signées par la France.

     

    Cette dernière convention dit, explicitement, dans son article 3 aliéna 1: «dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale.»

     

    Nous sommes là dans le cœur du débat.

     

    Et en l’absence de réponse claire, l’homoparentalité est un risque potentiel qui doit engendrer automatique une protection de l’enfant à son encontre.

     

    C’est la réponse humaniste et centriste.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme