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démocratie - Page 7

  • La tricoalition, une cohérence et une clarification politiques saines pour la démocratie

    Le tripartisme – et non une tripolarisation comme certains l’affirment – qui est sorti du premier tour des élections départementales (puis confirmé par les résultats du deuxième tour) et qui vient après la victoire du FN aux élections européennes; le «ni-ni» prônée par le président de l’UMP alors que son principal opposant à l’intérieur du parti est un adepte du désistement républicain, tout comme le premier ministre actuel mais qui n’a pas convaincu l’ensemble des électeurs socialistes, loin de là; l’existence des frondeurs au PS qui lorgnent plus sur une alliance avec le Front de gauche qu’avec les centristes alors qu’à l’UMP certains trouvent que le FN n’est pas aussi infréquentable et le mot «centriste» plutôt une moquerie voire une insulte: tout ce que je viens de dire et d’autres choses encore concourent à la création à terme d’une tricoalition (qui alors sera l’expression d’une tripolarisation droite-centre-gauche pour faire simple) qui aurait l’immense mérite, dans une démocratie comme la France, d’insuffler de la cohérence et de la clarification dans le débat politique et dans les choix de société au profit et dans le respect des citoyens-électeurs.

    Ainsi, il semble aujourd’hui cohérent de réunir la droite dure et radicale de l’UMP (ainsi que de groupuscules issus de celle-ci comme celui de Nicolas Dupont-Aignan) avec le Front national, les frondeurs socialistes avec le Front de gauche et les sociaux-libéraux du PS (et ceux des Radicaux de gauche et une partie des écologistes) avec les libéraux-sociaux du Centre et les gaullo-réformistes de l’UMP.

    Mais il ne s’agit pas – encore ou jamais? – de créer trois nouveaux partis mais bien d’un paysage politique à triple coalition sachant que, pour l’instant, ces nouveaux blocs ne sont pas monolithiques même s’ils ont assez de convergences internes pour être, chacun, une alliance électorale où ses composantes partagent de nombreux points de vue identiques sur la politique à mener.

    Si la gauche du PS garde des différences avec le Front de gauche tout comme la droite dure de l’UMP avec le Front national, leur proximité dans nombre de domaines et sur des questions précises est évidente, en tout cas plus évidente que la proximité avec les ailes modérées des mêmes partis.

    Quant aux sociaux-libéraux du PS et aux gaullo-réformistes de l’UMP, ils sont capables de trouver des points de convergence pour un programme de gouvernement avec la nécessaire présence des libéraux sociaux du Centre qui en sont le lien obligé, tout en gardant entre eux de notables différences.

    Cette nouvelle architecture politique aurait le mérite de la clarification et d’éviter les grands écarts ridicules auxquels plus aucun électeur ne croit réellement lorsqu’un Nicolas Sarkozy ou un Manuel Valls prétendent s’adresser à toute la droite ou à toute la gauche républicaines alors que les différentes composantes de celles-ci ne partagent plus, concrètement, les mêmes objectifs, ni les mêmes références politiques et, parfois, les mêmes valeurs.

    En outre, cela éviterait aux centristes de devoir critiquer les bonnes mesures venues des sociaux-libéraux de gauche tout en actant leur vraie proximité – et non seulement électorale – avec cette partie de la droite réformiste sans pour autant accepter à contrecœur le discours de la droite radicale conservatrice.

    D’aucuns prétendront que cette nouvelle donne politique sera difficile à mettre en œuvre.

    C’est fort probable que si elle accouche, ce sera dans la douleur.

    Mais si l’on regarde ce qui se fait à l’étranger actuellement, on assiste de l’Espagne à la Grèce en passant par l’Italie mais aussi en Allemagne ou aux Pays Bas à des bouleversements dans le paysage politique du même ordre que celui qui se dessine en France sans que l’on sache exactement s’ils iront jusqu’au bout et/ou s’ils seront durables.

    D’autres estimeront que la présence d’éléments modérateurs au PS et à l’UMP est préférable à des blocs plus radicaux tant à droite qu’à gauche.

    C’est vrai que ces modérés du PS et de l’UMP empêchent souvent ces deux partis de dériver vers la radicalité dure et de défendre des positions idéologiques extrêmes, démagogiques, populistes et clientélistes.

    Néanmoins, l’on peut voir cela différemment en estimant que les deux radicalités qui existent tant à l’UMP qu’au PS seraient, dans le cas de la tricoalition, des éléments modérateurs s’ils s’alliaient (et non se fondaient) avec le Front national et le Front de gauche, permettant au débat démocratique d’y gagner en transparence et en rationalité, ce qui serait un plus pour les citoyens et les électeurs.

    Reste que transparence et rationalité, cohérence et clarification ne sont pas des qualités naturelles du débat politique…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • «Ni-ni» et «désistement républicain» centristes: ni extrême-droite, ni extrême-gauche

    Le «ni-ni» façon Nicolas Sarkozy – ni désistement pour PS, ni pour le FN, deux partis mis sur un même pied – tourne tout aussi le dos aux valeurs de la démocratie et de la république que le «désistement républicain» à la sauce Manuel Valls – pourfendant tous ceux qui refusent sa sélectivité entre les partis à vocation totalitaire – qui fait du Front national son unique obsession en la matière tout en oubliant fort opportunément que le PS continue ses alliances avec un Parti communiste, comme c’est le cas, par exemple, à Paris, qui n’a pas tourné le dos à ses «combats révolutionnaires et internationalistes» ainsi qu’à sa fidélité aux «anticipations de Marx», comme il est écrit dans ses statuts, ceux-ci et celles-là ayant abouti dans l’histoire à des dictatures dont les tristes héros se nomment Lénine, Staline, Trotski, Mao, Pol Pot et quelques autres dont les régimes de terreur ont remplis les cimetières plutôt que développer une quelconque fraternité humaine.

    Le vrai «ni-ni», démocratique, républicain et humaniste, le véritable «désistement républicain» sont ceux qui viennent directement de la vision du Centrisme et de son principe moteur, le juste équilibre.

    C’est le barrage responsable et sans concession à tous les extrémismes qui se battent contre la démocratie républicaine libérale.

    Le communisme léniniste et son avatar le trotskisme (sans parler du maoïsme) sont deux pensées totalitaires et criminelles tout comme le sont le fascisme et le nazisme et leurs avatars (franquisme, salazarisme, pétainisme, etc.).

    Au nom de quoi, même en comparant le nombre de morts que les tenants de ces idéologies de l’exclusion et de la stigmatisation de l’autre, celui qui ne pense pas comme vous, celles d’extrême-droite seraient puantes et infréquentables et celles d’extrême-gauche seraient démocrates et républicaines?

    Même en expliquant que l’extrême-droite est le lieu de rassemblement des haineux tandis que l’extrême-gauche est celui des envieux, in fine, les idéologies développées par ces deux ennemies de la démocratie libérale aboutissent à éliminer le déviant (selon leurs critères, évidemment) après avoir supprimé sa liberté et son droit à la réussite individuelle ainsi que sa pensée a-normale (toujours selon leurs critères) et son refus de se plier aux dogmes de leurs vérités mortifères.

    En s’alliant aux démocraties pendant la Deuxième guerre mondiale après avoir signé un pacte avec Hitler, Staline a réussi le tour de force de donner une respectabilité de façade au communisme qui, rappelons-le, dès sa création par Marx et Engels, sur les traces de Babeuf et en s’inspirant de Rousseau, a été dénoncé par les penseurs les plus lucides, tel Proudhon, comme étant une idéologie criminelle et liberticide dans son essence même.

    Dès lors, les forces démocrates et républicaines doivent dire non à ces deux extrêmes.

    L’indignation du PS vis-à-vis du FN mais aussi vis-à-vis des attitudes parfois conciliantes de la Droite vis-à-vis de cette formation ainsi que le discours moral qu’il débite serait nettement plus crédibles s’il l’appliquait également à l’extrême-gauche, ce qui n’est pas le cas.

    Le «ni-ni» et de le «désistement républicain» centristes, c’est donc faire barrage aux extrêmes d’où qu’ils viennent en votant pour les partis républicains quels qu’ils soient lorsqu’une élection oppose un parti extrémiste à un parti républicain au-delà des alliances électorales du moment.

    Le seul moment où le bulletin blanc est de rigueur, où le «ni-ni» centriste s’applique lors d’un duel, c’est lorsque celui-ci oppose l’extrême-droite à l’extrême-gauche.

    Mais pour que ce «ni-ni» et ce «désistement républicain» fonctionnent de manière honnête, transparente et avec une totale efficacité (notamment en convaincant les électeurs qu’il n’y a qu’un poids et qu’une mesure), il ne doit souffrir aucun faux-semblant et hypocrisie.

    Si l’affirmation de Nicolas Sarkozy selon laquelle le PS et le FN sont deux partis que l’on peut mettre sur le même plan est une hypocrisie, les cries d’orfraie de Manuel Valls le sont tout autant alors que son parti gouverne ici ou là avec le Parti communiste.

    Dans cette histoire, on ne peut que saluer la position de Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI et demander à tous les centristes de l’appliquer systématiquement lors de toutes les élections en oubliant les petits calculs personnels et politiciens.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre doit contrer la montée des populistes et des démagogues irresponsables

    A entendre le Front national en France, Syriza en Grèce, Podemos en Espagne, Ukip en Grande Bretagne et quelques autres démagogues obscurantistes à travers l’Europe, il suffirait d’être contre le libéralisme, tant politique qu’économique, et contre l’Union européenne pour que demain soit le paradis sur terre.

    Ce populisme démagogique qui prétend sans ridicule et pudeur que l’on peut s’affranchir des règles de la bonne gouvernance pour qu’un avenir radieux utopique s’installe, a toujours existé et a toujours conduit à des catastrophes pour les peuples qui lui ont fait confiance, rappelons-nous du nazisme et du communisme et de leurs camps de concentration respectifs.

    Il n’est guère étonnant, par exemple, de voir que Marine Le Pen (Front national) et Alexis Tsipras (Syriza), l’une d’extrême-droite, l’autre d’extrême-gauche, avoir comme ami commun Vladimir Poutine, lui-même nostalgique que la grandeur de l’Union soviétique.

    Non pas que la vérité se trouve nécessairement à Bruxelles ou à Wall Street.

    En revanche, elle n’est certainement pas dans les rassemblements populistes des places Syntagma d’Athènes ou Puerta del Sol de Madrid, ni lors du défilé frontiste de Paris qui s’accapare Jeanne d’Arc.

    Que ce soit Marine Le Pen, Alexis Tsipras, Pablo Iglesias (Podémos), Nigel Farage (Ukip) et quelques autres, l’irresponsabilité est de mise ce qui n’est guère étonnant sachant que les solutions d’extrême-droite ou d’extrême-gauche ont toujours conduit dans le mur au cours de l’histoire humaine parce qu’elles tentent, au-delà de leurs relents nauséabonds, de faire entrer la réalité dans le moule d’une pensée inepte et intolérante.

    Cependant, elles parviennent à séduire une part importante des électeurs qui, devant les épreuves et les nécessaires décisions difficiles et responsables, préfèrent la fuite en avant dans l’espoir puéril et immature que les choses s’arrangeront d’elles-mêmes.

    Il faut dire, malheureusement, que ces électeurs sont souvent trompés par les dirigeants des différents pays en question – qui n’osent pas prendre leurs responsabilités en expliquant la réalité de la situation – avant de se réfugier dans le vote contestataire et irrationnel.

    Toujours est-il, par quel miracle les recettes éculées auxquelles se réfèrent ces leaders populistes qui ont toujours échoué par le passé, marcheraient aujourd’hui et demain?

    Et ce même si les situations politiques, économiques et sociales sont difficiles.

    Ce n’est pas parce qu’il y a des problèmes que l’on doit se tourner vers de fausses solutions qui donneront des résultats encore pires.

    Ayant dit cela, ce que demande également une grande partie des électeurs du Front national, de Syriza ou de Podemos qui sont dans un désarroi compréhensible face à la crise, c’est que les politiques s’intéressent à eux, qu’ils aient droit à ce respect que le Centrisme reconnait comme une valeur fondamentale du vivre ensemble, à cette dignité qui est due à toute personne et que l’on travaille à bâtir une société plus juste, c’est-à-dire celle, qui par un juste équilibre humaniste, s’efforce dans une égalité des chances, d’offrir une existence décente à tous ceux qui le souhaitent.

    Sans cette approche humaniste, non seulement, ces populistes démagogues ont encore de beaux jours devant eux pour tromper les peuples par leurs fausses promesses et leur rhétorique révolutionnaire, mais la démocratie républicaine  -- déjà attaquée par les terroristes fanatiques – bâtie sur les fondements des principes libéraux va lentement s’enfoncer dans une crise dont l’issue n’est rien moins que sa pérennité au cours de ce XXI° siècle.

    Et si personne de sensé n’attend que ces populistes démagogues soient des leaders responsables et honnêtes, ces deux dernières qualités sont des conditions sine qua non pour ceux qui se réclament des valeurs démocrates et républicaines.

    De ce point de vue, les partis centristes ont un rôle fondamental à jouer en étant, d’abord, les défenseurs intransigeants de cette démocratie républicaine ainsi que les censeurs vigilants de ce populisme et cette démagogie, en la dénonçant sans répit tout en proposant des solutions humanistes aux problèmes qui assaillent actuellement nombre de pays européens.

    En France, l’UDI et le Mouvement démocrate doivent être mobilisés et pugnaces.

    Et l’on ne peut que se féliciter de l’agressivité, au sens positif du terme, dont, jusqu’à présent, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, fait montre face au Front national.

    Mais il reste l’essentiel, proposer un vrai projet centriste mobilisateur et juste.

    Et là, l’attente devient longue.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Union nationale: oui au rassemblement démocratique, non à l’unanimisme des opinions

    Après les actes terroristes qui ont ensanglanté le pays, il est réjouissant de voir pour les centristes qui ont toujours prôné le consensus républicain et démocratique au-delà des différences politiques, que 78% des Français, selon un sondage CSA (1) sont favorables à une union nationale pour assurer la cohésion nationale.

    Cependant, rien de très nouveau puisqu’il y a un peu moins de deux ans, un sondage IFOP (2) donnait exactement les mêmes chiffres mais pour des raisons plus économiques et sociales.

    On peut en conclure que les Français sont à la recherche d’une certaine unité face aux périls qu’ils sentent s’amonceler sur eux et qui les angoissent.

    Quoi de plus naturel que de vouloir s’unir pour affronter la bourrasque.

    Pour autant, doit-on souhaiter aujourd’hui la mise en place d’une union nationale où tous les partis républicains se retrouveraient dans un même gouvernement?

    La réponse est non pour plusieurs raisons.

    La première est que cette union républicaine laisserait la voie libre aux partis extrémistes qui resteraient en-dehors et feraient donc d’eux, mécaniquement, des recours au gouvernement uni mis en place.

    D’autant que cela leur permettraient de critiquer sans relâche et sans frein le pouvoir en place de manière encore plus démagogique et populiste si cela est possible afin d’attirer vers eux tous les mécontents et tous les déçus qui ne verraient plus que cette alternative pour s’opposer ou croire en leurs promesses mensongères et leur ordre inquiétant.

    La deuxième est que les dangers qui menacent actuellement le pays, si sérieux soient-ils, ne sont pas de nature aussi extrême et gravissime que cela nécessite une union nationale, dernier recours de la démocratie républicaine face aux périls qui pourraient remettre en cause son existence à court terme.

    Cette démocratie républicaine doit continuer à vivre avec ses règles tant que sa pérennité n’est pas menacée de façon radicale et qu’il existe une possibilité, réelle et concrète, qu’elle puisse disparaître.

    Que l’on comprenne bien: si demain c’était le cas – et rien ne dit que cette éventualité ne surviendra pas – alors l’union nationale sera une évidence et un devoir.

    A l’heure actuelle c’est la cohésion sociale et le partage des mêmes valeurs qui sont une exigence que les partis centristes réclament depuis longtemps afin de faire vivre une démocratie républicaine apaisée et donc plus capable de mener les réformes dont la France a besoin et d’assurer la sécurité de tous.

    C’est-à-dire d’un rassemblement démocratique responsable et courageux où continue à vivre et à s’exprimer la pluralité des opinions, sel de notre liberté.

    De ce point de vue, les Français ont accompli un acte fort en manifestant le week-end dernier dans toute la France par millions, tous contre les barbares et pour la liberté de pensée, mais pas tous d’accord avec la ligne éditoriale de Charlie hebdo mais dont ils veulent que ce magazine puisse continuer à la suivre au nom du droit d’écrire et de dire ce que l’on veut dans le cadre de lois démocratiques.

    Evidemment, il y a eu ceux qui ont refusé de prendre part à ces cortèges et l’on a vu fleurir sur internet toutes les attaques et les insultes virulentes que l’on connait depuis longtemps, sachant que toutes ces violences verbales, malheureusement, se transforment parfois en actes de violence extrême.

    Et puis l’on a vu, ces jours-ci, l’islam radical se dresser contre la liberté d’expression et contre les valeurs occidentales, tout court dans nombre de pays musulmans.

    C’est le cas au Niger, où les enragés islamistes devrons expliquer pourquoi ils ont brûlé des églises et des maisons de chrétiens alors même que le Pape a rejoint leur camp en critiquant les nouvelles caricatures de Charlie hebdo…

    Et ceux du Pakistan devront nous dire pourquoi nous devrions «respecter» leur croyance – c’est-à-dire y faire allégeance sans condition – puisqu’ils ne respectent pas notre liberté et nous menacent de mort parce que nous l’appliquons, ce que nous ne nous permettons pas de faire à propos de leur foi.

    Et ceci est le dernier point, important, pour ne pas faire dès à présent l’union nationale.

    Quelque part ce serait donner la victoire à tous ces illuminés et ces terroristes que de voir un pays comme la France renoncer au débat démocratique normal face à leurs menaces.

    Depuis l’indépendance des Etats-Unis en 1783, nombre de pays ont mis en place des régimes démocratiques et républicains tout autour de la planète parce qu’ils croient dans la liberté et dans l’humain.

    Mais ils ont toujours su que l’humanisme qui préside à ces régimes est fragile et doit être constamment protégé face à tous les périls qui peuvent l’éliminer de la planète.

    Ce fut le combat d’Abraham Lincoln lors de la Guerre de sécession où, rappelons-le, à l’époque les Etats-Unis était le seul pays démocratique du monde.

    Ce combat ne s’est jamais terminé parce qu’il dépend de notre volonté de le mener en portant sans cesse son étendard au-dessus des intégrismes qui cherchent à nous asservir et nous soumettre.

    Alors, oui, rassemblons-nous autour des valeurs de la démocratie républicaine et faisons-la vivre comme elle le doit, dans la liberté, dans la tolérance, dans la solidarité et dans le respect, dans tout ce qui est l’humanisme universel.

     

    Alexandre Vatimbella

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    (1) Sondage CSA réalisé du 13 au 14 janvier 2015 par internet auprès d’un échantillon de 963 personnes âgées de 18 et plus représentatif de la population française / Méthode des quotas / Marge d’erreur de 3 points

     

    (2) Sondage IFOP réalisé du 26 au 27 avril 2013 par internet auprès d’un échantillon de 961 personnes âgées de 18 et plus représentatif de la population française / Méthode des quotas / Marge d’erreur de 3 points

  • Le Centre, la liberté, la responsabilité et le respect

    Deux des valeurs essentielles au vivre bien ensemble sont, pour le Centrisme, la liberté et le respect.

    Et celles-ci ne prennent toutes leurs dimensions que si elles sont pratiquées avec responsabilité.

    Après l’attaque terroriste contre Charlie hebdo, ces valeurs et ce principe ont été abondamment cités, à la fois, par ceux qui se sont levés pour défendre la liberté de pensée (et donc de la presse) et ceux qui ont critiqué la satire de l’hebdomadaire, sans parler de ceux qui la condamnent.

    Pour les critiques et les censeurs de Charlie hebdo – à part les musulmans radicaux et violent dont faisaient partie les assassins – cette satire serait irrespectueuse et irresponsable.

    Irrespectueuse car elle s’attaquerait aux croyances (politiques, religieuses, philosophiques) pour les ridiculiser et irresponsable car elle participerait de l’affrontement de ces croyances en provoquant des tensions mais aussi parce que ceux qui la pratiquent, nieraient les valeurs de base du vivre ensemble.

    Pour les défenseurs intransigeants de la liberté dont font partie les centristes, il faut le rappeler, il y a une incompréhension face à ces réactions venant essentiellement à de mauvaises interprétations de ces mots.

    Quand on parle de liberté dans la responsabilité, la seule qui soit viable dans une société humaine, il faut l’entendre par le fait que la capacité à être libre doit nécessairement être accompagnée de la responsabilité de ses actes, de tous ses actes en particulier dans le cadre des lois d’une démocratie républicaine.

    Dire ce que l’on pense et le publier dans un organe de presse fait partie de cette liberté responsable.

    Ainsi, si l’on propage des mensonges, si l’on appelle à la haine, si l’on fait l’apologie de thèses criminelles et meurtrières, si l’on insulte l’autre dans sa personne, alors on est passible de sanctions devant les tribunaux.

    Sinon, on a le droit de ne pas être d’accord avec l’autre, de le dire, de l’écrire en se moquant, non pas de lui, mais de ses croyances.

    Quant au respect, il a été mis à beaucoup de sauces ces jours-ci dont les plus indigestes, voire les plus avariées.

    Ainsi, expliquent certains, les terroristes n’ont pas respecté la vie de 17 personnes parce que l’on ne respectait pas leur croyance.

    Là, il faut rappeler ce qu’est le respect humaniste.

    Tout individu a le droit au respect ce qui lui permet, s’il respecte les valeurs essentielles de la vie en commun (respecter la liberté de l’autre, avoir de la tolérance vis-à-vis de l’autre et être solidaire de l’autre) et les principes de base du fonctionnement de la société, de vivre sa vie d’égal à l’autre, à tout autre, le plus librement possible.

    Qu’est-ce qui est sujet de ce respect? La personne humaine.

    Qu’est-ce qui est objet de respect? Tout ce qui concoure au respect de ce sujet en tant que personne, c’est-à-dire à sa capacité à vivre une vie dans la dignité et à pouvoir agir librement, égal à l’autre avec ses différences.

    Cela n’implique pas que l’on ne doit jamais critiquer ses différences lorsqu’elles sont des croyances tant que l’on reste dans la responsabilité que j’ai définie plus haut.

    D’autant que si le respect humaniste s’applique à toute personne, celle-ci – en dehors du respect du à sa vie – doit également le mériter.

    Le mériter, cela veut dire que celle-ci doit absolument respecter l’autre, sans invoquer ses croyances pour s’en abstenir ou s’en affranchir.

    On ne peut pas demander le respect que l’on ne veut pas donner à l’autre.

    Il est symétrique et transitif ou il n’est pas.

    Quant à ses idées, toutes les idées, elles méritent d’être discutées sans a priori, sans haine et sans stigmatisation.

    Mais pas sans critiques.

    Ceux qui refusent cette règle du vivre ensemble démocratique et républicain n’ont pas compris que le respect s’adresse à la personne, à sa vie, à ce qu’il est ontologiquement parlant mais n’implique nullement que l’on ne contredise pas ce qu’il pense ou ce qu’il dit avec la parole et l’écrit, dans le débat démocratique, dans la liberté de chacun de ne pas être d’accord et de le signifier.

    Ainsi, lorsqu’une personne libre commet un acte intellectuel qui ne plaît pas à un terroriste, ce dernier est toujours libre de répondre par la parole et par l’écrit.

    Mais lorsqu’un terroriste tire une balle dans la tête de cette personne libre pour montrer son désaccord, il lui ôte cette liberté de répondre par le plus terrible des actes.

    Que ceux qui tentent de mettre les deux actes sur le même plan, ou même de «comprendre» la logique terroriste, prennent le temps d’y réfléchir.

    Reste qu’au-delà d’une liberté, d’une responsabilité et d’un respect définis d’une certaine façon ad minima pour que les relations sociales puissent s’établir correctement dans une démocratie républicaine, rien n’empêche chacun de nous de les interpréter afin de les approfondir en fonction des comportements que nous souhaitons adopter vis-à-vis de nous-mêmes et de l’autre.

    C’est ainsi que le respect, considéré comme une vertu individuelle et non plus comme une valeur collective, peut aller plus loin.

    Mais cela demeure une décision individuelle.

    Celle-ci peut, évidemment, s’incarner dans une philosophie, notamment politique.

    Le Centrisme estime que le respect doit être plus profond parce qu’il pense que la liberté doit être la plus grande possible et que la responsabilité nous engage à un comportement respectueux plus large.

    En découle que les centristes ne sont pas Charlie dans le sens où ils n’épousent pas nombre d’idées de ses auteurs et le jusqu’au-boutisme de leur satire.

    Mais c’est parce que, justement, ils ne sont pas Charlie que, au nom des mêmes valeurs qu’ils défendent, ils se sont levés hier, qu’ils sont debout aujourd’hui et qu’ils se relèveraient demain s’il le fallait pour défendre n’importe quel autre Charlie et son droit à dire ce qu’il pense et à le publier.

    Et que le 11 janvier 2015, ils étaient Charlie.

    Qu’il me soit permis, pour terminer, de citer deux penseurs majeurs.

    Le premier, Proudhon, disait que «la Justice, conçue comme rapport d’égalité en même temps que comme puissance de l’âme (…) implique deux personnes unies par le respect commun de leur nature, diverses et rivales pour le reste. Qu’il me prenne fantaisie de m’adorer: au nom de la Justice je dois l’adoration à tous les hommes».

    Le deuxième, Voltaire, réagissant aux attaques sur des écrits d’Helvétius, affirmait «j’aimais l’auteur du livre ‘De l’Esprit’. Cet homme valait mieux que tous ses ennemis ensemble; mais je n’ai jamais approuvé ni les erreurs de son livre, ni les vérités triviales qu’il débite avec emphase. J’ai pris son parti hautement, quand des hommes absurdes l’ont condamné pour ces vérités mêmes».

    Ce qui donna la fameuse sentence «je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire», que celui-ci n’a jamais prononcé (sans doute inventée par une de ses biographes, l’anglaise Evelyn Beatrice Hall) mais qui en est bien l’inspirateur éclairé.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Non, Charlie, les assassins n’auront pas notre liberté

    Charlie n’est pas mort.

    Charlie ne mourra jamais.

    Car nous sommes tous des Charlie.

    Ceux qui ont tué douze personnes et en ont blessé des dizaines d’autres dans la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris ce matin dans leur haine aveugle de la liberté et de la démocratie ne gagneront pas.

    Ils ne peuvent pas gagner, ils ne doivent pas gagner.

    Quoi qu’il arrive, la liberté de dire ce que l’on veut ne périra pas.

    Mais il faut la protéger évidemment.

    Et cette protection, elle passe aussi par l’indignation de toute la communauté nationale et internationale quand des faits tels que celui-ci sont commis.

    Cet attentat est le plus sanglant à Paris depuis 180 ans.

    Au-delà de cette statistique morbide, c’est la liberté de parole qui a été attaquée.

    Donc, c’est nous tous, citoyens d’une démocratie qui sommes visés aujourd’hui, il ne faut pas se méprendre.

    Oui, nous, les centristes avons souvent été éreintés voire ridiculisés plus que de mesure dans les colonnes de Charlie hebdo, hebdomadaire satirique qui n’a jamais brillé par son bon goût.

    Mais nous partageons quelque chose de fondamental et de merveilleux avec ces journalistes et ces salariés du magazine, la liberté.

    Nous, les centristes nous croyons fermement et sans hésitation dans la liberté des opinions, dans cette liberté de la presse inséparable de la démocratie.

    Comme l’expliquait un de nos grands penseurs, Alexis de Tocqueville, «en matière de presse, il n'y a pas de milieu entre la servitude et la licence. Pour recueillir les biens inestimables qu'assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu'elle fait naître».

    C’est vrai, la presse n’est pas toujours sans reproche et c’est un journaliste qui le dit.

    Mais aujourd’hui la seule chose qui compte c’est de dire non aux assassins de ces personnes dont la seule faute selon ces terroristes minables mais malheureusement sanglants, est de dire ce qu’ils pensaient et de le revendiquer haut et fort.

    En ayant atteint Charlie Hebdo, les terroristes ont atteint pas simplement les journalistes mais tous les citoyens qui peuvent encore dire ce qu’ils pensent quand ils le veulent, où ils le veulent.

    Ces sombres personnages qui répandent la haine plutôt que l’amour ont atteint tous les démocrates du monde entier, toutes les démocraties, tous ceux qui veulent vivre libre et qui ne le peuvent pas à cause de ces criminels.

    Oui nous portons le deuil de tous les morts et de tous les blessés de l’attaque de Charlie Hebdo.

    Comme nous portons le deuil, à chaque attentat, de toutes les victimes du terrorisme, de ceux qui tombent sous les balles et les bombes.

    Oui, nous les centristes sommes tous des Charlie, comme tous les Français.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le grand écart gaucho-centriste de monsieur Valls

    Le courage politique a toujours une limite, malheureusement.

    Si John Kennedy avait écrit un petit traité sur le sujet en 1957 afin de donner du fond à sa carrière politique et à sa future candidature présidentielle, c’est qu’il est l’ingrédient essentiel d’une politique responsable en démocratie, sachant que les intérêts divergents dans la société seront toujours prompts à détruire toute velléité de réforme.

    C’est d’ailleurs pourquoi, ni la Droite, ni la Gauche (et, a fortiori les extrêmes de droite et de gauche) englués dans leurs clientélismes ne sont capables d’aller jusqu’au bout de leurs prétendues ardeurs réformistes et d’abandonner leurs grands serments volontaristes.

    C’est pourquoi, seuls les centristes, dans une vision de juste équilibre, peuvent y parvenir… lorsqu’ils ont le courage de le faire.

    Manuel Valls avait semblé vouloir être courageux en se déplaçant vers l’espace central.

    Mais son discours devant l’institut Jean Jaurès sur l’égalité vient rappeler que l’on ne s’affranchit pas de ses clientélismes aussi simplement et facilement que cela.

    Bien sûr, le premier ministre a tenté de jongler entre l’égalité des chances, l’égalité ontologique que la société doit s’efforcer de garantir à tous, et l’égalité sociale dans la redistribution et surtout le nivellement.

    Ainsi, s’il a rappelé que la Gauche table avant tout sur une redistribution afin de permettre une égalité sociale, il a estimé qu’une «prédistribution» était préférable.

    Derrière de barbarisme que n’aurait pas renié une Ségolène Royal, il parle simplement de l’égalité des chances qui est à la base de la démocratie libérale et que défendent le Centre et le Centrisme qui, non seulement, peut éviter les excès d’une redistribution mais permettre à chacun de se réaliser sans être dans l’assistance et la dépendance étatique.

    Du coup, il a certainement brouillé son message à destination avant tout du PS et de ses militants pour les rassurer sur sa défense des valeurs socialistes.

    Néanmoins, il a tenu à affirmer que la Gauche c’est l’égalité avant la liberté, c’est-à-dire une vision où la différence individuelle doit passer après la ressemblance collective, où l’égalitarisme précède le libéralisme.

    De ce point de vue, son social-libéralisme semble viser moins à libérer les énergies qu’à les encadrer, moins à encourager l’initiative individuelle qu’à la circonscrire.

    Ce qui indique, par ailleurs, une limite aux réformes en cours qui seront bornées par ce principe d’égalité sociale qui peut paralyser toute initiative allant au fond des problématiques qui empêchent le pays de se moderniser et d’aller de l’avant.

    A moins que Manuel Valls finasse avec sa majorité en lui faisant prendre des vessies pour des lanternes, ce qui n’est pas à exclure.

    Tenir un discours pendant que l’on agit à l’opposé ou, tout au moins, que l’on prend une grande liberté avec les principes qu’il contient est vieux comme la politique.

    Cependant, il est aussi caractéristique d’un manque du courage qui est de dire ce qui est afin de se réfugier dans des discours alambiqués ce qui, in fine, mécontente tout le monde et permet toutes les interprétations.

    Et quand on voit les résultats d’un sondage de l’institut CSA que 84% des personnes interrogées estiment qu’il faut transformer la France «radicalement» ou «en profondeur» mais qui ne veulent en réalité ne pas toucher majoritairement au fameux et désormais fumeux «modèle social français» moribond ce qui fait dire au quotidien Le Monde que «les Français veulent tout changer sans que rien ne bouge»...

    Il faudra bien que Manuel Valls sorte de son ambiguïté s’il veut être à l’origine d’une recomposition majeure du paysage politique français en réunissant une majorité de progrès et réformiste qui construit sur des bases solides la France du XXI° siècle.

    Bien sûr, personne ne lui demande de ne plus être de gauche ou d’abandonner sa fibre sociale et de devenir centriste.

    Pour autant, il doit continuer à se convertir au pragmatisme et au réalisme pour pouvoir prétendre faire alliance avec le Centre comme il a affirmé le souhaiter.

    Mais il faut convenir qu’il ne doit pas être le seul, tant à Droite qu’à Gauche, à jouer cartes sur table et à, enfin, être courageux au lieu de le dire.

    Il serait d’ailleurs de bon aloi que les centristes montrent l’exemple et la voie à suivre…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’indispensable rôle du Centre dans les réformes essentielles

    On ne pourra vraiment réformer la France – mais ceci vaut également pour de nombreux pays – que s’il existe un consensus suffisant, à la fois, dans la population (ce qui semble être le cas sur de nombreux points selon les sondages récents), et au niveau politique, ce qui est loin d’être gagné.

    Non pas que tous les partis démocratiques et républicains ne clament la nécessité de la réforme et leur désir sans discussion d’y procéder.

    Nicolas Sarkozy devait tout réformer, François Hollande aussi.

    Et la Droite promet, si elle revient au pouvoir, qu’elle réformera vraiment alors que la Gauche affirme que si elle y reste, elle continuera à vraiment réformer…

    Mais au moment où il faut discuter des réformes, de leur contenu puis de les voter, alors les réflexes corporatistes, clientélistes, partisans, égoïstes et égocentriques reviennent à la surface à la vitesse de la lumière, et dans la population, et dans le microcosme politicien incapable de s’élever pour la plupart de ses membres au-dessus des mesquineries et d’un populisme électoral.

    Car il ne faut jamais oublier que les victoires électorales de la Gauche et de la Droite sont assises sur un clientélisme qui impose que l’on ne touche peu ou pas aux intérêts de ceux qui vous ont élu même si cela va à l’encontre des intérêts de la communauté toute entière et du pays.

    Résultat, les réformes promises sont mises au placard (après, souvent, la mise sur pied d’un comité qui rédige un rapport salué puis enterré) ou, pire, accouchent de réformettes qui font croire au monde politique qu’il a rempli sa mission et à la population que les mesures nécessaires ont été prises, notamment celles qui sont les plus dures pour sa vie quotidienne alors que ce n’est pas le cas, d’où une résistance encore plus forte lors de la prochaine réformette qui ne résoudra pas le problème, non plus!

    Certains politiques qui manquent du courage nécessaire pour réformer réellement ont même l’air d’espérer que des catastrophes surviennent afin que les changements s’imposent d’eux-mêmes avec encore plus de dureté.

    Pire, tout un discours médiatico-politique s’est développé ces dernières années selon lequel la France est le mauvais élève de la classe mondialisation face aux critiques du premier de la classe, l’Allemagne, et aux remontrances du professeur, l’Union européenne, ce qui permet de rendre responsable des réformes à prendre les Allemands et les Européens qui les imposeraient au pays et non la réalité du monde qui nous entoure et auquel il faut s’adapter pour survivre, une loi qui existe depuis la nuit des temps.

    Quoi qu’il en soit, tous ces comportements irresponsables doivent être balayés au plus vite car il faut réellement parvenir à trouver un terrain d’entente sur les réformes essentielles (sans parler du fait que la réforme permanente est un devoir des gouvernants afin d’adapter le pays continuellement à la réalité).

    Et les centristes ont ici un rôle déterminant à jouer.

    Il ne s’agit pas de faire une union nationale mais de s’entendre sur les réformes structurelles qui ne peuvent attendre.

    Il s’agit d’un processus consensuel qui implique tous les partis politiques démocratiques et républicains qui doivent impérativement participer aux discussions et aux décisions.

    Il faut, dans un premier temps, les lister, ce qui n’est pas très difficile.

    Dans un deuxième temps, il faut se fixer des objectifs, ce qui ne l’est guère plus.

    Ensuite, dans un troisième temps, il faut se réunir pour déterminer sur quoi on est d’accord et sur quoi il faut négocier, ce qui devient un peu plus compliqué.

    Puis, dans un quatrième temps, il faut présenter le résultat de ce travail aux Français et le leur expliquer.

    Enfin, dans un cinquième temps, il faut voter collectivement ces réformes essentielles et, surtout, les mettre en place, ce qui nécessite du courage, ingrédient indispensable d’une vraie responsabilité politique.

    On comprend bien comment les centristes doivent être le lien entre tous les partis politiques par le principe même du juste équilibre qui définit le Centrisme.

    Car, de par ce principe, le Centre refuse toute politique clientéliste qui torpille sans cesse les réformes ou les transforme en gadget.

    Et les partis centristes doivent être cette avant-garde réformiste.

    C’est seulement alors que le processus des vraies réformes, de ces réformes essentielles, pourra aller à son terme.

    Dès lors, les partis centristes doivent proposer, sans attendre, des assises de la réforme à toutes les formations politiques démocratiques et républicaines sans préalables et sans tabous.

    L’entreprise nécessite courage et responsabilité.

    C’est ce qui fait sa grandeur mais aussi son urgence.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre et le danger de l’opposition systématique

    En démocratie représentative, il y a la majorité qui gouverne et l’opposition qui s’oppose.

    C’est un des principes du système démocratique qui reconnaît les opinions divergentes et le droit de les exprimer.

    Mais parmi les autres principes, il y a la responsabilité du personnel et le consensus démocratique.

    Cela signifie qu’il existe bien une base d’accord entre tous sur comment doit fonctionner le système ainsi qu’un principe qui affirme que représenter le peuple n’est pas une tâche que l’on peut accomplir sans la clarté et la fidélité à ses convictions et ses valeurs pour lesquelles on demande à obtenir un mandat électif.

    L’idée n’est pas que majorité et opposition gouvernent ensemble, ni même qu’elles partagent les mêmes programmes.

    Non, ce qui est en cause c’est l’affrontement pour l’affrontement, celui qui permet de noircir les traits de celui que l’on présente comme un «adversaire» et d’interdire tout consensus, fut-il à la base même du système politique.

    Si le Centrisme n’est pas la pensée de l’union nationale, il est, en revanche, celui du consensus démocratique et républicain, basé sur la responsabilité, un principe qu’il fait sien.

    Ce dernier est essentiel lorsqu’il s’agit de se positionner dans les débats politiques.

    Ainsi, on ne peut pas se battre pour quelque chose et quand ce quelque chose est mis en œuvre par «les autres», le critiquer tout d’un coup et s’y opposer.

    Bien entendu, cela permet de prétendre que nous c’est nous et eux c’est eux.

    Cependant, cette posture quand elle est systématisée brouille les cartes et, plus grave, présente le personnel politique comme de vulgaires politiciens irresponsables.

    D’ailleurs, cette opposition systématique renforce souvent les extrêmes qui eux ont l’habitude de la terre brûlée, de l’exagération rhétorique et de la violence oppositionnelle.

    C’est donc, à l’inverse, au centre de l’échiquier politique que doit se trouver l’ouverture responsable à toute politique, à toute mesure que l’on estime positive pour les citoyens et le pays et cela d’où qu’elles viennent.

    Il ne s’agit pas d’opportunisme, c’est même le contraire puisque l’on est en accord avec ce que l’on défend, encore moins une façon d’être à la remorque de la Gauche ou de la Droite.

    En l’occurrence, il existe aujourd’hui des passerelles entre le libéralisme social que doivent défendre les partis centristes et le social-libéralisme du gouvernement de Manuel Valls.

    Dire le contraire, c’est faire de l’opposition systématique, partisane et sans hauteur de vue pour le bien du pays.

    Ainsi, au lieu de critiquer sans relâche toute action de ce gouvernement, les centristes devraient se battre pour améliorer les politiques et les mesures en faveur desquelles ils luttent depuis des années et que, ni la Droite, ni la Gauche n’avaient mises en œuvre jusqu’à présent.

    On parle, entre autres, de la réduction des déficits, des mesures en faveur des entreprises et de la défense de la démocratie face aux périls intérieurs et extérieurs.

    Cela ne signifie pas qu’il doit y avoir nécessairement une alliance en bonne et due forme entre la Gauche qui gouverne actuellement et le Centre.

    En revanche, il peut et il doit y avoir une coopération quand cela est possible, encore une fois pour le bien des Français et de la France.

    Si les centristes craignent qu’en agissant ainsi ils se discréditent, ils se trompent gravement et participent aux blocages de notre société actuelle.

    Car ce sont bien les principes de responsabilité et de consensus qui sont à la base de cette ouverture (qui évidemment doit être identique face aux projets et mesures proposés par l’opposition actuelle de Droite qui vont dans le bon sens).

    Ainsi, comment les électeurs centristes pourraient-ils ensuite sanctionner un comportement qui permet au pays de mettre en place de bonnes politiques, surtout à un moment où l’exigence de responsabilité en la matière est si forte?

    Peut-être que le pays n’est pas prêt à cette démocratie apaisée et peut-être que les institutions de la V° République empêchent cette coopération sans reniements, ni opportunismes.

    Mais, pendant ce temps, la France s’enfonce dans la crise et émergent des forces extrémistes dangereuses.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les incivilités et les irrespects jouent contre la démocratie

    Nous sommes tous confrontés quotidiennement à des actes d’irrespect et d’incivilité à notre encontre, contre d’autres personnes ou la communauté toute entière.

    Cela peut prendre de multiples aspects comme un individu qui en bouscule un autre sans même s’excuser, une moto garée au milieu d’un trottoir, une voiture qui ne s’arrête pas aux passages piétons pour laisser passer des enfants, des gens qui urinent en plein jour et devant vous dans la rue. Et ainsi de suite.

    Pourquoi ces irrespects et ces incivilités qui semblent bien anodins à certains jouent contre la démocratie et la république.

    Outre la règle de droit, la démocratie républicaine repose sur deux pactes tacites essentiels entre les individus qui la composent.

    Le premier est un pacte de respect.

    Il dit que tout le monde a droit au respect de l’autre et de la société.

    Dès lors, lorsqu’il est brisé, il y a une frustration de ceux qui se voient dénier ce respect et dont la tentation est, en retour, de le dénier aux autres.

    C’est pourquoi d’ailleurs les centristes tiennent le respect comme une pierre angulaire de leur projet politique, de leur vision d’une société démocratique et républicaine efficace et responsable.

    Mais il faut y ajouter un deuxième pacte, celui de la civilité qui définit la citoyenneté responsable qui est au cœur du projet républicain.

    Quant elle disparait et que des incivilités (qui sont des actes «soft» qui se manifestent par de la violence contre des personnes, des attaques contre des biens et la violation de la règle légale), cela suscite des réactions agressives qui nourrissent les incivilités dans une sorte spirale infernale.

    Aujourd’hui, avec la multiplication des irrespects et des incivilités, qui peut sembler au premier abord moins grave que la violence dure et la criminalité (sans oublier les taux de criminalités que l’on pouvait connaître au XIX° siècle et au début du XX° siècle), ces pactes démocratique et républicain se délitent lentement mais sûrement avec cette idée que chacun a le droit de faire ce qu’il veut sans entrave, que le chacun pour soi est la normalité d’une démocratie moderne.

    En réalité, ce chacun pour soi est une des pires choses qui peuvent arriver à la démocratie républicaine.

    Non pas qu’il faille remettre en cause la liberté à cause de ces irrespects et ces incivilités.

    Mais pour qu’un groupe puisse fonctionner, on sait très bien qu’il faut partager des valeurs dont en particulier le respect de l’autre.

    Dès lors ces irrespects et ces incivilités empêchent le lien social de fonctionner normalement et détruisent le vivre ensemble qui existe entre les membres d’une communauté (qu’elle soit locale, nationale ou mondiale).

    Bien entendu, certaines incivilités et certains irrespects peuvent être et sont punis par la loi comme c’est le cas, par exemple, du comportement du député et éphémère secrétaire d’Etat au commerce extérieur, Thomas Thévenoud.

    Mais ce n’est pas la punition – nécessaire – que retiendront d’abord les gens mais bien la transgression qui montre, de la part d’un élu de la nation, des actes d’incivilités (contre la société) dans un total irrespect (de l’autre) mais aussi de la démocratie républicaine dont il est un des représentants, suscitant un ressentiment qui peut trouver refuge dans des votes pour les extrêmes antidémocratiques et antirépublicains.

    C’est pour cela qu’il est important de ne pas minimiser ces incivilités et ces irrespects ainsi que les conséquences désastreuses qu’elles ont sur les relations entre les individus.

    Pour le Centre, cela nécessite une réaction ferme.

    Tout d’abord dans l’apprentissage universel de ce respect essentiel au pacte démocratique, apprentissage à l’école évidemment mais aussi pendant toute l’existence, dans une sorte de formation permanente, par des campagnes d’information et autres moyens de communication.

    Ensuite, dans la sanction systématique des incivilités qui minent le pacte républicain.

    A New York, lorsqu’il s’est agi dans les années 1990 de reconquérir le territoire urbain par rapport à la violence endémique que connaissait la mégalopole, le chef de la police d’alors (qui a repris sa place depuis l’élection du nouveau maire, Bill de Blasio, en 2013), William Bratton, mit place la politique de «zéro tolérance contre les fenêtres brisées», théorie développée par deux universitaires, George Kelling et James Wilson, qui connut un grand succès et qui permet aujourd’hui à tout newyorkais et à tout touriste de se promener dans la ville en grande sécurité alors que prendre le métro en plein jour était un périple risqué...

    L’idée centrale était de ne pas laisser impuni la moindre incivilité comme une fenêtre brisée parce que l’impunité de ces actes laissait la population dans un sentiment d’insécurité latent mais aussi parce que cela encourageait à plus d’incivilités et d’irrespects.

    Il faut s’en inspirer dans le cas des irrespects et des incivilités pendant qu’il en est encore temps.

    Poser la règle qu’il ne faut laisser passer aucun irrespect et aucune incivilité est essentiel pour que le respect et la civilité deviennent, non pas une norme, mais une manière d’être qui sauvera la démocratie républicaine de ses tentations délétères que porte en lui non pas l’individualisme, salutaire s’il est responsable, mais cette fameuse autonomisation égocentrique assistée irresponsable insatisfaite irrespectueuse de l’individu dont j’ai souvent parlé ici et qui se développe grâce au dévoiement de la démocratie.

    Ainsi l’«insociable sociabilité des hommes» kantienne à la base d’un régime démocratique ne trouve sa solution que dans le respect des pactes librement consentis par chacun mais qui s’imposent alors à tous.

    En défendant une société du respect et de la civilité, le Centrisme est au premier rang de ce combat humaniste qui seul pourra sauver la démocratie républicaine d’un chaos que voyait déjà se profiler au XIX° siècle quelques visionnaires comme Tocqueville.

    Les centristes doivent s’en saisir sans délai alors que les sociétés démocratiques sont de plus en plus gangrénées par ces comportements irresponsables et alors que les ennemis de la liberté, partout dans le monde, n’ont jamais renoncé à refermer ce qu’ils estiment que la démocratie est: une simple parenthèse de l’histoire.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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