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etats-unis - Page 16

  • Si Obama avait été populiste…


    Barack Obama semble, en ce moment, aspiré par un tourbillon dans un trou d’air politique qui pourrait bien devenir un trou noir dont il ne parviendra plus à sortir. Une spirale qui pourrait lui être fatale en 2012 en lui coûtant sa réélection.

    Et certains de se désoler. «Ah! se lamentent-ils, si Obama avait été un populiste, il aurait pu se battre avec tous les armes utilisées par ses adversaires: exagérations, mensonges, campagnes haineuses, boules puantes, travestissement de la réalité, démagogie, clientélisme et quelques autres armes du même genre». Tout l’arsenal qui permet à un politicien de flatter l’électorat tout en n’étant réellement intéressé que par son élection (ou sa réélection).

    Mais tel n’est pas le cas. Tel n’a jamais été le cas. Ce qui distingue Barack Obama de ses adversaires, c’est aussi ce refus d’entrer dans le «cirque» politique de Washington comme il l’a déclaré lors de sa dernière intervention devant le Congrès en présentant son plan contre le chômage.

    Tout cela repose un certain nombre de questions, récurrentes depuis la fondation de la démocratie représentative, sur les qualités que doit posséder un chef élu au suffrage universel. Des analystes politiques en viennent même à prétendre que Barack Obama est «trop intelligent» pour le poste…

    Quoiqu’il en soit, dans sa démarche centriste, il a raison sur trois points.

    Premièrement, le régime politique américain est basé sur le compromis et le consensus, buts qu’il poursuit inlassablement depuis le début de sa présidence, quitte à passer pour un faible alors que cette attitude révèle plus une force de caractère que celle qui aurait consisté à se positionner de manière manichéenne dans un camp contre l’autre (même si, parfois, il a cédé un peu à cette tentation pour répondre à des attaques virulentes à son encontre, indignes d’une démocratie).

    Deuxièmement, le Centrisme est à même de régler les problèmes politiques, économiques et sociaux qui se posent, actuellement, aux Etats-Unis et au monde en général. La recherche d’une société équilibrée où les clientélismes ne font plus la loi au détriment de «monsieur tout le monde» est bien celle qui est la plus adaptée à la démocratie républicaine représentative.

    Troisièmement, faire de la surenchère idéologique, comme le lui demandent nombre de démocrates pour contrer la surenchère des républicains, ne peut que diviser un peu plus le pays au moment où celui-ci doit être uni et n’aurait comme conséquence que de durcir un climat politique déjà bien malsain. Son refus d’entrer dans ce jeu, où le seul perdant serait le pays, lui fera peut-être perdre les élections. Est-ce un aveu de faiblesse ou de force morale?

    D’autant que les Américains, majoritairement, dans tous les sondages, désirent être gouvernés au centre, de manière modérée et apaisée. Comme il l’a toujours dit, notamment lors de sa campagne électorale de 2008, il est bien dans le courant dominant («mainstream») de la politique américaine.

    Cependant, le danger pour Barack Obama est qu’il se trouve dans un pays de plus en plus polarisé, où la droite américaine a décidé de jouer son va-tout sur l’idéologie et la paralysie au détriment du bien de la nation et que nombre d’électeurs démocrates ne veulent plus de déplacer pour voter pour un président qui n’est pas assez idéologique à leur goût, tout au moins dans les discours.

    Raison n’est pas élection et Barack Obama est en train de s’en apercevoir et risque d’en faire les frais.

    Reste que la chute annoncée du locataire de la Maison blanche est un peu prématurée. Il possède de nombreux atouts pour se succéder à lui-même et de nombreux avantages sur les candidats à la candidature républicains.

    Pour le politologue de Chicago, Don Rose, invité récemment par l’IFRI (Institut français des relations internationales) et la French-american foundation, ces atouts sont d’abord son œuvre législative, qui est la plus importante de n’importe quel autre président, mais aussi son nouveau plan pour l’emploi qu’il vient de dévoiler, l’obstruction systématique des républicains à son encontre ce qui les fera apparaître comme de vulgaires politiciens qui sont «anti-tout» et donc contre toute mesure pour faire baisser le chômage . Sans oublier qu’il est le sortant qui bénéficie toujours d’une prime à la réélection. D’autant que rien de grave n’est venu pour l’instant entacher sa présidence.

    Néanmoins, ce proche du Parti démocrate pointe un danger. Celui que nous expliquions au début, cette spirale qui ferait que les Américains soient de plus en plus nombreux à estimer qu’il n’est pas fait pour le poste suprême.

    D’où la nécessité pour Barack Obama de forcer sa nature de centriste consensuel en rendant coup pour coup. A moins que la situation économique des Etats-Unis ne s’améliore dans l’année qui le sépare de l’élection présidentielle. Pour cela, il faudrait qu’il puisse agir, ce que les républicains ne veulent absolument pas de peur qu’il réussisse!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les anti-européens sont des anti-français


    La crise mondiale et les problèmes de la dette dans la zone euro, l’abaissement progressif de la France et de l’Europe, le déplacement progressif du centre du monde vers l’Asie montrent bien que ceux qui jouent la France contre l’Europe n’ont rien compris. Pire, en faisant croire qu’ils défendent leur pays, en réalité, ils le torpillent sans états d’âme. Et nous le paieront très cher s’ils réussissent dans leur entreprise, affaiblir l’Union européenne, voire la faire imploser.

    Depuis des années, nous savons que, face à la mondialisation, face à l’émergence de nouvelles puissances économiques, face à l’internationalisation des marchés financiers (la globalisation), les pays de l’union européenne ne pourront faire face aux défis qui se présentent à eux que dans une union plus forte, des liens plus resserrés et des politiques communes plus étendues.

    Ici, le fameux slogan des années 60, «small is beautiful» ne fonctionne pas sauf pour de rares exceptions comme la Suisse ou Singapour. Devant la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie et, évidemment, les Etats-Unis, seule une Europe unie peut rivaliser.

    Pourtant, ce qui semble primer aujourd’hui est le chacun pour soi. Comme si, face au danger, il n’était pas question de combattre et de faire face mais de sauver sa peau avant que l’inéluctable se produise, en espérant que ce sera le voisin qui sera détruit avant soi…

    Les nationalistes de tous poils, de droite et de gauche, sortis tout droit d’une France qui n’existe plus et qui n’a même peut-être jamais existé, font croire à leurs concitoyens, dans une rhétorique aussi obsolète que ridicule, que le pays se sauvera, non pas avec l’Europe mais sans elle et même contre elle. Et d’égrainer, selon eux, tous les atouts d’une France libre de toute entrave européenne. En oubliant, évidemment, que ceux-ci sont avant tout ceux d’une France européenne qui n’existerait plus, pour la grande majorité de ces atouts après l’éclatement de l’union!

    Etre anti-européen est être anti-français.

    C’est refuser de voir la réalité en face au profit de préoccupations idéologiques, voire de visées électoralistes. Avec un discours populiste, proche d’un poujadisme et d’une xénophobie des plus dangereuses, c’est refuser de donner à la France les chances, non seulement, de se sortir de la crise dans laquelle elle se trouve mais d’oblitérer son avenir.

    Celui qui prétend que nous nous sortirons plus facilement de nos difficultés en tournant le dos à l’Union européenne ne connaît non seulement pas l’histoire mais refuse le réel.

    C’est pourquoi le Centre doit absolument porter la question européenne au cœur du débat des présidentielles. Les centristes sont les vrais européens avant même la création de la Communauté européenne.

    Qu’on se rappelle Aristide Briand et quelques autres qui furent des avocats d’une Europe unie avant la Deuxième guerre mondiale et après la boucherie de la Grande guerre qui fut fatale à la prééminence mondiale des nations européennes, Europe unie que Robert Schuman et quelques uns feront passer de rêve à un espoir bien concret.

    Sans les centristes d’hier, l’Europe serait toujours à faire. Si les centristes d’aujourd’hui ne se mobilisent pas beaucoup plus qu’ils ne le font actuellement, elle sera largement à refaire. Avec tous les dangers que cela implique. L’Europe est un combat, pas un fleuve tranquille. Mais ce combat humaniste en vaut la peine. Pour le monde, pour l’Europe, pour la France.

    Oui, pro-européens et donc pro-français!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Une situation propice à un gouvernement centriste?


    Nous ne savons pas encore si nous sommes à l’aube d’une nouvelle récession avec une crise en «double dip» ou en W, comme on préfère (après la récession de 2008-2009, une phase de retour de la croissance entre 2010 et 2011 avant une nouvelle récession dans les semaines ou les mois qui viennent).

    Les derniers développements des déficits publics abyssaux avec une dette qui n’est plus maîtrisée (mais encore maîtrisable si l’on si prend maintenant), des bourses déboussolées et paniquées, un commerce extérieur de plus en plus dans le rouge, un chômage qui ne parvient pas à baisser et une croissance qui retourne dans l’atonie (0% en France au cours du deuxième trimestre!) semblent indiquer, malgré tout, que l’on s’en rapproche sauf miracle.

    Ce qu’il y a d’intéressant dans la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, c’est que les solutions proposées par la Droite et la Gauche ont failli. Ni une fiscalité basse pour les riches, ni un plan de dépenses publiques fortes n’ont permis à aucun pays de sortir de la crise dans les pays européens et aux Etats-Unis.

    Et si les dépenses publiques ont permis à la Chine de ne pas perdre sa croissance, c’est avant tout parce que la situation du pays était plus saine et que ses finances publiques pouvaient mieux le supporter grâce à l’énorme excédent de ses réserves de change accumulées ces trente dernières années. Pour autant, ce maintien d’un taux de croissance autour des 8%-10% s’est fait sur le dos des citoyens dont le pouvoir d’achat souffre en ce moment d’un taux d’inflation record.

    Pour en revenir à la France et à l’Europe, l’heure est à la responsabilité et aux réformes, les deux thèmes de prédilection d’une politique économique, financière et sociale que prône le Centrisme depuis toujours et, encore plus, actuellement. Une politique qui implique une des qualités essentielles que devraient posséder tout gouvernant: le courage.

    Responsabilité car il est plus que temps de tourner le dos au clientélisme et à la démagogie par la poursuite de déficits publics qui ont permis de ne pas prendre de décisions douloureuses pour la population et, en retour, peu populaires pour les politiques.

    Réforme car il est encore plus que temps de mettre en place une vraie société équilibrée où chacun doit contribuer à l’effort tout en sachant qu’il est pris en compte et respecté par celle-ci.

    Courage car mettre en route des réformes difficiles avec responsabilité et sans fléchir ne sera pas de tout repos. Il se peut même que les résultats positifs de cette politique ne bénéficient qu’à ceux qui viendront après que les réformateurs responsables et courageux aient quitté le pouvoir.

    L’Etat providence doit faire l’objet d’un audit tant approfondi que dénué de toute idéologie. La fiscalité doit être adaptée à la donne actuelle avec comme principes directionnels d’être plus juste et plus efficace. Entre autres.

    Néanmoins, si l’on comprend bien qu’un gouvernement centriste serait à même de s’attaquer aux problèmes difficiles qui se présentent au pays, les Français sont-ils prêts à jouer le jeu de la responsabilité et de la réforme nécessaires? Le monde politique est-il prêt, lui aussi, à ne pas être dans la fuite en avant désespérée qui va conduire la nation au fond du précipice en cessant ses postures démagogues et irresponsables?

    Deux questions essentielles auxquelles il faut répondre le plus vite possible. Car s’il est grand temps d’agir, le temps, lui, ne nous attendra pas.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Barack Obama, cet indécrottable centriste


    Les attaques contre Barack Obama après le compromis sur le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis, voté, in extremis, par les Républicains et les Démocrates au Congrès ont été d’une rare violence. Et elles sont venues des deux bords de l’échiquier politique.

    Voilà un type faible, un homme politique inconsistant qui ne fait pas le poids, qui recherche obsessionnellement le consensus, qui ne veut pas prendre de risques, qui n’est pas capable de prendre des décisions difficiles et tranchées, qui n’est décidemment pas le «commandant en chef» dont la plus grande puissance mondiale a besoin. Un centriste, quoi!

    Le gros mot est lâché. Que ce soit aux Etats-Unis où les gens de gauche s’étranglent de colère devant ce renégat et les gens de droite se gaussent de ce président transparent. Que ce soit en Europe où ces mêmes gens de gauche se sentent trahis et les gens de droite découvrent un leader qui n’est pas le «leader du monde libre» à la mode Reagan ou à la mode George W Bush.

    Oui, Barack Obama est un centriste. Et, non seulement, il le revendique mais, en plus, il agit en tant que tel. Inconcevable!

    Cette «manie» centriste comme l’appelle le mensuel français proche de l’extrême-gauche, Le Monde diplomatique, le perdra, annonce tous les analystes et experts qui ont la particularité de se tromper nettement plus souvent que Paul Le Poulpe mais qui ont oublié une chose fondamentale… Barack Obama n’a jamais dit qu’il était autre chose qu’un homme du Centre et il s’est toujours présenté comme tel devant les électeurs en 2008.

    Et ce centriste, qui est voué aux gémonies depuis son accession au pouvoir par les gens de gauche et de droite (n’oublions pas les attaques outrancières dont il est victime depuis son élection), est pourtant celui qui, en à peine deux ans, a le plus réformé son pays de tous les présidents des Etats-Unis. De la réforme de l’assurance-santé à la réforme du système financier, il a accompli un travail législatif qui n’avait jamais été réalisé jusqu’à présent, même pas par Franklin Roosevelt et son New Deal ou Lyndon Johnson et sa Great Society.

    Il a mis en place le plan de sauvetage de l’économie («stimulus paackage») le plus important jamais vu dans le monde au moment où la «Great Recession» de 2008-2009 s’est abattue sur les Etats-Unis et le monde entier. Un plan qui, selon tous les économistes sérieux, a empêché le naufrage du pays même s’il n’a pas réussi à faire repartir la machine économique autant qu’espéré.

    En outre, il a mené, dans l’ombre la traque réussie d’Ossama Ben Laden qui a été tué lors d’un raid au Pakistan. Il est venu en aide à l’industrie automobile, pourvoyeuse d’emplois, qu’il a sauvé de la disparition. Il a mis fin à la ségrégation des homosexuels dans l’armée américaine. Il a presque terminé la guerre en Irak et va rapatrier une bonne partie des soldats américains d’Afghanistan. Il a nommé le premier représentant de la communauté hispanique à la Cour Suprême, Sonia Sotomayor, etc.

    Durant la première année de son mandat, sur les 502 promesses qu’il avait faites lors de sa campagne, Barack Obama en a réalisées 91 et a fait des progrès sur 285 autres selon le site PolitiFact.com.

    Pour un faible qui ne sait pas prendre de décisions, on repassera!

    Néanmoins, il est vrai qu’il existe une vraie incompréhension de qui est le «vrai» Barack Obama par une partie de la population américaine notamment pour nombre de gens qui ont voté pour lui en 2008. Ils n’ont pas compris ce qu’était le changement qu’il proposait alors, croyant qu’il allait révolutionner le pays ou, tout au moins, qu’il allait agir dans le sens qu’ils voulaient qu’il agisse.

    Ceci est dû, en partie, à la campagne du candidat Obama à la Maison Blanche et aux slogans qu’il a utilisés. Il avait ainsi joué intelligemment de ceux-ci en ne se présentant pas comme le vecteur principal de sa propre campagne mais en faisant que ce soit le «changement» («Change, we can beleive in») qui le soit. Un changement que chacun pouvait s’approprier pour en voir ce qu’il désirait («Yes, we can!»).

    Du coup, cette campagne, aussi géniale fut-elle en termes de communication, portait en germe cette incompréhension puis cette déception perceptibles chez de nombreux Américains.

    Pour autant, David Axelrod, le principal conseiller de Barack Obama, a toujours expliqué que le changement prôné par ce dernier s’appuyait sur trois piliers identifiables: réunir le pays, revitaliser le «bipartisan government» à Washington afin de donner une large place au consensus et lutter contre les intérêts particuliers. Un changement centriste.

    N’oublions pas, non plus, que, dans ses discours et ses déclarations, Obama est demeuré proche de sa vision de la politique et de celle des Etats-Unis, sans essayer de tromper qui que ce soit sur ses objectifs.

    Il a toujours professé une vision centriste de la politique, de l’économie et du rêve américain qu’il se proposait de revitaliser.

    En même temps, il a été pris dans la tourmente de la crise économique venue des inconséquences de son prédécesseur. Et l’on peut dire que Barack Obama, en décidant de s’attaquer sans attendre à cette crise dès la fin de 2008, a pris ses fonctions bien avant le terme de la présidence de George W Bush et de sa propre intronisation le 20 janvier 2009, endossant par là-même, les erreurs de ce dernier qui lui sont imputées aujourd’hui par de nombreux Américains qui, s’ils voient bien en lui celui qui a pris les décisions difficiles pour éviter que le pays ne plonge dans une crise encore plus profonde que celle de 1929 au moment où celle-ci se mettait en place, voient aussi en lui celui qui a pris les premières mesures controversées alors que celles-ci viennent de l’Administration Bush (comme le plan Paulson de sauvetage des banques) et que la crise a bien commencé sous le gouvernement de cette dernière (la crise des subprimes et le naufrage de ces mêmes banques qui s’en est suivi et qui étaient responsables de celle-ci).

    Barack Obama n’est pas le messie, ni de près, ni de loin, venu sauver les Etats-Unis de tous les maux comme l’a espéré une grande partie du peuple américain, même beaucoup de ceux qui n’ont pas voté pour lui.

    Cet investissement démesuré dans un homme qui pouvait symboliser la repentance des pêchers passés (l’esclavagisme et le racisme endémique du Sud) et, en même temps, le renouveau du rêve américain avec le retour de la grandeur et de l’opulence passées du pays, le tout dans une pureté morale aux idéaux professés depuis l’indépendance, ne pouvait que se fracasser devant la réalité de l’Amérique et du monde actuels.

    Une réalité que Barack Obama n’a jamais niée, bien au contraire. Pour lui, il était essentiel de faire prendre conscience aux Américains, du monde dans lequel ils vivent afin de pouvoir mettre en place les réformes responsables dont le pays a un urgent besoin.

    Réalisme, réformisme, responsabilité, pragmatisme, consensualisme sont les termes qui définissent sa gouvernance. Autant de termes d’une politique centriste. Autant de termes qui sont à l’opposé de ceux utilisés par les politiciens de droite et de gauche. Autant de termes qui ne vont pas de pair avec leurs clientélismes politiques destructeurs. Autant de termes qui, malheureusement, peuvent aussi plomber une popularité et même faire perdre une élection…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Barack Obama face au dilemme du Centre


    Assainir les finances publiques tout en assurant les principales solidarités, voilà un des dilemmes les plus importants, si ce n’est le plus important avec la résorption du chômage, de tous les gouvernements actuels mais, plus particulièrement de tous les hommes et les femmes politiques qui s’affirment du Centre car la combinaison de ces deux actions est au cœur même du projet centriste de ce début de millénaire.

    Le tout, évidemment, dans une démarche de responsabilité et de recherche du consensus le plus large possible, tellement ces questions sont essentielles pour le présent et, surtout, pour le futur du développement harmonieux de la société grâce à une indispensable cohésion sociale solide et rénovée, dans cette perspective du renforcement du vivre bien ensemble par une politique du juste équilibre.

    Ce qui se passe aux Etats-Unis et, quel qu’en soient les résultats, est, à ce titre, emblématique pour la solution proposée par le Centre et par les embûches auxquels il doit faire face pour la mettre en œuvre.

    Car le positionnement de Barack Obama, président centriste, sur cette problématique se situe exactement au centre du Centre.

    On le sait, le gouvernement des Etats-Unis doit lutter contre les déficits des finances publiques en trouvant des solutions afin de stopper l’hémorragie des déficits publics tout en continuant à assurer l’essentiel des missions de la puissance publique, notamment en matière de solidarité nationale.

    Se surajoute, comme dans toutes les économies développées, le soutien à l’activité économique et une lutte très difficile contre le chômage.

    Face à cette situation très difficile, le président des Etats-Unis – qui a perdu la majorité à la Chambre des représentants en novembre dernier – doit absolument trouver le moyen d’y remédier de mieux possible.

    D’autant que, comme l’ont largement expliqué les médias, il y a ce fameux relèvement du plafond de la dette qui doit être approuvé par le Congrès (Chambre des représentants et Sénat) avant le 2 août prochain afin d’éviter un défaut de paiement de l’Etat fédéral vis-à-vis de ses créanciers, des retraités aux détenteurs étrangers de Bons du Trésor américain.

    Généralement, ce relèvement du plafond de la dette est automatique ou donne lieu à quelques marchandages entre républicains et démocrates lorsque «le gouvernement est divisé» (c’est-à-dire lorsqu’il y a cohabitation) sans jamais le remettre en cause. Avec l’extrêmisme d’une grande partie des élus républicains élus fin 2010 qui se positionnent désormais à la droite, voire à l’extrême-droite de l’échiquier politique et dans une posture populiste et antiétatique, ce ne sera pas le cas cette fois-ci.

    D’autant, que ces élus ont en ligne de mire l’élection présidentielle de 2012 (et leur propre réélection), où Barack Obama part, pour l’instant favori ce qui est inacceptable pour eux, un de leurs principaux slogans étant qu’Obama doit être un «one term président», le président d’un seul mandat.

    Du coup, il est possible que le défaut de paiement soit effectif au début du mois prochain avec toutes les conséquences désastreuses pour l’économie américaine (dont la note serait dégradée par les agences de notations) mais aussi pour l’économie mondiale.

    Barack Obama a donc décidé, devant l’incapacité des républicains à proposer des mesures réalistes, d’agir en organisant une grande négociation avec les républicains, ses adversaires, mais aussi avec ses amis démocrates afin de trouver une solution à moyen-terme sur la réduction des déficits publics tout en assurant les engagements de l’Etat, notamment en matière sociale.

    Son plan est d’engager des économies de 3.000 à 4.000 milliards de dollars sur les dix ans à venir en sabrant dans de nombreuses dépenses (même en matière sociale) mais aussi en supprimant les nombreuses niches fiscales qui existent aux Etats-Unis pour les plus riches, voire en augmentant un peu les impôts (il faut rappeler que la pression fiscale pour les plus riches a constamment baissé cette dernière décennie suite aux décisions de George W Bush et que le pays est un de ceux qui a les rentrées fiscales les plus basses parmi les nations développées).

    Dans le même temps, les programmes médicaux pour les plus pauvres (medicaid) et les personnes âgées (medicare) seraient sauvegardés ainsi qu’un certain nombre d’autres dépenses sociales auxquelles les Américains sont attachés.

    Un plan d’inspiration centriste qui recherche ce fameux juste équilibre et qui a été proposé à la discussion à droite comme à gauche afin de dégager le consensus le plus large.

    Cependant, les républicains, après avoir feint de négocier, ont décidé de jouer la politique du pire en refusant tout compromis. Ils savent bien que ces propositions sont les seules acceptables mais que les accepter serait faire un cadeau à Barack Obama à un peu plus d’un an de la présidentielle où ils sont, pour l’instant, distancés.

    Ils sont donc partant pour bloquer le pays, voire le plonger dans la récession à des fins uniquement électoralistes et de manière totalement irresponsables.

    De plus, la plupart d’entre eux ont signé un «serment», s’ils étaient élus, de ne jamais augmenter les impôts. Celui-ci est un texte imaginé par un activiste d’extrême-droite particulièrement puissant à Washington, Grove Nordquist, qui gère une organisation contre le relèvement de la fiscalité et qui a réussi à faire du Parti républicain, le «no-tax parti», la formation contre les impôts et les dépenses publiques quelles qu’elles soient ou presque.

    Le challenge auquel doit faire face Barack Obama est de mettre tous les élus (car beaucoup de démocrates sont, de leur côté, mécontents des coupes budgétaires incluses dans le projet) devant leurs responsabilités pour qu’une démarche responsable, consensuelle, pragmatiste et efficace soit mise en œuvre face à la réalité et non face à des présupposés idéologiques.

    Une démarche centriste qui, nous le savons, est certainement la meilleure mais a le défaut rédhibitoire d’être réaliste et, donc, d’avoir des ennemis, nombreux, de chaque côté de l’échiquier politique!

    C’est pour cela que, je ne le redirai jamais assez, l’expérience de la présidence Obama est si précieuse pour le Centre et le Centrisme afin d’analyser, en grandeur nature, si une vraie politique centriste basée sur un réformisme responsable peut être mise en œuvre face aux clientélismes de tous bords dans une période critique et si elle donne des résultats positifs.

    Bien sûr, jusqu’à présent, le président a eu de nombreux succès – il a été celui qui a le plus introduit de réformes en deux ans depuis que les Etats-Unis existent - dus souvent à sa démarche s’appuyant sur le réel, la responsabilité, la recherche du consensus et la volonté de trouver un juste équilibre. Mais les défis sont encore importants. Et celui qu’il affronte actuellement en est un particulièrement ardu.

    De tout cela, il faudra en tirer des enseignements qui seront d’une utilité sans pareille pour tous les centristes du monde entier.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Réformer et être réélu ne sont pas forcément contradictoires!

    Tournant le dos à l’immobilisme conservateur et à la destruction nihiliste qui ne font jamais avancer le développement équilibré d’une société, le Centrisme est une pensée politique résolument réformatrice.

    Pour autant, force est de constater que, dans les pays démocratiques, les réformes indispensables qui doivent être initiées, semblent se fracasser systématiquement, les unes après les autres, sur le mur indestructible du temps électoral.

    Beaucoup trop souvent, les promesses démagogiques et la peur de l’échec aux prochaines élections prennent le pas sur la responsabilité et le courage politiques, seuls à même de les mener à bien. Et les élus en place sont parmi les premiers à jouer dans ce registre de la lâcheté, de la pusillanimité et de la capitulation puisqu’il est bien établi que les réformateurs, les vrais, ont souvent du mal à se faire réélire face à ceux qui gèrent les affaires courantes au risque de précipiter le pays dans l’impasse, voire dans des crises périlleuses.

    D’autant que, ces dernières années, ce temps électoral s’est dangereusement accéléré et étendu, empêchant les représentants du peuple de s’atteler, sans pression autre que celle de bien faire, à gouverner un pays du mieux possible. On le voit bien en France et aux Etats-Unis où il revient dorénavant deux ans avant chaque élection présidentielle, obligeant les chefs d’Etat en place à agir plus pour leur réélection que pour le bénéfice de leurs concitoyens.

    Cette campagne électorale permanente qui guette les pays démocratiques est un des dangers les plus importants auxquels ils ont à faire face, décrédibilisant une légitimité acquise dans les urnes et remise en cause quasi-immédiatement et paralysant l’action responsable au bénéfice de la communication démagogique.

    De plus, les risques de catastrophes ou de révolutions violentes augmentent au fur et à mesure que les réformes urgentes sont remises à plus tard ou, pire, à jamais. Des réformes qui, justement, permettent d’éviter ces événements destructeurs. La boucle est définitivement débouclée!

    Il est donc dans l’intérêt évident des peuples et de leurs représentants de mettre en place les réformes nécessaires afin de continuer à améliorer la société, à bâtir un vivre mieux ensemble et à consolider ainsi la démocratie républicaine, le meilleur système politique. Et ces réformes, il vaut bien mieux les adopter dans le calme et la réflexion plutôt que lorsque l’urgence nous fait agir dans l’à-peu-près et le colmatage et non dans la résolution des problèmes.

    Cependant, il est faux de dire que cela relève de la chimère. Oui, il est possible de réussir à réformer un pays démocratique sans pour autant être jeté aux orties par des citoyens peu reconnaissants. Et cela en pouvant être réélu!

    Plusieurs conditions doivent, néanmoins, être remplies afin que l’action réformatrice entreprise soit concrète et efficace puis couronnée de succès (même si ce dernier ne suit pas forcément le temps électoral), c’est-à-dire que le processus mis en route aboutisse à une vraie réforme vraiment acceptée par la population.

    - Il faut indiquer clairement les réformes à accomplir et les expliquer largement durant la campagne électorale.

    - Les réformes doivent être entreprises dès le lendemain de victoire aux élections.

    - Il ne faut ni trop réformer sans raison, ni pas assez par trop prudence et ne pas se tromper de cible, c’est-à-dire de bien identifier l’objet à réformer.

    - La cohésion dans l’équipe gouvernementale qui décide des réformes est indispensable.

    - La cohérence politique des réformes doit être évidente.

    - Le pays tout entier doit être associé et tout le corps social impliqué dans la réflexion afin de susciter l’adhésion et non la soumission aux réformes.

    - Comme l’être humain, il est préférable pour la société de s’adapter à son environnement en contrôlant le processus des réformes au lieu de le subir; c’est pourquoi ces dernières doivent éviter d’être prises dans l’urgence: le politique doit anticiper cette adaptation afin que les réformes soient les plus efficaces possible avec le maximum de bienfaits.

    - La communication doit être forte et constante durant tout le processus mis en route sur les enjeux, les buts poursuivis et le résultat attendu.

    - Les efforts et les coûts des réformes mais aussi leurs retombées positives doivent impérativement être équitablement répartis dans la population et il faut que cela se voit.

    - Le passage en force tout comme le louvoiement constant doivent être évités, Il faut donc une décision qui évite d’être ressentie par la population soit comme un diktat, soit comme une reculade.

    - Les représentants du peuple doivent, in fine, prendre une vraie décision responsable et courageuse et non accepter une demi-mesure qui ne résout rien à moyen et long terme et empêche souvent que la réforme complémentaire voit le jour au motif que l’action réformatrice a déjà eu lieu.

    Si l’ensemble de ces conditions sont respectées, alors il est, non seulement, beaucoup plus facile de faire comprendre le pourquoi des réformes et de les faire accepter par la population mais, en plus, de les réussir.

    Si tel est le cas alors les réformes et le temps électoral ne sont plus antinomiques mais complémentaires. Les réformes deviennent alors des avantages évidents en termes électoraux dans le même temps où la réélection victorieuse légitime les réformes mises en place.

    C’est, tout autant, l’intelligence, le bien-fondé et la qualité des réformes que le courage et la responsabilité du réformateur ainsi que son savoir-faire pour bien les faire fonctionner qui sont récompensés.

    Bien entendu, l’essentiel n’est pas de réformer pour le plaisir de réformer. Les réformes ont pour but d’adapter constamment la société aux défis qui se présentent à elle afin qu’elle puisse les relever tout en assurant le maximum de bien être possible à ses membres.

    Dès lors, il ne s’agit pas de prédéfinir les domaines qui doivent être soumis aux réformes. Au fur et à mesure, tous seront concernés sans exception par cette adaptation ou, au minimum, par des ajustements nécessaires.

    N’oublions jamais que la vie est mouvement. Nous ne sommes immobiles que lorsque nous sommes morts! Refuser l’évolution naturelle de l’existence est autant un suicide pour un être humain que pour une société ou une civilisation. L’Histoire en fourmille d’exemples qui auraient pu être évités si des réformes adéquates avaient été décidées à temps.

    Si, aujourd’hui, le XXI° siècle mondialisé impose des réformes dans des domaines comme ceux des dépenses publiques (pour maîtriser les déficits), des systèmes de protection sociale (pour assurer des assurances santé et vieillesse dignes de ce nom), d’enseignement (pour transmettre correctement les savoirs afin de former des individus compétents) ou de recherche et développement (pour favoriser encore plus l’innovation) ou encore de notre relation avec la nature (que nous devons continuer à dominer tout en la protégeant pour assurer notre cadre de vie et notre subsistance), demain d’autres exigences réformatrices se présenteront à nous.

    Loin d’être des fardeaux, les réformes nous impliquent dans le présent et nous projettent dans l’avenir et nous permettent d’utiliser tous nos savoirs-faires et nos capacités pour améliorer notre condition. En cela, elles sont des challenges excitants et exaltants. En cela, elles font partie intégrante de la recherche de la meilleure société possible, le but que s’est fixé le Centrisme du Juste Equilibre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Pourquoi Barack Obama devrait être réélu en 2012


    Même si la mort de Ben Laden, tué par les commandos de marine américains, va booster la cote de popularité de Barack Obama ainsi que ses chances de remporter la prochaine présidentielle, elle n’a pas changé fondamentalement la donne.

    Avant même cet événement, le locataire de la Maison Blanche, qui a annoncé officiellement sa candidature pour 2012, avait déjà de très grandes chances de se succéder à lui-même sauf catastrophe dans les dix-huit mois qui viennent, comme un attentat meurtrier ou une nouvelle grave crise économique.

    Pour sept grandes raisons:

    - Son bilan n’est pas mauvais: de nombreuses réformes ont été mises en place, le cataclysme qui était possible lors de sa prise de fonction n’a pas eu lieu parce qu’il a pris les mesures qu’il fallait et certains résultats positifs commencent à se voir en matière économique.

    - La prime au sortant: aux Etats-Unis, il y a une forte prime au sortant qui bénéficie d’un avantage très important. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, seuls deux présidents candidats à un deuxième mandat n’ont pas été réélus: Jimmy Carter et George Bush père (et Gérald Ford mais celui-ci n’avait pas été élu, il avait été nommé après le départ de Richard Nixon).

    - Il est du Centre et gouverne au centre: c’est là où une majorité d’électeurs se trouvent, en particulier ceux qui se définissent comme indépendants et qui sont essentiels pour un candidat s’il veut remporter la présidentielle.

    - Il n’a pas d’opposants républicains de son niveau: pour l’instant, aucune des grosses pointures républicaines ne se sont lancées dans la campagne (en existe-t-il, d’ailleurs?!). Et si la situation demeure ce qu’elle est, beaucoup de candidats républicains potentiels ne voudront pas y aller, attendant plutôt 2016. Aux Etats-Unis, il y a généralement peu de chances qu’un perdant puisse se représenter indéfiniment à la présidentielle pour un grand parti, à l’opposé de ce qui se passe en France…

    - Il est noir: cette raison semble a priori paradoxale. Mais si on l’analyse, on peut penser que les Américains ne voudront pas faire perdre le premier président noir de leur histoire de peur d’être accusés de racisme et voudront, par fierté, confirmer leur vote historique de 2008 qui, s’il était invalidé, pourrait n’avoir été qu’anecdotique dans l’histoire des Etats-Unis.

    - Le métissage de plus en plus grand de la population américaine: non seulement les «blancs» sont en recul avec la montée des hispaniques, des asiatiques et des noirs mais il y a de plus en plus d’Américains aux origines métissées. Et tous ces gens métissées ou des minorités ethniques votent majoritairement démocrate et ont apporté largement leurs votes à Obama en novembre 2008.

    - Il est apprécié des Américains: même si sa cote politique peut jouer au yoyo (même si elle reste assez élevée, toujours au-dessus de 40% voir de 45%), sa cote personnelle, en tant qu’homme, a toujours été très élevée. Les Américains aiment l’homme même s’ils n’aiment pas toujours sa politique…

    Sans parler de la huitième grande raison: la mort de Ben Laden.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre français n’a pas encore son Obama



    A un peu plus d’un an de la prochaine élection présidentielle, le rendez-vous majeur de la démocratie française, le Centre est morcelé, traversé de doutes et en manque de chef(s) incontestable(s) et incontesté(s).

    Parmi ceux qui prétendent au leadership, il y en quatre principaux qui sont chacun présidents de leurs partis respectifs: François Bayrou (Mouvement démocrate), Jean-Louis Borloo (Parti radical), Hervé Morin (Nouveau centre), Jean Arthuis (Alliance centriste).

    Sans être injurieux sur leurs (grandes) capacités, ils n’ont pas (encore) démontré leur leadership et leur charisme naturels pour être, en 2012, le candidat naturel du Centre et, encore moins, le Barack Obama du Centre français, celui qui sera capable de faire triompher les idées et les valeurs centristes.

    Pourquoi Barack Obama?

    D’abord parce qu’il est profondément centriste, que ses valeurs le sont et que la politique qu’il a menée jusqu’à présent l’est essentiellement (je l’ai souvent évoqué ici et il suffit de s’y reporter).

    Ensuite parce que sa campagne électorale a été un modèle du genre (que beaucoup d’hommes politiques français tentent de copier en oubliant une seule chose… ils n’ont pas de la pointure d’Obama!).

    Enfin, parce qu’il a gagné une élection présidentielle.

    Mais c’est quoi être un Obama?

    Pour se faire connaître et parvenir au pouvoir en un temps record afin de diriger la première puissance mondiale, Barack Obama est évidemment un phénomène. Mais pas seulement pour ce parcours à vitesse supersonique.

    Il est un pragmatiste consensuel qui estime que la volonté d’agir est la première qualité d’un dirigeant. De même, il a montré son courage politique face à des adversaires et même des alliés qui ne l’ont pas ménagé, étant certainement le président des Etats-Unis le plus insulté de tous les temps (même si d’autres ont eu aussi à subir des attaques outrancières).

    Il a compris que si son pays devait demeurer en haut de l’affiche, il fallait mettre en route des réformes profondes et parfois douloureuses dont certaines ont déjà été adoptées. Il a, surtout, montré une capacité étonnante de répondre à des situations de crises sans se soucier de sa popularité.

    Car on sait peu en France que les premières décisions d’une importance primordiale pour la stabilité des Etats-Unis et du monde, il les a prises avant même d’entrer en fonction, lors de la fin du mandat de George W Bush et lorsque la crise économique et financière a failli se transformer en la pire catastrophe ,jamais connue en la matière.

    Il a pris ses responsabilités sachant qu’il était en train de dilapider une grande partie de son extraordinaire popularité. Pour lui, il n’y avait pas à tergiverser, ni à incriminer son prédécesseur, il fallait tout simplement agir quel qu’en soit le prix pour son image et de son éventuelle réélection en 2012.

    Peu d’hommes politiques ont ce sens des responsabilités qui caractérise les grands leaders.

    Bien entendu, Barack Obama n’est pas superman ou un quelconque messie. Il n’est pas non plus dénué d’égo et de narcissisme. De même, le véritable bilan de sa présidence ne pourra être fait que dans quelques années. Mais, de par son discours et, surtout, ses actes il ne s’est pas dérobé aux énormes défis qui se présentaient à lui.

    Et il n’a pas pris de décisions démagogiques ou idéologiques. Il a même souhaité impliquer l’ensemble de la classe politique pour celles qui étaient les plus importantes afin de chercher des compromis pour bâtir un consensus solide. Seule la peur des républicains et la haine de l’extrême-droite l’ont empêché d’y parvenir malheureusement pour l’Amérique.

    Voilà pourquoi la Centre, mais surtout la France, a besoin de son Obama.

    Reste un petit détail: le trouver dans les semaines qui viennent…



    Alexandre Vatimbella



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  • Ceux qui ne veulent pas grever le futur de nos enfants devraient aussi s’occuper de leur présent!


    Une des postures les plus à la mode chez les politiques de tout bord est d’affirmer à tout va qu’il ne faut pas laisser à nos enfants un monde miné par les déficits, la pollution, le chômage et autres calamités dont nous serions responsables. Cela leur permet de demander, dans la foulée, des interdictions et/ou des coupes budgétaires pour transmettre un monde «clair et net» à nos descendants.

    Drôle de façon d’assurer le futur de nos enfants quand ces mesures ont pour effet de condamner le présent de ces mêmes enfants!

    Car, pour atteindre ce fameux futur dans les meilleures conditions, il faut bien que nos enfants puissent grandir en bonne santé et acquérir les savoirs nécessaires dans une cellule familiale épanouie et dans un environnement social favorable afin de pouvoir, ensuite, vivre tout simplement dans ce monde mais aussi d’avoir une chance d’y bien vivre.

    Or quand on parle, par exemple, d’économies drastiques dans tous les programmes sociaux ou éducatifs, c’est le présent et donc aussi l’avenir de nos enfants que l’on met en danger. Il faut donc faire attention à ce que l’on fait et ne s’attaquer principalement qu’aux gabegies et à ne faire des économies que là où elles sont les moins dangereuses pour nos enfants. Et, s’il n’y a pas d’alternatives possibles, de faire en sorte que les coupes budgétaires soient les plus justes et aient le moins de répercussions négatives sur nos enfants. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas.

    En période de croissance économique faible et de déficits publics importants, on ne peut évidement pas faire l’impasse sur une véritable discussion sur les dépenses incontournables qui concernent, à la fois, l’avenir et le présent de nos enfants. Parler uniquement d’avenir reviendrait à ne se préoccuper de la vie de nos enfants dans le futur sans savoir s’ils vont même y parvenir et dans de bonnes conditions…

    Dès lors, l’avenir des enfants n’est souvent qu’un alibi de ceux qui veulent limiter les dépenses publiques tous azimuts sans se préoccuper des conséquences.

    C’est le cas, entre autres, aux Etats-Unis, où les ultras du Parti républicain (encore appelé «fiscal conservatives») veulent couper dans tous les programmes sociaux et éducatifs (certains prônant même la suppression du ministère de l’éducation nationale…) mais refusent ces mêmes coupes pour le budget militaire où la gabegie atteint des sommets et où de nombreuses entreprises ont acquis des rentes de situation avec des contrats mirifiques souvent sans aucun rapport avec la sécurité réelle du pays.

    Tout cela donc nécessite, dans tous les pays et en France, en particulier, un véritable débat national qui n’a jamais eu lieu. Ou l’on segmente celui-ci et l’on ne permet pas aux citoyens d’avoir un panorama exact de la situation (dans le sens des tenants des économies comme dans celui des tenants des dépenses), ou l’on se contente de dire, pour justifier les économies, que cela permettra d’éviter que nos enfants paient pour les déficits publics.

    Mais, dans ce dernier cas, il n’y aurait rien de scandaleux que nos enfants payent pour l’éducation qu’ils ont reçu ou pour les aides que leurs familles ont reçu pour pouvoir s’occuper d’eux dans les meilleures conditions.

    Il ne faut donc pas se tromper de débat. Et celui-ci doit être le plus transparent possible. Il en va du futur et du présent de nos enfants qui n’est pas que comptable. Fort heureusement.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Réforme et juste équilibre, deux piliers centristes


    Réforme et juste équilibre sont deux piliers du Centrisme. Le juste équilibre, principe fondamental du Centrisme, rend nécessaire les réformes en continue pour adapter la société au progrès et à la réalité. Ainsi, celle-ci doit être capable de relever tous les défis auxquels elle fait face pour faire en sorte d’être le plus juste possible et en faire bénéficier tout le monde. C’est pourquoi le Centre a toujours été réformiste.

    La réforme n’est pas une lubie pour politiciens en mal de nouvelles idées et de gadgets inutiles. Elle est essentielle dans un monde toujours en mouvement. Les sociétés statiques ne font pas seulement du sur-place mais elles reculent face à celles qui avancent.

    Pourtant, la réforme crée des angoisses dans les populations. Celles-ci craignent toujours de perdre quelque chose et de ne pas gagner grand-chose en retour.

    C’est sans doute pourquoi on dit qu’il est difficile de faire des réformes dans les pays démocratiques avancés où les peuples rechignent à abandonner leurs privilèges ou, même, à accepter le changement.

    Néanmoins, que ce soit en Grande Bretagne, en Allemagne, aux Etats-Unis et en France, d’importantes réformes ont été lancées ces dernières années par des gouvernants courageux et visionnaires avec une certaine réussite.

    Il faut dire que le système est grippé. Ce qui a permis, en même temps, cette prise de conscience collective qu’il fallait réformer.

    En France, par exemple, on a réformé les retraites une première fois même si cette réforme ne sera pas suffisante. Et l’on parle de réformer la fiscalité.

    Aux Etats-Unis, c’est un président centriste qui veut gouverner par consensus ainsi que par mesures bipartisanes qui a réussi à faire passer de nombreuses réformes dont la plus importante est celle de l’assurance maladie. Mais il ne faudrait pas oublier celle de la régulation financière, celle de la condition des homosexuels dans l’armée et quelques autres qui touchent, entre autres, les PME ou l’éducation.

    Reste que ce n’est pas parce que l’on sait qu’il faut réformer que l’on va accepter le coût des changements inévitables.

    Dans notre pays, de nombreuses réformes restent à faire. Que ce soit celle de la fiscalité avec la question de l’ISF, de la TVA sociale, d’un impôt sur le revenu plus juste et plus efficace, d’une fiscalité vis-à-vis des entreprises plus à même de créer des emplois et de rendre nos produits compétitifs à la fois sur le marché intérieur et à l’exportation. Que ce soit celle de nos finances publiques qui doivent être rééquilibrées. Que ce soit celle du système éducatif, des protections sociales, de la fonction publique, de l’emploi, de l’agriculture, de la justice. Et bien d’autres. Sans oublier celle de l’Europe, bien sûr. Il y a vraiment du pain sur la planche!

    Ces réformes doivent nous permettre de garder le plus possible notre mode de vie tout en s’adaptant au monde qui nous entoure, c’est-à-dire à cette mondialisation que certains feignent de croire qu’il suffit de l’ignorer pour que nous ne soyons pas obligés d’en être des acteurs.

    Car, comme l’autruche qui met sa tête sous terre, nous réfugier dans les chimères d’une France à l’abri en fermant les yeux, ne suffit à ce que la réalité n’existe pas. Il nous faut au contraire l’affronter avec courage et détermination. Grâce à des réformes ambitieuses et parfois douloureuses, nous serons capables d’être des leaders dans le monde qui se construit.

    Certains estiment que nous n’en avons pas la capacité. D’autres veulent croire qu’il nous fait profiter au maximum de nos petits avantages avant de les perdre et que l’on verra bien après (ou que nos enfants verront bien après…).

    Dès lors, peut-être qu’une des réformes essentielles, en tout cas la première à mettre en œuvre, est celle des mentalités et de la perception du monde. Tout montre qu’une majorité de Français, peureux de l’avenir, s’arcboutent sur des avantages qui n’en seront plus demain. Voilà peut-être la réforme des réformes à réaliser en premier.

    Voilà peut-être une des tâches principales des politiques, rappeler aux Français que seul un grand peuple a pu construire la société dans laquelle ils vivent et que seul un grand peuple peut construire la société de demain qui sera la digne héritière de celle que nos pères et nos ancêtres ont bâtie, pour nous, à la sueur de leurs fronts. Espérons que nos enfants seront aussi fiers que nous le sommes de nos pères en la matière…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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