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politique - Page 51

  • UDI: ratisser large ou réunir les centristes?

    La présence de membres du CNIP (Centre national des indépendants et paysans) dans l’UDI (Union des démocrates et indépendants) pose la question du positionnement politique de cette dernière structure créée par Jean-Louis Borloo et sensée représenter la mouvance du centre-droit.

    Se rappelant sans doute du modèle de l’UDF, le président du Parti radical a voulu une confédération ouverte à tous ceux qui veulent en faire partie, d’où la présence du CNIP dont les positions sont souvent plus proches de l’extrême-droite que du Centre.

    N’oublions pas que l’UDF, dès sa création, a malheureusement abrité dans ses rangs des personnalités bien plus à droite que celles que l’on trouvait à l’époque dans le RPR comme Philippe de Villiers, Christine Boutin ou Roger Chinaud et des hommes qui n’ont pas hésité à s’allier avec le Front national comme, en Lozère, Jacques Blanc ou, en Rhône-Alpes, Charles Million.

    La dernière intervention de François Lebel, maire du VIII° arrondissement de Paris et adhérent du CNIP sur le mariage gay (dont il a le droit d’y être opposé) qui serait une porte ouverte, selon lui, à la polygamie, à l’inceste et à la pédophilie, a des relents nauséabonds dont on trouve des similitudes dans des thèses dont certaines ont abouti à la stigmatisation et la chasse aux homosexuels dans le III° Reich…

    Le fait que l’UDI n’ait que condamné ces propos sans demander au président du CNIP, Gilles Bourdouleix, qui est pourtant signataire du pacte fondateur de l’UDI, de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre de ce militant de son parti (il s’est seulement désolidarisé de François Lebel) est de ce point de vue inquiétant.

    Car, comme l’a déclaré Borloo, le Centre, même celui qui penche à droite, n’a rien à voir avec les positions de l’extrême-droite.

    C’est bien de le dire, c’est mieux d’agir en conséquence.

    Plus largement, cela pose la question fondamentale du positionnement de l’UDI.

    Une clarification semble nécessaire: est-ce un parti attrape-tout sur le modèle UMP (d’autant plus que tout ralliement augmente son poids politique) ou un parti de centre-droit fier de ses valeurs et de ses principes humanistes.

    Il est à espérer que cette clarification se fera dans les semaines à venir et, pourquoi pas, le 21 octobre prochain lors du Congrès fondateur de la formation à la Mutualité dans un V° arrondissement de Paris où aucun maire n’aurait tenu des propos entendus de l’autre côté de la Seine…

    D’autant qu’il est étonnant d’avoir vu les responsables de l’UDI monter au créneau sans relâche pour dénoncer les propos de Jean-François Copé sur le «racisme anti-blanc» (on aurait, évidemment, préféré que le secrétaire général de l’UMP parle de tous les racismes dont celui-ci) alors que ceux-ci méritent un réel débat sur la capacité de la société française actuelle à établir un vrai respect dans le vivre ensemble, partout et de la part de chacun, plutôt que ces réactions d’indignations qui ont pour but un refus de s’engager dans une discussion, certes périlleuse mais pourtant hautement nécessaire, avant qu’un communautarisme pur et dur ne s’installe dans notre pays, séparant artificiellement des individus dont le Centre humaniste a toujours prôné leur valeur en tant que personnes libres et égales.

    Un homosexuel est un membre à part entière de la société française, tout comme n’importe quel autre citoyen, quel que soit sa couleur et ses origines. Les insultes et les violences, qu’elles soient racistes, homophobes ou autres ne sont pas acceptables, d’où qu’elles viennent.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Nobel de la paix mérité de l’Union européenne

    Les humains ont vraiment la mémoire courte et peu de recul sur leur condition. Ce n’est guère nouveau mais les «sarcasmes» et autres «incrédulités» face à l’attribution du prix Nobel de la paix à l’Union européenne viennent nous le rappeler tristement.

    Car si ces contempteurs de l’Union européenne s’étonnent qu’elle ait reçu ce prix (on parle ici de paix pas de développement économique ou social), qu’ils regardent un peu dans le rétroviseur de l’Histoire les tragédies malheureusement pas si lointaines.

    Pendant les quarante-cinq premières années du XX° siècle, les guerres initiées par les peuples de l’UE ont fait, au bas mot, soixante-dix millions de morts.

    Les innombrables cimetières militaires et monuments aux morts sont autant de lieux de mémoire face aux tentations de l’oubli, ce dernier étant le meilleur ami des prochaines boucheries.

    Et je ne parle même pas de ces conflits infinis qui ont ensanglanté l’Europe au cours des millénaires.

    Depuis que celle-ci a décidé de s’unir, plus aucune guerre n’a opposé les grands pays du continent.

    Mieux, l’intégration rapide des pays de l’Est après la chute du rideau de fer a empêché des guerres sanglantes que redoutaient tous les spécialistes.

    Comme aucun conflit n’a alors éclaté, cela n’a pas fait les gros titres de la presse et donc les peuples ne sont guère inquiétés mais la réalité, elle, était bien là.

    Bien sûr, il y a eu le couac de l’ex-Yougoslavie, tout en sachant que cette dernière n’était pas dans l’Union européenne.

    En tout cas, quelles que soient les critiques de gens qui ne savent même plus dans quel monde ils vivent (à moins qu’une «bonne guerre» les tente!), les centristes peuvent être fiers de ce prix Nobel de la paix, eux qui ont été les pionniers, à l’image d’Aristide Briand ou de Robert Schuman, d’une intégration européenne et qui, sans relâche, promeuvent son approfondissement et un fédéralisme qui, seul, permettra à la paix sur le continent et ailleurs, d’être plus solide.

    Evidemment, ce prix Nobel doit également nous interpeler, nous les Européens, pour que nous prenions conscience que nous avons un outil à notre disposition pour faire rayonner cette paix mais aussi pour prendre les décisions urgentes afin que cette union européenne continue à aller de l’avant et devienne enfin ce véritable phare humaniste qui était l’ambition de ses fondateurs.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Débat Obama-Romney ou la difficulté d’être Centriste

    Le premier débat de la présidentielle américaine a, parait-il, été remporté par Mitt Romney, le candidat d’un parti républicain très à droite.

    Pour ceux qui aiment le fond et qui n’ont pas peur de regarder cet exercice de style peu appétant (et nous recommandons à tous ceux qui ont écrit à chaud dessus de le regarder à nouveau), ils constateront que la performance de Mitt Romney est bien moins brillante et que la prestation de Barack Obama bien meilleure que ce qu’ils ont écrit ou dit.

    Pourquoi? Parce que le fond est bien plus profond dans les propos d’Obama et la forme est bien plus brillante dans ceux de Romney.

    Or, c’est bien le fond qui compte, in fine, en politique même si la forme est souvent louée et particulièrement mise en avant par les médias, notamment audiovisuels (d’autant plus, dans ce cas précis, qu’il leur faut «vendre» à tout prix la présidentielle comme n’importe quel divertissement à suspens afin de faire un maximum de taux d’audience et donc, en l’occurrence, de saluer plus que de mesure la bonne prestation du challenger qui était distancé dans les sondages permettant de relancer le plus possible l’incertitude du résultat).

    Plus profondément, nous avons assisté à une des difficultés que nous avons souvent pointées: la position centriste est toujours beaucoup plus ardue à expliquer et à défendre dans ce genre d’exercice où les opinions tranchées sont plus «percutantes» et où on se trouve attaqué par la Droite et la Gauche.

    Si l’on regarde les réactions à la prestation d’Obama, tout y est.

    Il a été trop professoral, disent les «pundits» (experts médiatiques) parce qu’il a essayé d’aller au fond des problèmes.

    Il a eu l’air de s’embêter, disent les commentateurs, parce qu’il a essayé de ne pas sacrifier le fond pour la forme.

    Il n’a pas assez fait de «rentre dedans» vis-à-vis de Romney disent les conseillers en communication (et les démocrates de gauche), parce qu’il n’a pas joué au radical, lui qui a toujours privilégié la discussion, la persuasion et le consensus.

    Il n’a pas simplifié ses positions en petites phrases qui sont souvent aussi brillantes que creuses, disent-ils tous, parce qu’il a toujours cru que les Américains comprennent quand on leur parle sérieusement et en adultes responsables.

    Sans oublier deux autres caractéristiques, l’une particulière à ce débat, l’autre à tous les exercices du même style.

    D’abord, Mitt Romney a recentré ses positions et s’est une nouvelle fois contredit par rapport à ses discours de droite radicaux, ce qui a été malheureusement «oublié» par la plupart des analystes (on verra si c’est le cas des plus à droite des républicains!).

    Du coup, Barack Obama avait devant lui, d’un certain côté, un débatteur qui disait le contraire de ce qu’affirme le candidat, un exercice de style toujours difficile car si on se focalise sur cette supercherie, on devient vite celui qui agresse, ce qui est toujours mauvais en terme d’image.

    Ensuite, Mitt Romney, en tant que challenger n’avait pas à défendre un bilan ce qui est toujours plus facile car, sur quatre ans de gouvernance, on peut attaquer bien des points qui font controverse ou qui semblent être des faiblesses de son adversaire qui, lui, a été constamment au charbon.

    Nous verrons si Barack Obama change de tactique pour les prochains débats et ce qu’il dira de celui qui vient de se dérouler lors de ses prochaines réunions électorales.

    Quoiqu’il en soit, il faut bien comprendre qui est le vrai Barack Obama, celui qui se raconte dans ses livres, celui qui explique ce qu’il veut faire dans ses discours depuis dix ans, celui qui agit depuis quatre ans à la tête des Etats-Unis.

    On peut le critiquer pour ce qu’il est ou pour ce qu’il fait mais pas pour ses convictions.

    Il est profondément centriste et n’a jamais varié de ce positionnement qui est, pour lui, fondamental, afin de gouverner et réaliser son objectif, permettre à son pays de demeurer puissant et fort au cours du XXI° siècle grâce à un gouvernement bipartisan, c’est-à-dire dont les majorités sont fluctuantes au gré des questions abordées en non polarisées uniquement par l’appartenance à un parti ou à un autre au mépris des intérêts nationaux.

    Pour terminer, on ne peut que se féliciter du recentrage de Mitt Romney… s’il est réel.

    On évaluera son degré de sincérité dans les prochains jours et les prochaines semaines lorsqu’il va devoir s’en expliquer devant la base républicaine fortement teintée par les positions de droite extrême du Tea party, elle qui ne l’aime pas et se méfie de lui.

    Peut-être que nous aurons là une nouvelle preuve de la difficulté d’être centriste!

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Indépendance du Centre: les erreurs de Bayrou et de Borloo

    Si François Bayrou a confondu indépendance et isolement, Jean-Louis Borloo, lui, confond alliance et fusion-soumission.

    Reprenons: le Centre est évidemment un lieu politique indépendant de la Droite et de la Gauche.

    Si tel n’était pas une évidence, le Centre s’appellerait… ou Droite, ou Gauche! CQFD.

    Pour autant, le Centre n’est pas majoritaire en France, c’est le moins que l’on puisse dire.

    Donc, s’il veut accéder au pouvoir, il doit faire des alliances, soit avec la Droite, soit avec la Gauche.

    Ces alliances indispensables doivent se faire dans l’indépendance, ce qui signifie qu’elles ne peuvent jamais être a priori d’un projet ou d’un programme commun en vue d’élections ou de gouvernement sinon elles nieraient cette propre indépendance.

    C’est là que se situent les erreurs de Bayrou et Borloo.

    Pour Bayrou, indépendance signifie que les alliances ne sont pas indispensables, qu’elles ne sont pas prioritaires et, parfois même, pas secondaires.

    D’où aucune négociation sérieuse autour d’un programme électoral ou d’un accord de gouvernement, attitude qui a produit un isolement qui, lui-même, a conduit le Mouvement démocrate à la catastrophe.

    Pour Borloo, l’indépendance ne peut se réaliser que dans l’alliance avec la Droite avant même toute discussion autour des valeurs et des mesures éventuellement communes.

    D’où un lien fusionnel et une soumission dès le départ avec son ou ses partenaires, en l’occurrence, une allégeance à un parti plus grand et plus gros – l’UMP - qui a conduit les centristes, soit à le rejoindre (tel fut le cas de Borloo pendant dix ans), soit à s’allier sans discussion avec lui comme ce fut le cas du Nouveau centre et aujourd’hui de l’UDI (du même Borloo).

    L’isolement et la fusion-soumission sont deux stratégies d’échec du Centrisme.

    La preuve: les élections de 2012!

    Il y a deux différences entre isolement et fusion-soumission et une ressemblance.

    Dans l’isolement, on compte pour pain et beurre pour les autres alors que dans la fusion-soumission on ne vaut pas grand-chose pour soi-même.

    Dans l’isolement, on vit dans un désert et on meurt d’inanition, dans la soumission, on est englouti à terme dans un océan de Droite et on meurt de noyade…

    Quant à la ressemblance, c’est la marginalisation du Centre.

    La seule solution: l’indépendance indiscutable dans un contrat d’alliance, au moment où il s’avère nécessaire, sans renoncements et qui fixe des objectifs clairement définis.

    Chiche?

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Ne pas confondre le Centre avec le centre de la vie politique

    Pour les médias américains, le centre politique se trouve évidemment quelque part à équidistance des deux principales formations du pays, le Parti républicain et le Parti démocrate, quel que soit le positionnement de l’un ou de l’autre.

    Fort de ce principe, nombre de journalistes et commentateurs outre-Atlantique, au nom de l’équilibre qui doit régir leur traitement de la vie politique sont tombés dans le piège tendu par les extrêmes.

    Ce fut le cas dans les années 1960 où la diabolisation de la guerre du Vietnam par une partie de la gauche extrême a fini par définir l’étalon de la réflexion à son sujet et imposer un débat qui déplaçait le curseur de la modération vers les positions radicales de la gauche.

    C’est à nouveau le cas aujourd’hui mais, cette fois-ci, avec la droite extrême et ses vues - devenues largement majoritaires au sein du Parti républicain - sur les questions économiques, financières et fiscales (sans parler des questions sociétales) qui ont fini par déplacer ce curseur nettement à droite.

    Or ce principe est totalement erroné.

    En l’adoptant, on en arrive à identifier le «centre politique» avec le «centre de la vie politique à un moment donné», ce qui n’est pas du tout la même chose.

    Ici, les journalistes et les commentateurs confondent objectivité et vue équilibrée.

    Ainsi, en pratiquant cette vue, ils ont entériné le tour de passe-passe des extrémistes du Parti républicain.

    Celui-ci a consisté, d’abord à droitiser les positions républicaines, donc à déplacer vers la droite le centre de la vie politique actuelle et ainsi à faire croire que le centre politique également se trouvait désormais plus à droite.

    En demandant ensuite sans relâche au président Obama de faire un pas vers leurs nouvelles positions pour être soi-disant au centre et bipartisan alors qu’il l’était depuis le début de son mandat, ces extrémistes ont réussi en entraîner de nombreux médias avec eux dans cette supercherie.

    Le but était, au bout du compte, que les médias considèrent que le président s’était déporté sur sa gauche alors que son positionnement n’avait pas bougé d’un iota…

    C’est ce qui s’est passé même si, récemment, nombre de journalistes ont réactualisé leurs positions en parlant de la dérive droitière des républicains.

    Les élections de novembre prochain remettront peut-être les choses à leur place.

    Cet exemple d’intoxication idéologique permet, en tout cas, de réaffirmer que le Centre n’est pas une sorte de modération molle à équidistance des positions de la Gauche et de la Droite mais qu’il véhicule bien une pensée originale qui ne se laisse pas définir par le débat conjoncturel entre cette Droite et cette Gauche.

    Ce qui vaut pour les Etats-Unis, vaut également pour la France.

    Car, tout autant que les médias américains, les français estiment largement que le Centre est également un synonyme du centre de la vie politique.

    Une première remarque sur cette confusion malheureuse serait de dire que c’est toujours le Centre qui définit la Droite et la Gauche.

    Donc, si un positionnement politique est plus proche d’un autre, ce serait la Droite ou la Gauche qui seraient plus proche du Centre que l’inverse…

    Mais, au-delà de cette évidence (sans centre pas d’extrême, il ne peut exister une gauche et une droite dans la vie que par rapport à un axe central), le Centre n’est évidemment pas réductible à un bout de Gauche et un bout de Droite.

    Gouverner par le juste équilibre dans le but d’établir une société humaniste basée sur les valeurs de la liberté, de la tolérance, de la solidarité et le respect afin de garantir à tous les membres égaux d’une communauté - et sans aucun clientélisme de classe, de revenu, d’origine ou de tout autre acabit - de pouvoir s’épanouir et se réaliser à tous les niveaux ainsi que, surtout, s’émanciper pour profiter de leurs qualités et de leurs capacités dans la responsabilité, c’est-à-dire d’être à la fois responsables de leurs actes mais également d’être responsables de leurs existences qui leur appartiennent en les gérant comme bon leur semble dans le respect de l’autre, est le projet centriste.

    Plus fondamentalement, le concept de centre ne s’applique pas au milieu de la vie politique, ni ne se définit en référence à une droite et une gauche mais relève d’une démarche de philosophie politique mettant en avant la notion de juste équilibre pour bâtir une société la plus humaniste et harmonieuse possible qui n’a rien à voir avec un milieu géométrique ou géographique.

    Le Centrisme est ainsi une pensée qui veut qu’équilibre régisse le fonctionnement de la société afin de permettre à tous les intérêts individuels d’être maximisés sans en avantager certains par rapport à d’autres et que ceux-ci se réunissent, in fine, en un intérêt collectif partagé par tous caractérisé par le vivre bien ensemble.

    Le Centre est ainsi au centre de la société mais pas au centre de la vie politique et ne se détermine pas par la Gauche ou la Droite mais par rapport à un équilibre sociétal.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • François Bayrou tente de reprendre la main face à l’UDI de Jean-Louis Borloo

    «J'ai toujours été un militant de l'unité du Centre qui est la condition indispensable pour que le Centre existe dans la vie politique française. Alors, je dis à Jean-Louis Borloo: si c'est vraiment l'unité qui est le but à atteindre, faisons-la ensemble.»

    Voilà ce que François Bayrou a déclaré sur Europe 1, ce dimanche, reprenant d’autres de ses propos allant dans le même sens ces derniers jours.

    Pourquoi une telle déclaration de la part de celui qui estimait il y a encore peu être le seul vrai leader centriste légitime, que le Centre était au centre et non pas au centre-droit où se positionne Jean-Louis Borloo et qui n’a pas pardonné à la plupart des élus de l’UDI (Union des démocrates et indépendants) ce qu’il estime avoir été une trahison envers lui, eux qui le quittèrent entre 2002 et 2010.

    La réponse est duale: François Bayrou ne peut ignorer cette réunion centriste et ce, d’autant, qu’elle menace à terme l’existence même de son parti, le Mouvement démocrate, mais pour continuer à exister politiquement il doit, soit réduire l’importance de l’UDI, soit la phagocyter.

    Non seulement Jean-Louis Borloo a réussi à préempter l’espace centriste mais, en plus, de nombreux membres du MoDem quittent le navire bayrouiste pour s’encarter à l’UDI.

    Afin d’éviter l’hémorragie qui se profile, Bayrou a envoyé une lettre à ses militants pour leur dire qu’il était pour la réunion du Centre et qu’il fallait que tous les sensibilités de ce dernier travaillent ensemble.

    Il a même expliqué que dans cette réunion «ceux qui sont plus à droite défendront leur position à l'intérieur d'un ensemble, ceux qui veulent un Centre indépendant le feront aussi...la ligne politique, nous la définirons ensemble» ce qui est un reniement de ses positions passées sur la définition de ce qu’est le Centre et de son indépendance.

    Il a également ajouté que la double-appartenance politique pourrait être autorisée au MoDem.

    Bien sûr, quand François Bayrou dit à Jean-Louis Borloo, «faisons ensemble l’unité du Centre», cela veut aussi dire «chiche» et peut permettre ensuite au leader du Mouvement démocrate de démontrer que celui du Parti radical n’est pas un vrai rassembleur…

    Sans oublier que, au jour d’aujourd’hui, l’intégration du MoDem dans l’UDI poserait un problème de cohérence politique.

    Jean-Louis Borloo a rappelé sans cesse que son nouveau parti serait «indépendant» mais il a aussi rappelé avec la même insistance que les seules alliances électorales et gouvernementales de l’UDI seraient avec l’UMP ce qui est en contradiction totale de la vision de François Bayrou qui souhaite laisser ouvertes toutes les possibilités d’alliances avec la Droite et la Gauche.

    Accueillir le Mouvement démocrate dans l’Union des démocrates et indépendants serait peut-être, alors, introduire le ver dans le fruit pour Borloo et ses amis, ce qui est peut-être le but de Bayrou.

    Refuser cet accueil, à l’opposé, pourrait relativiser le nouveau parti en le cataloguant comme un simple appendice de la Droite, ce qui est peut-être, aussi, le but de Bayrou!

    Et puis, si cette intégration se faisait, comment éviter, à court et moyen terme, des clashs entre les visions antagonistes et entre des hommes qui ont encore bien des différends à régler?

    Autre question d’importance, quelle place peut revendiquer aujourd’hui François Bayrou dans un Centre réunifié après sa défaite aux présidentielles et la déroute de ses troupes aux législatives? La première? La deuxième? Une place parmi les chefs sans plus de précision?

    Connaissant l’homme, il est peu probable qu’il souhaite devenir un militant comme les autres.

    D’ailleurs, il a déjà signifié qu’il n’y avait que deux leaders au centre, Jean-Louis Borloo et lui-même.

    Mais on voit mal Borloo s’effacer devant Bayrou, ni même partager la première place avec lui.

    N’oublions tout de même pas que la proposition de François Bayrou peut consister en une simple alliance entre l’UDI et le Mouvement démocrate (notamment lors des élections).

    Du coup, il pourrait tenter de remplumer son parti en terme d’élus par ce biais et lui permettre de peser beaucoup plus qu’actuellement, ce qui se ferait grâce à Jean-Louis Borloo…

    Est-ce donc une partie de poker-menteur qui est en train de se mettre en place ou sont-ce les prémisses d’une vraie union du Centre?

    L’histoire des centristes sous la V° République montre qu’il n’y a pas de pronostics fiables en la matière!

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Centre indépendant: pourquoi François Bayrou a échoué

    Au moment où Jean-Louis Borloo est proche de réunir une grande partie de la famille centriste, l’échec de François Bayrou de se bâtir un espace politique spécifique pour ses visées élyséennes est-il celui, également, de la construction d’un Centre réellement indépendant?

    Historiquement parlant, cette tentative n’est pas la première et ne sera pas la dernière.

    A côté des tenants d’un Centre qui trouve «naturellement» sa place à gauche ou, plus sûrement, à droite, il y a toujours eu des partisans d’un Centre qui ne doit rien à personne et, surtout, qui n’a besoin de personne pour lui dire où il est.

    Mais, comme il est malheureusement facile de le constater, toutes les entreprises pour le faire vivre dans l’espace politique de la V° République ont échoué.

    Au bout du compte, les centristes ont du se rallier, un peu à gauche et beaucoup à droite.

    François Bayrou n’est donc que le dernier en date d’une longue liste de ceux qui prétendent, avec raison, que la voix du Centre est unique et insoluble dans celles de la Droite et de la Gauche mais qui n’ont pas pu imposer cette vision dans le paysage politique français.

    Alors que se pose l’existence même du Mouvement démocrate (qui semble se déchirer entre plusieurs chapelles) qui devait être le bras armé de Bayrou pour sa conquête du pouvoir, les raisons de son échec sont particulières à sa tentative, n’induisent pas une répétition sans fin de l’impossibilité de l’entreprise et n’interdisent pas un succès dans le futur.

    Pourquoi?

    D’abord, parce que le président du MoDem a confondu indépendance et solitude. François Bayrou a joué sur le parcours de l’homme solitaire (avec comme références le Général de Gaulle et François Mitterrand) pour deux raisons.

    La première a été de tuer la concurrence au centre - d’où un leadership peu démocratique à l’intérieur de l’UDF puis du Mouvement démocrate (tous ceux qui pouvaient lui faire de l’ombre sont partis ou ont été marginalisés) -, ne désirant aucune réunion du Centre autrement que par la forme d’un ralliement inconditionnel à sa personne.

    La deuxième, au niveau national a été de démontrer que le Centre n’avait besoin d’aucune alliance pour exister et gagner, ce qui évidemment était un contresens politique.

    Résultat, un parti qui est largement une coquille vide, sans personnalités de premier plan autre que Bayrou et qui s’est pris des raclées à toutes les élections après la présidentielle de 2007. En outre, une indépendance vis-à-vis de la Gauche et de la Droite qui a été dévoyée en un «seul contre tous» qui ne peut évidemment réussir quand on ne peut s’appuyer, au mieux, que sur un socle électoral de 15% à 20%.

    Ensuite, il a refusé de structurer son parti.

    La raison essentielle est qu’il a fait une fixation sur l’élection présidentielle et son destin qui devait le conduire à l’Elysée.

    Selon lui, toutes les élections intermédiaires sont liées à la présidentielle. Dans cette optique, il suffit de gagner celle-ci pour changer en profondeur le paysage politique français et bâtir une majorité autour du chef de l’Etat nouvellement élu.

    Or, cette affirmation n’est confirmée par aucun précédent. Même Valéry Giscard d’Estaing, lorsqu’il gagne la présidentielle en 1974 possède un parti structuré avec nombre d’élus (sans parler des ralliements multiples à sa candidature).

    L’autre raison a déjà été pointée, c’est qu’il ne voulait surtout pas promouvoir, à l’intérieur de son parti, des hommes et des femmes qui auraient pu lui faire de l’ombre.

    De même, il a navigué trop souvent à vue.

    François Bayrou se dit aujourd’hui centriste et le seul légitime à en être le leader naturel (même si tout récemment il a estimé que Jean-Louis Borloo pouvait l’être également) sauf qu’en 2007 il disait ne pas se reconnaître dans ce terme!

    De même, il a changé son fusil d’épaule plusieurs fois et sans raison apparente sur sa proximité idéologique avec la Droite ou la Gauche.

    Enfin, il a été incapable de donner une véritable pensée structurée à son entreprise et les bases de son action sont demeurées floues.

    Sans parler de savoir avec qui il pouvait gouverner en cas de victoire.

    Tout cela met-il François Bayrou hors-jeu définitivement?

    En politique, il convient de rester prudent. D’autant qu’il est évident qu’actuellement le président du Mouvement démocrate est, de toutes les personnalités centristes, celle qui se positionne au plus près du centre du Centre pendant que ses anciens amis revendiquent désormais l’étiquette centre-droit et une alliance uniquement avec l’UMP.

    Reste son appel à voter pour François Hollande.

    Même si celui-ci ne peut se comprendre sans avoir à l’esprit cette volonté de démontrer que le Centre n’est ni à Droite, ni à Gauche et cette obligation qu’il avait de définitivement le prouver en basculant au moins une fois vers la Gauche après avoir été pendant si longtemps proche de la Droite, il n’en demeure pas moins que cet appel a laissé des traces qui vont être difficiles à effacer rapidement.

    D’autant que l’avenir à court terme de François Bayrou passe par un échec de la Gauche!

    Il ne peut être l’homme providentiel ou plus simplement redevenir crédible que si le gouvernement actuel failli et que la Droite projette encore l’image négative de sa défaite dans l’opinion publique.

    C’est d’ailleurs son positionnement comme il l’a expliqué lors d’une interview au Journal du Dimanche le 8 septembre dernier où, loin de prendre le recul dont il parlait après les législatives et sa défaite personnelle, il reparle, sans la nommer, de cette union nationale qu’il confond trop souvent avec le gouvernement du juste équilibre et du consensus qui est la marque du Centre et dont il se verrait bien être le leader.

    L’ambition politique dont il est, à l’instar de beaucoup de ses confrères rempli, est un de ses atouts. N’a-t-on pas donné le pouvoir à des gens qui ne se cachaient pas de le vouloir à tout prix comme Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac et Sarkozy?...

    Quant au Centre, les différentes manœuvres autour de sa réunification démontrent - à l’opposé de ce que beaucoup affirment péremptoirement - qu’il n’est pas introuvable ou définitivement marginalisé.

    Pour autant, il continue à subir les contrecoups de tous ceux qui tentent de le récupérer pour leurs ambitions personnelles, que ce soit François Bayrou, Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Jean-Pierre Raffarin ou d‘autres.

    L’ambition politique n’est pas en soi négative, elle ne le devient quand elle n’est qu’un opportunisme. Un maux que connait trop bien le Centre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Ni la Droite, ni la Gauche n’aiment le Centre

    Les centristes voudraient bien se faire aimer de la Droite et de la Gauche. Ils ont bien torts.

    Si la Droite et la Gauche leur font parfois les yeux doux, ce n’est pas par amour mais uniquement pas intérêt. Ni la Droite, ni la Gauche n’aiment le Centre.

    Ce qui n’est pas vrai du Centre qui n’a pas d’animosité préconçue vis-à-vis de la Droite et de la Gauche, ceci découlant de sa vision humaniste et de sa volonté de consensualisme.

    Pour ne pas oublier le peu d’égards de la Droite et de la Gauche envers le Centre, que l’on se rappelle seulement des propos désobligeants du Général de Gaulle ou des railleries de François Mitterrand sur les centristes.

    Que l’on n’oublie pas, non plus, les attaques dures et insultantes de Jacques Chirac contre l’UDF, le parti de l’étranger.

    Mais l’on pourrait faire des listes sans fin sur le sujet en France et ailleurs

    Quand les centristes gouvernent dans le monde, partout ils sont accusés par la Droite d’être trop à gauche et par la Gauche d’être trop à droite! C’est le cas de Barack Obama actuellement et ce fut celui de Bill Clinton en son temps aux Etats-Unis.

    Sans parler de ce paradoxe frisant le ridicule et, plus grave, l’irrespect: pour la Droite et la Gauche, le Centre n’existe pas (ce n’est, selon elles, qu’une Droite ou une Gauche molle et insipide, voire les deux à la fois)… sauf quand on en a besoin pour les élections!

    Ceux-là mêmes qui attaquaient les centristes pour leur inconsistance, leur font alors la danse de la séduction.

    Mais cela ne dure que le temps d’une élection.

    La Droite et la Gauche ont alors besoin du Centre et, plus sûrement, des électeurs centristes qu’on tente de récupérer avant qu’ils ne mettent leurs bulletins dans l’urne pour ensuite les ignorer et marginaliser les partis qui les représentent.

    Savoir que la Droite et la Gauche ne l’aiment pas est essentiel pour le Centre.

    Non pas pour se plaindre ou se décourager, loin de là, mais, au contraire, pour revendiquer haut et fort toute sa place dans le spectre politique.

    D’une part, cela doit lui permettre d’affirmer son existence indépendante ainsi que ses valeurs et ses principes sans que ses représentants ne se sentent sans cesse dans l’obligation de plaire à leurs homologues de droite ou de gauche.

    D’autre part, cela doit permettre aux partis centristes de négocier de claires alliances électorales et de gouvernement, que ce soit avec des partis de droite ou de gauche, sans être dans une position d’obligés.

    Car, si les «bons» centristes pour la Gauche et la Droite sont ceux qui se rallient et acceptent les strapontins, le Centrisme est d’une autre dimension et nécessite du courage politique.

    Au moment où, après avoir détruit méthodiquement l’espace du Centre dans des querelles mesquines et des ambitions personnelles dérisoires, les leaders centristes s’engagent encore une fois dans un processus de réunion, il serait bon qu’ils fassent preuve d’une mémoire lucide pour ne pas retomber dans leurs erreurs passées en la matière.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Drôle de refondation du Centre

    Or donc certains leaders centristes ont annoncé péremptoirement une refondation du Centre dans les semaines à venir.

    Mais quelle drôle de refondation quand elle se fait sans une de ses principales composantes et sous l’égide d’un leader qui déclarait il y a encore peu qu’il n’était pas un centriste mais un républicain social et écologiste de droite (et remarquons que le groupe qu’il préside à l’Assemblée national, l’UDI, ne fait aucune mention du Centre dans son intitulé).

    Bien sûr, les promoteurs de ce qui devrait être une nouvelle confédération calquée sur feue l’UDF (réunion de plusieurs partis qui gardent leurs identités avec la possibilité d’adhésions individuelles), ont précisé qu’il s’agissait de la refondation du centre-droit.

    Dont acte, même s’il y a peu, ces leaders affirmaient vouloir réunir tous les centristes…

    Mais, en conséquence de quoi, cela ne les autorise donc plus à parler au nom du Centre dans sa globalité comme ils le faisaient jusqu’à présent.

    Et cela laisse une composante essentielle du Centre au dehors de cette confédération et dont la légitimité est au moins aussi grande que celles qui sont au-dedans.

    De même, ils font à nouveau le pari de remettre leur destin entre les mains d’un homme qui n’est pas du Centre, se mettant à la merci d’une OPA politique, comme hier avec Valéry Giscard d’Estaing ou Edouard Balladur.

    Comme si les centristes ne pouvaient être réunis que par une personne extérieure à leur famille.

    Voilà qui est dommageable pour Centrisme et qui montre encore l’immaturité des leaders du Centre ainsi que les dégâts de leurs petites querelles personnelles.

    Reste à savoir si cela sera une fois de plus ou une fois de trop.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Obama, un bilan centriste?

    A deux mois de l’élection présidentielle américaine, il est temps de faire un bilan du mandat de Barack Obama.

    Celui-ci a été évidemment réalisé en profondeur par les médias américains.

    Concernant la situation et l’atmosphère lors de son mandat, il en ressort tout d’abord – chez ceux qui cherchent à avoir une approche la plus objective possible – que le président sortant a été confronté à la pire crise économique depuis la Grande dépression (que l’on appelle désormais le Grande récession)

    Mais il a aussi dû faire face à une opposition sans répit, dure, frontale et totale des républicains ainsi qu’à une guérilla de sa gauche démocrate, les premiers le trouvant trop à gauche et les seconds trop à droite, comme d’habitude quand on se retrouve au centre de l’échiquier politique….

    Mais, ajoutent-ils, Barack Obama n’a pas été le communicateur charismatique que l’on attendait de lui au vu de sa formidable campagne de 2007 face à Hillary Clinton puis à John McCain.

    Il s’est montré étonnamment incapable de vendre ses réussites quand ses adversaires n’avaient, eux, aucun mal à pointer du doigt ses échecs et, même, à transformer certaines de ses réussites en fiascos!

    Sans oublier, l’évidente différence qui est petit à petit apparue entre le mythe du rédempteur providentiel et la réalité d’un homme aussi talentueux fut-il mais humain qui a engendré une grande déception parmi de nombreux électeurs, surtout les jeunes.

    Ceux-là voulaient voir dans le premier président afro-américain de l’histoire des Etats-Unis, une sorte de héros comme en produit Hollywood et qui allait transformer le pays et le sauver d’une classe politique inefficace et corrompue.

    Il s’agit là de la première grande incompréhension entre Obama et les Américains.

    Depuis le début de son engagement politique, Barack Obama a toujours rejeté la radicalité et prôné sans relâche la recherche des solutions les plus efficaces mais aussi les plus consensuelles, croyant à la capacité des individus à s’unir sur les questions essentielles.

    Il a toujours préféré la discussion à la décision unilatérale.

    Il suffit de se pencher sur ses accomplissements politiques, ses discours et ses livres pour en être convaincu.

    Et après un exercice du pouvoir de quatre ans, il est le même dans ses valeurs et ses principes.

    Bien sûr, lors de la campagne de 2007, il avait proposé explicitement le changement («Change we believe in») et a affiché un volontarisme communicateur («Yes we can»).

    Pour autant, si l’on relit ses dires de l’époque, on ne trouve aucune volonté de bousculer l’ordre établi, aucun rêve d’une révolution partisane, aucune idée d’installer le paradis sur terre, juste l’envie de bâtir une société apaisée et dynamique.

    Quant à son action, il fut considéré lors des deux premières années de son mandat comme le président qui a passé le plus de lois qu’aucun autre, plus que Franklin Roosevelt du temps de son New Deal ou Lyndon Johnson du temps de sa Great Society.

    Mais l’échec de son parti aux élections de mi-term en novembre 2010 avec la perte de la majorité à la Chambre des représentants au profit des républicains a bloqué tout le système et peu de nouvelles mesures ont été prises depuis.

    Reste que la loi sur l’assurance-santé pour tous, le stimulus chargé d’éviter l’effondrement de l’économie, le sauvetage du secteur automobile, la loi sur la régulation financière sont, parmi d’autres, d’incontestables succès d’Obama.

    En outre, ceux-ci ont été considérés comme trop interventionnistes par les réactionnaires de droite et trop timides par les étatistes de gauche (un brevet de Centrisme, donc!).

    Sans oublier l’élimination d’Oussama Ben Laden, le retrait réussi d’Irak (pour les Américains) et un monde qui ne déteste plus l’Amérique comme au temps de George W Bush.

    L’ensemble de ces réalisations évoque une volonté de mettre en place une société plus juste, plus solidaire, plus tolérante et plus performante sans toucher aux fondements du libéralisme politique et d’une économie de marché.

    Ce qui fait sans conteste de Barack Obama un humaniste.

    Quant à son bilan politique, il est incontestablement centriste même s’il a un goût d’inachevé.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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