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états-unis - Page 10

  • Le tripartisme FN-PS-UMP annonce une «tricoalition» Droite-Centre-Gauche

    Le tripartisme qui se met en place lentement depuis 2002 et la présence improbable de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle n’est qu’une étape vers une recomposition plus profonde de l’échiquier politique qui devrait, à terme, se décliner en une «tricoalition» Droite (droite radicale et extrême-droite)-Centre (axe central avec sociaux-libéraux, libéraux sociaux et libéraux réformistes)-Gauche (gauche radicale et extrême-gauche).

    La France, ici, ne ferait que se fondre dans ce mouvement plus large qui touche la plupart des pays démocratiques, à des vitesses de changement variables.

    En Allemagne, sur les flancs de la coalition centriste CDU-SPD, il y a Die Linke, le parti de la gauche radicale et désormais l’afD (Alternative für Deutschland), parti de la droite radicale.

    Au Royaume Uni, la recomposition est moins visible même si face à la coalition conservateurs-libéraux, on trouve désormais l’UKIP, parti de droite radicale voire d’extrême-droite mais, de l’autre côté, le Parti travailliste est toujours scindé en deux avec un courant centre-gauche (souvent plus à droite que les libéraux!) et un autre gauche-gauche.

    Aux Etats-Unis, la droite radicale du Parti républicain fait pendant à la gauche du Parti démocrate alors qu’un espace central existe qui permet à Barack Obama d’avoir été élu à la Maison blanche et fait d’Hillary Clinton la favorite pour la présidentielle 2016, tous deux étant centristes.

    Et les excès des radicaux du Parti républicain, devraient, tôt ou tard, amener les plus modérés de cette formation à se rapprocher des modérés du Parti démocrate.

    En Espagne, on assiste à l’émergence d’une gauche radicale avec le parti Podemos mais aussi d’un Centre avec le parti Ciudadanos face aux conservateurs du Parti populaire et à la gauche traditionnelle du PSOE, tous deux en perte de vitesse.

    Et ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres.

    Mais ne nous y trompons pas, l’alternative gauche-droite qui a dominé la vie politique depuis le début de la V° République n’a jamais consisté en un bipartisme.

    Deux exemples.

    Ainsi, en 1978 et en 1986, la victoire de la «droite» face à la «gauche» est celle du RPR et de l’UDF face au PS et au PC.

    En 1981, la victoire de la «gauche» sur la «droite» est celle du PS et du PC sur le RPR et l’UDF.

    Ce que montre la montée actuelle du FN, c’est la possibilité d’un match à trois qui préfigure celui qui opposera les coalitions droite radicale-extrême-droite, gauche modérée-centre-droite modérée, gauche radicale-extrême-gauche.

    Bien entendu, des inconnues subsistent pour savoir comment le régime de la V° République peut s’adapter à cette recomposition du paysage politique.

    Prenons le cas où la coalition centrale occupe le siège de président de la république et possède le plus d’élus à l’Assemblée nationale sans avoir la majorité.

    Elle pourrait alors être en charge des affaires même avec un gouvernement minoritaire face à la coalition de droite et la coalition de gauche même si des alliances ponctuelles entre ces deux extrêmes pourraient avoir lieu sur certaines questions mais sans doute pas sur un contrat de gouvernement qui leur permettrait d’être une alternative.

    Reste que ce pourrait être les institutions qui seraient amenées à changer face à cette nouvelle donne politique avec l’établissement d’une proportionnelle intégrale ou d’une dose forte de celle-ci pour les législatives et une prime à la coalition arrivée en tête afin qu’elle puisse gouverner en disposant d’une majorité à l’Assemblée nationale comme cela se fait dans certains pays déjà.

    Quoi qu’il en soit, l’émergence de cette «tricoalition» en France et dans d’autres pays devrait avoir lieu mais, surtout, elle est hautement souhaitable.

    Elle permettrait enfin de clarifier le débat politique au moment où les pays démocratiques et républicains doivent faire face à des enjeux capitaux pour leur avenir.

    Et, sans doute, «débarrassées» de leurs alibis modérés et responsables, la droite et la gauche radicales ainsi que leurs alliés extrémistes montreraient finalement leurs irresponsabilités et leurs clientélismes qui conduisent, petit à petit, la France dans la pente si dangereuse d’un populisme qui n’a jamais donné rien de bon et qui se fracasse tôt ou tard contre le mur indestructible des réalités.

    Espérons que cette recomposition ne tardera pas trop.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Rude et risquée sera la route d’Hillary Clinton pour 2016

    Les Etats-Unis vivent-ils sous la «Hillary Clinton dependence»?

    En tout cas, pas un jour sans que les principaux médias écrits, audiovisuels et internet ne parlent d’elle.

    Pas un jour sans une «mauvaise» nouvelle concernant sa supposée candidature à la Maison blanche.

    Pas un jour sans un ragot sur tel ou tel de ses soutiens ou sur les bagarres entre ses «proches» qui semblent se compter par millions.

    Pas un jour sur ses faiblesses avérées, potentielles ou supposées, voire secrètes.

    Pas un jour sans que, à gauche et à droite, une boule puante ne soit lancée à son encontre dans l’espoir de faire le buzz et de détruire sa crédibilité.

    Pas un jour sans que la gauche du Parti démocrate ne lui cherche un(e) adversaire à lui mettre dans les pattes lors des primaires.

    Pas un jour sans que les radicaux de droite du Parti républicain ne leur emboîtent le pas, espérant secrètement que ce(tte) candidat(e) l’affaiblira, voire la battra comme Obama en 2008…

    Et ainsi de suite.

    Et tout cela, alors même que l’on ne sait pas si elle sera candidate pour la présidentielle de novembre 2016 qui ne se déroulera, faut-il le rappeler, que dans presqu’encore deux ans!

    Toujours est-il que si Hillary Clinton devient la première femme présidente des Etats-Unis, elle aura du emprunter une longue et rude route pour y parvenir alors même qu’elle est la favorite désignée, que rien ne semble pouvoir a priori perturber sa marche triomphale, pas même la multiplicité des candidatures républicaines dont celle de Jeb Bush, fils et frère d’anciens présidents, qui de franchement conservateur, se découvre des affinités centristes pour tenter un rassemblement hautement hypothétique pour l’instant qui le portera à Washington tout en essayant de court-circuiter les primaires républicaines.

    Car celle que tout le monde, y compris ses adversaires, loue pour ses qualités intellectuelles et de leadership, risque pourtant de se retrouver dans un «Hillary bashing» extrême, voire dans un «tout sauf Hillary».

    Cela est d’autant plus prévisible qu’elle est une centriste vraie, revendiquée et assumée, qu’elle est vue comme telle par ses opposants, ce qui n’avait pas été le cas avec Barack Obama en 2008, où la gauche du Parti démocrate, ayant fait une très mauvaise analyse du positionnement de celui-ci, le croyait à gauche alors qu’il était au centre (et qu’elle pratiquait déjà le «tout sauf Hillary»)!

    Hillary Clinton a toujours eu nombre d’obstacles devant elle et une franche haine de la part d’une partie des Américains, les plus à droite et les plus à gauche, qui n’ont pas hésité à la calomnier et à l’insulter.

    Alors que son mari et ancien président Bill Clinton est devenu une institution que peu osent critiquer aujourd’hui (mais ce n’était pas le cas lors de son passage à la Maison blanche), Hillary, elle, semble potentialiser toutes les frustrations de la gauche et de la droite Américaines sur sa personne.

    Actuellement, elle réfléchit, tout autant à sa candidature qu’à son projet et son programme électoral ainsi qu’à faire la bonne campagne et non pas celle de trop.

    Ainsi, au-delà de son exposition médiatique sans nulle pareille, l’ancienne première dame, ancienne sénatrice de New York et ancienne secrétaire d’Etat de Barack Obama a quelques faiblesses qui pourraient détruire son rêve d’être la première présidente américaine mais aussi la détruire elle-même.

    Déjà, en 2008, elle avait craqué devant les revers électoraux lors des primaires face à Obama mais surtout face aux attaques virulentes, mensongères et misogynes dont elle avait été la victime, souvent de la part de l’équipe rapprochée de son adversaire mais aussi de la plupart des médias qui étaient tombés littéralement amoureux d’Obama au-delà de toute déontologie professionnelle.

    De plus, comme toute personnalité politique aussi exposée et au aussi long parcours, elle traîne quelques casseroles et quelques zones d’ombre même si elle s’est expliquée sur un certains nombre d’entre elles comme son soutien à la guerre d’Irak lors de la présidence de George W Bush.

    Pour autant, la seule bonne question à se poser, in fine, est de savoir si elle sera le meilleur choix pour les Etats-Unis et le monde, considérant que celui ou celle qui va présider aux destinées de la première puissance, intéresse la planète entière.

    De par ses qualités, ses états de service et sa vision d’une Amérique où les «opportunités» doivent toucher aussi bien les riches que la classe moyenne et ceux qui tentent de s’en sortir et qui, à l’extérieur, ne fuit pas ses responsabilités de leader du monde libre avec une fermeté plus grande qu’Obama et une vision moins binaire et manichéenne que George W Bush entre les gentils et les méchants, et face à des adversaires républicains peu expérimentés et souvent à l’idéologie très inquiétante, Hillary Clinton est certainement le meilleur choix aujourd’hui.

    Mais l’élection ne se déroulera qu’en novembre 2016, dans vingt-et-un mois, plus qu’il n’en faut pour l’émergence d’un nouvel Obama…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le même combat de Barack Obama et Hillary Clinton

    Le discours sur l’état de l’union de Barack Obama a montré un président des Etats-Unis qui a décidé de ne pas abdiquer ses prérogatives et son pouvoir alors qu’il ne lui reste plus que deux ans à la Maison blanche et que son parti a perdu les dernières élections, se retrouvant minoritaire au Congrès, à la fois à la Chambre des représentants et au Sénat.

    Alors que beaucoup d’analystes pensaient que le président serait sonné par le résultat du scrutin et qu’il adopterait un profil bas, c’est tout le contraire qui s’est passé.

    Le voilà offensif, proposant un programme fourni et indiquant qu’il sera un vrai chef qui s’opposera par tous les moyens dont il dispose légalement et politiquement pour contrer les décisions des républicains qu’il n’approuverait pas, surtout qu’il fera tout ce qui est possible pour que ses propositions soient adoptées et/ou mises en œuvre.

    Mais, en tant que centriste, il a redit une nouvelle fois lors de ce discours traditionnel devant l’ensemble du Congrès qu’il était prêt à travailler avec tout le monde, qu’il voulait trouver des terrains d’entente avec les républicains et qu’il attendait de ces derniers qu’ils fassent des propositions qu’il puisse accepter.

    Bien entendu sans remettre en cause ses priorités qui demeurent plus que jamais de revivifier, de consolider et d’élargir la classe moyenne qui a été ces dernières années plus ou moins sacrifiée pendant que le pays devait se relever de la Grande récession de 2008 tout en n’oubliant pas les plus pauvres.

    Reste qu’aujourd’hui les riches sont de plus en plus riches, creusant les inégalités à un niveau jamais égalé pendant que la classe moyenne, même si elle a retrouvé du travail, a vu ses revenus le plus souvent stagner quand ce n’est pas encore pire, baissés, les républicains refusant systématiquement des mesures en sa faveur qui auraient permis fiscalement (baisse des impôts) et économiquement (hausse des salaires) de remédier en partie à cette situation.

    Le combat que veut mener Barack Obama jusqu’en 2016 et sa passation de pouvoir au prochain président ressemble beaucoup à celui que veut mettre en place Hillary Clinton si elle succède à l’actuel chef de l’Etat.

    L’ancienne première dame, sénatrice de New York et secrétaire d’Etat de Barack Obama a toujours été, en bonne centriste, la championne de la classe moyenne.

    Elle bénéficie d’une très large adhésion chez celle-ci, à la fois chez les blancs, les latinos ou les afro-américains.

    Et elle sait qu’il faut lui permettre de retrouver une dynamique et un espoir pour permettre aux Etats-Unis de retrouver un des fondements de leur identité.

    C’est la raison pour laquelle elle a applaudi aux déclarations et aux décisions prises par Barack Obama en faveur de ces Américains.

    Mais l’on peut également voir que les préoccupations et les volontés politiques d’Obama et de Clinton sont assez similaires dans nombre de secteurs ce qui n’était pas exactement le cas en 2008 lorsqu’ils s’affrontèrent au détriment de la dernière nommée pour être le candidat du Parti démocrate à la présidentielle.

    Ainsi, en matière de politique étrangère, les prises de position et les décisions de Barack Obama face au terrorisme, notamment face à Daesch, face à la Russie et à la Chine, par exemple, sont tout à fait celles d’Hillary Clinton.

    Les combats en faveur de l’avortement, du mariage gay et, surtout, de la lutte contre le racisme sont identiques.

    De même que ceux sur l’assurance santé pour tous et la régularisation de plusieurs millions d’immigrés.

    Bien entendu, les deux personnalités ont chacune leurs spécificités et Barack Obama n’est pas soluble dans Hillary Clinton, cette dernière étant tout sauf un clone du premier.

    Ainsi, Clinton est certainement plus directe et combative dans sa manière d’agir mais elle est aussi mieux à même de par son relationnel de trouver des ponts avec les républicains, ce qui a manqué à Barack Obama même s’il ne faut jamais oublier qu’il s’est retrouvé devant une opposition frontale et totale de la part des élus républicains dès son accession au pouvoir.

    De même, Hillary Clinton a une vision de la politique étrangère plus agressive qu’Obama, moins dans la recherche systématique d’un terrain d’entente, ce qui est reproché à l’actuel président comme étant de la faiblesse.

    Bien entendu, Hillary Clinton se démarquera de plus en plus d’Obama si elle décide de se présenter à la présidentielle et durant toute la campagne électorale.

    Elle le fera parce qu’il faut qu’elle montre qu’elle sera porteuse d’un nouveau projet mais aussi parce qu’elle est très différente d’Obama en tant que personne et dans son appréhension politique sur nombre de sujets.

    Pour autant, Barack Obama et Hillary Clinton sont très complémentaires et ont des objectifs globaux centristes qui se ressemblent beaucoup.

    Le premier a donc intérêt pour son héritage politique à soutenir la seconde tandis que celle-ci doit s’appuyer sur les réussites présentes et à venir du premier pour consolider ses chances de remporter l’élection de 2016.

    Si Hillary Clinton devient la première femme présidente des Etats-Unis, pour la première fois dans l’histoire du pays deux vrais centristes se succéderaient à la Maison blanche.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme dans le monde en 2015. Des espoirs et des interrogations

    - Barack Obama peut-il tenir son agenda centriste?

    La fin de l’année 2014 a été pour le moins paradoxale pour Barack Obama.

    Premier acte, les démocrates perdent les élections de «midterm» (mi-mandat, c’est-à-dire entre deux élections présidentielles) et se retrouvent non seulement minoritaires à la Chambre des représentants, ce qu’ils étaient déjà, mais aussi au Sénat où ils étaient majoritaires depuis 2006.

    Et il semble bien que les électeurs aient voulu sanctionner un président qu’ils sentent trop éloigné d’eux en votant pour les républicains mais, beaucoup plus, en n’allant pas voter, la participation à ces élections étant une des plus faibles jamais enregistrées aux Etats-Unis.

    Deuxième acte, Barack Obama réagit immédiatement et décide une de mener une offensive politique, lui qui n’a plus rien à perdre puisqu’il n’est plus concerné par aucune élection avant la fin de son mandat en 2016.

    Il prend ainsi une décision pour régulariser temporairement des millions d’immigrants clandestins devant l’inertie du Congrès en la matière principalement due aux républicains, il fait confirmer par le Sénat encore démocrate des dizaines de hauts fonctionnaires dont les républicains bloquaient la nomination et il entame un processus de normalisation des relations avec Cuba après cinquante ans de brouille et d’embargo, à la grande fureur des républicains de la droite radicale comme Marco Rubio, sans oublier un accord sur la lutte contre la pollution avec la Chine qui énerve une grande partie des républicains qui nient la réalité que la pollution soit due au réchauffement climatique.

    Et il parle d’agir tous azimuts, là où il aura le pouvoir de le faire et il a cette capacité grâce aux pouvoirs qu’il tient de la Constitution, tout en indiquant qu’il appliquera son veto à nombre de décisions que pourraient prendre le Congrès dominé par les républicains (dont l’abrogation de la loi sur l’assurance santé ou l’interdiction de l’avortement, par exemple), ceux-ci n’ayant pas assez de voix pour contrer ce veto présidentiel.

    Le volontarisme d’Obama semble payer puisque le voilà en hausse dans les sondages d’opinion (48% des Américains approuvent son action selon Gallup à la fin décembre 2014 alors qu’au début du mois ils étaient 41%) et qu’il prend les républicains par surprise et surtout les met en porte-à-faux vis-à-vis des Américains en disant en substance, «je suis obligé d’agir parce que vous n’agissez pas, mais vous pouvez toujours prendre des décisions sur les sujets dont je me suis occupé».

    Dans le même temps, la croissance économique des Etats-Unis demeure forte et le taux de chômage est le plus bas de 1999 et le boom économique sous la présidence de Bill Clinton à 5,6% de la population active (même si les salaires stagnent, un des grands reproches fait à Obama par les Américains).

    Dès lors, on peut se demander si Barack Obama ne va pas être capable de réaliser un certain nombre de politiques qui lui tiennent à cœur et tenir son agenda centriste alors que la plupart des commentateurs l’avaient enterré définitivement après la défaite de novembre dernier, estimant que les deux dernières années de sa présidence serait un calvaire pour lui.

    Cet agenda contient la pérennisation de sa loi sur l’assurance santé, une revalorisation des bas revenus et une fiscalité plus juste en faveur des classes moyennes ainsi qu’une grande loi sur l’immigration, toutes choses qui sont à sa portée.

    En revanche, il lui sera sans doute difficile de faire passer une loi sur le contrôle des ventes d’armes à feu.

    En matière de politique étrangère, la lutte contre Isis (ou Daesh), l’organisation de l’état islamique risque d’être de longue haleine et ne pas donner des résultats probants avant que son successeur ne soit élu même si un large consensus existe dans la classe politique pour lutter avec tous les moyens possibles contre le terrorisme.

    D’autre part, Barack Obama sera peut-être capable de gouverner avec l’aile la moins à droite du Parti républicain (on n’ose pas dire la plus modérée…) et de passer ainsi un certain nombre de législations bipartisanes.

    En effet, majoritaires dans les deux assemblées du Congrès, les républicains ne peuvent plus avoir comme excuse que le parlement, coupé en deux jusqu’à présent, était bloqué à cause des démocrates.

    Il va leur falloir prouver aux Américains, deux ans avant la prochaine présidentielle, qu’ils ne sont pas le parti du non («no party») comme ils ont été baptisés par les médias et qu’ils peuvent être plus préoccupés par l’avenir du pays que par torpiller toutes les actions du président afin d’être réélus dans leurs circonscriptions grâce aux voix des extrémistes qui veulent bloquer Washington à perpétuité.

    En outre, la bonne tenue de l’économie américaine – que les républicains tentent actuellement de récupérer sans convaincre beaucoup de monde qu’elle doit être portée à leur crédit – va certainement permettre de crédibiliser l’action de Barack Obama, malheureusement trop tard pour lui et les démocrates en terme de résultat électoral, les élections de «midterm» étant venues un peu trop tôt.

    Mais la bonne conjoncture économique, si elle continue en 2015 comme cela est prévu, pourrait bénéficier au prochain candidat démocrate à la présidentielle qui pourrait être Hillary Clinton.

     

    - Hillary Clinton, candidate centriste?

    En 2015 on devrait enfin savoir si Hillary Clinton sera ou non candidate à la primaire démocrate pour les élections présidentielles de 2016, même si elle pourrait attendre le début 2016 pour se déclarer afin de n’être pas la cible trop tôt de toute la gauche du Parti démocrate et de tout le Parti républicain.

    Si peu de personnes doutent de la réalité de cette candidature, rien n’est pourtant sûr à 100%.

    Favorite des sondages, Hillary Clinton voudrait bien marquer l’histoire en étant la première femme à devenir président des Etats-Unis.

    Néanmoins, elle sait que la campagne sera rude et que les coups bas seront nombreux tant à droite avec les républicains radicaux qu’à gauche avec les démocrates radicaux, deux camps opposés qui se rejoignent actuellement dans les critiques de celle qui est depuis toujours une centriste.

    Elle a vécu cela en 2007lorsqu’elle a perdu les primaires démocrates face à Barack Obama.

    Reste qu’elle voudrait appliquer son programme centriste d’une Amérique juste à l’intérieur et forte à l’extérieur.

    Actuellement peu de démocrates seront capables de lui disputer sa candidature et elle battrait tous les républicains qui lui seraient opposés assez facilement.

    Mais l’élection est dans 22 mois…

     

    - Les républicains vont-ils se recentrer?

    Pour avoir une chance de remporter les élections présidentielles de 2016, les républicains doivent absolument se recentrer tout en ne perdant pas leur aile radicale, voire d’extrême-droite.

    Ils avaient commencé à le faire avant les élections de mi-mandat en mettant en sourdine toutes leurs attaques virulentes contre Obama et en adoptant profil bas sur toutes les législations controversées qu’ils souhaitent néanmoins toujours adopter.

    Mais les élections étant passées, les chefs républicains vont devoir tenir leurs troupes pour que les extrémistes n’aient pas la possibilité de faire adopter des mesures trop clivantes et qu’ils ne monopolisent pas la parole dans les médias.

    Cela ne va pas être aussi simple que cela puisque, dans le même temps, les candidats à la primaire républicaine vont se déclarer les uns après les autres et vont, sans doute, accaparer cette parole, notamment les candidats les plus radicaux.

    Dès lors, en cette année 2015, on devrait voir un étrange ballet entre modération et radicalité dans les rangs républicains où, sans doute, il sera difficile d’y voir clair, les choses devenant moins obscures en 2016 au moment où les principaux candidats à la candidature émergeront avant que le candidat à la présidentielle ne soit choisi.

     

    - Les centristes britanniques ont-ils un avenir?

    Ils avaient été la bonne surprise des dernières législatives avec un score surprenant (23% des voix), seront-ils la mauvaise surprise des prochaines où ils plafonnent à 6% des voix?!

    «Ils», ce sont les «LibDems», les centristes britanniques.

    Le parti libéral-démocrate (Liberal Democrats ou LibDems) est un parti résolument centriste, formé en 1988, issu de la fusion entre le Parti libéral de centre-droit et le Parti social-démocrate (SPD) de centre-gauche qui regroupait d’anciens travaillistes. Actuellement, les LibDems ont formé une coalition gouvernementale avec le Parti conservateur de David Cameron où leur leader, Nick Clegg, est vice-premier ministre.

    Mais, au fil des ans, la popularité de ce dernier s’est effondrée entraînant celle de son parti.

    Elus sur un programme de centre-gauche avec de nombreuses promesses de Clegg en faveur de la classe moyenne, les députés LibDems ont en effet apporté leur soutien à un gouvernement très conservateur.

    Du coup, leurs électeurs les ont quittés en masse.

    Crédités de 5% à 6% des intentions de vote, seront-ils capables d’exister après le scrutin qui devrait se dérouler avant mai prochain?

    Pour certains analystes, ils pourront sans doute continuer être le parti charnière lors d’une prochaine coalition avec les conservateurs ou les travaillistes du fait de leur fort ancrage local qui leur garantit un certain nombre d’élus même en cas de mauvais score.

    Reste que l’existence d’un Centre britannique fort qui avait été évoqué lors la campagne des législatives de 2010 et qui n’avait que partiellement réalisée avec des résultats en-dessous des espérances du Parti libéral-démocrate, semble bien loin.

    Ce sera plutôt une lutte pour la survie que les centristes mèneront dans les prochains mois.

     

    - Renouveau du Centre en Allemagne?

    En Allemagne, les centristes ont pratiquement disparu ou, plutôt, ils se trouvent majoritairement désormais au centre-droit à l’intérieur de la CDU, le parti démocrate-chrétien dirigé par Angela Merkel (on en trouve aussi au Parti social-démocrate rénové et plus situé au centre-gauche qu’auparavant) dont la ligne politique est plus à droite qu’au centre, même si la chancelière allemande gouverne plutôt de manière modérée.

    Mais il ne faut pas oublier qu’en Allemagne, c’est une coalition droite-gauche qui est au pouvoir suite aux résultats serrés des dernières législatives, même si c’est la CDU (et la CSU, sa branche bavaroise nettement plus à droite) qui est arrivée en tête.

    Cette grande coalition a eu paradoxalement un effet négatif sur l’espace centriste qui s’est nettement réduit ces dernières années après l’effondrement du Parti libéral qui était l’élément centriste des coalitions avec la CDU ou les sociaux-démocrates du SPD.

    De plus, le Parti libéral a opéré une véritable révolution idéologique en se positionnant à la droite de la CDU…

    Cependant, on pourrait voir dans les années qui viennent un repositionnement plus au centre de la CDU (comme cela a été le cas avec le SPD qui est dorénavant concurrencé par un parti à sa gauche, Die Linke) avec l’apparition d’un parti de droite radicale dans le paysage politique allemand, l’AfD qui a obtenu 7% des suffrages aux élections européennes et qui séduit de plus en plus de conservateurs.

    Ce recentrage de la CDU avec, à sa droite, un parti résolument de droite conservatrice serait une nouveauté dans le paysage politique du pays depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale au moment où monte cette vague anti-islam avec les manifestations organisée par l’organisation Pegida («Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident») qui est en train de se faire un espace dans ce même paysage.

     

    - Les centristes dans le monde face à des élections

    Dans plusieurs pays auront lieu des élections législatives où les centristes peuvent tout aussi bien tirer leur épingle du jeu que d’être mis hors de ce jeu politique.

    C’est le cas, par exemple, en Grèce, le 25 janvier prochain où un nouveau parti centriste La rivière (To potami) espère pouvoir être l’élément-clé d’une prochaine coalition même si les sondages ne le créditent qu’autour de 4% à 5% des voix.

    Dirigé par l'ancien journaliste de télévision Stavros Theodorakis, il espère pouvoir être l’élément modérateur et consensuel face à la montée en puissance du parti de la gauche radicale, Syriza, favori des sondages.

    Voulant appliquer une politique «modérée», Theodorakis a déclaré: «Nous dirons à Syriza qu'il faut une politique pro-européenne. Le maintien dans l'euro ne peut être remis en cause. Nous dirons à Nouvelle Démocratie de ne pas se laisser tenter par le populisme et par une politique d'extrême droite».

    En Espagne, le parti centriste Union progrès et démocratie tentera lors des législatives qui doivent se tenir cette année à une date encore indéfinie, de monter en puissance eux qui n’ont actuellement que 5 députés du 350 au parlement.

    Dominé jusqu’ici par deux grands partis (le Parti socialiste à gauche et le Parti populaire à droite et actuellement au pouvoir), le paysage politique pourrait évoluer avec le prochain scrutin national et donner plus de visibilité à un Centre espagnol qui en manque pour l’instant.

    Au Danemark, le Venstre, Danmarks Liberale Parti, le Parti libéral centriste – premier parti danois au parlement – tentera lors des prochaines législatives qui se tiendront au plus tard en septembre prochain de reconquérir le pouvoir qu’il a du laisser à une coalition de gauche lors du dernier scrutin de 2011.

    En Israël, les prochaines législatives du mois de mars pourraient voir une recomposition du paysage politique.

    Pas moins de trois formations se revendiquant centristes seront présentes.

    Il y a Hatnuah dirigée par Tzipi Livni, ancien présidente du parti centriste Kadima formé par Ariel Sharon et qui eut sont heure de gloire avec le gouvernement d’Ehoud Olmert après la victoire aux législatives de 2006 (il fut également le vainqueur des législatives de 2009 mais c’est le Likoud de Benjamin Netanyahou qui prit la tête d’une coalition gouvernementale de droite).

    Hatnuah fait liste commune avec le parti Avoda (ancien Parti travailliste) de Yitshak Herzog et cette alliance, baptisée «Camp sioniste» est créditée de 24 sièges à la Knesset (parlement) dans les sondages, soit un de plus que le Likoud.

    Il y a le parti Yesh Atid de Yaïr Lapid qui était dans la coalition gouvernementale formée par Netanyahou et qui était en nette perte de vitesse jusqu’à une remontée dans les sondages fin 2014, début 2015 dans lesquels il est crédité dorénavant de 12 sièges.

    Enfin, il y a le parti Koulanou créé en 2014 par Moshé Kahlon, ancien proche de Netanyahou, un nouveau venu qui se déclare de centre-droit et qui est crédité dans les récents sondages de 7 sièges.

    On devrait donc voir dans la prochaine coalition qui sera formée au moins un parti centriste que ce soit avec la Gauche ou la Droite même si Yesh Atid et Koulanou réfléchissent à former eux-mêmes leur propre coalition centriste face au Camp sioniste et à Netanyahou.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • L’année du Centrisme dans le monde - Edition 2014. Situations contrastées

    - Mauvaise année pour Barack Obama?

    Le Parti démocrate a perdu largement les élections de midterm – celles qui se déroulent à la moitié du mandat du président des Etats-Unis – se retrouvant minoritaire au Congrès, à la fois à la Chambre des représentants – où c’était déjà le cas – mais avec un nombre d’élus le plus bas depuis 1928 et au Sénat où il a perdu la majorité acquise lors de la présidence de George W Bush.

    Cette défaite était prévue ainsi que son ampleur qui est limitée en nombre de sièges perdus même si elle est importante politiquement parlant par la perte de la majorité au Sénat.

    Le parti au pouvoir est, en effet, généralement battu lors de ces élections de mi-mandat qui sont un défouloir pour les électeurs qui, en outre, ne se déplacent guère en masse pour voter.

    Cette fois-ci c’est même pire puisque seuls 36% d’entre eux se sont rendus aux urnes ce qui est une des participations électorales les plus basses de tous les temps.

    De plus, les démocrates qui se présentaient pour être réélus au Sénat avaient été élus dans des Etats plutôt républicains et avait peu de chance d’obtenir un nouveau mandat.

    En outre, les électeurs âgés votent plus à ces élections que les jeunes ce qui favorise les conservateurs.

    Immédiatement après les résultats, les commentateurs ont annoncé que Barack Obama était le grand perdant de la consultation populaire et qu’il était désormais un président qui n’avait plus guère de pouvoir et qui allait passer ces deux dernières années à la Maison Blanche à se morfondre, sans plus aucune possibilité de peser sur les événements.

    Pour caractériser cette situation, les Américains utilisent l’expression «lame duck» (canard boiteux en traduction littérale).

    Il faut dire que jusqu’à ces élections qui se sont déroulées au début du mois de novembre, le président américain avait vécu une année pour le moins difficile.

    Non pas forcément sur les résultats de son action puisque la croissance de l’économie américaine est solide avec la création d’un nombre importants d’emplois et une baisse importante du chômage au plus bas depuis 2009 mais sur l’image que les médias et le grand public ont de Barack Obama.

    Ainsi, il apparaît comme un homme trop cérébral pour une fonction où l’action prime souvent sur la réflexion, loin du peuple et ayant eu de grandes hésitations notamment en politique étrangère où il a longuement pesé le pour et le contre, ce qui a pu apparaître comme de la faiblesse.

    De même, les résultats insolents à Wall Street du secteur de la finance qui est toujours vu par les Américains comme le principal responsable de la Grande récession de 2007-2008, ont été attribué à la politique trop conciliante d’Obama pour les banques et autres institutions financières alors même que le salaire moyen ne progressait guère faisant un contraste saisissant avec l’enrichissement des plus riches ces dernières années.

    Quant à sa réforme de l’assurance maladie elle a connu des couacs même si elle est un succès in fine mais toujours contestée par le Parti républicain et menacée par un certain nombre de recours devant les tribunaux.

    On a donc reproché à Barack Obama son manque de décision sur la crise syrienne ainsi que sur la réponse à donner à la montée en puissance de l’Etat islamique.

    De même, la crise ukrainienne et l’agressivité de Vladimir Poutine a joué en défaveur du président.

    Cependant, la fin de l’année a connu un revirement totalement inattendu puisque Barack Obama, débarrassé définitivement du problème électoral où il devait concilier les demandes de l’aile gauche et de l’aile droite du Parti démocrate afin de permettre la réélection de nombreux représentants et sénateurs, a décidé d’agir.

    Sur le plan intérieur, il a décidé, une fois les élections passées et ayant les mains libres à nouveau d’autant qu’il ne sera pas candidat en 2016, de prendre une décision forte en matière d’immigration en régularisant plusieurs millions de personnes en situation irrégulière pour une durée limitée.

    En outre, il est monté au créneau pour dénoncer les problèmes raciaux du pays après les affaires de Ferguson (Missouri) et Staten Island (New York) où deux noirs ont été tués par la police ce qui a engendré de nombreuses manifestations à travers le pays.

    Sans oublier qu’en cette fin d’année les Américains commencent à voir les effets de la reprise économique et qu’ils le disent maintenant dans les sondages alors que jusqu’à présent ils estimaient que la croissance n’était un bienfait que pour les riches et le secteur financier.

    Sur le plan extérieur, sa stratégie face à Poutine a donné de bons résultats, la Russie étant en récession et en grande difficulté financière après l’embargo mis en place par les Américains et les Européens suite à l’invasion de la Crimée et l’aide apportée aux rebelles pro-russes dans les régions frontalières avec l’Ukraine.

    En Irak, l’armée décomposée par la corruption endémique qui frappe le pays a pu résister aux terroristes de l’organisation de l’état islamique grâce aux frappes aériennes des Etats-Unis et l’envoi de conseillers militaires.

    La normalisation des relations avec Cuba annoncée en décembre est un autre exemple de l’hyperactivité du président qui pourrait ainsi avoir encore deux ans de véritable gouvernance, faisant taire ceux qui l’avaient enterré un peu tôt.

    Ce qui est toujours intéressant avec Barack Obama, c’est qu’il n’a que peu dévié durant tout ce temps où il était en difficulté, de sa politique centriste annoncée dès sa campagne électorale de 2007 et même avant dans ses ouvrages.

    Devant l’obstruction des radicaux de droite du Parti républicain et les attaques des radicaux de gauche et des «liberals» du Parti démocrate, il a maintenu sa ligne tant en matière économique que sociétale et avec une vision de la politique étrangère où l’accord et le compromis valent mieux que la guerre qui, elle, vient en dernier ressort mais ne doit jamais être une option à être éliminée comme le prouve son engagement contre les islamistes en Irak et en Syrie.

    Dès la défaite des élections de midterm il a redit une nouvelle fois qu’il était prêt à gouverner de manière bipartisane et à trouver des consensus et des terrains d’entente avec les républicains qui ont refusé cette main tendue depuis 2009, dès la prise de fonction d’Obama.

    Le regain de dynamisme que connaît le président devra bien entendu être confirmé en 2015. Reste qu’elle est une des grandes surprises de cette fin 2014.

     

    - Les centristes américains en repli

    Que ce soit dans les rangs démocrates que dans les rangs républicains, les centristes sont en repli alors même que les Américains aimeraient bien être gouvernés au centre, tout au moins dans une vision bipartisane, c’est-à-dire où des compromis et des consensus peuvent être trouvés dans les domaines cruciaux pour le pays (finances publiques, défense, fiscalité, entre autres) entre le Parti démocrate et le Parti républicain.

    Mais le découpage électoral qui permet aux deux grands partis (surtout aux républicains) d’avoir des fiefs taillés sur-mesure pour des décennies et la pression des extrêmes dans chacune des deux formations (surtout l’extrême-droite chez les républicains avec le Tea Party mais on voit aussi la gauche démocrate être de plus en plus active) rendent très difficile voire impossible la mise en place de cette politique bipartisane.

    D’autant qu’il n’existe quasiment plus de centristes républicains élus même si les extrémistes du Tea Party sont en repli grâce à une contre-attaque de l’establishment républicain, moins radical mais néanmoins excessivement conservateur et peu enclin aux compromis avec Barack Obama.

    Le pays a déjà connu ces phases de polarisation extrême au cours de son histoire. Reste à savoir si celle-ci va durer encore longtemps ou si un retour du balancier est à prévoir dans les années qui viennent.

    Un récent événement peut contribuer à recadrer le paysage politique vers le centre, c’est la possible candidature de Jeb Bush, fils de George H Bush et frère de George W Bush, deux anciens présidents.

    La présence de l’ex-gouverneur de Floride en 2016 est moins significative de par sa filiation que par le fait qu’il soit proche des républicains modérés et donc du centre-droit et qu’il envisage de concourir en dehors des primaires du Parti républicain mais avec pourtant une chance de gagner, ce qui démontre la situation paradoxale du Centre aux Etats-Unis à l’heure actuelle où un candidat républicain à la présidence pourrait être élu en se positionnant au centre et en court-circuitant le processus de désignation mis en place par son parti, surtout en représentant un courant très minoritaire de celui-ci.

     

    - Des multiples situations des centristes européens

    Où sont passés les centristes en Europe? C’est la question que l’on peut se poser en voyant certains minoritaires dans des coalitions ou dans l’opposition quand ils n’ont toujours pas de réelle existence politique comme en Espagne, par exemple.

    Les élections européennes dans les 27 pays de l’Union européenne n’ont pas été une bonne cuvée pour les centristes, non plus et le groupe centriste au Parlement européen (Alde) a même perdu une place, n’étant plus que le quatrième de l’hémicycle, dépassé par les démocrates-chrétiens conservateurs, les socialistes et les libéraux conservateurs.

    Quant aux élections qui se sont déroulées à travers l’Europe en cette année 2014, elles ont donné des résultats divers.

    En Belgique, les élections législatives de mai 2014 ont porté au pouvoir une coalition dominée par la droite mais où l’on trouve deux partis de centre-droit, le parti flamand Open VLD dirigée par Gwendolyn Rutten (avec comme membre Guy Verhofstadt, le président du groupe Alde au Parlement européen) et le parti wallon Mouvement réformateur de Charles Michel, lui-même nouveau premier ministre du pays.

    A noter que le parti centriste wallon, le CDh, allié avec les socialistes dans le gouvernement précédent, n’a obtenu que 5% des voix, et est désormais dans l’opposition.

    En Roumanie, c’est un nouveau président libéral de centre-droit qui a été élu, Klaus Werner Iohannis. Pour autant, le Parlement demeure dominé par les sociaux-démocrates avec un régime de cohabitation entre les deux pouvoirs, exécutif et législatif.

    En Bulgarie, les élections législatives ont vu la victoire d’une coalition centriste emmenée par le parti de centre-droit du maire de Sofia, Boïko Borissov, le GERB (Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie).

    On trouvait également dans cette coalition le Bloc réformateur et l’Alternative pour la renaissance bulgare.

    Ensemble, les trois partis disposent de 118 députés sur 240, soit 49,2% des sièges de l’Assemblée nationale avec le soutien sans participation du Front patriotique et de Bulgarie sans censure.

    En Suède la Parti du Centre fait partie de la nouvelle coalition au pouvoir issue des nouvelles élections législatives dirigée par les sociaux-démocrates.

    En Slovénie, les élections anticipées de juillet 2014 ont consacré la victoire de Miro Cerar, nouveau venu sur la scène politique et dont le parti, le SMC, est classé au centre-gauche.

    Sans majorité absolu, ce dernier forme une coalition avec le parti des retraités et le parti social-démocrate.

     

    - Le Centrisme dans le reste du monde

    > En 2014, le Centrisme séduit toujours en Afrique et dans le monde arabe.

    Encore faut-il s’entendre sur le terme «centrisme» dans les deux sphères géographiques dont nous parlons.

    Il y a en fait trois positionnements au centre.

    Celui du Centrisme traditionnel, celui du milieu et celui d’un milieu entre les laïcs et les religieux.

    Le premier est encore rare mais se trouve en Tunisie où il demeure largement minoritaire, les nouvelles élections ayant consacré un pôle laïc face au parti islamique.

    Le deuxième est plus commun et plusieurs partis à travers le continent africain et le Moyen Orient s’en réclament.

    Quant au troisième, il séduit des groupes conservateurs qui veulent faire le lien entre l’Islam et la démocratie comme c’est le cas au Liban.

    > La descente aux enfers continue pour les centristes japonais

    Avec les élections anticipées réalisées par le premier ministre de droite Shinzo Abe, les centristes du parti démocrate qui furent au pouvoir il y a quelques années continuent à perdre du terrain.

    Le Parti démocrate libéral du premier ministre réélu à son poste le 24 décembre, a obtenu 291 sièges alors que le Parti démocrate (centriste) seulement 73 mais demeure la principale force d’opposition ce qui en dit long sur la victoire de Shinzo Abe alors même que le Japon est en récession mais est angoissé par la montée en puissance de la Chine, surtout du point de vue militaire et où le nationalisme dur prôné par Xi Jinping, le président chinois, est avant tout tourné contre les Japonais accusé de n’avoir jamais expié et vraiment regretté les crimes commis contre la Chine au XX° siècle.

     

    - Centriste de l’année: Hillary Clinton

    La centriste est incontournable de la politique américaine.

    Alors même qu’elle n’occupe plus aucune fonction publique depuis janvier 2013 et qu’elle n’a toujours pas annoncé si elle serait candidate à la présidence en 2016, Hillary Clinton a été une des personnalités politiques mondiales dont on a le plus parlé en 2014.

    Pas un jour sans que les médias américains et d’ailleurs parlent d’elle, de ce qu’elle est, de ce qu’elle pourrait faire à la Maison blanche, de ses chances d’être la première présidente des Etats-Unis, de ses qualités, de ses défauts, etc.

    Plus qu’Obama, elle a vampirisé la politique US cette année.

    Cet exploit est du à ce qu’elle représente, la femme politique la plus puissante des Etats-Unis depuis des années et peut-être la future première présidente du pays si elle se présente à l’élection de 2016.

    Cependant, si beaucoup lui prédisent un destin présidentiel, nombre de ses ennemis – puisqu’elle suscite des sentiments de rejet très puissants chez ceux qui ne l’aime pas – ont déjà entamé des campagnes pour détruire sa vraisemblable candidature.

    Si elle demeure la favorite incontestée pour succéder à Barack Obama, rien n’est fait, loin de là, et son parcours sera tout sauf une promenade de santé.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La liberté politique, une intransigeance centriste

    Ces derniers temps, on a beaucoup entendu des centristes s’émouvoir des dénonciations portées au pouvoir autocratique et liberticide de Xi Jinping en Chine et de Vladimir Poutine en Russie.

    Jean-Pierre Raffarin, l’ami des Chinois dont certains de ses amis le présentent en plaisantant à demi comme le vrai ambassadeur de Pékin en France, ou Maurice Leroy et Yves Pozzo di Borgo qui ont pris la défense de ce soi-disant pauvre et incompris Vladimir Poutine stigmatisé injustement par l’Occident selon eux pour avoir envahi un pays étranger, l’Ukraine, et avoir annexé unilatéralement une partie de son territoire, la Crimée, ont donc choisi le camp des ennemis de la liberté politique au nom d’une conception pour le moins bizarre d’une défense d’une soi-disant Europe indépendante face aux (méchants) Etats-Unis et à leurs suppôts européens.

    Or, à quoi rêvent Xi Jinping et Vladimir Poutine ainsi que quelques uns de leurs affidés?

    De remplacer le modèle de la démocratie républicaine libérale portée par l’Occident pour imposer leur modèle d’une autocratie où les libertés politiques seraient quasiment supprimées pour la défense des valeurs nationalistes et d’une prétendue civilisation mondiale dont ils seraient les défenseurs alors que l’Occident serait porteur du délitement de celle-ci.

    Un discours qui plaît beaucoup aux extrémistes de gauche et de droite dans notre pays et un peu partout dans le monde.

    La surprise c’est de trouver des membres de partis démocratiques dans le lot et notamment des centristes.

    Ces derniers ont-ils oublié les valeurs du Centre et du Centrisme? Ont-ils oublié que tant qu’une personne sera emprisonnée dans le monde pour sa lutte pour la liberté, nous ne serons jamais vraiment libres? Ont-ils oublié que des gens répondant à ce critère remplissent les geôles chinoises et russes? Ont-ils oublié les compromissions et les lâchetés du passé avec les régimes liberticides?

    Mais, répondront-ils, nous ne sommes pas, dans le monde occidental, exempts de tout reproche dans ce domaine-là.

    C’est vrai et la lutte pour la liberté que les centristes mènent depuis toujours passe par tous ceux qui se voient privés injustement de liberté même si cela se passe dans les démocraties.

    Quant à tresser des couronnes à des dictateurs ou autocrates qui seraient les derniers remparts contre le terrorisme international et la subversion, notamment culturelle, on ne peut être que confondu devant ces fameux «idiots utiles» instrumentés de tout temps par les pires personnages de l’Histoire, de Staline à Mao en passant par Hitler et quelques autres.

    Que l’on soit bien clair, nous sommes évidemment tous solidaires des grands peuples chinois et russes ainsi que de tous les peuples qui vivent sous des régimes où ils n’ont pas le droit de s’exprimer librement.

    Mais la solidarité pour ceux qui les oppriment ou qui deviennent des menaces pour la paix mondiale que ce soit en Asie (Xi Jinping) ou en Europe (Vladimir Poutine), les centristes doivent la laisser à tous les ennemis de la liberté en France et ailleurs.

    A-t-on oublié que nous nous glorifions et parfois gargarisions d’être la «patrie des droits de l’homme»?

    Il ne suffit pas de le dire, encore faut-il le prouver.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Etats-Unis: le Centre affaiblit après les élections de midterm

    Quasiment six ans jour pour jour après que Barack Obama ait été élu le 44° président des Etats-Unis sur un programme essentiellement centriste, le Congrès des Etats-Unis vient de basculer totalement à droite après les élections de mi-mandat et sur un thème quasi-monomaniaque, faire mordre la poussière au locataire de la Maison Blanche.

    Ainsi, la majorité de droite a été confirmée à la Chambre des représentants et le Sénat a basculé du même côté.

    Les républicains sont donc majoritaires dans les deux assemblées et se retrouveront à gouverner avec ce président centriste dont ils avaient fait la principale, sinon l’unique, cible durant toute la campagne électorale, déversant avec leurs alliés, des milliards de dollars pour y parvenir, notamment dans des publicités politiques au goût de plus en plus douteux, faisant de ces élections les plus chères jamais vues à mi-mandat.

    En outre, les républicains ont conforté leur positions dans plusieurs Etats, notamment dans ceux où leur politique a pourtant viré au désastre (Wisconsin ou Kansas) et ont gagné des Etats jusque là démocrates (Massachussetts, Illinois) où ils installent les leurs au poste de gouverneur.

    Pour certains médias américains, il s’agit d’une vague rouge (couleur des républicains, celle des démocrates étant la bleue), voire d’un raz-de-marée, ce qui semble, malgré tout, un peu excessif même si les démocrates doivent être choqués d’avoir été si lourdement sanctionnés alors que le pays va nettement mieux qu’en 2008 lorsque le président républicain, George W Bush quitta le pouvoir.

    Personne ne sait encore comment les républicains vont profiter de leur victoire alors que la prochaine présidentielle se déroule dans deux ans et qu’il leur faut absolument démontrer qu’ils sont capables de gouverner et de prendre des décisions importantes, eux qui n’ont depuis six ans eu qu’une seule tactique contre Obama, l’obstruction et la volonté de détruire tout ce que ce dernier avait construit.

    D’autant que le pays n’aime toujours pas les républicains (ils sont moins populaires que les démocrates et le président qu’ils viennent de battre!) et leurs positions extrémistes dans bien des domaines inquiètent les Américains qui souhaiteraient plus de modération et de consensus à Washington.

    Et, justement, à propos de cette modération et de ce consensus, ce qui est plus préoccupant pour le Centre, au-delà de cette défaite, c’est qu’il continue à disparaître petit à petit du Congrès alors qu’il représente une importante force électorale potentielle comme le montre tous les sondages mais aussi l’élection et la réélection dans un fauteuil, voici deux ans à peine, de Barack Obama.

    N’oublions pas que ce dernier se définit comme centriste ainsi que la favorite pour la présidentielle de 2016, Hillary Clinton, tous deux au Parti démocrate alors que l’on ne trouve que des centristes résiduels au Parti républicain.

    Comment donc se fait-il que la droite, parfois radicale voire extrême, parvienne à de si bons résultats d’autant que dans les rangs des républicains il y a quasiment plus de centristes alors qu’ils étaient une force majeure il y a encore vingt ans?

    Passons rapidement sur la sempiternelle explication que le pays a viré à droite – ce qui n’explique évidemment pas les victoires d’Obama et peut-être celle de Clinton --, car il ne faut pas oublier que lors des élections de 2012 qui vit la victoire d’Obama, les démocrates devancèrent les républicains de plus d’un million de voix pour l’élection à la Chambre des représentants et se retrouvèrent malgré tout largement minoritaires!

    Tout cela du fait du découpage incroyable des circonscriptions où chaque parti – mais surtout le Parti républicain – a bâti des fiefs inexpugnables rendant souvent illusoire la démocratie puisqu’avec une minorité dans les urnes on peut désormais contrôler le Congrès avec une large majorité.

    De plus, Barack Obama souffre de ce syndrome qui expose dorénavant le chef d’un pays au désamour d’une population souvent sur des sentiments diffus et non sur une réalité concrète.

    Ainsi, on chercherait en vain les cataclysmes promis par les républicains si Barack Obama – rendu responsable de l’épidémie Ebola et de la création de l’Etat islamique! – n’était pas battu à ces élections (les républicains ont plus cité le nom du président dans leurs publicités, dans leurs interventions dans les médias, dans leurs discours et dans les débats face à leurs opposants que les démocrates…) mais le rejet du pouvoir central a joué à fond des deux côtés de l’échiquier politique.

    Car si les républicains l’ont si facilement emporté, c’est également parce que nombre d’électeurs démocrates ne sont pas déplacés dans les bureaux de vote, reprochant à Obama son centrisme.

    Mais si les électeurs ont voté pour un parti qu’ils détestent encore plus que le président, c’est qu’ils ont été déçus par ce dernier.

    Quand on dit cela, il faut se remémorer ce qu’on disait de Barack Obama en 2008.

    Il était présenté par les médias américains et mondiaux comme une superstar et un superman qui allait régler tous les problèmes des Etats-Unis et du monde.

    Son intelligence, son charisme, ses qualités relationnelles étaient loués partout.

    Dès cette première élection, il était évident qu’il ne pouvait que décevoir, même s’il avait réussi tout ce qu’il avait entrepris, tellement on lui demandait plus.

    Et, bien sûr, il n’a pas toujours été à la hauteur, non de cette attente, mais de ce qu’il avait lui-même déclaré.

    Surtout, il est apparu comme un homme loin du peuple (pas forcément de ses préoccupations) et qui avait du mal à lui parler, ce qui l’a enfermé dans une sorte de tour d’ivoire où les républicains l’ont ensuite retenu prisonnier.

    De même, sur plusieurs dossiers importants, sa réflexion, pourtant légitime, est apparue comme une faiblesse dans un monde où le paraître fait souvent la personne.

    On se rappelle ainsi de sa volte-face face à Bachar El Assad en Syrie mais aussi son incapacité à se décider à mettre en place une réforme de l’immigration.

    A chaque fois, les arguments sont tout à fait recevables mais ils apparaissent comme des renoncements couplés avec une certaine faiblesse.

    Plus généralement, Il y a également ce problème auxquels sont confrontés tous les centristes qui parviennent au pouvoir dans tous les pays du monde: gouverner au centre tout en devant constamment essuyer les critiques et les attaques de la Gauche et de la Droite et ce tout en continuant à chercher des terrains d’entente avec la Droite et la Gauche, puisque cela fait partie de leur Adn.

    Car Droite et Gauche ne sont pas prêtes aux compromis et profitent d’une main tendue pour décrire le pouvoir centriste comme mou et indécis ainsi que pour affirmer que sa politique vient de l’autre camp afin de mobiliser son électorat-clientèle.

    Les républicains avaient décidé en 2008, dès le lendemain de l’élection historique de Barack Obama à la présidence de lui faire vivre un enfer, à la fois parce qu’il voulait réformer un pays qui en avait tant besoin et parce qu’il voulait gouverner de manière bipartisane, voire post-partisane, ce qui représentait un danger électoral majeur pour un parti républicain déjà bien ancré dans une droite radicale.

    In fine, ils ont réussi après six ans d’attaques incessantes, de blocages au Congrès, d’insultes sur le président (qui, rappelons-le, a été présenté comme un nouvel Hitler ou un nouveau Staline par les extrémistes du Tea Party…).

    Doit-on en être satisfait pour la démocratie américaine et pour la démocratie tout court?...

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le long et dur chemin d’Hillary Clinton vers la présidence

    Elle n’est pas encore candidate à l’élection présidentielle américaine de 2016 que déjà Hillary Clinton est mise constamment sur la sellette et attaquée de toutes parts sans relâche.

    Ce sera à quel média sera le plus agressif, à quel politicien aura la formule la plus dure, à quel humoriste trouvera la blague la plus cinglante.

    Sans parler de toutes les tentatives de créer des «affaires» sur son nom et son action depuis ses années d’université...

    Alors qu’il reste à Barack Obama encore deux ans de présidence et que les électeurs américains s’apprêtent à renouveler une partie des sénateurs et la totalité des représentants en novembre lors d’élections de «mi-mandat», elle est au centre de la vie politique de son pays.

    C’est dire son aura et la fascination – en bien ou en mal – qu’elle suscite chez ses compatriotes mais aussi partout dans le monde.

    Si elle se présente à la prochaine présidentielle – ce qui est quasiment sûr mais n’est pas encore totalement acté – et qu’elle l’emporte elle deviendra une des personnalités politiques majeures de l’histoire contemporaine américaine et mondiale ainsi que la première femme à occuper la Maison blanche en tan que président(e), faisant ainsi voler en éclat ce fameux «plafond de verre» dont elle a parlé si souvent pour définir les obstacles à une vraie égalité entre femmes et hommes.

    Pour autant, ce qui caractérise Hillary Clinton – et c’était déjà le cas face à Barack Obama lors de la primaire démocrate qu’elle a perdue en 2008 – et ce qui nous intéresse principalement ici, est qu’elle a toujours privilégié le vrai combat politique, celui qui confronte les idées et les valeurs, face à la «peopolisation de la vie politique même si elle en a été la victime ainsi qu’une actrice obligée et parfois active.

    C’est d’ailleurs ce manque d’envie de se mettre en scène (et de capacité), à l’opposé de son mari, Bill Clinton, qui lui a souvent été reprochée par les médias pour qui elle est une énigme voire une adversaire et qui ont si souvent fondu pour les sourires ravageurs des politiques de John Kennedy à Barack Obama en passant par Ronald Reagan ou Bill Clinton mais sont demeurés de marbre au look d’Hillary Clinton, voire franchement hostiles.

    Et ce combat politique qui est le sien depuis des décennies est ancré au centre de l’échiquier politique comme elle l’a souvent rappelé.

    En beaucoup de points, elle ne se distingue d’ailleurs pas d’un Barack Obama (ou celui-ci ne se distingue pas d’elle…) mais son tempérament et sa vision du monde font d’elle une centriste de combat là où l’actuel hôte de la Maison blanche est plutôt un cérébral.

    Actuellement et même si elle a connu une baisse ces derniers temps, elle demeure la favorite des sondages pour l’élection présidentielle de 2016.

    Reste qu’elle va devoir affronter, si elle se présente, une campagne particulièrement dure, en particulier venue de la droite du Parti républicain, mais aussi une franche hostilité de la part de la gauche de Parti démocrate qui se démène pour lui trouver une adversaire de poids lors des primaires en la personne de la sénatrice du Massachussetts, Elizabeth Warren, même si celle-ci semble réticente à se présenter contre Hillary Clinton.

    Mais si elle est élue, on peut parier que l’on aura affaire à une présidence offensive et dynamique en particulier dans les domaines social et de politique étrangère, le tout dans une vraie vision centriste.

    Alors, on se rendra enfin compte qu’elle a été la vraie inspiratrice des politiques de Bill Clinton et de Barack Obama.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le centriste Obama a bien réformé l’Amérique

    L’«Obama bashing» est devenu un sport national aux Etats-Unis.

    Il permet à tous les frustrés de son action de déverser leur fiel sur celui-ci alors qu’il ne lui reste plus que deux ans à passer à la Maison Blanche et qu’il est déjà considéré, aux yeux des médias, comme un «lame duck», un président qui est en bout de course et sans plus aucune chance de faire passer ses projets de loi, ni même de peser sur le débat politique.

    L’extrême-droite du Tea Party et la droite radicale du Parti républicain ont toujours été dans la critique systématique du premier président noir du pays.

    Tout comme l’extrême-gauche et la gauche radicale du Parti démocrate qui a attaqué dès le départ son discours consensuel.

    En revanche, les démocrates modérés ont été pendant longtemps dithyrambiques, tout comme l’ont été les médias pendant les trois premières années de sa présidence et lors de la réélection.

    Or, désormais, les premiers sont très critiques et les autres, tel un troupeau de mouton, rivalisent à celui qui pourra être le plus dur sur ce président qu’ils ont tellement encensés que c’en était indécent, tout comme le sont les critiques systématiques d’aujourd’hui.

    Quant aux Américains, leur jugement est plus nuancé si l’on décortique l’ensemble des sondages mais il est clair qu’ils sont aussi dans une défiance que l’on peut qualifier de globalement injuste.

    Car – et les politologues sérieux s’accordent sur cette réalité – Barack Obama, qu’on le veuille ou non, restera dans les livres d’histoire comme un président qui a entrepris de grandes réformes, au même titre qu’un Lyndon Johnson dans les années soixante, et non celui dépeint actuellement par ce dénigrement outrancier comme un homme incapable de prendre une décision ou de faire passer une mesure, qui plus est, velléitaire et pusillanime en matière de politique étrangère.

    Cette vision est d’ailleurs tellement incohérente que les adversaires du président américaine doivent constamment jongler entrer les reproches d’avoir trop agi et ceux de n’avoir rien fait!

    Car, de la loi sur l’assurance-santé au recouvrement de l’indépendance énergétique du pays en passant par les mesures contre le réchauffement climatique, les mesures  économiques qui ont permis au pays de ne pas sombrer dans une dépression encore plus grave que celle des années 1930 avec, à la clé, une réforme du système financier, le sauvetage de nombre d’entreprises en grande difficulté et un nombre important de créations d’emplois, par les mesures pour réformer le système scolaire ou encore par la fin de la guerre en Irak et bientôt de celle d’Afghanistan, sans oublier l’élimination de Ben Laden, le bilan actuel de Barack Obama est impressionnant.

    Et l’on ne parle pas de sa volonté de continuer les réformes nécessaires comme celles de l’immigration, de la fiscalité ou du port d’arme qui ne peuvent aboutir face au blocage total du Congrès par les républicains.

    Bien évidemment, toutes ces réformes et ces mesures n’ont pas été parfaites parce que, par exemple, une réforme n’est pas réductible à un instant T mais doit être appréciée dans le temps avec ses ajustements et parce que, plus profondément, aucune ne réforme ne l’est jamais totalement.

    Mais l’Affordable care act, la loi sur l’assurance-santé, est une réussite globale que plus personne ne peut plus remettre en cause sauf en diatribes politiciennes qui n’auront in fine que peu de conséquences sur son existence quelle que soit la majorité au Congrès en novembre prochain après les «midterm elections», les élections de mi-mandat qui pourraient voir les républicains majoritaires à la Chambre des représentants ainsi qu’au Sénat.

    Cela dit, il est évident que le positionnement centriste d’Obama est, en partie, responsable de ses déboires politiques actuels.

    En voulant travailler avec tout le monde, en ayant proposé des mesures «bipartisanes», en ayant rejeté toutes les mesures extrémistes d’un bord ou de l’autre, en ayant développé un discours de rassemblement, il s’est aliéné tout ce que les Etats-Unis comptent de clientélismes, tant au Parti républicain qu’au Parti démocrate.

    Dans l’histoire politique des démocraties, il est loin d’être le seul à avoir connu des attaques virulentes des deux bords de l’échiquier politique en voulant gouverner avec le principe centriste du juste équilibre ou, en tout cas, avec la préoccupation de servir l’ensemble de la population et non pas une clientèle.

    Ce fut le cas, entre autres du président américain Theodore Roosevelt ou du président du conseil français Aristide Briand.

    On peut aussi observer la même hostilité à des politiques qui ont voulu gouverner au centre comme Valéry Giscard d’Estaing, Tony Blair ou Mario Monti.

    Certains ont réussi à passer entre les gouttes de la haine, tel Bill Clinton qui a du quand même affronter une procédure de destitution menée par les républicains ultras.

    Quoi qu’il en soit, Barack Obama demeurera comme un président qui a voulu réformer les Etats-Unis en en (re)faisant une république démocratique où les «opportunities» (opportunités de réussir) seraient la base d’une véritable méritocratie, tout en mettant en place un système qui garantirait une égalité des chances avec un école plus efficace, un système de santé plus rationnel et un système fiscal plus juste.

    Il faut espérer que dans les plus de deux ans qui lui restent à diriger la première puissance du monde, il soit capable de trouver les majorités afin de peaufiner le travail déjà accompli.

    Non pas pour lui, non pas pour le Centre mais pour les Etats-Unis et la planète toute entière.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • La situation paradoxale du Centre aux Etats-Unis

    Alors que se profilent, en novembre prochain, les élections de «mi-mandat» qui renouvelleront entièrement la Chambre des représentants et un tiers des sénateurs mais que, également, nous ne sommes plus qu’à deux ans de la prochaine élection présidentielle, c’est-à-dire, en terme de temps politique qui s’est accéléré dans tous les démocraties (et encore plus aux Etats-Unis), demain, quelle est la situation du Centre et des centrismes américains?

    Elle est pour le moins paradoxale.

    Le président actuel, Barack Obama, est un centriste assumé et la favorite (non encore déclarée) pour la présidentielle de 2016 est Hillary Clinton, tout autant une centriste assumée, elle qui fait actuellement l’actualité avec la sortie de ses mémoires («Hard Choices») sur son passage au département d’Etat lors du premier mandat d’Obama.

    Tous deux sont, par ailleurs, des membres du Parti démocrate.

    Mais, dans le même temps la Chambre des représentants est dominée depuis 2010 par la droite du Parti républicain (même si les démocrates ont obtenu plus de voix aux dernières élections mais que le «charcutage» des circonscriptions avantage les républicains) et cette dernière, selon toute vraisemblance, devrait encore y être aux commandes après les prochaines élections.

    Quant au Sénat, il risque de passer sous domination de cette même droite républicaine.

    Dans cet étonnant paradoxe, les idées centristes ont été durement attaquées ces deux dernières années.

    Par la gauche (les «liberals» du Parti démocrate) qui ne voient là que des thèses de droite un peu plus modérées.

    Par la droite (la droite dure et, surtout, la droite radicale ainsi que l’extrême-droite, le fameux Tea Party, toutes réunies sous la bannière républicaine) qui ne voient là que des thèses «socialistes», voire «communistes».

    Le tout dans un pays qui connait, comme tous les démocraties occidentales, une montée de l’individualisme et de son aspect négatif et néfaste, l’autonomisation individuelle égocentrique, irresponsable et irrespectueuse de l’individu que j’ai eu l’occasion de détailler dans «Le Centrisme du XXI° siècle» (*) et qui est un des dangers principaux que doit affronter la démocratie républicaine dans les décennies à venir.

    Ce qui fait qu’il est très difficile de trouver des consensus réels dans la population, chacun défendant avant tout son intérêt et ne se satisfaisant pas de compromis comme ce fut plus souvent le cas entre 1945 et 1980, jusqu’à l’élection de Ronald Reagan (même si l’époque dorée souvent évoquée par certains n’a jamais existé et que les affrontements républicains-démocrates ont pu être durs à certains moments au cours de cette période).

    Prenons l’exemple des soins de santé. Une majorité des Américains demeurent opposés à la réforme mise en place par Barack Obama parce qu’elle craint pour ses avantages et de devoir payer plus cher, mais surtout parce que c’est une réforme décidée par Washington, la ville que l’on déteste et que l’on veut abattre (tout politicien qui veut se faire élire doit affirmer à un moment ou à un autre qu’il va aller faire le ménage dans la capitale).

    Mais, dès que le gouvernement fédéral veut réformer un système d’aide, comme ce fut le cas pour Medicaid, l’assurance pour les personnes âgées, alors il y a un front du refus pour que l’Etat ne touche pas à ce programme alors même que c’est lui qui l’a créé et qui le gère, ce que ne savent pas une grande partie des Américains!

    Mais le paradoxe ne s’arrête pas là.

    Car, de sondages en sondages, les Américains ont plutôt tendance à se situer au centre de l’échiquier politique alors que le nombre d’élus centristes continuent de baisser inexorablement.

    Il n’y en a quasiment plus au Parti républicain et de moins en moins au Parti démocrate.

    Cette situation est une des conséquences de ce charcutage (appelé «gerrymandering» aux Etats-Unis) que j’évoquais plus haut et qui a consisté, ces dernières années, surtout dans les Etats dominés par la républicains, à fabriquer des circonscriptions sûres pour chaque parti.

    Ainsi, dans de nombreux endroits, ce n’est plus le scrutin officiel qui désigne l’élu mais les primaires à l’intérieur d’un des deux partis puisque son représentant est ensuite sûr d’être élu…

    Evidemment cela favorise dans chaque camp les minorités agissantes qui se mobilisent pour ces primaires, c’est-à-dire des personnes plus à droite et plus à gauche que la moyenne de la population américaine.

    Du coup, seule l’élection présidentielle reflète les véritables forces en présence.

    Encore que, les dispositions prises par de nombreux Etats (dominés par les républicains) pour limiter dans les faits le vote des minorités et des plus pauvres afin de pénaliser le Parti démocrate vont peut-être désormais fausser la démocratie comme ce fut le cas au pire moment de la ségrégation dans le Sud.

    Car une majorité de la population américaine est aujourd’hui modérée et centriste et elle souhaite que l’égalité des citoyens soient mieux respectée ainsi que ses «opportunities» (que l’on peut traduire par chances et opportunités) de réussite alors que les riches deviennent de plus en plus riche, que les pauvres sont plus nombreux et que les revenus de la classe moyenne stagnent quand ils ne régressent pas.

    Néanmoins, dans la plus pure tradition américaine, l’Etat fédéral demeure une sorte de machine obscure dont on continue à se méfier et qui permet à tous les démagogues et les opportunistes de faire entendre leurs voix.

    Ainsi en est-il quand le gouvernement veut offrir une assurance santé à tous les Américains ou quand il vaut limiter le port d’armes.

    En outre, le métissage de plus en plus grand de la population américaine avantage de loin de la Parti démocrate qui est nettement plus ouvert qu’un Parti républicain dont les électeurs sont majoritairement des hommes blancs de plus de40 ans qui ont peur de l’avenir avec, selon eux, la décadence de la culture anglo-saxonne, ce qui les amène à un grand conservatisme et à des comportements souvent xénophobes.

    Tout ceci fait que ce paradoxe devrait perdurer et impacter durement le pays qui se retrouve paralysé pour de grandes décisions qui engagent son avenir (réforme de la politique d’immigration, transition énergétique, lutte contre le réchauffement climatique, pérennisation de l’assurance santé, continuation de la réforme du système financier, vaste plan de construction et de réparation d’infrastructures, entre autres).

    Les prochaines élections législatives devraient ainsi être à l’avantage des républicains (d’autant plus que Barack Obama, attaqué sans cesse par ceux-ci mais aussi les médias et une partie des démocrates, est actuellement très fragilisé) alors que les prochaines élections présidentielles devraient voir un démocrate l’emporter, sans doute Hillary Clinton (même si elle n’est pas encore candidate et qu’elle doit s’attendre à des attaques d’une dureté exceptionnelle si elle se présente).

    Il y a, bien entendu, des tentatives pour sortir de cette impasse avec des républicains et des démocrates modérés qui discutent ensemble pour trouver des compromis et établir des consensus, voire pour s’allier dans des structures informelles ou pour créer une troisième force centrale qui n’a jamais pu, jusqu’à présent, peser sur les élections malgré plusieurs essais infructueux.

    Les électeurs des deux bords, aussi, semblent plus enclins à vouloir voir le pays aller de l’avant plutôt que de demander à leurs élus respectifs d’être intransigeants avec l’autre camp.

    C’est en tout cas ce que disent les sondages.

    Toujours est-il que la dureté des affrontements politiques lors du mandat de Barack Obama vient, c’est vrai, d’un conservatisme en total résistance du Parti républicain (sans oublier le racisme d’une partie de son électorat) mais, surtout, d’une peur panique de perdre pour longtemps le pouvoir face à des démocrates qui sont plus en phase avec la démographie du pays.

    C’est pourquoi, quand Obama a proposé, dès sa prise de fonction en 2009, suite à ses promesses de campagne, de travailler avec les républicains, afin de tenter de trouver de larges consensus entre les deux bords et de mettre en place un régime «post-partisan», certes quelque peu utopique, les républicains ont répondu par le blocage du système politique, une opposition intransigeante et des attaques constantes sur la personne même du président.

    Rappelons, tout de même, que le blocage institutionnel fait partie même du régime politique américain, voulu par les Père fondateurs qui, par peur qu’une faction puisse diriger le pays pour ses intérêts propres et pour protéger les droits de la minorité, a mis en place un système qui oblige aux compromis et aux consensus et, si ce n’est pas le cas, aboutit à une paralysie quasi-totale.

    Cette méfiance qu’ils avaient d’une majorité qui pourrait opprimer la minorité est à mettre à leur crédit.

    Reste que cela permet aujourd’hui à des activistes radicaux très minoritaires, comme ceux du Tea Party par exemple (grâce à la fortune de quelques milliardaires réactionnaires qui les soutiennent), de bloquer la plus vieille démocratie du monde.

    Elle a surtout permis l’existence de ce paradoxe qui fait que les Etats-Unis sont en train de devenir ingouvernables.

    Car c’est bien à un gouvernement centriste qu’ils pensaient quand ils ont mis en place les fameux «checks and balances» (que l’on peut traduire sommairement par des mesures permettant l’équilibre des trois pouvoirs – exécutif, législatif, judiciaire –, chacun pouvant bloquer l’autre) mais ils n’ont pas forcément compris que ce système pourrait être utilisé un jour par ceux qui jouent contre leur pays.

    In fine, la tâche des centristes, qu’ils soient républicains, indépendants (comme Michael Bloomberg) ou démocrates (comme Hillary Clinton), de remettre la politique américaine sur des bons rails, s’annonce des plus ardues même s’ils représentent la volonté de la majorité du pays. Ou, peut-être, à cause de cela…

     

    Alexandre Vatimbella

     

    (*) «Le Centrisme du XXI° siècle – La politique de l’Humanisme Respectueux et du Juste Equilibre» (CREC Editions)

     

    Voir le site Le Centrisme