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  • Le courage politique est dans l’équilibre et le compromis

    Dans l’extrémisme, on ne défend que son camp et sa clientèle alors que dans l’équilibre on défend tous les camps et tous les citoyens, non pas en prenant un peu de chaque côté mais en faisant en sorte que chacun puisse obtenir le plus possible en regard d’une société libre et sûre composée de personnes égales et différentes par une politique responsable et consensuelle faite de réformes qui adaptent la société continuellement par rapport aux progrès et au développement des facultés humaines, le tout dans la référence constante à un humanisme intégral, c’est-à-dire dans le respect de l’être humain.

    C’est là que se trouve le courage politique.

    Le parcours extraordinaire de Nelson Mandela est là pour le démontrer de manière éclatante.

    Tout comme les efforts sans cesse renouvelés de Barack Obama, même si ceux-ci n’ont malheureusement pas obtenu les résultats escomptés devant la volonté manifeste des extrémistes du Parti républicain de les torpiller systématiquement.

    N’oublions pas que l’un et l’autre ont été vertement critiqués par les radicaux de droite et de gauche pour leur mollesse ainsi que pour leur recherche du compromis.

    Car cette démarche centriste, la vraie, celle qui consiste à proposer un juste équilibre, a toujours été combattue férocement par tous les clientélismes politiques.

    Et comme elle refuse les pratiques de ces derniers, c’est-à-dire la diabolisation de l’autre, l’invective, la critique systématique, les rumeurs et les dénigrements sans fondement, elle est considérée comme une faiblesse.

    Combien de fois n’a-t-on pas demandé à Nelson Mandela d’être plus agressif? Combien de fois s’est-on étonné de voir Barack Obama proposer toujours et encore de travailler avec des républicains qui lui claquent la porte au nez, ce qu’il a, une nouvelle fois fait lors de son discours sur l’état de l’union du 29 janvier dernier?

    Le vrai courage politique est de tenir bon, de ne pas se décourager car la bonne voie pour gouverner un pays ou le monde est bien ce juste équilibre et la construction d’un compromis quand cela est possible et nécessaire.

    Au moment où dans le monde les extrémismes semblent en résurgence avec le Tea Party aux Etats-Unis, le nationalisme débridé en Chine, le rejet de l’autre en Inde, les mouvements factieux en France, l’Ukip en Grande Bretagne, les néo-nazis de l’Aube dorée en Grèce, l’important est de se rassembler derrière des valeurs communes à la démocratie républicaine.

    Et le Centre est le mieux placé pour proposer cette alternative à la violence des mots, des actes et des arrière-pensées.

     

    Non pas dans une union nationale improbable ou un unanimisme introuvable mais dans la capacité de gouverner pour tous et de bâtir des compromis.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre, l’antidote à la «dépression française»

    Le changement de cap de François Hollande vers une social-démocratie, la montée du Front national, l’émergence de mouvements populistes et poujadistes, de la «Manif pour tous» à «Jour de colère» ainsi que la défiance des citoyens face au politique couplée avec la crainte de l’avenir, tout cela semble augurer d’une possible recomposition du paysage politique français.

    Celle-ci pourrait prendre deux directions totalement antinomiques à première vue.

    La direction positive se ferait par un rapprochement des positionnements des partis dits «de gouvernement» et «responsables».

    Ainsi, dans la vision d’une démocratie libérale consensuelle, c’est-à-dire où les forces politiques principales partagent des valeurs communes et des principes communs, de la Gauche à la Droite en passant par le Centre, on parlerait enfin le même langage sans pour autant s’entendre sur sa mise en œuvre, la démocratie nécessitant un débat politique contradictoire.

    La direction négative accoucherait d’un renforcement des forces antidémocratiques, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, flirtant avec la précarité née des difficultés économiques et sociales que nous traversons, du refus violent de la mondialisation montante parée de tous les défauts, couplés à des postures identitaires sur fond de racisme et de rejet «anti-autre».

    Le tout avec le développement de manière dangereuse de l’autonomie de l’individu qui rendrait ce dernier de moins en moins responsable, de plus en plus égocentrique, de plus en plus assisté, de moins en moins respectueux, de plus en plus insatisfait, revendiquant de plus en plus de «droits à» à son seul profit.

    Nous serions donc dans l’ère de la défiance si l’on écoute les commentateurs de divers bords, surtout si l’on analyse les études d’opinion qui foisonnent sur le sujet comme, par exemple, celle que réalisent à périodes répétées le Cevipof de Sciences Po Paris et l’institut Opinionway (1) ou celle d’Ipsos-Steria (2).

    La France serait même dans une «dépression collective» a même titré le quotidien Le Monde.

    Explications.

    Après avoir renvoyé la Droite à ses chères études (et en ne lui faisant toujours pas confiance pour diriger le pays), les Français s’apprêtent à faire de même avec la Gauche et un président qui détient le record d’impopularité dans le V° République sans que l’on sache qui la remplacera.

    La «Crise» avec un grand C serait la cause numéro un de cette défiance selon les analystes.

    Elle ne serait pas qu’économique (bien que cela en serait l’élément principal) mais aussi social, sociétale et culturelle, le tout dans une société démocratique en manque de repères et de lien social avec la montée d’un individu de plus en plus autonome et de moins en moins responsable et respectueux.

    Un tableau bien noir qui n’est pas que français même si notre pays a ses spécificités qui le rendent parfois encore plus sombre…

    Si le Centre a, depuis longtemps, mis en garde contre le délitement du lien social et l’affaiblissement des valeurs démocratiques, réclamant que les responsables politiques agissent afin que des cassures et des ruptures soient évitées le plus possible afin de ne pas mettre à mal le vivre ensemble, ce qui est une perspective d’autant plus catastrophique qu’elle est en passe de se réaliser, il doit également aujourd’hui prendre acte que la situation a continué à se détériorer.

    Dès lors, les partis centristes doivent se positionner comme les garants de cette démocratie représentative et délibérative qui est la seule capable d’être au jour d’aujourd’hui le régime de la meilleure société possible.

    Néanmoins, il est urgent de la régénérer par des pratiques et un fonctionnement qui lui redonne une image positive auprès des citoyens.

    En effet, 69% des Français disent que la démocratie ne fonctionne «pas très bien» ou «pas très bien du tout» selon le sondage Cevipof-Opinionway. Un chiffre qui monte à 78% («le système démocratique fonctionne plutôt mal en France, j’ai l’impression que mes idées ne sont pas bien représentées») pour une enquête Ipsos-Steria de janvier 2014.

    De même, 92% veulent que l’on réforme le système capitaliste (46% en profondeur, 46% sur quelques points).

    Heureusement, la tâche n’est pas insurmontable, loin de là, car les Français sont encore très attachés à la démocratie, 97% estimant qu’il est «très important ou important» de «vivre en démocratie et avoir le droit de vote» selon un sondage de l’agence Mediaprism réalisé en octobre 2013 (3).

    Sans oublier les 99% qui estiment «très important ou important» d’«être libre de penser er d’agir» et de «pouvoir vivre en paix, sans guerre mondiale depuis 70 ans».

    Ce résultat va de pair avec le 83% des Français qui affirment selon l’enquête Cevipof que «la démocratie peut poser des problèmes, mais c’est quand même mieux que n’importe quelle autre forme de gouvernement».

    Dans le même sens, 63% disent que le vote aux élections est le meilleur moyen de se faire entendre.

    C’est donc de la vraie réforme que les Français demandent, à la fois, dans la manière de gouverner, dans la nécessité de rendre la société plus juste et dans l’importance de donner plus de liberté à ceux qui entreprennent.

    Des préoccupations au cœur de la vision du Centrisme.

    Les centristes ont donc un rôle déterminant à jouer d’autant que 73% des Français estiment que les notions de «droite» et de «gauche» «ne veulent plus rien dire».

    Dans cette recomposition politique, les idées du Centre doivent permettre de réconcilier les Français avec leur société et les valeurs qui l’animent.

    De même, étant viscéralement un réformisme et un progressisme, le Centrisme, par le juste équilibre, est à même de proposer les réformes nécessaires au pays.

    Dès lors, les partis centristes doivent, sans se rallier à la Droite ou la Gauche, sans brandir l’Union nationale à tout va, être les véritables moteurs de la nouvelle démocratie qui doit émerger le plus rapidement possible.

    Le Centre possède tous les outils pour traiter cette dépression de la société française. Mais il faut qu’elle ait les hommes et les femmes capables de relever cet important défi. Et, pour l’instant, les partis centristes, à l’instar de toutes les autres formations politiques, n’ont pas démontré qu’ils les possédaient ce que déplorent les Français dans toutes les enquêtes d’opinion.

    Alexandre Vatimbella 

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    (1) 5° vague du Baromètre Cevipof-Opinionway réalisée par internet du 25 novembre au 12 décembre 2013 auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus de 1803 personnes

    (2) Enquête Ispos-Storia réalisée par internet du 8 au 14 janvier 2014 auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus de 1005 personnes

     

    (3) Sondage Médiaprism réalisé par internet du 2 au 8 octobre 2013 auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus de 1057 personnes

  • L’incongrue nouvelle amitié entre François Bayrou et Jean-François Copé

    Qu’est-ce qui est le plus étrange: que Jean-François Copé accepte que l’UMP supporte François Bayrou pour les municipales à Pau ou que ce dernier se déclare «heureux» de recevoir le soutien de cette formation politique?

    Parce qu’il faudra qu’on nous explique comment l’UMP et le Mouvement démocrate ont pu s’affronter durement pendant les cinq années de la présidence de Nicolas Sarkozy (comme l’UDF, l’ancêtre du MoDem, pendant le deuxième mandat de Jacques Chirac), sans oublier l’appel au vote de Bayrou pour Hollande, l’adversaire de Sarkozy, et comment les deux partis peuvent se retrouver sans inventaire, surtout au moment où François Bayrou déclare que François Hollande adopte enfin la bonne politique...

    Que l’on comprenne bien, ce n’est pas les alliances du Centre qui sont en cause, même pas celle entre le Mouvement démocrate et l’UMP, même après brouilles et embrouilles.

    Néanmoins, pour qu’il y ait alliance en bonne et due forme, il faut s’entendre sur le fond.

    Et là, on est en droit de se demander ce qui rapproche actuellement l’UMP et le Mouvement démocrate.

    Peut-être beaucoup de choses mais il faudrait au moins que leurs leaders en discutent et qu’ils l’expliquent au bon peuple!

    Car le seul fait de se déclarer contre Hollande et son gouvernement n’est pas suffisant pour nouer une alliance surtout si l’on dit, dans le même temps, que sur le fond la politique de Hollande est la bonne.

    Si cela ne tenait qu’à se dire anti-Hollande, le MoDem pourrait s’allier, au choix, avec le Front national, le Front de gauche, le Parti communiste, le NPA et bien d’autres encore… comme l’UMP.

    Que l’UDI et le Mouvement démocrate ait décidé de faire alliance et de créer l’Alternative, pas de problème, puisqu’il s’agit, à l’heure actuelle, d’une «organisation coopérative» qui doit élaborer un programme commun sur des bases assez solides d’une convergence de vues sur nombre de sujets (même s’il y aura des dossiers épineux).

    Que l’Alternative, au nom de l’alliance «naturelle» entre l’UDI et l’UMP, mène automatiquement à un rapprochement UMP-MoDem sans aucune clarification politique de ce qui rapproche les deux partis semblent quelque peu une insulte aux électeurs, tant ceux de l’UMP que ceux du Mouvement démocrate ainsi qu’aux militants comme a pu le constater François Bayrou, interpelé sur la question lors du congrès de sa formation, samedi 18 janvier, à Paris.

    A moins que seule la victoire soit belle et non comment on l’obtient, avec qui et sur quelles idées.

    Dans le dictionnaire des synonymes, incongrue rime d’ailleurs avec cynique.

     

    De grâce, messieurs les leaders du Centre, faisons en sorte que dans celui de la politique, centriste ne rime plus avec opportuniste …

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Toute mesure centriste est bonne à prendre

    Saint-Thomas d'Aquin disait «Ne regarde pas à celui qui parle, mais tout ce que tu entends de bon, confie-le à ta mémoire».

    En le paraphrasant, on pourrait ajouter «Ne regarde pas à celui qui agit, mais tout ce que tu vois de bon, supporte-le».

    Une maxime qui s’applique très bien à la vision centriste de la politique qui refuse le sectarisme et les extrêmes afin de rechercher le juste équilibre.

    Car, oui, pour le bien du pays et de sa population, toute mesure centriste est bonne à prendre.

    Si l’on parle de cela, c’est évidemment après la conférence de presse de François Hollande du 14 janvier où il a paru infléchir sa politique économique.

    Du coup, de nombreuses personnalités centristes ont indiqué que les paroles allaient dans le bon sens et qu’elles seraient prêtes à supporter les actes s’ils suivaient.

    Les analystes politiques ont alors expliqué que l’Alternative qui regroupe l’UDI et le Mouvement démocrate, se trouvait devant un dilemme, elle qui se revendique dans l’opposition et dans une «alliance naturelle» avec la Droite.

    De même, ils ont pointé que des membres de l’UMP comme l’ancien premier ministre de Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, emboîtait le pas, créant, selon eux, une certaine zizanie dans le parti de droite.

    Au-delà de cet épisode conjoncturel dont on ne sait pas, au jour d’aujourd’hui, s’il redessine réellement la politique de François Hollande vers un social libéralisme, voire un libéralisme social et s’il débouchera, in fine, sur une reconfiguration du paysage politique français au cas où le Parti socialiste fait sa mue dans la foulée, on peut évoquer le positionnement des partis centristes qui est toujours interrogé lorsque les partis de droite ou de gauche se rapprochent de leurs thèses.

    Bien sûr, les leaders centristes ont rappelé qu’ils se trouvaient dans l’opposition, qu’ils n’avaient pas vocation à rejoindre la majorité présidentielle mais qu’ils faisaient de l’opposition constructive et qu’ils supporteraient toute initiative qui va dans le bon sens, c’est-à-dire dans le sens qu’ils défendent.

    Pour autant, des membres de l’UMP non-centriste ont dit la même chose et c’est le moins que l’on puisse attendre des femmes et des hommes politiques dans une démocratie où le compromis n’a jamais été et ne doit jamais être un gros mot.

    D’ailleurs, de nombreux textes, lors de chaque législature, sont votés par l’ensemble des députés ou des sénateurs.

    Ce dont il faut parler, c’est le positionnement du Centre.

    Si le rapprochement Borloo-Bayrou semble l’avoir déplacé vers la Droite, les centristes ne peuvent pas ignorer que leurs valeurs mais aussi leur électorat, en partie, demande un positionnement responsable et que ce dernier passe par une indépendance non-négociable.

    Rappelons qu’indépendance et alliance sont deux choses différentes, ce que François Bayrou ne voulait pas reconnaître pendant des années.

    Dès lors, être indépendant durant toute une législature ne veut pas dire que l’on est dans l’isolement et que l’on doit refuser toute alliance au moment des élections avec ceux de qui ont se sent le plus proche et avec qui on conclue un accord programmatique.

    Si les partis centristes ne sont pas les moteurs d’une démocratie apaisée et consensuelle, ils portent alors la coresponsabilité avec les partis de droite et de gauche d’un climat tendu et délétère qui aboutit à faire monter les forces et les opinions extrémistes.

    Mais cette mission qui incombe au Centre ne doit jamais tourner à l’opportunisme et à la compromission.

    C’est un juste équilibre qu’il faut trouver, là aussi…

    Alexandre Vatimbella

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  • L’Alternative et les fractures ouvertes du Centre

    Il y a peut-être des gens qui pensaient ou qui faisaient semblant de penser que la refondation du Centre serait une simple formalité, puisqu’il s’agissait, selon eux, de réunir une même famille politique dispersée contre son gré.

    Ils avaient sans doute oublié ce qu’est le Centre et l’espace centriste.

    D’abord, l’espace centriste n’est pas un lieu unifié à l’instar des espaces de la Gauche et de la Droite.

    Même s’il y a moins de différences entre l’extrême-gauche et la Gauche ainsi qu’entre l’extrême-droite et la Droite, le spectre qui va du centre-gauche au centre-droit ne consiste pas en de simples postures politiciennes et opportunistes mais dans un débat d’idées.

    Dès lors, il n’était pas évident de décréter une union entre un Mouvement démocrate qui penchait de plus en plus vers le centre-gauche (et qui recrutait des militants sur ce positionnement) et une UDI qui se définissait comme une confédération de centre-droit, recherchant ses racines dans l’UDF de 1978.

    C’est le contraire qui eut été étonnant.

    Ensuite, le Centre.

    Si le Centrisme est une pensée politique que l’on peut assez bien définir avec ses métavaleurs et ses métaprincipes, même si elle demeure en éternelle construction comme toute autre pensée politique, le Centre, lui, fédère avant tout des hommes et des femmes indépendants qui se méfient des appareils et des organisations qui limitent leur liberté.

    Ayant fait ces rappels nécessaires, on peut dès lors comprendre, en mélangeant cela avec les arrière-pensées bassement politiciennes et les ambitions personnelles légitimes, que l’«organisation coopérative» inventée par Jean-Louis Borloo et François Bayrou n’allait pas, d’un coup de baguette magique, fédérer sans accros des centristes divers et variés, jaloux de leurs indépendances.

    Se greffent évidemment à tout cela les fractures ouvertes entre centristes qui ne se refermeront pas aussi vite que certains l’espèrent et qui resteront encore bien présentent comme d’autres le redoutent.

    Si l’on prend la nébuleuse centriste depuis 1998, on y voit beaucoup trop de confrontations, de scissions, de batailles d’égo et de fâcheries puériles, en tout cas, bien plus que des rapprochements et des réunions.

    Qui peut oublier, par exemple, que le fondateur de l’UDF, Valéry Giscard d’Estaing est membre aujourd’hui de l’UMP de par ses inimitiés avec François Bayrou?

    Qui peut oublier que l’UDF, avant de devenir le Mouvement démocrate, s’est vidé, en vagues successives, de nombre de ses leaders et militants, certains allant à l’UMP, d’autres créant le Nouveau centre, d’autres encore se retrouvant dans d’autres partis ou en créant de nouveaux.

    Qui peut oublier que le Nouveau centre a été, dès sa fondation aussi peu uni que l’est un parti socialiste, ce dernier ayant malgré tout une discipline qui n’existe même pas dans la formation centriste?

    Qui peut oublier que la plupart des leaders de l’UDI d’aujourd’hui sont les anciens bras droits de François Bayrou et que beaucoup demeurent et demeureront encore longtemps incapables de lui pardonner ce qu’ils considèrent comme une trahison (lui-même estimant que ce sont eux les traitres)?

    Et ce ne sont que quelques unes des questions qui risquent d’empoisonner l’Alternative pour longtemps…

    Bien évidemment, il faut faire avec et avancer pour bâtir un Centre où les différences idéologiques ne sont pas aussi profondes que cela et permettent tout de même de mettre sur pied une confédération qui ait un sens politique réel, à la fois sur la forme et sur le fond.

    Néanmoins, être amnésique sur toutes ces fractures encore ouvertes n’est pas un comportement responsable qui permettra de résoudre les défis qui se posent à cette refondation centriste.

    Jean-Louis Borloo et François Bayrou avaient espéré que leur baguette magique du 5 novembre dernier ferait table rase d’un passé qui demeure encore un présent.

     

    Leur croyance est sans doute la plus dangereuse qui soit pour une vraie refondation entre partis centristes.

    Alexandre Vatimbella 

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  • Le Centrisme dans le monde en 2014. Du renouveau américain à l’émergence arabe

    - Les Etats-Unis vont-ils trouver leur(s) centre(s)?

    2014 sera une année importante pour le Centre aux Etats-Unis.

    Le système politique américain a été bâti par les Pères fondateurs, à la fin du XVIII° siècle et au début du XIX° siècle, afin qu’aucune faction ne puisse prétendre gouverner seule et imposer ses choix clientélistes avec ce respect indispensable des droits de la minorité qui caractérise bien plus la démocratie que ceux de la majorité.

    Cette volonté se retrouve évidemment dans la Constitution qui a organisé un système de pouvoirs et contre-pouvoirs dont le but déclaré était qu'il valait mieux bloquer le système plutôt qu’un parti ne réussisse à le contrôler à son unique profit.

    Tout cela a parfaitement réussi avec des blocages à répétition mais aussi une culture du compromis qui s’est mis en place permettant aux modérés de gouverner la plupart du temps, permettant au pays de devenir ce qu’il est, de Washington à Lincoln, de Theodore Roosevelt à Bill Clinton.

    Mais, au milieu des années 1990, sous la présidence justement du démocrate Bill Clinton, le Parti républicain a fait sa mue sous l’impulsion de leaders radicaux comme Newt Gingrich, qui ont décidé, à l’opposé de ce que venait de faire le Parti démocrate en se recentrant après des années de radicalisme, de jouer la polarisation et plus du tout le consensus.

    Une nouvelle radicalisation des républicains a eu lieu après l’élection de Barack Obama en 2008 alors que celui-ci affichait clairement sa volonté de gouverner de manière bipartisane et au centre de l’échiquier politique.

    Cela a abouti à la création du mouvement du Tea Party, très à droite, très réactionnaire et parfois pas loin d’un racisme détestable.

    Le blocage est devenu, non plus une menace mais un moyen politique de détruire l’autre.

    Telle est globalement la situation en ce début de 2014, d’autant que les fameuses élections de mi-mandat le plus souvent mauvaises pour le président en place se profilent en novembre prochain.

    Sauf que les Américains semblent en avoir assez du jusqu’au-boutisme de l’aile extrême du parti républicain (comme le montre les sondages).

    Dès lors, une fenêtre s’ouvre pour les modérés et les centristes que ce soit au Parti démocrate (où ils sont encore nombreux) ou au Parti républicain (où ils sont en voie de disparition).

    Pour autant, rien ne permet de dire que le prochain Congrès, qu’il soit dominé par les républicains ou par les démocrates sera centriste car les radicaux n’ont pas dit leur dernier mot (ils relèvent d’ailleurs la tête chez les démocrates, réaction assez prévisible devant la guerre idéologique menée par l’extrême-droite républicaine).

    Si les signes vers un retour des centristes républicains et un renforcement des centristes démocrates existent, l’organisation actuelle de la politique américaine est un frein puissant.

    D’abord dans la désignation des candidats où, chez les républicains mais aussi chez les démocrates, ils sont désignés par les votes des militants et ceux qui votent effectivement sont souvent les plus radicaux.

    Ensuite par la pratique hallucinante du «gerrymandering» qui a consisté depuis des décennies à redessiner partout dans le pays des circonscriptions sûres pour les deux grands partis, celui qui a le mieux réussi à phagocyter le système étant le Parti républicain (il a ainsi pu demeurer majoritaire à la Chambre des représentants en 2012 alors que les candidats démocrates ont gagné plus d’un million de voix supplémentaires…).

    Du coup, dans certaines circonscriptions, ce ne sont pas les élections générales qui sont importantes mais les primaires d’un des deux partis, celui qui les gagnent étant assuré ensuite d’être élu.

    Un mouvement s’est fait jour dans certains Etats afin de lutter contre cette confiscation de la démocratie par un camp mais il n’est pas encore assez puissant pour défaire ce découpage électoral pourtant largement critiqué.

    En 2014, on devrait aussi savoir si Hillary Clinton (démocrate) et Chris Christie (républicain) vont se présenter à la présidentielle de 2016.

    On semble s’acheminer vers ce duel mais des rebondissements en la matière sont possibles ainsi que l’émergence de nouvelles têtes qui, inconnues du grand public, sont capables de s’imposer (que l’on se rappelle des hommes comme Carter, Clinton, George W Bush ou Obama).

    Il est à noter qu’un débat important se déroule depuis quelques mois dans les médias et la classe politique (et qui a continué depuis le nouvel an) sur ce qu’est un centriste aux Etats-Unis.

    Ainsi, pour les radicaux de droite, tous les centristes déclarés sont en fait des «liberals» et donc des gens de gauche.

    Pour les radicaux de gauche, ces mêmes «liberals» ne sont que des centristes, parfois leur concèdent-ils l’étiquette de centre-gauche.

    Mais pour la majorité des «pundits» (leaders d’opinion) ainsi que pour l’opinion publique en générale, le portrait-robot du centriste ressemble à celui que l’on fait en Europe, un politique responsable et modéré, adepte du consensus, du compromis et d’un juste équilibre.

    Et si l’on reconnait à celui-ci des qualités, on ne va pas, comme c’est le cas en Europe, forcément voter pour lui!

    On le voit, 2014 sera une année riche pour les centristes américains qui ont l’occasion de régénérer le débat politique mais qui risquent également de s’y perdre…

     

    - Des élections à hauts risques pour les centristes européens.

    Si les élections européennes seront un test important pour les centristes français réunis au sein de l’Alternative, il en sera de même dans la plupart des pays de l’Union européenne.

    Dans tous les pays de l’UE, les partis centristes sont les plus pro-européens et dans cette période de repli nationaliste, de déshérence de la solidarité européenne et de montée inquiétante des populismes, ils risquent de payer le prix fort de leur engagement, en particulier en Grande Bretagne avec les Lib-Dem déjà sur la sellette pour leur alliance avec les Conservateurs.

    Mais de l’Italie aux Pays bas en passant par l’Allemagne, la Pologne ou l’Espagne, la capacité des centristes à émerger ou à ne pas sombrer sera scrutée avec attention.

    Il ne faudrait pas, comme cela semble se dessiner, que ces élections favorables généralement aux centristes deviennent le pain béni des extrémismes, ce qui menacerait l’Union européenne d’une implosion à plus ou moins long terme.

     

    - Un Centre dans les pays arabes est-il possible?

    Le printemps arabe est désormais bien loin avec ses espoirs d’une démocratisation et la mise en place de régimes garantissant les libertés à tous.

    On savait que ce serait une tâche très compliquée car les adversaires de la démocratie étaient bien préparés et savaient comment utiliser l’appel d’air en leur faveur.

    Il ne que de se rappeler que les partis religieux à l’idéologie antidémocratique (et qui n’utilisent la démocratie que pour parvenir au pouvoir) se sont autoproclamés «centristes», se disant à équidistance de l’islam radical et de la démocratie…

    Le pire, c’est sans doute que beaucoup ont cru dans ce discours spécieux et nombre des formations obscurantistes ont réussi à gagner les élections.

    C’est ce qui s’est passé en Tunisie et surtout en Egypte où le régime militaire actuel est directement de la responsabilité des Frères musulmans qui ont tenté d’établir un régime islamique bien loin de la démocratie.

    Mais les événements en Syrie ou en Libye ont également montré que dès qu’une volonté de s’émanciper de régimes dictatoriaux se faisait jour dans la population, les terroristes extrémistes accouraient de partout afin de déstabiliser, avec la bénédiction des monarchies du Golfe, toute une région et en récolter les fruits sur le modèle de ce qui s’est passé en Afghanistan avec les Talibans puis avec Al Qeida de Ben Laden.

    Pour autant, il serait faux de dire que la démocratie est impossible dans les pays arabes.

    Dans ce cadre, il est intéressant de noter que les initiatives, réelles celles-ci, de constituer des partis centristes laïques n’ont pas disparues.

    C’est le cas en Tunisie, pays qui tente de se débarrasser des islamistes qui ont plongé le pays dans le chaos, mais aussi au Liban (menacé de plus en plus par le conflit syrien) ou au Maroc, même si le roi n’est pas le plus grand démocrate de la terre.

    2014 devrait être pour ces initiatives, une année importante que tous les démocrates et tous les centristes devraient supporter.

     

    Alexandre Vatimbella

     

  • Le Centrisme en France en 2014. Elections à hauts risques et grands espoirs

    En 2014, on pourrait assister à la résurrection tant attendue d’un Centre politique fort et porteur d’avenir.

    Néanmoins il est fort possible également que l’on assiste, après une refondation à la va-vite, à sa décomposition, non pas finale mais rejetant les centristes dans les affres de groupuscules ennemis pour quelques années.

    C’est peu dire que l’année qui vient est importante pour les centristes.

    Entre les élections municipales et européennes, la rédaction d’un projet politique crédible et l’union entre centristes indépendants et ceux en-dehors de l’Alternative (essentiellement à l’UMP mais pas seulement), sans oublier la nécessité pour Borloo et Bayrou de s’entendre tout en essayant d’acquérir une image dynamique et responsable, il y a du pain sur la planche.

    - Les défis électoraux du Centre

    A l’heure où l’on écrit, il est difficile de savoir où en seront les listes centristes aux municipales et aux européennes dans les semaines à venir. C’est dire si les défis électoraux du Centre ne sont pas gagnés, loin de là.

    Pour les municipales, le flou règne dans de nombreuses villes où les situations sont aussi disparates que les centristes qui s’unissent ou s’affrontent.

    Ainsi, toutes les combinaisons sont sur la table ce qui en dit long sur l’incapacité des centristes à trouver un terrain d’entente et sur l’image opportuniste qu’ils sont malheureusement en train de donner aux électeurs.

    Dans certaines villes, le Mouvement démocrate sera l’allié du Parti socialiste alors que l’UDI sera celui de l’UMP. Dans d’autres, des listes autonomes de l’Alternative (MoDem + UDI) seront présentes contre l’allié «naturel» UMP. Dans d’autres encore, il y aura listes communes entre cet allié naturel et l’Alternative dès le premier tour. Sans oublier des alliances, certes isolées, entre UDI et PS.

    Sans parler évidemment de l’imbroglio parisien…

    Du coup, la grande clarification des alliances centristes qui était, pour Jean-Louis Borloo, la condition sine qua non du rapprochement entre le Mouvement démocrate et l’UDI n’aura pas lieu à l’occasion des municipales.

    Sera-ce le cas lors des élections au Parlement européen?

    Selon les discours des responsables centristes, la réponse semble positive. Semble parce qu’il demeure deux inconnues.

    La première est les intentions de vote en faveur de listes centristes autonomes. Si celles-ci sont très basses, les leaders de l’Alternative peuvent être tentés de faire alliance avec l’UMP pour éviter un comptage qui serait une gifle électorale.

    D’autant que la deuxième inconnue viendra de l’intensité de la pression «amicale» que mettra l’UMP à l’établissement de listes communes afin d’éviter que le Front national ne soit pas la formation qui remporte les élections (ou qui soit, en tout cas, devant une liste UMP autonome).

    On a vu, par le passé, que Jean-Louis Borloo avait du mal à résister aux demandes pressantes de ses «amis» de l’UMP.

    Dès lors, on ne peut être sûr de rien sauf d’affirmer que si l’Alternative ne se présente pas seule aux européennes, on se demande comment elle justifiera son existence aux yeux des électeurs et comment les centristes seront capables de surmonter ce nouvel échec de vivre de manière autonome et indépendante.

    - Les défis programmatiques du Centre

    La mise en place de l’Alternative s’est faite dans la précipitation des futurs scrutins et de la nécessité d’exister afin de ne pas sombrer dans l’anonymat et la division.

    Du coup, on s’est contenté de dire que l’on était d’accord sur la critique du gouvernement en place (ce qui n’était pas très difficile au vu de l’absence de réels résultats) et sur l’alliance «naturelle» avec l’UMP (ce qui n’était pas, non plus, très difficile, vu que François Bayrou avait reçu une fin de non-recevoir de la part de François Hollande et des socialistes).

    Mais, bien entendu, cela ne suffira pas à faire vivre l’Alternative de manière plus qu’éphémère sauf s’il y a un accord programmatique, un projet politique commun.

    Paradoxalement, cet accord, ce projet, semblent moins difficile à réaliser que de rapprocher les personnalités.

    Pour autant, il ne faudra pas minimiser les différences qui sont autant économiques et sociales (le MoDem étant largement plus keynésien que l’UDI) que sociétales (le MoDem étant plus libéral en la matière que l’UDI).

    - Les défis refondateurs du Centre

    L’Alternative ne devrait être qu’un premier pas dans une refondation plus globale du Centre où il faudra faire les yeux doux aux centristes encore «égarés» à l’UMP ou à gauche, en particulier aux Radicaux de gauche. Sans oublier quelques électrons libres qui se baladent au grès des opportunités sur l’échiquier politique comme Corinne Lepage.

    Si l’on peut penser qu’il y aura quelques ralliements à l’Alternative, notamment si les résultats électoraux sont bons, il ne devrait pas y avoir de raz-de-marée en la matière en 2014.

    Mais la capacité de l’Alternative d’attirer les centristes encore sceptiques prouvera, à la fois, le bien fondé de la démarche et son succès.

    Reste que c’est sans doute dans la capacité à demeurer une «organisation coopérative» efficace que se trouve le vrai défi de l’Alternative.

    Car rien n’est vraiment joué pour l’instant et l’on peut imaginer que des mauvais scores aux prochaines élections affaibliront la nouvelle structure politique.

    De même, un succès pourrait également la fragiliser, chacun des protagonistes voulant sûrement à cette occasion tenter une OPA en sa faveur.

    Et puis, il y a les déçus et les perdants de cette réunion comme Jean-Christophe Fromantin (déçu) et Hervé Morin (perdant). Que vont-ils faire?

    Leur but est d’affaiblir l’Alternative ou le duo Bayrou-Borloo pour se faire une place au soleil.

    Si l’on peut penser que Fromantin à des chances de quitter l’Alternative et l’UDI, on serait tenté de prédire que Morin devra encore ronger son frein cette année en essayant d’exister politiquement, ce qui devient de plus en plus difficile pour lui.

    Bien entendu, le défi le plus difficile à relever sera la bonne entente entre Jean-Louis Borloo et François Bayrou, deux personnalités différentes, avec des visions différentes de la politique, des ambitions politiques différentes et partageant une «amitié» pour le moins versatile.

    Jean-Louis Borloo doit encore démontrer qu’il est un chef légitime du Centre et qu’il a envie de vraiment créer un espace centriste indépendant. Sans oublier qu’il doit prouver son courage politique et sa capacité à aller au combat.

    Sans doute que son ambition est plus de devenir un premier ministre qu’un président de la république. Mais il doit faire avec les institutions de la V° République qui font du chef d’un parti, le candidat naturel de ce dernier à la présidentielle.

    S’il ne relève pas ce défi, il pourrait être mangé tout cru par François Bayrou.

    Car le président du Mouvement démocrate va jouer sa dernière carte pour demeurer dans la course à l’Elysée, la seule qui importe pour lui malgré ses dénégations.

    L’accord avec l’UDI était, pour lui, une question de vie ou de mort politique.

    Reste qu’il va devoir convaincre ses nouveaux anciens amis de lui faire confiance, ce qui n’est pas gagné au vu des réactions officielles et officieuses de nombre d’entre eux.

    Néanmoins, il a un temps d’avance sur Jean-Louis Borloo pour se parer du titre de leader naturel du Centre et être, de ce fait, le candidat naturel de celui-ci à la présidentielle.

    Cependant et même si les deux hommes obtiennent de très bons résultats dans les baromètres de bonnes opinions des médias, peu de Français ne leur concède les qualités nécessaires pour diriger le pays.

    Il leur faudra donc convaincre pour avoir une chance en 2017.

    A moins que d’ici là un troisième larron ne fasse son apparition. Et il ne s’agit pas seulement d’une figure de style, tant les centristes ont la capacité de se jeter dans les bras d’un sauveur (le cas de l’UDI avec Borloo en est une preuve récente), eux qui pourtant affirment détester les hommes providentiels…

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Bill de Blasio doit préserver l’héritage centriste de Bloomberg à New York

    Comme prévu, le démocrate Bill de Blasio a prêté serment ce 1er janvier 2014 pour devenir le 109° maire de New York.

    Elu lors du scrutin de novembre dans un fauteuil, il occupe désormais celui laissé vacant par Michael Bloomberg, le premier magistrat de la cité pendant douze ans et centriste.

    Imaginez que sa victoire a été la plus large remportée par un candidat qui n’était pas le maire sortant (73% contre 24% à son adversaire républicain Joe Lhota). Il a même remporté certains districts avec 100% des voix!

    Donc New York s’est réveillée, non pas démocrate ce qu’elle a toujours été et encore plus depuis que le Parti républicain n’incarne plus que la droite de l’échiquier politique, mais avec un maire démocrate ce qui, paradoxe des paradoxes pour une des villes les plus démocrates des Etats-Unis, ne s’était plus produit depuis 1989!

    D’autant que que Bill de Blasio s’est décrit comme un «liberal» (gauche du Parti démocrate) pendant toute la campagne et a rappelé son engagement fort pour réduire les inégalités à New York lors de son discours d’investiture.

    D’ailleurs les médias le présentent comme un démocrate de gauche même s’il est un ancien de l’administration de Bill Clinton et qu’il fut le directeur de campagne d’Hillary Clinton lorsque celle-ci fut élue sénatrice de New York au Congrès en 2000.

    Il est un peut trop tôt pour savoir s’il sera un maire «socialiste» ou s’il mettra de l’eau dans son vin, devant le patchwork qu’est cette ville, le véritable melting-pot américain, mais on peut déjà affirmer qu’il devra préserver une grande partie de l’héritage centriste de Michael Bloomberg.

    Un héritage controversé par certains démocrates qui n’ont pas manqué de le critiquer le 1er janvier dans leurs interventions mais qui a été globalement positif selon les analystes les plus sérieux ainsi que l’affirme un éditorial du New York Times.

    Celui-ci explique «qu’en tout état de cause, quoi qu’il en soit, New York est en meilleur forme que lorsqu’il est devenu maire. Alors que le citoyen Bloomberg retourne à sa vie privée et s’occupera de diverses causes comme celles du contrôle des armes à feu, de la réforme de l’immigration, du changement climatique et des villes plus saines, nous ne pouvons que lui souhaiter bonne chance».

    Et de rappeler qu’il avait promis de reconstruire et revitaliser New York et de faire en sorte qu’elle demeure la «capitale du monde libre».

    Au moment où il quitte son poste, pour le quotidien, «dans de nombreux domaines, il a tenu sa promesse. New York est de nouveau une cité prospère et attrayante où, M. Bloomberg s’en vante, plus de gens s’y établissent qu’ils ne la quittent. Plus de 54 millions de touristes, le record, ont en foulé les rues en 2013. Le taux de criminalité est bas, le système de transports est plus efficace, l’environnement meilleur. Il laisse un budget en excédent de 2,4 milliards de dollars».

    Sans oublier, qu’au cours de son mandat, Michael Bloomberg, homme le plus riche de New York (et maire sans salaire puisqu’il n’a accepté qu’un dollar par an de d’indemnisation pour accomplir sa tâche), a permis à l’activité économique et financière de repartir après les attentats du 11 septembre 2001 et a fait de sa ville un laboratoire en matière d’environnement (avec la création de pistes cyclables et de vélos en location, entre autres) et de santé (interdiction de fumer dans les lieux publics autre que la rue et bannissement de certaine graisses dans les aliments, entre autres).

    Au passif de son action, il y a, bien sûr, le creusement des inégalités à New York (mais qui est un phénomène national dont Barack Obama a promis de s’occuper dans les trois dernières années de sa présidence), son attention toute particulière à Manhattan et Brooklyn au détriment des trois autres «boroughs», le Queens, Staten Island et le Bronx ainsi que son bilan mitigé (certains parlent de succès, d’autres d’échec) dans sa réforme du système scolaire de la ville.

    Ce sont d’ailleurs les trois priorités de Bill de Blasio (les inégalités, l’aménagement des boroughs plus pauvres et le système éducatif) qui s’est voulu, durant la campagne, un contre-Bloomberg, en particulier sur la pratique du «stop and frisk» de la police newyorkaise, la fameuse NYPD, qui permet d’arrêter toute personne que l’on suspecte de détenir une arme à feu et qui a été largement utilisée pour contrôler les minorités ethniques (même si certains représentants de ces minorités se sont déclarées en faveur de cette pratique, remarquant que la délinquance était plus élevée dans ces groupes ethniques et devaient être donc plus surveillés).

    Pour autant, Bill de Blasio ne pourra ignorer les résultats de Michael Bloomberg et devra même les consolider s’il veut être un maire efficace et apprécier des newyorkais, capable d’être réélu pour un second mandat.

    Dans cette optique, sa décision de nommer comme chef de la police («police commissioner») William J Bratton, le père de la politique «zéro tolérance» en 1994, une véritable révolution qui a permis à la délinquance de baisser dans des proportions gigantesques sous l’ère de son successeur, Raymond W Kelly, faisant de New York une des villes les plus sûres du pays, va dans le bon sens et est une excellente nouvelle.

    Laboratoire mondial des nouvelles pratiques, New York est une ville totalement métissée ce qui en fait la première ville globale du XXI° siècle. Tout ce qui s’y passe intéresse le reste de la planète.

    Et Michael Bloomberg a montré que l’on pouvait très bien la gouverner avec une vision de juste équilibre. Souhaitons que Bill de Blasio s’en inspire largement.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • L’année du Centrisme dans le monde. 2013, les centristes à la peine

    - Les Etats-Unis cherchent leurs centres

    Les mots centre, centriste, centrisme n’ont jamais été autant utilisés que cette année aux Etats-Unis face à des médias qui ont attaqué durement Barack Obama et face à la paralysie politique qui a touché une nouvelle fois le pays due en grande partie à l’attitude intransigeante de la droite du Parti républicain.

    Pourtant, paradoxalement, on semble trouver de moins en moins de personnalités politiques qui se réclament du Centre.

    Même Barack Obama, devant l’attitude extrémiste de la plupart des républicains (qui ont mis de l’eau dans leur vin, pour certains d’entre eux, en toute fin d’année) a «durci» son discours et parle plus de réduire les inégalités criantes du pays que de consensus et de gouvernement bipartisan.

    Cela dit, à l’inverse de ce que prétendent les médias conservateurs et les stars de droite des talk-shows, il n’a pas modifié profondément ni son positionnement politique, ni sa vision de la politique.

    Pragmatiquement, il a conclu qu’il se trouvait juste face à un mur du refus qu’il a essayé d’abord d’amadouer sans résultats, puis de contourner sans grandes réussites non plus et qu’il a décidé, désormais, d’affronter de face et d’essayer de le détruire, tout au moins de l’affaiblir au maximum.

    Ajoutons que si la grande majorité des centristes se trouvent désormais au sein du Parti démocrate, il semble qu’un renouveau centriste, très timide pour l’instant, se dessine chez les républicains dont beaucoup de membres éminents ont enfin compris que la droitisation du pays les menait dans une impasse et une incapacité pour longtemps de remporter l’élection présidentielles.

    On parle beaucoup de l’un d’entre eux, Chris Christie, le gouverneur républicain d’un Etat, le New Jersey, viscéralement démocrate qui vient d’être réélu triomphalement à son poste et qui serait une sorte de leader de ce renouveau ainsi que la chance la plus grande pour le Parti républicain de remporter la Maison blanche face au candidat démocrate qui devrait être, selon toutes probabilités, une candidate en la personne d’Hillary Clinton.

    Reste que du temps glorieux des centristes républicains de la côte est, dans les années 1950 à 1970, Christie aurait été plutôt catalogué comme un homme bien à droite.

    La cote de popularité de Barack Obama a nettement fléchie en cette année 2013, la première de son second mandat après avoir été réélu sans problème en novembre 2012 face au pâle Mitt Romney.

    Et pourtant l’économie va nettement mieux ainsi que l’emploi avec une baisse sensible du chômage et, surtout, la création de très nombreux emplois.

    Il faut dire que le climat politique n’a pas été très serein et les Américains le font payer à tous les politiques, le président y compris d’autant que celui-ci a connu quelques ratés dans la mise en place de sa réformer phare, celle de l’assurance santé qui est toujours vue négativement par une majorité de la population pour des motifs différents et qu’a éclaté l’affaire des écoutes de la NSA, l’agence de sécurité nationale, suite à la publication de documents secrets par Edward Snowden, la population étant partagée entre la nécessité d’être protégée efficacement contre les terroristes et celle de ne pas être surveillée et contrôlée par l’appareil étatique.

    Néanmoins, force est de constater que les centristes démocrates ont encore de beaux jours devant eux, en témoigne le traditionnel sondage sur les personnalités les plus admirées qui sont encore, cette année, Barack Obama pour les hommes et Hillary Clinton pour les femmes, loin devant leurs poursuivants.

    En outre, une étude très controversée publiée en fin d’année (et sur laquelle nous reviendrons) estime que 51% des Américains sont des centristes selon les critères retenus par l’institut de sondage Gallup. Même si ces résultats semblent mélanger un peu tout et n’importe quoi, ils démontrent, malgré tout, que l’espace central est de plus en plus une recherche et un positionnement, à la fois, des citoyens, des hommes politiques et des analystes, ce qui traduit une envie du corps social de sortir d’un affrontement idéologique malsain où les extrémistes de droite du Tea party sont les principaux meneurs.

    Dernière indication: les deux favoris de la prochaine présidentielle sont actuellement deux centristes, Chris Christie (républicain) et Hillary Clinton (démocrate).

     

    - L’Allemagne sans centristes mais avec une grande coalition

    La situation allemande est sans doute atypique. Voilà un pays qui n’a plus de centre politique réellement défini depuis que les Libéraux se sont transporté à la droite des Chrétiens démocrates (eux-mêmes ayant laissé largement vacant, depuis quelques années, l’espace du centre-droit dont ils sont pourtant issus) et que le SPD a glissé un peu plus à gauche suite à sa défaite électorale de 2009.

    Néanmoins, cela n’a pas empêché la mise en place d’une grande coalition droite-gauche après les dernières législatives du 22 septembre 2013 pourtant gagnées facilement par la chancelière CDU sortante Angela Merkel avec 41,55% des voix mais pas la majorité aboslue et ne pouvant plus compter sur les libéraux laminés.

    Celle-ci a voulu se montrer forte et droite dans ses bottes avec un discours ferme sur la politique économique et sociale à suivre qui fait la part belle aux entreprises et peu aux salariés.

    Néanmoins, ses déclarations de fin de campagne électorale ont été plutôt centristes afin de rassurer les Allemands qui ont été contraints de faire des efforts ces dernières années sans en voir des résultats positifs pour leur vie quotidienne.

    Cette attitude d’Angela Merkel s’est prolongée dans les négociations avec les sociaux-démocrates du SPD et elle a accepté ce que la droite allemande avait toujours refusé de faire, l’établissement d’un salaire minimum, condition sine qua non de la participation du SPD à la grande coalition, lui qui se rappelle douloureusement que cette alliance avec la CDU entre 2005 et 2009, déjà sous la direction de Merkel, ne lui a guère sourit.

     

    - La Grande Bretagne et son centre en péril

    Les Libéraux-démocrates (LibDem) qui occcupent l’espace centriste sont toujours en grand danger d’existence dans les années à venir mais ont obtenu un répit en 2013 faute d’élections nationales. Néanmoins, les européennes qui se dérouleront l’année prochaine risquent d’être périlleuses pour les troupes de Nick Clegg, le vice-premier ministre du pays et allié du conservateur David Cameron au sein de la coalition entre la Droite et le Centre actuellement aux affaires.

    Néanmoins, les bons résultats économiques du pays cette année pourraient peut-être jouer en faveur des LibDem lors des prochaines élections générales qui se dérouleront au plus tard en mai 2015.

     

    - Berlusconi out et le centre-gauche au pouvoir en Italie

    Après les élections législatives de février 2013, le pays s’est retrouvé dans un blocage politique très préoccupant. Car, même si le Parti démocrate (centre-gauche) avait remporté les élections, il ne pouvait gouverner seul et il avait promis de ne pas s’allier avec Berlusconi.

    La seule solution était de se tourner vers les nombreux élus populistes menés par l’ancien comique Beppe Grillo mais celui-ci refusait toute alliance avec un parti traditionnel.

    En fin de compte, c’est une grande coalition qui a été mise en place.

    Néanmoins, la situation s’est détériorée au moment où Silvio Berlusconi a été une nouvelle fois évincé du pouvoir en Italie, perdant son siège de sénateur suite à ses multiples condamnations judiciaires.

    Est-ce la fin du «Cavaliere»? Aucun analyste sérieux ne peut l’affirmer ce qui en dit long sur les problèmes au sein de la classe politique transalpine…

    Toujours est-il que Berlusconi a menacé de bloquer la coalition, ce qu’il n’est pas parvenu à faire in fine, perdant une grande partie de ses alliés.

    C’est donc le centre-gauche qui est actuellement au pouvoir avec aux commandes Enrico Letta du Parti démocrate qui dirige cette grande coalition.

    Un gouvernement qui a, désormais, les mains un peu plus libres que précédemment lorsque Berlusconi lui faisait continuellement du chantage.

    Reste qu’il est difficile de savoir ce qui va se passer dans les mois qui viennent, en Italie tout allant très vite, les gouvernements forts d’hier sont souvent les gouvernements renversés de demain.

     

    - Le Japon à droite toute

    L’échec de l’expérience centriste au Japon a ramené au pouvoir la droite dure d’autant plus que les Japonais sont très inquiets des menaces chinoises et du nationalisme agressif de Pékin à leur encontre.

    Shinzo Abe, le nouveau premier ministre a décidé de remettre le Japon sur les rails, ce qui en soi n’est pas mauvais au vu de la situation du pays, mais son discours est très équivoque notamment sur ses références au passé glorieux du pays.

    Ces dernières font-elles allusion au Japon démocratique des années d’après-guerre qui est devenu la deuxième puissance mondiale avant d’être détrônée récemment par la Chine ou aux années de l’entre-deux guerres où le Japon impérial, frustré de ne pas être reconnu par la communauté internationale et les Etats-Unis déclencha un conflit avec ces derniers?

    Les explications d’Abe ne sont pas très claires alors que ses paroles fortes, elles, font mouche auprès d’une population vieillissante et qui regarde la situation en Asie devenir explosive.

    Les centristes du Parti démocrate japonais (PDJ) sont en partie responsables de cette situation, eux qui ont géré le pays ces dernières années, accompagnant son déclin plutôt qu’en inversant le cours de l’histoire et faisant, au passage, de nombreuses bourdes, à la fois en matière de politique intérieure (après le passage du tsunami) et de politique extérieure (tension avec les Etats-Unis).

    Surtout, les dissensions internes, les scandales et les démissions ont miné le parti positionné plutôt au centre-gauche.

    Après s’être installé au pouvoir en 2009, le PDJ a gouverné pendant trois ans avec trois premiers ministres différents dont, le dernier, Yoshihiko Noda, a subi une défaite cinglante en novembre 2012 puisque son parti n’a remporté que 57 députés contre 294 au Parti libéral-démocrate d’Abe!

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

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