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grande bretagne - Page 2

  • L’année du Centrisme dans le monde. 2013, les centristes à la peine

    - Les Etats-Unis cherchent leurs centres

    Les mots centre, centriste, centrisme n’ont jamais été autant utilisés que cette année aux Etats-Unis face à des médias qui ont attaqué durement Barack Obama et face à la paralysie politique qui a touché une nouvelle fois le pays due en grande partie à l’attitude intransigeante de la droite du Parti républicain.

    Pourtant, paradoxalement, on semble trouver de moins en moins de personnalités politiques qui se réclament du Centre.

    Même Barack Obama, devant l’attitude extrémiste de la plupart des républicains (qui ont mis de l’eau dans leur vin, pour certains d’entre eux, en toute fin d’année) a «durci» son discours et parle plus de réduire les inégalités criantes du pays que de consensus et de gouvernement bipartisan.

    Cela dit, à l’inverse de ce que prétendent les médias conservateurs et les stars de droite des talk-shows, il n’a pas modifié profondément ni son positionnement politique, ni sa vision de la politique.

    Pragmatiquement, il a conclu qu’il se trouvait juste face à un mur du refus qu’il a essayé d’abord d’amadouer sans résultats, puis de contourner sans grandes réussites non plus et qu’il a décidé, désormais, d’affronter de face et d’essayer de le détruire, tout au moins de l’affaiblir au maximum.

    Ajoutons que si la grande majorité des centristes se trouvent désormais au sein du Parti démocrate, il semble qu’un renouveau centriste, très timide pour l’instant, se dessine chez les républicains dont beaucoup de membres éminents ont enfin compris que la droitisation du pays les menait dans une impasse et une incapacité pour longtemps de remporter l’élection présidentielles.

    On parle beaucoup de l’un d’entre eux, Chris Christie, le gouverneur républicain d’un Etat, le New Jersey, viscéralement démocrate qui vient d’être réélu triomphalement à son poste et qui serait une sorte de leader de ce renouveau ainsi que la chance la plus grande pour le Parti républicain de remporter la Maison blanche face au candidat démocrate qui devrait être, selon toutes probabilités, une candidate en la personne d’Hillary Clinton.

    Reste que du temps glorieux des centristes républicains de la côte est, dans les années 1950 à 1970, Christie aurait été plutôt catalogué comme un homme bien à droite.

    La cote de popularité de Barack Obama a nettement fléchie en cette année 2013, la première de son second mandat après avoir été réélu sans problème en novembre 2012 face au pâle Mitt Romney.

    Et pourtant l’économie va nettement mieux ainsi que l’emploi avec une baisse sensible du chômage et, surtout, la création de très nombreux emplois.

    Il faut dire que le climat politique n’a pas été très serein et les Américains le font payer à tous les politiques, le président y compris d’autant que celui-ci a connu quelques ratés dans la mise en place de sa réformer phare, celle de l’assurance santé qui est toujours vue négativement par une majorité de la population pour des motifs différents et qu’a éclaté l’affaire des écoutes de la NSA, l’agence de sécurité nationale, suite à la publication de documents secrets par Edward Snowden, la population étant partagée entre la nécessité d’être protégée efficacement contre les terroristes et celle de ne pas être surveillée et contrôlée par l’appareil étatique.

    Néanmoins, force est de constater que les centristes démocrates ont encore de beaux jours devant eux, en témoigne le traditionnel sondage sur les personnalités les plus admirées qui sont encore, cette année, Barack Obama pour les hommes et Hillary Clinton pour les femmes, loin devant leurs poursuivants.

    En outre, une étude très controversée publiée en fin d’année (et sur laquelle nous reviendrons) estime que 51% des Américains sont des centristes selon les critères retenus par l’institut de sondage Gallup. Même si ces résultats semblent mélanger un peu tout et n’importe quoi, ils démontrent, malgré tout, que l’espace central est de plus en plus une recherche et un positionnement, à la fois, des citoyens, des hommes politiques et des analystes, ce qui traduit une envie du corps social de sortir d’un affrontement idéologique malsain où les extrémistes de droite du Tea party sont les principaux meneurs.

    Dernière indication: les deux favoris de la prochaine présidentielle sont actuellement deux centristes, Chris Christie (républicain) et Hillary Clinton (démocrate).

     

    - L’Allemagne sans centristes mais avec une grande coalition

    La situation allemande est sans doute atypique. Voilà un pays qui n’a plus de centre politique réellement défini depuis que les Libéraux se sont transporté à la droite des Chrétiens démocrates (eux-mêmes ayant laissé largement vacant, depuis quelques années, l’espace du centre-droit dont ils sont pourtant issus) et que le SPD a glissé un peu plus à gauche suite à sa défaite électorale de 2009.

    Néanmoins, cela n’a pas empêché la mise en place d’une grande coalition droite-gauche après les dernières législatives du 22 septembre 2013 pourtant gagnées facilement par la chancelière CDU sortante Angela Merkel avec 41,55% des voix mais pas la majorité aboslue et ne pouvant plus compter sur les libéraux laminés.

    Celle-ci a voulu se montrer forte et droite dans ses bottes avec un discours ferme sur la politique économique et sociale à suivre qui fait la part belle aux entreprises et peu aux salariés.

    Néanmoins, ses déclarations de fin de campagne électorale ont été plutôt centristes afin de rassurer les Allemands qui ont été contraints de faire des efforts ces dernières années sans en voir des résultats positifs pour leur vie quotidienne.

    Cette attitude d’Angela Merkel s’est prolongée dans les négociations avec les sociaux-démocrates du SPD et elle a accepté ce que la droite allemande avait toujours refusé de faire, l’établissement d’un salaire minimum, condition sine qua non de la participation du SPD à la grande coalition, lui qui se rappelle douloureusement que cette alliance avec la CDU entre 2005 et 2009, déjà sous la direction de Merkel, ne lui a guère sourit.

     

    - La Grande Bretagne et son centre en péril

    Les Libéraux-démocrates (LibDem) qui occcupent l’espace centriste sont toujours en grand danger d’existence dans les années à venir mais ont obtenu un répit en 2013 faute d’élections nationales. Néanmoins, les européennes qui se dérouleront l’année prochaine risquent d’être périlleuses pour les troupes de Nick Clegg, le vice-premier ministre du pays et allié du conservateur David Cameron au sein de la coalition entre la Droite et le Centre actuellement aux affaires.

    Néanmoins, les bons résultats économiques du pays cette année pourraient peut-être jouer en faveur des LibDem lors des prochaines élections générales qui se dérouleront au plus tard en mai 2015.

     

    - Berlusconi out et le centre-gauche au pouvoir en Italie

    Après les élections législatives de février 2013, le pays s’est retrouvé dans un blocage politique très préoccupant. Car, même si le Parti démocrate (centre-gauche) avait remporté les élections, il ne pouvait gouverner seul et il avait promis de ne pas s’allier avec Berlusconi.

    La seule solution était de se tourner vers les nombreux élus populistes menés par l’ancien comique Beppe Grillo mais celui-ci refusait toute alliance avec un parti traditionnel.

    En fin de compte, c’est une grande coalition qui a été mise en place.

    Néanmoins, la situation s’est détériorée au moment où Silvio Berlusconi a été une nouvelle fois évincé du pouvoir en Italie, perdant son siège de sénateur suite à ses multiples condamnations judiciaires.

    Est-ce la fin du «Cavaliere»? Aucun analyste sérieux ne peut l’affirmer ce qui en dit long sur les problèmes au sein de la classe politique transalpine…

    Toujours est-il que Berlusconi a menacé de bloquer la coalition, ce qu’il n’est pas parvenu à faire in fine, perdant une grande partie de ses alliés.

    C’est donc le centre-gauche qui est actuellement au pouvoir avec aux commandes Enrico Letta du Parti démocrate qui dirige cette grande coalition.

    Un gouvernement qui a, désormais, les mains un peu plus libres que précédemment lorsque Berlusconi lui faisait continuellement du chantage.

    Reste qu’il est difficile de savoir ce qui va se passer dans les mois qui viennent, en Italie tout allant très vite, les gouvernements forts d’hier sont souvent les gouvernements renversés de demain.

     

    - Le Japon à droite toute

    L’échec de l’expérience centriste au Japon a ramené au pouvoir la droite dure d’autant plus que les Japonais sont très inquiets des menaces chinoises et du nationalisme agressif de Pékin à leur encontre.

    Shinzo Abe, le nouveau premier ministre a décidé de remettre le Japon sur les rails, ce qui en soi n’est pas mauvais au vu de la situation du pays, mais son discours est très équivoque notamment sur ses références au passé glorieux du pays.

    Ces dernières font-elles allusion au Japon démocratique des années d’après-guerre qui est devenu la deuxième puissance mondiale avant d’être détrônée récemment par la Chine ou aux années de l’entre-deux guerres où le Japon impérial, frustré de ne pas être reconnu par la communauté internationale et les Etats-Unis déclencha un conflit avec ces derniers?

    Les explications d’Abe ne sont pas très claires alors que ses paroles fortes, elles, font mouche auprès d’une population vieillissante et qui regarde la situation en Asie devenir explosive.

    Les centristes du Parti démocrate japonais (PDJ) sont en partie responsables de cette situation, eux qui ont géré le pays ces dernières années, accompagnant son déclin plutôt qu’en inversant le cours de l’histoire et faisant, au passage, de nombreuses bourdes, à la fois en matière de politique intérieure (après le passage du tsunami) et de politique extérieure (tension avec les Etats-Unis).

    Surtout, les dissensions internes, les scandales et les démissions ont miné le parti positionné plutôt au centre-gauche.

    Après s’être installé au pouvoir en 2009, le PDJ a gouverné pendant trois ans avec trois premiers ministres différents dont, le dernier, Yoshihiko Noda, a subi une défaite cinglante en novembre 2012 puisque son parti n’a remporté que 57 députés contre 294 au Parti libéral-démocrate d’Abe!

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Le monde a besoin de la «centriste attitude»

    Le monde est malade de l’extrémisme.

    Et je ne parle même pas de ces groupes terroristes qui, au nom d’une idéologie morbide tentent d’assassiner lâchement, par des attentats sanglants qui ciblent des populations sans défense, tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux ou qui ne sont pas assez bons, selon leurs critères criminels pour demeurer en vie.

    Non, je parle de tous ces partis extrémistes et de leurs leaders qui retrouvent de la voie dans les pays autoritaires et dictatoriaux mais aussi et surtout qui gagnent du terrain dans les pays démocratiques.

    Voici une liste qui n’est malheureusement pas exhaustive.

    La France, avec le Front national dirigé par Marine Le Pen et la droite dure de l’UMP sans oublier le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon.

    Les Etats-Unis avec le Tea Party où officie un certain Ted Cruz, sénateur du Texas, nouveau héraut aux côtés d’autres personnages glauques de l’extrême-droite américaine; la Grande Bretagne avec le parti populiste antieuropéen de l’UKIP; la Grèce avec le parti néo-nazi de l’Aube Dorée; la Russie avec le parti Russie unie de Vladimir Poutine; la Tunisie avec le parti islamiste Ennahda; la Chine avec le Parti communiste où s’opère un retour en force glaçant de l’idéologie maoïste de sinistre mémoire grâce à son nouveau secrétaire général, Xi Jinping; Israël avec le populiste d’extrême-droite Netanyahu.

    Juste quelques exemples donc car l’on pourrait largement étendre la liste.

    Le désarroi des populations face aux difficultés, face à la crise économique, face à un monde qu’elles considèrent d’autant plus dangereux qu’elles ne le comprennent pas (ou qu’elles refusent de comprendre) semble une nouvelle fois les attirer vers les partis extrémistes et leurs idées simplistes, comme si les leçons de l’histoire, encore une fois, n’avaient pas été comprises (et bien expliquées…).

    Bien sûr, on ne peut encore parler d’un retour d’Hitler, de Staline voire même de Mao et de quelques autres monstres qui peuplent les poubelles de l’histoire.

    Mais l’on sait bien que les ans patinent les dictateurs et leurs visions criminelles grâce à l’oubli coupables des nations qui transforment ceux-ci en personnages historiques où leurs actions criminelles sont atténuées par leur mélange avec d’autres.

    Ainsi la construction d’autoroutes devient un pendant aux chambres à gaz, l’industrie lourde à des famines meurtrières provoquées et au goulag tandis que le massacre d’étudiants ainsi que l’emprisonnement de tous ceux qui demandent la démocratie sont justifiés par une croissance fulgurante de l’économie.

    Au sortir de la Deuxième guerre mondiale, la plupart des pays démocratiques ont adopté, face à l’ignominie des actes de l’extrême-droite fasciste et nazie ainsi qu’au péril réel de l’extrême-gauche communiste, n’en déplaise aux historiens révisionnistes des années 1960, une «centriste attitude» avec des partis modérés et consensuels qui ont gagné les élections et ont gouverné avec modération.

    Il ne s’agissait pas toujours de partis centristes et encore moins de Centrisme.

    Mais l’on avait compris, alors, que face aux ennemis de la démocratie, l’on devait rechercher le consensus afin d’assoir les valeurs humanistes.

    Or, tout ceci aurait pu être adopté avant même que le deuxième conflit mondial n’éclate.

    Des hommes comme Aristide Briand s’y employèrent, en vain.

    Cela aurait évité la mort de 50 millions de personnes.

    Aujourd’hui, personne ne sait si nous sommes à l’aube de conflits mondiaux. Mais les guerres régionales et locales font toujours rage aux quatre coins de la planète.

    Pendant ce temps, dans les pays en paix, monte une agressivité attisée par quelques dangereux pousses-au-crime qui tentent de capitaliser sur le mécontentement des populations.

    Il est donc urgent que cette «centriste attitude» soit à nouveau pratiquée par la majorité des partis dans les pays démocratiques où un front humaniste, que j’ai appelé de mes vœux, se mettent en place et que ces mêmes pays démocratiques fassent pression sur les régimes autoritaires pour que ceux-ci se rendent compte qu’ils n’ont rien à gagner dans la violence et l’agressivité, notamment vis-à-vis de leur peuples.

    Tout cela est une question de responsabilité, notion au cœur même de toute gouvernance, quelle soit locale, régionale ou mondiale.

    Or, actuellement, c’est bien l’irresponsabilité qui domine la classe politique mondiale qui n’a pas appris grand-chose de l’histoire afin de prendre la bonne direction, celle qui assure le respect, la liberté, le tolérance et la solidarité, celle de la voie du juste équilibre afin de montrer aux peuples de la planète que la haine, le ressentiment, le repli sur soi, les boucs émissaires et la violence n’ont jamais été de bonnes réponses pour vivre en paix.

    Faudra-t-il que l’on perde cette dernière, comme d’habitude, pour se rappeler qu’elle n’a pas de prix?!

    Alexandre Vatimbella

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  • Faut-il un Centre-pivot?

    Pour certains, les centristes ne sont que des opportunistes qui penchent à droite et à gauche allant dans le sens du vent du succès comme des girouettes politiques, plus intéressés par les postes que par les idées.

    Mais il y a une autre version de cette balance droite-gauche que vient de nous rappeler Nick Clegg, le leader des libéraux-démocrates britanniques.

    Evoquant les prochaines législatives de 2015, celui-ci a dit, sans ambages, que son parti centriste était prêt à travailler avec les Travaillistes si ceux-ci remportaient les élections ou… de continuer à travailler avec les Conservateurs au cas où ces derniers seraient les vainqueurs du scrutin.

    Pour justifier ce positionnement, il a déclaré que l’important pour les libéraux-démocrates était d’avoir une vraie capacité d’infléchissement des politiques des deux grands partis en les teintant fortement d’une coloration centriste.

    Ainsi, il estime plus important de se trouver au gouvernement en agissant plutôt que dans l’opposition en critiquant, sachant, a-t-il ajouté, que les «lib-dems» n’étaient évidemment pas majoritaires actuellement dans le pays et qu’ils devaient s’adapter à cette réalité.

    On peut extrapoler cette problématique en France, par exemple, où les centristes ne sont pas, non plus, dominants et qu’ils peuvent également jouer un rôle de balance et de modération mais aussi avancer une partie de leur programme en participant à un gouvernement qu’il soit de droite ou de gauche.

    Ce pragmatisme se heurte évidemment à la réalité électorale où, par exemple, en France, le PS et l’UMP n’ont pas forcément besoin des centristes pour gouverner.

    Mais c’est également le cas en Grande Bretagne où soit les Conservateurs, soit les Travaillistes sont souvent majoritaires à eux seuls.

    Et l’on pourrait multiplier les exemples dans les pays dominés par la bipolarisation et où existe néanmoins une ou des formations centristes plus ou moins puissantes.

    Néanmoins, sans même être un apport indispensable pour obtenir une majorité, ce jeu de pivot peut être une bonne chose pour un pays afin d’éviter un gouvernement monolithique très clivé idéologiquement surtout dans un monde où rien n’est totalement blanc ou noir.

    Pour autant, il n’est pas sûr que cela soit une stratégie gagnante auprès des électeurs.

    Nick Clegg a ainsi été beaucoup critiqué par sa base pour avoir fait une alliance avec les Conservateurs alors que celle-ci était, sur bien des points, plus proche des Travaillistes.

    Et la présence dans un gouvernement qui a pris des mesures draconiennes face à la crise, parfois très à droite, a eu comme conséquence des Berezinas électorales pour les Libéraux-démocrates ces dernières années.

    Sauf que, même affaiblis, ceux-ci pourraient être encore des faiseurs de roi en 2015.

    En tout cas, ce Centre-pivot – et non opportuniste – est à considérer comme moyen de «centriser» des politiques bien trop clivées idéologiquement.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • La démocratie est un combat

    Faut-il ou non intervenir en Syrie? Comment se comporter face à l’autocrate Poutine et au régime communiste chinois? Quelle est la meilleure façon de protéger la liberté?

    Autant de questions qui se sont entrechoquées ces derniers mois que ce soit avec les combats en Syrie, les affrontements en Egypte, les fuites sur les pratiques de la NSA aux Etats-Unis, les provocations russes contre les gays et le soutien du régime aux dictateurs de tous poils sur fond de reprise en main intérieure, le tour de vis chinois depuis l’arrivée de Xi Jinping qui se réfère à Marx et, surtout, à Mao en lui rendant des hommages appuyés et répétés, souhaitant marcher dans ses pas.

    Les démocraties sont donc, une fois de plus, devant des dilemmes importants.

    Le président syrien, comme son père avant lui, tue ses concitoyens avec du gaz sarin, les Frères musulmans et l’armée égyptienne rivalisent d’intolérance, les écoutes américaines mettent en émoi une partie du monde qui place la liberté au-dessus de la sécurité, les agissements du président russe nous rappelle tous les jours qu’il a été formé par le KGB dont on pouvait comparer les pratiques lors de la guerre froide à la tristement célèbre Gestapo et les sombres prédictions des défenseurs chinois de la démocratie sur la personne du nouveau maître de l’Empire du milieu se révèlent malheureusement trop vraies.

    Que faire?

    Se faire tuer pour sauver des enfants syriens? Laisser une dictature quelle qu’elle soit se mettre en place en Egypte? Accepter de perdre de la liberté pour de la sécurité sans être sûr que le deal est exactement celui-là? Continuer à faire comme si Poutine et Xi étaient des gens charmants et fréquentables pendant que leurs opposants soient pourchassés et emprisonnés?

    Les réponses ne sont pas simples et, surtout, ne doivent pas être simplistes.

    Prenons l’exemple syrien. Se lancer dans une guerre totale avec le clan Assad tête baissée serait aussi stupide que de ne rien dire et faire en se lavant les mains de massacres horribles et inacceptables.

    Pourquoi?

    Parce que, dans le premier cas, intervenir alors que  la chute d’Assad aurait de grandes chances de permettre aux intégristes islamistes de mettre le pays sous leur coupe et à en faire une base de l’extrémisme et du terrorisme, faisant en quelque sorte d’avoir sauver les enfants syriens pour que nos enfants soient éventuellement tuer dans de futurs attentats.

    Et, dans le deuxième cas, il est impossible pour toute communauté ayant une conscience de fermer les yeux en prétendant qu’un dictateur a le droit de tuer son peuple, notamment ses enfants, sans vergogne, sans devoir rendre des comptes mais aussi sans porter un coup à l’image de la démocratie, incapable de réagir face à des comportements qui la provoquent dans son essence même.

    Ce dilemme est celui de Barack Obama aujourd’hui. Mais il est celui de toute la communauté internationale, en tout cas de celle qui revendique des valeurs humanistes.

    Même cas de figure ou presque en Egypte où il faut se demander si une organisation, les Frères musulmans, qui s’est battue pendant des décennies contre les valeurs démocratiques et ne les a endossées que parce qu’elle a gagné les élections – et dont la pratique démocratique a laissé à désirer pendant son passage au pouvoir – vaut mieux qu’une armée qui n’a guère prouvé son attachement à ces mêmes valeurs.

    Quant à savoir si nous devons adresser la parole à Poutine et à Xi, la realpolitik répond oui à coup sûr. Mais cela ne doit pas nous empêcher de dire ce que nous pensons de leurs agissements et de tenter toutes les pressions pour les mettre en échec? A voir certains responsables politiques occidentaux faire allégeance à ces deux hommes et à leurs régimes donnent parfois des nausées.

    Comme le montre crûment les révélations d’Edward Snowden sur les pratiques de l’agence de renseignements américaine, la NSA, l’éminente question de savoir où se situe le curseur entre défense de la démocratie, défense des démocraties et intérêt des démocraties n’a pas de solution évidente.

    Pour autant, les précédents devraient inciter à ne pas baisser la garde.

    Ainsi, elle s’est déjà posée lors de la montée en puissance du fascisme et du nazisme entre les deux guerres mondiales puis lors de la guerre froide avec le bloc soviétique avec les résultats que l’on sait.

    Le renoncement face à l’Allemagne nous a plongés dans une guerre à 50 millions de morts alors que l’on aurait pu agir contre Hitler quand il en était encore temps.

    L’affrontement avec les Russes s’est révélé problématique jusqu’à l’implosion de l’URSS, exsangue par ses dépenses militaires démesurées et incapable d’apporter le bien-être à sa population.

    Avec, à la clé, des camps de concentration dans les deux pays.

    Le régime en place à Moscou – comme à Pékin d’ailleurs – est encore largement dominé par une idéologie qui diabolise la liberté qualifiée d’«occidentale».

    Xi Jinping, le nouveau maître du Parti communiste chinois ne parle que de maoïsme, de renforcement de l’armée et des valeurs occidentales erronées et dangereuses mettant en avant un «rêve chinois» qui risque de devenir le cauchemar des démocraties.

    Le ralentissement préoccupant de la croissance chinoise sur fond de corruption, de pollution catastrophique et de menaces de toutes sortes sur le régime va sans aucun doute renforcer, au moins dans un premier temps, les tendances autoritaires de celui-ci.

    Les prisons sont à nouveau pleines d’opposants, internet est de plus en plus contrôlé et censuré, le peuple est invité à se faire moins critique et à suivre la ligne officielle.

    Tout ceci nous amène à cette vérité basique, pure et dure: la démocratie a été, est et restera à jamais un combat quotidien contre des forces qui, de tous les côtés ainsi que de l’intérieur même, travaillent à la rogner, à la dénaturer et, in fine à l’abattre.

    La démocratie américaine est née d’une guerre de libération. Ce sont des révolutions qui ont accouché des valeurs démocratiques françaises. Même le système démocratique britannique a nécessité après la Grande Charte de 1215, une lutte au cours des siècles pour s’établir.

    Ceux qui renoncent à vouloir mener ce combat condamnent la démocratie, d’abord à s’affaiblir puis à disparaître.

    Ils font le jeu des ennemis des valeurs et des principes démocratiques.

    Peut-être que les peuples qui goûtent à un régime démocratique, certes imparfait mais envié par tous ceux qui en sont privés, ne veulent pas ou plus se battre pour le protéger et le faire exister.

    Peut-être qu’ils préfèrent leur sécurité ou tout simplement leur confort quotidien à leur liberté.

    Peut-être qu’ils préfèreraient vivre esclaves que mourir libres.

    Les sondages, généralement, disent le contraire.

    Alors, mettons nos actes en accord avec nos paroles: défendons la démocratie avant qu’on nous défende de le faire.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • Comment le Centre doit réagir à la «radicalisation» de la droite

    C’est un grand classique: un parti de gauche ou de droite qui se retrouve dans l’opposition est toujours plus idéologiquement marqué que lorsqu’il est au pouvoir. Normal, il se doit de réaliser une introspection après ses défaites électorales afin de retrouver ses racines et ses fondamentaux qui lui permettront de réaffirmer sa personnalité propre et de redynamiser sa base militante et ses sympathisants.

    Aux Etats-Unis ce fut le cas des démocrates après 2000 et c’est le cas du Parti républicain actuellement. Certains avancent même qu’aujourd’hui Ronald Reagan et George W Bush, deux anciens présidents pourtant accusés d’avoir été idéologiquement très à droite, n’auraient plus leur place dans la parti républicain tellement celui-ci a évoluer vers sa droite, sous l’influence du mouvement du Tea Party, afin de se présenter comme inflexible sur ses principes!

    En France, ce fut le cas du PS après 2001, c’est le cas de l’UMP depuis 2012.

    Néanmoins, au-delà de ce ressourcement idéologique «naturel» du à l’éloignement du pouvoir et à l’absence d’obligation de devoir gouverner de manière pragmatique et pour tous les Français, on peut se demander si ce que certains appellent la radicalisation de la droite française n’est pas plus profonde cette fois-ci, suivant en cela ce qui se passe dans la plupart des pays démocratiques, du Japon (avec Shinzo Abe) aux Etats-Unis (avec Paul Ryan ou Rand Paul) en passant par le Royaume Uni (avec David Cameron).

    D’autant qu’une forte résurgence nationaliste concurrence ces grands partis conservateurs sur leur flanc droit, avec le Front national en France, l’UKIP en Grande Bretagne ou le Tea Party aux Etats-Unis, suscitant d’ailleurs des débats houleux sur une possible alliance avec ces divers mouvements extrémistes.

    De ce point de vue, le discours de Jean-François Copé qui emprunte aux thématiques et à la rhétorique au Front national est assez emblématique de ce repositionnement de la droite, de même que les sorties médiatiques d’un Guillaume Peltier, ancien militant du Front.

    Non pas que cela soit nouveau à l’UMP si l’on se rappelle que Nicolas Sarkozy, pour affaiblir durablement le FN, avait repris les principaux thèmes du parti de Jean-Marie Le Pen afin de démontrer que la droite classique pouvait s’occuper de toute cette population en déshérence et de ses préoccupations.

    A l’opposé, il ne faut pas oublier qu’il existe une aile de l’UMP qui se bat contre les connivences et les possibles alliances entre droite et extrême-droite, emmené par François Fillon, notamment, mais aussi par Jean-Pierre Raffarin, pourtant allié à l’intérieur du parti à Jean-François Copé…

    Devant cette situation, quel doit être le positionnement des partis centristes?

    On se rappelle que lors de la dernière présidentielle, au moment où Nicolas Sarkozy a joué son va-tout face à François Hollande en droitisant parfois à l’extrême ses propos, ses alliés centristes tels Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde ou François Sauvadet, tous aujourd’hui membres éminent de l’UDI, ne se sont guère émus de ceux-ci, allant même jusqu’à les justifier.

    En revanche, François Bayrou et ses lieutenants du Mouvement démocrate avaient réagi vivement en condamnant ce qu’ils considéraient comme des dérapages préoccupants.

    Depuis, l’UDI a semble-t-il adopté majoritairement (mais pas unanimement, voir à ce sujet certaines déclarations d’Hervé Morin ou des membres du CNIP, parti membre de la confédération) un discours de défiance vis-à-vis de ces fameux dérapages à répétition comme ceux de Jean-François Copé, revenant à un positionnement beaucoup plus centriste.

    De son côté, le Mouvement démocrate puise dans cette radicalisation d’une partie de l’UMP la raison de son opposition actuelle à la droite et de son appel à voter François Hollande contre Nicolas Sarkozy aux dernières présidentielles.

    Cependant, il ne faudrait pas tomber dans l’excès inverse ce qui s’est parfois produit, tant du côté de l’UDI que du Mouvement démocrate.

    On n’enfoncera pas ici une porte maintes fois ouverte sur le fait que le Front national peut poser les bonnes questions mais en y donnant les mauvaises réponses.

    En revanche, adopter par principe une position soi-disant «modérée» ou «équilibrée» sur un certain nombre de problèmes qui touchent au fondement même de la démocratie républicaine , à la liberté, au respect, à la tolérance et au juste équilibre, ce n’est pas avoir un positionnement centriste mais plutôt une position de faiblesse face aux attaques de notre modèle de société en acceptant qu’il soit considéré comme amendable sans fin face à des revendications communautaires ou autres de groupes et de lobbies.

    Nous nous trouvons alors dans un relativisme et un renoncement qui, autrefois, nous ont amené à accepté qu’aux portes de la France, il y ait des régimes dictatoriaux qui ont semé la misère, la désolation et la mort dans le monde entier.

    In fine, le comportement des centristes devant les manifestations de cette radicalisation d’une partie de la droite doit être de la condamner fermement, de la contrer par un discours des valeurs à chaque fois qu’elle se manifeste ainsi que de rappeler sur quels principes se fonde cette condamnation.

    Mais celle-ci doit être faite sans tomber dans la critique systématique de la droite toute entière, ce qui serait totalement stupide, contreproductif et ne correspondrait pas à la réalité d’une droite qui, fondamentalement, n’est pas assimilable l’extrême-droite.

    De même, lorsque la radicalisation de la gauche se manifeste, les centristes doivent tout aussitôt la condamner et la contrer.

    Rappelons avec force que le Centre s’oppose à tout extrémisme. Ainsi, si l’alliance UMP-Front national est inconcevable avec une alliance centriste, c’est également la même chose pour une alliance PS-Front de gauche.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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  • L’Année du Centrisme dans le Monde. 2012, Obama superstar

    Pour ce qui est de la galaxie centriste, 2012 a bien évidemment été dominée par la réélection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis.

    Ailleurs, dans le monde, les centristes n’ont pas toujours été à la fête comme en Grande Bretagne et, surtout, au Japon.

     

    Quant à l’ambiguïté de l’adjectif «centriste» accolé à certains partis, il a continué à nourrir le débat politique dans les pays arabes.

     

    - La réélection d’Obama

     

    L’élection du président de la première puissance mondiale est sans conteste un événement international. Et la victoire de Barack Obama en est un autre à plusieurs titres.

     

    En premier lieu parce qu’il est un des seuls gouvernants des pays démocratiques à avoir retrouvé son poste alors que la crise économique et financière est loin d’être terminée.

     

    Et à l’inverse de ce que beaucoup croient, il n’a pas été réélu dans un mouchoir de poche.

     

    Selon les statistiques officielles, il a obtenu 51% des voix contre seulement 47,3% à Mitt Romney, un écart de presque 4% et de près de cinq millions de voix. De même, il a remporté une majorité d’Etats dont tous ceux, à part le Texas, qui sont les plus peuplés. Sans oublier les 332 grands électeurs face aux 206 de son rival républicain.

     

    En second lieu parce qu’il a fait mentir tous les statistiques et précédents qui voulaient qu’un président américain ne pouvaient être réélus avec une situation économique aussi difficile.

     

    Les commentateurs sont allés chercher tout ce qui pouvait démontrer l’impossibilité pour Barack Obama de retrouver le Bureau ovale. In fine, les électeurs les ont démentis sans appel…

     

    En troisième lieu parce que son élection en 2008 en tant que premier noir (afro-américain) et membre d’une ethnie minoritaire à accéder à la Maison blanche était déjà historique mais que sa réélection, du fait des difficultés des Etats-Unis, des attaques outrancières des républicains notamment du mouvement de la droite extrême du Tea Party qui l’a comparé à Hitler et Staline ainsi que le blocage voulu et assumé des élus républicains au Congrès pour le faire chuter, l’est encore plus.

     

    Ainsi, s’il avait été battu le 6 novembre dernier, on aurait tôt fait d’affirmer que sa victoire de 2008 n’avait été en réalité, non pas un accident de l’histoire, mais qu’un épisode conjoncturel et exceptionnel rendu possible par des circonstances particulières telles la désastreuse fin de la présidence de George W Bush (n’importe quel démocrate devait l’emporter face au candidat républicain selon les analystes politiques) et à la volonté des Américains de retrouver une dignité et une moralité, ce qui avait abouti à l’élection d’un jeune sénateur sans grande expérience et afro-américain.

     

    Sa réélection, a contrario, démontre qu’il ne s’agissait pas d’un événement unique et hors du commun.

     

    La raison en vient, en grande partie, du formidable charisme de Barack Obama (tous les sondages ont montré que les Américains aimaient l’homme même s’ils critiquaient sa politique) allié toutefois avec un changement profond dans la société américaine au niveau des mentalités mais surtout dans l’évolution de la population américaine, toujours plus urbaine et plus métissée avec, en outre, la montée en puissance de groupes ethniques tels les afro-américains ou les asiatiques et, évidemment les latinos qui ont voté à plus de 75% pour Obama.

     

    En quatrième lieu parce qu’il est un centriste et que toute réélection d’un centriste est toujours ardue car il doit défendre un bilan face aux attaques dures venues de sa droite et de sa gauche.

     

    Barack Obama a ainsi défendu pendant quatre ans une approche de la politique par la voie du juste équilibre et du consensus le plus large, se heurtant aux critiques des libéraux (gauche) et des conservateurs.

     

    Pourtant, il a continué sur cette voie qu’il a défendue pendant la campagne électorale.

     

    De ce point de vue, sa victoire est aussi celle du Centre même si, paradoxe, on comptera moins de centristes élus à la Chambre des représentants et au Sénat.

     

    Mais cette anomalie vient des pratiques très contestables de charcutages électoraux réalisés par les congrès de chaque Etat de l’union et qui aboutissent à des circonscriptions qui, aujourd’hui, avantagent largement les républicains.

     

    Car si ces derniers ont remporté largement les élections à la Chambre des représentants en nombre d’élus, ils les ont perdues en vote populaire…

     

    - Les difficiles heures des centristes anglais

     

    Nick Clegg compte quelque peu pour pain et beurre dans le gouvernement du conservateur David Cameron et cette situation s’est encore accrue en 2012. Pourtant, le leader des libéraux-démocrates (centristes), est le vice-premier ministre en titre de Grande Bretagne.

     

    Néanmoins, il a du avaler des couleuvres à répétition depuis qu’il a décidé de faire alliance avec la Droite et non avec la Gauche à l’issu des dernières élections législatives.

     

    Il pensait pouvoir peser sur les décisions et c’est tout le contraire qui s’est produit au grand dam de ses partisans et de ses troupes.

     

    Du coup, son crédit auprès de l’opinion publique a fondu comme neige au soleil et si des élections législatives avaient lieu aujourd’hui, son parti serait laminé comme il l’a été dans les diverses élections qui ont eu lieu dernièrement, notamment les municipales.

     

    Moments difficiles, donc, pour les centristes britanniques dont on ne donne pas cher lors des prochaines législatives, pour l’instant.

     

    - Les centristes européens dans la tourmente de la crise économique

     

    Les centristes n’ont pas été à la fête en Europe même s’ils ont pu faire de la résistance dans plusieurs pays, notamment dans les pays scandinaves ou dans certains des ex-pays de l’Est et que la chancelière Angela Merkel a recentré son discours en vue des prochaines législatives allemandes, se rappelant soudainement qu’un parti démocrate-chrétien a vocation à se retrouver au centre de l’échiquier politique...

     

    Mais c’est en Italie qu’ils ont été en première ligne avec le gouvernement de Mario Monti. Une expérience sous fond de grave crise économique qui a déchaîné les passions mais qui semblait remettre le pays sur les bons rails et qui vient de se terminer, torpillée par le populiste de la droite extrême, l’opportuniste Silvio Berlusconi.

     

    Du coup Monti a démissionné et les prochaines élections législatives de février prochain s’annoncent très mal. Les partis centristes ne sont crédités que de 10% des intentions de vote (16% si Monti prend la tête d’une coalition), la Gauche étant favorite avec le Parti démocrate et ses alliés devant le parti de Berlusconi, Peuple de la liberté.

     

    - La bérézina des centristes japonais

     

    Au Japon, le Parti libéral démocrate de Shinzo Abe (droite conservatrice et nationaliste) est revenu au pouvoir, balayant le parti de centre-gauche qui a gouverné ces trois dernières années après une victoire historique en 2009 et qui n’a obtenu que 57 sièges sur 480 à la chambre des députés!

     

    Il faut dire que la politique du PDJ (Parti démocrate du Japon) a été assez illisible dans de multiples domaines et que la crise économique et financière sur fond de vieillissement accéléré de la population et de montée en flèche du péril chinois, n’a pas joué en faveur du gouvernement de Yoshihiko Noda, le dernier premier ministre centriste.

     

    - Partis centristes en recomposition en Israël

     

    Devant la montée du nationalisme et de la droite dure en Israël, les centristes semblent de plus en plus divisés et, surtout, incapables de pouvoir disputer la victoire promise à Benjamin Netanyahu, l’actuel premier ministre, lors des législatives du 22 janvier prochain.

     

    Ainsi, le principal parti centriste jusqu’à présent, Kadima, créé par Ariel Sharon, disparaitrait quasiment de la prochaine chambre des députés (avec une projection de deux sièges contre 28 actuellement!).

     

    Le nouveau parti centriste, Le Mouvement, créé par Tzipi Livni, l’ancienne ministre des Affaires étrangères, n’aurait que neuf sièges alors que Yesh Atid, un parti créé par l’ancien journaliste Yaïr Lapid, en obtiendrait six.

     

    - Centrisme et centrisme dans les pays arabes

     

    On a beaucoup parlé de Centre et de Centrisme dans les pays arabes au cours de ces deux dernières années. Pourtant, il s’agit souvent d’une vision centriste qui n’a rien à voir avec le Centre et le Centrisme tels que nous les entendons au CREC, ni même dans les démocraties, comme nous avons eu l’occasion de l’écrire.

     

    Car il y a deux centrismes et deux centres dans le paysage politique de la plupart des pays arabes.

     

    Le premier ressemble à celui des démocraties, il est positionné comme modéré, consensuel et prône des politiques de juste équilibre.

     

    Le deuxième est une construction factice, dans une définition réduite d’un centre uniquement à équidistance de deux «extrêmes», en l’occurrence les partis islamistes et les partis laïcs.

     

    Ce deuxième centre a pratiquement mis sous l’éteignoir le premier nommé comme, par exemple, en Tunisie, où le parti islamiste Ennahda, se présente désormais comme centriste, brouillant ainsi le message du Centre, par définition laïc, consensuel et tolérant.

     

    - Les partis centristes africains

     

    Dans leur recherche de la démocratie, les pays africains tâtonnent souvent. Dans ce cadre, de nombreux partis se créent chaque année. Et ils sont de plus en plus nombreux à se réclamer du Centrisme comme, par exemple, l’Union centriste du Sénégal (UCS) créée récemment par Abdoulaye Baldé.

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

    Voir le site Le Centrisme

     

  • L’année du Centrisme dans le monde. 2011, année difficile pour Obama pendant que le printemps arabe faisait éclore de nombreux partis centristes… pas toujours centristes!

     

     


     

    Un courant centriste existe dans tous les pays du monde. Il n’est évidemment pas uniforme. Le corpus des valeurs et des références peut varier d’un pays à l’autre. Mais ce qui fait l’unité de ce courant, où qu’il soit implanté, c’est sa vision humaniste de la société, le consensus qu’il recherche et la liberté dans l’égalité qu’il entend promouvoir.

     

    Il serait donc inexact de vouloir relativiser le Centrisme mondial uniquement par rapport aux différences culturelles qui existent dans chaque pays ou dans des groupes de pays, comme c’est aujourd’hui la mode dans les sciences sociales,

     

    Bizarrement, les tenants et les défenseurs de cette thèse relativiste du culturalisme, sont les mêmes qui prétendent exécrer le colonialisme qui l’utilisa pour démontrer sa légitimité.

     

    Affirmant que les fameuses «différences culturelles» sont toujours légitimes (alors que ce sont souvent des créations superficielles de dictatures ou de régimes autoritaires qui les mettent en avant pour refuser la liberté à leur peuple comme en Chine), ils expliquent que la démocratie républicaine prônée par le Centre et le Centrisme «occidental» n’est pas exportable en dehors de sa sphère géographique, sauf à imposer un soi-disant néocolonialisme de la pensée au monde…

     

    Pourtant, à chaque fois que la révolte et la révolution ont germé cette année, c’est bien cette «démocratie occidentale» qui était demandée par des peuples qui sont privés de liberté depuis si longtemps.

     

    C’est ce qui s’est passé, par exemple, pour le Printemps arabe.

     

    Il est vrai, toutefois, qu’une des difficultés à parler du Centre et du Centrisme dans les pays arabes vient de ce qu’il y a deux centrismes. Ou, plutôt, qu’il y a une utilisation fallacieuse du mot «centrisme» par un courant qui ne l’est pas.

     

    Le premier courant centriste est laïc et il ressemble à celui qui a cours dans le reste du monde. L’autre est porté par certains partis islamiques dits «modérés» qui prône un entre-deux entre un régime laïc et un régime religieux afin de ne pas trop effaroucher une partie de la population et de l’opinion mondiale. Autrement dit, il ne s’agit en rien de Centrisme.

     

    Beaucoup ont été dupés par ce discours qui justifiait, selon eux, cette, soi-disant, fameuse «modération»  de partis comme les Frères musulmans!

     

    aux Etats-Unis

     

    Le Centrisme a connu une année agitée aux Etats-Unis. Vilipendé par les courants extrémistes, en particulier celui d’extrême-droite et populiste du Tea Party, qui hait par-dessus tout les «modérés» dans le Parti républicain (mais aussi par le courant le plus «libéral» du Parti démocrate qui les dénonce dans son propre camp et qui a abouti au mouvement Occupy Wall Street), il a eu pourtant les honneurs tout au long de l’année.

     

    D’abord, parce que la radicalisation des républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, a fait voler en éclats ce qui restait d’un certain consensus à l’américaine où l’on arrive toujours, au dernier moment à se mettre d’accord sur une ligne médiane où chacun a fait les concessions nécessaires pour parvenir à un compromis.

     

    Or, en 2011, les élus les plus à droite ont constamment refusé de lâcher du lest sauf sous la pression de leur électorat ou des sondages, et encore. D’où une volonté de trouver une solution centriste à la crise politique.

     

    Ensuite, parce qu’un débat, initié là aussi par les républicains les plus à droite (et qui n’est que la continuation d’autres attaques du même genre les années précédentes), s’est instauré sur le centrisme de Barack Obama (qui est pourtant de plus en plus évident, ce qui d’ailleurs lui est reproché par certains qui estiment qu’il recherche trop le consensus).

     

    Par des manœuvres pourtant très grossières, c’est-à-dire en défendant des thèses extrémistes et ensuite en accusant le président des Etats-Unis de ne pas faire le grand pas qu’ils lui demandaient dans leur direction (c’est-à-dire très à droite), les républicains proches de l’extrême-droite ont réussi à faire vivre ce débat repris par certains commentateurs peu inspiré sur ce coup comme deux des éditorialistes-vedettes du New York Times, Thomas Friedman (démocrate) et David Brooks (républicain) qui se présentent comme modérés.

     

    Enfin, parce que le blocage de Washington a remis au goût du jour le «troisième homme» (assez récurrent dans les élections américaines) pour la prochaine présidentielle, en novembre 2008, qui serait le candidat centriste idéal capable de réunir les Américains et de refonder un lien social mis à mal par les extrémistes de tous bords.

     

    Une organisation baptisée «no labels» («pas d’étiquettes») a ainsi vu le jour, regroupant des démocrates et des républicains modérés qui souhaitent promouvoir une candidature indépendante des deux grands partis. Une autre initiative, veut faire désigner un candidat modéré par un vote sur internet, candidat qui ensuite se lancerait dans la bataille présidentielle.

     

    De même, les partis centristes (on oublie qu’il existe plusieurs partis centristes aux Etats-Unis, comme le Centrist Party, le Modern Whig Party ou l’American Centrist Party, même s’ils sont peu puissants et que nombre de centristes préfèrent militer dans les deux grands partis, démocrate et républicain), sont montés au créneau pour réclamer une candidature centriste.

     

    En Grande Bretagne

     

    Les Libéraux démocrates («Lib Dem»)de Nick Clegg, vice-premier ministre du gouvernement de David Cameron, ont vécu une année très mouvementée et très difficile. Avec la crise économique et la rigueur, ils ont poursuivi leur descente aux enfers dans les sondages qui avait déjà débuté en 2010. Car leur électorat, plutôt de centre-gauche, ne leur pardonne pas les mesures d’austérité prises et leur allégeance aux conservateurs.

     

    Incapables de reprendre la main, noyés entre les travaillistes et les conservateurs, les Libéraux démocrates n’ont pu imposer une image d’un parti fort et capable, à terme, d’être une alternative crédible aux deux mastodontes qui se partagent le pouvoir depuis des décennies.

     

    Même le débat sur l’Union européenne lancé par le refus de David Cameron de faire partie d’une union plus resserrée n’a pas permis aux Libéraux démocrates, qui sont très pro-européens, de faire entendre leur différence. En tout cas, pour l’instant.

     

    Si une élection avait lieu aujourd’hui, les enquêtes d’opinion promettent une débâcle aux amis de Nick Clegg qui attendent des jours meilleurs.

     

    Dans les pays arabes

     

    Le Printemps arabe a fait fleurir de très nombreux partis centristes, que ce soit en Tunisie, en Egypte ou au Maroc. De même, au Liban, s’est instauré un débat sur le centrisme revendiqué d’un certain nombre de leaders politiques.

     

    Nous avons vu, plus haut, que le terme de «centrisme» a été détourné par les partis islamistes pour se donner une certaine respectabilité de la modération en expliquant que leur «centrisme» se trouvait à équidistance de la laïcité et de la religion…

     

    Mais, dans le même temps, de très nombreux partis laïcs et répondant aux critères du Centrisme ont été mis sur pied. Ils sont, à la fois, trop nombreux (pas moins de trente-trois en Tunisie!) et pas assez puissants pour prétendre au jour d’aujourd’hui, gagner seuls une élection.

     

    Des regroupements ont déjà eu lieu dans des «alliances centristes» comme au Maroc) et il faudra voir, dans les mois et les années qui viennent comment ils vont se positionner et s’ils auront la capacité à s’imposer comme des partis puissants dans un environnement délicat où l’on ne sait pas encore si la libéralisation des régimes issus de ce Printemps arabe débouchera sur une vraie démocratie ou si cette fenêtre de liberté sera récupérée par les réactionnaires laïcs ou religieux.

     

    Dans le reste du monde

     

    En 2011, plusieurs autres faits saillants ont marqué la galaxie centriste.

     

    - Dans les pays africains, la création de partis centristes a continué sans pour autant que ceux-ci parviennent à occuper le pouvoir sauf dans des coalitions où ils sont généralement minoritaires. Mais il semble que de plus en plus de personnes sur le continent noir pensent que le salut démocratique passe par des partis situés au centre de l’échiquier politique.

     

    - En Suisse, les élections législatives ont vu une poussé centriste en même temps qu’une poussée des socialistes.

     

    - En Belgique, les centristes wallons de CdH se sont réorganisés et participent au gouvernement d’union nationale du socialiste wallon, Elio di Rupo.

     

    - En Irlande, le parti de centre-droit au pouvoir, Fianna Fail, a été remplacé par le parti de… centre-droit dans l’opposition, le Fine Gail allié au Travaillistes. Et pour couronner le tout, le Fine Gail est plus à droite que le Fianna Fail et a pourtant noué une alliance avec la gauche! Cette recomposition politique est due en grande partie à la faillite du pays qui l’a plongé dans une forte récession.

     

    - En Espagne, un embryon de parti centriste a remporté cinq sièges aux élections législatives dans un pays où le Centre était jusque là totalement phagocyté par les deux grands partis de gauche et de droite (même s’il existe depuis longtemps un parti centriste catalan).

     

    - En Pologne, le premier ministre centriste Donald Tusk a remporté les législatives et s’est succédé à lui-même.

     

    - En Bulgarie, le candidat du Centre. Rosen Plevneliev, a remporté l'élection présidentielle avec 52,5% des suffrages.

     

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

     

     

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  • Des indignés, de la mondialisation et du Centrisme


    Humanisme, juste équilibre, réforme, régulation et liberté, voilà comment doivent être encadrées et nourries les mondialisations (dont la globalisation économique) pour le Centrisme.

    Le pamphlet de Stéphane Hessel «Indignez-vous», véritable phénomène d’édition à travers le monde et qui inspire largement certains mouvements des «indignés» est rempli de poncifs sous couvert d’humanisme et de bons sentiments et d’une volonté de resocialiser la société avec une orientation nettement à gauche (ancien d’extrême-gauche, Hessel revendique son appartenance au Parti socialiste français).

    Un texte qui surfe avec les difficultés réelles des jeunes (et moins jeunes) de trouver une place dans une société qui ne sait plus très bien comment les intégrer, étant incapable de saisir le profond bouleversement encours du métissage culturel et de la mondialisation médiatique qui émancipe encore plus l’individu, sans que ce dernier, faute de repères et d’accompagnement, ne sachent toujours comment se comporter et cohabiter avec l’autre.

    N’ayant aucun projet à lui proposer, incapable de relever le défi libertaire (défi, pas menace), le politique développe une autonomisation égocentrique assistée irresponsable de l’individu au lieu de créer les conditions d’une nouvelle évolution de la démocratie républicaine représentative qui permettrait, dans le respect, la solidarité et la responsabilité, une émancipation plus large de la personne (l’individu membre de la communauté).

    Au lieu de cela, ce sont les vieilles recettes qui refont surface jour avec la volonté de faire (ré)intervenir l’Etat (ou un pouvoir indéterminé quand on se dit antiétatique…) partout et pour tout afin de réinstaller du contrôle social, que ce soit dans l’autorité, dans une vision holistique régressive et dans une méfiance à l’égard de la liberté.

    Bien sûr, les comportements irrespectueux se sont développés, les solidarités se sont délitées, tout comme la cohésion sociale. Pour autant, cela n’est pas dû à un individu ouvert mais à l’incapacité de la société de le comprendre et d’accompagner – ce qui est son rôle – son émancipation dans un environnement humaniste et dans une pratique de juste équilibre.

    Et cela ne se réalisera pas par une révolution hypothétique et violente ou par un changement radical qui ne peut être qu’un retour en arrière mais par la mise en œuvre de réformes progressives et humanistes.

    Les indignés qui on fleuri partout dans le monde, des pays arabes à l’Espagne, de l’Inde à Israël, de la Grèce aux Etats-Unis en passant par la Grande Bretagne, sont en fait, sans toujours le savoir, les rejetons de l’évolution du système démocratique. Ce qu’ils revendiquent (au-delà de provocations d’infiltrés de mouvements politiques extrémistes), c’est une vraie démocratie mais dans le respect, la solidarité. Ce qu’ils souhaitent, c’es une société humaniste qui leur propose un projet commun tout en ne bridant pas leur liberté. C’est un modèle à inventer et façonner à partir de celui qui, aujourd’hui, semble à bout de souffle, immobile et encrassé, ayant refusé de se réformer depuis des années et s’étant réfugié dans une fuite en avant d’une irresponsabilité à la petite semaine qui ne pouvait que conduire à la situation actuelle.

    Lors de la chute du communisme, en 1991, au lieu de célébrer la fin de l’Histoire, nous aurions du nous atteler à bâtir le futur de la démocratie républicaine représentative et non laisser uniquement aux «forces du marché» et à quelques autres fadaises de modeler un monde vers une impasse.

    La mondialisation humaniste que ces indignés appellent de leurs vœux de façon parfois naïve, parfois inconséquente, mais toujours par rapport à une paralysie réelle de la société, doit être prise en charge par une gouvernance mondiale qui s’attèle, en premier lieu et le plus vite possible, à rectifier la trajectoire chaotique qui conduit l’humanité vers une crise majeure.

    Si cela n’est pas le cas, les indignés deviendront les enragés. Alors, oui, la bataille se fera entre la chienlit et l’ordre. Et une régression individuelle et sociale s’en suivra, quel que soit le vainqueur. Inévitablement.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • 2010-2011: L’état du Centre dans le monde


    L’année 2010 a été une année mitigée pour les courants centristes dans le monde. Victoires, défaites, difficultés et espoirs ont traversé les différentes formations centristes. 2011 s’annonce sur le modèle de sa devancière avec des restructurations en cours et des difficultés pour les centristes au pouvoir.

    En France, le Centre demeure morcelé et les centristes alliés à la Droite dans la majorité présidentielle ont perdu de leur influence depuis la formation d’un gouvernement dont ils sont largement exclus.

    L’année 2011 sera une année cruciale pour le Centre qui va devoir préparer un projet politique, préparer sa refondation et démontrer sa capacité à proposer une alternative en vue des présidentielles et des législatives de 2012. Et si tous les centristes s’accordent sur l’importance de cet agenda, bien peu sont capables d’en prédire une issue positive pourtant indispensable pour son avenir à court et moyen terme.

    En Grande Bretagne, les centristes ont fait une percée aux élections législatives de mai 2010, ce qui leur a permis de revenir au pouvoir et de former un gouvernement de coalition avec les conservateurs, raflant au passage le poste de vice-premier ministre pour leur leader, Nick Clegg. Mais les mesures impopulaires du gouvernement et la crise économique ainsi que les voltes-faces par rapport aux promesses de campagne ont coûté cher puisque les Libéraux démocrates ont des sondages d’intentions de vote et de popularité catastrophiques.

    L’année 2011 s’annonce difficile pour les centristes britanniques car le redressement de l’économie prendra encore du temps alors que les mesures impopulaires vont produire encore des difficultés dans la vie quotidienne.

    Aux Etats-Unis, le président centriste, Barack Obama, a perdu les élections de mi-mandat qui ont permis aux républicains de remporter une forte majorité à la Chambre des représentants. De même, les centristes, à la fois dans le Parti démocrate et dans le Parti républicain, ont été laminés le plus souvent et leur poids tend à diminuer. Paradoxalement, les électeurs qui ont élu des représentants de plus en plus polarisés, à droite comme à gauche, veulent un consensus, des politiques bipartisanes et une vision centriste du gouvernement du pays. De même, un nouveau mouvement, «No labels», réunissant démocrates et républicains modérés, a vu le jour et pourrait jouer un rôle politique au cours de l’année 2011 et plus certainement 2012.

    L’année 2011 sera compliquée pour Barack Obama et son centrisme mais les victoires législatives au Congrès remportées à l’arraché au mois de décembre, avec le vote d’importantes mesures, permettent de penser que le président américain n’a pas dit son dernier mot et que ceux qui l’ont enterré se sont quelque peu avancés. D’autant qu’il demeure la personnalité la plus admirée des Américains et l’homme politique le plus populaire. Les sondages en vue de la présidentielle de 2012 le donne, pour l’instant, gagnant quelque soit son adversaire.

    En Allemagne, du fait de la radicalisation des Libéraux, c’est au sein de la CDU que vit le centrisme actuellement. Ce qui, en soi, n’est guère étonnant puisqu’il s’agit, à la base, d’un parti démocrate-chrétien. Pour autant, celui-ci est traversé de courants dont certains se situent à la droite de la Droite.

    Le centrisme de la chancelière Angela Merkel a été ainsi dénoncé au cours de l’année 2010 par une partie de la CDU. Et après avoir résisté à cette offensive, elle a tout de même cédé, suite à des revers électoraux d’importance notamment dans les élections régionales, et a musclé son discours face à l’immigration clandestine et, surtout, en déclarant que le modèle d’intégration des immigrés – clandestins ou non – avait été un échec total.

    En 2011, la bonne tenue de l’économie, dopée par les exportations et un redécollage de la consommation des ménages allemands, devrait permettre à Angela Merkel de retrouver de la sérénité à moins que la crise de l’euro qui empoisonne le débat politique en Allemagne, ne vienne créer des interférences dans un paysage politico-économique assez favorable à la chancelière.

    Au Japon, l’expérience centriste est tout sauf un long fleuve tranquille. Après un pouvoir sans partage de la Droite depuis l’instauration de la démocratie suite à la défaite de 1945, la victoire du Parti démocrate du Japon (PDJ, centriste) de Yukio Hatoyama en 2009 avait été un grand moment d’espoir pour revitaliser une organisation politique du pays sclérosée et touchée par de nombreux scandales.

    Mais l’année 2010 a été un désenchantement pour les centristes japonais qui sont tombés, eux aussi, dans la division et le manque de confiance de la population envers ses élites politiques. Du coup, Yukio Hatoyama, le Premier ministre, mais aussi Ichiro Ozawa, le président du PDJ, ont démissionné, notamment pour n’avoir pas tenu leurs promesses électorales, en particulier pour la récupération auprès des Américains de l’île d’Okinawa occupée depuis la fin de la guerre.

    En 2011, Le nouveau Premier ministre centriste, Naoto Kan, va devoir gouverner dans une situation difficile avec la montée en puissance de la Chine et la crise nord-coréenne.

    En Italie, le Centre se cherche toujours face à Berlusconi. Une tentative de renverser le gouvernement à la fin 2010 a échoué par la défection de quelques députés de la droite anti-Berlusconi et de la gauche. En 2011, la situation politique du pays devrait être tendue mais personne ne peut prédire si la fin politique tant de fois annoncée de Silvio Berlusconi sera une réalité. Si c’est le cas, les formations centristes devraient avoir un rôle à jouer dans une nouvelle majorité.

    En Inde, le Parti du Congrès (centre gauche) a gagné les élections et il devrait continuer à gouverner en 2011 malgré différents scandales de corruption, notamment celui sur la vente à des amis du ministre des télécommunications des nouvelles licences de téléphonie mobile. A l’intérieur du parti, les tendances centristes sont, pour l’instant, les plus influentes même si l’incapacité du pays à réduire drastiquement le nombre des plus pauvres relance à périodes répétées un débat sur un retour en force de l’interventionnisme étatique qui n’a jamais réellement cessé. Mais le Premier ministre, Manmohan Singh, fort de la belle croissance du pays, continuera à libéraliser l’économie et la société en 2011 pour en faire de l’Inde une puissance qui compte face à son voisin qui l’inquiète beaucoup, la Chine.

    Au Brésil, le Centre a été battu aux élections présidentielles par le Parti des travailleurs au pouvoir (gauche). Le président Luiz Inacio Lula da Silva ne pouvant être réélu, c’est sa candidate, Dilma Rousseff qui est devenue la première femme présidente du pays devant le candidat centriste, Josè Serra. Avec la popularité de Lula (qui pourrait se représenter à la prochaine présidentielle) et la croissance économique, le parti au pouvoir qui oscille entre gauche et centre-gauche ne devrait pas être menacé au cours de l’année 2011.

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

  • De Barack Obama à Nick Clegg en passant par Yukio Hatoyama, le Centre ne meure jamais

    La Droite et la Gauche publie à périodes répétées le faire-part du décès du Centre. Et puis, systématiquement, les faits démentent leur phantasme et leurs espoirs de se débarrasser de leur principal concurrent. Il faut dire que la Droite et la Gauche n’aiment pas beaucoup les faits qui démentent aussi souvent que leurs prédictions, toutes leurs promesses électorales démagogiques…

    Ne vient-on pas de célébrer la mort du Centre en France (une nouvelle fois!) que le voici pimpant en Grande Bretagne avec les libéraux-démocrates de Nick Clegg qui pourraient, peut-être, jouer plus que les troubles fêtes dans cette prochaine élection législative où les Conservateurs de David Cameron se voyaient déjà au pouvoir…

    D’ailleurs, c’est bien étrange de constater que ce sont les fameux systèmes bipartis qui enfantent, en ce moment, du Centrisme. En réalité pas si étrange mais plutôt un beau démenti à ceux qui, à l’UMP et au Parti socialiste se voyaient incarner ce bipartisme en France sans force centriste. Non seulement le bipartisme n’est pas une fatalité en France mais, en plus, dans tous les pays dont le système électoral le favorise, il n’a jamais réussi à faire disparaître les forces centristes.

    Aux Etats-Unis, c’est un centriste détesté, à la fois, par la Gauche et la Droite qui est président et qui réforme le pays. Au Japon, c’est un centriste au sein d’une nouvelle formation qui a, enfin, permis de remplacer le vieux parti conservateur au pouvoir depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, au grand dam de la Gauche incapable d’être une alternative crédible pendant plus de soixante ans.

    On peut y ajouter le score de François Bayrou aux élections présidentielles de 2007 car, même s’il avait déjà entamé son virage vers la gauche, il demeurait, aux yeux des électeurs un candidat du Centre et il avait avec lui la légitimité centriste de l’UDF.

    Du coup, on se rappelle que le Centre a toujours existé et que les électeurs ont toujours été à la recherche de cette force d’équilibre et de consensus qui propose une société libre, apaisée et juste. Ce fut le cas en 1789 où la force modérée avait le plus grand nombre de députés. Et ce fut le cas tout au long de l’histoire politique française mais aussi dans bien des pays démocratiques. Sans oublier que lorsque la Droite ou la Gauche gagnent une élection, c’est souvent en ayant d’abord rassuré les citoyens qu’il n’y aura pas de révolution, ce qui, en passant, contredit leurs programmes clientélistes extrémistes… Et quand, par hasard, ce n’est pas le cas, comme en 1981 avec François Mitterrand, ce sont les faits qui obligent la Gauche (mais aussi la Droite quand elle fait de même) à revenir vers le centre de l’échiquier politique. Ah, ces maudits faits qui empêchent la démagogie et l’idéologie bornée de droite et de gauche de tromper longtemps les citoyens. Oui, mais voilà pourquoi le Centre ne peut jamais mourir. Heureusement!

    Alexandre Vatimbella

    Voir le site Le Centrisme