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politique - Page 32

  • Charlie: les centristes doivent manifester en première ligne

    Ce dimanche, la France va défiler pour rendre hommage aux morts de Charlie Hebdo.

    Et il est essentiel que le plus grand nombre de Français battent le pavé pour honorer nos morts à tous, membres de notre grande famille nationale, européenne et mondiale.

    Nos morts parce que ceux-ci ont été assassinés en exerçant un droit fondamental de notre démocratie républicaine, notre liberté d’opinion, en l’occurrence la liberté de la presse.

    Cette liberté de penser et de parler, au même titre que le droite de vote, est essentielle pour qu’une démocratie républicaine soit réelle, pour que nous soyons réellement des citoyens.

    Sans le droit de dire ce que l’on veut, alors on n’est pas libre.

    Et il n’y a aucune négociation, aucune concession, aucune capitulation envers qui que ce soit pour la restreindre, pire, pour la bâillonner.

    C’est pourquoi, ceux qui vont défiler dimanche défendront la liberté tout court mais toute grande, toute majestueuse, donc la démocratie républicaine, donc la France.

    Et c’est pourquoi les centristes, en tant qu’humanistes et libéraux, en tant que démocrates et républicains, en tant que défenseurs intransigeants de la liberté dans le respect, doivent être les plus nombreux possible à être présents dans les cortèges aux quatre coins de la France, notamment à Paris, la capitale.

    Ici, c’est bien d’union nationale dont nous devons parler.

    Mais une union nationale à la base, celle du peuple, celle de tous les citoyens du pays.

    Que l’UDI et le Mouvement démocrate aient appelé à manifester, voilà qui est normal.

    Mais ce n’est pas sous une bannière partisane que les centristes doivent défiler, c’est en tant qu’humanistes, en tant que personnes, en tant qu’humaines tout simplement qui savent qu’ils sont là pour défendre un des biens les plus précieux qu’ils possèdent tout en rendant hommage à ceux qui ont été lâchement tués parce qu’ils savaient, eux, le prix à payer pour être libres.

    Nous avons dit de nombreuses fois dans ces colonnes que la liberté n’était pas gratuite.

    Elle nécessite courage et responsabilité.

    Tout ce que les Français doivent montrer aujourd’hui.

    Tout ce que les centristes doivent porter au plus haut de leur combat politique.

    Oui, la liberté a un prix.

    Montrons ce dimanche que nous sommes prêts à le payer.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Non, Charlie, les assassins n’auront pas notre liberté

    Charlie n’est pas mort.

    Charlie ne mourra jamais.

    Car nous sommes tous des Charlie.

    Ceux qui ont tué douze personnes et en ont blessé des dizaines d’autres dans la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris ce matin dans leur haine aveugle de la liberté et de la démocratie ne gagneront pas.

    Ils ne peuvent pas gagner, ils ne doivent pas gagner.

    Quoi qu’il arrive, la liberté de dire ce que l’on veut ne périra pas.

    Mais il faut la protéger évidemment.

    Et cette protection, elle passe aussi par l’indignation de toute la communauté nationale et internationale quand des faits tels que celui-ci sont commis.

    Cet attentat est le plus sanglant à Paris depuis 180 ans.

    Au-delà de cette statistique morbide, c’est la liberté de parole qui a été attaquée.

    Donc, c’est nous tous, citoyens d’une démocratie qui sommes visés aujourd’hui, il ne faut pas se méprendre.

    Oui, nous, les centristes avons souvent été éreintés voire ridiculisés plus que de mesure dans les colonnes de Charlie hebdo, hebdomadaire satirique qui n’a jamais brillé par son bon goût.

    Mais nous partageons quelque chose de fondamental et de merveilleux avec ces journalistes et ces salariés du magazine, la liberté.

    Nous, les centristes nous croyons fermement et sans hésitation dans la liberté des opinions, dans cette liberté de la presse inséparable de la démocratie.

    Comme l’expliquait un de nos grands penseurs, Alexis de Tocqueville, «en matière de presse, il n'y a pas de milieu entre la servitude et la licence. Pour recueillir les biens inestimables qu'assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu'elle fait naître».

    C’est vrai, la presse n’est pas toujours sans reproche et c’est un journaliste qui le dit.

    Mais aujourd’hui la seule chose qui compte c’est de dire non aux assassins de ces personnes dont la seule faute selon ces terroristes minables mais malheureusement sanglants, est de dire ce qu’ils pensaient et de le revendiquer haut et fort.

    En ayant atteint Charlie Hebdo, les terroristes ont atteint pas simplement les journalistes mais tous les citoyens qui peuvent encore dire ce qu’ils pensent quand ils le veulent, où ils le veulent.

    Ces sombres personnages qui répandent la haine plutôt que l’amour ont atteint tous les démocrates du monde entier, toutes les démocraties, tous ceux qui veulent vivre libre et qui ne le peuvent pas à cause de ces criminels.

    Oui nous portons le deuil de tous les morts et de tous les blessés de l’attaque de Charlie Hebdo.

    Comme nous portons le deuil, à chaque attentat, de toutes les victimes du terrorisme, de ceux qui tombent sous les balles et les bombes.

    Oui, nous les centristes sommes tous des Charlie, comme tous les Français.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • 2015, vœux centristes humanistes, pragmatiques et responsables

    Alors que notre Centre de recherche et d’étude du Centrisme (CREC) va fêter ses dix ans en 2015, les idées centristes n’ont jamais été aussi nécessaires en France et dans le monde pour faire face aux défis de la mondialisation et de la globalisation mais aussi face aux problèmes spécifiques à chaque pays ainsi qu’aux terribles menaces venues de régimes antidémocratiques de plus en plus agressifs, de la Chine à la Russie en passant par la Corée du Nord, sans parler de celles des organisations meurtrières qui s’emballent pour répandre leurs visions mortifères de la vie tout en tuant et martyrisant tous ceux, hommes, femmes, enfants, qui ne leur font pas allégeance.

    Dès lors la seule bonne et adéquate réponse est celle humaniste d’un Centre au principe du juste équilibre.

    C’est en effet la seule qui puisse mettre en place les réformes et les valeurs indispensables dont nous avons besoin pour construire un XXI° siècle qui peut encore être celui de la liberté, de la tolérance, de la solidarité et du respect, un siècle où l’humain sera la fondation, en France et dans le monde, d’une société où l’on se préoccupera plus de construire que de détruire, de rapprocher plus que de diviser, d’agir pour le bien de tous plutôt que d’exciter les égoïsmes et de satisfaire les clientélismes.

    Mais ne nous y trompons pas, ce monde-là ne va pas tomber tout seul du ciel, ni ne va être facile à mettre en place.

    Nous allons devoir nous retrousser encore plus les manches et nous battre pour le créer, le façonner et le pérenniser.

    Bien sûr, il a sa part d’idéalisme, voire d’utopie, mais celles-ci sont utiles, non pas pour nous détourner du réel et créer des univers chimériques souvent plus dangereux que le monde réel, mais pour nous conduire vers la lumière d’un horizon meilleur.

    Et tout cela ne sera possible que dans ce pragmatisme et cette responsabilité qui est l’apanage d’une vision centriste de la politique.

    Alors, en cette période de vœux dans une France et un monde qui regarde 2015 avec anxiété, voire angoisse, et, plus grave, une forme de résignation, les centristes doivent dire qu’il existe de l’espoir et de belles choses à vivre.

    Car, non, nous n’avons pas atteint un pic où, après la montée laborieuse qui nous a fait grimper jusque là, il n’y a plus qu’une descente sans fin que certains voient aller jusqu’aux enfers.

    Mais la concrétisation de cet espoir et la réalisation des belles choses ne seront au rendez-vous que si nous-mêmes y seront par notre volonté de construire un monde meilleur.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme en France en 2015. Le Centre à la recherche de crédibilité

    - UDI, envol ou stagnation?

    Créée en 2012, l’UDI a du affronter deux examens de passage en 2014.

    Le premier a été constitué des rendez-vous électoraux où la confédération regroupant plusieurs partis centristes et de droite modérée, a obtenu des résultats satisfaisants mais sans plus.

    Néanmoins, ces derniers ont démontré qu’elle pouvait avoir une existence électorale, ce qui n’était pas gagné d’avance après la forte déconvenue des centristes en 2012.

    Le deuxième a été l’élection d’un nouveau président après le départ de son fondateur, Jean-Louis Borloo.

    Si la campagne a été peu consensuelle et loin d’être amicale, elle n’a pourtant pas dégénéré en un pugilat comme beaucoup pouvaient le craindre.

    Le deuxième tour entre deux frères ennemis, Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde, s’est déroulé dans un climat tendu mais le perdant, Morin, n’a pas quitté le navire, ce qui était une des possibilités envisagées par les observateurs.

    Pour autant, le vrai rendez-vous de l’UDI se déroulera à la fois en 2016 et en 2017 avec l’annonce d’une éventuelle candidature pour les présidentielles et la capacité de la formation centriste lors des présidentielles et des législatives d’avoir de bons résultats et de peser avant et après sur la politique du pays.

    En 2015, les élections départementales et régionales seront sans doute pour l’UDI du même acabit que les municipales et les sénatoriales de 2014, c’est-à-dire des résultats encourageants mais pas mirifiques.

    Mais ce qui occupera – ou devrait occuper – la direction et les militants sera la consolidation du parti et la possibilité pour les différents courants et les différentes personnalités de coexister, voire de vivre ensemble sereinement.

    De ce point de vue, le lancement d’une réflexion sur le projet politique et le programme électoral en vue de 2017 pourrait être un élément positif pour rapprocher les personnalités et éviter des clashs.

    Mais rien n’est gagné d’avance et la survenance de dissensions et de dissidences n’est pas à exclure.

    Reste que celui ou ceux qui prendront le risque de mettre en péril l’UDI pourraient en payer le prix fort politiquement parlant.

     

    - Lagarde peut-il réussir?

    Jean-Christophe Lagarde est donc devenu le nouveau président de l’UDI, poste qu’il convoitait et qui était essentiel pour lui faire prendre une nouvelle dimension politique.

    Sa victoire avec près de 54% des voix ne souffre aucune discussion même si elle n’est pas assez massive pour l’installer comme un leader indiscutable et indiscuté.

    Néanmoins, sa campagne et ses premiers pas en tant que leader de la confédération ont été réussis mais ils n’ont pas levé les interrogations sur ses capacités à diriger l’UDI ainsi qu’à devenir une personnalité politique nationale de premier plan.

    D’autant qu’il est loin de faire l’unanimité à l’intérieur du parti et que les articles et autres reportages sur sa gestion de la ville de Drancy et de la fédération UDI de Seine-Saint-Denis ont été loin d’être élogieux, pointant des comportements limites et des pratiques peu démocratiques.

    Bien sûr, les renseignements sur lesquels se sont appuyés les journalistes sont souvent venus du camp d’Hervé Morin et de ses amis mais la personnalité de Lagarde ainsi que sa façon d’agir et de parler alimentent assez facilement les doutes et les suspicions journalistiques.

    Il semble évident qu’un des modèles politiques de Jean-Christophe Lagarde, auquel il fait peu référence, est Nicolas Sarkozy et sa façon d’agir à la hussarde, tant à l’intérieur de l’UDI que dans ses prises de position.

    Ainsi, il n’a pas de mots assez durs pour fustiger la «mollesse» des centristes pour indiquer qu’il n’est pas de cette espèce, préférant le coup de poing politico-médiatique.

    Mais cette façon d’agir est loin d’être la vision centriste de la politique alors qu’elle l’est largement pour celle de la Droite, ce qui peut braquer une partie de l’électorat qui vote pour le Centre.

    Dès lors, Jean-Christophe Lagarde devra démontrer que l’on peut avoir un comportement agressif dans le bon et le mauvais sens du terme tout en étant capable de délivrer un message humaniste qui a du sens, ce qui est son leitmotiv selon ses propos.

    Les dérapages verbaux font partie intégrante de sa stratégie politique et de sa personnalité.

    Reste à savoir s’ils lui ouvriront un avenir radieux ou, au contraire, le mettront en total porte-à-faux avec le courant de pensée politique qu’il veut représenter.

    Mais il faut cependant louer le fond de son discours lorsqu’il reprend les fondamentaux centristes trop souvent oubliés par d’autres, tant à l’UDI qu’au Mouvement démocrate, ainsi que sa farouche détermination à construire un Centre indépendant et une UDI forte.

    En revanche, ses déclarations sans nuance sur moult sujets d’actualité demeurent problématiques pour l’image de son parti.

     

    - Mouvement démocrate, enlisement ou résurrection?

    Que va devenir le Mouvement démocrate?

    La question est assez récurrente depuis 2007 tant le parti fondé par François Bayrou pour remplacer l’UDF ne parvient pas à se développer du fait même qu’il a été créé avant tout pour permettre à l’ambition présidentielle de son président de se réaliser, ce qu’il n’a pu faire jusqu’à présent.

    Reste que l’échec de 2012 où François Bayrou n’est pas parvenu à dépasser les 10% de voix mais surtout les échecs à répétition lors de toutes les autres élections nationales auxquelles il a participé n’ont pas signé son arrêt de mort que beaucoup prédisaient.

    Pour expliquer cela, bien sûr, il y a ces militants totalement dévoués à leur chef, une anomalie dans l’espace centriste mais aussi une certaine résilience de ces centristes qui estiment que le MoDem est aujourd’hui le seul parti qui représente le Centre indépendant et qui ne veulent pas entendre parler d’un ralliement à l’UDI qui, selon eux, est composé de gens qui ont trahi la cause centriste en 2007, lors du second tour de la présidentielle, qui a amené à la création du Nouveau centre et à son soutien sans faille pendant cinq ans à Nicolas Sarkozy que François Bayrou, de son côté, critiquait sans relâche.

    Le retour à droite du Mouvement démocrate pose malgré tout des questions sur son avenir.

    Aujourd’hui, il est plus dans une sorte de doublon avec l’UDI que de concurrence sur des lignes politiques différentes.

    Mais les rancœurs étant tenaces tant à l’UDI qu’au MoDem, on ne voit pas encore une réunification de la famille centriste dans une seule formation.

    Du coup, le Mouvement démocrate ne va pas disparaître, sans doute, avant 2017.

    Après, c’est une autre histoire.

     

    - Quid de l’avenir présidentiel de François Bayrou?

    Trois tentatives, trois échecs dès le premier tour, surtout une descente vertigineuse entre la troisième place de 2007 avec 18,7% des voix et la quatrième de 2012 avec moins de 10% des voix, loin derrière les candidats du PS et de l’UMP mais aussi, nettement plus grave, du Front national.

    Dans ce cadre, on peut légitimement se poser la question de savoir si François Bayrou a encore un avenir présidentiel.

    2015 sera peut-être une année charnière pour apporter des éléments de réponse dans un sens ou dans un autre.

    Aujourd’hui, les choses semblent claires puisque François Bayrou affirme avoir fait allégeance à Alain Juppé s’il est candidat.

    Mais, car il y a un mais, si l’ancien premier ministre de Jacques Chirac et actuel maire de Bordeaux ni va pas, alors il laisse ouverte la porte à sa propre candidature.

    Le président du Mouvement démocrate, qui a ressuscité politiquement avec son élection à la mairie de Pau, estime sans doute qu’il a encore ses chances puisqu’il demeure dans le peloton de tête des baromètres des politiques les plus appréciés des Français.

    S’il se présente en 2017, il compte jouer le rejet, à la fois, de Hollande et de Sarkozy et la peur de Le Pen pour arriver en tête des candidats démocrates au premier tour et comme seul rempart à l’extrême-droite au second.

    Un challenge qui n’est pas impossible mais qui ne semble pas le plus probable.

     

    - L’Alternative, disparition ou dynamique?

    L’Alternative, cette «organisation coopérative» mise en place en 2013 par Bayrou et Borloo pour rapprocher le MoDem et l’UDI a-t-elle encore un avenir? Ou, plutôt, a-t-elle encore un intérêt?

    Sa seule utilité jusqu’à aujourd’hui a été d’être un cartel électoral qui a permis des listes communes entre les deux partis centristes aux européennes.

    Mais le résultat a été très décevant, moins de 10% des voix et une quatrième place derrière le FN, L’UMP et le PS, dans une élection où, pourtant, les thèses centristes rencontrent généralement une plus forte adhésion.

    Dès lors, on peut se demander à quoi sert l’Alternative d’autant que lorsque l’on parle des élections départementales et régionales de 2015, c’est pour indiquer la constitution de listes communes UMP-MoDem- UDI sans aucune mention pour l’organisation coopérative.

    Peut-être que l’Alternative ne sera pas dissoute – on ne sait jamais, elle pourrait servir – mais on ne voit pas pourquoi elle deviendrait autre chose que ce qu’elle est actuellement.

     

    - Centristes de l’UMP, à quoi vont-ils servir?

    Depuis la création de l’UDI, les centristes de l’UMP sont une sorte d’anomalie politique d’autant que, malgré les efforts d’un Jean-Pierre Raffarin ou de quelques autres, on ne les entend peu, qu’ils ont peu d’idées et que leur seule ambition semble être, à la fois, de tenter d’exister dans le parti et de ne pas perdre leurs mandats électifs afin de ne pas disparaître du paysage politique.

    Pour autant, malgré cette totale marginalisation à l’intérieur de l’UMP, ils ne se sont pas ralliés en masse à l’UDI, loin de là.

    A part les troupes de Borloo venues de l’UMP – et encore pas toutes – les prises de guerre ont été limitées à quelques personnes en rupture de banc avec le parti de droite (Méhaignerie, par exemple). Et celles-ci ont eu lieu en 2012.

    Même l’élection à la présidence de l’UMP de Nicolas Sarkozy avec un discours très à droite et un mépris pour les centristes (mais pas pour leurs voix) n’a causé aucun départ de ces derniers vers l’UDI.

    Ce n’est donc pas en 2015 que l’on devrait assister à des retrouvailles des centristes de l’UMP avec ceux de l’UDI et du Mouvement démocrate.

    Mais les centristes de l’UMP ou ceux qui se prétendent centristes seraient bien inspirés, parfois, de marquer leur différence ou leur originalité, ce qu’ils font de moins en moins, se laissant lentement aspirer pour ne devenir que des droitistes modérés, ralliés à l’un ou l’autre des leaders de l’UMP.

     

    - Juppé peut-il séduire les centristes?

    Alain Juppé veut avoir les centristes avec lui pour devenir président de la république. Mais, a-t-il tenu à préciser alors que personne ne le lui demandait, il n’est pas centriste.

    Dont acte.

    C’est vrai que le gaullo-radicalisme modéré de Juppé peut séduire les centristes d’autant que l’homme se veut réformiste à l’inverse de son mentor, Jacques Chirac, qui repoussa, après la cuisante défaite des législatives de 1997, toute idée de modernisation de la société française lors de ses deux mandats pour ne froisser personne.

    Si François Bayrou s’est déjà rallié à Alain Juppé, ce n’est pas encore le cas de l’UDI même si certains à l’intérieur de la confédération comme Hervé Morin seraient prêts à le faire.

    Cependant, les trois autres candidats à la présidence, dont le vainqueur (Fromantin, Jégo, Lagarde) sont loin de vouloir remettre les clés de l’UDI à Alain Juppé.

    Ce dernier devra donc faire des efforts pour les convaincre et 2015 verra sans doute des initiatives dans ce domaine de la part du maire de Bordeaux.

     

    - Valls peut-il créer une nouvelle majorité de centre-gauche?

    Manuel Valls a occupé le terrain politique en 2014 avec, entre autres, sa volonté d’ouvrir la majorité présidentielle au centre.

    Les partis centristes ont répondu avec une fin de non recevoir mais le premier ministre de François Hollande voit sans doute plus loin qu’une entrée de quelques personnalités du Centre dans son gouvernement.

    C’est à une recomposition politique qu’il veut s’atteler.

    Issu du courant rocardien du PS, celui-là même qui, en 1988, avec son fondateur, Michel Rocard, comme premier ministre, fit entrer des centristes dans un gouvernement de gauche, il sait que ce qui rapproche les sociaux-libéraux dont il fait partie et les libéraux sociaux que sont les centristes est plus important que ce qui rapproche les premiers nommés de la gauche radicale et de la vieille gauche arc-boutée sur des visions périmées de la société.

    Cette recomposition, Manuel Valls la voit pour 2017 et la présidentielle, ou, si ce n’est pas encore possible, pour les années d’après.

    Les convictions de Manuel Valls en la matière ne peuvent être niées.

    Depuis des années, il plaide pour une ouverture du PS vers le Centre. Cependant, dans sa vision actuelle, il faut que ce soit les centristes qui se rallient plutôt que d’une nouvelle organisation du paysage politique.

    C’est pourquoi il semble peu probable qu’une nouvelle majorité de centre-gauche voit le jour en 2015 mais il sera intéressant de voir quelles seront les évolutions en la matière et si un dialogue va ou non s’instaurer entre les deux parties.

     

    - Axe central, plus qu’un feu de paille?

    Y a-t-il un axe central en gestation en France qui regrouperait les centristes, les sociaux-libéraux du PS (voire certains sociaux-démocrates) et les réformistes de l’UMP?

    S’il est un peu trop tôt pour l’affirmer, en tout cas, les convergences idéologiques existent bel et bien.

    Les difficultés dans lesquelles se trouve le gouvernement de Manuel Valls et le vraisemblable changement de majorité en 2017 (ou avant), ne facilitent guère une reconstruction du paysage politique dans les deux années qui viennent.

    Cela dit la radicalisation d’une partie de l’UMP et du PS, la montée des extrémismes populistes et poujadistes ouvrent enfin cette discussion sur les valeurs communes à cet espace central où pourrait se constituer cet axe central.

    Quoi qu’il en soit, ce sera par une alliance électorale sur un projet et une légitimité issue du suffrage universel que cet axe pourra exister un jour, sinon il ne sera qu’un objet politicien sans grand avenir.

     

    - Front national, le Centre devant ses responsabilités

    Les centristes luttent depuis toujours contre les clientélismes, tous les clientélismes qu’ils viennent de la Gauche ou de la Droite.

    De ce point de vue, ils sont les mieux placés pour lutter contre ces extrémismes qui s’appuient sur les pires penchants d’une partie de l’électorat et qui gagnent du terrain chaque année en France, qu’ils viennent de la Droite ou de la Gauche.

    Il faudra se rappeler de cette année 2014 où, pour la première fois, un parti d’extrême-droite est arrivé en tête d’une élection nationale en France, en l’occurrence les européennes.

    Les partis centristes doivent donc être le fer de lance d’une lutte contre l’obscurantisme du Front national et de son projet rétrograde pour la France ainsi que pour sa vision totalement opposée à celle humaniste du Centre.

    Jusqu’à présent, tant au Mouvement démocrate qu’à l’UDI, les comportements sont globalement exemplaires face au FN à part quelques exceptions vite réprimées.

    Mais le Centre ne doit pas relâcher la pression et entraîner avec lui tout ce que le pays compte de démocrates.

     

    - Les centristes à la recherche de crédibilité

    Où sont les partis centristes et que veulent-ils?

    Voilà deux questions au cœur même de la problématique politique que rencontre le Centre.

    Dans les sondages, les Français se disent proches du Centre et de ses valeurs humanistes et aiment bien les leaders centristes identifiables comme Bayrou ou Borloo, par exemple.

    Ils ont même placé une centriste, Simone Veil, comme leur personnalité préférée.

    Oui, mais voilà, lors des élections, les partis centristes sont loin derrière ceux de gauche et de droite.

    Il faut dire qu’il est souvent difficile à l’électeur de savoir où se trouvent les centristes.

    Le récent revirement de François Bayrou d’une proximité à gauche vers un ralliement avec la Droite ou le brandissement par l’UDI de son indépendance alors qu’elle se dit dans une alliance «naturelle» avec la Droite, ne sont pas fait pour l’éclairer.

    De même, il a du mal à savoir ce que les partis centristes proposent en matière économique, sociale, sociétale ou internationale pour permettre de recréer les conditions d’un vrai progrès humaniste en France.

    Notre électeur les voit s’opposer frontalement au gouvernement de Manuel Valls alors qu’ils parlent de trouver des consensus et d’avoir une position constructive, ce qui n’est pas non plus très clair.

    La récente déclaration de Jean-Christophe Lagarde affirmant que l’UDI voterait contre toutes les mesures contenues dans la loi Macron alors que des membres de son parti disaient le contraire comme Jean-Christophe Fromantin, est malheureusement caractéristique d’un positionnement flou sachant qu’en matière de mariage homosexuel, c’est Lagarde qui a voté avec le gouvernement et Fromantin qui s’est violemment opposé, étant même un des leaders des manifestations contre cette mesure.

    Si les centristes veulent que les Français votent pour eux en masse en 2017, il va falloir qu’ils leur donnent de bonnes raisons pour le faire.

    Donc qu’ils expliquent qui ils sont et ce qu’ils veulent dès 2015.

    Et que cela ait du sens.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

     

     

  • L’année du Centrisme dans le monde - Edition 2014. Situations contrastées

    - Mauvaise année pour Barack Obama?

    Le Parti démocrate a perdu largement les élections de midterm – celles qui se déroulent à la moitié du mandat du président des Etats-Unis – se retrouvant minoritaire au Congrès, à la fois à la Chambre des représentants – où c’était déjà le cas – mais avec un nombre d’élus le plus bas depuis 1928 et au Sénat où il a perdu la majorité acquise lors de la présidence de George W Bush.

    Cette défaite était prévue ainsi que son ampleur qui est limitée en nombre de sièges perdus même si elle est importante politiquement parlant par la perte de la majorité au Sénat.

    Le parti au pouvoir est, en effet, généralement battu lors de ces élections de mi-mandat qui sont un défouloir pour les électeurs qui, en outre, ne se déplacent guère en masse pour voter.

    Cette fois-ci c’est même pire puisque seuls 36% d’entre eux se sont rendus aux urnes ce qui est une des participations électorales les plus basses de tous les temps.

    De plus, les démocrates qui se présentaient pour être réélus au Sénat avaient été élus dans des Etats plutôt républicains et avait peu de chance d’obtenir un nouveau mandat.

    En outre, les électeurs âgés votent plus à ces élections que les jeunes ce qui favorise les conservateurs.

    Immédiatement après les résultats, les commentateurs ont annoncé que Barack Obama était le grand perdant de la consultation populaire et qu’il était désormais un président qui n’avait plus guère de pouvoir et qui allait passer ces deux dernières années à la Maison Blanche à se morfondre, sans plus aucune possibilité de peser sur les événements.

    Pour caractériser cette situation, les Américains utilisent l’expression «lame duck» (canard boiteux en traduction littérale).

    Il faut dire que jusqu’à ces élections qui se sont déroulées au début du mois de novembre, le président américain avait vécu une année pour le moins difficile.

    Non pas forcément sur les résultats de son action puisque la croissance de l’économie américaine est solide avec la création d’un nombre importants d’emplois et une baisse importante du chômage au plus bas depuis 2009 mais sur l’image que les médias et le grand public ont de Barack Obama.

    Ainsi, il apparaît comme un homme trop cérébral pour une fonction où l’action prime souvent sur la réflexion, loin du peuple et ayant eu de grandes hésitations notamment en politique étrangère où il a longuement pesé le pour et le contre, ce qui a pu apparaître comme de la faiblesse.

    De même, les résultats insolents à Wall Street du secteur de la finance qui est toujours vu par les Américains comme le principal responsable de la Grande récession de 2007-2008, ont été attribué à la politique trop conciliante d’Obama pour les banques et autres institutions financières alors même que le salaire moyen ne progressait guère faisant un contraste saisissant avec l’enrichissement des plus riches ces dernières années.

    Quant à sa réforme de l’assurance maladie elle a connu des couacs même si elle est un succès in fine mais toujours contestée par le Parti républicain et menacée par un certain nombre de recours devant les tribunaux.

    On a donc reproché à Barack Obama son manque de décision sur la crise syrienne ainsi que sur la réponse à donner à la montée en puissance de l’Etat islamique.

    De même, la crise ukrainienne et l’agressivité de Vladimir Poutine a joué en défaveur du président.

    Cependant, la fin de l’année a connu un revirement totalement inattendu puisque Barack Obama, débarrassé définitivement du problème électoral où il devait concilier les demandes de l’aile gauche et de l’aile droite du Parti démocrate afin de permettre la réélection de nombreux représentants et sénateurs, a décidé d’agir.

    Sur le plan intérieur, il a décidé, une fois les élections passées et ayant les mains libres à nouveau d’autant qu’il ne sera pas candidat en 2016, de prendre une décision forte en matière d’immigration en régularisant plusieurs millions de personnes en situation irrégulière pour une durée limitée.

    En outre, il est monté au créneau pour dénoncer les problèmes raciaux du pays après les affaires de Ferguson (Missouri) et Staten Island (New York) où deux noirs ont été tués par la police ce qui a engendré de nombreuses manifestations à travers le pays.

    Sans oublier qu’en cette fin d’année les Américains commencent à voir les effets de la reprise économique et qu’ils le disent maintenant dans les sondages alors que jusqu’à présent ils estimaient que la croissance n’était un bienfait que pour les riches et le secteur financier.

    Sur le plan extérieur, sa stratégie face à Poutine a donné de bons résultats, la Russie étant en récession et en grande difficulté financière après l’embargo mis en place par les Américains et les Européens suite à l’invasion de la Crimée et l’aide apportée aux rebelles pro-russes dans les régions frontalières avec l’Ukraine.

    En Irak, l’armée décomposée par la corruption endémique qui frappe le pays a pu résister aux terroristes de l’organisation de l’état islamique grâce aux frappes aériennes des Etats-Unis et l’envoi de conseillers militaires.

    La normalisation des relations avec Cuba annoncée en décembre est un autre exemple de l’hyperactivité du président qui pourrait ainsi avoir encore deux ans de véritable gouvernance, faisant taire ceux qui l’avaient enterré un peu tôt.

    Ce qui est toujours intéressant avec Barack Obama, c’est qu’il n’a que peu dévié durant tout ce temps où il était en difficulté, de sa politique centriste annoncée dès sa campagne électorale de 2007 et même avant dans ses ouvrages.

    Devant l’obstruction des radicaux de droite du Parti républicain et les attaques des radicaux de gauche et des «liberals» du Parti démocrate, il a maintenu sa ligne tant en matière économique que sociétale et avec une vision de la politique étrangère où l’accord et le compromis valent mieux que la guerre qui, elle, vient en dernier ressort mais ne doit jamais être une option à être éliminée comme le prouve son engagement contre les islamistes en Irak et en Syrie.

    Dès la défaite des élections de midterm il a redit une nouvelle fois qu’il était prêt à gouverner de manière bipartisane et à trouver des consensus et des terrains d’entente avec les républicains qui ont refusé cette main tendue depuis 2009, dès la prise de fonction d’Obama.

    Le regain de dynamisme que connaît le président devra bien entendu être confirmé en 2015. Reste qu’elle est une des grandes surprises de cette fin 2014.

     

    - Les centristes américains en repli

    Que ce soit dans les rangs démocrates que dans les rangs républicains, les centristes sont en repli alors même que les Américains aimeraient bien être gouvernés au centre, tout au moins dans une vision bipartisane, c’est-à-dire où des compromis et des consensus peuvent être trouvés dans les domaines cruciaux pour le pays (finances publiques, défense, fiscalité, entre autres) entre le Parti démocrate et le Parti républicain.

    Mais le découpage électoral qui permet aux deux grands partis (surtout aux républicains) d’avoir des fiefs taillés sur-mesure pour des décennies et la pression des extrêmes dans chacune des deux formations (surtout l’extrême-droite chez les républicains avec le Tea Party mais on voit aussi la gauche démocrate être de plus en plus active) rendent très difficile voire impossible la mise en place de cette politique bipartisane.

    D’autant qu’il n’existe quasiment plus de centristes républicains élus même si les extrémistes du Tea Party sont en repli grâce à une contre-attaque de l’establishment républicain, moins radical mais néanmoins excessivement conservateur et peu enclin aux compromis avec Barack Obama.

    Le pays a déjà connu ces phases de polarisation extrême au cours de son histoire. Reste à savoir si celle-ci va durer encore longtemps ou si un retour du balancier est à prévoir dans les années qui viennent.

    Un récent événement peut contribuer à recadrer le paysage politique vers le centre, c’est la possible candidature de Jeb Bush, fils de George H Bush et frère de George W Bush, deux anciens présidents.

    La présence de l’ex-gouverneur de Floride en 2016 est moins significative de par sa filiation que par le fait qu’il soit proche des républicains modérés et donc du centre-droit et qu’il envisage de concourir en dehors des primaires du Parti républicain mais avec pourtant une chance de gagner, ce qui démontre la situation paradoxale du Centre aux Etats-Unis à l’heure actuelle où un candidat républicain à la présidence pourrait être élu en se positionnant au centre et en court-circuitant le processus de désignation mis en place par son parti, surtout en représentant un courant très minoritaire de celui-ci.

     

    - Des multiples situations des centristes européens

    Où sont passés les centristes en Europe? C’est la question que l’on peut se poser en voyant certains minoritaires dans des coalitions ou dans l’opposition quand ils n’ont toujours pas de réelle existence politique comme en Espagne, par exemple.

    Les élections européennes dans les 27 pays de l’Union européenne n’ont pas été une bonne cuvée pour les centristes, non plus et le groupe centriste au Parlement européen (Alde) a même perdu une place, n’étant plus que le quatrième de l’hémicycle, dépassé par les démocrates-chrétiens conservateurs, les socialistes et les libéraux conservateurs.

    Quant aux élections qui se sont déroulées à travers l’Europe en cette année 2014, elles ont donné des résultats divers.

    En Belgique, les élections législatives de mai 2014 ont porté au pouvoir une coalition dominée par la droite mais où l’on trouve deux partis de centre-droit, le parti flamand Open VLD dirigée par Gwendolyn Rutten (avec comme membre Guy Verhofstadt, le président du groupe Alde au Parlement européen) et le parti wallon Mouvement réformateur de Charles Michel, lui-même nouveau premier ministre du pays.

    A noter que le parti centriste wallon, le CDh, allié avec les socialistes dans le gouvernement précédent, n’a obtenu que 5% des voix, et est désormais dans l’opposition.

    En Roumanie, c’est un nouveau président libéral de centre-droit qui a été élu, Klaus Werner Iohannis. Pour autant, le Parlement demeure dominé par les sociaux-démocrates avec un régime de cohabitation entre les deux pouvoirs, exécutif et législatif.

    En Bulgarie, les élections législatives ont vu la victoire d’une coalition centriste emmenée par le parti de centre-droit du maire de Sofia, Boïko Borissov, le GERB (Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie).

    On trouvait également dans cette coalition le Bloc réformateur et l’Alternative pour la renaissance bulgare.

    Ensemble, les trois partis disposent de 118 députés sur 240, soit 49,2% des sièges de l’Assemblée nationale avec le soutien sans participation du Front patriotique et de Bulgarie sans censure.

    En Suède la Parti du Centre fait partie de la nouvelle coalition au pouvoir issue des nouvelles élections législatives dirigée par les sociaux-démocrates.

    En Slovénie, les élections anticipées de juillet 2014 ont consacré la victoire de Miro Cerar, nouveau venu sur la scène politique et dont le parti, le SMC, est classé au centre-gauche.

    Sans majorité absolu, ce dernier forme une coalition avec le parti des retraités et le parti social-démocrate.

     

    - Le Centrisme dans le reste du monde

    > En 2014, le Centrisme séduit toujours en Afrique et dans le monde arabe.

    Encore faut-il s’entendre sur le terme «centrisme» dans les deux sphères géographiques dont nous parlons.

    Il y a en fait trois positionnements au centre.

    Celui du Centrisme traditionnel, celui du milieu et celui d’un milieu entre les laïcs et les religieux.

    Le premier est encore rare mais se trouve en Tunisie où il demeure largement minoritaire, les nouvelles élections ayant consacré un pôle laïc face au parti islamique.

    Le deuxième est plus commun et plusieurs partis à travers le continent africain et le Moyen Orient s’en réclament.

    Quant au troisième, il séduit des groupes conservateurs qui veulent faire le lien entre l’Islam et la démocratie comme c’est le cas au Liban.

    > La descente aux enfers continue pour les centristes japonais

    Avec les élections anticipées réalisées par le premier ministre de droite Shinzo Abe, les centristes du parti démocrate qui furent au pouvoir il y a quelques années continuent à perdre du terrain.

    Le Parti démocrate libéral du premier ministre réélu à son poste le 24 décembre, a obtenu 291 sièges alors que le Parti démocrate (centriste) seulement 73 mais demeure la principale force d’opposition ce qui en dit long sur la victoire de Shinzo Abe alors même que le Japon est en récession mais est angoissé par la montée en puissance de la Chine, surtout du point de vue militaire et où le nationalisme dur prôné par Xi Jinping, le président chinois, est avant tout tourné contre les Japonais accusé de n’avoir jamais expié et vraiment regretté les crimes commis contre la Chine au XX° siècle.

     

    - Centriste de l’année: Hillary Clinton

    La centriste est incontournable de la politique américaine.

    Alors même qu’elle n’occupe plus aucune fonction publique depuis janvier 2013 et qu’elle n’a toujours pas annoncé si elle serait candidate à la présidence en 2016, Hillary Clinton a été une des personnalités politiques mondiales dont on a le plus parlé en 2014.

    Pas un jour sans que les médias américains et d’ailleurs parlent d’elle, de ce qu’elle est, de ce qu’elle pourrait faire à la Maison blanche, de ses chances d’être la première présidente des Etats-Unis, de ses qualités, de ses défauts, etc.

    Plus qu’Obama, elle a vampirisé la politique US cette année.

    Cet exploit est du à ce qu’elle représente, la femme politique la plus puissante des Etats-Unis depuis des années et peut-être la future première présidente du pays si elle se présente à l’élection de 2016.

    Cependant, si beaucoup lui prédisent un destin présidentiel, nombre de ses ennemis – puisqu’elle suscite des sentiments de rejet très puissants chez ceux qui ne l’aime pas – ont déjà entamé des campagnes pour détruire sa vraisemblable candidature.

    Si elle demeure la favorite incontestée pour succéder à Barack Obama, rien n’est fait, loin de là, et son parcours sera tout sauf une promenade de santé.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La liberté politique, une intransigeance centriste

    Ces derniers temps, on a beaucoup entendu des centristes s’émouvoir des dénonciations portées au pouvoir autocratique et liberticide de Xi Jinping en Chine et de Vladimir Poutine en Russie.

    Jean-Pierre Raffarin, l’ami des Chinois dont certains de ses amis le présentent en plaisantant à demi comme le vrai ambassadeur de Pékin en France, ou Maurice Leroy et Yves Pozzo di Borgo qui ont pris la défense de ce soi-disant pauvre et incompris Vladimir Poutine stigmatisé injustement par l’Occident selon eux pour avoir envahi un pays étranger, l’Ukraine, et avoir annexé unilatéralement une partie de son territoire, la Crimée, ont donc choisi le camp des ennemis de la liberté politique au nom d’une conception pour le moins bizarre d’une défense d’une soi-disant Europe indépendante face aux (méchants) Etats-Unis et à leurs suppôts européens.

    Or, à quoi rêvent Xi Jinping et Vladimir Poutine ainsi que quelques uns de leurs affidés?

    De remplacer le modèle de la démocratie républicaine libérale portée par l’Occident pour imposer leur modèle d’une autocratie où les libertés politiques seraient quasiment supprimées pour la défense des valeurs nationalistes et d’une prétendue civilisation mondiale dont ils seraient les défenseurs alors que l’Occident serait porteur du délitement de celle-ci.

    Un discours qui plaît beaucoup aux extrémistes de gauche et de droite dans notre pays et un peu partout dans le monde.

    La surprise c’est de trouver des membres de partis démocratiques dans le lot et notamment des centristes.

    Ces derniers ont-ils oublié les valeurs du Centre et du Centrisme? Ont-ils oublié que tant qu’une personne sera emprisonnée dans le monde pour sa lutte pour la liberté, nous ne serons jamais vraiment libres? Ont-ils oublié que des gens répondant à ce critère remplissent les geôles chinoises et russes? Ont-ils oublié les compromissions et les lâchetés du passé avec les régimes liberticides?

    Mais, répondront-ils, nous ne sommes pas, dans le monde occidental, exempts de tout reproche dans ce domaine-là.

    C’est vrai et la lutte pour la liberté que les centristes mènent depuis toujours passe par tous ceux qui se voient privés injustement de liberté même si cela se passe dans les démocraties.

    Quant à tresser des couronnes à des dictateurs ou autocrates qui seraient les derniers remparts contre le terrorisme international et la subversion, notamment culturelle, on ne peut être que confondu devant ces fameux «idiots utiles» instrumentés de tout temps par les pires personnages de l’Histoire, de Staline à Mao en passant par Hitler et quelques autres.

    Que l’on soit bien clair, nous sommes évidemment tous solidaires des grands peuples chinois et russes ainsi que de tous les peuples qui vivent sous des régimes où ils n’ont pas le droit de s’exprimer librement.

    Mais la solidarité pour ceux qui les oppriment ou qui deviennent des menaces pour la paix mondiale que ce soit en Asie (Xi Jinping) ou en Europe (Vladimir Poutine), les centristes doivent la laisser à tous les ennemis de la liberté en France et ailleurs.

    A-t-on oublié que nous nous glorifions et parfois gargarisions d’être la «patrie des droits de l’homme»?

    Il ne suffit pas de le dire, encore faut-il le prouver.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Lagarde veut-il faire de l’opposition systématique?

    Pour justifier un vote contre la loi Macron – du nom du ministre de l’Economie – qui veut libérer l’économie d’un certain nombre de carcans et relancer la croissance, Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI a déclaré qu’il s’agissait d’une «petite boîte à outils» estimant qu’«il y a des petites avancées utiles, mais c'est un bricolage qu'on nous présente comme la huitième merveille du monde. Il ne faut tout de même pas exagérer».

    Tout en reconnaissant que les mesures qu’elle contient vise à libérer l’économie française, cheval de bataille des centristes, il a ajouté: «c'est vrai qu'elle (l’économie française) est enfermée, corsetée, paralysée».

    Une telle prise de position alambiquée est assez décevante tant sur la forme que sur le fond.

    En effet, si cette loi présentée par Emmanuel Macron libère l’économie française ne serait-ce qu’un peu, même si ce n’est pas suffisant aux yeux de Lagarde, c’est-à-dire qu’elle contient tout de même des avancées positives, pourquoi donc ne pas la voter malgré tout en attendant de pouvoir faire plus.

    Une tel comportement s’apparente donc plus à de l’opposition systématique qu’à une ouverture à toutes les bonnes initiatives ou à toutes celles qui vont dans le bon sens, de quelque bord politique qu’elles viennent qui était la devise que Jean-Louis Borloo avait mise en pratique et qui est celle, plus généralement, des centristes.

    Mais c’est là, peut-être, que se trouve le problème de Jean-Christophe Lagarde.

    Se décrivant comme un humaniste centriste, il parle et agit souvent en partisan sectaire et intransigeant.

    Pour justifier une telle impression, le président de l’UDI explique qu’il a des convictions fortes et qu’il les défend.

    Pour ses adversaires de l’UDI, c’est parce qu’il serait peu ouvert au dialogue et aurait une tendance autoritaire affirmée.

    Cependant, on pourrait aussi y voir un certain manque d’assurance en soi et la volonté de montrer à son camp et surtout aux Français que l’on est un opposant sans concession de peur que son appartenance centriste soit vue comme de la faiblesse et de la mollesse.

    Car Jean-Christophe Lagarde a encore besoin de s’imposer alors même qu’un membre de son parti, Maurice Leroy, vient de déclarer, après d’autres, qu’il n’avait ni le charisme, ni l’expérience pour être candidat à l’élection présidentielle de 2017.

    Quoi qu’il en soit cette prise de position est dans le droit fil de celle du président de l’UMP, Nicolas Sarkozy, alors qu’elle n’est pas forcément partagée par tous les modérés du parti de droite.

    Surtout, elle est contradictoire avec la déclaration du député UDI Michel Zumkeller qui, lors de l’audition du ministre de l’Economie à l’Assemblée nationale a déclaré à ce dernier que «le groupe UDI va aborder ce débat sans hostilité particulière, plutôt avec une certaine perplexité. On souhaite vous proposer des choses, qu'elles puissent être entendues, qu'on puisse travailler ensemble. Et nous verrons à l'issue du débat quelle sera notre position».

    Ce qui semble être plus proche de la pratique et du pragmatisme centristes.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le grand écart gaucho-centriste de monsieur Valls

    Le courage politique a toujours une limite, malheureusement.

    Si John Kennedy avait écrit un petit traité sur le sujet en 1957 afin de donner du fond à sa carrière politique et à sa future candidature présidentielle, c’est qu’il est l’ingrédient essentiel d’une politique responsable en démocratie, sachant que les intérêts divergents dans la société seront toujours prompts à détruire toute velléité de réforme.

    C’est d’ailleurs pourquoi, ni la Droite, ni la Gauche (et, a fortiori les extrêmes de droite et de gauche) englués dans leurs clientélismes ne sont capables d’aller jusqu’au bout de leurs prétendues ardeurs réformistes et d’abandonner leurs grands serments volontaristes.

    C’est pourquoi, seuls les centristes, dans une vision de juste équilibre, peuvent y parvenir… lorsqu’ils ont le courage de le faire.

    Manuel Valls avait semblé vouloir être courageux en se déplaçant vers l’espace central.

    Mais son discours devant l’institut Jean Jaurès sur l’égalité vient rappeler que l’on ne s’affranchit pas de ses clientélismes aussi simplement et facilement que cela.

    Bien sûr, le premier ministre a tenté de jongler entre l’égalité des chances, l’égalité ontologique que la société doit s’efforcer de garantir à tous, et l’égalité sociale dans la redistribution et surtout le nivellement.

    Ainsi, s’il a rappelé que la Gauche table avant tout sur une redistribution afin de permettre une égalité sociale, il a estimé qu’une «prédistribution» était préférable.

    Derrière de barbarisme que n’aurait pas renié une Ségolène Royal, il parle simplement de l’égalité des chances qui est à la base de la démocratie libérale et que défendent le Centre et le Centrisme qui, non seulement, peut éviter les excès d’une redistribution mais permettre à chacun de se réaliser sans être dans l’assistance et la dépendance étatique.

    Du coup, il a certainement brouillé son message à destination avant tout du PS et de ses militants pour les rassurer sur sa défense des valeurs socialistes.

    Néanmoins, il a tenu à affirmer que la Gauche c’est l’égalité avant la liberté, c’est-à-dire une vision où la différence individuelle doit passer après la ressemblance collective, où l’égalitarisme précède le libéralisme.

    De ce point de vue, son social-libéralisme semble viser moins à libérer les énergies qu’à les encadrer, moins à encourager l’initiative individuelle qu’à la circonscrire.

    Ce qui indique, par ailleurs, une limite aux réformes en cours qui seront bornées par ce principe d’égalité sociale qui peut paralyser toute initiative allant au fond des problématiques qui empêchent le pays de se moderniser et d’aller de l’avant.

    A moins que Manuel Valls finasse avec sa majorité en lui faisant prendre des vessies pour des lanternes, ce qui n’est pas à exclure.

    Tenir un discours pendant que l’on agit à l’opposé ou, tout au moins, que l’on prend une grande liberté avec les principes qu’il contient est vieux comme la politique.

    Cependant, il est aussi caractéristique d’un manque du courage qui est de dire ce qui est afin de se réfugier dans des discours alambiqués ce qui, in fine, mécontente tout le monde et permet toutes les interprétations.

    Et quand on voit les résultats d’un sondage de l’institut CSA que 84% des personnes interrogées estiment qu’il faut transformer la France «radicalement» ou «en profondeur» mais qui ne veulent en réalité ne pas toucher majoritairement au fameux et désormais fumeux «modèle social français» moribond ce qui fait dire au quotidien Le Monde que «les Français veulent tout changer sans que rien ne bouge»...

    Il faudra bien que Manuel Valls sorte de son ambiguïté s’il veut être à l’origine d’une recomposition majeure du paysage politique français en réunissant une majorité de progrès et réformiste qui construit sur des bases solides la France du XXI° siècle.

    Bien sûr, personne ne lui demande de ne plus être de gauche ou d’abandonner sa fibre sociale et de devenir centriste.

    Pour autant, il doit continuer à se convertir au pragmatisme et au réalisme pour pouvoir prétendre faire alliance avec le Centre comme il a affirmé le souhaiter.

    Mais il faut convenir qu’il ne doit pas être le seul, tant à Droite qu’à Gauche, à jouer cartes sur table et à, enfin, être courageux au lieu de le dire.

    Il serait d’ailleurs de bon aloi que les centristes montrent l’exemple et la voie à suivre…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’irrespect mortifère de la licence et de l’égalitarisme

    Dans les sociétés démocratiques actuelles, il y a une offensive en règle contre l’individualisme qui serait la cause de tous les maux, du délitement du lien social et de la dégradation du vivre ensemble.

    Ce serait, évidemment, une liberté trop grande et trop largement octroyée qui serait à l’origine de tous ces dysfonctionnements et il suffirait de rajouter un peu d’ordre, c’est-à-dire de revenir en arrière afin de réinsérer cet individu, électron libre, de gré ou de force dans une communauté avec des règles plus contraignantes.

    Cette analyse, développée par certains de la Droite à la Gauche en passant par le Centre, fait des rapprochements fallacieux et évite, avec des recettes simplistes, d’avoir un vrai débat sur la nature de nos démocraties républicaines.

    Car les deux responsables ont pour nom la licence et l’égalitarisme.

    La première est un abus de liberté sans responsabilité que l’individu s’octroie au nom de lui-même quel que soit les conséquences sur le lien social.

    Le deuxième est une revendication d’une égalité totale quels que soient le mérite et le domaine concerné, quel que soit le danger pour le vivre ensemble.

    La licence et l’égalitarisme ne sont pas des perversions de la démocratie républicaine nouvellement découvertes.

    Rappelons que ce n’était pas l’individualisme et la liberté qui en découlait que craignaient le plus les penseurs libéraux du XIX° siècle comme l’Américain James Madison ou le Français Alexis de Tocqueville mais l’égalité dans sa version égalitariste comme destructrice de la démocratie républicaine.

    Au nom de l’égalité, les individus demandent toujours plus de droits, voire des passe-droits, de plus en plus excessifs qui mettent à mal le lien social et détruisent la liberté mais augmentent la licence.

    C’est réellement cette autonomisation irresponsable de l’individu dont les aspects sont une demande d’assistanat dans une configuration égoïste et égocentrique au nom d’une licence et d’un égalitarisme dont le premier bénéficiaire doit être soi-même que se trouve le délitement des liens, des solidarités et des tolérances qui aboutit à un irrespect mortifère et non dans l’individualisme qui requiert, ne l’oublions jamais, une responsabilité permanente indissociable de sa pratique.

    Bâtir une société humaniste juste et équilibrée, but du Centrisme, c’est permettre à chacun de pouvoir s’épanouir dans une communauté qui le respecte autant qu’il respect les autres afin d’être capable de donner le meilleur de lui-même, à la fois, pour lui-même et pour la collectivité.

    A l’inverse des penseurs du XIX° siècle que j’ai cité et qui se montraient très pessimistes sur le devenir de la démocratie républicaine, le pire n’est peut-être pas à venir si l’on remet du sens dans le destin collectif de l’humanité et si l’on donne véritablement la capacité à toute personne de réussir sa vie.

    A défaut, les velléités égoïstes et égocentriques s’imposeront dans un assistanat égalitariste irresponsable et irrespectueux au risque de faire imploser cette démocratie républicaine qui demeure le système le plus à même de réunir les femmes et les hommes tout en leur donnant les meilleures opportunités pour construire leur existence à leur convenance et au profit du collectif.

    Mais il faut également se souvenir, toujours, que la démocratie républicaine est un régime fragile parce qu’il fait confiance à l’humain et que tous ceux qui en sont les défenseurs doivent constamment avoir à l’esprit que la liberté et le bien-être que nous avons acquis et que nous pouvons acquérir ont un prix dont il faut s’acquitter au risque de les perdre définitivement.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les centristes et leur destin

    Les centristes sauront-ils prendre leur destin en main ou se montreront-ils incapables de jouer collectivement et d’être présents lors des prochaines présidentielles de 2017?

    La réponse à cette question conditionnera leur capacité à gouverner et/ou à peser sur le débat politique quoi qu’il arrive.

    Elle sera aussi importante sur le rapport de force qui s’instaurera dans les prochaines années avec les tentations de radicalisation de la Droite, la menace de l’extrême-droite et, plus généralement, les dérives populistes et démagogiques qui impactent tous les bords politiques.

    Le premier challenge qui attend les centristes est celui de l’union, de l’écriture d’un projet politique, de la réflexion sur un programme électoral, c’est-à-dire celui de la cohésion de l’espace centriste.

    Le deuxième challenge sera celui des alliances politiques et de l’attitude face à l’élection la plus importante de la vie démocratique de la V° République, la présidentielle où ils auront le choix entre présenter un candidat indépendant, participer à la primaire de l’opposition avec l’UMP ou de faire ni l’un, ni l’autre.

    Or donc, le premier challenge concerne la capacité d’union des centristes.

    Sans parler des centristes qui sont à l’UMP et d’autres qui se trouvent dans la majorité actuelle, la refondation du Centre dans une réunion des différents courants centristes indépendants ne va pas de soi.

    Outre la séparation entre le Mouvement démocrate et l’UDI que la création de l’Alternative n’a absolument pas réduite, les diverses chapelles à l’intérieur de la confédération qu’est l’UDI vont avoir beaucoup de mal à cohabiter ensemble dans les mois qui viennent.

    La victoire de Jean-Christophe Lagarde sur Hervé Morin pour la présidence de la formation de centre-droit n’a pas permis, comme on le supposait et on le craignait, de renforcer l’unité.

    Il suffit de voir l’organigramme de la nouvelle direction concoctée par Lagarde où les partisans de Morin sont marginalisés pour les rares qui auront une fonction de direction ou d’entendre ce dernier lancer des piques sans arrêt à l’encontre de son concurrent victorieux et de toutes ses initiatives, prenant un malin plaisir à dire le contraire de ce qu’il vient de déclarer pour s’apercevoir que la tâche de rassembler l’UDI pour qu’elle se tourne vers ce qui est sa fonction et son objectif, la conquête du pouvoir et la mise en place d’une politique centriste ne va vraiment pas de soi.

    Sans oublier que François Bayrou, qui a intérêt en une UDI faible et divisée, ne manquera pas d’attiser les rivalités entre ces deux anciens lieutenants.

    Et pour que cette conquête puisse avoir lieu, il faut évidemment un projet politique et un programme électoral qui permettra enfin aux Français de distinguer vraiment le Centre de la Droite et de la Gauche.

    Mais ceux-ci ne pourront être élaborés que dans une union où tous tireront dans le même sens et non dans des directions opposées.

    Comment écrire des textes si importants quand des chicaneries empêchent la réflexion de fond?

    Le challenge de la cohésion de l’espace centriste est donc loin d’être gagné à l’heure actuelle.

    Néanmoins, l’espérance de gagner les élections et de gouverner qui ressort des sondages et de l’état d’esprit des Français peut imposer une entente des centristes.

    Car il serait totalement irresponsable de leur part de manquer l’opportunité qui se présente pour des querelles auxquelles les électeurs ne comprennent pas grand-chose sauf que les centristes, décidément, ne sont pas capables, une nouvelle fois, d’être crédibles à leurs yeux.

    Le deuxième challenge sera de savoir comment aborder la présidentielle.

    Les centristes doivent-ils avoir un candidat indépendant (voire deux s’il y en a un du MoDem et un de l’UDI) qui se présente quoiqu’il arrive ou doivent-ils faire une croix sur 2017, soit en se présentant à la primaire de la Droite avec 100% de chance d’être battus ou en renonçant à participer à ce rendez-vous électoral directement de quelque façon que ce soit?

    En préambule, on doit dire qu’il est difficile de prédire qu’un centriste puisse être vainqueur de la prochaine présidentielle.

    Même si rien n’est forcément donné, même si un Bayrou et, pourquoi pas, un Lagarde pourraient créer la surprise, il est plus sérieux d’envisager un score conséquent qui permettent de placer le centre et ses idées en position de force dans une alliance pour le second tour.

    L’évidence pour un courant de pensée majeur et indépendant est d’avoir un candidat à la reine des élections qui est la présidentielle dans notre système politique actuel.

    Renoncer à s’y présenter, c’est admettre que l’on est incapable de la gagner mais aussi incapable de bien y figurer et d’en retirer un avantage politique.

    Si l’on regarde bien les résultats des dernières présidentielles, il semble clair que les centristes ont existé plus ou moins bien (autour de 7% en 2002, 18,5% en 2007 et 9% en 2012).

    Pour autant, ils ont été incapables de bien négocier leur force électorale pour gouverner ou même influencer le pouvoir issu de ces élections.

    Il faut évidemment que cela change.

    Cependant, ce n’est pas en refusant d’être présent au premier tour de la présidentielle de 2017 que les centristes pourront peser réellement et non à la marge sur la gouvernance de la France.

    En décidant de participer à la primaire de la Droite – où les quelques milliers de militants ne feront pas le poids face aux dizaines de milliers de l’UMP, sans parler des sympathisants et ce même en cas d’un mouvement populaire en faveur des partis centristes –  et en se désistant pour un des candidats présent au second tour de celle-ci et en se ralliant au vainqueur, les centristes auront quelques miettes et quelques promesses mais elles seront loin de valoir celles qu’ils pourraient obtenir dans des négociations entre les deux tours d’une présidentielle où c’est la victoire finale qui est en jeu, installant une pression sur celui qui veut rallier derrière son nom.

    Une réalité même si le vainqueur de la primaire s’appelle Alain Juppé.

    Reste une troisième alternative qui serait de ne pas participer directement à la présidentielle en se préparant avant tout pour les législatives qui suivront et en tentant d’influencer le choix des candidats de Droite (Juppé) et de Gauche (Valls) puis en s’engageant pour l’un d’entre eux (plus Juppé que Valls mais que se passerait-il si c’était Sarkozy-Valls?).

    Les centristes se retrouveraient dans une configuration qu’ils ont connue en 1995 avec leur soutien raté à Edouard Balladur.

    Mais, en misant sur le bon cheval, ils pourraient, en amont, négocier un vrai contrat de gouvernement avec une vraie alliance électorale.

    Cette dernière solution n’est évidemment pas la meilleure alors que l’élection présidentielle est un passage obligé pour les grands courants politiques d’exister et de peser.

    Mais, à défaut d’être présent directement, ne vaut-il pas mieux ne pas y aller que de se ridiculiser dans une primaire à droite comme Jean-Michel Baylet se ridiculisa en 2011 dans la primaire à gauche, où le président des Radicaux de gauche obtint laborieusement 0,64% des voix…

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme