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centrisme - Page 49

  • Adieu Yue Yue


     «Petite Yue Yue est morte à 00h32» vendredi 21 octobre 2011, ont déclaré les médecins de l’hôpital où elle était soignée et qui n’avaient pas grand espoir de la sauver.

    Ecrasée deux jours auparavant par une camionnette dont le conducteur a reconnu savoir ce qu’il faisait mais qu’il serait moins cher pour lui de payer pour sa mort que pour sa guérison, ignorée par douze passants alors qu’elle baignait dans son sang, écrasée à nouveau par un camion, la fillette de deux ans était dans un état critique.

    Ce fait divers révoltant – qu’une caméra de sécurité a filmé de bout en bout et qui a été vu par des millions et des millions de personnes - s’est passé en Chine. Aurait-il pu se passer ailleurs? C’est possible. Des faits plus ou moins similaires ont déjà eu lieu dans des pays à travers le monde même si celui-ci est particulièrement honteux.

    Le martyr inacceptable de Yue Yue est devenu un symbole mondial, fort et poignant, de l’autonomisation égocentrique irresponsable irrespectueuse assistée de l’individu.

    Il est la preuve de la montée inexorable de ce comportement qui touche chacun de nous et qui pose des questions existentielles essentielles. Car, même si cette histoire terrible et édifiante aurait pu se passer à d’autres époques, elle est caractéristique d’un monde qui se gargarise d’être civilisé mais qui oublie d’agir souvent avec humanité.

    Ce n’est pas l’individualisme qui est en cause, à l’inverse de ce qu’affirment certains, c’est une perversion de celui-ci qui se fait jour dans la plupart des sociétés au fur et à mesure que le bien être matériel et la libéralisation des comportements (pas forcément la démocratie) augmentent avec la richesse de la population.

    C’est un donc un phénomène mondial, mondialisé même, mais pas une conséquence de la mondialisation.

    Cette plus grande autonomie est, en soi, une situation positive. Chacun de nous est désormais capable de mieux maîtriser sa vie. Malheureusement, celle-ci est allée de pair avec des agissements égocentriques (moi avant tout), irrespectueux (le respect pour moi qui n’est pas obligé d’en avoir pour l’autre), irresponsables (je n’assume pas mes actes tout en demandant la liberté d’agir à ma guise), le tout dans un assistanat (je réclame des «droits à» toujours plus nombreux dans une protection totale).

    Le drame de Foshan, cette ville du centre de la Chine, est un drame de l’humanité tout entière et non pas seulement de la société chinoise. Il vient nous dire avec force que le développement économique, social et sociétal n’est rien si nous ne nous comportons pas en personnes civilisées qui n’ont pas peur d’avoir de l’empathie pour les autres.

    Notre vrai trésor est et sera toujours, non pas dans les coffres de nos banques mais dans nos cœurs. Et cette mondialisation de l’amour est sans doute la plus importante de toute à mettre en place. De toute urgence…

    Le Centre et les centristes qui luttent depuis toujours pour un humanisme respectueux et responsable ne doivent jamais oublier le calvaire de ce petit bout de chou ni de celui qu’ont enduré et endurent chaque jour tant d’autres enfants du monde entier. Un monde qui laisse mourir une petite fille de deux ans sans lui apporter aucune aide n’est pas celui que veut construire le Centrisme.

    Petite Yue Yue, si tu peux aider dans ta mort à cette prise de conscience, alors les deux courtes années que tu as passées sur cette planète n’auront peut-être pas été vaines.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre peut-il gouverner avec la Gauche?


    François Hollande, le désormais candidat élu du Parti socialiste pour l’élection présidentielle de 2012, a déclaré vouloir opérer le rassemblement le plus large possible, allant du Centre à l’extrême-gauche afin de gagner et de gouverner.

    Celui qui est présenté (et qui se présente entre les lignes) comme un homme modéré de gauche a-t-il une chance de parvenir à obtenir le soutien des centristes?

    Ici, il y a plusieurs points à éclaircir.

    D’abord, dans l’esprit de François Hollande, aujourd’hui, il faut convaincre les électeurs centristes de voter pour lui et non, pour l’instant, d’avoir le soutien des partis politiques centristes. Bien entendu, tous les ralliements seront les bienvenus mais ils ne sont pas encore souhaités. Il s’agit donc d’un appel du pied au peuple centriste à ce stade de la campagne.

    Ensuite, le Centre et la Gauche peuvent-ils gouverner ensemble dans l’absolu? Rien ne va à l’encontre de cette alliance. En France, pendant très longtemps, le Centre et la Gauche ont noué des alliances électorales et de gouvernement. Dans de nombreux pays, à travers le monde, le Centre gouverne avec la Gauche. L’alliance électorale entre Droite et Centre qui est la norme en France date d’un peu moins de quarante ans et ne constitue pas une donnée intangible. Sans oublier que des ralliements de centristes ont eu lieu lorsque la Gauche a occupé le pouvoir, notamment lors du début du deuxième septennat de François Mitterrand, lors du passage de Michel Rocard à Matignon dans un gouvernement qui était largement au centre-gauche.

    Mais le plus important est de savoir si une alliance entre le Centre et la Gauche est possible au vu des programmes, des projets et des positionnements de chacun.

    Depuis que le Parti socialiste, à l’instigation de François Mitterrand, a décidé de privilégier l’alliance avec le Parti communiste, le Centre a été rejeté vers des alliances avec la Droite (même si des ralliements à droite avaient eu lieu du temps de George Pompidou avant la signature du Programme commun de la Gauche).

    Cependant, le Centre partage avec la Gauche certaines valeurs même si chacun les interprète quelque peu différemment. Que ce soit dans la solidarité ou dans la tolérance, elle est souvent plus proche de la Gauche que de la Droite, même si le Centre refuse l’assistanat et est circonspect devant certains aspects de «libéralisme culturel», ce qui n’est pas le cas d’une partie du Parti socialiste.

    Par ailleurs, le principe de réalité qui a désormais largement cours au Parti socialiste  -depuis la rigueur de 1983, lorsque François Mitterrand comprit, une bonne fois pour toute, que l’on ne gouverne pas avec des chimères et à l’encontre du réel-, a déplacé le positionnement de celui-ci vers la social-démocratie qui est désormais majoritaire dans ses rangs.

    Un libéralisme social (Centre) a donc des points communs avec une social-démocratie (Gauche). Mais cela suffit-il à faire alliance?

    En matière économique, la vision majoritairement keynesienne de la Gauche semble assez éloignée du libéralisme du Centre où les forces d’un marché régulé sont les moteurs essentiels de l’économie. Pour autant, le Centre croit dans le vrai libéralisme qui est régulé et contrôlé (ce qu’ont toujours désiré ses inventeurs) et non dans un capitalisme sauvage où tous les coups – souvent tordus comme le montre les dérapages des «marchés financiers» - sont permis par les plus puissants.

    Pour autant, il se méfie de la présence de l’Etat dans l’économie au-delà de son rôle de régulateur (garantir la transparence et la concurrence) et de contrôle (empêcher les comportements délictueux).

    Reste que dans le contexte actuel de crise plus ou moins larvée avec une menace de récession, l’intervention de la puissance publique est acceptée par le Centre comme une nécessité conjoncturelle et au nom du pragmatisme. On le voit bien avec François Bayrou, par exemple, qui prône le retour d’une politique industrielle.

    Quant à la fiscalité, le Centre la veut incitative et égalitariste quand la Gauche la souhaite encore trop souvent pénalisatrice et redistributive. Faire payer ceux qui ont plus que les autres n’est pas anormal sauf si l’on pense que le fait de s’enrichir est moralement mal et que le montant de l’imposition est injustifiée et bride l’initiative individuelle qui est encore l’élément principale de la création de richesses.

    En ce qui concerne la mondialisation, un accord n’est pas à exclure sur son humanisation et sur une certaine régulation de la globalisation économique mais non sur une chimérique et dangereuse démondialisation qui semble avoir le vent en poupe à l’intérieur du Parti socialiste.

    En matière sociale, le Centre a une règle d’or. On ne peut redistribuer et répartir que ce que l’on a produit. La richesse ne poussant pas sur les arbres et encore moins dans les coffres de l’Etat – comme semble le croire encore trop souvent la Gauche -, c’est bien l’activité économique qui la crée et qui permet, ensuite de la répartir équitablement et de la redistribuer dans un effort de solidarité.

    Néanmoins, le Centre partage avec la Gauche ce devoir de solidarité qui est de ne laisser personne sur le bord du chemin et de permettre à chacun de pouvoir vivre dignement et d’avoir la chance de pouvoir réussir son existence.

    Pour autant, le Centre n’est pas pour l’assistanat. Bien évidemment, il ne souhaite pas, à l’opposé de la Droite – tout au moins dans le discours de cette dernière -, laisser les plus démunis se débrouiller tous seuls sans pour autant créer un ghetto où ceux qui ne veulent pas s’en sortir (et non pas ceux qui ne peuvent pas s’en sortir) trouverait, ad vitam aeternam, un espace protégé.

    En matière sociétale, le «libéralisme culturel» (mariage homosexuel et adoption d’enfants par des couples homosexuels; vente libre du cannabis; utilisation des cellules souches d’embryon; procréation assistée d’enfants-médicaments; «genre» contre «sexe»; communautarisme culturel et ethnique; etc.) largement défendu par la Gauche, n’est partagé, qu’en partie, par le Centre, même si celui-ci prône un devoir de tolérance. Cela dit, à l’inverse, les centristes sont allergiques à ce «retour de l’autorité» défendu par la frange la plus à droite de l’UMP.

    Face à l’évolution des mœurs et aux demandes de plus en plus nombreuses venant de la l’ensemble de la collectivité ou de groupes spécifiques pour ouvrir ou fermer la société sur telle ou telle question, la base de la réflexion centriste, c’est la liberté dans la responsabilité. Liberté qui ne nuit pas à celle des autres et responsabilité qui est, à la fois, de ce que l’on fait mais aussi de faire, dans le sens où l’on donne à l’individu des responsabilités.

    Des passerelles existent donc mais elles ne peuvent se concrétiser en alliance de gouvernement qu’à partir d’un projet clair et d’un consensus sur des questions-clés, notamment en matière économique avec, en particulier, la question la plus importante du moment, sur la manière de relancer la machine France et de faire baisser de manière drastique le chômage.

    La campagne pour la présidentielle ouvrira peut-être des fenêtres d’opportunité afin de lancer un vrai débat entre le Centre et la Gauche. Reste que l’on voit mal, au-delà de ralliements individuels, des centristes cohabiter dans un gouvernement avec des membres du Front de gauche ou du Parti communiste et la frange la plus intolérante des écologistes.

    Mais l’on ne comprend pas, non plus, comment les centristes peuvent coexister dans un gouvernement de droite où se trouvent quelques éléments plus proches d’un nationalisme de droite extrême que du Centre.

    Quant à l’équilibre d’une alliance entre la Gauche et le Centre – tout comme une alliance entre le Centre et la Droite -, tout dépendra du rapport de force institué par la présidentielle et les législatives de 2012. De ce point de vue, les partis centristes doivent faire en sorte de s’entendre afin d’éviter que leurs électeurs succombent aux sirènes de la Droite et de la Gauche. Mais, ça, c’est une autre histoire…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Et maintenant?


    A sept mois de l’élection présidentielle mais aussi, il ne faut pas l’oublier, des élections législatives, quel est l’avenir du Centre pour ses deux rendez-vous politiques capitaux pour le pays?

    Au lieu de s’éclaircir, il s’est assombri… dans une certaine clarté!

    La clarté, c’est, bien entendu, une situation plus simple avec un candidat au centre qui semble au-dessus des autres et qui bénéficie d’une certaine légitimité. On veut parler, évidemment, de François Bayrou, depuis le retrait piteux de Jean-Louis Borloo.

    Mais cette clarté est toute relative puisqu’il y a toujours pléthore de micro-candidats qui veulent occuper l’espace central. Au premier rang de ceux-ci, il y a l’ancien lieutenant de Bayrou, Hervé Morin, qui a repris du poil de la bête depuis le renoncement de son associé et néanmoins adversaire, Borloo.

    Reste que lorsqu’il apparaissait dans les sondages, il ne dépassait guère les 2%. C’est en cela qu’il est encore un micro-candidat. Mais aussi parce qu’il n’a pas le soutien de tout son parti (notamment de tous ceux, nombreux, qui lui avaient préféré le président du Parti radical comme candidat).

    Derrière lui, Villepin pointe encore le bout de son nez (et, d’ailleurs, dans les sondages, il a toujours été plus haut que Morin). Bien entendu, nous le redisons, c’est une supercherie d’un homme de droite et nationaliste de vouloir se positionner au centre. Mais, franchement, est-ce beaucoup plus scandaleux que la tentative de phagocyter l’espace centriste à son profit par Jean-Louis Borloo, avec ses troupes qui avaient supporté sans sourciller Nicolas Sarkozy pendant quatre ans à l’intérieur du parti présidentiel?!

    On voit encore poindre Christine Boutin qui, si elle n’est pas centriste est, sans doute, moins éloignée de celui-ci que Villepin. Son engagement à la droite de la démocrate-chrétienne est une constante et elle porte avec elle certaines valeurs du Centre.

    Et puis il y a Corinne Lepage qui a vu dans le retrait de Borloo une belle opportunité de porter le flambeau d’une vision modérée de l’écologie. Est-elle pour autant une centriste? Ayant navigué du côté de la gauche modérée du temps de son engagement au Mouvement démocrate, on serait tenté den douter. Mais alors, on douterait également du recentrage de François Bayrou!

    Peut-être que d’autres candidats se déclareront dans les semaines à venir.

    La question est, qu’est-ce que cela va apporter au Centre?

    La réponse est simple, rien.

    Non pas que les personnes citées plus haut et les potentiels candidats qui pourraient encore sortir du bois n’ont aucun intérêt ou n’ont rien à dire. Cependant, ils continuent à encombrer l’espace centriste, à le morceler et à le rendre incompréhensible pour les électeurs.

    Pour l’instant, François Bayrou est celui qui a le plus de chance de faire un score honorable. Ce sera peut-être le cas d’un autre prétendant centriste (Hervé Morin?). Mais, il n’y a pas d’espace suffisant pour trois, quatre ou plus candidats se réclamant du Centre.

    D’autant qu’aucun d’eux, Bayrou compris, n’a une chance, actuellement, de se qualifier pour le second tour de la présidentielle. Il s’agit donc de se présenter pour faire exister les idées centristes, pour porter les valeurs du Centrisme et pour négocier au mieux un contrat de gouvernement avec la Droite ou la Gauche et de préparer les élections législatives.

    Néanmoins, le morcellement centriste assombri totalement cette ambition de pouvoir peser sur l’élection présidentielle et de permettre au Centre de négocier en position de force une alliance et un soutien contre une présence solide et substantielle dans le gouvernement qui sera mis en place après les présidentielles et les législatives.

    Si le Centre a une carte à jouer en 2012, c’est en se présentant uni aux deux élections. Sans écarter totalement la possibilité que son candidat puisse se retrouver en troisième position à l’issu du premier tour de la présidentielle, voire, en deuxième position, l’important est de montrer que le courant centriste a un projet pour la France et des équipes pour le mettre en œuvre. Cela permettra de peser politiquement sur le futur du pays.

    Pour que cela se réalise, il faudrait un peu de responsabilité de la part des leaders centristes. Et c’est bien pour cela, aussi, que l’avenir du Centre est bien sombre…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Des indignés, de la mondialisation et du Centrisme


    Humanisme, juste équilibre, réforme, régulation et liberté, voilà comment doivent être encadrées et nourries les mondialisations (dont la globalisation économique) pour le Centrisme.

    Le pamphlet de Stéphane Hessel «Indignez-vous», véritable phénomène d’édition à travers le monde et qui inspire largement certains mouvements des «indignés» est rempli de poncifs sous couvert d’humanisme et de bons sentiments et d’une volonté de resocialiser la société avec une orientation nettement à gauche (ancien d’extrême-gauche, Hessel revendique son appartenance au Parti socialiste français).

    Un texte qui surfe avec les difficultés réelles des jeunes (et moins jeunes) de trouver une place dans une société qui ne sait plus très bien comment les intégrer, étant incapable de saisir le profond bouleversement encours du métissage culturel et de la mondialisation médiatique qui émancipe encore plus l’individu, sans que ce dernier, faute de repères et d’accompagnement, ne sachent toujours comment se comporter et cohabiter avec l’autre.

    N’ayant aucun projet à lui proposer, incapable de relever le défi libertaire (défi, pas menace), le politique développe une autonomisation égocentrique assistée irresponsable de l’individu au lieu de créer les conditions d’une nouvelle évolution de la démocratie républicaine représentative qui permettrait, dans le respect, la solidarité et la responsabilité, une émancipation plus large de la personne (l’individu membre de la communauté).

    Au lieu de cela, ce sont les vieilles recettes qui refont surface jour avec la volonté de faire (ré)intervenir l’Etat (ou un pouvoir indéterminé quand on se dit antiétatique…) partout et pour tout afin de réinstaller du contrôle social, que ce soit dans l’autorité, dans une vision holistique régressive et dans une méfiance à l’égard de la liberté.

    Bien sûr, les comportements irrespectueux se sont développés, les solidarités se sont délitées, tout comme la cohésion sociale. Pour autant, cela n’est pas dû à un individu ouvert mais à l’incapacité de la société de le comprendre et d’accompagner – ce qui est son rôle – son émancipation dans un environnement humaniste et dans une pratique de juste équilibre.

    Et cela ne se réalisera pas par une révolution hypothétique et violente ou par un changement radical qui ne peut être qu’un retour en arrière mais par la mise en œuvre de réformes progressives et humanistes.

    Les indignés qui on fleuri partout dans le monde, des pays arabes à l’Espagne, de l’Inde à Israël, de la Grèce aux Etats-Unis en passant par la Grande Bretagne, sont en fait, sans toujours le savoir, les rejetons de l’évolution du système démocratique. Ce qu’ils revendiquent (au-delà de provocations d’infiltrés de mouvements politiques extrémistes), c’est une vraie démocratie mais dans le respect, la solidarité. Ce qu’ils souhaitent, c’es une société humaniste qui leur propose un projet commun tout en ne bridant pas leur liberté. C’est un modèle à inventer et façonner à partir de celui qui, aujourd’hui, semble à bout de souffle, immobile et encrassé, ayant refusé de se réformer depuis des années et s’étant réfugié dans une fuite en avant d’une irresponsabilité à la petite semaine qui ne pouvait que conduire à la situation actuelle.

    Lors de la chute du communisme, en 1991, au lieu de célébrer la fin de l’Histoire, nous aurions du nous atteler à bâtir le futur de la démocratie républicaine représentative et non laisser uniquement aux «forces du marché» et à quelques autres fadaises de modeler un monde vers une impasse.

    La mondialisation humaniste que ces indignés appellent de leurs vœux de façon parfois naïve, parfois inconséquente, mais toujours par rapport à une paralysie réelle de la société, doit être prise en charge par une gouvernance mondiale qui s’attèle, en premier lieu et le plus vite possible, à rectifier la trajectoire chaotique qui conduit l’humanité vers une crise majeure.

    Si cela n’est pas le cas, les indignés deviendront les enragés. Alors, oui, la bataille se fera entre la chienlit et l’ordre. Et une régression individuelle et sociale s’en suivra, quel que soit le vainqueur. Inévitablement.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Centre: le temps de la clarification ou de l’embrouillamini?!


    Il ne sera donc pas candidat, ce qui n’est guère étonnant pour beaucoup, tant il est un personnage inconstant et manquant de courage politique, selon leur opinion. Jean-Louis Borloo a donc jeté l’éponge, il ne se présentera pas en 2012 alors que toutes les conditions pour sa candidature étaient réunies.

    Toutes sauf une… celle de gagner à coup sûr! Et c’est la lamentable raison qu’a avancée le président du Parti radical pour faire marche arrière. Car, il l’a dit, il s’était préparé, il avait son projet et ses équipes (merci pour elles, il ne les a même pas prévenues avant sa déclaration…).

    Du coup, on croit comprendre que les convictions centristes de Jean-Louis Borloo n’étaient que de l’apparence afin de capter un électorat qui aurait pu le propulser à la tête de l’Etat.

    Voilà qui est quelque peu troublant pour quelqu’un qui se gargarise de ses convictions politiques. Si l’on en a de vraies, peu importe que l’on gagne ou que l’on perde, on va les défendre lors de rendez-vous électoraux.

    Mais Jean-Louis Borloo avait tout de même un problème, il n’était pas réellement centriste! Ce n’est pas nous qui le disons, c’est lui-même et sa muse, Rama Yade, qui sont venus le dire et le redire sur les plateaux de télévision, dans les studios de radio et lors d’interviews dans la presse, il étaie de la droite modérée et républicaine (ce qui n’a pas empêchée Rama Yade de rejoindre le groupe Nouveau centre au Conseil régional d’Ile-de-France, juste avant que son chef ne jette l’éponge!).

    Pour certains, tout est donc revenu dans l’ordre des choses. Exit l’opportuniste radical qui voulait, à l’instar d’un Villepin, préempter le Centre à des fins d’ambitions personnelles.

    Et François Bayrou peut venir parader en affirmant qu’il savait que Jean-Louis Borloo n’avait pas les … pour se présenter et qu’il n’était qu’un homme de droite habillé en centriste. Cela permet de faire oublier qu’il avait, un temps, déserter le Centre. Mais, au moins, lui, il en venait et son discours est un discours centriste.

    Car ce renoncement va profiter, avant tout, au président du Mouvement démocrate. Le voilà donc quasiment intronisé par Borloo comme le seul et unique candidat centriste crédible.

    Crédible car Hervé Morin a immédiatement réagit en disant qu’il était toujours candidat. Mais le président du Nouveau centre doit maintenant démontrer qu’il peut porter les couleurs du centre-droit alors qu’il a disparu des sondages depuis plusieurs semaines et que son score ne dépassait pas, alors, le 2%.

    D’autant que Morin ne compte pas que des amis dans son propre parti. Nombreux ont été ceux qui ont mené une farouche bataille contre lui et en faveur de Borloo. Sauvadet, Létard, Leroy et bien d’autres, sans oublier le plus virulent, Jean-Christophe Lagarde, le président exécutif du Nouveau centre, qui n’a pas mâché ses mots contre la candidature de son patron, réglant au passage quelques comptes internes.

    Au Parti radical, ceux qui avaient pris position pour une candidature Borloo se retrouvent un peu bêtes et, surtout, marginalisés. Même la girouette Dominique Paillé a dit qu’il ne voulait pas en être une en revenant dans le giron de l’UMP, c’est dire!

    Quid, également, de l’Ares (Alliance républicaine écologique et sociale) qui regroupe le Nouveau centre et le Parti radical (ainsi que la Gauche moderne)? Va-t-elle se mobilier pour Hervé Morin? Va-t-elle se déliter?

    Ce qui est assez étonnant, c’est qu’après les élections sénatoriales, Jean-Louis Borloo avait souhaité que les sénateurs Nouveau centre, radicaux et Gauche moderne forment un groupe. Cela ne s’est pas déroulé ainsi puisque le groupe Union centriste réunit (mais pour combien de temps?) ceux-là en plus du Mouvement démocrate et de l’Alliance centriste.

    La candidature de la sénatrice du Nord, Nouveau centre et fervente supportrice de Jean-Louis Borloo, à la présidence de la haute assemblée, semblait montrer que la dynamique était encore du côté du président du Parti radical.

    Bien sûr, elle n’a obtenu que 29 voix (alors que le groupe compte 31 membres) mais cela veut dire que des sénateurs de tous les courants centristes avaient voté pour elle.

    Cette étonnante unité des différents courants centristes au Sénat concrétisé par un groupe commun et une candidature unique au plateau (la présidence de la haute assemblée) préfigure-t-elle une dynamique en ce sens au-delà des bancs du Palais du Luxembourg ou n’est-elle que de la poudre aux yeux avec des arrière-pensées politiciennes?

    Au vu des déclarations et des postures, on serait, malheureusement, plus enclins à retenir la deuxième option.

    Il va falloir voir dans les jours et les semaines qui viennent comment, ce que l’on peut vraiment appeler, malheureusement, la «nébuleuse centriste» va se sortir de toutes ses contradictions, qui vont, à l’intérieur de celle-ci rebondir en émergeant comme possibles leaders.

    Reste qu’il faut souhaiter que les électeurs centristes ne soient pas découragés devant tant d’inconséquences, de faux-semblants et de petites batailles. On la déjà dit. On le redit. Et on espère en des jours meilleurs pour le Centrisme. On la dit. On le redit…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Pour le Centrisme, l’Etat doit être un outil


    Ni vénération, ni rejet mais une vision de juste équilibre, voilà comment le Centre et Centrisme conceptualisent l’Etat. Au moment où celui-ci est accusé d’inefficacité, d’incapacité à agir et à résoudre les problèmes, alors qu’il croule sous les dettes et les déficits, il est bon de rappeler que l’Etat n’est que ce que nous voulons bien en faire et non une espèce de Léviathan que nous ne pourrions contrôler comme le prétendent tous ceux qui ont renoncé à le réformer, faute de courage politique. Car il s’agit bien de courage, de responsabilité et de volonté politiques afin de définir la place et l’importance du pouvoir étatique dans la communauté.

    Bien sûr, il ne faut pas être naïf, la place démesurée qu’il a prise aujourd’hui – et qui est une des raisons de son incapacité à résoudre les problèmes - ne permet pas, d’un coup de baguette magique, de le changer immédiatement. Pour autant, dire que l’on ne peut rien faire pour qu’il évolue différemment, dès maintenant, est un mensonge de ceux qui ont renoncé d’agir et de prendre des vraies décisions, masquant leur démission par une gesticulation de façade d’autant plus dangereuse qu’elle fait croire à la population que le politique n’a plus aucune capacité pour organiser et réformer la société.

    Alors que nous devrions nous tourner, à la fois, vers l’histoire pour nous rappeler les leçons des crises passées et réorganiser l’activité économique en conséquence et vers l’avenir afin de redéfinir pragmatiquement et efficacement la gouvernance de la sphère publique afin de lui permettre de remplir efficacement ses fonctions, nous sommes à nouveau dans l’immédiateté irréfléchie et dans la prise de décisions qui se contredisent les unes les autres et s’annihilent pendant que la situation empire.

    Au moment où de nombreux intellectuels redécouvrent que cet Etat, si vénéré par certains qui en attendent tout comme d’une mère nourricière et si haï pour ceux qui fantasment son emprise totale sur leurs existences, peut être un outil, le Centre, une nouvelle fois, les avait précédés dans cette redéfinition…

    En ce début de XXI° siècle nous sommes à un moment-clé pour cette réforme qui en conditionne beaucoup d’autres. Et pas seulement parce que nous sommes depuis trois ans dans une crise plus ou moins déclarée qui menace à tout moment de réapparaître avec plus d’intensité, diffusant un climat d’angoisse paralysante dans tout le corps social.

    Comme je l’ai déjà écrit «Il faut donc une nouvelle définition qui établisse le rôle de l’Etat et sa place dans la Cité. Ainsi, son action doit être revue sous le prisme de son efficacité à organiser du mieux possible la vie en société et à protéger les citoyens dans un cadre juridique garantissant son impartialité et les droits fondamentaux de la personne humaine, cadre établi par le politique. C’est donc un Etat outil qu’il faut édifier et non un Etat grand ordonnateur. Et ses activités doivent, comme toutes les autres, être jaugées sur ses gains de productivité et, surtout, d’efficacité.

    De là, on aboutira à un Etat rationalisé et dynamisé, outil de précision au service de la communauté. Un Etat qui assurera la sécurité de ses concitoyens, garant du lien social. Un Etat qui tendra vers un objectif du ‘toujours mieux’ et non du ‘toujours plus’ par lequel il montrera la voie à la communauté.

    Car il n’est pas dans l’intention du Centre de se passer d’un Etat capable de remplir correctement ses missions. Cependant, même si l’appareil étatique peut toujours être compris comme le garant de la civilisation dans un monde violent, il ne peut en être son plus haut degré d’achèvement comme voudrait le faire croire les étatistes dans la droite ligne de Hegel. L’Etat n’est pas la représentation de la civilisation car ce rôle échoie à la communauté tout entière. D’autant qu’en le figeant ainsi dans cette sorte de mausolée, ceux-ci en ont fait une organisation à la fois hégémonique, auto-légitimée et condamnée à l’immobilisme». (1)

    Il faut donc inventer un Etat efficace, efficient, capable de se remettre en question et de garder constamment une dynamique qui lui évitera l’ankylosement, souple, ciblant ses interventions, fier de ses missions mais aussi conscient de ses limites et facilitateur des capacités qui s’expriment au sein de l’appareil de production et de la société civile, moteur d’un progrès soutenable d’une société qu’il doit accompagner et non phagocyter, voire paralyser.

    Ainsi, il doit, tout en garantissant la sécurité (qui comprend une protection sociale pérenne humainement et financièrement avec, de pair, son développement dans le cadre de l’économie sociale), investir dans le savoir, le savoir-faire et leur transmission (recherche, innovation, éducation) et dans les investissements ciblés (par exemple avec une vraie politique industrielle en faveur des petites et moyennes entreprises) qui seraient une force d’entrainement de toute la machine économique.

    La nécessaire redéfinition du rôle de l’Etat est désormais une urgence. Ce n’est pas une raison de faire n’importe quoi n’importe comment en proposant, par exemple, des mesures démagogiques et populistes sans aucune réelle portée. Il faut seulement des hommes et des femmes politiques courageux qui agissent avec responsabilité. Qu’ils se manifestent vite!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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    (1) Le Centrisme du Juste Equilibre, Crec Editions, 2009 disponible à notre librairie en ligne

  • Des «centristes» à la pelle, en veux-tu, en voilà!


    Le Centre est déjà bien embouteillé par ceux qui ont une certaine légitimité à s’y trouver. Mais cet embouteillage risque de devenir un vrai bouchon au fur et à mesure que les présidentielle se rapprochent.

    Résumons.

    On avait le Nouveau centre, le Mouvement démocrate, l’Arés (Parti radical + Nouveau centre) et quelques groupuscules dont l’Alliance centriste qui est celui qui surnage parmi d’autres. Et un vague rassemblement d’anciens UDF à l’intérieur de l’UMP.

    Nicolas Sarkozy n’est pas loin de se dire centriste ainsi que François Hollande. En tout cas, leurs affidés ne s’en privent pas comme Gérard Collomb, le maire de Lyon et supporter d’Hollande qui prône l’alliance entre socialistes et centristes. Ou comme Jean Léonetti et Marc Laffineur, nouveaux ministres de Sarkozy, qui, en bons soldats, veulent créer, à l’intérieur de l’UMP, un pôle «humaniste et centriste» sous le parrainage de Jean-Pierre Raffarin (Pierre Méhaignerie appréciera!).

    Et puis, il y a Ségolène Royal, Dominique de Villepin, Jean-Michel Baylet et son alliance Radicaux de gauche-Génération écologie ainsi que la Gauche moderne.

    Bon, nous en oublions certainement un certain nombre (qu’ils poussent un soupir de soulagement…). Mais arrêtons-nous là, le bol est déjà bien rempli!

    Si l’on touille tout cela, nous obtenons une salade bien peu digeste... Surtout, les Français risquent de ne pas savoir ce qu’ils mangent (c’est peut-être ça, le but!).

    Un certain respect des politiques envers la démocratie et leurs électeurs seraient le bienvenu en la matière. Il faut que l’offre aux prochaines échéances électorales soit claire et permette un choix tout aussi clair.

    Ici, on se croirait plutôt dans un centre commercial où chacun fait son offre promotionnelle avec une multitude de slogans, tous racoleurs et quelques uns mensongers.

    Sans trop y croire, lançons un appel à la dignité…

    Les adversaires du Centre disent souvent que l’opportunisme est une déviation du Centre. Mais, on voit que la Droite et la Gauche n’ont pas de leçon à lui donner en la matière.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Si Obama avait été populiste…


    Barack Obama semble, en ce moment, aspiré par un tourbillon dans un trou d’air politique qui pourrait bien devenir un trou noir dont il ne parviendra plus à sortir. Une spirale qui pourrait lui être fatale en 2012 en lui coûtant sa réélection.

    Et certains de se désoler. «Ah! se lamentent-ils, si Obama avait été un populiste, il aurait pu se battre avec tous les armes utilisées par ses adversaires: exagérations, mensonges, campagnes haineuses, boules puantes, travestissement de la réalité, démagogie, clientélisme et quelques autres armes du même genre». Tout l’arsenal qui permet à un politicien de flatter l’électorat tout en n’étant réellement intéressé que par son élection (ou sa réélection).

    Mais tel n’est pas le cas. Tel n’a jamais été le cas. Ce qui distingue Barack Obama de ses adversaires, c’est aussi ce refus d’entrer dans le «cirque» politique de Washington comme il l’a déclaré lors de sa dernière intervention devant le Congrès en présentant son plan contre le chômage.

    Tout cela repose un certain nombre de questions, récurrentes depuis la fondation de la démocratie représentative, sur les qualités que doit posséder un chef élu au suffrage universel. Des analystes politiques en viennent même à prétendre que Barack Obama est «trop intelligent» pour le poste…

    Quoiqu’il en soit, dans sa démarche centriste, il a raison sur trois points.

    Premièrement, le régime politique américain est basé sur le compromis et le consensus, buts qu’il poursuit inlassablement depuis le début de sa présidence, quitte à passer pour un faible alors que cette attitude révèle plus une force de caractère que celle qui aurait consisté à se positionner de manière manichéenne dans un camp contre l’autre (même si, parfois, il a cédé un peu à cette tentation pour répondre à des attaques virulentes à son encontre, indignes d’une démocratie).

    Deuxièmement, le Centrisme est à même de régler les problèmes politiques, économiques et sociaux qui se posent, actuellement, aux Etats-Unis et au monde en général. La recherche d’une société équilibrée où les clientélismes ne font plus la loi au détriment de «monsieur tout le monde» est bien celle qui est la plus adaptée à la démocratie républicaine représentative.

    Troisièmement, faire de la surenchère idéologique, comme le lui demandent nombre de démocrates pour contrer la surenchère des républicains, ne peut que diviser un peu plus le pays au moment où celui-ci doit être uni et n’aurait comme conséquence que de durcir un climat politique déjà bien malsain. Son refus d’entrer dans ce jeu, où le seul perdant serait le pays, lui fera peut-être perdre les élections. Est-ce un aveu de faiblesse ou de force morale?

    D’autant que les Américains, majoritairement, dans tous les sondages, désirent être gouvernés au centre, de manière modérée et apaisée. Comme il l’a toujours dit, notamment lors de sa campagne électorale de 2008, il est bien dans le courant dominant («mainstream») de la politique américaine.

    Cependant, le danger pour Barack Obama est qu’il se trouve dans un pays de plus en plus polarisé, où la droite américaine a décidé de jouer son va-tout sur l’idéologie et la paralysie au détriment du bien de la nation et que nombre d’électeurs démocrates ne veulent plus de déplacer pour voter pour un président qui n’est pas assez idéologique à leur goût, tout au moins dans les discours.

    Raison n’est pas élection et Barack Obama est en train de s’en apercevoir et risque d’en faire les frais.

    Reste que la chute annoncée du locataire de la Maison blanche est un peu prématurée. Il possède de nombreux atouts pour se succéder à lui-même et de nombreux avantages sur les candidats à la candidature républicains.

    Pour le politologue de Chicago, Don Rose, invité récemment par l’IFRI (Institut français des relations internationales) et la French-american foundation, ces atouts sont d’abord son œuvre législative, qui est la plus importante de n’importe quel autre président, mais aussi son nouveau plan pour l’emploi qu’il vient de dévoiler, l’obstruction systématique des républicains à son encontre ce qui les fera apparaître comme de vulgaires politiciens qui sont «anti-tout» et donc contre toute mesure pour faire baisser le chômage . Sans oublier qu’il est le sortant qui bénéficie toujours d’une prime à la réélection. D’autant que rien de grave n’est venu pour l’instant entacher sa présidence.

    Néanmoins, ce proche du Parti démocrate pointe un danger. Celui que nous expliquions au début, cette spirale qui ferait que les Américains soient de plus en plus nombreux à estimer qu’il n’est pas fait pour le poste suprême.

    D’où la nécessité pour Barack Obama de forcer sa nature de centriste consensuel en rendant coup pour coup. A moins que la situation économique des Etats-Unis ne s’améliore dans l’année qui le sépare de l’élection présidentielle. Pour cela, il faudrait qu’il puisse agir, ce que les républicains ne veulent absolument pas de peur qu’il réussisse!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les anti-européens sont des anti-français


    La crise mondiale et les problèmes de la dette dans la zone euro, l’abaissement progressif de la France et de l’Europe, le déplacement progressif du centre du monde vers l’Asie montrent bien que ceux qui jouent la France contre l’Europe n’ont rien compris. Pire, en faisant croire qu’ils défendent leur pays, en réalité, ils le torpillent sans états d’âme. Et nous le paieront très cher s’ils réussissent dans leur entreprise, affaiblir l’Union européenne, voire la faire imploser.

    Depuis des années, nous savons que, face à la mondialisation, face à l’émergence de nouvelles puissances économiques, face à l’internationalisation des marchés financiers (la globalisation), les pays de l’union européenne ne pourront faire face aux défis qui se présentent à eux que dans une union plus forte, des liens plus resserrés et des politiques communes plus étendues.

    Ici, le fameux slogan des années 60, «small is beautiful» ne fonctionne pas sauf pour de rares exceptions comme la Suisse ou Singapour. Devant la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie et, évidemment, les Etats-Unis, seule une Europe unie peut rivaliser.

    Pourtant, ce qui semble primer aujourd’hui est le chacun pour soi. Comme si, face au danger, il n’était pas question de combattre et de faire face mais de sauver sa peau avant que l’inéluctable se produise, en espérant que ce sera le voisin qui sera détruit avant soi…

    Les nationalistes de tous poils, de droite et de gauche, sortis tout droit d’une France qui n’existe plus et qui n’a même peut-être jamais existé, font croire à leurs concitoyens, dans une rhétorique aussi obsolète que ridicule, que le pays se sauvera, non pas avec l’Europe mais sans elle et même contre elle. Et d’égrainer, selon eux, tous les atouts d’une France libre de toute entrave européenne. En oubliant, évidemment, que ceux-ci sont avant tout ceux d’une France européenne qui n’existerait plus, pour la grande majorité de ces atouts après l’éclatement de l’union!

    Etre anti-européen est être anti-français.

    C’est refuser de voir la réalité en face au profit de préoccupations idéologiques, voire de visées électoralistes. Avec un discours populiste, proche d’un poujadisme et d’une xénophobie des plus dangereuses, c’est refuser de donner à la France les chances, non seulement, de se sortir de la crise dans laquelle elle se trouve mais d’oblitérer son avenir.

    Celui qui prétend que nous nous sortirons plus facilement de nos difficultés en tournant le dos à l’Union européenne ne connaît non seulement pas l’histoire mais refuse le réel.

    C’est pourquoi le Centre doit absolument porter la question européenne au cœur du débat des présidentielles. Les centristes sont les vrais européens avant même la création de la Communauté européenne.

    Qu’on se rappelle Aristide Briand et quelques autres qui furent des avocats d’une Europe unie avant la Deuxième guerre mondiale et après la boucherie de la Grande guerre qui fut fatale à la prééminence mondiale des nations européennes, Europe unie que Robert Schuman et quelques uns feront passer de rêve à un espoir bien concret.

    Sans les centristes d’hier, l’Europe serait toujours à faire. Si les centristes d’aujourd’hui ne se mobilisent pas beaucoup plus qu’ils ne le font actuellement, elle sera largement à refaire. Avec tous les dangers que cela implique. L’Europe est un combat, pas un fleuve tranquille. Mais ce combat humaniste en vaut la peine. Pour le monde, pour l’Europe, pour la France.

    Oui, pro-européens et donc pro-français!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le respect, valeur humaniste, valeur centriste


    Respecter quelqu’un, c’est avoir de la considération pour sa personne, c’est ne pas porter atteinte à son individualité physique, psychique et sociale, c’est respecter sa différence et sa dignité.

    Le respect se fait d’une personne égale à une autre. Il ne doit jamais être imposé pour être réel. Pour cela, il faut que ce qui doit être respecté (le sujet ou l’objet) soit légitime (l’autre ou la règle sociale) mais pas le comportement du sujet ni la manière dont la règle sociale est appliquée car ceux-ci peuvent être irrespectueux ou illégitimes.

    De son côté, la société, avant de demander à être respectée, doit respecter l’individu. Son respect fonde sa légitimité et non le contraire. La société ne peut demander le respect à une personne sans lui accorder le sien comme condition de sa demande. L’irrespect de la société vis-à-vis de ses membres ne serait alors que du mépris de celle-ci à ceux-là et une raison légitime pour les citoyens de se rebeller contre ce qui deviendrait alors une contrainte illégitime.

    Mais cette demande de respect ne veut pas dire que l’individu peut tout réclamer à l’autre et à la société. Elle signifie qu’il a le droit au respect ce qui lui permet, s’il respecte les valeurs essentielles de la vie en commun (respecter la liberté de l’autre, avoir de la tolérance vis-à-vis de l’autre et être solidaire de l’autre) et les principes de base du fonctionnement de la société, de vivre sa vie le plus librement possible.

    Sans respect entre les membres d’une même communauté, on aboutit à des rapports exacerbés où plus personne ne fait attention à l’autre, où plus personne n’écoute l’opinion de l’autre et où des groupes se constituent pour créer des réalités fictionnelles où l’autre, le différent, n’a plus sa place. Montent alors le déni de liberté, l’intolérance et l’absence de solidarité.

    Et n’oublions pas que, pour respecter l’autre, il faut d’abord se respecter soi-même. Ce qui ne veut pas dire de se prendre pour un individu-roi mais de s’estimer.

    Ce petit rappel pour démontrer tout l’importance du respect dans notre société du XXI° siècle afin que celle-ci puisse se bâtir dans une cohésion sociale forte.

    Cette valeur essentiellement humaniste et donc centriste devient de plus en plus nécessaire face à, d’une part, une montée de l’autonomisation de l’individu-monde mondialisé et, d’autre part, à une mondialisation où les chocs culturels doivent être absorbés grâce à l’ouverture d’esprit et à la tolérance de l’autre.

    Dès lors le respect est un ciment incontournable pour que la vie en société ne se transforme pas en la coexistence de plus en plus difficile d’individus autonomes et revendicatifs de leur propre «bonheur» au détriment d’un lien social basé sur le juste équilibre indispensable afin d’organiser des rapports apaisés entre les membres d’une même communauté, locale, nationale ou mondiale.

    Les centristes, qui veulent bâtir cette société humaniste, doivent sans relâche promouvoir ce respect.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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