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centrisme - Page 24

  • Le tripartisme FN-PS-UMP annonce une «tricoalition» Droite-Centre-Gauche

    Le tripartisme qui se met en place lentement depuis 2002 et la présence improbable de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle n’est qu’une étape vers une recomposition plus profonde de l’échiquier politique qui devrait, à terme, se décliner en une «tricoalition» Droite (droite radicale et extrême-droite)-Centre (axe central avec sociaux-libéraux, libéraux sociaux et libéraux réformistes)-Gauche (gauche radicale et extrême-gauche).

    La France, ici, ne ferait que se fondre dans ce mouvement plus large qui touche la plupart des pays démocratiques, à des vitesses de changement variables.

    En Allemagne, sur les flancs de la coalition centriste CDU-SPD, il y a Die Linke, le parti de la gauche radicale et désormais l’afD (Alternative für Deutschland), parti de la droite radicale.

    Au Royaume Uni, la recomposition est moins visible même si face à la coalition conservateurs-libéraux, on trouve désormais l’UKIP, parti de droite radicale voire d’extrême-droite mais, de l’autre côté, le Parti travailliste est toujours scindé en deux avec un courant centre-gauche (souvent plus à droite que les libéraux!) et un autre gauche-gauche.

    Aux Etats-Unis, la droite radicale du Parti républicain fait pendant à la gauche du Parti démocrate alors qu’un espace central existe qui permet à Barack Obama d’avoir été élu à la Maison blanche et fait d’Hillary Clinton la favorite pour la présidentielle 2016, tous deux étant centristes.

    Et les excès des radicaux du Parti républicain, devraient, tôt ou tard, amener les plus modérés de cette formation à se rapprocher des modérés du Parti démocrate.

    En Espagne, on assiste à l’émergence d’une gauche radicale avec le parti Podemos mais aussi d’un Centre avec le parti Ciudadanos face aux conservateurs du Parti populaire et à la gauche traditionnelle du PSOE, tous deux en perte de vitesse.

    Et ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres.

    Mais ne nous y trompons pas, l’alternative gauche-droite qui a dominé la vie politique depuis le début de la V° République n’a jamais consisté en un bipartisme.

    Deux exemples.

    Ainsi, en 1978 et en 1986, la victoire de la «droite» face à la «gauche» est celle du RPR et de l’UDF face au PS et au PC.

    En 1981, la victoire de la «gauche» sur la «droite» est celle du PS et du PC sur le RPR et l’UDF.

    Ce que montre la montée actuelle du FN, c’est la possibilité d’un match à trois qui préfigure celui qui opposera les coalitions droite radicale-extrême-droite, gauche modérée-centre-droite modérée, gauche radicale-extrême-gauche.

    Bien entendu, des inconnues subsistent pour savoir comment le régime de la V° République peut s’adapter à cette recomposition du paysage politique.

    Prenons le cas où la coalition centrale occupe le siège de président de la république et possède le plus d’élus à l’Assemblée nationale sans avoir la majorité.

    Elle pourrait alors être en charge des affaires même avec un gouvernement minoritaire face à la coalition de droite et la coalition de gauche même si des alliances ponctuelles entre ces deux extrêmes pourraient avoir lieu sur certaines questions mais sans doute pas sur un contrat de gouvernement qui leur permettrait d’être une alternative.

    Reste que ce pourrait être les institutions qui seraient amenées à changer face à cette nouvelle donne politique avec l’établissement d’une proportionnelle intégrale ou d’une dose forte de celle-ci pour les législatives et une prime à la coalition arrivée en tête afin qu’elle puisse gouverner en disposant d’une majorité à l’Assemblée nationale comme cela se fait dans certains pays déjà.

    Quoi qu’il en soit, l’émergence de cette «tricoalition» en France et dans d’autres pays devrait avoir lieu mais, surtout, elle est hautement souhaitable.

    Elle permettrait enfin de clarifier le débat politique au moment où les pays démocratiques et républicains doivent faire face à des enjeux capitaux pour leur avenir.

    Et, sans doute, «débarrassées» de leurs alibis modérés et responsables, la droite et la gauche radicales ainsi que leurs alliés extrémistes montreraient finalement leurs irresponsabilités et leurs clientélismes qui conduisent, petit à petit, la France dans la pente si dangereuse d’un populisme qui n’a jamais donné rien de bon et qui se fracasse tôt ou tard contre le mur indestructible des réalités.

    Espérons que cette recomposition ne tardera pas trop.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Jean-Christophe Lagarde, danger potentiel pour le Centre et l’UDI?

    Une des mises en garde répétées d’Hervé Morin, de Jean-Christophe Fromantin et de leurs amis respectifs avant, pendant et après l’élection de Jean-Christophe Lagarde au poste de président de l’UDI a été de dénoncer sa dangerosité sur la pérennité de la formation de centre-droit mais aussi sur ce qu’est et doit être le Centre, pointant ses pratiques, selon eux peu orthodoxes, voire de voyou, mais aussi une parole qui souvent dérape.

    Quelques mois après son intronisation, certains éléments du discours et des actes de Lagarde laissent penser qu’ils n’avaient pas tout à fait tort.

    L’impression que donne le président de l’UDI est double.

    D’une part, celle d’une volonté d’imposer l’UDI et sa personne dans le débat politique à tout prix.

    Voilà qui n’est pas négatif si l’on pense que le parti a un très important déficit de crédibilité dans l’opinion publique et que lui-même a un déficit de notoriété encore plus important.

    Sans oublier que le Centre est aujourd’hui incarné, pour la plupart des gens, par François Bayrou, président du Mouvement démocrate, mais par aucune personnalité de l’UDI depuis la retraite politique de Jean-Louis Borloo, comme vient de le rappeler un sondage sur les personnalités qui feraient un «bon président» où Lagarde, certes apparaît mais dans les derniers du classement.

    Dans cette optique, l’opposition frontale face à l’extrême-droite et au FN permet de positionner l’UDI comme la formation la plus pugnace contre leurs thèses et de donner de la visibilité médiatique à son président, le tout dans une légitimité sur le combat contre l’extrême-droite qui ne souffre aucune discussion.

    Et puis, bousculer par une agressivité au bon sens du terme les situations acquises, tant à droite qu’à gauche qu’à l’intérieur même des partis centristes où certains notables locaux ont tout verrouillé au mépris de toute dynamique, est salutaire.

    D’autre part, celle d’un homme qui est dans la surenchère systématique et dans la réaction virulente plutôt que dans l’échange d’arguments.

    Après son élection à la tête de l’UDI, on pensait qu’il adopterait un profil plus consensuel que celui qu’on lui connaissait depuis des années à l’UDF puis au Nouveau centre et enfin à l’UDI et qui a poussé beaucoup de dirigeants de cette dernière à soutenir Hervé Morin pour la présidence de la formation de centre-droit.

    Pas du tout. A plusieurs occasions, Jean-Christophe Lagarde a sur-réagi à une situation ou à une critique, faisant écho à ses humeurs dénoncées par ses opposants ainsi qu’à son surnom de «Sarkozy du 9-3», «compliment» donné, entre autres, par ses «amis» (critiques) UMP du département...

    Ce fut le cas, dès sa prise de fonction de président de l’UDI, lorsqu’il a traité sans aucune preuve de «menteur» le secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Jouyet, lors de la polémique sur les propos tenus par François Fillon à l’encontre de Nicolas Sarkozy, une charge qui n’avait strictement aucun intérêt politique, ni pour lui, ni pour l’UDI, ni pour le Centre – il suffisait qu'il dise qu'il s'agissait d'une histoire entre le PS et l'UMP – mais qui semblait être un acte d’autorité (pour s’imposer) et de reconnaissance (pour exister).

    Cela a été le cas sur la loi Macron qu’il a critiqué sans cesse et sans nuance alors qu’elle contenait, aux dires mêmes de plusieurs membres éminents de son parti, nombre de mesures positives que prônent, en plus, les centristes

    Bien avant même de pouvoir savoir si la loi était amendable, il a déclaré qu’il ne la voterait pas quoiqu’il arrive.

    Une posture d’opposition systématique qui le renvoie à son statut de second couteau qu’il a connu et qu’il a détesté de l’UDF à l’UDI et qui le faisait ruer dans les brancards plus que de nécessité.

    Cela vient, à nouveau, d’être le cas sur le conflit en Syrie à propos de la visite d’un sénateur de son parti à Damas pour rencontrer Bachar Al-Assad.

    Dans le dernier cas, non seulement, il a légitimé le voyage de François Zocchetto (en accord avec les sympathisants de son parti selon un sondage) en expliquant même qu’il faudra un jour reparler avec le dictateur syrien.

    Mais, afin de contrer les critiques qui se sont multipliées sur cette visite à un boucher sanguinaire, il en a rajouté plus que de mesure en en profitant, comme l’ont noté les médias, à être le seul représentant d’un parti républicain à critiquer la conduite de la guerre contre Daesh (ou organisation de l’état islamique) et d’attaquer François Hollande directement pour sa soi-disant incohérence dans sa position dans ce conflit.

    Si ses efforts pour donner une exposition à l’UDI et à son président doivent être salués, sa technique du bulldozer qui tire sur tout ce qui bouge pour faire le buzz ou pour avoir un diplôme de bon opposant ou encore pour être continuellement dans le rapport de force peut avoir, in fine, l’effet inverse de celui recherché.

    Car Jean-Christophe Lagarde n’est pas là pour séduire les électeurs de la droite radicale et extrême et encore moins leurs militants.

    Sa base, ce sont des électeurs qui refusent le plus souvent une vision d’opposition basique, un manichéisme partisan et l’absence de nuances, même s’ils sont de droite modérée et dont il doit s’attacher les votes en montrant son sérieux et sa responsabilité.

    Aujourd’hui, peut-être, nombre d’entre eux sont séduits par un discours vigoureux qui permet au Centre de se faire – parfois – entendre.

    Mais plus il sera martelé, avec les dérapages inéluctables qu’il comporte, plus il sèmera le doute chez les Français et, surtout, les sympathisants centristes.

    Plus il continuera à adopter la stratégie médiatique d’un Sarkozy, plus il brouillera le message du Centre.

    A ce moment là, si Jean-Christophe Lagarde n’a pas changé de style, forme et contenu compris, alors oui, il peut devenir dangereux pour l’UDI et le Centre, ouvrant, par ailleurs, un boulevard à François Bayrou qui n’en demande pas tant mais qui connaît bien l’homme.

    Espérons qu’il saura cultiver ses qualités et corriger ses défauts pour être un digne représentant du Centre.

    Il pourrait prendre exemple sur Yves Jégo, candidat malheureux à la présidence de l’UDI, dont les déclarations sont souvent justes «centristement» parlant ces dernières semaines, lui qui fut un inconditionnel de Sarkozy…

    Et ça tombe plutôt bien puisque Jégo et Lagarde sont alliés au sein de la majorité qui gouverne l’UDI.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Comment expliquer la mansuétude de l’UDI pour Bachar Al-Assad?

    Le voyage à Damas d’une délégation de quatre parlementaires français pour y rencontrer le dirigeant du pays, Bachar Al-Assad et dans laquelle se trouvait François Zocchetto, sénateur-maire UDI de Laval, a provoqué de nombreux remous et de réactions négatives (voir, par exemple, la tribune de Jean-François Borrou sur notre site).

    Alors qu’une majorité de la classe politique mais aussi de Français condamnent cette visite à un régime dictatorial selon un sondage IFOP pour le JDD, l’UDI joue une partition différente, tant au niveau de ses dirigeants que de ses sympathisants.

    Pendant que François Zocchetto tentait de justifier sa poignée de main à Assad tout en ne regrettant pas une seconde son déplacement, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, soutenait celui qui est le président du groupe centriste au Sénat, tout comme d’ailleurs Hervé Morin et Jean-Christophe Fromantin, deux anciens candidats à la présidence et tous deux députés.

    De plus, tous estiment qu’il faut dès à présent renouer le dialogue avec Assad.

    Jean-Christophe Lagarde se montre même particulièrement virulent contre François Hollande et la manière dont il mène la lutte contre Daesh pour soutenir l’initiative de Zocchetto.

    Quant aux sympathisants UDI, ils sont 57% à approuver cette visite (dont 14% «tout à fait») ce qui en fait le seul groupe de sondés dans ce cas (les sympathisants du MoDem étant 51% à la désapprouver, de même que 56% de ceux qui ont voté Bayrou à la présidentielle de 2012 ainsi que 71% des Français).

    En outre, ils estiment à 70% qu’il faut renouer le dialogue avec le régime d’Assad (56% des Français y étant à l’inverse opposés).

    Enfin, ils sont 77% à vouloir une intervention militaire en Syrie (les plus nombreux du panel devant ceux du MoDem à 72%).

    Comment expliquer cette étonnante particularité de l’UDI et de ses sympathisants – plutôt classés dans les modérés – au vu des valeurs du Centre et de la nature même du régime syrien dont les exactions sont monstrueuses et fort documentées?

    La réponse se trouve dans la sociologie politique avec une référence indispensable aux croyances religieuses.

    L’UDI – tout comme le MoDem – se revendique comme un héritier de la démocratie chrétienne.

    La montée de l’Islam et, surtout de l’islamisme violent et du terrorisme version Al Qaida, Daesh et Boko Haram, est une préoccupation majeure pour les adhérents et les sympathisants du parti centriste.

    Surtout quand ce terrorisme décide de s’attaquer aux chrétiens et plus particulièrement, pour l’instant, à ceux qui se trouvent encore au Moyen Orient, de l’Egypte à la Syrie en passant par l’Irak ou la Libye.

    Ainsi, Jean-Christophe Fromantin estime, dans une interview au Parisien, «indispensable» de dialoguer avec le régime de Damas, parlant de «tendance génocidaire» des islamistes à l’encontre des chrétiens d’Orient alors que, selon lui, au temps d’une Syrie dirigée entièrement par Assad «chrétiens et musulmans cohabitaient de façon apaisée».

    Mais c’est tout autant par solidarité avec ces chrétiens qui sont victimes de meurtres et de cruautés inacceptables que par une volonté de faire barrage dès à présent à une possible exportation sur le sol européen et français de cette violence aveugle et bestiale que le réflexe est de s’allier avec tous ceux qui se battent (ou prétendent de le faire comme Assad qui, en réalité, instrumentalise les exactions contre les chrétiens à son profit tout en laissant faire Daesh) contre le terrorisme islamiste.

    C’est de cette façon que l’on peut également comprendre le soutien tout aussi étonnant de nombreux leaders centristes à Vladimir Poutine qui est considéré comme le rempart de la civilisation chrétienne, à la fois, dans sa lutte contre l’Islam radical dans son pays mais aussi dans son soutien au régime d’Assad.

    Est-ce à dire que l’UDI et ses sympathisants pensent que nous sommes entrés dans une nouvelle guerre de religion?

    Hervé Morin a ainsi déclaré sur France 2 qu’«on est dans un climat qui, de près ou de loin, s’approche de cette guerre des religions dans laquelle nous sommes en train de, progressivement, aller».

    Néanmoins, un autre sondage réalisé par l’IFOP pour le site Atlantico en rapport avec les attentats de Paris montre que les sympathisants ne vont pas, encore, dans ce sens.

    Ainsi, 65% des sympathisants UDI estimaient qu’il «ne faut pas faire d’amalgame, les musulmans vivent paisiblement en France et seuls des islamistes radicaux représentent une menace».

    Reste que selon un sondage IPSOS-Le Monde, 70% des sympathisants de l’UDI (la plus forte proportion pour un groupe) estiment que la France est en guerre contre le terrorisme islamique (contre 53% pour l’ensemble des Français).

    Dans le même sondage 50% des sympathisants UDI estiment que l’Islam n’est pas «une religion compatible avec les valeurs de la société française».

    Mais, ce qui confirme, en tout cas, la forte base religieuse des électeurs de l’UDI est que 60% désapprouvent et sont opposés à la publication de caricatures du style de Charlie Hebdo qui, rappelons-le, ciblent souvent le christianisme et plus spécifiquement la religion catholique.

    C’est le pourcentage le plus élevé du panel à égalité avec l’électorat UMP.

    Dès lors, il est plus facile d’expliquer les réactions des responsables et des sympathisants de l’UDI au voyage des quatre parlementaires en Syrie.

    De même, on peut également expliquer que les sympathisants UDI soient moins regardant sur les atrocités du régime d’Assad (qui ne visent pas spécifiquement les chrétiens) que sur celles des jihadistes de Daesh (qui s’abattent de plus en plus sur les chrétiens).

    Par ailleurs, le premier ne risque pas d’intervenir militairement en France alors que les seconds menacent notre pays constamment et les attentats du 11 janvier dernier ont prouvé leur pouvoir de nuisance et de mort.

    Dès lors, faire alliance avec Assad n’est avant tout, pour l’UDI et son électorat, qu’un moyen d’éliminer la menace terroristes contre l’Europe et la France.

    Cependant, il est plus difficile de comprendre comment un parti et des sympathisants qui se disent humanistes peuvent vouloir autant faire alliance avec un tyran contre des terroristes, l’un tout autant sanguinaire que les autres.

    L’angoisse, voire la peur, est sans doute un élément moteur qui permet de détourner le regard des charniers du régime au nom du principe de réalité que les relations extérieures, même d’une démocratie, ne se font pas avec des principes humanistes mais avec la recherche d’une efficacité maximum en fonction du but à atteindre.

    Pourtant, il est sans doute faux de croire qu’Assad est incontournable dans le combat contre Daesh, lui qui, ne contrôle plus qu’une infime partie du territoire syrien et dont la parole ne vaut pas grand chose.

    Se battre victorieusement contre l’organisation terroriste est possible sans passer une alliance avec Assad.

    Enfin, n’oublions pas que le régime syrien est un régime terroriste depuis longtemps.

    Dirigé alors par le père de Bachar, Hafez, il a été responsable de nombreux attentats meurtriers ayant touché notamment la France, entre autres celui de l’immeuble du Drakkar à Beyrouth qui fit 58 morts, tous militaires français venus défendre les chrétiens du Liban, le 23 octobre 1983, revendiqué par un des grands amis du régime… l’Organisation du Jihad Islamique!

    Alexandre Vatimbella

     

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    (Sondage IFOP pour le JDD réalisé les 26 et 27 février 2015 par internet auprès d’un échantillon de 1.007 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

    (Sondage IFOP pour Atlantico réalisé les 19 et 20 février 2015 par internet auprès d’un échantillon de 1.002 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

    (Sondage IPSOS pour Le Monde réalisé les 21 et 22 janvier 2015 par internet auprès d’un échantillon de 1.003 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

     

     

     

  • Rude et risquée sera la route d’Hillary Clinton pour 2016

    Les Etats-Unis vivent-ils sous la «Hillary Clinton dependence»?

    En tout cas, pas un jour sans que les principaux médias écrits, audiovisuels et internet ne parlent d’elle.

    Pas un jour sans une «mauvaise» nouvelle concernant sa supposée candidature à la Maison blanche.

    Pas un jour sans un ragot sur tel ou tel de ses soutiens ou sur les bagarres entre ses «proches» qui semblent se compter par millions.

    Pas un jour sur ses faiblesses avérées, potentielles ou supposées, voire secrètes.

    Pas un jour sans que, à gauche et à droite, une boule puante ne soit lancée à son encontre dans l’espoir de faire le buzz et de détruire sa crédibilité.

    Pas un jour sans que la gauche du Parti démocrate ne lui cherche un(e) adversaire à lui mettre dans les pattes lors des primaires.

    Pas un jour sans que les radicaux de droite du Parti républicain ne leur emboîtent le pas, espérant secrètement que ce(tte) candidat(e) l’affaiblira, voire la battra comme Obama en 2008…

    Et ainsi de suite.

    Et tout cela, alors même que l’on ne sait pas si elle sera candidate pour la présidentielle de novembre 2016 qui ne se déroulera, faut-il le rappeler, que dans presqu’encore deux ans!

    Toujours est-il que si Hillary Clinton devient la première femme présidente des Etats-Unis, elle aura du emprunter une longue et rude route pour y parvenir alors même qu’elle est la favorite désignée, que rien ne semble pouvoir a priori perturber sa marche triomphale, pas même la multiplicité des candidatures républicaines dont celle de Jeb Bush, fils et frère d’anciens présidents, qui de franchement conservateur, se découvre des affinités centristes pour tenter un rassemblement hautement hypothétique pour l’instant qui le portera à Washington tout en essayant de court-circuiter les primaires républicaines.

    Car celle que tout le monde, y compris ses adversaires, loue pour ses qualités intellectuelles et de leadership, risque pourtant de se retrouver dans un «Hillary bashing» extrême, voire dans un «tout sauf Hillary».

    Cela est d’autant plus prévisible qu’elle est une centriste vraie, revendiquée et assumée, qu’elle est vue comme telle par ses opposants, ce qui n’avait pas été le cas avec Barack Obama en 2008, où la gauche du Parti démocrate, ayant fait une très mauvaise analyse du positionnement de celui-ci, le croyait à gauche alors qu’il était au centre (et qu’elle pratiquait déjà le «tout sauf Hillary»)!

    Hillary Clinton a toujours eu nombre d’obstacles devant elle et une franche haine de la part d’une partie des Américains, les plus à droite et les plus à gauche, qui n’ont pas hésité à la calomnier et à l’insulter.

    Alors que son mari et ancien président Bill Clinton est devenu une institution que peu osent critiquer aujourd’hui (mais ce n’était pas le cas lors de son passage à la Maison blanche), Hillary, elle, semble potentialiser toutes les frustrations de la gauche et de la droite Américaines sur sa personne.

    Actuellement, elle réfléchit, tout autant à sa candidature qu’à son projet et son programme électoral ainsi qu’à faire la bonne campagne et non pas celle de trop.

    Ainsi, au-delà de son exposition médiatique sans nulle pareille, l’ancienne première dame, ancienne sénatrice de New York et ancienne secrétaire d’Etat de Barack Obama a quelques faiblesses qui pourraient détruire son rêve d’être la première présidente américaine mais aussi la détruire elle-même.

    Déjà, en 2008, elle avait craqué devant les revers électoraux lors des primaires face à Obama mais surtout face aux attaques virulentes, mensongères et misogynes dont elle avait été la victime, souvent de la part de l’équipe rapprochée de son adversaire mais aussi de la plupart des médias qui étaient tombés littéralement amoureux d’Obama au-delà de toute déontologie professionnelle.

    De plus, comme toute personnalité politique aussi exposée et au aussi long parcours, elle traîne quelques casseroles et quelques zones d’ombre même si elle s’est expliquée sur un certains nombre d’entre elles comme son soutien à la guerre d’Irak lors de la présidence de George W Bush.

    Pour autant, la seule bonne question à se poser, in fine, est de savoir si elle sera le meilleur choix pour les Etats-Unis et le monde, considérant que celui ou celle qui va présider aux destinées de la première puissance, intéresse la planète entière.

    De par ses qualités, ses états de service et sa vision d’une Amérique où les «opportunités» doivent toucher aussi bien les riches que la classe moyenne et ceux qui tentent de s’en sortir et qui, à l’extérieur, ne fuit pas ses responsabilités de leader du monde libre avec une fermeté plus grande qu’Obama et une vision moins binaire et manichéenne que George W Bush entre les gentils et les méchants, et face à des adversaires républicains peu expérimentés et souvent à l’idéologie très inquiétante, Hillary Clinton est certainement le meilleur choix aujourd’hui.

    Mais l’élection ne se déroulera qu’en novembre 2016, dans vingt-et-un mois, plus qu’il n’en faut pour l’émergence d’un nouvel Obama…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La bataille pour l’axe central sera sanglante

    Petit à petit, l’idée fait son chemin.

    Tant du côté de ses partisans déclarés que de ses adversaires acharnés, la possibilité de la constitution d’un axe central – qui renverrait du même coup les radicaux de droite et de gauche vers leur conservatisme et leur rivalité avec les extrêmes de chaque camp – afin de mettre sur pied une coalition libérale (modérés de droite et de gauche avec les centristes) est de plus en plus au cœur des discussions politiques.

    Pourquoi?

    D’abord parce que le paysage politique est en plein bouleversement avec la montée du Front national (crédité de 30% dans les sondages sur les prochaines élections départementales) et le désenchantement des partis politiques traditionnels et de leurs dirigeants (François Hollande est de nouveau très bas dans les baromètres d’opinion tandis que seuls 22% des Français souhaitent que Nicolas Sarkozy se présente en 2017).

    Ensuite parce que la sociologie politique nous dit qu’aujourd’hui il y a une convergence de vues plus forte entre un libéral de droite et un libéral de gauche qu’entre eux et leurs pendants radicaux et conservateurs qui sont pourtant dans le même parti qu’eux, soit à l’UMP, soit au PS.

    D’où l’espoir, pour les uns, d’une grande force libérale et sociale, réformiste et européenne, humaniste et respectueuse, et la crainte, pour les autres, d’un éclatement des partis et des repères idéologiques qui sont largement issus du système politique mis en place par la Constitution de la V° République.

    Ainsi, on peut imaginer que la mise sur pied d’une coalition centrale soit la vraie naissance d’un tripartisme avec à chacun de ses bords les radicaux qui seraient, pour une grande partie d’entre eux, en relation électorale et programmatique avec les extrêmes.

    Du côté des personnalités politiques de premier plan qui se placent pour prendre, à terme, le leadership de cet axe central, on trouve Alain Juppé, Manuel Valls, François Bayrou – mais curieusement pas Jean-Christophe Lagarde dont la grande peur est plutôt de se faire absorber par cette nouvelle force politique et qui joue parfois à outrance le particularisme de l’UDI et souhaite être reconnu comme le défenseur intransigeant d’un Centre indépendant (où il est en concurrence avec Bayrou).

    Et la bataille pour son contrôle risque d’être particulièrement sanglante.

    Dire cela semble très excessif actuellement où les sourires, les clins d’œil et les amabilités sont de mise entre les différents protagonistes qui se montrent d’une grande civilité les uns vis-à-vis des autres.

    Chacun est là, jure-t-il, croix de bois, crois de fer, si je mens je vais en enfer, pour aimer son prochain «axiste» et en faire son «compagnon» politique.

    Ainsi en est-il d’Alain Juppé et de François Bayrou qui clament partout à qui veut l’entendre qu’ils sont amis pour la vie.

    Le second jure qu’il aidera le premier à devenir président de la république en 2017 même s’il a nuancé son discours dithyrambique, ces derniers temps, envers son ami girondin parce qu’il s’est rendu compte qu’après sa traversée du désert suite à son mauvais score à la présidentielle de 2012, il avait une carte à jouer et une chance à la prochaine échéance élyséenne.

    Quant au premier, il trouve parfois le soutien de son ami béarnais un peu encombrant dans son bras de fer avec Nicolas Sarkozy et, surtout, par rapport aux militants de l’UMP, voire un peu trop «si ce n’est toi qui y va, ce sera moi» qui, décodé, signifie «j’ai une envie furieuse d’y aller et je parie sur ton échec lors des primaires de la Droite pour te remplacer comme héraut de l’axe central».

    Car, ne l’oublions pas, Juppé et Bayrou, tout comme Manuel Valls, Jean-Christophe Lagarde ou Hervé Morin et, pourquoi pas, Jean-Louis Borloo par ailleurs, sont aussi et avant tout des hommes ambitieux qui lorgnent le même espace politique, au centre où se trouve le point d’équilibre de ce fameux axe central.

    Et si tous ceux-ci doivent s’allier pour donner vie et consistance à cet axe, il n’y aura donc qu’un chef, in fine.

    C’est la loi du genre.

    Et chacun a, non seulement, envie d’être celui-là mais possède également des arguments pour prétendre être l’heureux élu.

    Dès lors, il y aura bataille.

    Elle sera d’abord feutrée, voire peu visible mais réelle comme c’est le cas actuellement, mais elle finira en opposition frontale, car il ne peut en être autrement au vu des personnalités en présence et du fait qu’il n’y aura pas de place pour tout le monde sur le trône du Mont Olympe central…

    Il est difficile de dire qui va gagner tant nombre de paramètres sont encore difficiles à définir et sur ceux que l’on connaît, des événements plus ou moins prévisibles peuvent changer la donne à tout moment.

    Par exemple, la position d’Alain Juppé qui semble très forte au vu des sondages et de l’exposition médiatique de l’intéressé, pourrait se dégonfler très rapidement au moindre couac, tellement l’ancien premier ministre est obligé de jongler avec les idées, les positionnements et les personnalités qui le soutiennent pour n’heurter aucun de ses électorats potentiels dont il aura besoin pour s’imposer.

    A l’inverse, la position de François Bayrou pourrait se raffermir dans les mois qui viennent, d’autant que les médias ne l’ont pas abandonné et que sa fonction de premier édile de Pau suscite souvent des compliments.

    Quant à Manuel Valls, tout dépendra des résultats de son action ou, à tout le moins, de sa capacité à démontrer qu’il a tout tenté, qu’il avait raison d’aller dans la direction où il est allé et que l’’échec, s’il y a, n’est pas de sa responsabilité.

    Jean-Christophe Lagarde part de plus loin et sa stratégie ne semble pas, pour l’instant, d’occuper ce terrain du rassembleur d’un axe central.

    Cependant, il n’est pas hors jeu, tout comme Jean-Louis Borloo, s’il lui prenait l’envie de revenir en politique…

    Peut-être d’autres personnalités politiques émergeront dans les mois et les deux années qui viennent.

    Tout ce que l’on sait, c’est que si constitution d’un axe central il y a, les prétendants à l’incarner seront nombreux et ne se feront pas de cadeaux.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Loi Macron: l’occasion manquée des centristes

    Les centristes ont une philosophie politique qui réfute l’affrontement aveugle entre deux camps retranchés, l’un à droite et l’autre à gauche, et qui refuse la posture idéologique qui veut que tout ce qui vient d’un camp avec lequel on n’est pas allié électoralement soit mauvais par définition.

    Et pourtant, c’est bien de cette manière, idéologique et partisane, que les centristes ont agi face à la loi Macron de modernisation de l’économie française puis dans leur ralliement à la motion de censure présentée par l’UMP après le déclenchement de la procédure du vote bloqué (le 49-3) par Manuel Valls.

    Les quelques francs-tireurs qui avaient décidé de voter la loi Macron ne peuvent cacher l’opposition frontale de l’UDI à ce texte, opposition exprimée bien avant les débats par Jean-Christophe Lagarde, son président, et qui n’est en rien justifiée sauf si l’on se base sur une logique politicienne et idéologique.

    La logique politicienne est, en l’occurrence, de ne pas frayer avec ses opposants avant une élection, fusse-t-elle uniquement départementale.

    La logique idéologique est de contester par des arguments ridicules une loi qui va dans la direction que l’on souhaite.

    Affirmer sans rire par exemple que cette loi n’allait pas assez loin pour ne pas la voter est une escroquerie intellectuelle.

    Depuis quand refuse-t-on de voter pour des dispositions qui vont dans le bon sens parce qu’elles ne seraient pas parfaites?

    Si c’était le cas, aucune loi ne devrait être votée par les centristes!

    Ce qui est le plus désolant dans l’affaire, c’est le manque de courage des centristes et leur totale inféodation à l’UMP.

    Ils avaient là une occasion de montrer que le Centre ce n’est, non seulement pas la Gauche, mais pas la Droite non plus.

    En votant cette loi (puis en ne s’associant pas, ensuite, à la motion de censure à propos de cette loi), ils pouvaient montrer que ce qui les animait, était la recherche de bonnes mesures pour l’économie française.

    Une attitude toujours récompensée par les Français.

    Si les centristes veulent réellement créer une troisième force qui sera capable d’être majoritaire ou l’élément majeur d’une nouvelle majorité, ce n’est pas en agissant de la manière qu’ils ont choisie, qu’ils y parviendront.

    Dans ce cas précis, il n’était même pas question de chambouler l’échiquier politique, de renverser des alliances, de créer une nouvelle république.

    Il s’agissait seulement de dire oui à de bonnes mesures sans que cela n’ait aucune autre répercussion de quelque sorte.

    Cela ne nécessitait pas beaucoup de courage d’autant que l’UMP, à qui l’on prête d’avoir fait subir des pressions aux députés centristes qui voulaient voter pour la loi Macron, n’a aucun intérêt à intimider le Centre dont elle a un impératif besoin en vue des prochaines échéances électorales importantes.

    Malheureusement les centristes n’ont pas pu avoir cette dose infime de vaillance pour défendre leurs idées avec dignité.

    C’est vraiment dommage d’avoir manqué cette occasion.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La stratégie attrape-tout de Juppé, le «modéré» mais «pas centriste»

    Alain Juppé vient de célébrer la modération.

    «Quand on dit modéré, a-t-il expliqué devant les journalistes de la presse parlementaire, on pense marécage, zone grise. Je ne suis pas d’accord. Montesquieu fait l’éloge de l’esprit de modération, c'est une vertu. Je suis dans cette tonalité. Monter aux extrêmes, c’est la facilité. Il faut beaucoup de courage pour être modéré».

    Et de poursuivre: «le grand échec de l’UMP, c’est en 2012, quand les centristes nous quittent».

    Sous-entendu, c’est parce que notre candidat à la présidentielle (Nicolas Sarkozy) n’était pas un modéré.

    Dont acte.

    Mais n’oublions pas qu’il n’y a pas si longtemps il s’est cru obligé d’affirmer qu’il ne faisait pas partie du Centre.

     «Je ne suis pas centriste, avait-il déclaré alors à la télévision en précisant «je ne pense pas que mon discours soit ‘bobo centriste’» car, selon lui, «il n’est pas un filet d’eau tiède».

    Sous-entendu, je veux bien des voix centristes mais je suis de droite, pas de cette famille politique… modérée!

    Dont acte.

    Cette apparente contradiction est en fait le gros problème et le grand défi d’Alain Juppé qui va devoir jongler avec les positionnements politiques et se tenir en équilibre tel un fil-de-fériste au cours des deux prochaines années s’il veut devenir président de la république.

    Ainsi, pour résumer, il doit, à la fois, être assez à droite pour les électeurs de l’UMP, assez au centre pour les électeurs du MoDem et de l’UDI, voire assez social pour les déçus du socialisme.

    Une stratégie attrape-tout, en somme.

    Et la difficulté est qu’Alain Juppé ne peut se reposer sur aucun de ces électorats comme étant acquis à sa cause quoi qu’il arrive.

    Cela signifie qu’il devra convaincre sans relâche les trois électorats qui penchent naturellement ailleurs que vers lui en sachant qu’il peut se les aliéner s’il n’est pas assez habile dans son jonglage partisan.

    Déjà, à droite, beaucoup crient à la trahison en rappelant que l’ancien premier ministre de Jacques Chirac n’était pas aussi modéré que cela il y a quelques années.

    Quant aux centristes, ils sont dans l’expectative même si François Bayrou a déjà fait acte d’allégeance «sauf si».

    Sans parler des «déçus du socialisme» dont on ne voit pas le début d’un ralliement pour l’instant.

    On l’a compris, Alain Juppé s’est attelé à la tâche de bâtir un grand rassemblement, ressemblant étrangement à l’axe central dont nous parlons ici souvent, allant de l’UMP aux «sociaux-démocrates au Parti socialiste qui n'apprécient pas comment le parti conduit la France et qui sont prêts à envisager autre chose» en passant par les centristes, avec le mot d’ordre «Soyons ouverts!»

    Ici, il convient de se demander si Alain Juppé n’est pas en train de rêver à un rassemblement chimérique qui n’a aucune réalité politique aujourd’hui même s’il en a une sociologique, ce qui ne suffit pas à en faire un socle électoral concret pour la prochaine présidentielle.

    Et rien ne dit que sa candidature à la candidature ait la possibilité de redessiner le paysage politique français dans le sens de l’émergence de cet axe central avant la date fatidique de mai 2017 même si l’homme est très populaire dans les sondages (François Bayrou l’est également sans que cela se traduise électoralement parlant).

    De plus, les contradictions de son positionnement risquent d’apparaître au grand jour plus il avancera dans sa candidature.

    Par exemple, sa modération revendiquée ressemble étrangement au positionnement des partis centristes qui ont, selon lui, un discours d’eau tiède, ce qui n’est franchement pas un compliment en politique…

    Bien entendu, il vaut mieux du point de vue des électeurs centristes, ce discours compatible avec leurs aspirations que celui d’un Nicolas Sarkozy qui est plutôt compatible avec les thèses du Front national dans bien des domaines.

    Pour autant, Alain Juppé est un membre éminent de l’UMP – il est même son fondateur en 2002, missionné par Jacques Chirac – et il n’a pas rejoint les rangs d’un parti centriste avant tout parce qu’il ne partage pas le positionnement et les idées du Centre.

    De même, rien n’indique dans ses propos aujourd’hui comment il voudrait gouverner avec les centristes, quelles sont les propositions de ceux-ci qu’il reprendrait à son compte, quelle place il leur accorderait dans son gouvernement ou sa majorité présidentielle.

    Tout cela parce que le plus important pour lui c’est de savoir comment il va se positionner au mieux pour être un candidat à la candidature UMP crédible aux yeux des militants et sympathisants de droite.

    Comment va-t-il pouvoir, dans le même temps, concilier dans son discours, à la fois, le radicalisme d’une grande partie de l’électorat de Droite et la modération propice à un rapprochement avec les centristes, voire avec les déçus sociaux-démocrates de Hollande, est un mystère que lui-même n’est sans doute pas capable de percer.

    Ce qui fait que l’on ne peut, pour l’instant, donner entièrement crédit à son positionnement modéré.

    Mais même si on lui accorde le bénéfice du doute et s’il y a évidemment nombre de convergences entre ce positionnement et les positions centristes, il ne veut être et il peut être, pour autant, le candidat qui représentera le Centre, celui qui ne peut être désigné que lors d’une primaire centriste.

    Cela dit, on comprend bien au vu de ce que l’on a analysé, qu’Alain Juppé a besoin des voix centristes pour être désigné le candidat de l’opposition républicaine en 2017 face à Nicolas Sarkozy puis pour espérer être un des deux finalistes au second tour et pouvoir l’emporter sur le candidat de gauche ou celui de l’extrême-droite.

    Dès lors, sans s’éloigner trop de son positionnement à droite, il va être constamment obligé de tenir un discours «centro-compatible».

    Et il faut admettre que, pour l’instant, il y réussit plutôt bien.

    Ainsi, sa «modération», c’est être, selon lui, pour des «réformes vigoureuses», tant en matière économique que d’éducation.

    C’est également combattre le Front national pour ses «références idéologiques» et son «projet économique aberrant».

    Néanmoins, il en faudra plus.

    Il lui faudra se positionner sur nombre de questions importantes pour les centristes comme l’instillation d’une dose de proportionnelle pour les élections législatives et une meilleure décentralisation.

    Là où les centristes militent ardemment pour une modernisation indispensable afin que le politique et l’administratif soient mieux en phase avec le pays réel, il a, lui, indiqué lors de son intervention devant les journalistes de la presse parlementaire qu’il est pour un «Etat fort» tout en se définissant comme «conservateur» en matière d’institutions, la position traditionnelle d’un homme de droite étatiste dans la droit fil du gaullisme.

    Et il doit encore préciser le contenu de sa refonte de la fiscalité et celui de sa maîtrise des dépenses publiques.

    Car le chiraquisme dont il est issu n’a pas réalisé quand il détenait le pouvoir les grandes réformes qui étaient et demeurent absolument nécessaires pour libérer les talents et renforcer la méritocratie notamment en matière économique.

    In fine, les centristes seraient bien inspirés s’ils décident de se rallier à Alain Juppé de ne pas prendre pour argent comptent ces serments d’amitiés envers les centristes et ceci parce que le maire de Bordeaux est loin d’être un nouveau venu en politique.

    Et son envie d’occuper l’Elysée n’est pas nouvelle, non plus.

    En outre, sa carrière politique n’a pas été marquée par la recherche avant tout de la modération et du consensus.

    S’il a sans doute évolué, les centristes devront être vigilants et négocier un véritable accord électoral et un solide contrat de gouvernement.

    Pour cela, ils seront en position de force s’il présente un candidat unique et commun au premier tour de la présidentielle (ou à une primaire entre lui et le candidat de l’UMP).

    La position de Jean-Christophe Lagarde, qu’il vient une nouvelle fois de rappeler, est de tout faire pour avoir un candidat du Centre et elle est sans conteste la meilleure façon de peser d’une façon ou d’une autre sur la reine des élections françaises.

    Cette volonté d’être présent à la présidentielle ne vient pas d’égos surdimensionnés de centristes qui telle la grenouille de la fable se croit être un bœuf.

    Elle part de l’analyse qu’un courant majeur de la politique française se doit d’être présent à cette élection pour exister.

    Les dernières déclarations d’Alain Juppé devraient d’ailleurs renforcer cette conviction tant à l’UDI qu’au MoDem.

    Ainsi, dans une interview au quotidien régional Sud Ouest, l’ancien premier ministre de Jacques Chirac explique que l’UMP ne doit pas s’enfermer entre le Front national et «un centre à qui elle refuse d’ouvrir la porte» en précisant de manière très imprudente et totalement fausse que Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin étaient à l’UMP avant de fonder l’UDI!

    Soit Alain Juppé ne connait pas ses fondamentaux politiques, et c’est grave pour lui, soit il a décidé d’annexer le Centre à son corps défendant à sa stratégie, et c’est un bon rappel pour les centristes que les sourires et les accolades qu’ils recevront, tant à droite qu’à gauche, au cours de ces deux prochaines années ne seront pas forcément mues par une sincère amitié…

    Dans la même interview, Alain Juppé tente également de culpabiliser l’UDI en indiquant que si celle-ci présente un candidat au premier tour de la présidentielle, le second opposera un candidat socialiste et un candidat du Front national.

    Une pression qui ne faiblira pas jusqu’à la décision des centristes de présenter ou non un candidat et qui, elle aussi, est loin d’être amicale!

     

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La législative du Doubs nouveau révélateur de l’axe central

    On a souvent parlé ici de l’axe central, allant des sociaux-libéraux du PS aux libéraux réformistes de l’UMP en passant par les libéraux-sociaux des partis centristes (UDI et Mouvement démocrate), c’est-à-dire d’Alain Juppé à Manuel Valls en passant par Jean-Christophe Lagarde et François Bayrou pour parler de ses «têtes d’affiche».

    Cet axe n’est pour l’instant qu’une convergence de vues et de partage d’analyses sur la situation politique, économique, sociale et sociétale, procédant, plus profondément, d’un attachement aux principes et aux valeurs de la démocratie républicaine mais aussi à ceux et à celles d’une société de la liberté, de la responsabilité et de la solidarité, ainsi que dans la volonté de s’inscrire dans le phénomène de la mondialisation tout en voulant la rendre plus humaniste.

    On ne sait pas encore quand ou même si il se concrétisera en une alliance en bonne et due forme qui pourrait se sceller à l’occasion de l’élection présidentielle de 2017, voire, plutôt, des législatives qui suivront si le vainqueur de la première nommée décide de construire une nouvelle majorité présidentielle que celles que l’on a connues jusqu’à présent depuis le début de la V° République.

    En tout cas, quel que soit le scénario, il devra recevoir l’évidente onction du suffrage universel pour être légitime aux yeux des Français.

    Les protagonistes, tout en reconnaissant qu’ils ont nombre d’affinités et qu’ils sont d’accord sur beaucoup de mesures à prendre pour moderniser et redynamiser le pays face aux défis du XXI° siècle, refusent pour la plupart d’envisager ce regroupement qui serait le fait majeur de la politique française depuis celui du Gaullisme en 1958, pensée centrale jusqu’en 1981et qui continua à être une force majeure au moins jusqu’à la création de l’UMP en 2002.

    Cependant, tout indique dans les faits que cet axe central est bien une réalité qui se dessine au fur et à mesure des événements, petits ou grands.

    Ainsi, il est sûr que la législative partielle dont le premier tour vient de se tenir dans la 4° circonscription Doubs n’est pas un scrutin crucial pour la république.

    Néanmoins, la nouvelle première place du Front national et l’élimination du candidat de l’UMP pour le second tour qui opposera l’extrême-droite à un socialiste a relancé le débat sur le front républicain pour faire barrage aux extrêmes.

    Et entre ceux qui, à droite et au centre sont pour et ceux qui sont contre ce regroupement circonstanciel des partis républicains face aux partis extrémistes, on retrouve la frontière entre ceux qui font partie de cet axe central informel et ceux qui sont à sa droite.

    Evidemment les centristes ont immédiatement annoncé par la voie de Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, qu’ils feraient barrage à la candidate du Front national.

    Du côté de l’UMP, un clivage est tout de suite apparu entre partisans du front républicain et ses adversaires.

    Dans le premier camp on retrouve sans surprise Alain Juppé, Dominique Busseraud, Jean-Pierre Raffarin, Nathalie Koscuisko-Morizet, par exemple.

    Dans le deuxième, et toujours sans surprise, on retrouve Thierry Mariani, Laurent Wauquiez, Henri Guaino, François Fillon et Nicolas Sarkozy, entre autres.

    D’un côté les libéraux réformistes de l’UMP, de l’autre les tenants d’une droite dure et radicale.

    D’un côté ceux qui souhaitent une véritable alliance avec le Centre et plus éventuellement et ceux qui estiment que l’UMP doit aller chercher ses voix du côté du Front national.

    Il serait erroné de ne voir ici que des agitations électoralistes.

    C’est bien à des différences politiques parfois profondes que l’on a affaire.

    Dès lors, ce sont bien la composition des partis actuels tant à droite qu’à gauche ainsi que les alliances qui ne paraissent plus en phase avec la réalité du pays.

    Ainsi, il serait certainement plus clair pour les électeurs si à côté d’une gauche et d’une droite assumées (et de leurs avatars dangereux des extrêmes), on trouvait un axe central qui refuse l’étatisme, le repli identitaire ainsi que le refus de l’ouverture au monde tout en proposant un ambitieux projet humaniste au pays.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centre doit contrer la montée des populistes et des démagogues irresponsables

    A entendre le Front national en France, Syriza en Grèce, Podemos en Espagne, Ukip en Grande Bretagne et quelques autres démagogues obscurantistes à travers l’Europe, il suffirait d’être contre le libéralisme, tant politique qu’économique, et contre l’Union européenne pour que demain soit le paradis sur terre.

    Ce populisme démagogique qui prétend sans ridicule et pudeur que l’on peut s’affranchir des règles de la bonne gouvernance pour qu’un avenir radieux utopique s’installe, a toujours existé et a toujours conduit à des catastrophes pour les peuples qui lui ont fait confiance, rappelons-nous du nazisme et du communisme et de leurs camps de concentration respectifs.

    Il n’est guère étonnant, par exemple, de voir que Marine Le Pen (Front national) et Alexis Tsipras (Syriza), l’une d’extrême-droite, l’autre d’extrême-gauche, avoir comme ami commun Vladimir Poutine, lui-même nostalgique que la grandeur de l’Union soviétique.

    Non pas que la vérité se trouve nécessairement à Bruxelles ou à Wall Street.

    En revanche, elle n’est certainement pas dans les rassemblements populistes des places Syntagma d’Athènes ou Puerta del Sol de Madrid, ni lors du défilé frontiste de Paris qui s’accapare Jeanne d’Arc.

    Que ce soit Marine Le Pen, Alexis Tsipras, Pablo Iglesias (Podémos), Nigel Farage (Ukip) et quelques autres, l’irresponsabilité est de mise ce qui n’est guère étonnant sachant que les solutions d’extrême-droite ou d’extrême-gauche ont toujours conduit dans le mur au cours de l’histoire humaine parce qu’elles tentent, au-delà de leurs relents nauséabonds, de faire entrer la réalité dans le moule d’une pensée inepte et intolérante.

    Cependant, elles parviennent à séduire une part importante des électeurs qui, devant les épreuves et les nécessaires décisions difficiles et responsables, préfèrent la fuite en avant dans l’espoir puéril et immature que les choses s’arrangeront d’elles-mêmes.

    Il faut dire, malheureusement, que ces électeurs sont souvent trompés par les dirigeants des différents pays en question – qui n’osent pas prendre leurs responsabilités en expliquant la réalité de la situation – avant de se réfugier dans le vote contestataire et irrationnel.

    Toujours est-il, par quel miracle les recettes éculées auxquelles se réfèrent ces leaders populistes qui ont toujours échoué par le passé, marcheraient aujourd’hui et demain?

    Et ce même si les situations politiques, économiques et sociales sont difficiles.

    Ce n’est pas parce qu’il y a des problèmes que l’on doit se tourner vers de fausses solutions qui donneront des résultats encore pires.

    Ayant dit cela, ce que demande également une grande partie des électeurs du Front national, de Syriza ou de Podemos qui sont dans un désarroi compréhensible face à la crise, c’est que les politiques s’intéressent à eux, qu’ils aient droit à ce respect que le Centrisme reconnait comme une valeur fondamentale du vivre ensemble, à cette dignité qui est due à toute personne et que l’on travaille à bâtir une société plus juste, c’est-à-dire celle, qui par un juste équilibre humaniste, s’efforce dans une égalité des chances, d’offrir une existence décente à tous ceux qui le souhaitent.

    Sans cette approche humaniste, non seulement, ces populistes démagogues ont encore de beaux jours devant eux pour tromper les peuples par leurs fausses promesses et leur rhétorique révolutionnaire, mais la démocratie républicaine  -- déjà attaquée par les terroristes fanatiques – bâtie sur les fondements des principes libéraux va lentement s’enfoncer dans une crise dont l’issue n’est rien moins que sa pérennité au cours de ce XXI° siècle.

    Et si personne de sensé n’attend que ces populistes démagogues soient des leaders responsables et honnêtes, ces deux dernières qualités sont des conditions sine qua non pour ceux qui se réclament des valeurs démocrates et républicaines.

    De ce point de vue, les partis centristes ont un rôle fondamental à jouer en étant, d’abord, les défenseurs intransigeants de cette démocratie républicaine ainsi que les censeurs vigilants de ce populisme et cette démagogie, en la dénonçant sans répit tout en proposant des solutions humanistes aux problèmes qui assaillent actuellement nombre de pays européens.

    En France, l’UDI et le Mouvement démocrate doivent être mobilisés et pugnaces.

    Et l’on ne peut que se féliciter de l’agressivité, au sens positif du terme, dont, jusqu’à présent, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, fait montre face au Front national.

    Mais il reste l’essentiel, proposer un vrai projet centriste mobilisateur et juste.

    Et là, l’attente devient longue.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les centristes et la bataille des gauchesTsipras-Macron

    A voir et à entendre la joie des communistes («un vrai bonheur» pour Pierre Laurent, secrétaire général du PC), des gauchistes («un moment historique», «c’est admirable» pour Jean-Luc Mélenchon du Front de gauche, «il faut comprendre la révolte grecque» pour Olivier Besancenot du NPA) et des tenants de la gauche de la gauche («une très grande source d’espoir» pour Benoit Hamon) après la victoire de Syriza – une coalition de partis d’extrême-gauche ainsi que de déçus du Pasok, le parti socialiste dirigée par Alexis Tsipras – lors des législatives grecques, mais aussi la satisfaction de l’extrême-droite de Nicolas Dupont-Aignan («le bonheur en Grèce») à Jean-Marie Le Pen («même sens que le combat que nous menons») en passant par Florian Philippot («belle espérance»), on peut mesurer le problème populiste et extrémiste qui menace l’Europe d’autant que la troisième formation désormais la plus importante au Parlement d’Athènes est Aube dorée d’obédience nazie.

    Et n’ayant pas obtenu la majorité absolue, Syriza devrait s’allier à une formation de droite radicale nationaliste et anti-européenne, les «Grecs indépendants».

    La boucle est donc bouclée et voilà un moment bien préoccupant pour les tenants d’une démocratie républicaine libérale que sont les centristes.

    Ainsi que pour les tenants d’une Europe unie et forte, capable d’être une puissance économique et politique du XXI° siècle.

    Bien évidemment, il faut relativiser cette victoire dans un petit pays de l’Union européenne d’un peu moins de onze millions d’habitants et qui vit au-dessus de ses moyens depuis son indépendance en 1822.

    Néanmoins, la déferlante Syriza pose aussi la question de savoir où en est la gauche française, notamment le Parti socialiste qui, soi-disant, est en train de faire sa mue et de laisser ses oripeaux idéologiques pour épouser le réel et s’essayer au réformisme pragmatique prôné par le Centrisme.

    Moins dithyrambiques que leurs amis communistes ou d’extrême-gauche, les responsables socialistes, gênés aux entournures, ont cependant salué la victoire d’une formation de gauche à l’image du premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis («la victoire d’un parti de gauche est toujours une bonne nouvelle pour le Parti socialiste»), du député Julien Dray («l’ensemble de l’Europe devra entendre ce que dit le peuple grec») ou du secrétaire national à l’Europe, Philip Cordery (qui «se félicite de la victoire des forces de gauche en Grèce» ce qui est «une bonne nouvelle pour le peuple grec»).

    Car, au même moment, ironie de l’histoire, où une gauche radicale populiste, démagogique et irresponsable connaît la victoire en Grèce, le gouvernement de gauche en France présente au Parlement sa loi Macron, du nom du ministre de l’économie, sensée démontrer le tournant social-libéral et donc responsable du socialisme à la française incarné également et surtout par Manuel Valls.

    Une loi Macron qui veut libérer l’économie française de ses carcans avec des mesures souvent intelligentes – même si elles ne vont pas assez loin dans la réforme – pendant que le programme de Syriza, lui, tourne le dos allègrement à la réalité en promettant de raser gratis comme au bon vieux temps des 110 propositions de François Mitterrand en 1981.

    En Grèce, le réveil sera sans doute aussi difficile voire plus (la situation de la Grèce étant autrement plus dégradée) qu’il le fut en France lorsque Mitterrand du prendre le tournant de la rigueur en 1983.

    D’autant que le risque de la déception pourrait ouvrir une voie royale à Aube dorée, le Parti nazi auprès duquel notre Front national semble être bien timoré!

    En France,  il est évident que les partis centristes ne peuvent s’allier de quelque manière que ce soit à une gauche française à la mode «Syriza», archaïque, populiste, démagogique, anti-européenne et antilibérale.

    En revanche, ils peuvent trouver nombre de points communs à une gauche «Macron-Valls».

    Encore faut-il que cette ligne politique s’impose au PS, ce qui n’est pas gagné pour l’instant, et que les compromis que Manuel Valls et Emmanuel Macron vont devoir consentir à l’aile gauche de leur parti ne tuent pas toutes les bonnes intentions qui se sont fait jour depuis un an.

    C’est d’ailleurs à cette capacité de continuer sur la voie de la réforme en refusant la facilité d’une fuite en avant que propose Syriza qu’il sera possible aux centristes de discuter d’une alliance gouvernementale éventuelle avec cette nouvelle gauche libérale française qui semble en train de se constituer.

    Car ce n’est pas le flou artistique centriste qui empêche aujourd’hui des rapprochements et la constitution d’un axe central Valls-Lagarde-Bayrou-Juppé mais bien les multiples adresses du Parti socialiste où l’on tient des discours contradictoires dont certains sont totalement antinomiques avec les valeurs et les principes du Centre.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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